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10 octobre 2006 2 10 /10 /octobre /2006 23:33

Voilà un film assez inhabituel et qui pourtant est passé un peu inaperçu. Le héros, Nick Naylor (interprété par un Aaron Eckhart remonté à bloc) est un lobbyiste de grand talent. Et du talent il lui en faut pour défendre les intérêts et l’image de son employeur, la société Big Tobacco, l’un des plus gros vendeur de cigarette du pays. Alors que dans le passé la cigarette a eu une image classe, séduisante voire glamour, de nos jour la roue a tourné en même temps que le tabac est devenu la cible de la prévention anti-tabagisme et des organismes de protection de la santé publique.

Mais l’industrie du tabac a bien l’intention de ne pas se laisser faire et contre-attaque en suivant une stratégie offensive : réinvestir les cercles décisionnaires d’Hollywood et contrecarrer le sénateur Ortolan Finistirre (le toujours impeccable William H. Macy) fervent défenseur de l’aposition d’un symbôle en tête de mort sur les paquets de cigarettes. Et pour mener à bien ces missions, l’homme de la situation est tout trouvé : Nick Naylor est capable de tout. Les termes « indéfendable » et « impossible » ne lui font pas peur au contraire : rien de mieux pour l’inciter à exceller encore plus qu’à l’accoutumée. Il est moins à l’aise face à son ex-femme et dans son rôle de père…

Nick ne recule devant aucun cynisme : devenir l'ami d'un jeune cancéreux sur un plateau télé tout en vantant les mérites de la cigarette ne lui pose pas de problème
Le film de Jason Reitman manie le cynisme avec intelligence, à l’image de son héros (si l’on peut parler de héros), qui est fier de faire partie du MOD Squad (Merchants Of Death) au même titre que ses collègues représentants du marché de l’alcool et du lobby des armes.
Basé quasiment uniquement sur la force de ses dialogues, on pourrait reprocher à Thank You For Smoking un certain manque d’action, mais ce déficit est largement compensé par la virtuosité des textes ainsi que les performances des comédiens.
Il peut y avoir par moment un côté dérangeant dans ce film, une dose de poil-à-gratter, de politiquement incorrect qui range Thank You For Smoking dans la catégorie de films tels que Lord Of War.

La MOD Squad se réunit pour parler chiffres d'affaires, nombre de victimes et stratégies commerciales...
Le scénario a l’intelligence de ne pas prendre définitivement part pour l’un ou l’autre camp, mais se situe plutôt dans la défense des libertés personnelles. Tout en soulignant la perversité du système marchand d’un côté et les limites de la protection sanitaire des gens malgré eux de l’autre…

Ce qui fait vraiment la force de ce film, outre son scénario malin, c’est aussi le casting quatre étoiles, jugez plutôt : Maria Bello, Sam Elliott, Katie Holmes, Robert Duvall, Rob Lowe, J.K. Simmons… qui s’en donnent tous à cœur joie pour apporter leur talent à cette comédie acerbe.

Un film vraiment intéressant, original et une comédie réussie sur un thème a priori pas si évident que ça. Et la coïncidence veut qu’il sorte en France au moment où il est question d’interdire complètement la cigarette dans les lieux publics. Le film pourrait même s’avérer un élément de réflexion supplémentaire et bien venu dans le débat pro / anti interdiction du tabac.

 L'affiche du film : on lui donnerait le bon Dieu sans confession...

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6 octobre 2006 5 06 /10 /octobre /2006 15:38

Ce week-end se tiendront les élections municipales anticipées dans la ville de l’ancien Premier Ministre Alain Juppé, Bordeaux. Ces élections interviennent suite à la démission en bloc de la majorité municipale (UMP-UDF-DVD) fin août (à l’exception du maire et des deux premiers adjoints, restés en place pour gérer la ville jusqu’à l’élection du nouveau conseil municipal).

Le but de la manœuvre est clair, avoué et pleinement revendiqué par les concernés : permettre à Alain Juppé, redevenu éligible, de reprendre SA place de maire de Bordeaux, mandat qu’il avait été contraint d’abandonner en décembre 2004.

Petit rappel des faits : en 1998, Alain Juppé est mis en examen pour abus de confiance, recel d'abus de biens sociaux, et prise illégale d'intérêt dans le cadre de ses fonctions de secrétaire général du RPR, et maire adjoint de Paris aux finances jusqu’en 1995. En janvier 2004 il est reconnu coupable des faits et des malversations qui lui sont reprochés (à cette époque les commentaires vont bon train, en particulier ceux qui sous-entendent que Juppé est condamné en lieu et place d’autres responsables, plus hauts placés, suivez mon regard…) et condamné par le tribunal correctionnel de Nanterre à une peine de 18 mois de prison avec sursis et de 10 ans d’inéligibilité. L’affaire est portée en cour d’appel, qui en décembre 2004  confirme le jugement mais réduit la peine à 14 mois de prison avec sursis et une année d’inéligibilité, jugeant que l’ancien Premier Ministre était coupable aux yeux de la loi, mais qu’il ne devait pas endosser pour autant le rôle de bouc émissaire. Soit.

Alain Juppé démissionne de ses derniers mandats et s’exile à Montréal où il enseigne à l’École Nationale d’Administration Publique, malgré la polémique dont il est à l’origine (de nombreux universitaires québécois s’étonnent qu’un homme politique condamné à une peine d’inéligibilité puisse enseigner à des futurs hauts-fonctionnaires).
Maintenant que sa peine est purgée, le voici donc qui revient, bien décidé à reconquérir son trône dans sa bonne ville de Bordeaux.

Je trouve tout cela non seulement attristant mais aussi emblématique des raisons pour lesquelles la politique déçoit autant les français. Il ne se passe pas un jour sans que des responsables politiques ou des commentateurs et autres journalistes spécialisés se plaignent du désintérêt grandissant, voire même du désamour des citoyens français pour la politique. Et pourtant tout ce qui fait que les gens se détournent de leurs élites et de leurs décideurs continue encore et encore comme si de rien n’était. Les manœuvres politiques à la mairie de Bordeaux en sont un parfait exemple.

Voilà un homme politique de premier plan qui est jugé et reconnu coupable d’avoir, je cite le tribunal correctionnel, « trompé la confiance du peuple souverain ». Il effectue sa peine (et quelle peine…), revient comme si de rien n’était, et provoque des élections anticipées dans un seul intérêt : le sien. Comme si le mandat de maire de Bordeaux lui était adjugé de droit divin.
Où est l’esprit républicain là-dedans ? et je ne parle même pas d’un quelconque sens de l’éthique ou de la morale…

Qu’une personne qui a purgé sa peine ait une seconde chance je le conçois. Par contre, dans le cas d’un homme politique, de quelque bord qu’il soit, je ne lui accorderais pour ma part plus ma confiance s’il devait se trouver coupable de malversations avec l’argent public, même après qu’il ait purgé sa peine. Mais ça n’engage que moi, légalement il a tout à fait le droit de se représenter à une élection une fois sa période d’inéligibilité passée.

En revanche, dans ce cas précis cela va bien au-delà de ces simples considérations. Alain Juppé revient et on lui déroule le tapis rouge en provoquant des élections anticipées, juste pour que monsieur puisse retrouver la place qui était la sienne avant de partir. Croyez-vous qu’il aurait pu attendre l’échéance nationale en 2008 ? Non, il faut que ce soit tout de suite bien entendu. Et tant pis si cela coûte quelques 300 000 euros aux contribuables bordelais (ce sont les estimations moyennes que j’ai pu trouver sur différents sites d’informations) pour moins de deux ans avant de recommencer en 2008 avec les élections municipales normales.

Rappelons rapidement que des élections anticipées sont évidemment possibles et prévues dans certains cas : défections d’un élu pour raison de santé ou pour condamnation pénale, voire pour convenances personnelles si l’élu en question considère ne plus être en mesure de remplir correctement sa tâche. Mais il s’agit ici ni plus ni moins d’une abdication au profit de quelqu’un qui estime que le poste lui revient de droit.

Comme s’il ne s’agissait pas d’une élection démocratique mais d’un sacre.
Comme si le résultat du vote était acquis d’avance.
Comme si… cela ne servait à rien d’aller voter !

Étonnez-vous ensuite, messieurs les politiques, que l’abstention progresse encore et encore.

 

 

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3 octobre 2006 2 03 /10 /octobre /2006 08:33

Comme promis voici le retour du quizz musical !
Le dernier en date avait été proposé par NoNo et explorait les grands classiques du rock anglo-saxon, cette fois-ci je vous propose de vous replonger avec moi dans la chanson française.

Pour cette sélection, j’ai fait assez facile je pense, à une ou deux exceptions près peut-être, mais du coup on peut les trouver par élimination et déduction…
Mais bon, c’est toujours plus facile quand on a les réponses je sais !

Je vous rappelle le concept rapidement : je vous donne 20 artistes et 20 titres de chansons, à vous de faire le lien « qui chante quoi » dans les commentaires. Comme d’habitude, ce sera plus intéressant si vous ne vous aidez pas de google ou autres moteurs de recherche mais uniquement de votre mémoire…

Voici les 20 interprètes :

 Fred Blondin, Bernard Lavilliers, Cookie Dingler, Axelle Red, Étienne Daho, Matmatah, Sandy, Jean-Jacques Goldman, Stephan Eicher, Art Mengo, Laurent Voulzy, Jacques Dutronc, Enzo Enzo, Niagara, Négresses Vertes, Philippe Risoli, Michel Fugain, Noir Désir, Mylène Farmer & Jean-Louis Murat, Pigalle.


Et voici les 20 titres de chansons à leur associer :

 Quelqu’un de BienLes Parfums de sa VieUn Jour en FranceEmmaL’opportunisteJ’voudrais Voir les ÎlesBonne IdéeJe n’aurai pas le TempsFemme LibéréeJ’ai Faim de ToiDans la Salle du Bar-Tabac de la Rue des MartyrsLe Monde Tourne MalVoilà l’ÉtéDes Attractions DésastreCuitas les Bananas15ème RoundElle Vient me VoirRegretsPendant que les Champs BrûlentLe Rêve du Pêcheur.


J’espère que ça vous plaira : à vous de jouer !

 

 

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2 octobre 2006 1 02 /10 /octobre /2006 16:06

Après un été somme toute assez morose question sorties en salles, la rentrée, comme l'ensemble de la fin de l'année, se voit bardée de sorties de films tout à fait intéressants. Little Miss Sunshine n'en est pas des moindres, bien que ce ne soit pas celui qui a fait le plus parler de lui avant de débarquer sur les écrans...
Très remarqué lors de son passage au festival du film américain de Deauville (il y a remporté le Grand Prix), ce petit film indépendant apporte une vraie vague de fraîcheur avec lui, et se démarque très nettement et surtout très avantageusement des blockbusters hollywoodiens actuels.

Co-réalisé par Jonathan Dayton et Valerie Faris (époux à la ville et réalisateurs de nombreux clips vidéos), Little Miss Sunshine raconte l'odyssée d'une famille américaine dont la benjamine a été retenue pour concourir dans une élection de miss pour enfants. Un peu « justes » financièrement, les Hoover vont être contraints de voyager d'Albuquerque jusqu'en Californie dans le vieux van familial, faisant fi des pannes et autres incidents techniques, et tout en essayant de concilier les personnalités très disparates formant cette famille hors du commun.

Le voyage en van : tout un programme...
Il y a le père de famille, Richard (le très bon Greg Kinnear), un américain pur jus convaincu que tous ceux qui ne sont pas premiers sont d'honteux losers, et qui essaie de publier un livre dans lequel il développe un programme en 9 étapes qui mène au succès.
Il y a la mère Sheryl (la trop rare Toni Collette), qui contente comme elle peut chacun des membres de la famille et se place autant que faire ce peut en médiatrice familiale.
Il y a Frank (l'excellent Steve Carrell) le frère de Sheryl, spécialiste universitaire de Proust et qui vient de tenter de se suicider après sa rupture d'avec un de ses étudiants...
Il y a le Grand-Père (Alan Arkin, décadent au possible), père de Richard, obsédé sexuel au dernier degré, qui sniffe de la coke et dont la philosophie se situe quelque part entre « Carpe Diem » et « Je vous emmerde tous autant que vous êtes ».
Il y a Dwayne (Paul Dano, flippant), le fils aîné de Sheryl, qui a fait voeu de silence jusqu'à ce qu'il puisse devenir pilote de chasse et qui passe sa crise d'adolescence entre l'adulation de son maître à penser Nietzsche et une haine mal contenue envers tous les membres de sa famille.
Et enfin il y a Olive (la géniale petite Abigail Breslin), la plus jeune, rêveuse et un peu boulotte mais qui se voit en reine de beauté. Elle est la seule malgré ses excentricités de petite fille à être « normale » dans cette famille de fous...

Pause repas : l'ambiance est au beau fixe !!
Le film est avant tout un film de comédiens, dont le talent éclatant est le principal intérêt de cette comédie familiale pas si grand-public que cela... Car l'autre intérêt de cette comédie c'est aussi son humour caustique, parfois très méchant, parfois juste moqueur, mais qui touche toujours très juste et qui ne laisse jamais de marbre, qu'on aime ou pas ce type d'humour. À travers les relations très spéciales entre les personnages, le scénario se permet quelques charges directes contre l'american way of life tel qu'il est communément décrit. Toujours bien vues, les piques envers la société américaine et ce qu'elle a de plus pernicieux, donnent un ton très particulier au film, et apportent une profondeur (pour ne pas dire une gravité) inattendue et bonifiant encore un peu plus l'ensemble.

Olive, une petite fille normale au milieu de mini-miss qui font peur !
Peut-être l'effet a-t-il été amplifié par le côté « surprise » du film, toujours est-il que Little Miss Sunshine a été pour moi le premier vrai grand éclat de rire au cinéma depuis bien longtemps. À ce titre, la fin exceptionnelle et délirante vous laisse avec une pêche d'enfer alors que retentit le générique de fin. Un très, très bon moment, à voir absolument.

 L'affiche du film.

 

 

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12 septembre 2006 2 12 /09 /septembre /2006 16:42

 Rémy Belvaux, réalisateur belge, est décédé le mardi 5 septembre à l’âge de 40 ans.
Le namurois avait connu le succès en 1992 avec la bombe cinématographique qu’il avait co-écrit, co-réalisé et co-interprété avec André Bonzel et la future star Benoît Poelvoorde, C’est arrivé près de chez vous.
Le film d’art et essai mettant en scène Ben le tueur en série belge et poète à ses heures, est devenu instantanément culte pour toute une génération et reste depuis un jalon incontournable du cinéma belge et de l’irrévérence sur grand écran.

Alors que Benoît Poelvoorde menait sa carrière avec brio (de Monsieur Manatane sur Canal+ jusqu’à Podium de Yann Moix), son compère Rémy s’est imposé comme l’un des meilleurs réalisateurs de spots publicitaires actuels. On lui doit entre autre la série des spots SFR mettant en scène Arié Elmaleh et Frédéric Quiring.

En 1998, Rémy avait également accroché à son tableau de chasse Bill Gates qu’il est parvenu à entarter en compagnie de Noël Godin dit le Gloupier, un autre belge des plus déjantés.

En vrac quelques photos : André, Rémy et Ben sur les plages de la Mer du Nord, l’équipe en promotion de C’est arrivé près de chez vous au Japon et Ben qui propose à Rémy un bon gros plat de moules avec des frites. T’aimes bien les moules toi Rémy ? Ben quoi, arrêtes de sourire bêtement comme ça !

Avec la Mer du Nord, le long des golfes clairs, et des vagues dodues...

Promo niponne, superstars !


Rémy n’aura pas vécu vieux, mais on peut dire sans trop risquer de se tromper qu’il se sera bien marré. C’est déjà ça.

Buvons à ta mémoire. Qu’est-ce que tu prends ? Un p’tit Grégory, comme tout le monde.


 

 

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4 septembre 2006 1 04 /09 /septembre /2006 16:05

Voici le titre parfait. En effet, Des Serpents dans l’Avion est à la fois le titre, mais aussi le pitch de départ ainsi que le résumé parfait de tout ce qui se déroule à l’écran.
Il y a un avion. Dans cet avion il y a, outre les passagers, une multitude de serpents venimeux de toutes sortes. Refermez, mélangez le tout, et vous obtenez un film de série Z dans la plus pure tradition.

Enfin de série Z pas tout à fait… du moins si c’est le cas sur le fond, il n’en est rien sur la forme. Des Serpents dans l’Avion c’est peut-être un scénario qui tient en une simple phrase, mais c’est aussi un film qui n’hésite pas sur les effets spéciaux de qualité et une tête d’affiche qui porte une bonne partie du long métrage sur ses seules épaules : Samuel Lee Jackson (la rumeur veut qu’il aurait accepté le film rien que sur son titre !).
Parce qu’une chose est sûre et certaine, Jackson tient là un rôle écrit sur mesure pour lui. Un film où ça pète, où les punchlines pleuvent et où il joue le gars couillu toujours à la cool, à qui rien ne résiste et qui vient à bout de tout le sourire aux lèvres et sans le moindre effort apparent.

L’argument de départ du film est on ne peut plus simple, ce qui a le double avantage de ne pas compliquer volontairement quelque chose qui n’en vaut pas la peine (ou autrement dit : pourquoi faire compliqué si on peut faire simple ?), et de permettre d’aller directement au vif du sujet, à savoir dans un avion qui transporte des centaines de serpents mortellement dangereux.
Un jeune homme (Nathan Phillips alias Sean Jones) est témoin d’un meurtre crapuleux incriminant le chef de la pègre de Hawaï en personne. Il doit aller témoigner à Los Angeles et c’est l’agent spécial du FBI Neville Flynn (Samuel L. Jackson) qui est chargé de l’escorter. Pour ce faire il réquisitionne une partie de l’avion de ligne dans lequel officie la jolie hôtesse de l’air Claire Miller (Julianna Margulies). Mais la mafia, bien décidée à ce que le témoin n’arrive jamais à destination, s’arrange pour inclure dans la soute de l’appareil une cargaison impressionnante de serpents venimeux en tous genres. Ceux-ci sont libérés par une minuterie et se répandent dans tout l’avion, rendus fous d’agressivité par une hormone qui a été soigneusement dispersé sur les colliers de fleurs offerts aux passagers. À partir de ce moment le carnage commence, les serpents s’insinuent partout et mordent tout ce qui passe à portée de crocs. Flynn va devoir se démener pour ramener l’avion à bon port et garder son témoin en vie…

Samuel L. Jackson prend les choses en main !
Évidemment dans la salle on n’attend qu’une chose, c’est que les serpents attaquent, et on n’est pas déçu puisque non seulement ça arrive très tôt dans le film, mais surtout parce que l’attaque est d’une rare sauvagerie pour un film hollywoodien actuel. Les serpents sont visiblement de beaux sadiques et ils ne semblent totalement satisfaits que s’ils parviennent à bien faire souffrir leurs victimes. De ce point de vue le réalisateur David R. Ellis (qui a déjà fait preuve de son dynamisme dans Destination Finale 2, et qui a commis le plus regrettable mais musclé Cellular) se lâche complètement et se fait visiblement plaisir en mettant en scène les morsures les plus horribles dans les situations les plus diverses. Les baiseurs fous qui s’envoient en l’air dans les toilettes de l’avion ouvrent le bal, et dès lors c’est une véritable bataille rangée entre les reptiles malfaisants et les passagers paniqués. D’ailleurs la galerie des personnages est truculente comme dans tous les films de ce genre, mais rares sont ceux qui s’en tireront indemnes…

Vous ssssssshabitez chez vos parents mademoissssselle ?
Au départ j’avoue que je n’étais pas très chaud pour voir ce film en salle, me disant qu’une vision en dvd tranquillement installé dans mon salon suffirait amplement. Et à vrai dire, je n’ai pas trop changé d’avis à ce sujet, mais cela dit je ne regrette absolument pas de m’être déplacé pour le voir au cinéma. J’ai passé un très bon moment de franche rigolade, devant un film totalement décomplexé et qui assume son statut de nanar bourrin. Les effets sont là, l’humour est là, et surtout ce qui place Des Serpents dans l’Avion loin, très loin devant tous les films de genre auquel il s’apparente (entendez par là, tous ces films où des vilaines bébêtes attaquent les gentils héros), c’est sa méchanceté non-censurée et jouissive. Personne n’est à l’abri, ni les jeunes ni les vieux, ni les hommes ni les femmes, ni les sympas ni les affreux. Tous sont des victimes potentielles, et nombreux sont ceux qui sortiront de l’avion les pieds devant. Ellis se permet quelques moments de pure sauvagerie et des répliques tout sauf politiquement correct (le fameux « I’ve had it with these motherfuck’ snakes on this motherfuck’ plane ! » en tête). Rien que pour ce jeu de massacre, le film mérite le coup d’œil et se démarque d’un film comme Arac Attack très amusant lui aussi mais largement moins jusqu’auboutiste que son compère reptilien.

Je suis vert, longiforme, avec deux crochets regorgeant d'un poison violent, je suis, je suis ?
Alors Des Serpents dans l’Avion est plus que conseillé si vous voulez vous plonger dans un bon film bourrin, drôle et méchant, visuellement très réussi. Sachez juste que le scénario est la portion congrue du film, mais soit dit en passant quand on va voir un film avec un titre pareil, on n’y va pas pour voir du Shakespeare, mais … des serpents ! Et là, pas de déception, bien au contraire.

Donc histoire de se laisser aller un bon coup avant d’entamer une rentrée certainement très sérieuse, se priver de ce film serait une erreur. À bon entendeur…

 

L'affiche du film, déjà tout un programme !

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29 août 2006 2 29 /08 /août /2006 11:25

L’été s’est avéré pauvre en sorties, mais depuis la fin août les films intéressants commencent à se bousculer en salles. L’opération « ciné cool – 4 € la place » aidant, c’est l’occasion idéale d’en découvrir quelques uns avant la rentrée…

Hier je suis donc allé voir La Science des Rêves, de Michel Gondry. Michel Gondry est le réalisateur français de deux films américains qui ont fait parler d’eux par le passé : Human Nature (que je n’ai pas encore pu voir) avec Patricia Arquette et Tim Robbins et le très beau Eternal Sunshine of the Spotless Mind réunissant Kate Winslet et un Jim Carrey bluffant. Son troisième long métrage est cette fois-ci français, et Gondry en a fait très certainement son film le plus personnel puisqu’il l’a écrit et scénarisé lui-même.

Si l’originalité de Eternal Sunshine of the Spotless mind en avait déboussolé plus d’un, Gondry remet ça de plus belle dans La Science des Rêves, film onirique s’il en est. Tim Burton avait jusqu’ici la réputation d’être un cinéaste doté d’un univers fortement tourné vers le rêve, mais sur ce plan Michel Gondry le ferait presque passer pour un triste et morose matérialiste !

L’histoire de La Science des Rêves est celle de Stéphane Mirioux (Gael Garcia Bernal, le jeune sex-symbol latin lancé par Pedro Almodovar) qui n’a véritablement de français que le nom ! En effet, le jeune homme dont la mère (Miou-Miou) est française débarque à Paris depuis son Mexique ensoleillé, d’où il ramène en plus d’un look décalé un accent à couper au couteau. Stéphane a perdu son père d’un cancer et veut se rapprocher de sa mère qui lui a trouvé un travail de graphiste dans une fabrique de calendrier de la capitale. Loin du boulot de créatif espéré, Stéphane doit se contenter d’un travail laborieux et sans intérêt à ses yeux, et s’intègre tant bien que mal parmi ses collègues au sein desquels il trouve rapidement un allié et confident en la personne de l’excentrique Guy (Alain Chabat). Stéphane rencontre lors d’un déménagement Zoé (Emma de Caunes) et son amie Stéphanie (Charlotte Gainsbourg). Attiré par les deux jeunes filles, il n’ose révéler à Stéphanie qu’il est en fait son voisin, et par la même occasion le fils de sa proprio… Bien qu’il ait du mal à se l’avouer, Stéphane tombe amoureux de Stéphanie, qui sous le charme du jeune homme quelque peu original fuit un peu son excentricité…

Stéphanie (Charlotte Gainsbourg) et Stéphane (Gael Garcia Bernal), amoureux ?
Jusque là, cela pourrait être le scénario type de n’importe quelle comédie romantique d’été… sauf que Michel Gondry ajoute à son histoire une dimension supplémentaire, celle du rêve. En effet, Stéphane est un personnage singulier à plus d’un titre. C’est quelqu’un qui vit dans ses rêves au sens propre du terme, il souffre de distorsion de sa perception de la réalité et mélange sans arrêt la vie réelle et la vie onirique dans laquelle il expérimente ses fantasmes les plus fous, ses délires et ses cauchemars… de quoi déstabiliser son entourage qui ne le comprend pas vraiment. Ce qui rend Stéphane attachant aux yeux de Stéphanie, le rend également instable, imprévisible et parfois incompréhensible…

Stéphane combat Guy (Alain Chabat) pour garder le contrôle de ses rêves !
Ce monde mi-réel mi-onirique donne l’occasion à Michel Gondry de se lâcher totalement du point de vue visuel et sur le plan des idées. Celles-ci s’enchaînent, passant de la plus loufoque à la plus romantique, de la plus poétique à la plus bizarre… Quand Stéphane s’endort, il se retrouve dans son rêve qui n’est autre qu’une émission de télévision virtuelle faite de décors en carton-pâte, représentant sa vie effective et fantasmée. Gondry fait de son héros un personnage à la fois génial (il est capable d’inventer des tas d’objets insensés grâce à son imagination sans limite), et à la fois totalement immature et infantile. Ce qui le rend très attachant et séduisant (voire attendrissant) mais également complètement déconcertant et impropre à toute identification du spectateur au personnage. Est-ce voulu ou seulement une conséquence de ce choix, toujours est-il que la personnalité du héros fait que le spectateur est en permanence tenu à distance, et qu’il ne peut réellement s’identifier émotionnellement au personnage principal. C’est à la fois la qualité et le défaut du film, Gondry nous plonge dans un monde totalement à part et innovant, mais à trop vouloir s’immiscer dans l’inconscient du jeune homme on s’en sent à l’écart tant il est particulier.

Rien de mieux que de déclarer sa flamme en chanson... et en rêve !
Difficile de juger un tel film tellement il ne répond à aucun critère cinématographique et scénaristique habituel. La Science des Rêves est bourré de qualités. Je citerais pêle-mêle l’inventivité et l’originalité qui débordent de chaque image. L’humour et la tendresse des situations et des personnages. L’adéquation des images avec l’histoire. La construction très naturelle des passages oniriques. Mais si le film est intéressant à regarder, il l’est plus sur un plan formel que sur le fond. Les idées sont belles, certaines même réjouissantes (la machine à remonter le temps d’une seconde, sacrée trouvaille !), mais on sort de ce film finalement comme on sort d’un rêve, en se disant : « c’était sympa », suivi presque immédiatement d’un « mais c’était n’importe quoi » (pas dans le sens péjoratif, plutôt dans le sens imagination débridée mais acceptée comme telle). C’est un peu comme lorsqu’on demande à quelqu’un de nous raconter les rêves qu’il a fait durant la nuit : il y a en nous une part de fascination étrange teintée d’amusement même envers les histoires les plus abracadabrantes.

Une chose est sûre : des films qui proposent une telle vision du monde et des relations humaines ne sont pas choses courantes, et de temps en temps ça fait du bien de se laisser emporter par les rêves des autres.
À vous de voir si les rêves des autres vous font envie ou non…

L'affiche très fidèle au film mais peu attractive sur un plan commercial. 

 

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28 août 2006 1 28 /08 /août /2006 16:17

Le nouveau film de M. Night Shyamalan est enfin sur les écrans, et il a été précédé d’une réputation peu flatteuse tant le film a été un flop au box office américain (ce qui soit dit en passant est plus souvent bon signe qu’autre chose).

Depuis son énorme succès avec Sixième Sens, chaque nouveau long métrage de Shyamalan est attendu avec impatience et à chaque fois il a son lot de déçus et de détracteurs. Très certainement parce que le Sixième Sens a marqué durablement, et que même inconsciemment, les spectateurs attendent d’être à chaque fois autant touchés qu’ils l’ont été par la première collaboration entre Shyamalan et Bruce Willis. Ça n’a jamais été mon cas car je n’ai jamais attendu de chose particulière des films de Shyamalan. Ce qui fait qu’à chaque fois j’ai pris ses films pour ce qu’ils sont (et non pas pour la redite du premier que la plupart auraient voulu qu’ils soient), et ça m’a non seulement évité les déceptions mais au contraire, j’ai pu ainsi apprécier pleinement ses différentes oeuvres.

M. Night Shyamalan et Paul Giamatti dans un conte contemporain
De manière générale, ce que j’ai toujours beaucoup aimé chez ce réalisateur c’est son story-telling, l’ambiance qu’il installe dans ses films, et la progression de ses personnages dans l’histoire. D’ailleurs ce que je considère comme des qualités peut s’avérer être à double-tranchant, nombreux sont ceux qui trouvent justement ses films trop lents, trop calmes et pas assez spectaculaires. Et en effet, pour que la sauce prenne, il faut qu’on soit imprégné de l’histoire dès le départ, sinon on se sent sur la touche, et le film peut paraître opaque voire inintéressant.

C’est ce qui s’était passé pour moi avec Incassable, Signes et Le Village, je suis directement entré dans l’histoire, et une fois dans l’ambiance les films ont parfaitement fonctionné sur moi. Beaucoup voient dans les films de Shyamalan des films qui jouent d’une part sur la peur (des revenants dans Sixième Sens, des extra-terrestres dans Signes, des monstres dans Le Village et La Jeune Fille de l’Eau) et qui parallèlement vous embarquent dans une intrigue qui se retourne totalement lors d’un twist final qu’on ne voit pas venir. C’est en partie vrai, mais ce n’est qu’un carcan (pas du tout figé d’ailleurs) dans lequel il inscrit ses films et construit ses histoires. Mais le plus intéressant à mes yeux, c’est tout le reste : le développement de l’intrigue, la gestion des personnages et les émotions qu’ils font partager, et encore et avant tout l’ambiance qu’il installe.

Cleveland rencontre Story, et il n'est pas au bout de ses surprises...
C’est donc dans cet état d’esprit habituel que je suis allé voir La Jeune Fille de l’Eau, et pour la première fois je n’ai pas été convaincu par ce qui a jusqu’ici toujours fait la force de Shyamalan : l’histoire. Je ne me suis tout simplement pas senti impliqué dans les évènements, et du coup j’ai suivi le film en tant que spectateur extérieur.
Le film est un peu différent des thèmes que le réalisateur a abordé jusqu’à présent, ou plutôt dirais-je qu’il a poussé l’idée générale qui l’anime à son extrême. Après avoir touché aux histoires de fantômes, de super-héros et d’extra-terrestres dans ses premiers films, il avait abordé sans vraiment y entrer totalement celui des légendes et des peurs ancestrales avec une ambiance très petit poucet dans Le Village.
Ici il va plus loin et entre de plein pied dans le monde des contes, sans retenue aucune, presque naïvement, en tout cas avec beaucoup de simplicité et d’authenticité. Dans ce film il ne joue plus sur le questionnement et le doute du spectateur, tout est exposé et expliqué. L’élément fantastique est mis en place dès le départ et assumé pleinement : il y a des êtres fabuleux tout autour d’une résidence en plein Philadelphie. Une Narf (une nymphe aquatique) et un Scrunt féroce qui veut en faire son petit-déjeûner, un aigle géant qui sert de transport aérien aux narfs, des êtres mi-singes mi-hommes au nom imprononçable qui veillent au respect des règles entre le bien et le mal, et enfin des humains dotés de pouvoirs qui sont là pour aider la Narf à rentrer chez elle…

Cleveland : dans ses bras une Narf, devant lui un Scrunt !
Bref, tout un bestiaire très particulier et totalement en décalage avec le monde moderne. Comme dans n’importe quel conte pour enfants, sauf que Shyamalan nous demande comme postulat de départ d’y croire et de l’accepter comme la réalité. Là où les contes fonctionnent parce qu’ils s’adressent aux enfants, Shyamalan prend le pari risqué de transposer ce schéma aux adultes (car ce sont avant tout eux son public cible). Et je pense sincèrement que ce pari est quasiment ingagnable. De fait, soit on prend cette histoire à la rigolade (j’ai en effet entendu pas mal de rires dans la salle), soit on réussit à libérer la part d’enfant en nous pour accepter l’histoire telle qu’elle est. Soit encore on regarde le film sans déplaisir, mais d’un œil extérieur, observateur, et sans cette « magie » qui fait qu’on est habituellement immergé dans les films de M. Night Shyamalan, l’impact résultant est beaucoup moins grand.

Cela dit, La Jeune Fille de l’Eau n’est pas un mauvais film, loin de là, il possède même beaucoup de qualités, à commencer par une galerie de personnages intéressants interprétés par des comédiens très inspirés (mention spéciale à Paul Giamatti alias Cleveland, au jeu tout en finesse et en sincérité, et à Bryce Dallas Howard qui a vraiment l’air d’être « d’un autre monde » dans le rôle de la Narf) et une direction d’acteurs très pertinente de la part de Shyamalan. Shyamalan qui maîtrise toujours aussi bien ses effets, bien que ce film-ci repose moins là-dessus que les précédents.

Mais malgré tout, La Jeune Fille de l’Eau ne m’a pas totalement convaincu comme l’ont su le faire ses autres longs métrages. Je l’ai regardé sans passion, conscient de ne pas être impliqué dans l’histoire. Un peu comme lorsqu’on écoute un conte pour enfants avec des oreilles d’adultes… c’est bien fait et amusant, mais ça ne touche pas sa cible. Peut-être le film mériterait-il un second visionnage dans quelques temps, pour être vraiment apprécié pour ce qu’il est.

Ce n’est pas une véritable déception en soi, juste l’impression d’avoir vu un joli film en l’analysant plutôt qu’en le vivant. À voir pour se faire sa propre opinion.

L'affiche énigmatique du film 

 

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26 août 2006 6 26 /08 /août /2006 00:47

Après le double concert festif Grande Sophie / Bénabar, il y avait un concert de la Foire aux Vins de Colmar que je ne voulais absolument pas rater, c’était celui de Texas.
Pour deux raisons. La première c’est que depuis leurs débuts je les écoute et aime leur musique. Je dois avoir tous leurs albums studio, et je serais bien embêté de devoir en choisir un seul parmi l’ensemble tant la qualité chez eux rime avec la constance. La seconde c’est que j’ai déjà eu le plaisir de les voir en concert il y a 4-5 ans, et que j’en avais gardé un excellent souvenir.
Deux bonnes raisons donc.

Ce vendredi 18 août, l’amphi de la foire était bourré à craquer, le concert affichait complet depuis plusieurs semaines déjà. Nous étions donc 10 000 personnes à venir applaudir le groupe écossais.
Passons rapidement le groupe de première partie, des jeunes musiciens locaux au demeurant sympathiques mais pas transcendants, à la musique un peu plombée par l’excès de basses et des paroles inaudibles (et pourtant ce n’était pas du hard-rock).

Mais dès l’arrivée de Sharleen Spiteri et de son groupe, la soirée a démarré sur les chapeaux de roues. C’est bien simple, durant les presque deux heures qu’a duré le spectacle, chaque morceau interprété était un tube, du premier au dernier.

Sharleen avait la pêche ce soir là, et elle n'est pas du genre avare sur scène !
Car mine de rien, Texas a 20 ans en 2006… eh oui, ça ne me rajeunit pas de dire ça, mais le groupe de rock de Glasgow s’est formé en 1986 ! J'ai l'impression que c'était hier... Ils avaient connu dès 1989 un succès immense avec le cultissime I Don’t Want A Lover, et depuis ils sortent vaille que vaille album après album, malgré un petit passage à vide au milieu des années 90.

Sharleen Spiteri, 38 ans au compteur, a atteint une certaine maturité sur scène, mais reste toujours une surdouée des performances en live. Toujours le sourire aux lèvres et la parole facile, elle interpelle et discute avec le public, se débrouillant entre un anglais consciencieusement bien articulé et un français pas si mauvais qu’elle tient de son grand-père bordelais.

Un concert de Texas c’est ça : des tubes qui s’enchaînent alternés avec des pauses durant lesquelles Sharleen en profite pour installer une vraie complicité entre elle, ses musiciens et le public. Le tout dans la bonne humeur et loin du spectacle réglé et programmé à la lettre, il y a toujours une large part d’improvisation et de spontanéité. Par exemple, elle n’a pas hésité à faire monter sur scène une fan qui lui avait fait part de son rêve de jouer un morceau à la batterie avec le groupe. Les deux batteurs lui ont fait une petite place (pour qu'elle puisse faire semblant de jouer avec eux) et bien que visiblement surprise de se retrouver devant 10 000 spectateurs, la fan en question s’est bien débrouillée et est parfaitement restée dans le rythme !

Le final seule à la guitare, un moment d'émotion contenue...
Côté musical le concert a été très varié et ne laissait pas de place à l’ennui. Jugez vous-même : Black Eyed Boy, In Our Lifetime, Getaway, Summer Son, Say What You Want, Nevermind, So Called Friend, Can’t Resist, Halo, I Don't Want A Lover,When We Are Together, … que des titres excellents.
Sans parler de la chanson finale, Sharleen seule avec sa guitare qui a laissé parler l’émotion avec Put Your Arms Around Me. Et quel bonheur quand ont retenti les premières notes de mes petites préférées : Every Day Now qu’elle a interprétée au piano, Sleep, une chouette nouveauté du dernier album Red Book en duo avec le guitariste Tony McGovern (sur l'album c'est avec Paul Buchanan), et surtout l’immense Inner Smile, entraînant et jouissif au possible.

Bref, en ressortant de ce concert et si on considère l’ensemble de leur discographie, on ne peut s’empêcher de penser que Texas, comme le bon vin, semble se bonifier avec l’âge, et chaque album qui passe est une preuve de plus que la musique pop-rock de qualité n’est pas morte. Et alors que le groupe fête ses 20 ans, il reste encore et toujours dans le coup, bien ancré sur la scène musicale actuelle.

Longue vie à Texas !

La (superbe) pochette du dernier album studio de Texas, Red Book, une vraie pépite musicale... 
NdS : Je voudrais ici remercier tout particulièrement Fanny (alias Sharleen711) pour m'avoir autorisé à utiliser deux de ses photos du concert de Colmar pour illustrer mon article. Vous pourrez trouver ses autres photos soit sur le site
Texas-Heaven.com, soit sur son blog. Encore merci à elle pour sa gentillesse !

 

 

 

 

 

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18 août 2006 5 18 /08 /août /2006 16:19

Chaque année près de chez moi à Colmar, se déroule pendant une dizaine de jours la Foire aux Vins, qui en marge de la foire exposition est également un festival estival de concerts.
Des artistes les plus connus aux débutants, toutes les tendances musicales y trouvent leur place, c’est ainsi qu’au fil des années j’ai pu y voir de nombreux artistes, de Bernard Lavilliers à Joe Cocker, de Murray Head à Lou Reed, ZZ Top, Deff Leppard, Manu Chao ou encore Compay Segundo, j’en passe et des meilleurs…
Hier soir se produisaient donc sur scène deux artistes français de la vague musicale actuelle, dans un double-concert plus que remuant.

C’est la Grande Sophie qui a ouvert le bal et qui a littéralement mis le feu à la salle. Cette fille-là est une furie ! Elle se donne visiblement à fond sur scène, chante, danse, joue de la guitare, saute dans tous les coins, interpelle les spectateurs, bref elle met une ambiance du tonnerre. Alors que ses albums studio recèlent de chansons tantôt douces tantôt rythmées, sur scène elle a un seul mot d’ordre : faire bouger les gens. C’est elle qui le dit dans une de ses chansons : « J’aime le Rock’n Roll ! », et elle l’a prouvé tout du long du concert.

La Grande Sophie : une guitare à la main elle est inarrêtable !
Elle a enchaîné ses tubes les plus connus et les plus enthousiasmants, avec entre autres Martin, Du Courage, La Suite, le Milieu, la Fin, Égoïste, Je ne changerai jamais, On savait (devenir grand), Rien que nous deux au monde … avec une pêche d’enfer et une bonne humeur communicative. D’ailleurs ça n’a pas fait un pli, elle s’est mis le public dans la poche. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, tout le monde chantait et dansait avec elle.
Et alors que je croyais cela réservé aux hard-rockers hirsutes et tatoués de haut en bas, elle s’est jetée tête la première dans la foule en fin de concert et a fait un voyage portée à bout de bras dans toute la fosse pendant que ses musicos s’en donnaient à cœur joie sur la scène ! À l’heure où les grosses stars du rock ne se déplacent plus sans leurs gardes du corps, elle ne s’est pas posé la moindre question avant son bain de foule et ça témoigne de son esprit : festif et déjanté.
J’aimais déjà beaucoup ses albums, mais je dois dire qu’elle prend encore une autre dimension sur scène. À conseiller !

Après la grande brune, c’est un petit brun qui a fait son entrée : Bénabar. Et lui aussi sait s’y prendre pour mettre de l’ambiance dans un concert. En même temps il faut bien dire que la Grande Sophie lui avait déjà bien préparé le terrain, mais il a su ne pas laisser retomber le soufflé !
Comme le concert avait commencé il s’est poursuivi : un artiste habité sur scène et un public conquis devant lui. Entre bons mots, apartés avec le public et chansons drôles et bien foutues, Bénabar a un style bien à lui et avec son air de pas y toucher il sait offrir un spectacle digne de ce nom, même aux gens qui ne viennent pas forcément pour le voir lui. C’est d’ailleurs je trouve une de ses plus grandes qualités : en concert il embarque tout le monde avec lui, les fans comme ceux qui ne le connaissent pas forcément. Ils sont rares ces artistes qui savent enthousiasmer un public à ce point. Pour ma part je l’avais déjà vu (au même festival) il y a deux ans, mais en dehors de cette occasion et de la diffusion sur les ondes de ses chansons, je n’ai jamais écouté ses albums. Autant dire que je connais peu sa musique. Pour autant, quand il se produit sur scène, les rythmes et les paroles de ses chansons fonctionnent parfaitement avec moi. Même sans connaître, je suis happé par le personnage et ce qu’il dégage.

Bénabar : ne vous laissez pas avoir par son air de garçon bien rangé...
Parce que le gaillard, s’il porte toujours costume et chemise blanche, style BCBG, se lâche complètement dès qu’il tient un micro en main ! L’immobilité ne fait pas partie de son jeu de scène. Il court, se tortille, danse, blague, grimace, saute dans tous les sens, se contorsionne… le tout en chantant évidemment ! Il ne s’offre de répit que lors de chansons un peu plus douces, plus posées, parfois presque tristes. Et le reste du temps il joue et déconne avec les spectateurs et avec ses musiciens, il n’arrête pas une seconde. Il doit être monté sur ressort, c’est à se demander comment il fait pour dépenser autant d’énergie en si peu de temps. Quelque part entre Jacques Brel et Gad Elmaleh, il y a le mutant Bénabar. Son style qui allie jolies chansons et textes amusants lui confère une place un peu à part dans le paysage musical français. Un peu comme un Fernandel ou un Bourvil des années 2000…

Bref, hier soir à la Foire aux Vins de Colmar, ça a bougé, et bien bougé. Difficile de dire qui de la Grande Sophie ou de Bénabar a eu le plus de succès, une chose est sûre, aucun n’a laissé de marbre !

Si la chanson française ne vous rebute pas et si vous en avez l’occasion, allez voir ces deux là en tournée, histoire de partager un peu de leur folie, et garre à vous : le vent d’originalité qu’ils soufflent sur la scène française actuelle pourrait bien vous emporter avec eux !

 

 

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