Quand je cause d'un film, je fais souvent des articles plutôt longs, et pas toujours en phase avec l'actualité du moment. Dans cette page d'avis vite dits je me propose de faire exactement l'opposé : quelques mots rapides pour donner un avis sur ce que je viens de voir. Certains films feront peut-être par la suite l'objet d'articles plus complets, ou pas. Cette page est donc mise à jour en même temps que l'encart "Vu récemment" qui pointe vers elle...
Ready Player One : Steven Spielberg est très certainement l'un des réalisateurs auquel je fais le plus confiance. Il a pondu de tels chefs-d'oeuvre, et des films qui m'auront tant marqué, que je ne pourrais pas faire autrement. Cependant j'avoue que ces dernières années, les thèmes de ses films ne m'attiraient que très peu voire pas du tout, aussi m'étais-je un peu détourné de ses films récents. Mais le voilà de retour dans un domaine qui a fait de lui un des maîtres de son art, le fantastique mixé à l'action et au suspense. Alors forcément moi je n'ai pas su résister. Et Spielberg prouve avec ce film que dans son domaine, il reste le boss absolu. C'est lui le patron, et ça saute aux yeux du début à la fin. C'est beau, c'est léché, c'est malin, c'est intelligent tout en restant facile d'accès (ou si vous préférez c'est grand public sans être abrutissant ou bas de plafond), c'est impressionnant, c'est rythmé, c'est maîtrisé, c'est référentiel et universel (sacré beau paradoxe !), bref : c'est de la balle ! Du cinéma grand spectacle comme j'aime, avec tout ce qu'il faut dans les proportions qu'il faut. Tout fonctionne à merveille dans ce film, on sent que rien n'est laissé au hasard et pourtant tout paraît hyper fluide. Les enchaînements, la bande son, l'interprétation, les effets spéciaux omniprésents mais qui ne donnent pas l'impression d'être envahissants (autrement dit ils servent l'histoire, ils ne sont pas au centre de l'histoire comme on aurait pu le craindre avec le thème pourtant propice à ce type de dérapage qu'est la réalité virtuelle), tout est au diapason de ce que Spielberg sait faire de mieux : raconter une histoire dont le centre est l'humanité de ses personnages. Ouais, définitivement il n'y a rien à ajouter à la démonstration du maître, c'est clair et pas près de changer : c'est Spielberg le patron.
Sense 8 épisode final : Sense 8 est vraiment une série à part, à tout point de vue. Très ambitieuse dans son propos et dans sa mise en images, très maligne dans son scénario et dans l'écriture de ses personnages, parfois énervante et déconcertante lors de certaines scènes "too much" ou le kitsch le dispute au simplisme alors que l'écrin général est intelligent et subtil. Voilà c'est cela : Sense 8 est un mélange complètement hallucinant de moments subtils et d'autres simplistes. À vous de faire le tri, à vous de voir ce que vous en retiendrez avant tout, ce qui est sûr c'est que cette série ne laisse pas indifférent, et peut provoquer aussi bien du rejet que de l'addiction ! Pour ma part, c'est clairement la partie subtile et intelligente du propos que je retiens, même si par moments les Wachowski auront su m'agacer également. Peut-être un chouïa plus dans cet ultime épisode de 2 heures qui vient conclure la série en lieu et place d'une troisième saison qui n'aura donc pas vu le jour. On sent d'ailleurs que tout le matériel narratif était présent pour cette troisième saison et l'annulation de la série puis la négociation pour lé réalisation d'un ultime long épisode qui clôt l'histoire auront certainement un peu pris de surprise les scénaristes. Dans ce long téléfilm on sent parfaitement que les scénaristes ont voulu coûte que coûte caser le maximum des idées qu'ils avaient gardées pour une troisième saison complète. Du coup ça fait à la fois très dense et paradoxalement aussi assez survolé, traité trop rapidement. L'histoire aurait certainement gagné à être réduite dans son propos et dans les idées nouvelles qu'elle développe encore dans cet épisode final, quitte à ne pas mettre tout ce qui était prévu au départ mais à privilégier la pertinence, le rythme et la cohérence de l'ensemble. Là j'avoue, j'ai trouvé ça touffu. Et pourtant il y a aussi des passages que j'ai trouvés superflus car trop peu développés en profondeur (et pour cause : chaque minute de ce téléfilm compte narrativement parlant, encore plus que lors d'un épisode classique), et qui du coup nuisent un peu à la tenue de l'ensemble à mon avis. La fin à la Tour Eiffel est pour le moins déconcertante, et je ne sais toujours pas quoi en penser tant c'est proche de la caricature mais qu'on sent bien le bienfondé des idées qu'elle met en lumière (et le moins qu'on puisse dire sur ce coup, c'est que les Wachowski ont préféré surligner leur propos cette fois que de jouer dans le sous-texte subtil, ce qui pourrait en agacer certains ou ressembler à une fausse note pour d'autres). Moi je préfère voir dans cet ultime épisode bardé ras-la-gueule de bonnes et de moins bonnes choses, un concentré de sincérité de la part des scénaristes et de la réalisatrice, on les sent impliqués profondément dans ce qu'ils racontent, et c'est déjà pas mal. Cette série sort vraiment du lot scénaristiquement parlant, il y a une profusion de chouettes concepts, de l'humour et de belles scènes d'action et de suspense. Les comédiens sont vraiment excellents, pour ma part j'ai ma petite préférence pour la coréenne Bae Doona (que j'avais déjà repérée dans Cloud Atlas), et la très jolie indienne Tina Desai. Et puis il y a la bande son qui est vraiment top (comme très souvent quand Tom Tykwer y est associé). Sense 8 est donc clairement une série qui ne ressemble à aucune autre, et rien que pour ça, et parce qu'elle est de qualité, je conseille à tout le monde d'essayer au moins les premiers épisodes pour se faire une idée et vérifier qu'on n'est pas allergique à la formule, histoire de ne pas passer à côté d'une pépite le cas échéant !!
Seven Sisters : J'étais passé à côté lors de sa sortie au cinéma, malgré son succès à la fois critique et auprès du public. Petit rattrapage pendant les congés de fin d'année, et en fait c'est vrai que c'est pas mal. Ambiance futuriste pessimiste comme univers, assez crédible dans les grandes lignes et les idées principales (la surpopulation galopante, la technologie intrusive, l'interconnexion généralisée), un peu moins dans certains faits et actions (7 soeurs absolument identiques mais pas issues de clônage ? une propension de Noomi Rapace à être très coriace malgré les blessures diverses et variées : sans doute une qualité qu'elle a conservé du pénible Prometheus, ce genre de petites choses...). Le film s'en sort pas trop mal donc dans l'univers qu'il propose, et on accroche avec facilité à l'histoire de ces gamines élevées en cachette et qui sortent à tour de rôle chacune un jour de la semaine. L'idée est chouette et permet pas mal de développements intéressants. La fin se laisse deviner assez facilement mais ce n'est pas grave car elle a l'avantage de permettre à l'histoire de rester cohérente et assez solide sur le fond. Noomi Rapace assure plutôt dans son interprétation à multiples facettes, même si parfois elle frôle la caricature, mais comment faire autrement pour différencier correctement 7 personnages physiquement identiques le temps d'un film ? Elle reste convaincante c'est l'essentiel. Bref, ce petit film qui n'en jette pas beaucoup, qui ne se la raconte pas et qui visiblement n'a pas des moyens financiers illimités pour mettre en images ce futur presque apocalyptique (coucou les bagnoles du futur en carton-pâte), parvient malgré tout à captiver l'attention du spectateur et ne la relâche pas avant la fin : le rythme y est pour beaucoup, le scénario malin aussi. À conseiller donc, une bonne surprise de l'année passée.
House of Cards saison 5 : J'avoue : j'avais pris du retard dans cette série. Le scandale qui a éclaté autour de Kevin Spacey l'an dernier y était certainement pour une part, j'avais préféré relégué le visionnage de cette saison (la dernière dans laquelle il apparaît pour le coup) à plus tard, pour la voir à tête reposée. Et puis on y replonge sans grand mal malgré la durée de la coupure en ce qui me concerne. On retrouve la recette qui a si bien réussi jusqu'ici à cette série : coups fourrés, magouilles politiciennes, luttes de pouvoir, ego surdimensionné des personnages, coups de billard à trois bandes. C'est bien foutu, mais forcément au bout de 5 saisons on a connu plus original et surprenant. Mais au moins ça reste maîtrisé, ce qui est toujours appréciable. Le plus de cette série est avant tout dans l'interprétation (et malgré toutes les casseroles qu'il traîne, Spacey reste un maître dans cet art de la comédie dramatique) et ce qui m'aura le plus plu ce sont évidemment les comédiens. Avec toujours comme petit préféré le sombre Doug Stamper, personnage auquel les scénaristes n'auront vraiment rien épargné ! Il en bave du début à la fin ce bon vieux Doug. Et puis Claire Underwood, interprétée par la divine Robin Wright, est certainement ce qui se fait de mieux comme héroïne froide et torturée à la télévision. Saison moyenne donc pour une série haut de gamme tout de même, dont je regarderai la dernière saison avec toujours un peu de retard, mais je préfère la garder sous le coude pour plus tard, histoire de laisser se décanter tout cela encore un peu.
Equalizer 2 : Le premier Equalizer m'avait laissé un bon souvenir. Entre le jeu tout en retenue de Denzel Washington et les quelques scènes de baston ultra-badass et à l'image léchée, je trouvais que le film s'en sortait bien. Forcément un second round piquerait ma curiosité. Pas au point de me ruer au cinéma pour le voir (est-il seulement sorti en salles en France d'ailleurs ?), mais assez pour regarder ça tranquillou chez moi un soir. Et c'est très exactement ce pour quoi ce film semble avoir été fait ! On est clairement un cran en-dessous de ce que proposait le premier opus, aussi bien du point de vue scénario que mise en images. Et l'effet de surprise n'est évidemment plus de la partie. Mais la recette d'origine est là et fonctionne cependant plutôt pas mal. Pour peu qu'on accroche à l'interprétation assez taiseuse de Denzel (d'aucuns la qualifieraient de paresseuse, pas moi) et qu'on accepte d'être dans un actionner qui ne cherche pas à péter plus au que son derrière, on passe un moment agréable, à défaut d'être scotché à son siège. Il n'y a pas de moment qui surpasse les autres comme il y a pu avoir certaines scènes mémorables dans le premier film par exemple, d'où l'impression que ça ronronne gentiment sans trop se forcer. Mais en fin de compte l'ensemble est plutôt pas mal torché, pas trop prétentieux, bien sans plus. Bref, typiquement un film à se mater en fin de soirée quand on cherche à se détendre sans non plus devoir se farder un truc complètement con. Un film moyen quoi. Parfois il faut savoir s'en contenter.
Le Monde est à Toi : Après avoir vu la série Hippocrate et avoir été soufflé par le jeu de l'acteur Karim Leklou, je suis tombé sur ce film tout récent dont il est le premier rôle, j'ai donc embrayé direct dessus. Comédie française à la fois loufoque, décalée et originale, on y croise des personnages truculents mis en images par un casting trois étoiles (Cassel, Adjani, Damiens, Katerine) qui visiblement ne se prend pas la tête et s'amuse bien. Le tout sur un fond d'intrigue qui mélange petites frappes et arnaqueurs à la petite semaine, où l'on a aussi bien un héros qui est à la fois plein de bonne volonté et démerdard mais un peu poissard malgré tout que des baltringues complètement azimutés desquels on ne sait pas si on doit rire ou pleurer. Du coup le ton oscille entre la comédie et le sérieux (bon ça balance quand même un chouïa plus vers la comédie avec quelques hurluberlus) et on se demande vraiment comment cet enchaînement d'emmerdes va finir. Personellement j'ai bien aimé, et sans en faire le film de l'année je ne peux que le conseiller, que ce soit pour découvrir de nouveaux talents (Karim Leklou en particulier) ou voir des comédiens confirmés sortir de leur zone de confort (Cassel et Adjani sont vraiment à contre-emploi et parfaits).
Hippocrate saison 1 : La série hospitalière française de Canal+ est arrivée et bonne surprise : elle a sa propre personnalité et ne fait pas trop dans la copie des shows américains du même type. On sent qu'on est dans l'univers hospitalier public français, à la limite du délabrement on sent que tout tient avec des bouts de ficelle, qu'on fait avec ce qu'on a et que l'essentiel repose sur des étudiants et l'expérience des infirmières et aide-soignants... Du coup forcément, c'est beaucoup moins glamour qu'un Grey's Anatomy par exemple, même si on a malgré tout un petit côté soap (loin d'être au centre des intrigues cependant) quand on entre dans l'intimité des personnages. bref, ça fait surtout "authentique" et ça c'est bien et intéressant. Et puis ça plonge quand même au contact de ce que qu'est la vie d'interne en médecine, et de personnel soignant de manière générale : et ce que j'en retire c'est qu'il faut vraiment avoir la vocation pour exercer ce genre de métier... Louise Bourgoin est d'une froideur assez impressionnante, Alice Belaïdi est d'une fraîcheur et d'un naturel déconcertants, Zacharie Chasseriaud a vraiment le physique de l'emploi (comme tous ses patients je me suis posé la même question en le voyant : "mais il a quel âge ?") et la révélation pour moi c'est clairement le légiste qui se reconvertit en médecine interne interprété par Karim Leklou, personnage et acteurs fascinants à mes yeux. Il ne me reste plus qu'à espérer que la série va bien marcher histoire de pouvoir voir une seconde saison (car la première finit quand même avec beaucoup de pistes intéressantes pour la suite...).
The Foreigner : Enfin un film digne d'intérêt avec Jackie Chan en vedette !! Il aura fallu attendre que le gus dépasse la soixantaine pour qu'il change enfin un peu de registre. Pour une fois il ne joue pas un clown dans une comédie où on s'échange des baignes entre deux clins d’œil, mais bel et bien un thriller mâtiné de drame, un film d'ambiance sombre, d'action sèche, de personnages torturés. Faut dire que Pierce Brosnan l'aide bien puisqu'on le voit quasiment plus à l'écran que Jackie Chan, et qu'il met son charisme et son "sérieux" au service du film. C'est sombre, c'est simple, ça va d'un point A à un point B sans faire de chichis, et il faut rendre justice à Jackie Chan : il est parfaitement crédible dans son rôle, aussi bien physiquement que psychologiquement. Il répond présent pour l'action tout en passant pour ce qu'il est : un type de 60 balais pas un surhomme, et il donne vraiment bien le change en tant que père dévasté de chagrin. Il n'en fait pas des tonnes, il est même plutôt du genre taiseux pour une fois, pas de mimiques, pas de grands yeux écarquillés, il est dans le personnage du film, pas dans le personnage "Jackie Chan" et du coup ça rend vraiment pas mal du tout à l'écran. J'ai plutôt aimé, sans que ce soit le film de l'année c'est efficace. Ça doit être le premier film de Jackie Chan que je conseille de voir !!
Insatiable saison 1 : Bon sang mais qu'est-ce que c'est que ce truc exactement ? Voici le pitch : une jeune fille qui a été obèse depuis toujours perd 30 kilos et devient une véritable bombe (au point même que personne ne la reconnaît). Pour prendre sa revanche sur tous ceux qui l'ont maltraitée auparavant, elle décide de devenir une reine de beauté et de gagner des concours de miss. Rien que le thème a fait polémique avant sa sortie, certains voyaient là-dedans le message selon lequel on est un(e) raté(e) quand on est gros(se), et que tout nous réussit quand on est mince. Bon, honnêtement après l'avoir vu je ne vais pas crier au fat shaming, ce serait franchement excessif. Non, moi ce qui me laisse plus perplexe, c'est le ton général de cette série. Je n'ai pas réussi à comprendre à qui elle s'adresse. Elle a certains aspects typiques des comédies neuneus pour ados, mais elle a aussi quelques mises en situations et passages plus cash, pas vraiment adaptés aux plus jeunes. Certains thèmes abordés sont en finalité très adultes, mais la mise en image et l'interprétation donne parfois l'impression d'être dans un Sauvés par le Gong moderne ! Il y a bien des trucs qui m'ont fait rire, d'autres qui m'ont surpris (dans le sens "je ne l'ai pas vu venir"), mais il y a aussi des choses carrément affligeantes dans le tas. Ou purement gnangnans / américaines (ce qui est souvent lié cela dit). Du coup je n'arrive pas à me faire une idée exacte de la qualité de cette série. Ni à me décider si je regarderai la suite (car la fin laisse clairement supposer une suite). Bref, c'est assez inclassable, et donc difficile à conseiller ou à déconseiller, trop déconcertant. Je vous laisse juges !!!
Orange is the New Black saison 6 : la série carcérale féminine de Netflix entre déjà dans sa sixième saison et pour la peine tente de se renouveler. L'environnement change puisque après la révolte de la saison passée toutes les détenues sont envoyées dans une autre prison, plus dure et moins permissive. C'est également l'occasion d'introduire toute une série de nouveaux personnages qui s'avèrent plus ou moins intéressants. L'intrigue principale se scinde en 2 parties : savoir qui va trinquer et être désigné comme responsable de la révolte de Lietchfield d'une part, et comment va se solder la guerre larvée entre les blocs C et D de la nouvelle prison. L'évolution des différentes héroïnes est intéressante, certaines prennent des options inattendues. Caputto reste mon personnage préféré, bien que dans cette saison il soit moins présent. Sans rien dévoiler de la fin, je peux juste dire qu'elle offre un dénouement inattendu, et un sort sombre et tristement ironique à l'une des détenues qu'on suit depuis longtemps. La prochaine saison sera la dernière de cette série, et je suis curieux de voir comment les choses vont se conclure, et le sort réservé à chacune. Je crains une légère déception, non pas directement liée à la pertinence des choix des scénaristes, mais plutôt au nombre important de personnages : il va forcément y avoir des différences de traitement et des personnages mieux servis que d'autres dont la destinée risque d'être à peine survolée. Quoi qu'il en soit, je serai de cette dernière saison, c'est une évidence.
Wanderlust saison 1 : Saison courte de 6 épisodes qui sont cependant bien remplis et très bien fichus puisqu'ils ne se perdent pas en route et vont à l'essentiel du sujet. Le sujet c'est ce couple qui doit se situer au tournant des quadra / quinqua et qui se retrouve face à une perte de désir sexuel. Elle est psychothérapeute et lui prof, ils en parlent, et tombent sur un accord : ils ne veulent en aucun cas se séparer car ils s'aiment, mais décident de s'autoriser mutuellement à aller voir ailleurs pour faire de nouvelles expériences sexuelles et sortir de leur routine. Évidemment entre la théorie et la pratique, il va y avoir quelques divergences... Les comédiens sont vraiment très en phase avec leurs personnages, l'histoire n'est pas nouvelle mais le ton employé pour traiter le thème du libertinage est efficace et pas manichéen. Le fait d'ajouter les états d'âmes de leurs trois enfants déjà grands (autour des 20 ans) opère comme un effet miroir sur ce que ressentent les parents, leurs envies, leurs désirs, leurs questionnements. Et puis on est en plein série britannique et ça se sent à fond, aussi bien dans l'esthétique visuel que dans les dialogues, l'humour et l'aspect assez cash de certaines situations. Très chouette série, à voir.
Le Grand Bain : Ce film, dès son annonce, a bénéficié de 2 atouts énormes : son concept (une bande de bras cassés qui décident de former l'équipe de France de natation synchronisée masculine) et son casting (Benoît Poelvoorde, Guillaume Canet, Philippe Katerine, Mathieu Amalric, Alban Ivanov, Jean-Hugues Anglade, Virginie Effira, Marina Foïs, et bien d'autres...). Pour un mec comme moi, avec ces deux informations, je ne peux qu'avoir très envie de voir le film !! À l'arrivée ça n'est pas le film de l'année, ni même une comédie aussi irrésistible qu'on l'aurait imaginée, mais c'est tout de même un très agréable moment de cinéma au sein d'un groupe de comédiens qu'on n'a aucune peine à voir comme une belle bande de potes qui ont dû bien s'amuser le temps du tournage. Chacun campe son personnage de manière un peu caricaturale mais avec le nombre c'est difficile de faire plus fouillé et plus complexe sans contrevenir au rythme et à la fluidité du film. Si on n'éclate pas de rire toutes les deux répliques, on a cependant le sourire aux lèvres tout du long, avec cette sensation cependant qu'il manque peut-être un peu plus de soin dans les dialogues pour réussir à faire entrer quelques répliques dans la mémoire collective et en faire des répliques cultes comme dans tous les gros succès de comédie. Mais si le sujet prête aisément à rire, il faut tout de même souligner que le film de Gilles Lellouche n'est pas une pure comédie à l'ancienne, le scénario recélant pas mal de séquences bien plus sombres (les personnages de Canet et d'Amalric sont quand même dans une merde noire, et le sort des personnages incarnés par Poelvoorde, Katerine et Anglade n'est pas non plus des plus enviables) qui empêchent justement ce Grand Bain de complètement s'immerger dans la comédie, ce qui lui apporte un peu plus d'âme mais amoindrit peut-être aussi le potentiel drôlatique promis par l'affiche. En conclusion je m'attendais à quelque chose de beaucoup plus marquant du côté comédie pure, mais le film en lui-même ne m'a pas déçu, ni d'ailleurs les prestations des différents protagonistes. Je persiste à le recommander, tout en précisant que ce n'est pas la grosse poilade qu'on aurait pu croire avant sa sortie.
Shameless US saison 8 : Ah Shameless US... tous les ans je l'attends avec impatience, puis j'engloutis la nouvelle saison et la longue attente reprend... Malgré les années et les saisons qui s'accumulent, c'est toujours aussi bon de retrouver les Gallagher dans leurs mésaventures à chaque fois bidonnantes et improbables. Mes préférés sont et restent définitivement Kev pour le côté comique délirant et légèrement abruti, mais surtout Lip parce que le personnage est toujours aussi bien écrit et interprété, tiraillés entre son envie de bien faire et ses propres démons qui ne lui laissent aucun répit : ce type me parle et me touche. Mais pour autant les autres ne sont pas en reste, chaque héros est attachant à sa manière, drôle ou surprenant. Frank en citoyen modèle dans cette saison par exemple vaut le détour ! Quant à Fiona... on ne peut que l'aimer... Bref : vivement la neuvième saison (déjà !!!) qui sera la dernière pour certains acteurs principaux malheureusement...
Solo : A Star Wars Story : Les films tirés de l'univers Star Wars se suivent à un rythme soutenu depuis le rachat de la licence par Disney, et le moins qu'on puisse dire c'est que plus le temps passe moins l'attente et l'intérêt suscités sont grands. Pourtant, un spin-off consacré à Han Solo ça aurait dû exciter, impatienter, titiller... et en fait non. Comme la vision du film d'ailleurs, ça s'est fait (pour ma part) quasiment sans émotions. Le film a fait un four (par rapport aux attentes des producteurs j'entends) en salles, et en vérité il ne méritait pas spécialement de cartonner. Oh, il y a bien pire comme film, on est bien d'accord sur ce point, je ne vais pas me mettre à l'incendier et le descendre en flèche, il ne le mériterait sincèrement pas. Mais c'est peut-être justement là le gros problème : le film n'éveille pas grand-chose chez moi, ni en bien ni en mal... Or à mon sens un film Star Wars doit procurer ce genre réactions vives, d'émotions fortes. Mais non, le film est trop sage, trop mesuré, trop lisse, trop terne. Il fait le job, il assure le minimum requis, mais il n'a pas la petite flamme. Celle qui fait qu'on se laisse emporter par l'histoire ou au moins les personnages. Car justement, Han Solo c'est quand même un personnage fort de la saga... mais malheureusement pas dans le film qui lui est consacré, un comble quand même ! L'acteur choisi pour incarner cette version jeune du corsaire de l'espace y est certainement pour beaucoup : zéro charisme, il n'éveille aucune empathie envers lui, et puis je me trompe ou il lui manque carrément quelques centimètres pour faire la blague ?! Bref, un film très mineur, pas foncièrement mauvais mais juste médiocre. Et dans la saga Star Wars on n'a pas le droit d'être mineur, et encore moins médiocre. C'est rédhibitoire.
The First saison 1 : Avec The First, on n'est pas dans la série de SF classique, bien que l'histoire se situe dans un avenir proche et traite de la conquête spatiale de la planète rouge. On est dans du concret, du terre-à-terre (ôh paradoxe pour des astronautes !), et aussi pour une bonne part dans de l'humain et du relationnel, voire même de la politique. Sean Penn y apparaît très brut de décoffrage, quasiment sans faille (si ce n'est sa fille), d'un sérieux qui confine presque à la tristesse... On découvre les coulisses d'une mission spatiale de grande envergure, les sacrifices d'hommes et de femmes bien au-delà de ce qu'on peut imaginer, sur tous les plans. On apprend de quelle ambition mais aussi de quelle humilité il faut pouvoir faire preuve dans une telle entreprise. On comprend que ceux qui s'engagent là-dedans et parviennent à concrétiser leurs rêves sont des gens assez exceptionnels. J'ai vraiment beaucoup apprécié cette série, et j'ai eu le grand plaisir de retrouver à l'écran mon actrice fétiche, Natascha McElhone dans un rôle très froid et distant, qu'elle tient de main de maître. Je ne sais pas si une suite il y aura, et non seulement je l'espère mais je peux d'ores-et-déjà dire que si ça se fait, j'en serai !
Fear The Walking Dead saison 4 : La série spin-off de The Walking Dead suit bizarrement une trajectoire opposée que son aînée. Si TWD baisse dramatiquement en qualité et en intérêt, je trouve que Fear TWD s'améliore avec le temps. Certainement parce que les personnages principaux d'origine (qui étaient tous insupportables à mon avis) commencent à laisser place à des personnages un peu mieux trouvés et écrits. Le transfert de Morgan d'une licence à l'autre y joue d'ailleurs un rôle appréciable. Alors qu'il était sous-utilisé et affublé de délires qui commençaient à devenir saoûlant dans TWD, il apparaît dans Fear TWD comme un personnage bien plus riche et potentiellement intéressant. J'ai bien aimé le duo John / June aussi, personnages atypiques et attachants car finalement très humains même si à première vue un peu simplistes. En revanche il subsiste dans Fear TWD les mêmes défauts que dans TWD : les réactions de certains personnages à certaines situations sont tout bonnement ahurissantes, dénuées de toute logique et on a régulièrement droit à des scènes un peu bateau et plus que prévisibles. Bref quand il s'agit de rebondissements on a droit soit à un manque de logique soit à du cousu de fil blanc (paradoxal !!), et c'est énervant quand cela ne cesse de se répéter. Mais dans l'ensemble j'ai plutôt apprécié cette saison que je trouve au-dessus des précédentes qualitativement parlant, et qui tient la dragée haute à sa grande sœur actuellement.
Les Frères Sisters : J'aime de temps à autres me plonger dans un bon western de qualité. Les Frères Sisters en est un, c'est indéniable. Ses qualités sont avant tout son scénario, pas forcément révolutionnaire (on est en terrain connu, on retrouve les codes du western) mais malgré tout original (jamais on ne sait à l'avance ce qui va se passer). Les personnages parviennent à être à la fois caricaturaux et inédits sur certains aspects de leur caractère, c'est d'ailleurs un mélange / paradoxe assez étonnant. L'interprétation est au diapason de l'histoire, les comédiens parfois à contre-emploi, et le tragi-comique toujours présent renforce ce sentiment. Film très complet aussi bien dans les émotions qu'il fait passer que dans les ambiances qu'il installe, j'ai beaucoup apprécié ce que j'ai vu. Pour autant je n'en fais pas un incontournable de l'année. Juste un très bon film. Juste un très bon western. Et ma foi, c'est déjà carrément bien non ??
The Terror saison 1 : Série one-shot (quoique en passe de devenir une série anthologique) adaptée d'un roman à succès, j'avais un peu peur que le huis-clos sur la banquise qui tient lieu de théâtre du récit soit longuet et répétitif pour tenir sur toute une saison, mais pas du tout. D'abord parce que régulièrement on a droit à des apartés voire des flashbacks qui nous font voir d'autres lieux que le blanc polaire infini, mais aussi et surtout parce que le récit ne laisse pas du tout le temps de s'ennuyer ! Les personnages sont intéressants pour la plupart, je pense en particulier à celui qui va devenir par la force des choses le médecin attitré de l'expédition et qui séduit par son humilité, sa capacité à sortir du carcan de l'époque et sa soif de connaissances nouvelles. À mi-chemin entre la série historique et fantastique (voire horrifique) The Terror trouve un juste milieu qui permet une narration très fluide et qui installe un suspense très réussi. N'ayant pas lu le roman auparavant je suis donc de ceux qui ont découvert l'histoire avec la série, et j'avoue que tout fonctionne bien, et que j'ai été trimballé à droite à gauche par l'histoire et ses rebondissements, et de manière générale sans que je m'y attende trop. Très bonne surprise donc que cette série, l'histoire est terminée à la fin de dernier épisode et ne connaîtra pas de suite, ce qui confère à la série un caractère de finitude très appréciable. À recommander !
Preacher saison 3 : Ah enfin la saison 3 de Preacher !! Je dis "enfin" car je l'attendais depuis longtemps, car non seulement c'est la suite de cette série qui se bonifie de saison en saison mais qu'en plus de cela c'est la partie de l'histoire que j'attendais le plus de voir à l'écran (je rappelle au passage que c'est l'adaptation du comics trash de Garth Ennis et Steve Dillon qui est un pur ovni). Jesse retourne donc là où il a grandi, chez sa grand-mère, et quelle grand-mère !! Le résultat à l'écran m'a beaucoup plu, bien que je pense que la série TV ne dépassera jamais en délire, en créativité et en outrances ce que propose le comics d'origine. Moi qui avait au départ un peu de mal avec l'actrice qui incarne Tulip (et qui ne ressemble physiquement pas du tout au personnage de papier) je la trouve à présent parfaite dans le rôle. Idem pour Cassidy qui est génialement drôle et pathétique à la fois. Quant aux seconds rôles, je ne me lasse pas de l'improbable Herr Starr aux prises avec le Jésus mongoloïde et du benêt plein de bonne volonté Tronchdecul. Du bonheur à l'état pur que de voir tout ce petit monde prendre vie à l'écran après avoir lu avec avidité leurs (més)aventures sur papier. Vivement la suite.
Sharp Objects saison 1 : Série courte (en nombre d'épisodes) et pourtant très riche, aussi bien en thèmes abordés qu'en personnages proposés. Amy Adams est ici à contre-emploi, son habituel sex-appeal se transforme en froideur passe-partout et névrosée. Jouant une journaliste torturée au passé sombre qui doit retourner dans son pays d'enfance pour y enquêter sur de récents meurtres de jeunes filles, elle va devoir se confronter à tous ceux qui l'avaient amenée à s'enfuir de ce lieu perdu au fin fond de l'Amérique, à commencer par sa propre mère. Drame psychologique aussi bien que thriller énigmatique, cette série est toute en ambiance, toute en rapports humains difficiles et en noirceur plus ou moins cachée. Pas la série qui va vous filer la gniaque faut bien le dire, mais une très belle interprétation et un scénario bien ficelé tiennent en haleine et font tout l'intérêt de cette série qui sort des sentiers battus.
The Handmaid'sTale saison 2 : La première saison avait fait sensation, et à très juste titre d'ailleurs. Du coup l'envie était grande de découvrir la suite. Et la pression sur cette seconde saison d'autant plus importante que le récit allait devoir se passer du support original pour son scénario, puisque le roman dont il est tiré se termine là où la première saison se concluait. J'avais un peu peur je l'avoue, qu'une perte de qualité dans le scénario se fasse ressentir. Et en fait pas du tout. L'essai est très largement transformé donc, et on plonge dans cette suite avec la même tension, la même urgence, le même stress que lors de la première saison. J'avais un peu peur aussi du bis repetita, car dans un univers aussi corseté que celui des USA de The Handmaid's Tale, on n'a pas beaucoup de marge pour faire dévier la narration vers autre chose, vers quelque chose de neuf, et pourtant ça réussit à rester cohérent sans se répéter, ça évolue en restant bien dans l'esprit donné dans la première saison, ça conserve un suspense assez puissant, et on arrive encore à être surpris dans l'évolution de l'histoire. Du coup j'ai été comblé par cette saison que j'ai autant aimé que la première, et je suis plus que curieux de voir la suite (car oui, suite il y doit y avoir avec une telle fin de seconde saison !!).
Les Indestructibles 2 : Des années après le premier film, voici la suite des Indestructibles !!! Et pourtant, le film reprend à la seconde même où se termine le précédent, très fort ! Ça fait vraiment plaisir de revoir cette famille de supers, tout, absolument tout est parfaitement maîtrisé, et chose qui n'est pas évidente, le second film égale souvent le premier alors que pourtant il était attendu au tournant et ne bénéficiait plus de l'avantage de la surprise comme son aîné. Très drôle, très référencé, très actuel, moderne, original, chaleureux, excessif juste ce qu'il faut, avec ses passages obligés mais qui font tous parfaitement bien le job, non vraiment je ne suis pas déçu du résultat. À voir en famille of course !
Mission Impossible 6 : Fallout : Ma relation à la franchise M:I n'est pas un long fleuve tranquille. J'avais trouvé le premier plein de qualités mais avec une fin portnaouaquesque qui m'avait gâché tout le reste. Le second était juste horrible, tout dans l'image rien dans la tête. Du coup j'ai passé mon tour sur les troisième et quatrième film. Pourtant le quatrième avait eu bonne presse, ce qui m'a convaincu d'aller voir le cinquième qui m'avait positivement impressionné. Donc voilà le sixième, que je suis allé voir aussi. Et bon ben, un peu dans la même veine que le cinquième, la bonne surprise en moins cette fois (pour moi en tout cas), tout est un chouïa "plus" que le précédent, et c'est ce qui m'a un peu gêné parce que ça se remarque de trop justement. Même les scènes d'actions grandioses m'ont moins laissé sur le cul que dans le précédent (la poursuite en moto du cinquième opus est juste une tuerie intégrale dans son domaine par exemple, celle du sixième n'arrive pas à l'égaler en tentant pourtant de faire mieux). Mais dans l'ensemble je ne vais pas non plus faire la trop fine bouche, c'est de la belle ouvrage et le Tom assure quand même grave à son âge à faire toutes les cascades lui-même. Sinon c'est un poil prévisible dans les grandes lignes, mais ça j'allais dire que c'est un défaut inhérent au genre (très pardonnable donc) : Ethan Hunt / James Bond = même combat.
Béliers : Un film islandais sur des éleveurs de moutons, dit comme ça, c'est pas le truc le plus sexy au monde. Et effectivement, le glamour ne fait pas partie de ses atouts majeurs ! En revanche c'est un très beau film qui brasse de nombreux thèmes : le rapport de l'homme à la nature, les valeurs d'une société mais aussi de chacun d'entre nous, les relations entre frères, la solitude, la liberté... tout cela est subtilement mis en musique dans ce film et ça fonctionne plutôt pas mal. Les personnages sont moches, les lieux sont tristes, le climat est rigoureux, les événements pas très joyeux... bref rien n'est fait pour plaire à l’œil du chaland, et pourtant on est happé par cette histoire toute simple, sans grandes fioritures, sans grands effets, mais qui permet de plonger dans ce qu'on a au fond de nous, dans ce qui fait de nous des êtres humains avant tout. À travers une histoire de béliers, eh ouais... Très étonnant, très dépaysant aussi, pas du tout dans la veine de ce qui fonctionne à grande échelle à l'heure actuelle, mais un très chouette film malgré tout !
Jusqu'à la garde : Film anxiogène au possible ! Évidemment le thème n'incite pas à la légèreté, et d'entrée de jeu, dès la première scène chez la juge des affaires familiales on sait, on sent qu'on va passer un moment émotionnellement difficile avec ce film. Au début on s'interroge, on essaie de démêler le vrai du faux, on essaie de comprendre, de ne pas juger trop vite, et c'est une des grandes forces du film que de plonger le spectateur dans cette position incommode. Puis la vérité se fait assez brutalement, et à la place des doutes s'installe la terreur. Le film gagne en impact cru ce qu'il perd en nuance. On perd un cran d'intérêt par rapport au début à mon sens, mais le film reste extrêmement prenant et je défie quiconque de ne pas rester jusqu'à la fin pour en voir le dénouement. Interprétations très fortes de la part des comédiens, tout particulièrement du jeune garçon, bluffant. Une intensité et une angoisse palpables traversent tout ce film, et n'en ressort pas indemne. Film sombre, à ne pas regarder si vous êtes déjà déprimé à la base ! Sinon, c'est un objet filmique pas comme les autres, dans le sens où il marque durablement.
Le sens de la fête : Le film parfait pour rire un bon coup, se marrer, se moquer, pouffer... Je me délecte toujours des personnages incarnés par Jean-Pierre Bacri, le sens de la vanne cassante, de la répartie à revendre, le cynisme comme ultime arme face à la connerie, la fatigue de ce qui l'entoure qu'on peut lire dans ses yeux... et puis un côté tendre malgré tout, derrière le bourrin, derrière le bougon. Ici il en joue à merveille, c'est ce qu'il fait le mieux et quand en plus il est entouré de seconds rôles aussi truculents que bien interprétés ça devient carrément jouissif. Après c'est le lot de la majorité des comédies de ce type : on s'attend un peu à certains dénouements, et l'histoire de fond n'a rien d'exceptionnel en soi, mais toute la force du film et toute sa drôlerie sont dans les personnages et les comédiens. Sous cet angle ce film est vraiment un must, du genre dont on ressort avec la banane, parce qu'on s'en est payé une bonne tranche et que rire de bon cœur ma foi, ça fait du bien ! Chaudement recommandé.
Come Home : 3 épisodes seulement pour cette série britannique (encore !) mais c'est un pur concentré d'émotions que cette série qui parvient en peu de temps à dessiner des personnages cohérents, intéressants et attachants et mener une histoire complexe et très forte. Au départ je me suis lancé dans cette série pour les deux acteurs principaux : Christopher Eccleston que j'avais adoré dans The Leftovers et Paula Malcomson aussi parfaite dans Deadwood que dans Ray Donovan. Et je n'ai pas été déçu de leur prestation : encore une fois ils incarnent complètement leur rôle et prennent sur leurs épaules toute la charge émotionnelle du récit qu'ils portent de bout en bout avec une force et une véracité dans le regard et le jeu qui m'ont scotché. L'histoire est à la base très simple : un homme voit sa femme le quitter sans réelle explication, le laissant seul en charge de leurs trois enfants, deux grands ados et une plus jeune. Lui voudrait qu'elle revienne, elle fait un rejet complet. Évidemment les choses ne vont que se compliquer davantage avec le temps, et on va doucement comprendre ce qui a mené ce couple à cela, pourquoi et comment tout cela a dégénéré ainsi. Une série très forte et difficile émotionnellement, où l'on s'implique tour à tour dans chacun des personnages, et où le manichéisme n'a pas de place. Tout le monde a ses raisons, chacun a ses torts. Quasiment impossible à départager, et pourtant le constat d'échec est là, amer, et il faudra bien trouver une issue... Il y a beaucoup de rancoeurs, de déceptions et de même de haine entre les protagonistes, mais paradoxalement également énormément d'amour et de douceur. C'est juste l'histoire de deux personnes simples, presque banales, et des enfants qui sont au coeur de leur discorde mais aussi ce qui les rapproche le plus en fin de compte. Très belle histoire, très dure aussi, mais avant tout très humaine. À voir absolument !
Killing Eve saison 1 : Série britannique en huit épisodes (mais qui finit sur un gros cliffhanger qui annonce une suite certaine) centrée sur deux personnages principaux féminin. Il y a Villanelle, une tueuse à gages complètement barrée qui fait de chacun de ses meurtres une petite œuvre d'art de maîtrise et de mise en scène, et Eve qui enquête sur plusieurs de ces meurtres et finit par être celle qui comprend le mieux la psychologie très particulière de la tueuse. De ce fait se crée entre les deux femmes une relation très ambigüe de chasseuse/proie où les rôles s'inversent régulièrement, mais également un rapport d'attirance et de répulsion qui annonce pour la suite des évolutions très intéressantes de l'histoire. Les liens entre ces deux personnages sont originaux, mais quelques seconds rôles parviennent tout de même à surnager et se faire une petite place dans ce duo-duel de femmes (le commanditaire de Villanelle et le patron de Eve par exemple). Très curieux de voir comment la série va évoluer, cette première saison a été une très bonne surprise. Mention spéciale pour Jodie Comer, l'interprète de Villanelle, qui m'était une parfaite inconnue jusqu'alors mais qui crève l'écran.
Wheelman : Film quasiment en huis-clos dans une voiture, où Frank Grillo passe son temps à passer les vitesses et causer dans son téléphone sans fil. Bon, le pari est tout de même réussi sur un point : malgré les décors et moyens visiblement limités, on reste au contact de ce qui se passe et on veut savoir comment ça va évoluer. Peut-être est-ce parce que Frank Grillo a ce côté magnétique et noir qui lui donne une aura particulière, je ne sais pas, en tout cas j'ai voulu savoir ce qui va arriver à son personnage et suis donc resté jusqu'au bout. Cela dit le film est très court (heureusement vu son concept), ce qui permet de ne pas trop voir le temps passer. Après il y a dans cette histoire des choses que j'ai eu un peu de mal à accepter, des réactions et des événements qui m'ont fait un peu tiquer, mais rien de trop extravagant non plus pour décrocher de l'histoire. Cela reste toutefois un film très anecdotique, et à moins de vouloir suivre de près la carrière de l'acteur principal, on pourra donc s'en passer sans rater le film de l'année.
Ant-Man et la Guêpe : Le premier Ant-Man avait été très agréable car frais, drôle et gentiment original. Ici on reprend donc la formule et on continue dans ce qui a fonctionné : l'humour, le décalage et un chouïa d'extravagances. Et comme la leçon a été bien retenue, le résultat obtenu fonctionne lui aussi très bien. Plus léger que les derniers films Marvel, Ant-Man lorgne très souvent plus du côté de la comédie que du film d'aventures, mais l'alchimie entre les personnages et les enjeux fait que l'ensemble se regarde vraiment très bien, et fournit qui plus est un spectacle aussi bien destiné aux adultes qu'aux plus jeunes. On se marre bien, les effets spéciaux sont réellement très réussis et parfaitement au service du héros et de l'histoire, le rythme maintient en haleine et ne laisse pas l'occasion de s'ennuyer, tout un tas de petites idées originales émaillent le récit et en font un film sympa et pas arrogant. Seul bémol : Ant-Man est de moins en moins central dans sa propre franchise, il se fait voler la vedette par pas mal d'autres personnages. Sinon le méchant du film, le Fantôme est visuellement très réussi, mais narrativement il a été complètement repensé et traité très différemment que dans les comics, et c'est dommage à mes yeux car le personnage de papier était très intéressant. Un chouette film de super-héros fun à regarder pour s'amuser et prendre du bon temps.
Downrange : Des jeunes gens voyagent en voiture dans l'Ouest américain. Ils ne se connaissent pas tous, ils font du co-voiturage. Un pneu crève, ils s'arrêtent. Puis le cauchemar commence : un tireur d'élite planqué quelque part autour d'eux les a pris pour cible, et les dégomme un à un, lentement. C'est donc un huis-clos en plein air, où personne ne peut se déplacer sans se faire tirer dessus. La tension monte très vite, et les options sont limitées, comment s'en sortir ? C'est un film très basique qu'on a là, assez violent et gore, il se permet des images trash histoire de compenser une trame de départ on ne peut plus simpliste. Mais malgré quelques outrances visuelles, on reste bien piégé par ce qui se pase à l'écran, on décolle pas, on veut savoir. L'avantage du film c'est qu'il est court, il évite donc de s'enliser, ce qui serait très facile vu la situation décrite. Ça reste très moyen tout du long cependant. Mais je garde une mention très spéciale à la toute fin qui non seulement m'a surpris car je ne m'y attendais pas du tout (beau twist, plein d'originalité) mais m'a de surcroît beaucoup fait rire par son cynisme et son jusqu'au-boutisme pas si courant. Mais ça c'est surtout parce que le cynisme me fait rire.
Most Beautiful Island : Attention déroutant ! Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre en regardant ce film. On comprend rapidement qu'on est à Manhattan, et que ce n'est pas facile d'y survivre quand on est une immigrée. Même à la peau claire, même si on est jolie, même si on parle plutôt bien anglais. Alors on prend les petits boulots qui se présentent, on ravale sa fierté, en deux mots : on galère. Mais le rêve américain est à ce prix-là. Et puis arrive le moment où une offre de boulot s'avère trop belle pour être vraie. Mais l'appât du gain est tel, la dèche l'emporte sur l'instinct et on y va quand même. En tant que spectateur on croit voir venir le truc de loin, mais on reste quand même, par pur voyeurisme (ce qui semble finalement passablement logique devant un film). Et puis la tension monte d'un coup. On ne comprend pas trop ce qui se passe. On a des doutes, on a bien une hypothèse, mais on n'est pas sûr. Mais ce qu'on sait c'est que c'est louche. Et que ça fout les jetons. Et puis finalement on voit et on comprend. Et on est pris au dépourvu parce qu'on s'attendait à tout, mais que c'est encore différent, et bien pire que ce qu'on s'imaginait. Et ça se finit comme ça. Avec en tête la mention "tiré de faits réels" qui vous hante et qui fait qu'on a du mal à sortir de ce qu'on vient de voir, de vivre. Je le redis donc : attention déroutant !
Nu saison 1 : Vous voulez de l'originalité ? c'est par ici que ça se passe ! C'est français, et c'est couillu ! Le concept de cette série ? il est dans le titre messieurs-dames. Un flic se fit tirer dessus et passe plusieurs années dans le coma. Quand il se réveille tout a changé : la France est devenue un pays nouveau où l'insécurité est retombée très fortement et où la politique est bien plus tournée vers le bien-être et l'écologie de terrain. La nouvelle devise de la France est : Liberté, égalité, nudité ! Une loi de "transparence" a été votée, à présent dans le domaine public, les citoyens doivent être nus ! Et ça change tout ! Évidemment pour notre gars sorti du coma c'est un choc, voire même un cauchemar, et la confrontation à ce nouvel ordre moral et civique n'est pas sans heurts. C'est à la fois drôle et intelligent, car mine de rien au-delà des nichons et des couilles apparentes à l'écran, ça soulève quand même pas mal de questions et de réflexions sur le monde, la philosophie de vie, le rapport à l'image, à soi et aux autres, à la vérité, à la tolérance, à la morale... bref à tout un tas de concepts et d'idées qui régissent nos vies quotidiennes sans qu'on s'y attarde trop souvent pour autant. Ici vous en aurez toute la possibilité, et puis au passage il y a de quoi rire, mater parfois, et mettre en pratique ce que le scénario porte en fil rouge : vous entraîner à voir les autres nus, sans fards, sans masques, sans honte aussi. Quels que soient leurs physiques. Très intéressant donc sur le papier, même si l'histoire générale manque quelque peu de rythme les premiers épisodes passés, et qu'on a aussi un peu de mal à voir où les scénaristes veulent en venir exactement (s'ils ont un but précis sur le long terme d'ailleurs...). J'espère cependant qu'il y aura une suite, c'est tellement décalé et original que rien que pour ça, cette série le mérite amplement !
The Expanse saison 3 : Alors que les deux premières saisons avaient bien pris leur temps dans le développement de l'histoire et vis-à-vis de matériau d'origine que sont les romans, cette troisième saison marque un très net coup de boost dans le rythme narratif. Et pour cause : quasiment sûrs d'être annulés en fin de saison, les scénaristes ne voulaient pas laisser l'histoire sur trop de questions sans réponses. Ils ont donc accéléré le rythme pour parvenir au moins à terminer le cycle narratif qu'ils avaient entamé. Et ils ont du retse eu raison puisque la chaîne FX a annoncé la non-reconduction de la série en fin fin de diffusion de la saison 3. Mais comme parfois il existe des petits miracles, et que parfois la qualité proposée finit par payer, la série a finalement été reprise par une autre chaîne qui proposera donc une quatrième saison très bientôt ! On ne peut qu'espérer que les moyens seront au rendez-vous et que The Expanse pourra continuer encore longtemps et garder voire même encore augmenter sa qualité. Car les romans eux continuent à paraître, et promettent encore de belles choses sur le petit écran (les ayant lus, je peux l'affirmer). Et comme qui plus est le casting de The Expanse est vraiment très réussi, j'espère pouvoir déguster la suite avec autant de plaisir que je l'ai fait pour les trois premières saisons. Si vous aimez la SF d'anticipation The Expanse est vraiment une très bonne série que je ne peux que chaudement recommander !
Stranger Things saison 1 : Petit phénomène à sa sortie, je n'avais pas pris le temps de me pencher sur cette première saison de Stranger Things, et grand bien m'en a pris !!! C'est vraiment très bon, je comprends l'engouement que ça a suscité. L'ambiance années 80 est génialement retranscrite, on se croit dans un film de Spielberg période E.T. ! Point de vue personnages c'est très bien écrit et surtout excellemment interprété, mention ultra-spéciale pour la gamine au crâne rasé et le Shériff mal rasé. La réalisation est aux petits oignons et parvient à faire ressentir les mêmes émotions d'effroi et de peur qu'un long métrage de genre malgré certainement moins de moyens. L'histoire quant à elle n'est pas des plus originales, elle ne va pas vous retourner comme une crêpe par son audace où son imprévisibilité, elle cultive d'ailleurs même j'en suis sûr ce sentiment de "déjà vu" pour soigner encore un peu plus l'effet "nostalgie" qu'on a en regardant cette série qui nous ramène à nos films cultes des années 80. On ne s'ennuie pas un seul instant, on est pris par l'histoire et surtout par les personnages passionnants et charismatiques, on a envie de savoir et on baigne tout du long dans une ambiance à la fois tendue et stressante mais aussi douce et apaisante par ce qu'elle nous rappelle nostalgiquement. Vraiment très belle découverte et si comme moi vous étiez passés à côté lors de sa sortie il y a 2 étés, n'hésitez surtout pas à vous y plonger, ce serait dommage de la rater ! Quant à la suite, je vais évidemment me pencher dessus également.