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Attention !

Avant de lire les notes que je fais sur les films que je vois et les bd que je lis, sachez que dans mes commentaires il m'arrive parfois de dévoiler les histoires et les intrigues. Ceci dit pour les comics, je n'en parle que quelques mois après leur publication, ce qui laisse le temps de les lire avant de lire mes chroniques.
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Série(s) en cours

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Quand je cause d'un film, je fais souvent des articles plutôt longs, et pas toujours en phase avec l'actualité du moment. Dans cette page d'avis vite dits je me propose de faire exactement l'opposé : quelques mots rapides pour donner un avis sur ce que je viens de voir. Certains films feront peut-être par la suite l'objet d'articles plus complets, ou pas. Cette page est donc mise à jour en même temps que l'encart "Vu récemment" qui pointe vers elle...

Nobody : Gros gros kiff que ce film !! Je ne m'attendais pas du tout à ce que j'allais voir, et ça a dû influer sur mon ressenti, parce que la surprise a été totale, et son effet sur moi très positif. Si j'ai regardé c'est uniquement pour voir Bob Odenkirk dans un premier rôle dans un long métrage, déconnecté de son rôle fétiche et qui l'a fait connaître, de Saul Goodman dans Breaking Bad et Better Call Saul. Et pour un rôle déconnecté j'ai été servi. Au départ le héros qu'il interprète est dans la veine de ce qu'on l'a déjà vu jouer ailleurs : le type lambda, un peu loser, un peu en manque d'éclat. Et puis il se passe quelque chose qui va révéler sa vraie personnalité, celle qui est enfouie en lui volontairement quand il a voulu changer de vie et devenir quelqu'un de banal, un "nobody"... Et c'est là que tout part en vrille, le film change complètement de tonalité et on se retrouve dans un tout autre genre, ultra-violent, ultra-jouissif, ultra-décomplexé. Ça m'a fait penser par certains aspects à du Punisher à la sauce Garth Ennis (et dans mon esprit, ceci est un compliment de premier ordre), mais encore rehaussé par le physique très passe-partout de Bob Odenkirk, qui apporte au film ce décalage inattendu. Car jamais je n'aurais imaginé voir cet acteur dans un tel rôle. Et encore moins que cela soit aussi réaliste au final. Et puis cerise sur le gâteau : dans le rôle de son paternel grabataire mais pas encore bon pour la casse, rien de moins que le légendaire Christopher Lloyd qui visiblement se fait ici autant plaisir à lui qu'il nous en fait à nous ! Bref, c'est pas du Ronsard comme dirait l'autre, mais bordel qu'est-ce qu'il fait du bien ce petit film !

Losing Alice saison 1 : Série israélienne assez inclassable, entre drame psychologique, thriller érotisant, suspense et affaire de moeurs... J'ai trouvé qu'il y avait de très bonnes idées et d'autres un peu plus discutables (d'un point de vue cohérence des personnages et réactions humaines logiques et acceptables). L'idée de souffler le chaud et le froid histoire de maintenir l'intérêt et de faire changer l'avis du spectateur sur les personnages est bonne, mais dans les faits, j'ai trouvé que ces aller-retours ont eu plutôt tendance à faire tourner la série en rond au bout d'un moment. En revanche il y a une certitude, c'est que les deux héroïnes principales, chacune dans son style unique, bouffent littéralement l'écran à longueur de temps. Qu'il s'agisse de la classe absolue incarnée par Ayalet Zurer ou de l'attraction volcanique qui émane de Lihi Kornowski, ce duo de comédiennes emporte tout sur son passage et ne laisse aux autres acteurs que des miettes... Malgré quelques scènes d'une intensité rare, j'ai trouvé l'ensemble un peu trop hésitant, trop indécis pour réussir à transformer cette série en franche réussite. Je retiens donc avant tout les deux interprètes féminines principales, exceptionnelles toutes deux, mais je resterai un poil plus circonspect sur le scénario et la finalité de la série (qui promet plus qu'elle ne donne, si ce n'est sur ses deux derniers épisodes).

Luca : Nouveau dessin animé Disney, branche Pixar, tout de suite on se dit, la qualité sera au rendez-vous. Effectivement, graphiquement c'est top, on sent l'ADN Pixar sans aucun problème, le rythme est bon, les personnages ultra-caricaturaux mais attachants. L'histoire est à mi-chemin entre le conte de la petite sirène modernisé et le récit philosophico-moraliste teinté (fluorisé serais-je même tenté de dire) de politique contemporaine. Évidemment les gamins n'y verront que du feu, mais quel adulte pourrait ne pas faire le rapprochement entre les deux héros hommes-poissons qui débarquent sur les côtes d'une Italie de carte postale des années 1960 et la problématique actuelle des migrants qui traversent la Méditerranée ? Après ça reste tellement bon enfant et techniquement réussi qu'on pardonne l'incursion grossière de thèmes politiques dans cette histoire destinée principalement aux enfants. Outre l'animation et le design, somptueux tous deux, j'ai apprécié l'humour et la tendresse qui émanent de ce film. Et les enfants ont adoré, ça va presque sans dire. Très chouette spectacle familial donc !

The Watch saison 1 : Une adaptation de l'univers foutraque de Terry Pratchett, forcément ça promet de partir dans tous les sens, et surtout dans celui du délire assumé. C'est exactement ce que propose cette série. Un monde fait de bric et de broc, un mélange de science et de magie absolument inextricable, des personnages complètement azimutés, une logique pratchettienne qui associe cohérence interne et décalage incessant d'avec la réalité... il y a tout ça, et bien plus encore dans cette série. Le sel du récit est clairmeent à chercher dans ses personnages, tous plus iconoclastes les uns que les autres. À mes yeux, c'est sans conteste le personnage principal qui emporte le morceau, qui personnellement m'a laissé sur le cul tant il a de charisme et présence à l'écran. Pourtant tout maigrichon, facialement à mi-chemin entre Popeye et un capitaine Haddock sous cocaïne, il en impose pourtant ! Et quand on sait qu'il s'agit de Richard Dormer (qu'on a pu voir dans Game of Thrones entre autres) on hallucine tant la transformation physique est impressionnante. C'est bien simple, la première réflexion que je me suis faite en voyant cette série a été : "mais c'est qui ce mec ? comment c'est possible que je ne l'ai jamais vu auparavant avec une tête pareille ?". Donc interprétation et idées délirantes sont les points forts de cette série. Côté malus, je dirais que le rythme n'est pas foufou, qu'on ne voit pas toujours quel est le projet du truc (on nous raconte quoi exactement ?), que le mélange de thèmes différents est intéressant mais peut parfois perdre un peu le spectateur sur le fond, et que d'une manière générale la série manque un peu de liant pour structurer l'ensemble. Mais c'est plutôt divertissant.

Made for Love saison 1 : Voilà une petite série un peu hors-sol, sortie de nulle part, complètement surprenante. Le magnat de l'informatique et des réseaux, Byron Gogol (évidemment l'égémonie de la Gogol Compagnie est tout sauf une ressemblance purement fortuite avec ce que vous imaginez...), est un control freak milliardaire absolument tyrannique. Sa nouvelle innovation va bientôt sortir, et il décide de la tester sur son épouse, enfermée avec lui depuis 10 ans que dure leur mariage, au sein du Hub, habitation ultra-moderne et autonome, joyau de réalité virtuelle et de domotique dernier cri, mais également véritable prison dorée. Sa nouvelle invention, qu'il nomme "Made for Love" est une puce qui va permettre à terme de fusionner deux esprits en un seul. Et qui est accessoirement aussi le système de surveillance ultime... Sauf que sa femme Hazel ne l'entend pas ainsi, et a bien décidé que cette fois c'en était trop et qu'elle allait demander le divorce. Bref, on parle ici de nouvelle technologie bien entendu, de connexion au réseau planétaire (et du droit, que dis-je, du devoir de déconnexion !), d'amour, de passion, de réalité et de virtualité, et en fin de compte, comme toujours suis-je tenté de dire, de relations humaines. Entre hommes et femmes, entre un père et sa fille, entre patron et subordonnés, entre inconnus... Il y a de tout ça, avec une bonne dose d'humour pour accomoder l'ensemble, un petit côté déjanté aussi, mais surtout, et je pense que c'est le plus intéressant, une pointe d'anticipation pas si folle ni exagérée que cela. Le genre de thème déjà abordés ici ou là dans d'autres séries actuelles, depuis Black Mirror à Brave New World, en passant par The One ou Soulmates par exemple... Et c'est fascinant de voir comme les nouvelles technologies peuvent modifier les rapports des gens. Ici c'est principalement traité sur le ton de l'humour, mais je crois que cette petite série est aussi, sous ses airs de pas-y-toucher, une invitation à une réflexion plus profonde pour ceux qui veulent bien faire l'effort. À voir.

Fargo saison 4 : Ah Fargo ! Cette série est définitivement à part dans le paysage télévisuel américain. Par son ton, son rythme, ses sujets, son visuel. Sa façon de mener des histoires chorales également, multipliant par la même occasion les personnages développés à l'écran. Cette fois on est en 1950, et on suit la confrontation entre la mafia italienne maîtresse des rues et un gang noir américain qui essaie de lui prendre le pouvoir. Le tout sur fond de racisme et de ségrégation décomplexés. Rajoutez par-dessus une infirmière tueuse en série, un couple de braqueuses lesbiennes échappées de prison, un flic ripoux bourré de tocs et un marshall des États-Unis mormon, et vous obtenez la quatrième saison de Fargo. Avec comme à l'accoutumée un casting pléthorique et de premier choix. Il faut laisser le temps aux différentes intrigues de se tisser et de se ramifier les unes avec les autres, on retrouve ici l'une des caractéristiques principales de Fargo, à savoir un rythme lent et mesuré mais voulu. Qui sert en fin de compte la narration. En revanche, bien que je sache apprécier ce type de récit, j'ai trouvé l'histoire très éloignée, voire complètement détachée, des origines de la série Fargo. On y retrouve certes le style Fargo, mais cela s'arrête à peu près là. Elle aurait très bien pu se nommer n'importe comment que ça aurait été pareil. J'ai trouvé dommage que le lien ne soit pas plus spécifique avec les premières saisons. Mais cela ne m'empêchera évidemment en rien de vous conseiller sa vision, si toutefois vous avez déjà constaté que le "style Fargo" vous sied.

Jupiter's Legacy saison 1 : Dans le monde des Comics, Mark Millar est un type à part. Formidable créateur de concepts-chocs, le scénariste sait attirer l'attention et éveiller la curiosité avec des thèmes et des images marquantes. C'est aussi un homme d'affaires qui sait mener sa barque et a ainsi passé un deal avec Netflix pour que la plateforme de streaming et lui soient partenaires privilégiés pour l'adaptation à l'écran des nouveaux comics de l'auteur depuis quelques mois déjà. C'est ainsi que Jupiter's Legacy a vu le jour sous forme de série télé. On y décline le sujet des super-héros en y abordant des thèmes tels que la politique, l'interventionnisme, le pouvoir et la façon de l'exercer, mais aussi le conflit des générations en ce qui concerne la morale et l'éthique, la liberté et les lois, les droits et les devoirs... Bref, c'est assez intéressant de mener ce type de réflexions en partant de personnages pourtant abordés de façon très classiques, presque old-school (les costumes colorés, les capes au vent et bottines en caoutchouc, pseudos d'un autre temps...). Et pour tout dire, le comics d'origine est vraiment réussi de ce point de vue. Le passage à l'écran de télé en revanche n'est pas aussi heureux. D'abord il faut accepter le côté ouvertement kitsch des personnages et de leur allure. Ensuite il y a dans la série une double-narration qui se fait en parallèle : l'ancienne génération et la manière dont ils obtiennent leurs formidables pouvoirs suite au krach boursier de 1929, et les conflits de générations actuels entre les mêmes anciens toujours vaillants et leurs enfants jeunes adultes et grands adolescents (oui c'est à savoir et à accepter : on vieillit très lentement chez les super-héros de cette histoire). La série ne cesse de faire des aller-retours entre passé et présent, et c'en est presque trop tant l'action se voit interrompue sans arrêt par ces flashbacks. Mais selon moi le plus gros problème de cette série, c'est sa lenteur. Elle souffre d'un immense problème de rythme. pour tout dire les choses n'avancent pas !! Et c'est d'autant plus frustrant que le comics quant à lui est très rythmé et l'intrigue y avance rapidement. Ici j'ai eu l'impression que la sauce était tirée en longueur d'une manière exagérée, qu'il s'agisse de l'intrigue principale ou de l'obtention des pouvoirs dans le passé, tout se traîne effroyablement. Quel dommage, car ayant lu le comics, je sais qu'il y a de belles choses à voir à l'écran pourtant !! Doublement dommage serais-je tenté de dire d'ailleurs, car on vient d'apprendre que la série a été annulée par Netflix et qu'elle ne connaîtra vraissemblablement pas de saison 2. Alors que croyez-moi, le meilleur de l'histoire restait vraiment à venir. Donc voici mon conseil : laissez tomber cette saison et jetez-vous sur les deux tomes (en VF) du comics de Mark Millar et Frank Quitely !!

Faucon et le Soldat de l'Hiver saison 1 : Les Studios Marvel continuent à nous dévoiler leur univers partagé sous forme de séries avec cette fois le duo Faucon et le Soldat de l'Hiver. Personnages secondaires des franchises des films Avengers et Captain America, ils tiennent ici les premiers rôles. Marvel sait faire ce genre de choses (aussi bien en comics qu'à l'écran) : faire d'un second couteau un héros surprenant et enthousiasmant à suivre. Cette fois cependant, la mayonnaise prend un chouïa moins bien que précédemment. Il faut dire que la série se situe dans un contexte plus politisé, j'allais même dire plus moral que ce que Marvel a pu proposer jusqu'à présent. En celà la série suit la ligne directrice qu'avaient empruntée les comics il y a quelques années : faire d'un héros noir le symbole de l'Amérique en remplaçant Captain America dont Avengers 4 avait scellé le destin en lui faisant passer le flambeau à Sam Wilson. Avec tout ce que cela peut entraîner comme questions sociétales, les différents visages de l'Amérique, les rapports entre les noirs et les blancs, et en second plan entre riches et pauvres. La série ne va cependant pas aussi loin dans la critique sociale que ne l'avait fait les comics en leur temps, et c'est à la fois heureux et dommage. Heureux car on voit bien que cette série n'est pas vraiment dans le moule des précédentes productions de Marvel Studios et que ce poids et cette gravité supplémentaires qu'elle porte en elle n'a pas que des bons côtés : le propos est ralenti et le rythme de la série s'en ressent, et l'intrigue peine du coup à passionner les plus jeunes qui ne regardent peut-être pas ce type de séries pour son arrière-plan politique. Dommage en revanche car on sent bien qu'il y a de véritables pistes encore inexplorées dans cette direction, et que tout n'est pas réellement dit et évoqué. Que le propos pourrait être encore beaucoup plus profond et intelligent, bien qu'il en perdrait certainement encore un peu en fun et légèreté. Cette série a donc un aspect un peu hybride qui la sort du lot, mais pêche cependant dans l'action et le rythme. Le petit plus qui semble devenir une marque de fabrique supplémentaire des séries estampillées Marvel Studios, c'est la multitude de petits signaux et clins d'oeil en direction des connaisseurs des comics, en plaçant ici et là des personnages, lieux et concepts de l'univers Marvel papier, et ça fait toujours plaisir à ceux qui les captent au passage...

Unbelievable saison 1 : Sujets très en vogue en ce moment, les violences faites aux femmes et la libération de la parole de ces dernières sont au coeur de cette série. L'histoire se base sur des faits réels, une agression sexuelle à laquelle personne n'avait cru et qui pourtant s'est avérée réelle. La série est vraiment bien foutue, et la brochette de comédiennes principales sont visiblement très ancrées dans leurs rôles, y compris dans les défauts et excès de leurs personnages. Le parti pris est clairement annoncé : ici la plupart des hommes sont dépeints de manière négative ou au mieux sourds et impuissants à aider les femmes qui font appel à eux. Pour ce qui est des femmes, bien qu'on les montre sous plusieurs facettes, ce qui m'a un poil dérangé c'est que même lorsque le scénario aborde certains de leurs défauts ou incohérences, c'est toujours fait de manière à les expliquer, et même  souvent à les dédouaner (toujours pour de bonnes raisons et avec de bons sentiments, mais jamais vraiment parfaitement en phase avec la réalité des choses). C'est je pense ce qui m'a un peu dérangé dans cette série : narration bien maîtrisée, comédiennes parfaites, sujet compliqué et moderne, mais un vrai manque de nuances par moments. Mais à part cela, cette saison est très agréable à regarder et on suit avec intérêt l'avancée de l'enquête des deux héroïnes flics. Leur duo fonctionne plutôt bien : il y a la gnan-gnan et la bad girl, elles ont chacune un côté très agaçant dans leurs excès, mais elles se complètent à merveille et font ressortir le meilleur l'une de l'autre. Et puis c'est Toni Collette quand même !!

3615 Monique saison 1 : Petite série franchouillarde récente, 3615 Monique, comme son nom l'indique, traite d'un sujet ô combien anciennement futuriste, et surtout terriblement français : le minitel rose !! Avec des années d'avance sur le monde entier, la France a communiqué sur l'ancêtre des réseaux sociaux, issu d'une branche morte de l'évolution d'un cousin éloigné de l'internet, le minitel. Et bien sûr, l'un des tous premiers usages qu'on y a trouvé, ça été d'y développer des services de cul. Mais à la française, c'est-à-dire avec beaucoup plus de mots que d'images, et une approche pour le moins artisanale pour ne pas dire amateur. En revanche, avec dès le départ de beaux petits profits sonnants et trébuchants à se faire. D'où d'ailleurs, l'ardeur à s'engouffrer dans cette nouvelle branche, cette révolution numérique bleu-blanc-rouge... Je le précise quand même au cas où ça n'était pas évident pour tout le monde, cette série est à la base une comédie ! Ça parle de trois petits étudiants qui comprennent avant tout le monde tout le potentiel du minitel, et tout l'intérêt de lancer ce genre de services érotiques inédits dans la France de l'élection de François Mitterrand. Trois petits jeunes qui ont compris qu'il y a de la maille à se faire et qui sont prêts à donner d'eux-mêmes pour réussir à percer dans le monde nouveau et innovateur du minitel. Saison courte, épisodes de moins d'une trentaine de minutes, personnages peu nombreux, intrigue resserrée et humour bon enfant, cette série a le double avantage d'être originale et amusante. Et puis il y a toujours ce travail de reconstitution d'une période pas si lointaine, que j'ai personnellement connue (avec quelques années de différences d'avec les protagonistes principaux), et qui me ravit à chaque fois (c'est un peu la période à la mode en ce moment dans les séries : OVNIs, Le Serpent, For All Mankind, Glow, Future Man saison 2 pour ne citer que les dernières que j'ai en tête...). Quant à l'autre point fort de cette série sans prétention, ce sont les personnages, appuyés sur un casting très réussi. La saison s'arrête sur ce qui pourrait bien être un bon cliffhanger pour une seconde saison, j'espère que ça va pouvoir se faire.

Billions saison 3 : Déjà la saison 3, et Billions commence à tourner sur ses acquis, on peut presque dire que ça ronronne cette affaire. Attention pas de méprise : ça n'est pas pour me déplaire car il s'agit plutôt d'un compliment tel que je le conçois. Les personnages sont tous bien installés, les dynamiques entre eux ont été posées solidement, maintenant on peut tranquillement aller explorer les recoins des personnalités des uns et des autres. Et comme il y a visiblement une équipe de scénaristes parfaitement rodés à l'exercice qui s'y colle, l'histoire est plaisante à voir, on se laisse embarqué sans trop d'efforts dans les méandres de ses guerriers en cols blancs, ces chevaliers de la finance et de la loi. Car ne nous y trompons pas, on parle de héros qui navigue dans les hautes sphères, mais ça castagne bien comme il faut quand même. Ça intrigue, ça manigance, ça envoie des coups bas et ça fait étalage de faux semblants, mais à l'arrivée c'est plutôt mentalement violent. En gros, c'est du Dallas des années 2010/2020, fois 10 pour ce qui est des coups de pute et fois 1000 pour ce qui est des sommes engagées. Après ça a sa limite. Billions c'est bien, mais à dose raisonnable. Une saison de temps en temps c'est parfait. Avec plus, on atteindrait vite l'overdose, parce que quand même c'est un monde tellement à part, tellement hors normes, où les gens évoluent dans des sphères qu'on arrive à peine à imaginer... Les affaires se règlent à coups de dizaines de milliards, les primes des collaborateurs se négocient par tranches de millions. Au bout d'un moment, ça écœure, faut bien le dire. En revanche pour ce qui est de l'interprétation alors là rien à redire : c'est du tout bon. Quelques seconds rôles savoureux (Taylor, Mike, Spyros, Mafee, Charles Rhodes, Connerty, Grigor Andolov) et surtout un trio génial de rôles principaux : Paul Giamatti que j'aime tout particulièrement, Damian Lewis qui a un charisme incroyable dans cette série, et Maggie Siff qui est d'une justesse folle d'un charme absolument irrésistible... Évidemment que je regarderai la saison 4, juste, pas tout de suite !

Venom : J'avoue, j'avais décidé de boycotter ce film à sa sortie en salles. Parce qu'il nous avait été vendu pendant des mois avant sa sortie comme d'un film hyper couillu, violent et cash, limite horrifique, bref parfaitement dans l'esprit du personnage de Venom, avant d'être complètement revu et corrigé pour être accessible à un jeune public. On attendait un film réservé aux 16 ans et plus, on a eu un film tout public. C'était la raison pour laquelle je n'y étais pas allé. Ironique, car c'est pour la même raison que je l'ai regardé dernièrement : Tom mon plus jeune garçon est un fan de Venom (et de Spider-Man, et de tous les super-héros Marvel pour mon plus grand plaisir) et il me tannait pour enfin voir ce film. Et comme le film n'est pas réservé "aux grands" j'ai donc accédé à sa demande. Bon, premier constat : je n'ai pas raté grand chose en n'allant pas le voir au cinéma, c'est du tout venant super-héroïque et je ne m'en relèverai certainement pas la nuit. Deuxième constat : ce n'est pas non plus un naufrage absolu aussi définitif que ce à quoi je m'attendais. Rien d'aussi énervant que ce que j'ai pu voir récemment dans Wonder Woman 2 par exemple. Bien entendu, il y a pas mal d'adaptation dans ce film qui ne conserve que peu de choses, voire presque rien, des origines du personnages de comics. Et pour cause : sans s'appuyer sur Spider-Man, ni faire référence aux Guerres Secrètes, impossible de transposer ses origines telles que dans le comics. Pour une raison autre également : à son apparition dans l'univers Marvel, Venom est un super-vilain, et un bien badass même. Or, ici il s'agit du héros de l'histoire, il fallait donc que l'aspect criminel du personnage soit en tout ou partie effacé. Troisième constat : pour qui n'y connaît que dalle en Venom et en super-héros papier, cette origin story-là est tout à fait acceptable. Rien de folichon on est d'accord, très mainstream même, mais parfaitement acceptable en l'état. Pour les autres, ma foi, faut faire son deuil du personnage d'origine, de son histoire et de son évolution, d'une grande part de sa sauvagerie aussi. Au point d'ailleurs, que son aspect assez horrifique qui lui a été conservé (les tentacules, la langue proéminente, les dents immenses, les yeux vides) est presque incongru : son image n'est plus vraiment raccord avec son comportement. De même, un des aspects très intéressant du personnage de Venom a toujours été la dualité de son essence : le "Nous" que forme Venom, mélange du symbiote extraterrestre et de l'humain Eddie Brock. Malheureusement dans le film, cet aspect n'est qu'effleuré, peu utilisé. Dommage. Enfin un mot rapide sur la fin post-générique : l'arrivée de Cletus Cassady (alias Carnage) dans le prochain opus me laisse dubitatif. Carnage est encore pire question sauvagerie que le Venom d'origine, mais si c'est encore une fois pour produire un film accessible au plus grand nombre, je me demande quel est l'intérêt d'introduire ce personnage complètement out of limit dans les comics. À part gâcher le plaisir des fans et ajouter au sentiment de frustration vis-à-vis de tout ce que ça promet et qu'on ne nous montrera jamais, je ne vois pas.

Adult Material saison 1 : Toute petite mini-série de 4 épisodes d'un peu moins d'une heure chacun, comme son nom l'indique cette fiction nous emmène dans l'univers des films pour adultes. Pas les films érotiques à la M6 de la vieille époque où les acteurs faisaient l'amour en slip, non, on parle bien de films de boules bien explicites, avec double-péné et éjac faciale inclus. Et donc le drama se tient dans cet environnement là, et met en scène Jolene Dollar, star de porno un peu en fin de carrière, mère de trois enfants et grande gueule qui a à peu près tout connu dans l'industrie du film X. C'est en prenant sous son aile une débutante dans le métier que les choses vont déraper pour elle. Cette série est difficile à classer, car on y trouve aussi bien des sujets très graves et sérieux tels que le consentement, le viol, la place qu'on donne au sexe, l'image qu'on donne et qu'on a de soi, la liberté de parole, que des passages plus légers voire ouvertement comiques (certainement indispensables pour désamorcer certaines scènes plus dures). J'ai senti une sorte de glissement entre le début et la fin de la série, un virage un poil moraliste j'ai trouvé. Au début Jollene est présentée comme un personnage fort et décidé, qui ne fait que ce qu'elle veut et qu'on ne manipule pas. Puis au fur et à mesure que la série avance, elle prend un autre visage, tirant plus vers le statut de victime, d'abusée, et on remet même en cause ses décisions et ses choix par différents biais (l'alcool, l'origine sociale pauvre, les abus sexuels dans sa jeunesse), on la présente presque comme une personne adulte mais pas consciente de la portée de ses choix, irresponsable, immature alors que c'est ce contre quoi elle se bat depuis toujours. Un peu comme si on niait sa personne, son statut d'adulte, sa capacité à comprendre et décider pour elle-même. J'ai trouvé ça dérangeant, et un peu contradictoire car le personnage lui-même va à l'encontre des idées reçues alors que le scénario semble finir par l'y enfermer. En tout cas si il y a bien une chose de sûre, c'est que cette série démontre que dans ces domaines rien n'est aussi évident qu'on ne croit, et que de vouloir tout simplifier et essentialiser est une erreur. Car essentialiser c'est aussi réduire. Et personne n'apprécie d'être réduit à une seule de ses dimensions... Série intéressante, à voir.

Le Serpent saison 1 : Cette série a été précédée d'une certaine hype autour de son sujet et de ses interprètes. Tahar Rahim dans le rôle principal a été unanimement porté aux nues par la critique, et il est vrai que son personnage est charismatique et aussi intriguant que dérangeant dans cette mini-série. Cependant j'avoue être un peu resté sur ma faim. Problème de rythme, problème de narration ? Je ne saurais le dire exactement, mais la série m'a semblé par moment manquer de souffle pour vraiment entraîner et passionner le spectateur. Ce qui reste toutefois la force de cette série, c'est son sujet : se dire que peu ou prou, tout ce qu'on voit à l'écran s'est réellement déroulé au cours des années 1960 / 1970, c'est à la fois intéressant et glaçant. Et si le personnage de Charles Sobhraj est définitivement à classer parmi les sales types et les meurtriers irrécupérables, j'ai trouvé un peu ambigu le traitement réservé à sa compagne, Marie-Andrée Leclerc, que la série présente plus comme une victime que comme une complice, alors que dans les faits, elle semble avoir quand même quelques petites choses à se reprocher... En fin de compte, cette série, sans être passionnante, m'aura fait découvrir de manière intéressante ce tueur en série français dont j'ignorais l'existence, et aura su me plonger dans une très réussie reconstitution des années 1970 en Asie. Pas la série de l'année, un peu surcotée à mon humble avis, mais pas déplaisante non plus. 

Wonder Woman 1984 : Le premier film consacré à Wonder Woman avait été à l’origine d’un buzz plutôt mérité. Déjà parce qu’une super-héroïne auquel on consacre un film dont elle est le personnage central ce n’est pas courant, ensuite parce que le film a remporté un beau succès auprès du public, et enfin parce tout cela redorait le blason quelque peu terni du DC Universe au cinéma ces dernières années. Gal Gadot y incarnait une amazone très réussie, j’en avais été le premier surpris (je m’explique : jusqu’alors je rangeais plutôt la sculpturale Gal du côté des top models très glamour et un peu fragiles que des actrices à rôles badass), et n’étant pas plus client que ça des Super-Héros DC, le film m’avait pourtant convaincu par ses qualités. Voici donc le second volet, qui vient prendre place au sein des années 1980. Plus besoin de présenter l’héroïne, ses origines, ses pouvoirs, tout ça c’est fait, on peut donc concentrer tout le film sur une bonne histoire, développer une intrigue originale et qui impose Wonder Woman comme la patronne des super-héroïnes au cinéma. Et patatras. Rien. Le vide. Le néant total. Scénaristiquement on pleure, narrativement on s’étrangle, et du point de vue du spectateur, on s’ennuie à mourir. Rien ne va dans ce film. Même pas les scènes d’action qui sonnent affreusement faux, même pas les effets spéciaux qui se révèlent d’indignes ratages visuels. On n’a qu’une espèce de gloubi-boulga à l’écran, à forte tendance colorée-psychédélique, des clichés éculés, une bouillie scénaristique qui se veut féministement rebelle mais qui ne s’avère que tristement prévisible et d’un ridicule des plus aboutis. Même l’ambiance des années 1980 manque de panache et d’intérêt. Quant aux dialogues, ma foi, leur indigence parvient à faire regretter le temps du cinéma muet. Seul Pedro Pascal nous fait relever une paupière de temps en temps, et encore faut-il qu’il en fasse des tonnes pour arriver à ce résultat. Quant à la pauvre Kristen Wiig en Cheetah, on touche avec tout ce qui concerne ce personnage aux parties les plus honteuses du film. Lent, long, laborieux, systématiquement à côté de la plaque et incapable de nous offrir quoi que ce soit de réussi du point de vue « grand spectacle », Wonder Woman 1984 est, comment le dire poliment… décevant. À tout le moins.

Hippocrate saison 2 : La première saison d'Hippocrate m'avait surpris et séduit lors de sa sortie et ce n'était pas gagné d'avance : outre qu'il y a déjà eu pléthore de séries médicales ces 20 dernières années (et donc qu'on aura déjà à peu près tout vu sur le sujet, pour ne pas dire que ça devient gentiment redondant et lassant), je me demandais ce qu'une série française pourrait bien apporter dans ce domaine. La réponse est simple : le ton. C'est l'approche du genre qui est à la fois innovante et personnelle. Le casting étant pour une très grande part responsable de cette réussite, au moins autant que la personnalité du showrunner, Thomas Litli (lui-même ancien médecin, qui a d'ailleurs interrompu le tournage de cette seconde saison pour rempiler et prêter main forte pendant la crise sanitaire de la "première vague" du Covid-19) qui connaît son sujet sur le bout des doigts. Cette saison 2 se concentre sur une période temporelle très courte de quelques jours ce qui est un peu déconcertant et donne l'impression que les personnages n'auront pas assez de place (et de temps) pour être correctement développés, et pourtant au final on se rend compte qu'il n'en est rien. Tous voient leur situation fortement évoluer. Gros coup de cœur pour le personnage de chef des urgentistes incarné par Bouli Lanners, qui parvient presque à effacer son accent belge et propose une interprétation d'une humanité et d'un charisme impressionnants. Le seul bémol que j'ai vis-à-vis de cette série, c'est le petit nombre d'épisodes par saison, qui accentue certainement le plaisir de visionnage mais également la frustration de devoir attendre de longs mois avant la suite...

Wandavision saison 1 : Et voici donc la toute première série Marvel entièrement produite par les studios Marvel, et qui s'insère parfaitement dans la continuité officielle du Marvel Cineverse. Avec dans les rôles principaux Wanda Maximoff et le synthézoïde Vision. Selon moi c'est une vraie réussite, et ceci à plusieurs niveaux. Tout d'abord visuellement ça à grave de la gueule. Le fait de passer par différents marqueurs visuels ça peut sembler très casse-gueule au départ, mais c'est tellement bien fait et surtout ça se justifie si bien par rapport au récit proposé, que c'est un vrai coup de maître à mon avis. D'ailleurs, le parti pris de la forme très spéciale que prend le récit est lui aussi culotté et au final le pari est parfaitement réussi et remporte la mise de bien belle manière. Mais en dire plus ici serait déflorer l'effet de surprise et la compréhension progressive de ce qui se passe au fur et à mesure des épisodes. C'est vraiment mieux de se garder cet effet pour le visionnage. Ce que je peux en dire c'est que c'est à la fois drôle et malin, et ce qui a fini de me convaincre c'est l'aspect référentiel de la chose. Doublement référentiel du reste : clins d’œil à l'univers des séries télévisuelles qui ont marqué les différentes décennies des années 1950 à nos jours, et easter eggs et références disséminés un peu partout pour les fans de l'univers des comics Marvel classiques. Cerise sur le gâteau : la série se permet même d'insérer avec humour un lien, voire même une véritable passerelle, avec les films de la franchise X-Men qui ont été produits avant que les Studios Marvel ne récupèrent les droits cinéma du groupe de mutants (là encore je ne veux pas vous gâcher la surprise, sachez simplement que Wanda et son frère Pietro sont des personnages qui sont apparus aussi bien dans la franchise X-Men de la Fox que Avengers des Studios Marvel, sous des traits bien entendu différents). Et puis Wandavision ne se contente pas de raconter une histoire toute simple circonscrite aux 9 épisodes qui la forment, elle jette également des ponts vers l'avenir de l'univers cinématique Marvel : Monica Rambeau y tient un rôle important (et je vous fiche mon billet qu'elle va devenir de plus en plus présente dans le MCU), la possibilité de revoir rapidement Vision est clairement suggérée et justifiée, quant à la fenêtre ouverte vers l'univers des X-Men, ce ne saurait être qu'une anecdote marrante lancée au hasard... Je n'attendais pas grand-chose de cette série qui était précédée d'une image trop "bizarre" et axée comédie à mon goût, mais à l'arrivée j'ai été tout à fait conquis et je peux dire que j'ai vraiment beaucoup apprécié cette série qui est bien plus intelligente et profonde que ce qu'elle laissait supposer. Un coup de maître !

Raya et le dernier Dragon : Dernier Disney en date, je n'ai pas échappé à sa sortie puisque mes enfants l'ont déjà regardé plusieurs fois ! (ils ont tendance à être monomaniaques quand ils aiment quelque chose) On est dans un univers globalement asiatique bien que pas nommément défini, dans un univers de fantasy et de légendes, et surtout : il y a des dragons ! Enfin, un dragon en particulier. Pardon : une dragonne (notez bien que tous les rôles principaux sont féminins). Une dragonne qui soit dit en passant, m'a méchamment fait penser à Natasha Lyonne, pour ceux qui situent, ça aurait été trop raccord qu'elle double ce personnage d'ailleurs ! L'histoire est très classique et comme il y a une sacrée maîtrise générale derrière ce dessin animé, le récit fonctionne bien. Sans surprise en revanche, c'est le revers de la médaille quand on applique consciencieusement une recette tout faite. Ce qui m'a vraiment marqué, c'est la qualité graphique insensée, ce dessin animé est d'une beauté et d'une fluidité remarquables. Cela saute littéralement aux yeux dès lors que l'élément liquide est représenté à l'écran, le rendu est juste bluffant. J'ai été un peu déçu cependant par l'aspect humoristique : pas assez fendard, trop téléphoné et "sage" comme humour. Bien entendu on est dans un produit à destination des enfants, je ne l'oublie pas, je ne m'attendais pas à du Baffie ou du Gaspard Proust c'est évident, mais un peu plus de situations ou de répliques à double-lecture ne m'aurait pas déplu j'avoue, entendez-moi bien, pas du trash mais à la manière d'un Astérix tout bonnement. Bref, avec les mômes ça marche du tonnerre, pour ma part je suis resté un peu plus réservé. C'est vachement beau, sorti de là...

Servant saison 2 : La première saison m'avait fait forte impression, bien que sa conclusion m'eut laissé sur ma faim. Cette seconde saison tombe malheureusement dans les travers de beaucoup de séries qui commencent sur les chapeaux de roues : elle a du mal à négocier le virage et confirmer avec autant de force qu'en première saison. En y réfléchissant bien, je pense avoir compris ce qui fait défaut dans cette suite : l'effet de surprise n'est plus là, et il faut bien avouer que c'était une des qualités principales de la première saison. Maintenant qu'on connaît le contexte, qu'on sait où on met les pieds, la série peine à nous surprendre encore. On a bien droit à quelques scènes-choc, mais plus axées sur le visuel qu'autre chose, rien de véritablement neuf par rapport à ce que la série a déjà pu proposer auparavant. Même côté comédien, on sent qu'il y a de la redite. Rupert Grint qui interprète Julian cabotine gravement, Lauren Ambrose dont le rôle est très particulier est toujours sur le fil, à la limite de surjouer en permanence, et finalement c'est Boris McGiver (qui n'a pas de coupe mulet je précise) qui emporte tout sur son passage grâce à son interprétation de l'oncle George. Le rythme aussi m'a posé problème : là où la première saison avançait et ne laissait pas le temps de s'ennuyer, on a l'impression plus d'une fois que cette seconde saison est en mode "on allonge la sauce et on tergiverse" tant l'action est diluée et l'unité de temps mal maîtrisée. Dommage, car malgré tout, on a toujours (enfin je dis "on" mais je parle surtout de moi) envie de comprendre le fin mot de l'histoire. Je serai donc de la partie si une troisième saison voit le jour (sinon tant pis pour l'intrigue en cours...), en espérant que la voie empruntée par cette seconde saison sera laissée de côté au profit de celle qui avait fait mouche au début de la série.

OVNI(s) saison 1 : Typiquement le genre de petite série qui vous prend par surprise et vous donne bien du plaisir. Non, je ne reformulerai pas cette phrase, je la garde telle quelle. Perdue quelque part à mi-chemin entre la comédie, la SF et la reconstitution historique, cette série française (et pour le coup : cocorico !!) nous entraîne à la fin des années 1970, au temps où la France était l'un des acteurs principaux de la conquête spatiale. Derrière les américains, certes, mais clairement à se tirer la bourre avec les russes pour la seconde place. C'est avec l'Europe encore toute fraîchement constituée sur le plan communautaire, que le projet Ariane pointe son nez à l'horizon. Le professeur Didier Mathure s'y voit déjà, à la tête de ce défi immense qu'est le lanceur de satellites européen. En lieu et place de quoi, il va se retrouver propulsé à la tête d'un obscur bureau du CNES, le Gepan. Tellement obscur que pour la plupart des scientifiques du CNES, le Gepan ne serait qu'une légende façon dahu : une farce. La mission que lui confie le directeur est claire : il faut fermer ce service qui ne prête qu'à sourires et moqueries. Et en effet, aux premiers abords le Gepan est un beau repère de bras cassés. Sauf que... certains événements inexpliqués surviennent, qui vont obliger le professeur Mathure à reconsidérer quelques unes de ses certitudes. Voilà pour le pitch de départ. Ce que vous avez besoin de savoir : c'est drôle, décalé, frais, original, rythmé, faussement caricatural, génialement interprété, délicieusement reconstitué (des fringues aux bagnoles et passant par la technologie futuriste du passé -je me comprends- à la bande son, tout sonne méchamment vrai et surtout, remémore bien des souvenirs à ceux de ma génération ou qui m'ont précédé), finement référencé (vous y croiserez aussi bien Jean-Claude Bourret que Steven Spielberg ou Valéry...)... Bref, je me suis laissé surprendre par cette série et j'ai totalement succombé à son charme un poil suranné, et je ne peux que très vivement vous la recommander !!

Better Call Saul saison 5 : Vraiment, qu'est-ce que j'aime cette série. Pourtant je lui reconnaît volontiers un certain nombre de défauts et d’imperfections qui pourraient paraître rébarbatives à d'autres. Sa longueur et son rythme par trop inégal : cette série sait se montrer aussi lente que passionnante d'un épisode à l'autre. Mais sa principale richesse se trouve dans ses personnages, tous vraiment très bien écrits, et superbement interprétés. C'est cet atout-là, que je considère comme primordial, et qui me fait tant aimer Better Call Saul. Imaginez tout de même que ce n'est que depuis la saison 4 que le héros a pris le nom de Saul Goodman, et que ce n'est que depuis celle-ci qu'il l'endosse pleinement et que cela devient un aspect important du récit ! C'est quand même gonflé (d'aucuns diraient suicidaire) pour une série de ne pas utiliser le nom du personnage alors qu'il s'agit du titre de la série et de n'y faire réellement référence qu'à la cinquième saison ! C'est une marque de personnalité (et presque de courage je dirais) selon moi, mais je comprendrais aussi qu'on puisse lui en faire le reproche ; le reproche de ne pas aller assez dans le vif du sujet. C'est pourtant aussi ce qui fait le charme de la série : toutes ces circonvolutions autour des personnages et des situations, et je crois que cette approche n'est pas dénuée de sens au final. Car n'oublions pas qu'on connaît déjà le dénouement, on sait déjà où tout ce qu'on voit va nous amener : au personnage et à la situation qu'on a déjà vus dans la série Breaking Bad, puisque Better Call Saul est une préquel basée sur un personnage secondaire truculent de la série mère. En ce sens, s'attarder sur le passé de l'anti-héros Jimmy / Saul est pertinent. Bien entendu pour que la formule fonctionne sur vous, il vous faut à la base que Saul Goodman vous plaise et vous intéresse, sinon il est évident que l'ensemble de la série n'aura que peu d'intérêt pour vous. Mais en ce qui me concerne, je prends à chaque saison beaucoup de plaisir à voir les pérégrinations de cet avocat iconoclaste, et du personnage secondaire mais tout aussi intéressant et touchant (à sa propre manière, très différente de celle de Saul) qu'est Mike Ehrmantraut, l'homme de main à l'ancienne de Gus Fring. Et à chaque saison il y a au moins un ou deux épisodes qui sortent du lot et me scotchent par leur intensité et leur virtuosité. Ce qui n'est pas le cas de beaucoup de séries mine de rien...

The Hot Zone saison 1 : Cette mini-série est un one-shot tiré d'une histoire réelle d'infection par une souche du virus Ebola en plein cœur de Washington, à la fin des années 1980. Évidemment en pleine période de crise sanitaire comme actuellement, cette série résonne de façon particulière. Cependant je dois bien avouer que je me suis un peu retrouvé le cul entre deux chaises avec cette série. Il y avait d'un côté un aspect très inquiétant, voire parano, de constater qu'un virus aussi virulent et mortel qu'Ebola puisse aussi facilement entrer sur le sol des États-Unis (d'une manière totalement fortuite et non-voulue, il n'y a ici aucune dessein terroriste par exemple), et un arrière-goût de "tout ça pour ça" qui relativise énormément l'ensemble, et laisse presque sur sa faim (et quand on y réfléchit c'est heureux puisqu'il s'agit d'une histoire vraie, mais décevant dans le contexte de la fiction qui joue sur la fibre du film-catastrophe tout du long). L'aspect "faits réels" fait malgré tout froid dans le dos, en particulier parce que tout cela s'est joué d'une manière totalement souterraine et que le grand public n'en a jamais réellement été informé. On constate quand on regarde cette mini-série, que notre civilisation entière est finalement très fragile et qu'il suffirait de peu de choses, pour qu'elle s'effondre gravement et durablement à travers une crise sanitaire violente. Et ce n'est pas notre quotidien depuis un an, lié à la crise du Covid-19, qui démontre le contraire alors que toute proportion gardée, entre Ebola et Covid il n'y a pas vraiment photo ! Série à voir plus pour son côté informatif que pour ses réelles qualités narratives ou scénaristiques.

Tin Star saison 1 : Tim Roth est un putain de bon acteur, gravement sous-estimé quand on regarde sa filmographie et le nombre de vrais grands premiers rôles qu'il a pu tenir dans des films à succès. Il est trop souvent relégué soit au second rôle, soit au rôle de méchant (faut dire qu'il n'a jamais vraiment eu la gueule du jeune premier... même quand il était jeune !). Dans cette série il démontre tout son talent et parvient à inspirer le respect au spectateur, tout en faisant en sorte qu'on ne puisse pas vraiment ni adhérer complètement, ni rejeter entièrement le personnage qu'il incarne à l'écran. Et d'ailleurs outre son talent, c'est aussi le scénario plutôt malin et bien ficelé qui l'aide à entretenir cette ambiguïté durant toute l'histoire qui nous est narrée. La série ose par moment des choses plutôt couillues, il faut bien l'admettre, et à l'arrivée ça paie. On est embarqué et on ne peut pas s'empecher de vouloir en savoir plus, de vouloir comprendre et déterrer les secrets des uns et des autres. L'intrigue se tisse et se dénoue en une saison, bien que la série ait connu une suite cette première saison tient d'un bloc. Pas forcément très joyeuse ni optimiste, si le noir qui peut parfois colorer l'âme humaine ne vous fait pas peur je vous conseille de faire un détour par cette série...

La Flamme saison 1 : Encore une série vue en 2020 et dont j'ai omis de causer par ici ! Et pourtant elle n'est ni banale ni passe-partout au point de l'oublier, loin de là. On a à faire ici à une comédie bien caustique (et par moment carrément burlesque) qui cible les émissions de téléréalité centrés sur l'amour et la recherche de l'âme sœur. Typiquement, on est entre le Bachelor et Greg le Millionnaire. Un pilote de ligne bien beauf cherche l'amour, et toute une brochette de gonzesses en tous genres vont se présenter dans un jeu où le bellâtre devra éliminer à chaque épisode une concurrente jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'une : l'élue de son cœur ! Évidemment, tout le monde dans ce jeu, est dépeint au lance-flamme. Tous plus cons les uns que les autres, tous plus ridicules les uns que les autres. Et ce qui fait à la fois rire et trembler de peur, c'est quand on se rend compte que c'est à la fois très drôle, très con, mais surtout très proche de ce que la téléréalité propose vraiment à l'antenne ! Certes c'est exagéré, oui ça va parfois très loin dans le délire, mais pourtant, jamais on ne s'éloigne sur le fond ni la forme de ce que ce type d'émission est réellement. Et si la série donne envie de se marrer (et surtout de se moquer faut bien l'avouer), elle donne aussi furieusement l'envie de jeter par la fenêtre son téléviseur quand on tombe sur une de ces émissions "en vrai"...

The Stand saison 1 : Voici venue la nouvelle version de The Stand, alias Le Fléau, roman fleuve de Stephen King. J'avais adoré à l'époque la version des années 1990, bien qu'un poil kitsch (mais King a aussi en lui -et dans ses récits- un peu de kitsch avouons-le) je l'avais vue juste après avoir lu la version intégrale du roman. J'attendais beaucoup de cette nouvelle version, parce qu'il faut bien le dire : elle promettait beaucoup ! Ne serait-ce que du côté du casting, on a déjà de quoi s'enthousiasmer. Ça plus le fait que la série avait les moyens financiers et la technique à disposition pour des effets spéciaux nécessaires à ne pas paraître trop cheap en regard du thème abordé, je m'attendais donc à un truc vraiment épatant. Et à l'arrivée pas du tout. Tout est beau, tout est maîtrisé, tout est classe, mais à aucun moment je n'ai ressenti la même charge émotionnelle que dans l'ancienne version. Pourtant tout semblait réuni pour... La faute à mon sens au parti pris de la narration de ne pas suivre du tout l'ordre chronologique de l'histoire et de proposer l'histoire en mélangeant les axes narratifs et les unités de temps. On passe comme cela de Boulder au début de la contamination pour revenir un peu plus tard, le tout caviardé de flash-back selon le personnage qu'on aborde... Je n'ai pas aimé du tout cette construction narrative. Et pourtant je comprenais tout, ayant lu le livre, vu la première série, connaissant bien l'histoire (parce qu'elle m'a beaucoup marqué à l'époque où je l'ai lue), je voyais à tout instant où on en était dans l'histoire globale, même quand l'ordre n'était pas du tout respecté. Je me demande d'ailleurs comment ça a été perçu par ceux qui ne connaissaient rien à l'histoire d'origine, si ça a posé des problèmes de compréhension ou non. En tout cas moi ça m'a laissé spectateur détaché de l'histoire, pas moyen de m'identifier ou d'apprécier aucun des nombreux personnages (peut-être faut-il chercher dans ce sens également : tout est raconté en 9 épisodes, et il y a de ce fait de nombreuses coupes et des raccourcis fréquents). Et du coup à l'arrivée, ça n'a pas raté : j'ai été déçu plus qu'autre chose.

A teacher saison 1 : Courte série en one-shot, vous aurez donc toute l'histoire en une saison, et je trouve le format parfaitement adapté à l'histoire qu'on nous propose. Bon il faut accepter le postulat de départ, qu'une prof de lettres canon de 30 ans soit attirée par un terminal de 17 ans. Mais c'est plutôt bien fichu quand même, assez pour qu'on se laisse embarquer par l'histoire, et le talent des comédiens fait qu'on y croit malgré tout. L'histoire présente les deux points de vue, de la prof et de l'élève, et de ce point de vue c'est assez bien fait, ça évite de plonger totalement dans le manichéisme absolu (bien que le parti pris des scénaristes semble clair net et précis et ne souffre d'aucun doute dans les derniers épisodes). Disons que la façon de raconter l'histoire est moins caricaturale et bien-pensante que le dénouement et le discours mis en avant dans le dernier épisode. Kate Mara porte la série quasiment à elle seule, mais j'avoue que l'acteur choisi pour le rôle de l'étudiant est plutôt bien trouvé, il a quelque chose de très intéressant, à la fois adulte et adolescent en lui (il avait 25 ans au moment du tournage). Une mini-série intéressante.

The Undoing saison 1 : Série vue en 2020 mais dont j'avais oublié de parler ici !! Alors d'abord on a la confrontation de deux stars hollywoodiennes en têtes d'affiche : Nicole Kidman et Hugh Grant. Intéressant de voir ce que ces deux sex-symbols sont devenus avec le temps (Nicole à 53 ans et Hugh 60)... si Hugh Grant a pris un bon coup de vieux il garde ce charme so british qu'il a toujours eu, Nicole Kidman en ce qui la concerne, c'est plus ambigu... Absolument sublime, une silhouette à se damner, mais dans certains plans, sous certains angles de caméra elle s'avère effrayante de dureté et d'inexpressivité tant son visage paraît parfois figé, comme pris dans le marbre. Du coup, je trouve que son jeu en pâtit, inévitablement. Pour ce qui est du scénario : l'histoire est plutôt bien foutue, pas originale (le coupable désigné est-il innocent ou non ?) mais combinée avec assez d'astuce pour nous balader un peu. La découverte de cette série c'est incontestablement l'italienne Matilda de Angelis (qui joue la victime du meurtre), sculpturale, iconique, naturelle, intrigante. Pour le côté suspens et retournements de situations j'ai plutôt apprécié, ça se regarde avec intérêt et le dénouement en une saison est très appréciable. Pas mal du tout pour un one-shot sur un ton classieux.

For All Mankind saison 1 : Série uchronique qui démarre à la fin des années 1960, en pleine "course à la Lune", sauf qu'ici ce sont les Russes qui ont posé les premiers un homme sur la Lune ! Et l'Histoire va s'en trouver profondément changée !! Car les USA vont alors devoir courir derrière leurs rivaux communistes pour ne pas se laisser distancer dans la course à l'espace, et les choses ne vont pas toujours se passer comme le pays de l'oncle Sam le voudrait... Honnêtement j'ai trouvé le début un poil molasson, malgré l'idée de base qui me paraît excellente. Léger problème de rythme, épisodes un chouïa trop longs, mise en place des nombreux personnages lente. Mais plus la saison avance, plus les épisodes deviennent passionnants, les situations s'enchaînant et nous poussant à vouloir en savoir toujours plus. Car la trouvaille du scénario c'est que le parti pris que si les USA avaient perdu la "race to the moon", au lieu de signer l'arrêt progressif de la conquête lunaire et spatiale, cela aurait boosté l'émulation entre les deux grands blocs Est et Ouest en matière d'espace. Et que les envois d'astronautes sur la Lune aurait redoublé d'intensité, tout comme l'idée de s'installer sur le satellite de la Terre serait devenue une réalité. Et je trouve l'idée passionnante. Les derniers épisodes de la première saison se permettent même de devenir trépidants avec des missions dans l'espace qui tournent mal, des morts héroïques, des exploits et des rebondissements inattendus. Pas emballé au début, j'ai fini la saison complètement convaincu par la série ! Et dès que j'aurai récupéré la seconde saison en entier je m'y recolle !!

Agent Carter saison 1 : Plutôt mal accueillie par le public américain, cette série qui aura vu son avenir abrégé très tôt puisqu'elle n'aura pas connu plus de deux saisons qui plus est relativement courtes, s'avère meilleure que ce à quoi je m'attendais. J'ai toujours bien aimé le personnage de Peggy Carter dans Captain America (le film), ceci étant certainement dû à son interprète, Hayley Atwell, qui sort du canon hollywoodien habituel mais possède pourtant un charme et un charisme indéniables. Bon, avouons que dans les scènes d'action elle n'est pas totalement à son aise et que le réalisateur a raison de ne pas s'appesantir de trop sur ces passages somme toute limités. Mais pour ce qui concerne l'intrigue, l'univers des années 1950, le scénario en général, sans casser des briques ça se laisse cependant regarder sans honte. Alors oui, évidemment, période actuelle et période historique du récit obligent, les scénaristes appuient assez grossièrement sur le côté féministe du personnage, sur l'image de la femme à l'époque, sur les revendications d'hier qui trouvent un écho assez surprenant aujourd'hui (comme si entre temps rien n'avait bougé, ce qui à mon humble avis est loin d'être le cas dans nos sociétés occidentales), mais bien qu'un peu lourdingue ça ne prend pas le pas sur le reste et laisse à l'histoire la place suffisante pour se développer convenablement, donc ok c'est de bonne guerre. On a donc le loisir de plonger dans l'univers Marvel des années 1950 (très peu développé en comics et pas du tout jusqu'ici dans le marvelverse cinématique) et c'est agréable de retrouver certains concepts et personnages peu utilisés d'habitude (la version jeune du majordome Jarvis par exemple). La série étant courte elle va à l'essentiel et au final sans être impatient, je visionnerai certainement la seconde saison sans déplaisir.

Your Honor saison 1 : Le retour de Brian Cranston dans une série dont il tient le premier rôle se devait d'être marquant et réussi, il n'est pas toujours évident de laisser derrière soi le souvenir d'un rôle emblématique qui vous aura marqué au fer comme l'a pu l'être son rôle de chimiste-apprenti-dealer dans Breaking Bad. Après avoir laissé un peu de temps passer il amorce donc la suite de sa carrière télévisuelle avec ce rôle de juge unanimement reconnu et apprécié pour son intégrité, son courage et ses valeurs qui se voit entraîné dans un engrenage impitoyable dans le but de sauver son fils d'un destin à coup sûr funèbre après un accident de la route dans lequel il a provoqué involontairement la mort d'un fils du mafieux local tout puissant. Franchement la série démarre fort avec des images chocs dès le premier épisode, et l'enchaînement des événement ne laisse pas de répit tout du long de la saison. La série se veut limitée donc ne devrait pas dépasser la première saison, et l'histoire en effet connaît un dénouement, brutal mais qui vient clore les intrigues en cours, et n'appelle pas vraiment de suite. Le dilemme moral qui est présenté dans ce récit est plutôt bien fichu et très malin dans la construction qu'en font les scénaristes. Difficile de dire avec certitude qu'on ne ferait pas les mêmes choix que le juge de l'histoire, alors qu'on sait pourtant pertinemment que ce ne sont pas les meilleurs. On sent vraiment dans cette histoire que les personnages se font emportés par la tempête de ce qui leur arrive, qu'ils pensent parfois trouver des issues ou des échappatoires  mais qu'en fin de compte ils sont tout bonnement impuissants et soumis à la force du destin. C'est bien foutu, on sent tour à tour les moments de soulagement de s'être sorti d'un mauvais pas puis le désespoir intense quand les choses se gâtent d'une manière imprévue, on vit ces montagnes russes émotionnelles en même temps que les personnages, ce qui permet d'affirmer que le scénario comme l'interprétation sont bien au rendez-vous et ne déçoivent pas. Retour sur le petit écran réussi pour Cranston, indéniablement.

Homeland saison 8 : Cette fois c'est la fin, cette huitième saison est la dernière escale pour Carrie et Saul qu'on suit depuis le tout début de la série. Pour moi Homeland est réellement atypique. Son concept de départ était hyper-touchy et très intéressant, j'irais même jusqu'à dire palpitant. Tant et si bien que j'avais été extrêmement déçu par la fin de la première saison, que j'avais prise pour un renoncement au tout dernier moment des scénaristes, après avoir tant promis d'aller au bout de leurs idées et fait monter la pression. Ça avait fini par faire Pschitttt comme dirait Chirac. La seconde saison avait été une pâle copie des effets de la première, la troisième à peine sauvée par sa conclusion, puis le renouveau était arrivé avec la quatrième saison avec cependant une ritournelle un peu monotone qui finissait par lasser à force de répétitions dont seule l'intensité variait, à savoir de toujours jouer sur la bipolarité de Carrie comme du point nodal de toutes les intrigues. Mais justement, c'est de la prévisibilité de son héroïne que la série a su tirer profit : l'intérêt et le sel de la série se sont déportés vers les autres personnages. Saul tout particulièrement, mais aussi Peter Quinn, Dar Adal, Max Piotrowski ou encore les différents présidents et politiciens qui défilent au pouvoir. Parfois même je ressentais Carrie comme accessoire, comme un passage un peu obligé, un personnage qui incarne un concept qui tourne en rond mais autour duquel on peut greffer tant d'idées intéressantes qu'on lui pardonne son innocuité. Et à partir de la saison 4, hormis le surplace confondant du personnage de Carrie, la série devenait de plus en plus passionnante, bien foutue, audacieuse, inattendue pour tout ce qui se détachait d'elle. Et cette huitième et dernière saison a un peu rebattu les cartes, remis Carrie au centre de l'intrigue et surtout de l'intérêt en modifiant un peu le paradigme de la série et surtout en ne plaçant plus sa bipolarité au centre du personnage (ce que les tout premiers épisodes laissaient pourtant craindre). Il en résulte un vrai suspense de chaque instant, une insécurité pour les personnages et les spectateurs qui traverse toute la saison du début à la fin, des rebondissements bien trouvés et surtout très bien amenés, et puis une remise en question profonde des personnages. La fin est exemplaire selon moi, j'ai trouvé le degré d'ironie et cette façon assez classieuse de retomber sur ses pattes et de boucler la boucle avec l'idée qui avait servi de base au tout début de la série et qui m'avait laissé sur ma faim à cette époque, j'ai trouvé tout cela et la façon d'y parvenir juste magistrale. Enfin Carrie redevient intéressante, enfin les contradictions se justifient, enfin on comprend ce que la série essaie de nous dire depuis le début : on peut être amener à trahir par pureté et par fidélité, paradoxe total. La fin de saison, et de fait la fin de série, rend hommage à son personnage principal et donne une définition impressionnante du concept "d'ironie du sort". Complètement conquis par cette saison 8 et sa géniale conclusion.

I Feel Good : Décidément, je suis vraiment client des films de Kervern et Delépine. Situer le film en plein centre Emmaüs déjà c'est typiquement dans la veine grolandesque et totalement raccord avec le reste de leur filmographie. Ici comme dans chacun de leurs films, ce sont les petites gens qui sont mis sur le devant de la scène. Le bas du panier, la toute première marche de l'échelle sociale, les derniers de cordées qui trainassent encore loin derrière la voiture balai. Mais on peut être pauvre, raté, moche, sans envergure, fauché comme les blés mais avoir des idées. Et de l'ambition nom de Dieu. C'est le cas de Jacques, qui est bien décidé à devenir un grand patron. Sa grande idée pour y parvenir ? Permettre aux pauvres d'être beaux pour enfin changer de vie. Car la beauté c'est le chemin de la réussite. Bien entendu c'est une comédie et on se marre même franchement à plus d'une reprise avec ce film, mais c'est aussi une façon de dépeindre en riant parfois jaune la société d'aujourd'hui, la partie immergée de l'iceberg, la majorité silencieuse et souvent résignée. De montrer la pauvreté mais aussi l'entraide, la dèche systémique mais aussi l'espoir aussi déraisonnable qu'il est humain. J'ai passé un excellent moment devant ce film, j'ai ri, j'ai été surpris, je me suis esclaffé plus d'une fois devant de véritables petits bijoux de trouvailles, et en fin de compte je me suis pris d'affection pour tous ces branques pas très ragoutants au premier coup d’œil. Je ne peux que vous conseiller ce film selon moi très réussi !

Holly Weed saison 1 : Petite série française de derrière les fagots, qui prend place sur une petite île bretonne paumée et sur le déclin, où un beau matin les habitants retrouvent échouée sur la plage une entière cargaison de beuh. Nécessité faisant loi, il va vite y avoir consensus pour profiter de cette aubaine en tentant de dealer les quelques tonnes de cannabis rejetées par l'océan. Mais entre petites combines, maladresses, convoitises personnelles, magouilles et malentendus, cette bande de bras cassés pas méchants mais pas très futés non plus vont aller de déconvenues en complications... Bon, faut dire qu'à plusieurs reprises, cette série oscille entre la comédie un peu bas du front et l'exagération à la limite du délirant, n'empêche que j'ai trouvé ça très drôle, en tout premier lieu grâce à un aréopage de personnages tous plus loufoques les uns que les autres. Plus d'une fois je ne m'attendais pas à ce que le bouchon soit poussé aussi loin, et cette audace m'a plutôt séduit je dois bien le dire. Évidemment si on met tout bout à bout, l'ensemble des péripéties peut sembler too much, mais distillées dans des épisodes courts et rythmés, qui ne laissent pas le temps ni aux personnages ni au spectateurs de se poser et réfléchir 2 minutes, en fin de compte ça passe crème. Et le petit twist de fin rebat tout cela de façon assez maligne  que je n'avais pas vue venir et qui m'a convaincu. L'histoire se tient en une saison courte et compacte, ça se regarde vite et facilement, ça fait sourire et même rire, ça joue autant sur le loufoque que sur le comique de situation, les dialogues sont bien trouvés, l'interprétation franchouillarde parfaitement adaptée, bref, ça fait passer un bon moment, et assez inattendu qui plus est. Je recommande.

Industry saison 1 : Petite visite guidée au sein d'une grande filiale d'investissement d'une banque d'affaire anglaise par HBO... On suit la toute dernière promotion d'apprentis traders et conseillers finance qui doit se faire une place au sein de la banque qui les accueille, les forme (formate) et les sélectionne pour n'en garder que les meilleurs. Foire aux ambitions, c'est aussi le lieu de tous les excès et des coups bas. Depuis le sexe jusqu'à la drogue, en passant par le jeu et l'alcool, rien n'est suffisant pour apaiser la soif d'émotions fortes et de gains d'argent de ces jeunes qui apprennent à jongler aussi bien avec les chiffres que les caractères ou encore les paris sur l'avenir. Malgré les fortes personnalités qui composent le groupe, les contraintes nerveuses de ce travail vont tous les mettre à mal, et tester leurs capacités d'adaptation et de rebond. Tous n'en sortiront pas indemnes. Peut-être même aucun d'entre eux. Alors évidemment, pour qui est un peu réticent au domaine de la banque, de la finance, des marchés internationaux et de la spéculation, les personnages et l'environnement dans lequel ils évoluent ne vous paraîtront pas de prime abord très sympathiques ni attirants. Mais intéressant, ça oui. Personnellement je n'y connais rien dans ces domaines, et même ils agissent comme un puissant repoussoir sur moi, pourtant j'ai été assez facilement happé par l'histoire et les différents personnages, tous très différents dans leurs façons d'être et de réagir. À l'arrivée cela ne m'a pas rendu les marchés financiers plus sympathiques, mais je me suis rendu compte de ce qui se cache derrière, des vies personnelles investies et/ou sacrifiées dans la recherche du profit à tout prix et la survie des meilleurs uniquement. Pas très rassurant sur la marche du monde, mais très intéressant d'un point de vue humain. Avec au bout une certitude qui se reconfirme : jamais je ne me convertirais à tout cela, pour rien au monde !

Good Girls saison 2 : Cette seconde saison reprend là où on avait laissé nos héroïnes apprenties-gangsters, c'est à dire dans la mouise ! En bon drama mixé de comédie la situation ne va faire que s'empirer et se compliquer de plus en plus, bien que l'une ou l'autre fois on voit venir certaines ficelles utilisées par les scénaristes. Mais ça reste plaisant à suivre, il y a une gradation du suspense plutôt bien maîtrisée, et le côté Girls Next Door des 3 malfrates est plutôt bien rendu et évite un peu de trop tomber dans le superficiel facile. Après faut pas non plus demander l'impossible : on est dans une série de prime time d'une chaîne américaine grand public, autant dire que si c'est de sulfureux, du gore ou du violent que vous recherchez, vous serez peut-être un poil déçu. Non, ici on est plus dans une veine "Desperate Housewives" remise au goût du jour et un peu plus axée suspense que romance, voyez le genre. Mais justement, dans ce genre-là, on peut dire que c'est plutôt bien foutu et réussi. Et puis bon, il y a Christina Hendricks, qui depuis Mad Men s'est déjà constitué un sympathique CV en ce qui concerne les séries TV (remember Hap & Leonard, Tin Star ou The Romanoffs). Série agréable à suivre.

Love, Death and Robots saison 1 : Série anthologique composée de 18 épisodes courts (entre 7 et 16 minutes) et qui va mettre en scène des petites histoires fantastiques ou de SF. Ah précision importante : c'est une série d'animation. Alors forcément, comme dans un recueil de nouvelles thématique, il y aura des épisodes qui vous brancheront plus que d'autres, soit parce que le style graphique vous plaira plus, soit tout simplement parce que le récit ou le thème abordé vous brancheront davantage. Remarque d'ordre général toutefois : la qualité est là quel que soit l'épisode, à des degrés divers certes, mais le niveau d'ensemble est plutôt bon. Forcément vu la faible durée des épisodes, quasiment toutes les histoires représentent un récit court à chute marquante, le fond se voit presque obligé par la forme. Mais c'est d'une certaine manière un exercice de style et une contrainte qui façonnent et canalisent à la fois l'ambiance et la qualité générales. Bref, ça se regarde bien et vite, et ça laisse plutôt un bon souvenir, donc si la SF, le Fantastique, l'animation et les courts-métrages vous plaisent, il n'y a vraiment aucune raison de s'en priver !

Instinto saison 1 : J'ai rarement vu une série aussi impressionnante. Et pourtant j'en ai vues !! Mais là, chapeau. Un tel ramassis de clichés et de n'importe quoi qui tape systématiquement à côté de la plaque, qui sonne aussi faux que creux du début à la fin, qui fait sourire quand elle se veut grave, qui éveille la gène quand elle cherche la compassion, qui fait bailler quand elle se veut excitante, qui est ultra prévisible là où elle croit choquer... C'est vraiment un combo imparable des pires concepts racoleurs et des effets les plus ratés. Alors à sa décharge, je l'ai vue en VF, et le doublage ne doit pas aider à prendre cet objet télévisuel au sérieux (et pourtant l'objet en question se prend très très au sérieux lui) : j'ai eu de la peine, j'ai même ressenti de la douleur pour le pauvre comédien chargé de doubler le jeune José (prononcez RRRRossé) qui est le jeune frère attardé mental du héros. Celui qui a eu la belle vie en revanche c'est le doubleur du personnage principal : jeu monolithique, monosyllabique et mono-expressif, on n'a pas eu à beaucoup entendre sa voix, sa difficulté principale aura certainement dû résider dans le travail introspectif de sa respiration lourde et saccadée qui ponctue de nombreux épisodes. Narrativement, on sait à chaque scène ce qui va se passer. Autant dire qu'on est très étonné en constatant qu'en effet, c'est bien ce qu'on attendait qui advient, du coup on se sent tout puissant et omniscient, c'est très gratifiant pour son propre ego. Il n'y a guère que la révélation finale que je n'ai pas vue venir, je l'avoue. Et qui m'a laissé froid comme la pierre tant à force je me fichais éperdument des personnages et de ce que cela impliquait pour eux. Bon allez, comme je ne suis pas du genre à me contenter de dire du mal je vais faire un compliment, voire deux, à cette série espagnole. D'abord il y a un vrai travail visuel, on sent que le metteur en scène cherche à faire des images stylées comme diraient mes gamins, des trucs qui attirent la rétine, du beau, du travaillé, du marquant. Et puis le casting : si on aime les beaux gosses testostéronés et les bombasses qui n'hésitent pas à se foutre à oilpé, cette série est un must. Voilà pour les compliments, revenons-en aux choses qui fâchent... Intrigué, j'ai fait une ou deux recherches sur le net au sujet de la série qui est quasi-unanimement vendue comme de premier choix. Ce qui n'est pas sans me faire m'interroger : les journalistes l'ont-ils vue ou est-ce mon détecteur intégré de qualité qui est gravement déréglé ? Parce que tout de même, l'un des articles principaux que j'ai pu lire titrait "Instinto, la série qui casse les codes", développant un peu plus loin "Thriller érotique destiné à un public féminin, Instinto n'a pas de limite"... les bras m'en sont tombés. Comment peut-on voir une série qui casse les codes là où moi je ne vois qu'un enfilage de clichés éculés ? Quant au fait que ce soit prétendument destiné à un public féminin, je trouve cela méchamment insultant pour le niveau intellectuel de la gente féminine. Il n'y a guère qu'avec le côté "illimité" du truc que j'acquiesce, me référant à la célèbre pensée d'Einstein lui-même : "Il n'existe que deux choses infinies, l'univers et la bêtise humaine... mais pour l'univers je n'ai pas de certitude absolue."

The Midnight Sky : George Clooney revient devant et derrière la caméra avec ce film de SF (j'allais dire, dans un élan de pessimisme, d'anticipation) post-apocalyptique qui n'en fait jamais trop (c'est même plutôt l'inverse, on en montre visuellement très peu sur l'état écologiquement catastrophique de la planète) et qui concentre plutôt son énergie sur l'ambiance et l'implication émotionnelle. Loin de son statut de star au sexappeal démesuré, Clooney apparaît transformé à l'écran. Et ça fonctionne plutôt bien. Sur le plan narratif le film tire vraiment bien son épingle du jeu, même si on se doute de deux-trois petites choses dès le départ. L'ensemble reste cependant de très bonne facture et nous fait douter malgré tout du dénouement possible jusqu'au dernier tiers du métrage. On peut qualifier le film de pessimiste ou d'alarmiste d'un point de vue écologique, et clairement c'est l'axe développé par le scénario : une mise en garde, plutôt même la promesse d'une véritable menace mortelle pour l'humanité si l'on ne fait rien, et ceci à court terme. Il y a dans ce film de vrais morceaux de mélancolie et j'ai trouvé cet aspect très réussi, étant naturellement très sensible à cet état d'esprit particulier entre tristesse et regret d'un bonheur passé et révolu. Sans être un chef d'oeuvre absolu, ce film m'a paru à la fois sensible et touchant, cruel mais aussi lumineux, pessimiste et optimiste à la fois. Si vous ne cherchez ni l'action à gogo ni le sensationnalisme des films catastrophe classiques, si réfléchir un peu et intérioriser ses émotions ne vous fait pas peur, alors je vous conseille Minuit dans l'Univers.

The Mandalorian saison 2 : Le Mandalorian, c'est un peu la série qui réconcilie avec l'univers Star Wars. Après une première saison intéressante et qui avait créé le buzz, la seconde se devait de transformer l'essai, et c'est plutôt réussi j'ai trouvé. On sent que la série est dans un rythme maîtrisé, l'aréopage de personnages est habilement utilisé, il y a sans cesse des petits retours et rappels aux événements précédents, y-compris aux épisodes plus anciens de la première saison, les images sont belles, les décors, costumes et designs sont soignés, et puis dans cette seconde saison les scénaristes se permettent quelques renvois à la mythologie Star Wars qui font plaisir aux fans (la présence de deux jedis tout particulièrement...). Les 8 épisodes d'une trentaine de minutes ont un double avantage : faire court et donc efficace, et concentrer les moyens sur des scènes plus ramassées, ce qui joue certainement dans le fait que la série apparaît comme vraiment léchée et au budget conséquent. L'inconvénient de privilégier la qualité à la quantité, c'est que forcément on en a moins à se mettre sous la rétine. Mais au moins ce qu'on voit vaut le coup d'oeil ! Les 8 épisodes passent vite (preuve qu'on ne s'ennuie pas non plus) et déjà il faut attendre l'année prochaine pour une éventuelle suite... The Mandalorian est de plus parfaitement adaptée à un visionnage en famille, rien de trop choquant pour les gamins n'est montré, et les miens en tout cas sont fans ! Bref : chouette série dans un univers qu'on pouvait croire à bout de souffle tant il a été exploité ces dernières années mais qui démontre qu'on peut encore en tirer beaucoup de belles choses.

The Letdown saison 1 : Petite série australienne sur la maternité de nos jours, composée pour sa première saison de 7 épisodes courts de moins de 30 minutes chacun. C'est plutôt drôle et la galerie de personnages est variée et assez réussie. Mais si le ton général est plaisant, moderne et assez humoristique, il y a tout de même ça et là des petites choses qui m'ont fait tiquer. C'est quasi-inévitable lorsqu'on aborde ces sujets, mais il faut bien dire que certains clichés présentés ici ont la vie dure. Et puis il y a un sous-texte très formaté et à la limite du puritanisme, pourtant plus volontiers américain d'habitude, qui traite des relations entre hommes et femmes et de sexisme à travers le prisme d'un féminisme parfois exacerbé. Plusieurs passages de ce type m'ont fait en ce sens soupirer de désespoir, le plus notable étant à mon sens la scène où Jeremy va changer son bébé dans les toilettes pour femmes d'un pub (les seules équipées pour) et qu'il va soit disant "traumatiser" par sa seule présence une gamine qui s'y trouvait avant son arrivée... Tristement révélateur d'un climat malsain et caricatural dans le monde anglo-saxon dès qu'on aborde le sujet des genres...

Vikings saison 6 : Voilà ça y est, la grande saga Vikings qui avait commencé avec le récit des aventures du fameux Ragnar Lothbrock se termine avec la destinée de ses fils qui lui auront dignement (ou pas) succédé. Au fur et à mesure que les épisodes passent, le casting se réduit, et pas toujours de la manière la plus attendue (ce qui est appréciable du point de vue du suspense). Le ton général reste cependant bien sombre et finalement plutôt raccord avec l'esprit et la philosophie viking qui imagine le monde finir en Ragnarok... Les 20 épisodes semblent parfois s'étaler un peut trop en longueur, mais il ne faut pas oublier que cette saison a été conçue en deux parties distinctes de 10 épisodes, ce qui revient quasiment à dire qu'il s'agit en fait de deux saisons pour le prix d'une seule. Ce qui m'aura le plus laissé sur ma faim maintenant que la série est terminée, c'est de ne pas savoir ce qui tient de l'Histoire et de l'imagination pure et simple. De nombreux personnages flirtent avec l'Histoire et la Légende, et si cette série vous plaît, je vous conseille de chercher par vous même qui est qui, qui a existé réellement, et ce qu'on sait avec plus ou moins de certitude sur ces différents protagonistes, c'est réellement passionnant. Ce qui est sûr c'est qu'à l'écran, l'univers des Vikings rend vraiment bien, et permet de nombreux rebondissements et évolutions du scénario. La reconstitution est à ce titre à souligner : les moyens sont là et à aucun moment cette série ne semble kitsch ou mal foutue visuellement. Du début à la fin de ses 6 saisons, c'est très certainement l'une des plus belles réussites de cette série atypique. Une série à voir aussi bien pour son aspect historique (si ce n'est le cas de tous les personnages, les situations et les modes de vie semblent eux historiquement plutôt respectés) que pour son ampleur épique, vous serez plongés en plein monde médiéval du Nord de l'Europe.

The Expanse saison 4 : Maintenant que The Expanse est passée de chez Syfy à Amazon, on sent que la reprise en mains est enclenchée. Visuellement tout d'abord, il apparaît évident à l'écran que les moyens sont enfin plus au rendez-vous, ce qui est tout de même plus qu'appréciable pour une série de hard SF telle que The Expanse. Même si précédemment la série faisait ce qu'elle pouvait sans trop démériter, à présent on peut vraiment dire que ça a de la gueule. La saison 4 reprend l'intégralité d'un tome papier, ce qui là aussi est très appréciable pour le rythme et le découpage des actions dans l'espace et le temps. Le rendu de la planète Ilos, la première à être colonisée grâce au passage ouvert par l'Anneau, est plutôt réussi, tout comme la matérialisation des pièges qu'elle recèle. La seule "vraie" différence entre les versions papier et télévisée se situe selon moi dans l'apparence des ceinturiens, qui physiquement se démarquent des terriens et martiens par leur taille et leur apparence beaucoup plus longiligne et filiforme dans les bouquins, ce qui est difficilement transposable à l'écran avec des comédiens qui ne sont pas retouchés par les effets spéciaux. Mais cela n'apparaît finalement qu'aux yeux de ceux qui ont lu les romans avant de voir la série, ce qui est mon cas mais ne doit certainement pas être le cas le plus courant. La série prend son rythme de croisière, l'aspect "puzzle" du récit, qui voit son action prendre part sur Terre, sur Mars et dans différents points de vie du système solaire (et même dans cette saison, largement au-delà de ses limites) commence à enfin prendre toute son ampleur, et maintenant que les personnages et la situation d'ensemble sont bien posés, cela devient très intéressant voire passionnant à suivre, à l'image de la série de romans d'origine. Très bonne série de SF, trop méconnue, trop discrète selon moi, mais très appliquée et traçant son chemin avec résolution. Vivement la suite !

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