Quand je cause d'un film, je fais souvent des articles plutôt longs, et pas toujours en phase avec l'actualité du moment. Dans cette page d'avis vite dits je me propose de faire exactement l'opposé : quelques mots rapides pour donner un avis sur ce que je viens de voir. Certains films feront peut-être par la suite l'objet d'articles plus complets, ou pas. Cette page
est donc mise à jour en même temps que l'encart "Vu récemment" qui pointe vers elle...
Slow Horses saison 1 : Sympathique série qui prend les codes et clichés liés aux histoires d'espions à revers, les chope par les roustons, les secoue un grand coup, et ramasse ce qu'il en reste après traitement. Ici ce sont des agents secrets oui, mais le fond du panier, ceux dont personne ne veut, les losers, les ratés, les erreurs du système. Le MI6 a un bureau qui leur est dédié : quand on veut se débarrasser d'un espion trop nul, trop boulet, ou qu'on veut le sanctionner pour une faute lourde, il est envoyé à "l'étable", le nom du bureau des nazes. Et bien entendu, ils écopent des missions les plus pourries également. Sauf que, parfois les caves se rebiffent, comme disait Michel Audiard. Et ils peuvent se révéler plus utiles et efficaces qu'on ne le pense de prime abord. Et c'est sur cette ambivalence que la série joue et fonctionne : on a une équipe de bras cassés mais qui veulent bien faire et qui démontrent qu'ils ne sont pas complètement demeurés non plus, même si parfois on a bien de la peine pour eux. Avec à leur tête un chef à la fois crado, impitoyable et m'enfoutiste mais paradoxalement protecteur, ils pourraient bien jouer les troubles-fêtes dans une affaire très sérieuse et médiatique... De par son approche novatrice du domaine de l'espionnage, cette série apporte un vent de fraîcheur sur ce genre ultra-balisé. La comédie est cependant surtout de situation, jamais on ne bascule dans le burlesque ou le too much, car comme toute bonne histoire d'espion, il faut garder un minimum de crédibilité pour qu'on y croit, et Slow Horses réussit de ce point de vue un numéro d'équilibriste remarquable. Très bonne surprise, je conseille.
Domina saison 1 : Ah la Rome antique, ça c'est un sujet que j'apprécie tout particulièrement ! Alors soyons clairs d'entrée : je n'ai encore jamais rien vu qui surpasse la série HBO Rome dans les années 2000. Deux petites saisons seulement, ce qui est bien malheureux, mais quelles saisons ! Ce n'est pas Domina qui viendra déloger Rome de son statut de série phare sur l'Antiquité, mais il y a des choses très intéressantes malgré tout, et qui méritent qu'on s'y attarde plus que d'un œil distrait. Sur le papier j'étais un poil sceptique, puisque l'une des accroches de la série s'enorgueillit de la définition : "vision féministe de l'Antiquité". Je m'attendais donc à une bonne dose de prêchi-prêcha, d'idéologie post-moderne appliquée à l'Histoire. Ce qui est toujours, quelle que soit l'idéologie en cause, un mauvais plan, puisque inévitablement, on a tendance à tordre l'Histoire, les faits et la réalité telle qu'elle a eu lieu, pour coller à l'idéologie. Bref, on dénature assez rapidement les faits, parfois même avec de bonnes intentions, mais ce faisant, on quitte le champs de l'Histoire en tant que telle, et on prend aussi un peu les gens pour des jambons. Cela étant dit, ce n'est pas trop ce que j'ai vu dans cette série-ci. Bien sûr, on repère assez vite les signes de l'idéologie qui est poussée, ici un féminisme moderne activiste, mais honnêtement, cela ne m'a pas vraiment gêné, voire pas du tout. Pour une raison simple : je pense sincèrement que les femmes ont de tout temps, et particulièrement aussi du temps de la Rome Antique, tenu un rôle bien plus important et actif qu'on ne s'en fait l'idée. Que l'Histoire avec un grand H a peut-être été écrite par de grands hommes, mais aussi par de grandes femmes, même si ces dernières étaient moins sur le devant de la scène. Ainsi, bien que romancée comme il se doit et se permettant quelques libertés historiques surtout liées au parti pris narratif, je pense que la vie de Livia Drusilia, la mère de l'Empereur Tibère, a dû fortement ressembler à ce qu'on nous montre, au moins dans l'importance qu'elle a eu, dans son influence politique et dans les manipulations psychologiques qui ont eu cours à l'époque. Je suis convaincu qu'elle a eu cette force de caractère et cette volonté farouche d'imposer sa loi, ses intérêts propres, comme c'est dépeint dans la série. Pour autant la série n'est pas exempte de quelques défauts, peut-être un peu trop poseuse, jouant un peu trop sur l'aspect veuve noire belle et mortelle à qui rien ne résiste, mais ce ne sont là que de menus et secondaires défauts, l'ensemble restant très cohérent, bien fait, assez esthétique et surtout doté d'une intrigue générale très intéressante à suivre. Comme quoi, le scénario a su balayer mes préjugés par sa qualité, et c'est très logiquement que je suivrai la suite des aventures de Livia dans la prochaine saison !
The Walking Dead saison 11 partie 3 : Et voilà, c'est par cette dernière salve d'épisodes que s'achève l'aventure The Walking Dead (du moins si on ne tient pas compte des divers spin-off). Soyons honnête : ça faisait bien longtemps que la série survivait tant bien que mal, offrant de temps en temps un bon épisode par-ci par-là, et multipliant en contrepartie les intrigues indigentes et les évolutions scénaristiques hasardeuses avant tout dictées par les régulières défections au sein du casting principal. Si bien que sur la fin, il ne restait pas que les couteaux les plus affutés du tiroir, pour reprendre une expression à la mode en ce moment. Ou pas les cacahuètes les plus salées du paquet si vous préférez cette variante. Autrement dit, cela faisait longtemps que les personnages restants n'étaient pas les plus intéressants, ce qui a eu pour effet de baisser d'autant l'intérêt pour cette série (et pour cause : quand on se fiche d'un personnage, ce qui peut bien lui arriver éveillera au mieux, un vieux reste de curiosité polie, et encore). Dites-vous quand même que en comparaison avec le comics d'origine, il n'y a quasiment plus aucun personnage principal en commun à la fin. Exit Rick Grimes, exit Michonne pour les plus charismatiques. Exit Carl, qui est pourtant dans le comics le symbole du futur. Dans la série c'est Daryl, personnage absent du comics qui tient la vedette. Son principal talent : marmonner en monosyllabique avec les cheveux sales. Carol est là aussi, alors qu'en tant que personnage chiant comme la mort, ça fait bien longtemps qu'elle s'est faite bouloter par un zomblard dans le bouquin. Idem pour Rosita qui devient une guerrière badass dans la série alors que dans le comics elle joue la carte du couple pour s'en sortir (entendez par là la protection masculine, tout de suite nettement moins badass la meuf), ce qui ne l'empêchera pas d'y passer quand même. Tout comme le père Gabriel, à l'évolution complètement whatthefuckesque dans la série mais qui n'a pas survécu aux Chuchoteurs dans le comics, ou encore Ezekiel qui ne sert plus à grand-chose depuis qu'il n'a plus son tigre et dont Kirkman s'était débarrassé dans le livre en en faisant une victime emblématique des Chuchoteurs. Il reste un Eugène qui est resté à peu près constant et cohérent du début à la fin, quel que soit le support de l'histoire. Et une Maggie revenue cachetonner après avoir tenté l'aventure dans une autre série qui n'aura pas fonctionné, ou un Negan devenu un good guy dont on a complètement oublié les atrocités (mais qui disparaît sans plus faire parler de lui et en restant le fdp qu'on connaît dans le comics). Bref, cette série alignait régulièrement les déceptions depuis la saison 8 environ, il était donc grand temps qu'elle se termine. D'ailleurs à propos de fin : celle du comics est (encore une fois) bien plus réussie à mon goût. Dans la version télévisée, on sent quand même qu'on s'est gardé la possibilité plus que probable de revenir faire un petit revival d'ici quelques années...
The Rings of Power saison 1 : La fameuse série tirée de l'univers du Seigneur des Anneaux de Tolkien... que n'a-t-elle pas fait couler d'encre avant même sa sortie ! En ligne de mire quelques polémiques sur le casting : plus de femmes fortes, plus de personnes de couleurs, plus de "minorités" en tout genre et moins de "mâles blancs" en tant que héros (pour jouer les méchants en revanche ça va). À l'arrivée, c'était "moins pire" que ce que je craignais. Ça faisait un peu "tâche" car tellement surligné au stabilo fluo pour que personne ne le rate que ça prenait le pas sur le reste de la narration, mais après tout, quand on sait à quoi on a à faire, pourquoi pas. Plus gênant en revanche selon moi, c'est le manque cruel de rythme de cette série, ses digressions un peu gnangnans qui plombent régulièrement le scénario, et surtout le fait qu'il ne s'y passe quand même pas grand-chose en fin de compte. En tout cas, pas assez pour alimenter correctement les huit épisodes un peu longuets de cette première saison. Un petit twist de fin histoire de relancer l'intrigue et donner l'envie de voir la suite, mais définitivement pas assez d'action pour empêcher de piquer un petit roupillon de temps en temps au cours d'un épisode un peu trop mollasson. Par contre il faut avouer que sa réputation de série ultra-chère n'est pas galvaudée : c'est extrêmement beau et ça se voit à l'écran, on en prend plein les yeux, c'est chiadé, c'est léché, et du point de vue purement visuel c'est une franche réussite à mes yeux. Maintenant j'aimerais bien que l'histoire décolle enfin, que l'action prenne plus de place, que les atermoiements de chacun soient un poil moins développés, et qu'on entre dans le vif du sujet dans la saison 2 !
Hallelujah, les mots de Leonard Cohen : Parfois il m'arrive de penser que Leonard Cohen est mort, et comme si je l'avais oublié, cela me fait un choc, je peine à réaliser et j'en suis déprimé pour la journée. Pourtant la musique de cet homme a tant habité ma vie, que je pense pouvoir affirmer qu'il ne passe pas un jour sans que d'une manière ou d'une autre, je pense à lui, à son talent, à ses chansons. Il a été compliqué de voir ce film documentaire en salle, pour une raison tristement simple : son manque de programmation de par chez moi. Deux pauvres séances uniquement, plus d'un mois et demi après la sortie officielle du film. Mais je ne l'ai pas raté, et la salle était comble. Le documentaire se scinde en deux grands thèmes principaux, une biographie survolée de Leonard Cohen qui ne m'a pas appris grand-chose sur sa vie (j'ai déjà lu plusieurs biographie à son sujet) mais qui a livré son lot d'images inédites que je n'avais jamais vues, et l'histoire spécifique de sa chanson la plus connue, Hallelujah. J'ai toujours eu une relation un peu distante avec cette chanson, qui est très loin d'être ma préférée de l'artiste. Peut-être parce que la plupart des gens ne savent pas qu'elle est de lui et l'associent à Jeff Buckley (dont la version larmoyante ne m'a jamais beaucoup intéressé). Mais l'histoire de cette chanson est tout de même assez exceptionnelle, et le documentaire m'a appris beaucoup de choses que j'ignorais à son sujet. Bien que par moment j'aurais préféré que le film se concentre un peu plus sur Leonard Cohen que sur la ribambelle d'interprètes plus ou moins autocentrés de sa chanson, j'ai malgré tout passé un excellent moment devant ces images, interviews et extraits d'entretiens du canadien errant. De lui tout jeunot jusqu'à ses dernières apparitions publiques, chacune de ces scènes m'a collé un grand et large sourire de bonheur. Et j'ai pu mesurer une fois encore, à quelle point il manque dans le paysage musical actuel. À quel point il me manque.
Dark Winds saison 1 : Saison ramassée en 6 épisodes seulement, qui nous mène en plein territoire Navajo, au sein de la Police Tribale, de ses démêlés avec la FBI, et d'enquêtes au cœur du peuple amérindien. Il s'agit d'une série policière avec tout ce que ce genre implique, mais on y aborde aussi des questions d'ordre plus sociétal, en particulier le statut des peuples indigènes dans les États-Unis des années 1970-1980. Entre la tentation de vivre en vase-clos et la volonté de s'ouvrir au monde alors que certains gardent la sensation d'avoir été dépossédés de leurs terres et de leurs droits ancestraux, la série montre également en creux le combat entre tradition et modernité qui secoue les consciences. Le casting est flamboyant, la reconstitution très convaincante, l'ambiance et l'image vraiment soignées. L'intrigue de départ qui sert de fil rouge quant à elle n'a rien d'exceptionnelle mais fait très bien le job et surtout permet de développer autour d'elle tout un univers passionnant à découvrir. Les amateurs de comics y verront peut-être une pointe de "Scalped", pour ma part je n'ai pas pu m'empêcher de faire le lien avec cette série Vertigo de Jason Aaron et R.M. Guéra que je profite de conseiller aussi au passage. Je serai de la seconde saison, hâte de voir vers où cette série peut évoluer.
Dates saison 1 : Petite série dont la première saison n'aura pas été renouvelée et c'est bien dommage, car le concept était très sympa. Chaque épisode (court : moins de 25 minutes) narre le rendez-vous entre deux personnes qui se sont contactées par une application de rencontre. Ça joue donc uniquement sur du dialogue et du jeu d'acteur, souvent en huis-clos, avec très peu d'interventions extérieures. On aborde donc bien évidemment le sujet très intéressant des relations humaines, des relations hommes-femmes, des problèmes de compréhension mais aussi d'engagement, du paraître et de l'être, des défauts qu'on veut cacher et des qualités qu'on essaie de mettre en avant, de ce que chacun recherche, de ce que chacun est prêt à donner pour recevoir, etc... Bref, plein de choses passionnantes et condensées en très peu de temps pour chaque rendez-vous. Malheureusement on n'échappe pas à certains clichés, parfois vraiment très très clichés, et si je devais peut-être émettre un bémol ce serait sur l'exagération de certains traits de caractère (très majoritairement des traits prêtés aux hommes) qui donnent parfois des situations qui ont l'air tellement grosses qu'on est presque amené à en rire (le rendez-vous entre la sublime Erica et le gros beauf éructant de Callum est à ce titre complètement hallucinant)(tout comme les boulets que se coltine la pauvre Jenny : un homo refoulé arrogant et alcoolique puis un homme-enfant coureur de jupons et adepte d'une secte). Dit comme ça on pourrait croire que c'est dépeint à la truelle, et c'est pour certains personnages le cas, mais sur l'ensemble on a quand même quelque chose d'intéressant et de frais et heureusement que certains des hommes décrits dans la série ont droit à un traitement un peu plus nuancé, sinon on serait à deux doigts du discours bateau (et tellement à côté de la réalité) de "ces pauvres femmes versus tous ces gros connards". La qualité des interprètes m'a toutefois fait regretter que cette saison soit l'unique de la série, j'aurais aimé en voir plus pour couvrir de plus nombreuses situations possibles. Je conseille donc si le sujet vous branche.
Industry saison 2 : Retour au sein des équipes de traders d'un grand groupe bancaire de la City. La plupart des membres avaient déjà bien morflé lors de la première saison, il faut croire qu'ils n'en ont pas eu assez parce qu'ils en redemandent dans la seconde. On repart donc pour une série d'intrigues financières, de coups tordus, de trahisons de haute volée et de stratégies qui mêlent la fois le professionnel et l'humain. C'est d'ailleurs ce qui permet de se raccrocher à l'histoire et aux personnages : l'aspect humain qui n'est pas oublié voire même qui vient court-circuiter la froideur purement financière qui anime les différentes personnalités du groupe. Sans ce côté humain et terre-à-terre on aurait vite fait de décrocher tant ce monde apparaît hors-sol pour quiconque ne s'y intéresse pas. Et c'est aussi cet aspect qui renforce encore les effets de trahison et l'évolution des personnages au cours de la seconde saison. On a souvent l'impression d'avoir à faire à des robots de la finance, et puis tout à coup leur humanité ressort et tout le reste en subit les contrecoups. Et c'est là qu'on comprend qu'on se fiche bien des montages financiers et des coups fourrés de derrière les fagots, c'est bien de l'évolution des personnages que la série tire tout son sel. Sans être une série incontournable, Industry continue donc de faire son petit trou et reste très intéressante à regarder.
City on a Hill saison 1 : Avec cette série on plonge en plein dans une ambiance fin des années 1980 début des années 1990 revigorante tant la reconstitution est réussie. L'environnement urbain de Boston, la lutte contre la criminalité avec parfois (souvent) des méthodes borderline, la guéguerre interne des services entre le FBI, la Police locale, le Bureau du Procureur... tout cela pourrait faire croire à une série à l'ancienne, l'éclairage et les couleurs ternes accentuent du reste cette impression. Au-delà de l'apparence il y a aussi le fond, et pour le coup on est beaucoup plus dans l'actualité puisqu'il y est très largement question des problèmes sociaux et sociétaux, de racisme, de pauvreté, de corruption et de magouilles en tout genre. Cette série m'a fait un peu penser à la confrontation entre deux philosophies : celle de la défense du "bien" et de la "morale" versus celle pour qui "la fin justifie les moyens" bien moins regardante mais beaucoup plus pragmatique. Et ce que j'ai apprécié c'est qu'on y voit le pour et le contre de chaque conception de la justice et de l'ordre. J'ai tout particulièrement aimé le personnage de flic ripoux mais pas encore complètement déshumanisé Jacky Rohr interprété par un Kevin Bacon totalement habité. On ne peut que le détester tant il cumule des défauts, et pourtant, dès lors qu'on gratte un peu sous la couche de saloperie qu'il a accumulée, on est moins enclin à le condamner sans appel (en tout cas moi non !). Bref, le personnage reste un humain et est traité comme tel, même si on n'évite pas certains clichés. La série dans son ensemble est très prometteuse et j'en regarderai avec plaisir et attention la suite.
Gangs of London saison 2 : La première saison avait eu sur moi l'effet d'un uppercut de Tyson Fury, ni plus ni moins, tant je ne l'avais pas vu venir et tant il m'avait laissé sonné après visionnage. Cette seconde saison va plus loin encore, enfonce le clou et vous matraque à chaque épisode d'une scène choc quand il ne s'agit pas tout simplement d'une scène d'anthologie. Dans le domaine de la baston je précise. Il y a aussi du drama, du suspense, des retournements de situations, des trahisons, des stratagèmes, des surprises, de la colère, de la tristesse, des pointes de désespoir, de la douleur... il y a tout cela dans cette saison. Mais le domaine dans lequel la série marque au fer rouge, c'est très clairement celui de la violence à l'écran. Ça envoie sévère, ça fracasse, ça tatane, ça trucide, ça estropie, ça fait souffrir, ça déglingue, ça torture, ça empoigne, ça transperce, ça castagne, ça dézingue, ça défonce, ça ramollit la viande, ça fait sauter des dents, ça fracture des os, ça démolit des articulations, ça énuclée, ça distribue des bastos... Bref, ça fait mal. Vous allez souffrir avec les personnages, aussi bien physiquement qu'émotionnellement (l'épisode consacré à Lale, la cheffe des Arméniens est de ce point de vue une Master Class), vous allez être surpris, sur le cul, voire complètement retourné. Et pour tout ça vous pourrez dire "merci" à une belle brochette d'acteurs, mais aussi et surtout à monsieur Gareth Evans (le gars qui a commis The Raid entre autres).
Trois mille ans à t'attendre : Plusieurs choses m'ont attiré dans ce film. En premier lieu son réalisateur, George Miller, mais aussi son thème original et ses interprètes principaux, Idriss Elba et Tilda Swinton. Plutôt une belle brochette d'atouts, de mon point de vue en tout cas. Peut-être est-ce pour cela que j'ai été un poil déçu. Pas parce que le film est mauvais, loin de là même, mais parce que je m'attendais à être totalement emporté par l'histoire et que cela ne s'est pas produit. J'ai vu un bon film certes, qui a de nombreuses qualités à faire valoir, mais qui ne m'a pas passionné pour autant. Par manque d'implication peut-être, parce que j'étais sans cesse dans l'attente de plus, parce que je m'attendais à autre chose de moins onirique, je ne saurais le dire avec précision, toujours est-il que je n'ai pas été embarqué par ce que j'ai vu, je suis même resté un peu spectateur sur le quai en fait. Ce qui, j'insiste, ne démontre surtout que j'en attendais trop, certainement pas que le film est mauvais. Il y a parfois comme ça des rendez-vous qui finissent par ne pas avoir lieu, tout simplement.
The Best Offer : Le monde des œuvres d'art et des ventes aux enchères est le décor de cette histoire, mais les thèmes abordés sont en réalité bien plus nombreux et variés que cela. Il y est question d'amour, de relations hommes-femmes, d'asymétrie dans les sentiments, d'image qu'on donne à voir aux autres, d'image qu'on prête aux autres, de la confrontation entre rêve (dans le sens de désir profond) et réalité, entre sincérité et mensonge, de la force dont on pense être détenteur et de la faiblesse dont on n'a pas conscience... J'ai trouvé le film très bien construit et m'y suis laissé prendre sans soupçonner là où le scénario voulait en venir, ce qui en a accentuer l'effet sur moi. Pas mal de seconds couteaux dans ce film, pas de réelle star, mais une force dans l'interprétation qui emporte avec elle votre suspension d'incrédulité... Je préfère ne pas trop commenter pour éviter de dévoiler l'histoire, ses tenants et ses aboutissants, mais j'ai trouvé que ce film, sous ses airs de ne pas y toucher, sous son air modeste et qui ne recherche pas le clinquant, très réussi aussi bien sur la forme que sur le fond. Je me suis pris au jeu, à l'histoire, et y ai trouvé beaucoup de qualités en fin de compte. Je conseille sans hésiter !
Pleasure : Attention, film à ne pas mettre devant tous les yeux, puisqu'il s'agit de l'itinéraire d'une jeune suédoise qui débarque en Californie pour faire carrière dans le X. C'est très cash, les images pas du tout édulcorées, les situations plus scabreuses les unes que les autres, il y a de la violence, évidemment du sexe (et pas vraiment que du "conventionnel"), de la drogue, de la dépravation... J'ai du reste eu un peu de mal à comprendre où la réalisatrice voulait vraiment en venir car il y a plusieurs aspects à son film. Il a un rôle descriptif avant tout, mais aussi dénonciateur j'ai trouvé, et si on peut facilement lui trouver des atours féministes dans sa façon de montrer à quel point les actrices porno sont traitées comme de "la chair à canon", sans vouloir faire de mauvais jeu de mot, le film a aussi cette particularité de mettre en scène des personnages féminins forts et très loin de ce qu'on pourrait considérer comme des personnes soumises et exploitées contre leur gré. Au contraire, elles ont énormément de répondant, de l'ambition et du caractère, de la jugeote et toute leur capacité à décider pour elles-mêmes. Ce qui est un poil contradictoire avec une partie de ce qu'elles vivent dans les faits, mais permet au moins de ne pas tomber dans du victimaire pur et dur et des situations trop manichéennes, et c'est selon moi une bonne chose d'avoir traité l'histoire de cette façon. Je ne sais pas si le film apporte beaucoup de réponses aux questions qu'on se pose (et la première d'entre elles c'est : "mais pourquoi ?") mais a au moins la qualité et la force de caractère de ne pas tomber dans la facilité, ce qui n'est pas si courant de nos jours. À voir pour vous faire votre propre avis sur le sujet, mais encore une fois, n'oubliez pas que ce n'est pas du tout public, loin de là même !
Angelyne mini-série : Voilà une mini-série assez déconcertante, à de multiples points de vue. D'abord le thème : elle traite d'une bimbo complètement azimutée, toute de rose vêtue, à la plastique ultra exagérée, aux seins débordants de plastique, et dont le seul talent est apparemment d'être une créature hors-sol, "Angelyne". Elle n'est connue que pour ça, pour son habitude de sillonner les rues de Los Angeles au volant de sa corvette rose et pour les affiches géantes où elle apparaît toute en silhouette aguicheuse et qui sont parsemées dans toute la ville. Cela suffit pour faire d'elle une star. Du moins en est-elle persuadée. J'ai cru d'abord à un gag, un personnage inventé tellement il est exagéré et unilatéralement dévolu à la forme (aux formes !) sans rien apporter sur le fond. Mais en fait, il s'agit d'un biopic, car Angelyne a existé (et existe toujours, elle a eu 72 ans en 2022 et continue d'apparaître çà et là en tenue rose bonbon, ostensiblement indifférente aux ravages du temps puisqu'elle continue d'arborer les tenues qui l'ont faite connaître). Ensuite le maquillage : tous les personnages principaux de la série apparaissent à différents âges, depuis les années 1970 jusqu'à aujourd'hui, et sont toujours interprétés par les mêmes comédiens qui sont donc rajeunis et/ou vieillis par le truchements d'effets de maquillage, de perruques et par moment d'effets spéciaux (en tout cas c'est ce qu'il m'a semblé pour certains visages). Rien de réellement extraordinaire si ce n'est pour le rôle titre : Emma Rossum évolue physiquement au cours de la série et c'est hyper convaincant et réussi comme effet. Enfin l'interprétation justement, qui est l'attrait principal de cette série mi-comédie mi-mise-en-abyme... Emma Rossum s'amuse follement et ça se voit, elle parvient même malgré toutes les exubérances de son personnage à lui donner une pointe de mystère, ce qui n'était pas gagné d'avance avec un tel sujet. Cependant il faut bien l'avouer, cette série vaut surtout pour la forme que pour le fond dont on ne retire finalement pas grand-chose, ce qui est absolument logique étant donné la superficialité ultime de son héroïne principale. À voir par pure curiosité.
The Old Man saison 1 : Je ne m'y attendais pas. À voir le Dude de Big Lebowski en papy marqué par le temps qui passe, et encore moins à voir ce papy être capable d'une violence extrême et sans concession. L'histoire de ce vieil agent secret rebelle qui se réveille parce qu'on vient le chatouiller là où il ne faut pas m'a beaucoup, beaucoup plu. L'un des très gros points forts de cette série, c'est la mise en parallèle des personnages d'aujourd'hui avec ce qu'ils étaient et ont fait il y a 40 ans, mais surtout, c'est la cohérence et la précision dans le choix des comédiens aux deux âges qui est vraiment une réussite totale. Bill Heck est Jeff Bridges jeune. Christopher Redman est John Lithgow jeune. Idem pour les deux actrices qui interprètent Abbey. Un plaisir aussi de retrouver la très classe Amy Brenneman et de découvrir la charismatique Alia Shawcat que je ne connaissais pas du tout. On aborde dans cette série plusieurs genres parfois très éloignés les uns des autres : l'espionnage, la chasse à l'homme, la violence crue mais aussi la relation père-fille, l'amour et la trahison, la nature profonde des gens, la loyauté, la rédemption. Entre autres. J'attends avec impatience de voir où va nous mener la seconde saison après une première déjà aussi riche que surprenante.
Chaque Fidélité mini-série : Mini-série italienne en 6 épisodes qui traite d'amour, de mariage, de fidélité et évidemment, de tromperies et de tentations. Il y a donc 4 personnages principaux, un couple formé d'un professeur de littérature charismatique et d'une agente immobilière qui se sent à l'étroit dans son travail, ainsi que les 'tentations' de chacun : une ravissante étudiante en lettres d'un côté, un séduisant kinésithérapeute de l'autre. Alors autant le dire tout de suite, on a à faire à 4 gravures de modes, on n'est pas dans le monsieur-madame Toulemonde. Limite dans le caricatural même. Déjà Sofia, la jeune étudiante, surjoue la femme-enfant ultra fragile au charme érotique envoûtant, mais alors le pompon revient sans aucun doute à Andrea le kiné ténébreux aux yeux clairs, qui cumule une somme de clichés assez fantastique : la blouse blanche, le masseur viril et taiseux un peu en mode 'maître SM', la boucle d'oreille associée à la barbe de trois jours et au crâne rasé, les yeux bleus océan, le cuir de motard, le wheeling à chaque fois qu'il démarre en trombe sa moto et cherry on the cake : il participe à des combats de MMA clandestins le soir dans des caves malfamées !! Non non, pas too much du tout hein... Et pourtant,malgré ces détails qui m'ont franchement fait marrer, l'ensemble se tient plutôt bien et aborde avec honnêteté la question de l'amour, de la fidélité et des tentations en dehors du couple, et si on prend la peine de bien analyser la série, on voit que ces thèmes ne sont pas traités de la même manière qu'il s'agisse de l'homme ou de la femme. La culpabilité pour lui qui ressent du désir sans passer à l'acte mais se voit puni professionnellement et au sein de son couple malgré tout, de la libération et de l'épanouissement pour elle avec un sous-entendu de vengeance quand elle prétexte l'infidélité en pensées de son mari comme déclencheur de son infidélité concrète à elle alors que cette envie la rongeait préalablement déjà. Stéréotypes de genres insoupçonnés ? Je vous laisse juge. En tout cas cette série m'a beaucoup intéressé et j'ai trouvé l'objet télévisuel, bien que pas exempt de défauts, très beau et source de réflexions sur la société occidentale actuelle et la place qu'y tient le couple. À voir si le sujet vous branche.
Le Hobbit : La Bataille des Cinq Armées : Dernier volet de la trilogie du Hobbit assez facilement résumable en "on réunit tous les personnages croisés dans les deux premiers films et on les balance dans un royal rumble géant", ce qui je crois n'est pas très loin d'être exact (si on ôte Golum de l'équation et qu'on rajoute les Aigles par exemple, Deus Ex Machina récurrents dans les adaptations cinéma de Tolkien). Encore une fois, point de vue effets spéciaux on est servi, c'est spectaculaire et assez grandiose, il y a de l'héroïsme et du sacrifice, des personnages qui vrillent avant de revenir à la raison, des combats titanesques et des batailles d'anthologie, bref, ça bouge bien. Film le plus court de la trilogie c'est aussi celui qui connaît le moins de moments creux. Et puis surtout la fin boucle la boucle en raccrochant parfaitement les wagons avec la trilogie du Seigneur des Anneaux, donnant une vraie cohérence d'ensemble et une identité commune indéniable. Finalement cette trilogie du Hobbit, au sujet de laquelle j'avais entendu beaucoup de commentaires négatifs et de déception, ne m'a pas tant ennuyé que ce à quoi je m'attendais, je l'ai même trouvée plutôt agréable à regarder dans la continuité. Peut-être parce que je ne suis pas un fan de Tolkien et que je n'ai pas lu les livres qui forment le matériau d'origine des adaptations cinéma... mon ignorance des romans m'aura sans doute rendu plus tolérant vis-à-vis de ce que j'ai vu à l'écran. Pour ce qui me concerne donc, ce que j'ai vu m'a majoritairement plu et suffisamment diverti pour que j'en conseille le visionnage.
Westworld saison 3 : La série évolue pour sa troisième saison et sort de son décor de Western pour s'implanter dans un monde futuriste plus urbain pour sa plus grande partie. À la fois on y perd visuellement, car les décors et les costumes de far-west me plaisaient énormément dans les deux premières saisons, mais on y gagne narrativement ou tout du moins on s'évite de s'enfermer dans ce qu'on a déjà vu au risque de se répéter et de lasser. C'est à double-tranchant car on perd ainsi une partie de l'identité visuelle de la série avec en contre-partie une évolution scénaristique qui bouge réellement l'histoire de son carcan. À mes yeux le pari n'est pas entièrement remporté car je n'ai pas trouvé l'histoire trépidante (sans pour autant m'être ennuyé je le précise) alors que la maestria esthétique des premières saisons m'a manquée. Je suis donc resté un peu sur ma faim, malgré le courage d'avoir osé partir dans une nouvelle direction que je reconnais volontier aux scénaristes. L'interprétation quant à elle est toujours au diapason, ce qui reste un point très positif de cette série, bien que le casting ait lui aussi évolué (des départs notables, mais également des arrivées remarquées). Je suis cependant très curieux de ce que pourra donner la suite dans une quatrième saison, que je ne manquerai pas de regarder.
Le Hobbit : La Désolation de Smaug : Second volet de la trilogie du Hobbit, qui reprend les bons côtés du premier, à savoir un visuel somptueux et des effets spéciaux très réussis, et en gomme un peu les défauts en étant un peu plus rythmé et remuant que le premier. Bien sûr il aurait tout de même gagné à être moins dilué et plus court, mais dans l'ensemble ça passe plutôt bien, surtout grâce à l'ajout non négligeable des scènes mettant en scène les Elfes et les Humains. Quant à Smaug et tout ce qui concerne la Montagne Solitaire, encore une fois on tape dans le grandiose visuellement. C'est beau, ça claque, et si on pourrait déplorer que tout soit misé avant tout sur les effets spéciaux peut-être au détriment du narratif, au moins à l'écran on en a pour son argent, c'est déjà ça. Ça ne permet pas de hisser cette trilogie à la hauteur de la précédente qui cumulait les qualités précitées, mais ça reste satisfaisant en tant que film à grand spectacle. Et auprès des gamins, ça marche parfaitement bien aussi.
Pam & Tommy mini-série : J'ai regardé par curiosité cette mini-série n'en attendant pas grand-chose étant donné qu'il s'agit d'un produit estampillé Disney+. Et j'ai été bluffé par ce que j'y ai vu, pensant découvrir quelque chose d'aseptisé et tout public. Il n'en est rien du tout : images crues, situation équivoques, nudité, vocabulaire grossier, je n'aurais pas pensé énumérer tout cela en parlant d'une série Disney ! C'est pourtant ce qui compose l'essentiel de Pam & Tommy. Et non seulement ça, mais en plus ça fonctionne carrément bien à l'écran, l'histoire est d'autant plus intéressante qu'on en a tous entendu parler à l'époque (la sextape volée d'une star du petit écran qui était devenu le fantasme numéro un de tout mâle de la fin des années 1990) et que grâce à la série on en apprend plus et surtout on découvre les coulisses de cette affaire. Coulisses pour le moins rocambolesques ! Lily James qui interprète Pamela Anderson est une copie conforme de la starlette d'Alerte à Malibu, c'est assez incroyable. Quant à Sebastian Stan dans le rôle de Tommy Lee, il est purement génial et à contre-courant complet de son rôle de Bucky / Le Soldat de l'Hiver dans les films Marvel. C'est certainement parce que je n'en attendait rien que j'ai été cueilli par cette série, réussie de bout en bout. Alors on n'y dévoile pas des secrets d'État c'est certain, mais les dessous de cette sordide histoire m'auront tout de même captivé bien plus que je ne l'aurais cru. À voir.
The Pursuit of Love mini-série : Cette mini-série est composée de 3 épisodes d'une heure, et nous plonge principalement dans l'entre-deux guerre au sein d'une famille bourgeoise anglaise, et plus particulièrement dans la relation intime de deux cousines inséparables. Il y a un peu de tout dans cette série : de l'humour (so british), de la politique, des questions sociétales, de la religion, du féminisme, de la légèreté, mais surtout, surtout, beaucoup de romantisme (bien que parfois traité au second degré, ce qui n'est pas plus mal). Je ne sais pas du tout comment décrire cette sensation avec exactitude, mais j'avoue n'avoir pas su me sentir vraiment impliqué dans ce qui arrive à chacune des deux cousines pourtant très différentes l'une de l'autre. Je ne sais pas, ma part de féminité est-elle à ce point réduite que je ne parviens pas à comprendre / compatir à ce qui leur arrive et à leur manière de penser ? J'espère que ce n'est pas ça, sincèrement. J'y ai vu pourtant beaucoup de choses très intéressantes, mais il y a une forme de naïveté qui paraît presque feinte tant elle est poussée loin, à laquelle je n'arrive pas à adhérer, à accepter comme telle, ce qui me tient trop éloigné des protagonistes et de leurs destins. À noter cependant plusieurs points : Dominic West dans un second rôle m'a beaucoup fait rire en vieil aristocrate ultra-rétrograde, Assaâd Bouab m'a littéralement subjugué en caricature de french-lover tant il a une dégaine folle et une beauté à couper le souffle, et surtout j'étais sur cul en découvrant simultanément Lily James qui est très charismatique dans cette série et en même temps (coïncidence parfaite) dans la série Pam & Tommy où elle crève l'écran également. Sur le cul, car si je n'avais pas eu le nom de cette actrice sous le nez au générique de ces deux séries, jamais je n'aurais fait le rapprochement seul, même en en regardant des épisodes parallèlement. Au final The Pursuit of Love n'est pas désagréable à regarder mais je n'y ai pas trouvé de quoi me passionner pour autant. Elle en dure que 3 épisodes et en fait c'est très comme cela, plus aurait été de trop.
Le Hobbit : un Voyage Inattendu : Mes gamins ont adoré la trilogie du Seigneur des Anneaux. Mais j'avais mis comme condition au visionnage de la trilogie du Hobbit que mon aîné ait d'abord lu le roman de Tolkien dont est issu l'histoire. Et comme il s'est acquitté de sa tâche nous avons donc pu entamer ce premier volet. Plusieurs choses à en dire : tout d'abord visuellement c'est réussi, les effets m'ont encore une fois bluffé, tout particulièrement et encore plus que dans la trilogie de l'Anneau la gestion à l'écran des tailles des différents protagonistes. Vraiment, ça frôle la perfection tout du long. L'humour est bien là et c'est plaisant, les scènes d'action tirent habilement leur épingle du jeu, l'histoire cependant est clairement diluée et étirée à outrance, les 2h30 pour cette première partie c'est clairement de trop. J'espère que la suite va un peu gagner en rythme parce que je dois avouer m'être un peu ennuyé par moment. Donc assez mitigé à l'arrivée sur ce Voyage Inattendu : du bon et du moins bon à son bilan, j'attends de voir la suite pour me prononcer plus définitivement.
The Handmaid's Tale saison 4 : Cette saison de The Handmaid's Tale est enfin en rupture avec les saisons précédentes, en ceci que le statu quo qui a perduré 3 saisons entières bouge enfin. La situation évolue vite et beaucoup pour les personnages principaux dont au premier chef, June. On sent en même temps un changement de tonalité dans le récit aussi bien que dans la mise en scène. June devient plus que rebelle, elle est revancharde, sauvage, cruelle, violente, l'écriture de son personnage prend une tournure presque inquiétante. Quant à la mise en scène, plusieurs épisodes sont réalisés par Elisabeth Moss elle-même, elle aussi prend des aspects visuellement dérangeants, rentre-dedans. Les gros plans, voire très gros plans sur le visage de June, les regards caméra très fréquents de l'héroïne, tout cela nous approche au plus près de son état mental qui flirte par moment avec la démence à force de subir de plein fouets des émotions de grande amplitude et d'intolérable violence aussi bien physique que psychologique. D'ailleurs j'ai même trouvé le procédé trop répétitif et du coup trop voyant, quasi-systématique sur les épisodes mis en scène par Elisabeth Moss. Mais on ne peut nier que cela a un effet puissant. Et que cela donne la part belle à l'interprétation toujours au cordeau de l'actrice principale. Maintenant que l'histoire a franchement évolué dans un sens précis, je me demande ce que va pouvoir donner la suite. De mon point de vue cela a clairement relancé l'intérêt de la série en évitant de tomber encore une fois dans la redite (car même bien faite, la redite reste de la redite !).
Shots Fired mini-série : Si je me suis intéressé à cette mini-série, c'est avant tout pour son casting. On y retrouve une brochette de comédiens chevronnés en seconds rôles tels que Richard Dreyfuss, Helen Hunt ou encore Will Paton. Le premier cité étant mon chouchou je ne me suis donc pas fait prier pour me lancer dans son visionnage. Ici on aborde des sujets compliqués et qui mettent actuellement à mal l'unité de la société américaine. Le statut des afro-américains y est central. Le racisme y est évidemment directement connecté. Ce que j'ai plutôt apprécié, c'est que pour contrebalancer le manichéisme un peu trop facile dans ce genre de sujet sociétal, on suit une double enquête : un jeune blanc tué lors d'une interpellation par une policier noir, un jeune noir dont la mort n'a suscité aucune enquête et qu'on soupçonne fortement d'être liée aux exactions de la police locale corrompue. C'est l'histoire d'un deux poids deux mesures, entre les couleurs de peaux comme entre les statuts sociaux des uns et des autres, mais aussi de manipulations politiques et religieuses qui viennent s'y greffer, et tout cela fait qu'on a souvent bien du mal à trouver la voie de la justice la plus stricte. À plusieurs reprises j'ai senti la série glisser inéluctablement dans un camp plutôt que l'autre, les "gentils" et les "méchants" étant rapidement caractérisés par leurs origines. Pourtant la série parvient à se rattraper à chaque fois en nuançant un peu ses personnages qui sans cela resteraient trop caricaturaux. La "gentille" enquêtrice a des gros problèmes à assumer son rôle de mère et en arrive à certaines limites très discutables, le "méchant" flic ripoux voit sa loyauté sincère le mener à l'abattoir alors que lui aussi cherche à redorer son blason aux yeux de sa fille. C'est je trouve ce qui sauve la série de la facilité et de la prévisibilité dont elle fait malgré tout preuve à plusieurs reprises. En tout cas, c'est une fiction très symptomatique des profonds problèmes que traversent actuellement les USA. Intéressante de ce point de vue donc.
The Bear saison 1 : Ceux qui m'ont déjà entendu parler de la série Shameless l'ont forcément compris : l'acteur Jeremy Allen White m'a fortement marqué et sa dégaine d'éternel paumé anxieux me plaît et m'inspire énormément. Alors quand j'ai vu qu'il était en tête d'affiche de cette nouvelle petite série je me suis dit qu'il fallait absolument que je regarde, et j'ai bien fait. On retrouve comme dans Shameless ce rapport aux gens du quotidien, ceux qui triment, ceux qui galèrent, ceux qui sont en bas de l'échelle sociale mais qui ont l'envie, l'énergie et la niaque de dépasser leur statut. On retrouve également le même environnement, les quartiers populaires et urbains de Chicago. Et puis on y retrouve des thèmes communs, peut-être un peu plus axés vers le drame dans cette série. La série est un peu foutraque, la caméra ne tient pas en place, les cadrages sont au plus serré, il y a une sorte d'impatience qui traverse toute la série, que ce soit visuellement ou à travers les différents personnages et leurs histoires, c'est frappant et très actuel dans le scénario comme dans la narration. Ça parle beaucoup mais sans faire de longues phrases ennuyeuses, on est dans la répartie, le juron, l'onomatopée parfois, mais à un rythme effréné et avec peu de moments de répit. C'est nerveux, c'est parfois énervant aussi, c'est direct, nature, vrai, authentique. Jeremy Allen White est hyper convaincant dans son rôle, et il est entouré d'une brochette de comédiens qui pour moi sont de quasi inconnus mais qui sont tous absolument parfaits dans leurs rôles. Bref, on plonge tout entier dans l'univers un peu chaotique de ce restaurant pas commun et on suit les personnages avec plaisir et intérêt. Belle petite découverte, je souhaite à cette série de trouver son public et sa part de succès.
Miss Marvel saison 1 : Vous me connaissez, je suis fan de comics, j'ai grandi avec les super-héros Marvel et je n'ai jamais cessé d'en lire. Et forcément depuis l'avènement des super-héros au cinéma, et depuis quelques années à la télévision, j'essaie de suivre l'évolution de ces personnages de papier que je connais plutôt bien dans leurs versions live ou animée. Et puis à présent j'ai l'excuse de mes gamins qui sont très clients aussi, je regarde avec eux donc. Que penser de Miss Marvel... Plusieurs choses. Deux principalement. 1- c'est très bien foutu, surtout graphiquement, plein d'idées qui popent de partout, de l'inventivité, de la modernité, du design et de l'esthétique léchés, ça accroche l’œil et l'humour léger et gentillet marche plutôt pas mal. Et 2- c'est très dans l'air du temps, très politiquement correct, lisse sur la forme mais idéologiquement engagé, ça coche toutes les cases de la bien-pensance au détriment parfois de la pertinence et du réalisme, bref c'est du Disney tout public pour post millennials. Ça a donc ses avantages et ses inconvénients. Ce qui en soit n'est pas si grave quand on a du recul sur ce qu'on regarde et les bases suffisantes pour faire la part des choses entre ce qu'on nous montre (souvent de manière idéalisée et prêchi-prêcha) et la réalité (toujours plus complexe et nuancée). Pas sûr en revanche que la majorité du public cible soit armé pour bien faire le distinguo, c'est ce qui m'inquiète parfois un peu. Mais on est chacun un produit de notre temps, ne soyons pas trop pessimistes non plus. Donc cette série parlera à coup sûr aux enfants et aux ados, et plaira très certainement à un public jeune et moderne. Moi évidemment, du haut de mes 47 balais et de mon oeil plus critique, je n'en ferai pas grand cas mais je ne vais pas m'amuser à critiquer par pur mauvais esprit, ce serait tout aussi idiot que de l'encenser béatement. Miss Marvel c'est très marketé, très polissé, gentiment naïf, visuellement très réussi, narrativement innovant, mais au final pas vraiment surprenant. Du tout venant super-héroïque à destination des ados.
For All Mankind saison 3 : Troisième saison déjà pour cette série qui ne cesse de me surprendre et me plaire de plus en plus. La série uchronique nous emmène cette fois sur la surface de Mars en suivant toujours sa logique de départ : si les Russes avaient conquis la Lune les premiers, la course à l'espace n'aurait pas ralenti pour quasiment s'arrêter dans les années 1980, mais aurait été boostée par la rivalité et le projet d'aller sur Mars aurait été très vite abordé en y mettant les moyens qu'il faut. Dans cette saison on observe l'arrivée d'un troisième candidat à la conquête spatiale en la personne d'une richissime chef d'entreprise privée passionné d'espace et qui lui aussi injecte tout son argent dans la course à la planète rouge (évidemment le parallèle avec Elon Musk n'échappera à personne), et c'est l'occasion de retrouver l'excellent Edi Gathegi qui incarne ce visionnaire aventurier un peu borderline à l'écran. Cette troisième saison ne traîne pas et les événements se précipitent tout du long des 10 épisodes avec un rythme soutenu et un suspense de tous les diables. Visuellement, sans atteindre le niveau d'un film hollywoodien, les effets spéciaux et décors spatiaux et martiens sont très corrects, le tout avec cette petite touche rétro qui s'y ajoute (puisqu'on est dans les années 1990), c'est tout à fait convaincant à l'image. Quant à l'évolution des personnages, là aussi on a droit à quelques surprises et bouleversements bien sentis, l'arc narratif le plus intéressant étant à mon avis celui consacré à la directrice de la NASA et à sa relation à distance et pleine de non-dits avec son homologue russe. For All Mankind m'a régalé encore une fois, et j'espère qu'une quatrième saison viendra parfaire cette série qui s'annonçait casse-gueule mais qui s'avère très réussie.
Black Bird mini-série : Très réussie cette mini-série tirée d'une histoire vraie. Les deux rôles principaux, celui du prisonnier infiltré tenu par Taron Egerton, et celui du tueur en série interprété par Paul Walter Hauser, sont la clé de la réussite de cette série. Dans des styles très différents, les deux comédiens s'imposent de façon magistrale. Egerton dans le rôle du type positif, enjôleur, séducteur est parfait. Hauser quant à lui est inquiétant à souhait, son physique hors-normes lui permettant d'entrée de jeu d'aimanter tous les regards dès qu'il apparaît à l'écran. Il ajoute par-dessus cette image détonante un travail sur la voix, très aigüe, et sur sa prosodie qui finissent d'en faire un personnage à nul autre pareil, proprement glaçant. Cet acteur m'avait déjà fortement marqué dans la série Kingdom et je crois savoir qu'il a également marqué les esprits dans le film de Clint Eastwood Le Cas Richard Jewell (que je n'ai pas encore vu). Il a en outre dans Black Bird une scène incroyable dans laquelle il passe instantanément de son état quasi permanent de calme rêveur à la toute petite voix à une fureur terrifiante où explose toute sa colère et sa violence contenues... ce mec fait littéralement flipper ! La série quant à elle a également d'autres qualités : elle est courte (6 épisodes), ne connaît pas de temps morts, propose plusieurs points de vue qui apportent tous quelque chose à la narration (les enquêteurs, la famille du tueur, les victimes), et offre à Ray Liotta son dernier rôle avant son décès en mai 2022, le rôle poignant du père du héros, diminué par un AVC qui pose une fragilité inattendue à sa grande carcasse blanchie par l'âge et la maladie. Un dernier rôle très fort. Pour toutes ces raisons, cette mini-série constitue donc une très bonne surprise et je vous la conseille vivement.
Better Call Saul saison 6 : Voilà, c'est fini. C'est ce qu'on s'était dit à la fin de Breaking Bad, en ayant bien conscience qu'on avait assisté à une série master class. Et puis il y a eu un retour inattendu, un goût de reviens-y avec ce spin-off consacré à Saul Goodman, l'avocat véreux et fantasque de Walter White et Jesse Pinkman. Un spin-off aussi inattendu que déroutant, car derrière le clown en costards criards, on a découvert Jimmy, un type un peu loser, un peu pathétique, mais terriblement humain et attachant. Un type qui n'a jamais connu la lumière et qui veut montrer à tout le monde qu'il en est digne lui aussi. À commencer par son frère qui le méprise. On a ainsi découvert tout un nouvel environnement mais aussi de nouveaux personnages, tout en gardant constamment un pied qui nous rattachait à Breaking Bad au travers des rues d'Albuquerque, des Salamenca, de Gustavo Fring, et du génialissime Mike Ehrmantraut. Better Call Saul n'a pourtant jamais été une série "facile" du genre : ce perso était génial mais sous-utilisé, on va rallonger la sauce en surfant sur son succès. Car la série a pris d'entrée le contre-pied de Saul Goodman, en nous montrant Jimmy McGill avant qu'il ne devienne la caricature de lui-même, si bien que le Saul Goodman tel qu'on l'a connu dans Breaking Bad, on ne le revoit que dans les derniers épisodes de la dernière saison. Narrativement aussi, cette série aura été du début à la fin très audacieuse, et surtout très ambitieuse, car elle aura très tôt mélangé des lignes temporelles différentes, la vue d'ensemble, le puzzle scénaristique ne prenant tout son sens qu'à la dernière saison (il en faut des cojones pour faire durer quelque chose d'aussi peu banal et incompréhensible au premier degré pendant plus de 5 saisons !). C'est d'autant plus remarquable qu'en tant de préquelle, cette série finit forcément par arriver à un point qu'on connaît déjà, ce qui du point de vue du suspens n'est pas aisé à gérer vous l'avouerez. Sur ce plan d'ailleurs, précisons que Better Call Saul ne s'arrête pas avec ce qu'on a vu dans Breaking Bad mais donne aussi à voir ce qu'il advient de Saul / Jimmy ensuite, même plusieurs années après. Un mot sur cette fin : elle est dure, peut-être même cruelle si l'on veut, mais terriblement humaine encore une fois. Exit la happy end tout autant que les pleurnicheries et le pathos d'une fin horrible (et pourtant j'étais persuadé depuis au moins la moitié de la série que ça finirait très mal pour l'un ou l'autre des personnages principaux, et malgré tout, ça ne s'est pas du tout passé comme je l'imaginais). Cette dernière saison de Better Call Saul m'aura passionné, comme toute la série du reste, malgré son rythme lent, malgré son scénario emberlificoté, malgré ses sauts narratifs dans le temps. Better Call Saul m'a fait rire souvent, mais aussi régulièrement pincé le coeur au travers du destin de tel ou tel personnage, et cette combinaison de sentiments contradictoires, quand c'est bien fait et que ça touche autant à une extrême qu'à l'autre, moi je suis archi-client. J'ai surkiffé Better Call Saul parce que c'est très drôle et très triste, d'une intelligence profonde et parfois totalement burlesque, totalement iconoclaste et pourtant terriblement réaliste. Pour finir car mon avis vite dit devient un avis très longuement exprimé en fait, un mot sur le casting, de premier ordre. Des comédiens tous absolument excellents qui auront donné à leurs personnages une humanité formidable. J'ai toujours adoré Jonathan Banks (déjà dans Un Flic dans la mafia, rappelez-vous les plus vieux ! ;-) ), et s'il a eu de très belles scènes et arcs narratifs dans Better Call Saul, il est un peu en retrait de cette dernière saison, il passe au second plan. Derrière celui qui a tenu la baraque depuis le début et sur qui peu auraient parié avant Breaking Bad, Bob Odenkirk. Ce type est vraiment exceptionnel. Il est n'est ni beau, ni jeune, ni grand, ni fort, ni badass (encore qu'il fracasse cette image dans Nobody, mais c'est une autre histoire), ni glamour, ni sexy, ni séduisant, ni ténébreux. Il est juste génial, et ça fait toute sa différence. Merci pour cette superbe série !
Obi-Wan Kenobi saison 1 : Alors là, quelle déception ! Pourtant cette série avait beaucoup de choses en sa faveur pour être une réussite. Le personnage principal pour commencer, l'un des plus emblématiques du microcosme des Jedis. Le casting en second lieu : entre le rôle titre et les différentes participations de personnalités de l'univers Star Wars (Jimmy Smits, Liam Neeson, Joel Edgerton, Hayden Christensen...), il y a du beau monde à l'écran. Le format court en 6 épisodes, qui permettait en étant ramassé de maintenir un bon rythme et une narration agréable. Mais surtout l'intérêt du récit : boucher ne serait-ce qu'un tout petit peu le trou entre la fin de l'épisode III et le début de l'épisode IV et comprendre la trajectoire d'un personnage comme Obi-Wan Kenobi, c'était une bonne idée, qui intéresserait n'importe quel fan de Star Wars selon moi. Et à l'arrivée on a 6 épisodes insipides au possible, sans le moindre intérêt, pauvre narrativement autant que qualitativement, qui jettent le discrédit voire l'incompréhension sur un personnage iconique, et qui même visuellement n'apportent aucune satisfaction réelle. Les looks des inquisiteurs : des cosplayeurs ont déjà fait mieux. Les effets spéciaux mettant en scène des vaisseaux, les poursuites dans l'espace : ignobles. D'ailleurs parlons-en de la poursuite entre un vaisseau de transport "rebelle" et un croiseur impérial... c'est quoi cette blague ? Avec de temps en temps un tir de laser par ci par là, des détonations à droite à gauche... risible. Et les chasseurs non, ça n'existe plus ? Ils sont tous en révision ou au contrôle technique ? Les combats et autres chorégraphies au sabre laser : proprement honteux. Quant à la cohérence scénaristique vous savez exactement ce que vous pouvez en faire... un coup Obi-Wan sue sang et eaux pour faire bouger un petit morceau de métal sur 20 centimètre grâce à la Force, et dans le même épisode il retient la pression de l'eau d'un océan entier sur des parois vitrées sous-marines craquelantes. Et d'ailleurs quand il lâche son effort il a juste le temps de courir et de sauter derrière des portes coulissantes qui se referment derrière lui, l'océan déferlant à sa suite remember. Pas une goutte d'eau n'a eu le temps de passer les portes bien que l'autre côté du couloir soit noyé instantanément. Et puis la version gamine de Leia, toute mimi qu'elle est : à quelle moment c'est crédible quand on l'envoie réparer le câblage du vaisseau spatial, ou quand elle tient tête à la grande méchante inquisitrice qui lui pose des questions et qui exaspérée par la morveuse décide de l'attacher à un crucifix robotisé pour la torturer avec deux mixeur-mélangeurs plutôt que de lui en coller une ou deux et lui faire cracher le morceau ? Ils sont très méchants ou ils sont très cons les grands inquisiteurs ? Et des choses comme celles-là il y en a à chaque épisode en veux-tu en voilà. À vous de voir si vous préférez en rire ou en pleurer.
Les Bad Guys : Un DreamWorks sorti en Direct-To-Video en plein été, c'est surprenant. Et puis finalement au visionnage, non pas tant que ça. Clairement, face aux concurrents directs Disney/Pixar, les studios DreamWorks ont depuis longtemps perdu leur mojo. Ils vivotent sur des franchises pépères mais loin des méga-hits du passé, et sans parler de la qualité objective de leurs longs métrages, de quand date leur dernier gros succès populaire ? J'ai regardé, c'est Kung-Fu Panda 3, et ça remonte à 2016 quand même ! Eh bien tel une Cassandre des temps modernes je vous l'annonce : ce n'est pas Les Bad Guys qui va leur faire regagner la première place du podium. Non pas que c'est mauvais, mais c'est juste sans grande saveur, sorti de nulle part et renvoyé au même endroit, un peu impersonnel, et pour tout dire on dirait un devoir de quelqu'un qui s'est bien appliqué à suivre la recette mais qui n'a pas su mettre l'ingrédient roi : l'originalité. Que ce soit dans les personnages un peu trop lisses ou dans l'histoire un peu trop plate, on n'a rien pour vraiment s'enthousiasmer dans ce film d'animation. Ce qui est dommage car le savoir-faire technique reste là, on s'en rend bien compte. Seuls la narration et du coup le montage sortent un tout petit peu de ce qu'ils font d'habitude, mais même là, ce n'est pas forcément pour le meilleur à l'arrivée. Bref, je me fais certainement trop vieux pour ce genre de spectacle, j'en conviens aisément, mais force a été de constater que si je l'ai regardé sans déplaisir, je n'en ai pas retenu grand-chose de saillant sur lequel appuyer une critique vraiment positive. Mais la piste de l'âge comme explication semble se confirmer à mon grand désarroi, puisque du côté de mes gamins ce film est passé crème. CQFD.
The King's Man : Première Mission : Retour dans l'univers Kingsman, avec cette fois une préquelle qui nous ramène au début du 20ème siècle et nous raconte l'origine et la création de l'agence de renseignements so british. Bien que Matthew Vaughn soit toujours aux commandes, on sent un changement de ton général, quelque chose de plus dramatique voire fataliste dans la manière de raconter l'histoire. L'humour tient une place bien moins grande que d'habitude, de même que l'exagération des personnages et des situations est moins poussée à l'extrême que d'habitude. Il y a de temps à autres quelques retour au naturel en ce sens, mais l'ensemble est nettement plus sombre que dans les précédents film de la franchise. Logiquement, étant donné le déplacement dans le temps de l'intrigue, la galerie de personnages est entièrement remaniée et on ne retrouve donc plus les têtes que l'on connaissait jusqu'ici. Le casting est cependant solide, pas d'inquiétude à avoir à ce sujet. J'ai été globalement moins emballé que par le premier opus, et plus intéressé que par le second (qui partait un peu trop frontalement dans le portnaouaque), mais un peu dérouté par la différence de traitement de l'histoire. En revanche j'ai beaucoup aimé quelques scènes, dont la plus emblématique selon moi est la baston versus Raspoutine qui est dantesque et survoltée (sa manière de tataner ses adversaires en dansant le Kazatchok est une trouvaille géniale !). On retrouve également un peu de la démesure qui a fait la marque de fabrique de Vaughn dans la dernière partie avec l'attaque du repère du grand méchant. Film divertissant et agréable à regarder, qui permet encore une fois de se plonger dans l'univers Kingsman que j'apprécie beaucoup.
La Merditude des choses : Longtemps après avoir lu le roman, j'en vois enfin l'adaptation qui en a été faite à l'écran. C'est plutôt bien foutu, l'ambiance y est clairement bien retranscrite, les personnages sont campés avec une certaine ferveur qui fait plaisir à voir, et dans son ensemble le film est assez fidèle au matériau d'origine. Évidemment, le principal reproche qu'on pourra faire c'est que le film est beaucoup plus synthétique que le livre, moins riche, moins détaillé. Cela tient presque de la tarte à la crème que de le dire. Mais pour moi qui ai beaucoup apprécié le livre de Dimitri Verhulst, cela explique également que je n'ai pas eu un coup de coeur aussi indiscutable en ce qui concerne le film, que je juge chouette, mais néanmoins un cran en dessous. En revanche j'ai apprécié de me plonger en live dans cet univers de losers pathétiques et de confrérie de la picole en version belge flamande. La Belgique, ce si beau pays !
Prey : Première inquiétude au sujet de ce film : voir un film de Predator estampillé Disney ! De quoi ? La firme de Mickey et l'extraterrestre chasseur, à mes yeux, étaient un peu trop éloignés comme univers. Et puis finalement non, ça va, le décalage tant redouté n'apparaît pas trop à l'écran. Autre curiosité : le film se passe dans le passé, et dans les plaines d'Amérique du Nord, avec des indiens comme cibles pour le chasseur intergalactique. Intéressant et original. Certes. Autant que pas très vraisemblable. Un Schwarzy au meilleur de sa forme, ultra armé et entouré d'une équipe de tueurs surentraînés a déjà eu beaucoup de mal, que pourrait bien faire une petite indienne armée d'une hachette rudimentaire ? C'est chouette, c'est marrant, c'est innovant. Mais ça ne tient pas la route 2 secondes, désolé. Même l'ours mal léché dans le film se fait désosser à mains nues par le prédator (ours moyennement réussi point de vue effets spéciaux, soit dit en passant), alors Pocahontas... Mais curieusement, si on laisse de côté cette incohérence (cependant majeure), le film se laisse regarder. Très propre, bien réalisé, une très belle image, de l'ambiance, quelques poncifs aussi, mais on est chez Disney remember. Bref, pas mauvais formellement je dois bien le concéder, je ne déconseille pas sa vision. Mais après ça, hop un petit Schwarzy quand même, faut pas déconner.
Totems saison 1 : Une série française sur les manigances des services secrets internationaux en pleine guerre froide qui peine un peu à démarrer mais qui, une fois son rythme pris, devient très agréable à regarder. J'ai eu au départ une petite gêne avec l'ambiance générale et la reconstitution de l'époque que je trouvais un poil trop fade, trop artificielle, mais au bout de deux épisodes cette sensation m'a quitté et j'ai véritablement commencé à apprécier ce que je voyais. Le seul que j'ai trouvé au final un peu décalé, comme hors du temps voire presque trop contemporain pour le contexte historique, c'est le personnage principal, Francis Mareuil. En revanche j'ai été agréablement surpris par le contre-emploi réservé à José Garcia dans cette série. qui se révèle étrangement convaincant dans son rôle de dur à cuire façon ours mal léché. La fin était un peu prévisible sur certains points, reste à voir ce que la série réserve comme rebondissement en saison 2, si celle-ci voit le jour. Intéressante donc cette série, bien que le battage qui a été fait autour d'elle à sa sortie me semble un peu exagéré tout de même. Totems est de bonne qualité certes, mais n'est pas non plus devenue une référence incontournable immédiate dès sa sortie, n'exagérons rien.
The Umbrella Academy saison 3 : Mine de rien, la série Umbrella Academy aborde déjà sa troisième saison et continue de surprendre là où on ne l'attendait pas. Originale, drôle, moderne, décalée : voici en quelques mots ce que m'inspire cette série de super-héros pas comme les autres. Elle continue donc à creuser le sillon des retours dans le passé pour modifier les événements à venir, et les choses ne cessent de se gâter toujours un peu plus. Un classique du genre me direz-vous, mais quand c'est bien fait et intelligent dans le traitement, où donc serait le problème ? En revanche la gestion du changement de genre dans la vraie vie de l'une de ses héroïnes principales (Ellen Page), qui devient donc un héros (Elliot Page) m'a un peu laissé circonspect. Cela vient comme un cheveu sur la soupe et est traité comme si c'était un simple détail, une chose des plus normales et communes, ça ne fait pas de vague. J'ai trouvé ça assez peu réaliste humainement parlant pour le coup. Mais bon, c'est dans l'air du temps et on est sur Netflix, donc ce n'est pas si étonnant en fin de compte. Toujours est-il que de manière générale j'ai trouvé cette troisième saison assez réussie, toujours aussi punchy et drôle, et le casting ne cesse de m'épater à chaque fois. Je reste donc à bord et attend de pied ferme la suite.
La Loi du Marché : J'ai toujours trouvé Vincent Lindon hyper-convaincant dans le registre réaliste et d'autant plus quand il y a un parfum général dramatique. C'est typiquement le cas de ce film, qui aborde le sujet de l'emploi, ou plutôt de la perte de l'emploi et du difficile chemin pour en retrouver un. Entre les rendez-vous avec le conseiller Pôle Emploi, les stages et les formations, et enfin les boulots qu'on accepte faute de mieux mais dans lesquels on se sent oublié, perdu, déshumanisé... tout cela est abordé et décrit d'une manière si convaincante que l'on regarde ce film presque comme un documentaire. Il décrit le monde du travail tel qu'il est pour ceux qui galèrent à en trouver un, pour ceux qui se sont retrouvés le bec dans l'eau après une vague de licenciements, pour ceux qui n'ont plus l'embarras du choix mais seulement le choix de l'embarras... Alors bien en tendu ce n'est pas très joyeux comme film, c'est même tout l'inverse, il faut s'accrocher, comme le personnage de Vincent Lindon, pour ne pas démoraliser et pourtant il a un certain pouvoir hypnotique ce film, on ne le lâche pas de yeux, il nous fait souffrir mais on continue à le regarder. Ce film parle de notre société malade et en fait un triste portrait. A voir.
La Planète des Singes : Suprématie : Après un premier volet qui m'avait surpris mais péchait un peu à mon goût sur le plan des effets spéciaux simiesques, un second opus qui m'avait subjugué sur tous les plans et avait enterré mes doutes sur les dits effets spéciaux, j'avais raté le troisième et dernier film au cinéma, et c'est avec beaucoup de retard que je l'ai finalement vu en BluRay. Moins guerrier que ce à quoi je m'attendais, moins bourrin également, j'ai trouvé le troisième film moins dans le démonstratif que le précédent. Ce qui lui permet d'explorer d'autres aspects. La comédie par exemple, avec l'ajout d'un personnage spécialement dédié à cet effet (méchant singe !) ce qui est à double-tranchant. Le personnage fonctionne et rend bien, il n'y a rien à redire à ce sujet, on ne peut s'empêcher d'être amusé par lui, en revanche la "recette" de l'humour intégré à un blockbuster de ce type pour désamorcer un poil le côté dramatique peut s'avérer un peu trop systématique et à ce titre énervante dès lors qu'on repère de loin le stratagème. Mais j'avoue que sur ce coup, c'est plutôt très bien fait, je serai donc moins sévère qua dans d'autres circonstances. Dans l'ensemble j'ai trouvé le film réussi et pas décevant dans le sens où il a sa tonalité propre qui le distingue des 2 premiers, mais à toutes choses égales je dois avouer qu'il m'a moins séduit que le second opus qui reste selon moi le meilleur de la trilogie. Il reste cependant évidemment à voir pour compléter cette franchise au final très qualitative.
Halo saison 1 : Je préfère le préciser d'entrée, je ne suis pas (plus) un gamer, et je ne connais rien de rien à la licence vidéoludique Halo. Si je me suis laissé tenter par cette série c'est pour son arrière-plan SF mais aussi pour deux de ses acteurs principaux : Pablo Schreiber, le digne petit frère de Ray Donovan quand même, mémorable Pornstache dans Orange is the New Black et fendard Sweeney le leprechaun dans American Gods, mais également et surtout Natascha McElhone, la divine et inoubliable Karen de Hank Moody. Et question charisme, il n'y a pas à dire, ces deux-là surplombent d'une bonne tête tous les autres. Pour ce qui est de la série en elle-même je ne peux pas prendre le jeu comme référence en comparaison, je dirai donc simplement que le scénario n'a rien d'extraordinaire mais reste cohérent et honnête, ce qui n'est déjà pas si mal. Il y a quelques facilités, quelques ficelles qui ne surprennent pas vraiment, et de manière générale les enjeux de l'intrigue ne m'ont pas fait me relever la nuit. Mais c'est distrayant et visuellement assez soigné. Pas de quoi faire de moi un afficionado, et soyons honnête, sans les 2 comédiens sus-mentionnés que j'apprécie tout particulièrement, pas sûr que j'eus été aussi magnanime. Mais comme je suis faible, je suivrai Natasha n'importe où, y-compris dans une seconde saison si celle-ci voit le jour.
Southcliffe mini-série : Les anglais ne sont pas comme tout le monde, c'est un fait. Leurs séries télévisées le prouvent continuellement. Cette mini-série en 4 parties ne fait pas exception à la règle et se démarque très clairement de ses homologues américaines pour ne citer qu'elles. Ici donc, il est question d'un tueur de masse dans le trou du cul de la campagne britannique, de ce qui a précédé son acte fou et l'a déclenché, mais aussi de l'impact sur la population des survivants et sur son traitement médiatique. La partie "meurtrière" est froide et sans concession mais ne prend pas toute la place, et ne cède rien au spectaculaire non plus, ce qui la rend d'autant plus glaçante et impactante sur le spectateur. L'humanité qui émane des personnages est très touchante voire déroutante, mais pas ripolinée une seconde à la manière hollywoodienne. Être humain ça signifie avoir des failles, des mauvais côtés, des défauts, et c'est justement parce que cette série montre tout cela de ses personnages qu'elle sonne aussi vraie. Attention cependant : comme tout ce qui se rapporte à la réalité sans la farder de bons sentiments, cette série n'est pas aisée à regarder et ne brosse pas forcément le spectateur dans le sens du poil. Si c'est du divertissement pur que vous recherchez, cette série ne vous conviendra pas. Si vous coltiner à la dureté du réel ne vous fait pas peur, alors tentez Southcliffe.
The I-Land saison 1 : Netflix joue dans la cour des grands paraît-il... il lui fallait donc sa version de Lost mise au goût du jour de la téléréalité et de la réalité virtuelle. Sauf que Netflix a également un cahier des charges à tenir côté bien-pensance et politiquement correct. Le mix de tous ces ingrédients donne donc The I-Land, qui passée une mise en place intrigante prend vite le fumet du gloubi-boulga déjà vu et ultra prévisible. L'aspect "moral" par lequel sont passés à la moulinette les personnages (sans vouloir trop en dévoiler) est à géométrie variable et ça m'a un peu gêné aux entournures de constater que l'on ne coupe à aucun des clichés actuels sur ce plan. Mais comme dans l'ensemble la série est de qualité très limitée, on va dire que c'est raccord. J'étais pourtant content de retrouver en rôle principal Natalie Martinez qui m'avait positivement marqué la rétine dans la série de MMA (pas les assurances hein !!) Kingdom, malheureusement elle joue ce qu'on lui donne à jouer... J'imagine que l'idée de décliner la série en plusieurs saisons était potentiellement à l'ordre du jour, la série finit en "série limitée" et ce n'est pas moi qui m'en insurgerai...
Made for Love saison 2 : L'univers particulier, à la fois original et ultra-référencé, mis en place dans la première saison, est dans cette seconde saison approfondi. Un peu moins de manichéisme (on découvre l'humanité de Gogol par exemple), un chouïa plus de drame qui équilibre la balance avec le côté humoristique / sarcastique, des rebondissements et surtout une réflexion sous-jacente sur la conscience et l'intelligence artificielle font de cette saison un essai transformé. J'ai tout spécialement été surpris du contenu plutôt profond de l'épisode centré sur l'héroïne, son double numérique et son père... Bref, sans tambours ni trompettes, cette série continue son petit bonhomme de chemin et ce qu'elle propose est ma foi fort intéressant. On n'est pas en présence d'un hit qui casse tout sur son passage, mais qualitativement Made for Love tient la dragée haute à plus d'une série mieux exposées qu'elle. Je valide !
Dollface saison 2 : La première saison m'avait convaincu parce que assez originale sur la forme, et rafraîchissante dans le ton. La seconde c'est une autre affaire. L'effet de surprise est passé, donc exit ce point positif. Sur la forme on retrouve ce qui a été mis en place dans la première saison, c'est-à-dire principalement les passages oniriques où on plonge dans des univers parallèles tout droit issus de l'imagination débridée de Jules et où la femme à tête de chat vient lui taper la discute. Sur le fond en revanche, le drapeau est en berne. C'était déjà plutôt banal lors de la première saison (une nana redevient célibataire après une relation de plusieurs années qui l'a un peu coupée -volontairement- de ses amies "d'avant"), mais là on descend encore d'un cran : les 4 amies deviennent trentenaires et ont du mal à négocier ce virage (entendez par là : "les filles, on devient vieilles, on est foutues"). Autrement dit, le sujet ultra-bateau que vous retrouverez à intervalles réguliers dans toute la presse dite féminine. En fait, c'est plus généralement l'effet que m'a fait cette seconde saison : j'ai eu l'impression de plonger la tête la première dans une montagne de tartes à la crème sortie directement des pires clichés estampillés "Marie Claire", "Cosmopolitan", "Vanity Fair", "Causette", "Femina" et compagnie... Vous l'aurez sans doute deviné mais je le dis quand même pour les moins perspicaces : c'est pas mon truc du tout ce genre de magazines (et on ne peut pas me soupçonner d'idées reçues : régulièrement je m'inflige ce type de lecture pour savoir de quoi je parle, ce qui est un minimum si on se permet de donner un avis critique). Tout ça pour dire que j'ai été très peu convaincu par cette suite, que j'ai trouvée souvent ennuyeuse, parfois nunuche, régulièrement à côté de la plaque et pire que tout : prévisible de A à Z. La voix toujours omniprésente et toujours insupportable en VO d'une Kat Dennings à l'air constipé plus souvent qu'à son tour n'a pas aidé, faut bien le dire aussi...
That Dirty Black Bag saison 1 : Amateurs de Western, de gueules cassées, de règlements de comptes, de duels au soleil, de chasseurs de primes, de saloons et de cowboys borderline, soyez les bienvenus dans That Dirty Black Bag. Non seulement vous y croiserez du beau monde (Travis Fimmel, Aidan Gillen, Dominic Cooper), mais on ne vous prendra pas pour des pieds-tendres ni des jambons. Ici quand ça tire, ça fait mal. Ça saigne, ça râle, ça meurt, et pas que de vieillesse au fond son lit. Cette série me fait penser à un mélange de plein de choses, toutes assaisonnées de sauce western, par-dessus lesquelles on applique un filtre concocté par un mec un peu dément situé quelque part entre Quentin Tarantino et Nicolas Winding Refn. On secoue bien le cocktail obtenu et on sert avec un Whisky sec et du beef jerky hot'n'spicy. Vous obtiendrez la saison 1 de That Dirty Black Bag. Vous en reprendrez bien un peu avec moi ?
Le Livre de Boba Fett saison 1 : Depuis la reprise de l'univers Star Wars par Disney, de nombreuses critiques fusent, mais la série Mandalorian par exemple m'avait laissé sur une note plutôt positive en ce qui me concerne. Les choses sont plus contrastées avec cette série consacrée à Boba Fett, et pour cause : le personnage le moins intéressant que vous verrez dans toute cette série, c'est justement Boba Fett. Au point d'ailleurs que sur la dernière moitié de la saison, c'est le Mandalorian qui reprend les commandes et la place de personnage principal. Et comme par hasard, c'est à partir de là aussi que les épisodes deviennent un peu plus intéressants et agréables à suivre. Triste sort que celui réservé à Boba Fett : se sortir de la gueule d'un Sarlacc affamé pour nous faire mourir d'ennui sur Tatooine en tant que parrain de la pègre qui veut du bien à tout le monde, c'est cruellement ironique. Mais ça permet de développer quelques intrigues secondaires et parallèles, de revoir certains personnages, de combler des trous entre les différents récits. N'empêche c'est dommage pour Boba. Mais que voulez-vous, le rôle du mec cool avec un seau sur la tête a déjà été pris par un autre, et en plus cet autre se promène avec un bébé Yoda (Grogou, pardon), c'était donc râpé d'avance en termes de popularité pour le fils de Jango. À voir en priorité donc pour les personnages satellites, et savoir ce qu'il advient après la fin de la seconde saison du Mandalorian.
Paris Police 1900 saison 1 : J'hésite, je ne suis pas sûr de moi sur ce coup, est-ce une mini-série ou une première saison ? Les deux seraient possibles, l'histoire se tient en 8 épisodes et connaît une conclusion parfaitement acceptable en tant que telle puisque toutes les intrigues sont résolues, mais la caractérisation des personnages et leur devenir en fin de saison pourrait donner lieu à une suite très facilement en les reprenant là où on les a laissés. L'avenir le dira j'imagine. Toujours est-il que cette série nous plonge dans les services de police de Paris au tournant du XXème siècle, ce qui nous permet au tout début d'assister à la fin tragique (mais plus enviable que d'autres il faut bien le dire !) de Félix Faure, de faire la connaissance de celle qui sera surnommée, non sans humour noir (très noir) "Pompe Funèbre", et de suivre dans son rôle de préfet ultra charismatique Louis Lépine, celui qui donnera son nom au fameux concours d'inventeur mais qui laissera aussi sa trace en tant que préfet de police novateur et engagé. On côtoiera aussi Alphonse Bertillon et son "bertillonnage", l'inventeur de l'anthropométrie judiciaire (un ancêtre des Experts de Las Vegas quoi). Tout cela sur fond d'antisémitisme galopant mis en exergue par l'affaire Dreyfus. L'interprétation est rugueuse, les personnages pour la plupart naviguant largement en zones d'ombre, l'ambiance est sombre (d'ailleurs dans cette série il fait souvent nuit, noir ou au minimum gris, rappel subliminal que la lumière, tout comme l'électricité, n'était pas omniprésente dans les rues et les maisons de la capitale à cette époque), le quotidien des personnages peut s'avérer très violent... bref on nous démontre que la vie n'était pas des plus simples et faciles dans ces années-là ! J'ai été convaincu par les comédiens, l'histoire n'a rien d'extraordinaire mais se tient bien (c'est un habitué des scénarios de BD, Fabien Nury qui l'a écrite), bref cette série mérite d'être découverte, ne serait-ce que pour son aspect historique par exemple.
Jurassic World : le Monde d'après : Je crois l'avoir déjà dit, moi dès qu'on aborde la franchise Jurassic Park, je ne suis plus complètement impartial ni objectif. Il y a des dinosaures à l'écran, ils ont l'air carrément vrais et vivants (oui je sais, d'énormes libertés, issues d'un manque de connaissances lors du tout premier film en 1993, ont été prises sur les vélociraptors par exemple, mais je ne peux pas m'empêcher de pardonner ces écarts avec la réalité), et moi ça me replonge illico en enfance, du temps où comme presque tous les gamins, j'ai eu ma "période dinosaures", où je connaissais tous leurs noms à coucher dehors, leurs particularités physiques, leurs dates d'apparitions, etc... Et je me rends compte (non sans une certaine satisfaction d'ailleurs) que l'effet est identique, voire peut-être encore plus marqué, chez mes gamins. Ils connaissent tout, et bien mieux que moi, des dinosaures j'en reste parfois bouche bée ! Bref, revenons-en au film, le troisième de la franchise Jurassic World. Des 3, c'est clairement le moins surprenant. Il reste cependant très performant au niveau visuel, d'autant que de nouveaux dinosaures sont ajoutés encore une fois (avec là aussi plus ou moins de libertés : des dimétrodons dans des grottes ça me semble contre nature par rapport à leurs voiles dorsales très certainement utilisée par ces animaux pour capter les rayons du soleil... et rappelons pour les puristes que les dimétrodons ne sont pas des dinosaures mais des reptiles proches des reptiles mammaliens), et que certaines scènes sont très impressionnantes et toutes celles mettant en jeu des dinosaures sont nickels graphiquement. D'ailleurs une scène sort très clairement du lot à mon sens : la poursuite en moto avec des atrociraptors survitaminés dans les rues de Malte. Elle est tout bonnement époustouflante. Autre gros kif : retrouver les professeurs Alan Grant (Sam Neill, toujours autant la classe !), Ellie Sattler (Laura Dern, toujours aussi émerveillée par les dinos, et Ian Malcolm (Jeff Goldblum, dont l'énergie et la souplesse semblent l'avoir abandonné mais pas le flegme !) qui il faut bien l'avouer tiennent la dragée haute aux protagonistes de la deuxième trilogie (et sans forcer). Et B.D. Wong aussi est toujours là, dans l'ombre mais fidèle au poste. Bref, si on lui passe ses incohérences, ses facilités (les héros ont une curieuses tendance à se retrouver les uns les autres "par hasard", même en pleine forêt, en ville, dans des complexes industriels, etc...), ses libertés, ses grosses ficelles scénaristiques... ça fait beaucoup certes, mais on y parvient quand même en mettant un peu de bonne volonté, ce film reste un chouette divertissement pour tous ceux qui comme moi, sont des fans de dinosaures...
The Boys saison 3 : Série quasi instantanément culte et ultra iconique, The Boys suscite du coup à chaque saison de grosses attentes (en tout cas de ma part !). Et cela comporte le risque de chercher à en faire toujours plus, toujours plus fort, quitte à parfois tomber dans la course à la surenchère un peu gratuite. Je crois que c'est ce qui arrive par moments à cette série. Moi personnellement je ne m'en plains pas, bien au contraire même : de toute façon, la série télévisée restera quoi qu'elle fasse, bien en-dessous de l'irrévérence du comics de base qui lui ne connaît aucune limite. Cette saison 3 apporte son lot de scènes choc, de passages un peu dégueux, de tripailles à l'air et de super-slips complètement azimutés du bulbe. Mais je lui trouve un déséquilibre marqué entre blabla inutile et humour noir corrosif. Trop du premier (ça cause quand même plus que ça n'en montre) et pas assez du second (il n'y aura jamais assez du second !!!). Attention, dit comme ça, on croirait que la saison n'est pas bonne. Or ce n'est pas mon propos, j'ai apprécié cette troisième saison mais j'y ai senti un ralentissement sur le fond et une accélération sur la forme. Je ne sais pas si je me fais bien comprendre, mais le but n'étant pas de spoiler je ne rentrerai pas dans les détails pour mieux expliquer. Tant pis pour vous, faudra regarder !! Et plus encore que de regarder cette très chouette série qui sort des cadres classiques des séries, je ne peux que vous encourager de toutes mes forces à vous encanailler dans les pages du comics de Garth Ennis et Darick Robertson.
Station Eleven - Mini-série : Mini-série s'apparentant à une saison unique contant une histoire complète. Une fièvre dévastatrice se répand à vitesse grand V sur le monde. Seuls quelques survivants s'en tireront, et à quel prix... 20 ans après on découvre ce que l'humanité est devenue, au travers une troupe de comédiens nomades. Le récit propose des aller-retours dans le temps ce qui provoque donc une narration non-linéaire, qui incite le spectateur à bien suivre et se concentrer sur ce qu'il voit, chaque détail pouvant avoir son importance. Cette construction narrative permet également de ménager des effets de révélations qu'un récit temporellement linéaire n'aurait pas permis. Cela implique également des changements d'ambiance fréquents, ce que personnellement j'ai plutôt apprécié. Petit bémol cependant, il y a des épisodes plus verbeux que d'autres, et le thème récurrent du théâtre shakespearien alourdit par moments la série, tout en lui conférant cependant une identité propre et unique. Pour ma part j'ai eu plaisir de retrouver Mackenzie Davis dans un des rôles principaux de la série, je lui trouve une présence hors du commun qui ne l'a jamais quittée depuis que je l'ai vue pour la première fois dans la splendide série Halt & Catch Fire. Station Eleven est adaptée du roman éponyme, que je n'ai pas lu, et on ne peut s'empêcher d'y voir des liens forts avec la récente pandémie de Covid19, bien que les conséquences n'aient rien à voir. La série n'a pas que des qualités, mais apporte une fraîcheur et un ton inattendu au thème de la fin du monde et de la dystopie post-apocalyptique. Je la conseille à tous ceux que ces domaines intéressent.