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Avant de lire les notes que je fais sur les films que je vois et les bd que je lis, sachez que dans mes commentaires il m'arrive parfois de dévoiler les histoires et les intrigues. Ceci dit pour les comics, je n'en parle que quelques mois après leur publication, ce qui laisse le temps de les lire avant de lire mes chroniques.
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Série(s) en cours

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Quand je cause d'un film, je fais souvent des articles plutôt longs, et pas toujours en phase avec l'actualité du moment. Dans cette page d'avis vite dits je me propose de faire exactement l'opposé : quelques mots rapides pour donner un avis sur ce que je viens de voir. Certains films feront peut-être par la suite l'objet d'articles plus complets, ou pas. Cette page

est donc mise à jour en même temps que l'encart "Vu récemment" qui pointe vers elle...

Fear The Walking Dead saison 7 : Après l'explosion des ogives nucléaires la région est soumise aux radiations. Le groupe est divisé et éparpillé mais chacun a trouvé le moyen de survivre d'une manière ou d'une autre. Du coup chaque épisode est consacré à un personnage en particulier et l'intrigue avance ainsi par petites touches individuelles qui mises bout à bout permettent de former une peinture de l'ensemble plus ou moins convaincante. Il y a clairement des épisodes beaucoup plus réussis que d'autres, souvent est-ce lié à l'intérêt qu'on porte au personnage traité. Cependant l'ensemble manque quand même cruellement de cohérence, les radiations s'en vont s'en viennent au gré des besoins des scénaristes et de l'envie du réalisateur de voir les acteurs avec ou sans masques à l'écran, vous apprendrez également que les radiations ça se respire seulement, autrement dit si vous avez un masque à oxygène vous pouvez vous promener en poncho sans craindre grand-chose. J'ai remarqué une évidente baisse de niveau scénaristiquement parlant, c'est dommage, Fear The Walking Dead avait enfin réussi à trouver un équilibre correct sur les 2-3 dernières saisons, celle-ci vient un peu remettre en question tout cela.

Jeune & Jolie : Avec ce film, François Ozon aborde le sujet de la prostitution sous un angle qui n'est pas forcément celui de l'air du temps, à savoir dans un contexte volontaire, une prostitution non forcée, sans proxénétisme et hors toute considération de nécessité liée à la pauvreté. Car la jeune fille qui s'y adonne n'est ni dans un réseau de prostitution, ni poussée par le besoin financier, bien au contraire. Elle fait ça d'abord "pour voir", et sans que cela soit expressément dit (car elle ne s'en explique jamais vraiment), on sent au fur et à mesure, d'une part une dose de masochisme (car cela ne se passe pas toujours idéalement bien), d'autre part une sorte de fascination qui la pousse à continuer. La fascination (et en cela, une forme de pouvoir qu'elle exerce) dans les yeux des hommes qui la regardent et la désirent. Immanquablement, on ne peut pas ne pas faire le lien avec sa première expérience sexuelle qui s'avère très loin de ce qu'elle s'imaginait, pourtant avec un jeune homme séduisant et qu'elle a librement choisi. La déception semble telle pour elle, que le sexe, objet de curiosité et de convoitise tant qu'elle ne l'a pas encore expérimenté, passe quasi instantanément d'idéal fantasmé en désillusion et acte complètement désacralisé une fois sa première fois consommée. Puis le sexe semble devenir autre chose pour elle. Un moyen, presque un outil, pour exister, pour s'affirmer, pour prendre sa revanche sur le "rêve" qu'on lui avait vendu (par les contes de fées, les légendes urbaines, les histoires de princesses et de beaux chevaliers, le romantisme fleur bleue, que sais-je ?) et qui s'est avéré si en-deçà de ses attentes. Ce que j'avance là ne sont que des suppositions, car la jeune femme ne donnera jamais, même quand on la questionne à ce sujet, les raisons exactes qui l'ont poussée à décider de se prostituer, si ce n'est la simple curiosité qui consiste à essayer pour voir. Ce qui ne nous avance pas plus sur ses raisons de poursuivre une fois qu'elle a pu tester la chose. En tout cas ce film amène son lot de réflexions et d'interrogations sur les différentes voies que peut prendre pour une femme le rapport à son propre corps, son rapport à la sexualité, la part de morale également qu'on peut y trouver (ou non), où l'on place la frontière entre ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas, si notre liberté de disposer à notre guise de notre corps doit connaître des limites ou non. Les réactions très épidermiques de sa mère à ce sujet sont d'ailleurs l'illustration parfaite de toute l'ambivalence des réponses qu'on peut apporter à ces questions en fonction de nos propres sensibilités. Film très intéressant donc, qui pousse à se poser pas mal de questions de fond, et qui a l'intelligence de ne pas apporter de réponses définitives à celles-ci, laissant le soin de trouver à chacun les siennes propres.

Outer Range saison 1 : Il y a parfois des séries qui débarquent de nulle part et qui emportent le morceau sans coup férir. Outer Range est de celles-là. Prenez quelques très bons acteurs souvent cantonnés aux seconds rôles (Josh Brolin, Lili Taylor, Will Patton, Tom Pelphrey et Imogen Poots), mettez-les dans un contexte et une ambiance familière (ici le western contemporain avec des cowboys d'aujourd'hui) et ajoutez-y ce qui va faire complètement vriller l'ensemble par un décalage aussi puissant qu'inattendu (en l'occurrence, le trou sombre, opaque et en apparence sans fond qui apparaît dans une prairie). Et vous obtenez un excellent mélange de départ pour ce qui s'avère être une série à la fois originale, intrigante et à multiples facettes, à l'univers riche de personnages intéressants et aux sous-intrigues passionnantes. Ce n'est pas si courant que ça et pourtant ça m'est arrivé à au moins 3 ou 4 reprises au cours de cette première saison : j'ai été scotché par la scène finale d'un épisode ! La révélation de fin de première saison en revanche je l'avais sentie venir dès la moitié des épisodes, mais ça n'ôte en rien l'intérêt que je porte à cette histoire au final. Je suis très curieux de voir qu'il voie va emprunter la suite, en tout cas j'en serai !!

Un Talent en Or Massif : Nicolas Cage est vraiment un cas à part dans le milieu du cinéma américain. Capable du meilleur comme du pire, cet acteur déborde de talent et pourtant est devenu parallèlement une icône du nanardesque absolue. Et c'est justement parce qu'il est conscient de cette dualité, voire presque de ce dédoublement de personnalité qui a fait sa carrière, qu'il se permet cette mise en abyme ultime avec ce film où il joue son propre rôle, celui de Nicolas Cage, ancienne star d'Hollywood aujourd'hui un peu à la ramasse, dont le train de vie dispendieux lui impose d'accepter à peu près tout ce qui se présente à lui comme projet du moment que c'est bien payé... Entre auto-critique et détournement burlesque de la vérité, on ne sait pas, on ne sait plus avec cet énergumène, où se situe clairement la frontière entre la fiction et la réalité de son existence. Alors on se laisse gentiment porter par l'histoire, un tantinet too much, mais à l'image exacte de tout ce qui touche Nicolas Cage en fin de compte. Cet acteur est too much, ce mec est too much, c'est aussi simple que ça. Et ça marche en fin de compte ! On s'amuse, on rit avec lui de lui, on prend du bon temps sans se prendre au sérieux, exactement comme Nicolas Cage le fait. Surtout que dans l'opération, il est secondé de main de maître par Pedro Pascal, dont je ne peux m'empêcher de me dire plus je le vois à l'écran, que c'est quand même bien dommage que le Mandalorian ôte si peu souvent son casque dans la série éponyme. Comédie d'action à l'ironie mordante et à l'humour assumé, j'ai plutôt été positivement convaincu par ce Talent en or massif qui est un peu le fardeau que se traîne l'ami Nicolas Cage. Je conseille donc pour les amateurs du bonhomme, sans hésiter.

Planète préhistorique : Chouette mini-série documentaire sur le monde des dinosaures que nous propose là la BBC. Surtout qu'on a vraiment droit à des images inédites, jamais vues auparavant et innovantes. La famille de tyrannosaures qui nagent en mer par exemple : ça surprend autant que ça permet de découvrir de nouvelles facettes de ces animaux des temps lointains sur lesquels on croyait déjà tout savoir. Il n'y a que 5 épisodes au total d'une durée d'une quarantaine de minutes chacun, mais c'est un vrai plaisir que leur visionnage, et ça fonctionne aussi bien sur un public d'enfants que de plus grands. À coup sûr faut-il y voir le résultat d'images somptueuses au rendu hyper réaliste bluffant, mais aussi d'une approche un peu différente que ce qu'on a pu voir jusqu'alors dans le domaine des documentaires sur les dinosaures. Ici on a vraiment l'impression d'être dans un documentaire animalier pointu digne des meilleurs documentaires contemporains de ce genre. À regarder en famille pour apprendre tout en s'extasiant devant les images.

Barbaque : Hymne à la poésie et au raffinement made in Fabrice Éboué ! Partant d'une idée simple autant que géniale : un couple d'artisans bouchers va essayer de sauver leur commerce en vendant une viande d'une incroyable finesse, du jambon de végan. C'est absurde et hilarant à la fois. En tout cas avec moi, ce genre d'humour trash marche du tonnerre, et je me suis réellement marré du début à la fin, sans même ressentir, je dois ici l'avouer, la moindre ombre d'un début d'une queue de sentiment honteux. J'ai toujours été client de l'humour rentre-dedans d'Éboué, et ce film n'aura fait que de confirmer mes goûts (d'aucuns parleraient de déviance, mais peu importe). Il y a dans ce film un mélange de burlesque et d'horreur, de délires et d'évidences, de drôlerie et de tristesse profonde, qui en fin de compte donne à observer, non sans une certaine inquiétude quand on en prend conscience, la réalité du monde dans lequel nous vivons de nos jours. Et cette réalité pas forcément très belle à voir, nous fait aussi par moment mourir de rire tant elle peut toucher à l'absurde... À ne peut-être pas conseiller aux âmes les plus sensibles, ni aux êtres les plus bien-pensants qui risqueraient de culpabiliser de rire de quelque chose qui les révulse idéologiquement, mais pour tous les autres, si vous avez envie de vous en payer une bonne tranche (si j'ose dire), allez-y, Barbaque c'est du tout bon !

Fishbowl Wives saison 1 : Série japonaise moderne sur laquelle je me suis risqué par pure curiosité, ma culture en série nippone étant jusqu'ici proche du néant. Et cela m'a amené pas mal de réflexions parfois contradictoires. J'ai plutôt apprécié le choc des cultures entre le quotidien des relations humaines dans la société japonaise (telles qu'elles sont décrites dans la série j'entends) et ma perception de spectateur occidental. Il y a également, et c'est très intéressant à observer, un contraste saisissant entre une forme de tradition très poussée et un modernisme omniprésent. Là où j'ai cependant toujours un peu de mal dès lors qu'il s'agit d'oeuvres asiatiques de manière générale, c'est l'approche du jeu d'acteur et l'écriture des réactions des personnages. Je sais que c'est typiquement un obstacle culturel dont je devrais parvenir à me défaire, mais je ne peux m'empêcher de les trouver certains passages souvent surjoués, exagérés, trop appuyés. Impossible aussi pour moi de ne pas noter cette manière très particulière d'aborder des sujets parfois complexes et profonds, tout en y juxtaposant un aspect quelque peu naïf, presque adolescent j'ai envie de dire. Et j'avoue, ce mélange me déstabilise souvent. Pour autant j'y ai aussi vu une dualité nette entre sexualité et romantisme, traitée sur différents plans : parfois de manière cynique, parfois de manière gentillette. Il y a comme une forme de combat permanent dans le for intérieur de chacun des personnages, entre la pureté des sentiments (et tout particulièrement de l'amour) et l'impureté presque sauvage de la sexualité. J'ai été très surpris de passer de scène de sexe plutôt torride, voire à tendance un peu obsessionnelle ou fétichiste, à d'autres scènes dégoulinantes de romantisme presque juvénile et de sentiments hyper fleur bleue, impliquant pourtant les mêmes personnages. Ajoutez par-dessus cela une grosse dose d'un autre élément primordial, dont bien souvent nous manquons chez nous en occident, je veux parler du sens très développé au Japon de l'honneur, de la responsabilité personnelle et de la droiture. Bref, tout cela fait que j'ai souvent eu l'impression d'être en terrain télévisuel totalement inconnu et imprévisible, ce qui a pu éveiller chez moi des sentiments et réactions parfois très positifs parfois plus circonspects sur ce que je voyais. Mais qui ne m'a pas dissuadé de retenter l'expérience à l'occasion, ce qui est finalement plutôt beau signe, non ?

Raised by Wolves saison 2 : La première saison de cette série inattendue m'avait pris par surprise. Le concept m'avait intrigué, certaines idées m'avaient même conquis, mais il restait quelques aspects qui peinaient plus à me convaincre, un petit côté ésotérique un poil trop appuyé, et quelques effets un peu fumeux venaient contraster ce qui était dans son ensemble une bonne surprise. La saison 2 continue en fin de compte sur la même voie : des objets de satisfaction mais aussi des idées et des concepts parfois un peu limite, et qui passent moyennement ma barrière de suspension d'incrédulité. Et puis toujours des effets spéciaux par moments un peu cheap pour une série qui veut jouer dans la SF de haute tenue. Ce que je trouve cependant le plus dommageable avec cette seconde saison, c'est que je n'ai pas réussi à bien cerner le propos général, je n'ai pas compris vers où cette saison a voulu aller, et du coup je me suis senti moins concerné par ce qui se passait à l'écran. Attention tout de même : la série garde de belles qualité d'ensemble, mais il persiste un certain flou général qui m'empêche de me passionner pour elle jusqu'à présent.

Moon Knight saison 1 : Déception au visionnage de cette série Marvel qui pourtant m'inspirait de bonnes choses a priori. Le personnage de Moon Knight déjà est assez intéressant et je lui ai toujours trouvé un côté intrigant et élégant dans les comics, j'étais donc curieux de voir comment il allait être traité sur écran. L'annonce d'Oscar Isaac dans le rôle titre avait contribué d'autant plus à ma curiosité et à cet a priori positif. Malheureusement à l'arrivée je suis loin d'avoir réellement adhéré à cette série. Le traitement sur le thème de la personnalité double (d'un point de vue psy) pourquoi pas, ça a le vent en poupe et ça se tient bien avec l'historique de ce personnage. Mais dans les faits, le résultat ne m'a pas convaincu du tout. Pour exemple : à chaque fois que les choses se compliquent et que la personnalité violente de Moon Knight prend le dessus, à l'image que voit-on ? Un Oscar Isaac pris de convulsions, yeux révulsés, images saccadées et puis... et puis rien car une belle et énervante ellipse vient remplacer la scène d'action où Moon Knight est sensé se déchaîner (et guess what ? justement c'est ce qu'on voudrait bien voir en fait !!!). Et ceci à répétition quasiment à chaque fois que ce genre de situation se présente. Moi j'avoue : ça m'a saoulé. Sinon l'ensemble répond aux standards habituels des séries Marvel, à savoir une image léchée, des effets spéciaux dignes de grosses productions au ciné, des clins d’œil réguliers au reste de l'univers Marvel, une dose d'humour omniprésente, un casting assez fourni. Il manque cependant à mon goût un peu de liant à l'ensemble, et surtout un traitement un peu plus assumé des accès de violence dont est censé faire preuve Moon Knight dans sa forme d'avatar...

Severance saison 1 : Très bonne surprise que cette série sortie d'un peu nulle part sans prévenir ! L'idée de départ est je trouve à la fois originale et très intéressante car assez peu vue auparavant : les employés d'une grosse boîte un peu tentaculaire acceptent de se faire implanter une puce qui dissocie leur être en deux : au travail ils sont des personnes quasi "vierges" de tout souvenir de leur vie, ce qui les empêche d'être diverti par des influences extérieures, et au civil ils n'ont aucun souvenir de ce qu'ils font au travail, garantissant ainsi à leur employeur un totale discrétion sur le travail fourni. Sauf que ce faisant, deux personnes distinctes cohabitent dans le même corps et s'avèrent au final parfois très différents d'une personnalité à l'autre. Cette idée de 2 personnes différentes issues du même esprit mais pris dans des conditions différentes est absolument fascinante j'ai trouvé, et permet des développements passionnants et réellement inédits pour ce type d'histoires de personnalités multiples. On suit majoritairement les personnalités "travail" durant la série, et on se rend compte de leur détresse véritable de ne pas savoir "qui ils sont dans la vraie vie", réduits à une existence uniquement vouée au travail (puisqu'en dehors de celui-ci ils n'ont aucun souvenir) ce qui fait d'eux quasiment des esclaves au service de leur employeur, et plus perversement, au service de leur personnalité "civile". Le scénario est parfois un peu flou ou vaporeux, en particuliers au sujet de la finalité de leur boulot et de la réalité de la boîte qui les emploie, on aimerait en savoir plus, on a mille questions qui nous viennent, et les réponses arrivent tout doucement, au compte-goutte presque. Mais la série s'attarde surtout sur l'aspect humain, et c'est très réussi. À ce titre, l'interprétation est de premier ordre : Adam Scott et Britt Lower sont bluffants, idem pour John Turturro et Christopher Walken dans des rôles plutôt inattendus. Et le cliffhanger de fin donne diablement en vie d'en apprendre plus dans une deuxième saison !

Masters of SF anthologie : Cette mini-série est une anthologie de six épisodes, chacun introduit par la voix artificielle de Stephen Hawking, et qui abordent des thèmes "classiques" dans le genre Science Fiction / Fantastique. C'est aussi l'occasion à quelques acteurs renommés d'apparaître dans une série sans s'engager sur une saison complète, et à l'arrivée si l'on prend l'ensemble des castings de tous les épisodes on se retrouve avec une sacrée brochette de noms à égrener. Et pourtant, malgré cet avantage certain, cette série a été une très grosse déception pour moi. C'est plan-plan, ça manque de rythme, c'est hyper-attendu, on peine vraiment à s'attacher aux personnages malgré les têtes d'affiche, c'est même parfois grandiloquent et involontairement drôle. Ce qui m'a le plus gêné c'est l'aspect très kitsch, très cheap, très pauvre de l'ensemble. Je ne sais pas si c'est fait exprès pour rappeler les vieux films de SF faits avec les moyens du bord ou si c'est réellement un manque cruel de moyens, toujours est-il que le rendu est vraiment pas terrible, et nuit selon moi à la série. Gros ratage à mon avis, pour quelque chose qui pourtant à la base me bottait bien.

The Walking Dead saison 11 parties 1&2 : J'avoue m'être fait avoir, je pensais qu'au terme de ces 16 épisodes la série tirerait sa révérence définitivement, je n'avais pas percuté que la dernière saison était composée de 3 et non pas 2 parties. C'est pourquoi plus d'une fois je me suis demandé pour quelle raison un épisode s'appesantissait tant sur tel personnage ou telle situation somme toute anecdotique par rapport à la conclusion de l'intrigue générale d'une série avec autant d'historique. Dans la perspective d'une troisième partie à venir je comprends mieux ce qui m'apparaissait comme un problème de rythme et de confusion dans les priorités narratives. Sans pour autant retrouver la qualité qui a pu être la sienne (il y a longtemps), la série reprend tout de même du poil de la bête et parvient même par moments à redevenir intéressante. En recentrant l'intrigue sur quelques personnages clés et importants (qui ne sont pas forcément les mêmes que dans la conclusion de la version papier, pour des raisons de casting qui fait faux bond principalement), on regagne un peu en intérêt général. Bien que les héros mis en avant dans la série peinent à rivaliser (au diable les litotes : ils n'y arrivent simplement pas du tout !) avec ceux qu'ils remplacent dans la version papier (par exemple : il y a un parallèle manifeste dans la série entre le Aaron télévisé et le Rick de la BD, ainsi qu'entre la Yumiko télévisée et la Michonne du comics), cette interversion a au moins l'avantage de conserver des intrigues et/ou aspects proches de ceux développés dans le comic book. Au rang des bonnes surprises : les comédiens qui interprètent Princesse et Mercer sont vraiment des copies conformes des personnages papiers, la ressemblance est bluffante. Il ne me reste plus qu'à espérer que la dernière partie soit à la hauteur et permette à la série de finir sur une bonne note.

Doctor Strange in the Multiverse of Madness : Avec ce second volet des aventures du Docteur Stephen Strange, les Studios Marvel continuent de nous entraîner dans le concept de Multivers, qu'on a déjà pu expérimenter à travers Spider-Man No Way Home et la série animée What If ?. D'ailleurs on retrouve des personnages communs comme l'agent Carter devenue Captain Britain par exemple. Ce concept de Multivers et surtout la manière de voyager à travers toutes ses réalités parallèles n'est pas forcément ultra évidente mais j'ai trouvé que la narration employée permettait de la rendre le plus clair possible, pour peu qu'on ne tape pas un roupillon pendant les scènes explicatives. Le retour de Sam Raimi derrière la caméra pour un film de super-héros, qui plus est de super-héros Marvel est autant une surprise qu'une réussite à mes yeux. Le style Raimi est là et bien là, entre humour et horreur, avec évidemment le caméo indispensable de Bruce Campbell, le clin d'oeil très appuyé à Evil Dead, l'humour potache et un peu moqueur de la scène post-générique obligatoire en mode foutage de gueule, des scènes de drama voire de désespoir (Wanda est autant à plaindre qu'à redouter finalement), et puis sa manière de flirter en continu avec le malaisant si ce n'est l'horreur pure (le coup de la résurrection dans un corps zombifié est quand même très limite pour un jeune public)... on ne peut nier la patte très personnelle du réalisateur. Côté continuité de l'univers cinémathique Marvel, ce film permet de faire de grands pas vers l'avenir, entre autres avec l'apparition de Charles Xavier (version Patrick Stewart) et de Reed Richards (avec l'inattendu mais inspirant John Krasinski dans le rôle) qui annoncent l'arrivée imminente des X-Men et des Fantastic Four dans l'univers partagé du MCU. Même Anson Mount reprend son rôle de Black Bolt alors que je pensais les personnages des Inhumains définitevement enterrés après le fiasco de la série qui leur a été consacrée... Sur le plan de l'histoire à proprement parler de ce film, j'ai été moins enthousiasmé que pour le reste. Strange n'a jamais été un personnage auquel j'ai accroché, et la Sorcière Rouge pas beaucoup plus, leur confrontation n'a donc rien éveillé de particulier en moi. Si ce film m'a plu c'est avant tout pour tout son décorum, ses références à l'univers Marvel, les seconds rôles et l'enchevêtrement bientôt inextricable des intrigues er personnages qui fait du MCU quelque chose d'étonnamment cohérent au regard de l'ampleur qu'il prend.

Monsters Inside, the 24 Faces of Billy Milligan : Mini-série documentaire en 4 épisodes sur Billy Milligan, un jeune homme arrêté en 1978 pour vols et viols mais dont le cas s'avérera absolument exceptionnel et quasiment inédit d'un point de vue judiciaire puisque sa défense invoquera l'irresponsabilité pour cause de trouble dissociatif de l'identité. En effet, le jeune Billy n'est pas seul aux commandes de son corps mais le partage avec pas moins de 24 personnalités distinctes ! J'avais lu le livre à son sujet qu'avait écrit Daniel Keyes (l'auteur du superbe Des Fleurs pour Algernon) et qui m'avait beaucoup marqué, et j'ai trouvé dans cette série documentaire un complément très intéressant à ma lecture, car la série va plus loin dans le temps (elle retrace la vie entière de Billy jusqu'à sa mort en 2014 alors que le livre est paru en 1982 si ma mémoire est bonne), mais surtout propose plusieurs points de vue sur l'affaire et prend beaucoup plus de recul sur le personnage que le livre. En ce sens la série est beaucoup plus complète et moins définitive sur la maladie mentale dont souffrait Billy Milligan, et démontre que les choses sont bien moins claires et bien plus ambiguës que ce que décrit le livre, pourtant remarquable lui aussi. La série est plus factuelle et moins partisane que le livre, en revanche le bouquin a pour lui d'être beaucoup plus sensible à l'humanité du jeune Billy Milligan. Je pense que les deux objets se complètent parfaitement et méritent d'être lu et vu tous les deux pour avoir une parfaite connaissance de ce cas hors-norme.

Marvel's Hit Monkey saison 1 : Les productions Marvel accouchent parfois de choses très inattendues. Ici, c'est une série animée consacrée à Hit Monkey, un personnage ultra-secondaire de l'univers Marvel, assez récent, et extrêmement peu connu, même des fans. Mais pour le coup, cela a l'avantage de donner une vraie liberté aux scénaristes qui ont un personnage "presque vierge" à exploiter comme bon leur semble. Et ils se sont fait plaisir, visiblement. D'abord sur le ton : c'est très adulte, violent, trash, et souvent pas approprié à la cible classique de Disney / Marvel, à savoir les jeunes enfants. En ce sens ça suit un peu la voie déjà tracée par M.O.D.O.K. dont j'ai déjà parlé ici il y a quelques temps. Bref, le ton est inattendu. Et l'histoire également, puisque ce personnage est à ce point inconnu, que la série n'a pas l'inconvénient de devoir raconter des origines que tout le monde connaît déjà, et a donc le champs libre pour nous surprendre et s'inventer tout un contexte particulier et un univers spécifique (ici on mélange les thèmes du tueur à gages à celui du Japon, à la fois ultra-moderne et traditionnel, mais aussi à l'idée de rédemption et de surnaturel). J'avoue avoir été à la fois surpris et convaincu par ce que j'ai vu, et j'espère avoir encore de nombreuses autres bonnes surprises de ce type avec les prochaines productions Marvel un peu moins sous les projecteurs que les blockbusters sur grand écran.

Infiniti saison 1 : Série française issue des Studios Canal+, Infiniti s'aventure dans le polar mâtiné de SF/Fantastique et l'ensemble est de plutôt bonne tenue. Le tout début impressionne par ses effets spéciaux mettant en scène l'ISS, puis ce sont les thèmes lentement introduits puis développés qui surprennent et donnent envie d'en savoir plus, plus vite. C'est peut-être là le seul reproche (minime) que je pourrais faire à l'encontre de la série, c'est un poil lent et ça bavarde pas mal, mais ça n'avance pas à une allure folle. Cependant, cela a l'avantage de bien poser les personnages, les intrigues et les liens qui se tissent entre les destinées des différents protagonistes. Cela s'accélère un peu sur la fin et se termine sur un cliffhanger très intéressant qui amène à se poser pas mal de questions, que je ne poserai pas ici sous peine de divulgâcher l'ensemble de la première saison. En tout cas, la voie sur laquelle la série s'engage me semble ambitieuse scénaristiquement parlant, et j'espère que la qualité de la narration suivra car ce genre de thèmes nécessite une rigueur et une maîtrise du récit sans faille pour tenir sur la longueur et ne pas perdre le spectateur. Rendez-vous en seconde saison pour confirmer ces bons débuts.

Peaky Blinders saison 6 : Toutes les bonnes choses ont une fin, même la géniale série Peaky Blinders qui voit sa conclusion avec cette sixième saison. les premiers épisodes annoncent une fin apocalyptique, et j'ai été plutôt surpris par la toute fin, qui ne va pas là où je m'attendais à ce qu'elle aille. Ce qui est une bonne chose sur le plan de l'originalité et de l'imprévisibilité, mais qui me déçoit un poil sur le plan de l'intensité dramatique. Mais cela reste un avis très personnel et n'ôte rien à la qualité intrinsèque de cette série qui se sera maintenue du début à la fin à un très haut niveau. Encore une fois, le travail de reconstitution est exceptionnel, l'interprétation au diapason et l'écriture très serrée est toujours au rendrez-vous. C'est un peu triste de se dire qu'une si bonne série soit finie, mais elle ne méritait pas de se perdre en interminables extrapolations, aussi faut-il se convaincre que c'est un mal pour un bien !

The Gilded Age saison 1 : D'un abord austère, cette série ne passionne pas d'entrée de jeu mais parvient toutefois à se révéler très intéressante sur la durée. Beaucoup de personnages, autant d'enjeux et d'intrigues à installer, un environnement peu familier (le New-York de la haute société à la fin du XIXème siècle) : il faut un certain temps d'adaptation avant de bien cerner l'histoire et d'en appréhender les tenants et aboutissants. Mais une fois l'essentiel présenté, la série se met sur des rails qui lui permettent d'être très agréable à suivre. Pour ce qui me concerne, je ne résiste de fait pas à jeter un oeil au minimum curieux sur toute oeuvre qui met en vedette la sublime Carrie Coon, devenue une de mes actrices préférées depuis The Leftovers. Ici encore, elle éclabousse l'écran de son talent et de sa présence. Le casting d'une manière plus générale est d'ailleurs l'un des points forts de cette première saison, habile mélange de têtes connues et d'autres moins célèbres mais qui ne sauraient tarder à le devenir. Mon conseil pour aborder The Gilded Age : accrochez-vous au départ, sur les deux premiers épisodes, et vous serez récompensés par la suite. Pour ma part je suis conquis.

Last Man Down : Oh My God ! Ça faisait bien longtemps que je n'étais pas tombé sur un tel nanar qui coche à peu près toutes les cases du ratage absolu. Un scénario indigent qui surfe (très mal) sur l'idée de pandémie, de population dévastée par un virus et de survivalisme, des personnages plus caricaturaux que jamais, des interprètes aux mono-expressions faciales et au jeu terrrrriblement mauvais, des dialogues faussement profonds qui se veulent philosophiques mais qui déclenchent fous rires sur fous rires, un doublage français qui n'arrange rien bien au contraire, et le comble pour ce genre de film : des scènes d'action ratées, ennuyeuses, laborieuses, mal montées... Bref, ce qu'on appelle de la pure daube de compétition m'sieurs-dames ! Les scènes dramatiques sont drôles, les scènes d'action sont drôles, les scènes de présentation des personnages sont drôles, sans qu'aucune d'entre elles ne cherchent à l'être. À ce niveau de ratage, c'est du grand art. Pour les connaisseurs : je le range sans hésiter aux côtés du Cyborg avec Van Damme (1989 quand même), à ceci près qu'à cette époque j'avais 14 ans et un stock encore considérable d'indulgence (et de naïveté, et de bêtise), ce qui n'est plus du tout le cas 33 ans plus tard...

Reacher saison 1 : Le premier Jack Reacher au cinéma, avec Tom Cruise en tête d'affiche m'avait agréablement surpris, et beaucoup plu au final. J'avais cependant déjà lu que Lee Child, l'auteur de la série de romans dont Jack Reacher est le héros, regrettait amèrement le choix de Cruise pour incarner son héros fétiche, tant il était physiquement éloigné de ce que son personnage de papier représentait. Et après avoir vu la première saison de la série qui vient d'être adaptée des romans, (et plus précisément du tout premier roman de la série, intitulé Killing Floor, ou Du fond de l'abîme en VF) comme je le comprends !! Car dans cette nouvelle incarnation à l'écran, exit le minuscule Cruise et welcome Alan Ritchson dans le rôle titre, et permettez-moi de vous dire, qu'il envoie du lourd le gaillard, dans tous les sens du terme. J'ai tenté cette série sans trop y croire, c'est peut-être pourquoi j'ai été à ce point étonné de ce que j'y ai vu : c'est fort, c'est brut, c'est dur, c'est efficace. À l'image du héros. J'ai à vrai dire trouvé cette série complètement (ou presque) à contre courant de ce qui se fait actuellement, de l'air du temps, de la petite musique lancinante qui parcourt la grande majorité des séries (et films) actuellement produites et mises en avant. Et ça m'a vachement plu, ce vent d'air frais, de virilité positive (si si je vous assure : ça existe, ne croyez pas le discours habituel à ce sujet), de retour à des valeurs sûres de la fiction d'action, et tant pis si c'est mâtiné d'une fine (?) couche de frime pour enrober le tout (en même temps, si le personnage de Jack Reacher ne peut pas se permettre un poil de frime, qui le pourrait ??). Très bonne surprise donc que cette première saison de Reacher, je serai de la suite, assurément !

Killing Eve saison 3 : Première fois que je ressens un peu de lassitude sur cette série. Le jeu du chat et de la souris ça va un temps, mais à force ça fait un peu la sensation de tourner en rond. Villanelle reste un personnage fascinant, et les meilleurs épisodes de cette saison sont ceux qui lui sont consacrés (je pense à son retour dans sa famille en particulier). En revanche, le personnage de Eve commence à me fatiguer un peu avec ses atermoiements et ses pleurnicheries incessantes... Les seconds rôles tirent habilement leur épingle du jeu également et finalement si la série continue à m'intéresser c'est pour tout sauf ce qui concerne le personnage qui donne son titre à la série ! Ce qui est tout de même significatif de quelque chose me semble-t-il. Peut-être faudrait-il songer à apporter une conclusion bientôt ?

Cuisine et Dépendances : Je me suis rendu compte il y a peu de temps que dans mon esprit je confondais régulièrement Cuisine et Dépendances avec Un Air de Famille, si bien qu'ayant vu le second je n'avais jamais vu le premier ! Voilà qui est donc corrigé. De ce film que retenir ? D'abord une brochette de comédiens français de premier ordre, au rang desquels le regretté Jean-Pierre Bacri figure en tête. Ensuite une belle mécanique narrative, qu'on sent découler en ligne droite de l'origine théâtrale du récit. Et puis cette science du dialogue, avec des réparties bien senties, des punchlines percutantes, des running gags souvent subtils, mais qui verraient leur impact moindre si tout cela n'était pas porté par des interprètes excellents. Ça peut parfois flirter avec le "surjoué" mais dès lors qu'on se replace dans un contexte de pièce de théâtre on en est moins frappé. En tout cas les caractères très marqués et un peu caricaturaux dépeignent quand même assez bien tous les petits travers humains du quotidien, impossible de les rater, impossible de ne pas s'identifier, même de loin, dans l'un ou l'autre de temps en temps. Je dirais que finalement ce film a les qualités de ses défauts, son côté théâtral renforce la narrativité et les dialogues mais apporte aussi son lot de limitations qu'on n'a pas l'habitude de voir dans un film. Content quoiqu'il en soit d'avoir comblé, même tardivement, cette lacune de ma culture cinématographique.

Vikings Valhalla saison 1 : Série plus ou moins spin-off de Vikings, l'histoire prend place une centaine d'années après la première. On y croise de nouveaux personnages dont un certain nombre sont tirés des récits historiques nordiques et ont bel et bien existé. Comme pour la série-mère, quelques libertés chronologiques et scénaristiques ont été prises pour que tous ces personnages se croisent, mais c'est relativement compréhensible et acceptable si on veut que le récit ne se dilue pas trop. En revanche, de très grosses libertés sont prises sur d'autres plans, et le fait que la franchise ait été reprise par Netflix n'y est à mon avis pas étrangère, car elles sont beaucoup plus marquées idéologiquement que narrativement ou historiquement. À ce titre, la différence avec Vikings produit par la chaîne History, malgré ses plus modestes moyens, est notable et flagrante. Par exemple, le Jarl de Kattegat est à présent une femme noire. Et la cité est défendue par une armée d'élite de femmes. Sans vouloir jouer au prof d'Histoire que je suis loin d'être, on nage un peu dans le n'importe quoi là. En revanche, contrairement à la précédente série, il n'est plus fait mention de l'esclavage dans la société viking, qui était pourtant bel et bien d'usage. L'une des qualités principales de Vikings était justement de montrer des aspects de la vie courante de cette époque chez les vikings, quitte à casser des idées reçues (par exemple : la place des femmes guerrières, la relative liberté sexuelle). Dans cette nouvelle série en revanche, on ne peut plus se fier à ce qu'on voit : est-ce une réalité historique ou les reliefs d'une idéologie très actuelle qu'on voit à l'écran ? Ça a un avantage remarquez : ça oblige à chercher et à se renseigner sur la réalité historique, et donc à se cultiver, ce qui est toujours une bonne chose. Mais c'est un peu décevant je trouve. Pour le reste : je suis plutôt convaincu par le casting et l'interprétation, tout comme par l'aspect visuel très léché, on voit que Netflix y a mis les moyens. Le rythme est soutenu, la narration agréable, les intrigues et sous-intrigues intéressantes, j'ai tout particulièrement été intéressé par l'un des aspects abordés dans la série : la rivalité entre la religion nordique et le christianisme qui gagne de plus en plus de terrain auprès des vikings eux-mêmes. Cet aspect est plutôt bien traité à mon avis. En tout cas, la nouvelle série donne envie d'en savoir plus et de connaître le destin de ses héros, ce qui ne devrait pas tarder avec une deuxième saison déjà en projet. Et j'en serai !

Peacemaker saison 1 : J'avoue que je n'étais pas d'emblée convaincu. Les séries de super-héros DC, j'en ai surtout l'image de trucs proprets et un peu limités destinés aux ados, du type Arrow, Flash ou Supergirl. Et puis je n'ai pas encore vu le second film Suicide Squad dont cette série est un spin-off direct (d'ailleurs le tout premier épisode commence par un "Previously in Suicide Squad" qui m'a certainement un poil spoilé le film !). Mais la bonne réputation qui précède la série, le nom de John Cena au générique et surtout l'estampillage HBO Max ont suscité ma curiosité et je m'y suis lancé. Et grand bien m'a pris ! Que ce soit la scène de chorégraphie du générique, Aiglounet, ce débilos de Vigilante, ce vieux débris de Robert Patrick ou ce doux-dingue de Peacemaker, tout m'a plu dans cette série. Je me suis marré du début à la fin, mes craintes quant au public cible ont été très (très !) vite écartés (le ton, les dialogues, l'humour, et quelques scènes assez cash font de cette série quelque chose à ne pas regarder avec vos jeunes enfants !!), et bien qu'étant pas très fan de l'univers DC Comics, et donc moins familier des personnages que je ne peux l'être avec ceux issus de l'univers Marvel, j'ai adoré cette série de A à Z et j'étais plongé dedans intégralement. J'en suis devenu immédiatement fan. Excellente surprise, poilade assurée, gros kiff. Merci James Gunn et vivement la suite.

OVNI(s) saison 2 : Gros plaisir que de retrouver nos hurluberlus du GEPAN dans cette seconde saison ! Tout ce qui avait fait la recette gagnante de la première saison est toujours bien présent, mais en rajoutant à l'intrigue une véritable avancée dans la percée du mystère qui plane tout au long de la saison précédente, une dose supplémentaire de rires et de délires, et quelques personnages supplémentaires qui viennent agrandir la galerie de zozos pourtant déjà bien colorée en gugusses en tous genres. Chouette par exemple de voir participer Jonathan Lambert ou Alice Taglioni. La partie "reconstitution" de la fin des années 1970 / début des années 1980 reste un must absolu et l'un des gros "atouts charme" de la série (pour ce qui me concerne en tout cas). Plus encore que dans la première saison, j'ai trouvé dans cette seconde partie un aspect visuel inexplicable de bande-dessinée portée à l'écran, tout particulièrement pour ce qui est des personnages que j'ai l'impression de voir sortir d'un album de Franquin ou d'Uderzo. Melvil Poupaud et Michel Vuillermoz sont à ce titre exceptionnels de charisme, de drôlerie et de loufoquerie, ils m'ont fait mourir de rire par leurs mimiques, leur fraîcheur, leur sincérité et leur originalité. Et cerise sur le gâteau, alors qu'on croit que tout est enfin résolu, la fin de saison rebondit sur une nouvelle surprise que je n'avais pas du tout vue venir alors que la narration avait bel et bien semé ici et là des indices avant-coureurs. Bref j'adore cette série, et j'attends avec impatience la suite !

1883 saison 1 : Quelle belle surprise que cette série sortie de nulle part ! On suit dans 1883 le périple de pionniers bien décidés à tracer la route au départ du Texas en direction de la terre promise : l'Oregon. On plonge avec eux au plus près de ce qu'ont pu être les conditions de vie et de voyage à cette époque-là. C'est très dur et sans concession, mais ce faisant, certainement plus réaliste et plausible que de nombreux westerns. Pour le soin porté à l'image et au réalisme visuel, cela m'a fait penser à Deadwood, certainement la série incontournable dans ce genre précis. Ce qui dans ma bouche, est un vrai gros compliment ! Le scénario ne ménage pas les personnages, il n'y a ni justice ni morale dans les aventures que vivent ces pionniers, et c'est diablement intéressant comme parti pris. Mais surtout, c'est le casting qui est plus que mémorable et qui apporte la pierre finale à ce très réussi projet qu'est 1883. Il y a Sam Elliott qui promène ses 77 ans à dos de canasson comme si de rien n'était et qui apporte tout son charisme et sa rudesse naturelle à la série. Il y a aussi Tim McGraw qui pour moi était jusqu'alors un parfait inconnu et qui lui aussi possède un charisme incroyable et dégage une impression de force et de sûreté inouïe. J'ai reconnue avec plaisir Faith Hill également, la chanteuse de country-folk étant ici plus qu'à son aise, j'ai envie de dire, quasiment dans son environnement naturel. La jeune chanteuse que j'ai connue au tournant de l'année 2000 est devenue une femme mûre qui en impose, et son talent de comédienne m'a ici autant surpris que convaincu. Amusant d'ailleurs de savoir qu'à l'écran comme à la ville, McGraw et Hill sont un vieux couple. Mais surtout, surtout, il y a la jeune Isabel May qui bouffe littéralement l'écran à chaque fois qu'elle apparaît dans un plan. Elsa est le personnage principal indiscutable de cette série, et non seulement le personnage est très bien écrit (on est bien d'accord que c'est avec les codes d'aujourd'hui, qui renvoient à l'idée de femmes forte et indépendante qui s'affirme envers et contre les préjugés et les traditions patriarcales, ce qui remis dans son contexte n'est que très peu plausible historiquement, mais suffisamment bien écrit, joué et mis en scène pour qu'on puisse y croire) mais il est avant toute chose merveilleusement interprété. Isabel May irradie l'écran, elle est lumineuse du début à la fin, d'une sincérité et d'un charme naturel incroyable, on ne doute pas un seul instant de la véracité pourtant presque anachronique de son personnage. Cette actrice est la révélation de l'année selon moi. Un dernier mot encore sur la fin, qui en est une vraie à n'en pas douter car je ne pense pas qu'une seconde saison soit prévue. Inattendue, elle aussi sans concession, elle a le mérite d'aller au bout des choses, au bout des idées. Excellente série que ce 1883.

Start Up saison 3 : Troisième et pour l'instant dernière saison de la série, il se murmure cependant qu'une reprise pourrait avoir lieu prochainement avec une quatrième saison. Ce serait à mon avis tout à fait appréciable, car je l'avoue volontiers, cette fin proposée ne me va pas du tout. En vérité je ne vois pas en quoi cette conclusion ouverte en points de suspension peut s'avérer pertinente et satisfaisante pour qui a suivi les aventures et mésaventures de ces héros hors du commun depuis le début. Pourtant la dramaturgie monte bien durant toute cette troisième saison et fait réellement évoluer les relations entre tous les personnages d'une manière assez intéressante. L'apport de Mira Sorvino dans un rôle énigmatique et inquiétant est réussi, le personnage de Ron Perlman mériterait selon moi d'être un poil plus développé, et celui qui tient le haut du pavé reste à mon avis Edi Gathegi qui parvient aussi bien à paraître convaincant en tant que good guy que de bad guy, ce qui mérite déjà largement d'être souligné. Martin Freeman quant à lui ne fait plus partie du casting, et les personnages de Nick et d'Izzy sont plus en demi-teinte que dans les 2 précédentes saisons, l'évolution psychologique de ces personnages étant selon moi trop radicale et en rupture avec ce qu'on a vu d'eux auparavant. Sinon petit coup de cœur au passage de ma part pour l'interprète de Mara, Addison Timlin. Bref j'ai apprécié toute cette saison encore plus torturée que d'habitude, il n'y a que la fin qui m'ait laissé un goût d'inachevé et c'est dommage. En espérant donc voir un jour une suite...

Space Force saison 2 : Il faut prendre Space Force comme une petite série récréative, amusante et pas prise de tête, car c'est très exactement à mon sens ce qu'elle est. Cette seconde saison poursuit dans la lignée de la première, en gardant ce qui marche le mieux et maintenant qu'on est familier des personnages, les intrigues de chacun d'entre eux s'étoffe sympathiquement. Bien entendu, le fer de lance reste l'incontournable Steve Carell qui assure le spectacle comme personne. En ceci il est très efficacement secondé par John Malkovich qui se pose tantôt en partenaire tantôt en adversaire au personnage du général fantasque. L'humour fonctionne plutôt bien, il y a cette patte associée à l'énergie communicative de Steve Carell qu'on reconnaît quoi qu'il fasse. Le format court sied parfaitement à la série, et lui permet de maintenir un rythme agréable sans pour autant verser dans l'overdose. Et puis Carell a ceci de particulier en lui qui fonctionne toujours bien : il sait mixer son côté burlesque et franchement comique avec des moments où il parvient remarquablement bien à faire passer de l'émotion sincère (je pense pour cette saison à la scène de dialogue père-fille dans la voiture) avant inévitablement de rebasculer dans le loufoque, et ce mélange est irrésistible. Bref, c'est un réel plaisir que de passer un peu de temps en compagnie de cette Space Force rafraîchissante !

Spider-Man : No Way Home : Voilà déjà le troisième volet de la troisième version de Spider-Man au cinéma depuis le premier film de Sam Raimi en 2002 (argghhh 20 ans !). Il reprend là où le précédent s'était arrêté, à savoir sur la révélation de l'identité civile de Spider-Man. Avec le Docteur Strange en guest star, No Way Home se lance dans ce qui a fait le succès du film animé Spider-Man New Generation et qui s'est très largement développé depuis plusieurs années chez Marvel en version papier : les univers parallèles. Et, bien que je nourrissais certaines craintes à cet égard, j'ai trouvé cela vraiment très réussi. J'avais peur que cela paraisse surfait, artificiel, pas crédible, alors qu'au final j'ai marché à fond dans la combine. J'ai même pris un énorme plaisir à voir (warning : spoiler en approche imminente, si vous ne voulez vraiment rien savoir du film avant de l'avoir vu stoppez ici de suite !!!) se côtoyer Tom Holland, Andrew Garfield et Tobey Maguire dans les costumes spécifiques de leurs versions distinctives du Tisseur au sein d'un seul et unique film. Avec le retour également des super-vilains de chaque film (et quelle joie de retrouver le meilleur d'entre tous, toutes périodes confondus, j'ai nommé le Docteur Octopus !!)(d'ailleurs je ne sais pas ce qu'ils lui ont fait au père Molina, mais il a l'air plus jeune aujourd'hui que dans le film de 2004 !!). J'ai eu le temps du film l'impression de me retrouver dans une version live d'un épisode des sagas Spider-Verse et Spider-Geddon que j'avais beaucoup apprécié en comics. Attention cependant, le film n'est pas parfait pour autant, je lui ai même trouvé quelques longueurs, chose que je n'avais pas ressentie lors des deux précédents opus. Mais du point de vue originalité et coup de poker avec l'idée (et la gageure) de réunir une grosse majorité des castings des 3 versions différentes, c'est un coup de maître. J'ai marché à fond dans le concept, pour tout dire j'en suis sorti ravi de ce film. Et mes gamins aussi, que demander de plus ?

Riders of Justice : Voilà un film qui m'a autant étonné que plu. Étonné par le mélange de genres inattendu : un gros bourrin taciturne et qui tue sans vergogne s'associe à un trio de geeks complètement foutraques pour rendre la justice. Évidemment le gros dur c'est Mads Mikkelsen, impérial dans son rôle. Les trois siphonnés du bocal sont d'illustres inconnus mais croyez-moi vous les reconnaîtrez tout de suite : ils ont le physique de l'emploi ! Sur le fond j'ai vraiment apprécié le concept, plutôt casse-gueule faut bien le dire, et qui pourtant a parfaitement fonctionné (sur moi en tout cas). Le jusqu'auboutisme cash du tueur d'un côté, les délires gentiment ravagés des geeks de l'autre. Ça aurait pu vite et facilement basculer dans le grand-guignol insupportable et en fait non, ça reste parfaitement cohérent et contre toute attente, ça a de la tenue du début à la fin. Et aucun des deux côtés n'édulcore l'autre, ce qui est notable. La partie hard est bien hard, la partie drôle est vraiment drôle. Certainement que la distribution de ce film danois y est pour beaucoup. En dehors de Mikkelsen aucune tête connue, ce qui permet certainement mieux de les accepter tels quels et ainsi d'entrer sans effort dans le film. Cerise sur le gâteau : un petit twist final vient tout remettre en cause et j'avoue que je ne l'avais pas vu venir, j'ai trouvé ça très réussi. Petit film qui est passé plus ou moins inaperçu, je vous invite à ne surtout pas le laisser passer sans y jeter un oeil, vous pourriez en être aussi positivement surpris que moi.

BAC Nord : Il paraît que ce film a défrayé la chronique, fait polémique. Parce qu'il retrace des faits réels relativement récents, du moins en présente-t-il une version, et qu'il symbolise la collision frontale entre plusieurs idéologies qui scindent la société française en deux, si l'on en croit les journaux et les chaînes d'infos en continu. Les "pro" et les "anti" flics par exemple. Les anti-fa, les anti-racistes et ceux qui appellent à la loi et à l'ordre par exemple encore. De manière générale et pour résumer : les thèmes qu'aborde ce film sont souvent ceux qui font débat entre idéologues de tous poils qui justement, préfèrent raisonner selon leurs idéologies qu'en se basant sur des faits réels et avérés. Et pourtant je ne crois pas que le film soit justement aveuglé dans un sens ou un autre par une idéologie. Il montre des choses dures, incontestablement difficiles à regarder et à accepter, mais non moins réelles pour autant. Le film est beaucoup plus nuancé sur le plan des idées que ce que j'ai bien pu en entendre à droite et à gauche avant de le voir. Et c'est tant mieux d'ailleurs. Sur un plan plus formel, le moins que je puisse en dire c'est que je l'ai trouvé très efficace, très réaliste, très brut de décoffrage sans pour autant sembler sensationnaliste ou volontairement exagéré. Il m'a donné l'impression d'être honnête dans ce qu'il raconte et dans la façon dont il le fait. Les scènes d'action et de suspense sont vraiment bien maîtrisées, on est dedans sans se poser de questions, preuve que ça fonctionne parfaitement. Les personnages quant à eux ont tous du fond et l'interprétation est au top. Si Gilles Lellouche et François Civil ne déméritent pas, c'est bel et bien Karim Leklou qui remporte mon coup de cœur sur ce film, grâce à son jeu parfaitement juste, profondément touchant. Un film qui ne méritait pas autant de polémique mais plus de commentaires sur ses qualités cinématographiques si vous voulez mon avis. En tout cas, définitivement à voir.

Light of my Life : Tous ceux qui ont vu La Route y comparerons certainement Light of my Life. Le contexte est semblable bien que visuellement moins apocalyptique : un père et son enfant voyagent à pied avec leurs sacs à dos, à travers ce qui reste des États-Unis après une pandémie qui a massivement tué les femmes. Ces dernières sont devenues des exceptions et sont considérées comme des denrées très rares... ce qui commence à poser problème maintenant que l'enfant grandit et qu'il devient de plus en plus difficile de faire passer la jeune fille pour un garçon... la survie se complique d'autant ! Bien que d'apparence moins pessimiste que La Route, on arrive en fin du film avec la même émotion, le même sentiment de désespoir profond, d'inéluctabilité de l'existence. Il y a à la fois de la pureté, de la poésie même qui se dégagent de ce film, en même temps que de la noirceur et du réalisme plombant. C'est assez déroutant ce mélange. Et donc évidemment cela ne laisse pas de marbre, en tout cas pas moi. Ce n'est cependant pas un film "facile" à voir, il faut le savoir avant de s'y embarquer. Il montre le meilleur comme le pire de l'humanité, et pas toujours là où on le pense. Ce film fait réfléchir, non seulement sur l'évolution du monde et les éventualités qui pourraient mener à un effondrement plus ou moins grand de notre société telle que nous la connaissons, mais aussi sur un plan plus personnel, plus individuel, sur ce que nous sommes, sur qui nous sommes. Un film dur, sans concession, mais très intéressant à regarder si on en a le courage.

Adieu les Cons : Se plonger dans un film d'Albert Dupontel, c'est à chaque fois comme des retrouvailles avec une famille dysfonctionnelle emplie de gens attachants mais un poil bizarres. Des inadaptés sociaux, des personnes qui sont à la marge, intellectuellement, émotionnellement, socialement... Des gens un peu loufoques, un peu étranges, dont la pureté du raisonnement et des sentiments confine parfois aux limites de l'autisme et les place au ban de la société, malgré souvent tous les efforts. C'est depuis Bernie, il y a plus de 25 ans déjà, une constante dans le cinéma de Dupontel. Quand il écrit ses histoires, il ne peut pas s'empêcher d'y mettre en scène des personnages aux contours très nets qui les distinguent inévitablement des autres. Et qui font aussi tout leur charme soit dit en passant. C'est encore une fois le cas ici, avec Jean-Baptiste et Suze, des personnages d'apparence banals, voire insignifiants, mais qui au final s'avèrent de véritables grains de sable dans les rouages d'une société corsetée. Ce sont des incompris, mais eux se comprennent, et c'est bien là tout l'essentiel. S'en suit une histoire, comme toujours avec Dupontel, complètement baroque et déjantée mais jamais insensée, au contraire, toujours pleine de sens. À noter absolument, outre les performances remarquables de Dupontel (qui nous y a habitués) et de Virgine Effira (que j'ai appris a apprécier de plus en plus film après film), le second rôle savoureux tenu par un autre fidèle du cinéaste, Nicolas Marié, qui cette fois prend les traits d'un aveugle flicophobe inoubliable. Coup de coeur également pour Jackie Berroyer dans un petit rôle tout en drôlerie mélancolique et en tendresse pure. Un très beau film, radical, drôle, intelligent, utile. À voir bien évidemment !

Old : M. Night Shyamalan a à nouveau le vent en poupe, aussi le retrouve-t-on plus régulièrement au cinéma. On ne peut pas dire qu'il ait retrouvé son statut de quasi-génie de la caméra tel qu'il l'avait après Le Sixième Sens ou Incassable, mais mine de rien il s'est refait une petite santé ces dernières années avec des projets plus modestes mais plus aboutis. Avec Old on repart donc dans ce qu'il sait faire : idée minimaliste mais intrigante, pas de grosse star à l'écran, un scénario assez bien ficelé et une histoire qui semble inéluctable dans son déroulement, et enfin un petit rebondissement final que je peine à qualifier de véritable twist (le réalisateur en a pourtant fait sa marque de fabrique). Sans être absolument passionnante, l'histoire que Shyamalan nous propose reste très attractive et on a bien entendu envie de savoir comment tout cela se termine dès lors qu'on a commencé à regarder. Rien de révolutionnaire donc pour un scénariste-réalisateur de cette trempe (et avec ses antécédents) mais rien d'honteux non plus. Juste un film "moyen +" qui tire habilement son épingle du jeu sans pour autant laisser un souvenir impérissable.

Adieu Paris : Ahlala, que dire d'un tel film ? C'est un pur bonbon pour ceux qui aiment les comédiens généreux, la répartie, la tchatche, le jeu débridé, les dialogues enflammés, les bons mots, la science du discours au-delà de la pertinence de la pensée... Bref ça fait un plaisir immense à ceux qui aiment quand ça joue à fond, quand ça déclame, quand ça s'écoute parler, quand ça évoque comme dirait Léodagan de Kaamelott. Ça risque de moins plaire, soyons honnêtes, à ceux qui privilégie l'histoire, le scénario, le sens profond, ceux qui aiment qu'une histoire ait un début, un milieu et une fin, une morale, une ossature clairement définie. Parce que ce film est foutraque, c'est avant tout une suite de scènes où les acteurs (et le réalisateur) se font très visiblement plaisir à jouer, où ils se font un malin plaisir à brouiller les pistes entre les personnages qu'ils interprètent et leurs véritables personnalités. Ça s'apostrophe, ça s'invective, ça se moque, ça s'accroche, ça s'envoie des vacheries mais aussi des mots d'amour et d'amitié, ça se cache pudiquement autant que ça se dévoile parcimonieusement, ça en dit long mais en creux sur les gens, les postures, l'être et le paraître, la sincérité et l'image qu'on a de soi, celle qu'on cherche à donner aux autres également. Ce film n'est ni bon ni mauvais, tout dépend d'où vous le regardez. Du point de vue des comédiens, ce n'est ni plus ni moins qu'un feu d'artifice. Du point de vue d'un spectateur lambda, c'est parfois nombriliste, souvent démonstratif, un peu vain également. Bref vous l'aurez compris, ça clive pas mal comme film, vous êtes prévenu. Moi j'ai beaucoup aimé cette débauche de comédiens surdoués. Et j'ai aussi beaucoup regretté que n'y soit pas ajoutée une histoire plus développée. Mais ce n'est pas grave, je prends tel quel malgré tout.

Polar : Film Netflix plutôt surprenant dans sa forme. L'histoire du vieux tueur à gages devenu gênant que sa propre organisation tente d'éliminer est presque un cliché, ce qui sort ce film du lot c'est justement le traitement qui est fait de ce scénario somme toute basique. Et c'est tout particulièrement par les personnages que ce film détonne et surprend. Hauts en couleurs, déjantés pour la plupart, caricaturaux mais dans le bon sens du terme, ils apportent tous leur touche de fantaisie à une histoire qui resterait trop plate sinon. Le petit twist de fin est également bien venu, et j'avoue ne pas l'avoir vu venir trop tôt, ça aussi c'est plutôt bon signe. Alors on est clairement dans de l'outrance à tendance rigolote et il faut absolument regarder ce film d'un œil amusé et ouvert plutôt que critique et trop sérieux. Si on accepte le principe de base, on passe devant ce film un très bon moment d'action et de délires en tous genres. Extravagant certes, mais avec une pointe de classe quand même, le film sait quand s'arrêter juste avant que ça ne bascule dans un too much trop indécent. Efficace quoi. Bref, moi ça m'a bien plu à l'arrivée.

Arctic Circle saison 1 : Série policière finlandaise qui joue la carte locale à fond. Si vous aimez le grand Nord, les plaines enneigées à perte de vue, les motos-neige comme moyen de locomotion et que vous ne sortez jamais sans votre sous-pull Damart par dessous votre pull en laine et votre grosse doudoune, cette série est faite pour vous. Si au contraire un décor entièrement immaculé a tendance à vous stresser et que le grand air par -15°C vous donne des envies de suicide, passez votre chemin. L'aspect polar est ici doublé par une enquête sur un virus exotique qui donne des résultats peu ragoûtants, ce qui n'est pas sans surfer sur une ambiance anxiogène qu'on a connu il n'y a pas très longtemps. La comparaison avec la crise sanitaire du Covid-19 s'arrête toutefois là. Plutôt réussi en fin de compte, la série a trouvé son ton propre et une identité à part, ce qui est toujours une bonne chose en soi. Après, certains scènes peuvent dérouter ou sembler décalées, mais l'ensemble reste cohérent et permet d'ignorer ces quelques défauts minimes. Point fort de la série : l'interprétation, on découvre ainsi de chouettes comédiens inconnus sous nos latitudes et qui mérite le coup d’œil. À suivre pour savoir si la seconde saison confirme la bonne qualité générale de cette série.

Frank of Ireland saison 1 : Petite série passée sous les radars (mais pas les miens !), Frank of Ireland se regarde très vite et plutôt agréablement. L'humour irlandais est comme son accent : rugueux et pas toujours compréhensible du premier coup. La série est à cette image. Les personnages sont pour le moins malmenés, et ça gratte pas mal en même temps que ça fait pouffer. Vous savez quand l'envie de se marrer est toujours un peu entravé par un sentiment de gêne ? Ben Frank of Ireland c'est ça tout du long. Du coup c'est plutôt bienvenu que la série soit courte et les épisodes pas trop longs. Parce que plus ce serait trop à mon humble avis. Là on a la juste dose, celle qui permet d'en profiter tout en évitant l'overdose fatale. Alors sur le fond c'est très simple, on a Frank, trentenaire débonnaire qui vit chez sa mère et dont les ambitions n'ont d'égales que la fainéantise, aussi bien sur le plan professionnel que sentimental. Persuadé d'être un musicien de génie, il comprend mal que cet état de fait ne soit pas reconnu par le reste du monde. Persuadé également d'être irrésistible, il comprend mal que sa vie sexuelle et amoureuse tourne en rond. Il vit aux crochets de sa mère qui ne se gêne du reste pas pour le lui rappeler régulièrement, son meilleur pote est aussi son souffre-douleur, et son plan cul régulier vient de tomber amoureuse d'un médecin. Bref, c'est la dèche en Irlande, et Frank vous convie à ses mésaventures... ça ne casse pas trois pattes à un canard, mais si on n'est pas trop exigeant on peut accepter l'invitation. L'Irlande, ça dépayse.

Dexter : New Blood : La série Dexter fut en son temps une petite révolution et un gros succès d'audience autant que d'estime. Avec le temps, certes, elle avait baissé en qualité, mais restait intéressante à suivre. Ses dernières saisons furent cependant un ratage total, la conclusion en particulier était un foutage de gueule éhonté, et je me souviens parfaitement bien avoir pesté devant mon téléviseur quand j'ai vu le piètre final qui avait été réservé aux boucher de Bay Harbor. Voici donc 8 ans plus tard que Dexter revient pour une mini-série conclusive. Échaudé par la précédente fin, j'avoue que je n'attendais rien de spécialement bien de cette suite tardive. Et il faut bien le dire, aux premiers abords ça sent quand même un peu le réchauffé. Le père Michael C. Hall s'est un peu empâté, tout comme son personnage qui n'a plus la rigueur de la série d'origine. Mais au fur et à mesure que les épisodes passent on retrouve des détails qui avaient fait le sel et l'originalité du psychopathe vengeur de Miami. Et puis il y a ce vieux brigand de Clancy Brown qui vient traîner ses guêtres et sa dégaine d'ours mal léché, ce qui ne peut pas faire de mal non plus. La vraie (bonne) surprise vient de la toute fin, en rupture assez nette (mais en gardant une cohérence et une logique narrative, ce qui est primordial) avec ce qu'on connaît de Dexter et aux habitudes qu'on a de le voir toujours se sortir des pires ennuis par son intellect supérieur. Le dernier épisode est à ce titre la meilleure chose qui soit arrivé au personnage de Dexter depuis bien longtemps. Une remise en question profonde, un retour aux bases pour déboucher sur une réelle évolution du héros / tueur en série. La fin proposée s'avère surprenante mais quand on y pense, plutôt intelligente. Et surtout, il s'agit enfin d'une fin digne de ce nom pour un personnage qui le méritait vraiment. Je dirais donc que cette mini-série conclusive, si elle n'est pas dénuée de défauts, se montre toutefois satisfaisante.

Hawkeye saison 1 : Marvel continue son petit bonhomme de chemin avec cette nouvelle série qui vient faire le lien entre certains de ses films (en l'occurrence ici, entre la franchise Avengers et le film Black Widow plus particulièrement) et de potentiels développements à venir. Avec cette série dédiée à Hawkeye, Marvel introduit un certain nombre de personnages secondaires de l'univers Marvel, des clins d'oeil qui font toujours plaisir à un passionné des comics comme moi. On a donc l'occasion de croiser ici la jeune Kate Bishop, la nouvelle Hawkeye au féminin de Marvel, mais aussi Écho la justicière trouble et muette initialement apparue dans les pages de Daredevil sous les crayon de David Mack et Joe Quesada au tournant des années 2000, ou encore Jacques Dusquesne alias le Swordsman (le Spadassin en VF) qui dans les comics a été le mentor de Clint Barton avant que celui-ci ne devienne un super-héros. Chouette de revoir aussi le Caïd sous les traits de Vincent d'Onofrio, personnage que je pensais relégué au placard après l'arrêt de la série Netflix consacrée à Daredevil. Cette courte série Hawkeye (6 épisodes seulement) m'a été fort sympathique donc, avec un rythme soutenu, une bonne balance entre scènes d'action et humour (la marque de fabrique des Studios Marvel à l'écran), un ancrage assumé et réussi dans l'univers Marvel, une intrigue simple mais bien menée. Même l'inévitable accent "progressif et inclusif" qui est à présent un passage obligé dans toute production Marvel / Disney,  a été amené intelligemment et sans que ça ne paraisse ni lourd ni artificiellement appuyé, avec la surdité dégénérescente de Clint et le double handicap de Maya Lopez alias Écho. Comme quoi quand ça a du sens et que c'est fait avec mesure, même les bons sentiments et la bienpensance passent bien ! Enfin, comme pour celles qui l'ont précédée, cette série Marvel marche aussi bien avec les adultes que les enfants, les miens en sont la preuve vivante. Chouette Série si vous aimez l'univers des super-héros Marvel.

The Naked Director saison 1 : J'ai déjà exprimé ici mes sentiments partagés envers les séries coréennes que j'ai pu expérimenter. Avec cette série japonaise cette fois-ci, c'est un peu différent. J'y ai retrouvé moins d'exagération dans le jeu des comédiens, mais une originalité toute aussi forte. L'histoire (vraie !) de ce réalisateur qui a révolutionné le monde du porno nippon dans les années 1980 est vraiment totalement inattendue, et clairement dépaysante ! Auusi bien sur le fond que sur la forme d'ailleurs. Elle ne sont plus si courantes ces séries qui ose parler mais surtout montrer du cul très frontalement et sans tabou. Tellement rares d'ailleurs que cette caractéristique en font presque un objet démodé, old school, à l'apparence presque naïve (mais l'apparence seulement). Subversive diraient certains. Alors que non, c'est juste que question sexe les japonais ("et ces gens là, malgré tous leurs défauts, ont compris beaucoup de choses" vient de s'écrier subrepticement le Benoît Poelvoorde de C'est arrivé près de chez vous dans mon esprit un peu malade) semblent en être restés à la base, au naturel, on pourrait presque dire au "classique" bien que cela puisse passer pour un gros mot aujourd'hui. Ce qui n'empêche en rien de parler de la place de la femme, de l'émancipation féminine. C'est selon moi la réussite de cette série : parler de sexualité (et en montrer) sans mettre en conflit hommes et femmes. Montrer du sexe, pas la guerre des sexes. Et c'est vachement rafraîchissant si vous voulez mon avis. Par sa tenue et son contenu cette série m'a surpris plus que passionné, mais j'en suivrai avec plaisir la seconde saison !

After Life saison 3 : After Life est vraiment devenue une de mes séries chouchou du moment ! C'est bien simple, il y en a très peu que j'attends avec autant d'impatience et que je regarde avec autant de plaisir à chaque saison ces derniers temps. Ricky Gervais a réussi à créer un univers à la fois drôle et dramatique, rempli de personnages tantôt déchirants de tristesse, tantôt débordant d'humour. Et attention, pas de demi-mesure : quand c'est triste ça vous arrache les larmes tant la détresse émotionnelle des personnages est puissante, mais quand c'est drôle ça va vous chercher là où ça gratte bien comme il faut, avec de l'humour noir, de l'humour vache, du rentre-dedans et du cash bien raide. Dans ces deux extrêmes des sentiments qu'After Life fait alterner avec brio, il vaut mieux pour vous être bien accroché parce que ça déménage, ça bouscule. La fin de cette troisième saison laisse penser qu'il s'agit d'une fin de série, ce qui serait cohérent avec l'état dans lequel on laisse Tony après ces ultimes épisodes. Un Tony qui semble arriver dans l'acceptation du deuil, dont la douleur reste entière mais qui a retrouvé une place dans le monde qui lui convient. Cette série déborde d'humanité dans tout ce que ce terme comporte : de vie, de mort, d'humour, de colères aussi, de tristesse, de désespoir, de petits plaisirs, de souvenirs, de remises en question, de tendresse, de renoncement, d'amour, d'amitié, de philosophie, de questionnements, de bon sens, de cruauté et de beauté... Ce que vous n'y trouverez pas en revanche, c'est de la bienpensance ou de la méchanceté, de la moraline ou du gnangnan. Cette série est une ode à la finesse, à l'intelligence, à la vie. À voir et revoir absolument et sans limite. Merci à Ricky Gervais de proposer une telle qualité sur nos petits écrans, ça devient rare des pépites de ce type. Ah et puis : bande son au top !

Ray Donovan - The Movie : Je n'émouvais de la fin réservée à la série qui avait été interrompue après sa septième saison sans cela ne fut prévu, ce qui avait donc laissé cette géniale série sans conclusion digne de ce nom. Cette injustice doublée d'une immense frustration vient donc d'être en partie corrigée, puisque ce film vient mettre un point final à la série un peu plus de deux ans après son arrêt inattendu. Bien sûr il faut faire en deux heures ce qui l'aurait été en une saison d'une dizaine d'épisodes, et ça se ressent un peu au final, mais c'est toujours largement mieux que rien. Alors forcément, il y a des personnages sacrifiés car ils n'auront que très peu de temps à l'écran (je pense à Darryl dont le destin est expédié vitesse grand V, mais aussi à Terry qu'on voit peu de temps, mais qui s'en sort pas mal avec une très belle scène de fin qui rend bien hommage au personnage de dur au cœur sensible qu'il a été tout du long), et d'autres un peu mieux servis (évidemment Ray lui-même, et d'une manière incontournable Mickey, qui aura été du début à la fin le personnage central de la série à mes yeux). Dans l'entre-deux il y a Bunchy et Bridget, bien présents pour ce final, mais un poil en retrait tout de même. C'est compréhensible pour Bunchy dont le story-arc était déjà moins passionnant lors de la dernière saison, mais c'est un peu dommage pour Bridget qui est un personnage clé de cette fin, et qui aurait mérité d'être plus mis en avant, et dont l'évolution psychologique aurait dû être plus approfondie, car elle passe d'un extrême à l'autre de manière trop rapide à mon goût (sans vouloir trop en dévoiler cependant ici...). La fin est toutefois plutôt réussie, un peu expédiée si on la rapporte au déroulement du reste de la série (ça paraît évident), mais surtout émotionnellement elle garde une belle puissance évocatrice, qui m'aura marqué (et qui aurait certainement été encore plus marquante au terme d'une saison complète) et à laquelle je ne m'attendais pas vraiment. Finalement, cette série aura été, sans jamais le dire vraiment, l'histoire d'un père qui aime son fils et d'un fils qui aime son père. Et en cela, j'ai été à la fois surpris par cette révélation qui apparaît à la toute fin, et ému par la totalité des non-dits et des blessures intimes qui auront fait l'ADN de ces personnages. Belle fin malgré tout.

Invasion saison 1 : Très perturbante cette série. Parce que très inégale. Le sujet : une invasion (vous vous en serez doutés !!) extraterrestre. Moi j'apprécie ce type d'histoire a priori. La forme : on adopte plusieurs points de vue en suivant une mère de famille américaine entrain de voir son couple partir en sucette, un GI en mission en Afghanistan, un gamin épileptique de Londres en sortie scolaire, et une technicienne de l'équivalent de la Nasa au Japon dont la compagne cachée s'apprête à décoller pour une mission sur l'ISS. L'idée d'un récit choral moi j'aime assez quand c'est bien fait. Donc sur le papier, ça a tout pour me plaire. Sauf qu'en termes d'invasion alien, il faut quasiment attendre les derniers épisodes pour correctement voir de quoi il retourne, et que sur la forme les petits problèmes conjugaux des uns, l'interminable errance en plein désert d'un autre, le harcèlement scolaire du gamin et l'histoire d'amour contrarié de la notre japonaise LGBT, ça prend tant de place et de temps à l'écran alors que ce n'est pas ça le coeur du récit (remember le titre nom de nom !), qu'on a largement le temps de s'ennuyer et d'attendre qu'il se passe vraiment quelque chose. Ah, je passe sous silence l'arnaque pure et simple du premier épisode qui met en avant un Sam Neil qui fait un petit tour et puis s'en va... Quel intérêt y avait-il à commencer à développer ce personnage, ça m'échappe. Il y a cet épisode hyper frustrant de l'attaque de la maison isolée dans la forêt : il fait nuit, on ne voit quasiment rien de tout l'épisode, ou alors c'est moi qui doit faire revoir mes lunettes (oui je porte des lunettes le soir devant mon écran de télé, sinon je galère trop avec les sous-titres)(on a l'âge de nos artères que voulez-vous...). Sur la fin l'histoire s'emballe un peu plus, mais ça n'est pas foufou non plus hein, on n'est pas chez Michael Bay calmez-vous. En fait, plus j'y repense et moins je trouve d'aspect positif à cette série. Donc une fois n'est pas coutume, je m'abstiendrai de vous donner un conseil à son sujet. D'ailleurs moi-même je vais encore m'accorder un temps de réflexion pour décider si je tenterai la saison 2 à sa sortie.

Benedetta : Paul Verhoeven. Nonnes lesbiennes. Virginie Effira. Normalement, ces quelques mots devraient suffire à éveiller la curiosité (et l'envie d'en voir plus) chez n'importe qui. Si. N'insistez pas je vous dis que si. Pas la peine de nier, je ne vous croirai pas. Je ne sais pas qui a eu l'idée de génie de donner ce scénario au hollandais fou, mais ce choix est d'une telle évidence qu'il semble couler de source. C'est toujours, toujours un plaisir de retrouver Verhoeven derrière une caméra, quel que soit le film qu'il met en scène ou l'histoire qu'il nous raconte, ce type a une signature unique, un ton à lui, une science de l'image sans équivalent. Après, une histoire de bonnes-sœurs lubriques et lesbiennes, c'est carrément casse-gueule tant ça peut paraître cliché dans le plus mauvais sens du terme. Mais avec Verhoeven, ça passe crème, on ne s'en rend même pas compte en fait. Et puis, Virginie Effira, ce n'est pas le premier nom qui me serrait venu à l'esprit pour un tel rôle, j'avoue. Je la classe plus volontiers dans la comédie, voire la comédie romantique a priori. Comme quoi, les a priori c'est de la merde. Elle est Benedetta en chair et en os (et en chair surtout quand même). Elle l'incarne parfaitement, intégralement, j'allais dire religieusement. Ah oui, le petit plus qui ajoute du piquant au film : la phrase d'intro "ceci est inspiré d'une histoire vraie" donne un relief encore plus particulier au long métrage. On se retrouve au final avec un objet filmique très spécial, difficile à comparer à d'autres œuvres, presque unique en son genre. Étonnant de bout en bout, avec une caractéristique à la fois fascinante et dérangeante : on ne sait pas ce qu'il faut croire, ce qu'il faut en penser, ce qu'il faut en tirer comme conclusion. Le traitement de Verhoeven fait de Benedetta un personnage absolument incernable (à défaut d'impénétrable), et ça c'est très fort. Jusqu'à la fin, même à sa conclusion on ne sait pas avec certitude à qui on a à faire, et c'est à mon sens l'une des grandes réussites de ce film. Évidemment, alors que c'est l'une des caractéristiques principales du récit, je ne saurais ne pas en parler : il y a tout au long du long métrage de nombreuses scènes sulfureuses, de nu, de sexe, et ce mélange de cru et de sacré qui laisse ce sentiment de péché, de blasphème, d'incongruité également... Qui connaît la carrière de Verhoeven y verra la continuité naturelle de son œuvre, qui n'est pas familier de son art et/ou allergique aux scènes explicites (il y a plusieurs full frontal d'anthologie et une tension sexuelle quasi permanente) risque de se sentir mal à l'aise, ou pour le moins bousculé dans ses habitudes. Moi il m'en faut plus pour me bousculer hein. N'empêche que je suis contraint de concéder qu'on n'a plus l'habitude de voir ce type de scènes au cinéma depuis belle lurette. Et bon sang je me rends compte que ça manque et que ça en dit long sur ce que devient l'art cinématographique de nos jours (de plus en plus lisse, propret, dépourvu d'angles saillants, sage, morne, prévisible, et la liste est encore longue...) au nom de ce que certains nommeraient le politiquement correct, d'autres le respect, d'autres les bonnes manières, d'autres la bienpensance, d'autres encore ni plus ni moins que la censure... Alors certes, sur le fond ce film n'est pas parfait, ce n'est pas le chef d’œuvre ultime et instantané, il est intéressant sans en devenir pour autant passionnant, je n'en ferai ni le film de l'année (quoique...) ni un film révolutionnaire. Mais pour toutes ses qualités, et surtout pour tout ce qui le distingue de la marée innombrable qui constitue le tout-venant de la production cinématographique actuelle, je le conseille vivement, je le loue et le salue comme il convient. Et pour conclure, merci à Paul Verhoeven d'exister et de nous proposer encore de temps en temps un film digne de ce nom.

Future Man saison 3 : Dernière saison de cette série Hulu qui sort de l'ordinaire ! Dans le genre foutraque et délirant, vous êtes sur ce qui se fait de mieux ces dernières années. Cette troisième saison est la dernière et propose une conclusion en 8 épisodes aux rocambolesques aventures de Josh Futturman et de ses 2 acolytes guerriers du futur, la sexy tueuse Tiger et le volcanique Wolf. À force de passer de ligne temporelle en ligne temporelle, et de mettre un beau bazar partout où ils passent, modifiant sans cesse la réalité au gré de leurs pérégrinations et de leurs conséquences inattendues, ils sont rattrapés par la patrouille, et condamnés pour crimes temporels. La série reste dans le ton qui a fait son succès, à savoir un humour absurde, féroce et très référencé qui je dois bien le dire fait mon bonheur. Cependant, il faut aussi dire les choses comme elles sont, l'effet de surprise n'étant plus là, il devient de plus en plus compliqué pour la série de surprendre. C'est pourquoi je trouve que cette dernière saison est un cran en-dessous de cette claque qu'a été la première saison, même si quelques idées savoureuses permettent de relever le plat qui sans cela pourrait paraître pour du réchauffé. La partie de la saison qui se situe à Haven entre autres, et qui voit nos héros en compagnie de différentes icônes américaines et mondiales disparues (d'Abraham Lincoln à James Dean, en passant par Gandhi, Jésus ou Marilyn Monroe) donne lieu à quelques passages sympas et prétextes à du pur délire comme les show runners de la série ont su en concocter plusieurs depuis le début. Ce qui est appréciable, c'est qu'une vraie conclusion est apportée, et qu'elle reste fidèle à l'ensemble de la philosophie de la série : ne pas se prendre au sérieux et se marrer entre connaisseurs pour des conneries. Chouette série.

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