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  • : Moleskine et Moi
  • : de la Pop Culture, un peu d'actualité, pastafarismes et autres petites choses...
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Avant de lire les notes que je fais sur les films que je vois et les bd que je lis, sachez que dans mes commentaires il m'arrive parfois de dévoiler les histoires et les intrigues. Ceci dit pour les comics, je n'en parle que quelques mois après leur publication, ce qui laisse le temps de les lire avant de lire mes chroniques.
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Série(s) en cours

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Quand je cause d'un film, je fais souvent des articles plutôt longs, et pas toujours en phase avec l'actualité du moment. Dans cette page d'avis vite dits je me propose de faire exactement l'opposé : quelques mots rapides pour donner un avis sur ce que je viens de voir. Certains films feront peut-être par la suite l'objet d'articles plus complets, ou pas. Cette page est donc mise à jour en même temps que l'encart "Vu récemment" qui pointe vers elle...

Game of Thrones saison 6 : Sacrée saison que cette sixième saison de GoT !! Alors que je m'étais gentiment ennuyé 90% du temps la saison passée, cette fois-ci ça évolue, ça bouge et surtout ça avance ! En comparaison avec ce qui a précédé on a presque l'impression que les scénaristes se pressent pour rattraper le temps perdu. On craignait que sans tuteur, maintenant que la série a dépassé le temps narratif des romans dont elle est adaptée, les scénaristes partent dans du n'importe quoi et que la qualité s'en ressentent (comme justement pour une partie non négligeable de la saison 5) et bien au contraire le challenge a été relevé avec brio ! Certes il reste quelques suspens en carton (bien sûr que Jon Snow allait revenir, et que du coup on peut le considérer comme un quasi-intouchable jusqu'à la toute fin de la série) et des évidences grosses comme des maisons (qui doute encore que les frères Clegane vont finir par se mettre sur la tronche maintenant que The Hound est revenu dans la partie ?) mais l'ensemble est quand même vachement bien ficelé et à présent que les fils narratifs commencent enfin à converger la série prend une saveur et une ampleur encore supérieures aux 5 premières saisons. L'autre motif d'excitation c'est l'annonce qu'il reste 2 saisons et qu'elles seront courtes, donc au total encore 12 à 15 épisodes au maximum pour arriver à la conclusion. Bref, ça va encore s'accélérer. Et donc ça va encore plus charcler dans les chaumières. Et vu que ce jeu de massacre est tout de même mis en musique par de fins gourmets, on est en droit de s'attendre à du tout bon jusqu'à la fin. Vivement la suite. (Tiens c'est marrant, je réalise en écrivant ça que c'est la première fois que je suis aussi emballé par Game of Thrones !)

Les Premiers Les Derniers : On ne sait pas trop où ni quand on est dans ce film de Bouli Lanners. On pourrait croire à un monde endormi, presque mort, à la veille de sa fin où se débattent encore ici et là quelques gugusses tous plus singuliers les uns que les autres. Il y a du post-apocalyptique, mais aussi du western et du contemplatif dans ce film. Et un tel travail sur le visuel, le symbolique et le métaphorique, qu'on pourrait presque se croire aussi dans un conte moderne et désabusé. On dirait les grandes lignes d'un univers jetées un peu comme ça à la va-vite, dès qu'on cherche à examiner dans le détail rien ne tient debout. Et pourtant la vue d'ensemble est belle, intéressante, hypnotique. Cela tient avant tout à la force des personnages, tous barrés dans leurs genres, et à l'interprétation des comédiens. Des premiers aux derniers (rôles) ils sont tous marquants, simples et convaincants, aussi improbables soient-ils. Dupontel est sombre et sobre, Lanners extrêmement humain sous ses airs bonhomme, le duo de vieillards Lonsdale / Von Sidow hante le métrage comme des fantômes trop têtus pour laisser leur place au futur, le couple de fugitifs un peu simplets est très touchant, les bad guys sont des ordures aux atours de prédateurs sans réel relief, et puis last but not least il y a un Jésus contemporain un peu lunaire qui vagabonde au milieu de tout cela et qui ne semble pas être complètement contre l'usage des armes à feu quand c'est nécessaire. Bref, c'est un peu foutraque, c'est un peu n'importe quoi mais c'est attachant en fin de compte. Après, je ne vais pas le nier, l'identité des comédiens m'aura certainement influencé vers plus de bienveillance envers le film que si ça avait été un film avec que des mecs que je n'arrive pas à supporter... Très bizarre donc, mais pas inintéressant.

Never Back Down 3 : No Surrender : De temps en temps un bon film de baston c'est appréciable (par moi en tout cas). Quand en plus les personnages sont interprétés par des combattants de premier ordre, aux physiques et aux talents certains, ça tourne au péché mignon. Et c'est le cas dans ce film. Le scénario n'est jamais la partie la plus palpitante de l'affaire, ça se saurait, l'essentiel étant de ne pas verser dans le ridicule ou le gros n'importe quoi. Ce qui est évité ici. Le petit truc en plus dans cette série de film, c'est l'interprète principal, Michael Jai White pour lequel j'ai un faible depuis longtemps (le bonhomme a quand même incarné Al Simmons en 1997, dans un film certes raté mais Al Simmons quoi !!). Ce type dégage un charisme impressionnant d'où transpire un calme mêlé de puissance et de maîtrise... Physiquement une bestiole, martialement un grand maître, et surtout un état d'esprit sain, pas tapageur pour un sou, humble mais assuré tout à la fois. Il a un style de combat (et d'entraînement) qui sort de l'ordinaire, pas démonstratif, toujours à la recherche de l'efficience. Alors oui bien entendu, ce genre de film ce n'est pas du grand septième art (et ça ne se réclame pas comme tel d'ailleurs), mais c'est plaisant car efficace, maîtrisé et du coup très agréable à voir. Typiquement le genre de film de baston qui peut plaire même à un public pas forcément friand du genre. On n'évitera pas les ficelles parfois un peu grosses, les événements un peu prévisibles mais qu'importe, ça n'est pas l'objet du film de toute façon. Michael Jai White continue malgré tout toujours à me surprendre : pas par ses scénarios ni sa mise en scène (cette dernière reste très correcte) mais par sa personnalité et l'état d'esprit qui ressort de son film. Bref, de la belle ouvrage, sans prétention mais appliquée dans son domaine.

Billions saison 1 : Cette nouvelle série de Showtime nous plonge dans les inextricables manipulations boursières et financières qui permettent à certains de se faire des montagnes de fric en quelques clics de souris bien avisés. Avec tout ce que cela suppose aussi de fraudes, magouilles, arnaques et délits d'initiés. Toute la série repose sur l'opposition entre un milliardaire de la bourse qui a bâti son empire sur les ruines encore fumantes du 11 septembre 2001, et un procureur général qui l'a dans son collimateur et est prêt à tout pour l'envoyer croupir en prison. Mais au-delà l'opposition entre flic et voleur, c'est avant tout un duel d'hommes que tout sépare et qui pourtant se ressemblent plus qu'ils ne voudraient. Les notions de bien et de mal disparaissent assez vite derrières les motivations très personnelles des deux protagonistes. La pièce maîtresse de cette opposition étant en réalité une femme, celle du procureur qui travaille en tant que psychanalyste pour la boîte de traders de l'as de la finance qu'il veut faire tomber, et dont elle est la confidente privilégiée. Gros casting sur cette série avec en particulier un de mes acteurs préférés Paul Giamatti, mais aussi le déroutant Damian Lewis qui continue à cultiver son image trouble depuis les premières saisons de Homeland, Malin Ackerman dans un rôle moins bimboesque que d'habitude et surtout Maggie Siff qui crève l'écran dans le rôle de la psy qui cherche tant bien que mal à garder le contrôle prise entre deux feux. La série démarre scénaristiquement vraiment à partir du 3ème épisode où l'on comprend mieux jusqu'où le procureur est capable d'aller pour arriver à ses fins et où son image de gentil homme de loi vole en éclat dans une banale scène durant laquelle il promène son chien... Parfois un peu lente (au début, le temps de planter les personnages surtout), la série prend vite de l'ampleur en développant l'aspect psychologique de la confrontation des deux hommes forts de la série. Confrontation qui culmine à la fin du dernier épisode de la saison où Giamatti et Lewis se livrent à un grand numéro d'acteur dans un dialogue en forme de bataille rangée (dont les prémisses avaient eu lieu quelques épisodes plus tôt en salle de négociation du procureur). Je suis impatient de voir la suite de cette lutte à mort dans la seconde saison !!

Stan Lee's Lucky Man saison 1 : Premier projet télévisé de Stan Lee en Angleterre, Lucky Man a pour héros un flic un peu borderline, pas mauvais mais accro au jeu et qui voit sa vie privée partir à vau l'eau. C'est alors qu'il se débat pour sauver les meubles qu'il hérite de façon inattendue d'un bracelet qui porte chance. Et ce bracelet va changer sa vie mais aussi l'entraîner (lui et ses proches) dans une cascade d'événements des plus dangereux. Pas de super-héros à l'horizon malgré la caution Stan Lee. Et franchement ça n'est pas plus mal comme ça, que ce Lucky Man soit un type comme un autre est bienvenu, je l'aurais mal vu dans le contexte de la série se balader en cape et collants de toute façon. C'est James Nesbitt qui prête sa tronche particulière, au regard profond et aux faux airs de George Clooney, à Harry Clayton, et cet acteur a vraiment un charisme bien à lui que j'apprécie de plus en plus au fur et à mesure que je le croise sur petit ou grand écran. D'ailleurs l'ensemble du casting est plutôt bien composé, pas de fausse note, que des bonnes surprises. Pour l'histoire, je regrette un tout petit peu le format "un épisode = une enquête" (même si c'est plus souvent "1 enquête = 2 épisodes") qui le rapproche plus du genre "procedural". Malgré tout le fil rouge court sur l'ensemble de la série et toutes les pièces se raccrochent à la fin (fin un peu prévisible quant à l'identité du grand méchant de l'histoire). J'ai aimé en tout cas que Harry Clayton ne soit pas un personnage trop lisse, la personnalité que lui insuffle Nesbitt est vraiment intéressante. Je suis curieux de voir à présent comment la série va rebondir et si le showrunner va parvenir à nous renouveler l'intrigue de façon satisfaisante pour la saison 2. le rendez-vous est d'ores et déjà pris en ce qui me concerne.

Dom Hemingway : Avec ce film, Jude Law se fait visiblement plaisir à interpréter un rôle fantasque et extravagant, à la démesure de son talent parfois sous-exploité et passé au second plan derrière son succès auprès de la gente féminine. Ici pas de romantisme, pas de bogossitude, pas de comédie romantique. Dom Hemingway est un sacré connard, prétentieux, grossier, frimeur et pas très recommandable. Bref le contre-emploi parfait pour celui qui est tant adulé par le beau sexe. Et faut bien le dire, ça marche plutôt pas mal sur le plan de l'écriture des personnages, des dialogues rentre-dedans et du côté trashy qui décuple son impact quand cela vient d'un comédien à l'image habituellement plus glamour. C'est très plaisant à voir, et même physiquement on voit que Jude Law s'est vraiment investi dans son personnage pour l'incarner pleinement. Le souci est d'un autre ordre. On ne voit pas bien où le film veut en venir. Je veux dire que j'ai passé un moment plutôt sympathique avec ce loser pathétique de Dom, quelques situations m'ont fait marrer et c'était plutôt décalé comme ambiance, mais ça se pose un peu là sans savoir pourquoi, ni à quoi ça mène. Ce qui est bien dommage, car avec à peine plus de fond, le film aurait pu prendre l'ampleur qu'on attend tout du long qu'il prenne sans jamais y parvenir. Les personnages sont bons, mais l'histoire peine à décoller, et surtout on a du mal à y trouver un intérêt autre que d'assister aux déambulations d'un Dom sorti de taule et qui part littéralement en vrille à chaque occasion, chose qui tourne vite en rond. Seule sa relation avec sa fille (jouée par une Emilia Clarke qui fait encore très jeune fille sage en contraste complet avec la Khaleesi de Game of Thrones ou sa version de Sarah Connor) donne un peu de profondeur et de complexité au personnage de Dom, mais même là ça reste abordé en surface et ça ne pèse pas bien lourd à l'échelle du film. Si Dom Hemingway fait passer un relatif bon moment, je ne peux m'empêcher de penser qu'il ne manquait pas grand-chose au final pour en faire quelque chose de vraiment différent et grand. Là on en reste à "inattendu et plutôt marrant" sans plus. Dommage selon moi.

11.22.63 saison 1 : Les adaptations de Stephen King n'ont pas toujours été à la hauteur de l'oeuvre du célèbre romancier américain. Et pour être honnête j'aurais du mal à me prononcer sur celle-ci puisque n'ayant pas lu le roman je n'ai pas de point de comparaison. En revanche les histoires de voyages dans le temps j'aime, et là je commence à avoir un peu d'expérience dans le domaine. Et donc je peux affirmer ici que dans ce genre bien précis, cette histoire m'a beaucoup plu. Un pitch de départ pas forcément ultra-original (en gros quand on voyage dans le temps au cours du vingtième siècle, c'est soit pour tuer Hitler soit pour sauver JFK), mais un traitement qui lui l'est plutôt. Les personnages sont intéressants, le coup du "passé qui résiste" est vraiment bien trouvé, la reconstitution des années 60 m'a semblé plutôt bien tenir la route et le voyage aussi long soit-il qui ne dure que 2 minutes dans le présent est une bonne base au développement dramatique aussi. Bref, j'ai été plutôt positivement convaincu par cette série. Si je devais citer un point faible cependant, ce serait le caractère un peu trop prévisible de la fin, qui dès l'énoncé des caractéristiques et règles spécifiques du voyage dans le temps annonce de façon assez évidente le dénouement de l'histoire. Mais tout ce qui donne corps à la série et constitue le développement de l'histoire est franchement plaisant et bien foutu. De plus l'histoire se tient en une saison et n'appelle pas forcément une suite (si suite il devait y avoir, elle sortirait du domaine de l'adaptation pure puisque King ne prévoit pas de suite à son roman il me semble), et c'est sympa aussi d'avoir un récit complet qui tient en une seule saison, ça change un peu les codes, ça capitalise moins sur les cliffhangers mais ça accélère la narration. À voir donc !

Banshee saison 4 : Banshee est certainement la série qui m'a le plus marqué ces dernières années. Elle finit avec cette quatrième saison et c'était avec une excitation mêlée de légère tristesse que je l'ai enfin vue. Et je dois avouer que cette saison m'a paru en-dessous des trois précédentes. Le combo magique baston-cul qui a fait des trois premières saisons un feu d'artifices télévisuel a été un peu laissé de côté dans cette ultime baroud de la série. Cette saison a volontairement cassé les codes établis lors des saisons précédentes, notamment du point de vue de la narration. On se retrouve projeté deux ans après les événements de la saison trois, et l'intrigue s'articule autour de la résolution du crime d'un des personnages principaux. On a ainsi régulièrement droit à des flash-backs qui nous permettent de combler les trous de l'histoire laissés par ces deux années occultées. Pas déplaisant, mais j'ai trouvé que cela faisait un peu trop artificiel sur cette saison, alors que pourtant le procédé des flash-backs a souvent été utilisé dans la série  (pour expliquer les relations entre Hood et Ana/Carrie, ou encore pour comprendre l'évolution de Hood : remember l'épisode-choc en prison avec le mastard albinos). Trop de nouveaux personnages également pour si peu d'épisodes, ce qui donne l'impression qu'ils sont un peu survolés et c'est dommage. Et puis disons-le clairement, la recette bastons-nichons qui a fait la gloire de Banshee (pas d'hypocrisie, c'était bien ça qui l'a fait sortir du lot) a été très clairement réduite à une portion congrue, ce qui donne cette impression que l'histoire n'avance pas beaucoup et que la lenteur l'emporte avec un Hood complètement amorphe et déprimé là où on avait l'habitude d'un Hood rentre-dedans et impulsif. Il y a de bonnes choses tout de même : Carrie se fait plaisir dans quelques scènes d'action, la partie consacrée à Job est pas mal du tout, et la confrontation avec le boss de fin (celle que personnellement j'attendais depuis le tout début de la série)  rend un dernier hommage au cachet bourrin de la série. N'empêche que j'ai une pointe de déception malgré tout (c'est toujours ce en quoi on place les plus grands espoirs qui risque de plus décevoir) et que je reste sur un petit goût d'inachevé. Mais attention : à mes yeux Banshee reste une vraie pépite à voir et à revoir sans modération, ce n'est pas cette dernière saison un poil en-dessous des autres qui me fera changer d'avis !!!

X-Men : Apocalypse : La nouvelle trilogie X-Men a été sur ses deux premiers volets du genre ambitieuse : retour dans les années 60 avec la genèse des X-Men dans le premier film, voyages temporels entre un avenir post-apocalyptique et les années 70 dans le second film, mélange des générations de personnages, reboots de certains mais dans la continuité de l'histoire (Jean Grey par exemple), le moins qu'on puisse dire c'est que les scénaristes n'ont pas parié sur la simplicité. Et pourtant ça a payé au vu du résultat. Ce troisième volet de la nouvelle trilogie revient sur un scénario plus basique, à savoir les gentils contre les méchants, et laisse de côté la complexité des deux premières parties. À la place on a la re-création de certains personnages (Angel, Diablo, Cyclope, Jean Grey, Tornade) et l'introduction de nouveaux (Psylocke, Apocalypse). C'est à la fois la force et la faiblesse du film. Sa simplicité permet de se concentrer sur l'évolution de certains personnages (Xavier, Magnéto, Mystique), et fait la part belle aux scènes d'action (entre autre les bastons entre super-héros). En revanche on a le sentiment que tout cela n'a finalement pas de grande profondeur (sentiment complètement différent pour les deux précédents films) et que ce n'est qu'un bon gros film d'action bourré d'effets spéciaux mais qui ne nécessite pas beaucoup de gymnastique mentale. En un mot comme en cent : ce troisième film n'a pas l'envergure scénaristique des deux premiers, ce que certains pourront peut-être justement apprécier, mais à mon sens c'est dommage. Quant au look de Apocalypse, on va dire qu'il n'est pas des plus réussis, il est à la limite du risible même, et il vaut mieux en faire abstraction pour bien apprécier le reste du film. En tout cas des trois films, c'est clairement le plus faible.

Outsiders saison 1 : Avec Outsiders on entre dans un monde qui nous est quasi-inconnu, le visage caché de l'Amérique profonde. Un lieu où les habitants sont tellement refermés sur eux-mêmes qu'ils en viennent à ne pas reconnaître la légitimité de l'état, des lois, voire même de la langue. Les Farrell vivent en vase-clos sur leur montagne. Ils ne se mélangent pas au monde "d'en bas" et ne tolèrent aucune intrusion. Alors quand une grosse compagnie veut les déposséder de leurs terres pour en exploiter les ressources minières, l'affrontement est inévitable. Il y a plusieurs références qui sautent aux yeux dans cette série : on y retrouve du Mad Max, un peu de Sons of Anarchy, un soupçon de Banshee, et même du Deadwood si on y regarde bien. C'est un peu déstabilisant de s'imaginer que des sociétés miniatures de ce type puissent exister au sein même des États-Unis qui se veulent l'exemple de la modernité et de la civilisation. Pourtant le phénomène n'est pas complètement fictionnel, de véritables communautés quasi-séparées du monde (à la limite de l'autarcie complète) de ce type existent bien aux USA. Malgré tout cela reste assez logique, puisque ce n'est rien d'autre que le concept de liberté poussé à son extrême. Les Farrell vivent leur vie comme bon leur semble et ne répondent de leurs actes que devant leurs pairs. La confrontation avec la "civilisation" n'en sera que plus brutale et violente... Et finalement, quand on voit comment le "monde civilisé" traite le peuple, on en arrive presque à se demander quelle société est la plus humaine et enviable... Série originale, Outsiders a un côté brut de décoffrage qui m'a plu, et je regarderai avec plaisir et intérêt la seconde saison !

Better Call Saul saison 2 : La première saison de Better Call Saul avait imposé son style et son rythme tout en conservant tout le sel des deux personnages issus du génialissime Breaking Bad : Saul Goodman alias Jimmy McGill et Mike Ehrmantraut. Cette seconde saison embraie en conservant les mêmes qualités mais en allant plus loin encore dans les références à l'univers de Breaking Bad (que ce soit Jimmy qui rêvasse devant la mascotte gonflable d'une certaine station de lavage automobile ou Mike qui a maille à partir avec un Hector Salamanca encore en pleine possession de ses moyens), ce qui est un vrai plaisir sans que cela ne plombe par ailleurs l'intégrité de la série en tant que telle, elle se suffit parfaitement à elle-même, avoir vu Breaking Bad n'est absolument pas nécessaire à suivre ce spin-off. L'évolution de Jimmy suit une courbe en cloche : on se doute bien que sa réussite et ses succès vont à un moment se retourner contre lui, mais on ne sait pas quand ni comment, et bien au contraire il parvient pour l'instant plutôt bien à se sortir des embûches qui se mettent en travers de son chemin (quoique le cliffhanger final ne laisse rien présager de bon du tout !!). On se prend même à lui espérer un avenir heureux avec sa dulcinée un peu psychorigide mais qu'il parvient à entraîner parfois avec lui dans sa folie douce... ce qui prouve que les scénaristes sont plutôt balèzes puisqu'on a ce sentiment alors qu'on sait déjà que ça va mal finir (c'est quand même le postulat de départ de la série, régulièrement rappelé par des flash-forwards qui plus est). Better Call Saul est une série qui prend son temps mais dans laquelle on ne s'ennuie jamais, avec des personnages savoureux et souvent bien plus profonds qu'on ne le croit de premier abord, des petits accès de folie mais aussi de tendresse, du rire mais aussi de la gravité, bref un savant mélange qui lui donne une saveur toute particulière, et surtout un petit goût de reviens-y irrésistible. Vivement la saison 3 !

Captain America : Civil War : La confrontation tant attendue entre Captain America et Iron-Man arrive enfin ! Plus qu'un film dédié spécifiquement à Cap, je trouve que c'est plutôt à un Avengers 2½ qu'on assiste ici. Et je dirais même, à un Avengers de bien meilleur niveau que l'Ère d'Ultron de l'année passée. Il y a du grand spectacle, mais aussi une vraie intrigue, un véritable enjeu et des personnages impliqués émotionnellement et philosophiquement. Les personnages justement, sont nombreux c'est vrai et pourtant ils restent pour la plupart assez bien développés et traités, même si on essaie de faire un peu la part belle aux nouveaux arrivants que sont la Panthère Noire (au rendu visuel très réussi) et surtout le nouveau Peter Parker alias Spiderman ! J'avoue que j'avais très peur de cette nouvelle version quand j'ai vu les photos du gamin qui reprend le rôle mais à l'arrivée dans le film c'est une vraie et belle réussite ! À mi-chemin entre le Peter Parker des origines (en 1963 !) et celui de l'univers Ultimate (en 2000), que ce soit sous sa véritable identité ou sous le masque de Spiderman, j'ai trouvé ce personnage très réussi, drôle, enthousiasmant, complètement raccord avec l'image qu'on a de lui dans les comics. Bref, je l'ai adoré et je demande à voir la suite de ses aventures ! Pour Tante May j'ai un peu plus de mal, jamais je ne l'aurais imaginée sous les traits de la très sexy Marisa Tomei... mais l'un dans l'autre ça reste cohérent. Finalement la trilogie Captain America est vraiment ma série de films Marvel préférée et de loin, alors que paradoxalement le héros est un de ceux que j'aime le moins sur le papier. Comme quoi le personnage ne fait pas tout, le film est bon s'il est bien pensé, bien scénarisé et bien réalisé, ce qui est vraiment le cas ici. Civil War enfonce le clou de la domination des studios Marvel dans le genre super-héroïque, reste à voir très bientôt le nouvel opus des X-Men, qui je l'espère sera aussi réussi.

Star Wars VII - Le Réveil de la Force : Gamin j'étais fan de Star Wars. Quand la première trilogie est ressortie au cinéma avec retouches numériques à gogo et ajoûts par-ci par-là de scènes inutiles, la passion avait déjà été un peu atténuée. Quand la seconde trilogie est arrivée ça a été la douche froide Jar-Jar Binks. Bref, l'épisode VII tant attendu par beaucoup ne l'était pas plus que ça par moi. Je l'ai donc tranquillement laissé passer au ciné et je l'ai vu à sa sortie en dvd. Alors 2 choses : on est loin du naufrage artistique de la seconde trilogie, le ton est un peu plus adulte et le scénario reste un peu plus dans la lignée de la première trilogie. Mais on n'est pas non plus dans le renouveau fracassant ni avec des personnages qui vont créer l'enthousiasme qu'ont créé en leur temps ceux de la première trilogie. À voir donc comment l'intérêt pour la chose va pouvoir évoluer dans les prochains films, car à mon sens il est clair que l'intérêt principal de cet épisode était de retrouver avec nostalgie tout ce qui nous avait cruellement manqué dans la seconde trilogie : les personnages charismatiques de la première trilogie ! Maintenant que c'est fait, le passage de témoin vers la nouvelle génération risque d'être un peu plus casse-gueule que prévu à mon avis. Heureusement que les scénaristes se sont réservés le personnage de Luke pour le prochain épisode, ce qui permettra encore de jouer sur un lien fort avec la première trilogie, mais cela sera-t-il suffisant ? En attendant à propos de l'épisode VII je retiens que l'ambiance et l'histoire générale rappellent furieusement l'épisode IV, que certains plans et quelques scènes sont visuellement très réussies, on sent également qu'il y a une sorte de respect de l'oeuvre originale qui transpire de l'image (sentiment absent de la seconde trilogie) mais j'ai trouvé que cela manquait un poil de souffle et de surprise (la "fameuse" scène de Han Solo et son fils à la fin a réussi à surprendre quelqu'un ? sérieusement ?). Mais au moins la philosophie générale a été respectée, c'est déjà ça. Cela donne un produit estampillé Star Wars de bonne facture, au cours duquel on en s'ennuie pas mais qui n'apporte pas encore le vent de renouveau tant attendu. Le prochain sera certainement décisif sur ce plan...

Walking Dead saison 6 : Sixième saison et toujours autant de succès, on peut dire que The Walking Dead ronronne tranquillement... moi je trouve que la série ne se repose pas sur ses lauriers et continue à proposer de la qualité. Cette saison en particulier aura été plutôt intéressante, avec en point de mire de fin de saison l'arrivée dans le jeu de Negan, LE grand méchant du comics (c'est simple, le mec est encore un cran au-dessus du Gouverneur, pour vous dire). Alors son arrivée aura été amenée lentement c'est vrai, par petites touches successives, certains pourraient même parler de tirage en longueur mais moi j'ai réellement apprécié que la tension monte doucement, ça ne fait qu'augmenter l'impact du dernier épisode de cette saison. Dernier épisode qui est cependant sujet à polémique : Negan armé de sa chère Lucille dézingue un de nos héros (ils sont tous rassemblés lors du climax final) mais on ne saura pas lequel avant la saison prochaine. Or, là il y a deux solutions : soit c'est fidèle au comic book et donc il n'y a pas de réel suspense, soit la victime sera différente que dans la BD et dans ce cas c'est un peu dommage car l'impact de Negan dans le bouquin c'est justement son entrée en scène horriblement sauvage et le sacrifice d'un des personnages les plus aimés qu'il provoque. Je m'attends à tout, car à bien y regarder un autre perso devrait déjà être mort dans cette saison si la chronologie des comics était respectée mais est toujours bien vivant (Abraham), ce qui pourrait laisser supposer que ce ne soit pas celui qu'on attend qui succombe sous les coups de Lucille. Quoiqu'il en soit, si la victime devait être différente que celle du comic, j'avoue que je serais déçu, et je pense que la série y perdrait très clairement en impact émotionnel. En tout cas, je suis impatient de voir comment le personnage de Negan va être traité dans la saison prochaine, il devrait en être à n'en pas douter la star !

Daredevil saison 2 : avec la première saison, Netflix avait posé les jalons d'une série de super-héros au ton adulte et aux enjeux plus sombres qu'à l'accoutumé. Souffrant cependant d'un cruel manque de rythme par moment, la première saison m'avait plu sans m'extasier. Ce défaut a été partiellement gommé dans la seconde saison qui prend le taureau par les cornes d'entrée de jeu et qui introduit de nouveaux personnages par le biais de Franck Castle (alias le Punisher) et d'Elektra Natchios sans pour autant plomber le rythme par des présentations trop longues. Les scènes d'action sont toujours de la même veine : ça bastonne sec, le sang coule, les balles font de vrais trous dans les corps, les coups portent et font mal. La violence n'en est pas pour autant sublimée ou esthétisée, on prend juste cet aspect plus au sérieux que dans le tout venant de la production super-héroïque. Le Punisher et Elektra crèvent l'écran et sont les vraies réussites de la saison 2. L'intrigue implicant les ninjas de la Main est un peu faiblarde et on a encore du mal à voir exactement où tout cela veut en venir (le fameux trou béant creusé en plein centre de New-York : pourquoi, comment ? on n'en apprend pas grand-chose au final), mais dans l'ensemble ça tient quand même vraiment bien la route cette série. Et puis quel plaisir de retrouver le temps de quelques épisodes le Caïd ! En résumé : cette série s'impose là où on avait de gros doutes sur sa légitimité après une adaptation cinématographique un peu ratée, la saison 2 enfonce encore le clou et laisse envisager encore un bel avenir à la branche Netflix des héros urbains Marvel ! Vite la suite !

Un Français : Voilà un des films français de 2015 que j'avais le plus eu envie de voir, mais dans les salles de cinéma bien frileuses de par chez moi, difficile de lui mettre le doigt dessus. Après avoir donc rattrapé mon retard en vidéo je ne suis pas déçu par ce que j'ai vu. Le personnage principal, interprété par un Alban Lenoir vraiment impressionnant, est loin d'être le gugusse basique et mentalement limité qu'on s'imagine quand on pense aux nazillons et aux skinheads d'extrême droite dont l'univers est mis en scène ici. C'est d'ailleurs ce qu'il y a d'intéressant dans ce film, tout n'est pas aussi évident qu'on voudrait bien le croire, et on présente avant tout des êtres humains, radicalisés et extrêmistes mais des êtres humains quand même. D'ailleurs la haine de l'autre est montrée sous différents aspects, et on se rend compte que la violence de certains propos dépassent parfois la violence de certains actes, et qu'un politicard endimanché d'extrême droite peut être tout aussi violent et malsain qu'un skin qui se murge avant d'aller casser de l'étranger. Le thème principal du film n'est cependant pas de dénoncer le racisme et l'intolérance larvée de notre société (pas vraiment besoin d'un film poiur ça d'aillurs), le thème principal c'est la rédemption. Peut-on verser à ce point dans la haine et l'extrême, et malgré tout prétendre à une rédemption sincère, et au-delà même, obtenir le pardon pour son passé troublé ? Pas sûr que la réponse soit si positive que cela, le destin de Marco le démontrera. Et la conclusion du film amène à se poser la question, entre haïr en groupe et aimer les autres en solitaire, qu'est-ce qui est le plus facile à  vivre ?

J'aimerais pas crever un dimanche : Dans le genre dérangeant, J'aimerais pas crever un dimanche est certainement plus percutant que Nymphomaniac ! Mais pas forcément plus passionnant pour autant. L'idée de départ est chouette : employé dans une morgue, Ben laisse sa perversion prendre le dessus et décide de profiter sexuellement du cadavre tout frais d'une jolie jeune femme. Déjà là, c'est glauque. Mais ça devient encore plus glauque quand le joli cadavre en question se réveille durant l'acte (eh oui elle n'était pas vraiment tout à fait morte) ! Et ça devient super glauque quand la nana dont le cadavre a été abusé se prend d'affection pour l'employé de la morgue, parce que mine de rien son geste lui a sauvé la vie. Vous l'aurez compris, on n'est pas dans du consensuel hein. Après ça dérive un  peu dans tous les sens, mais c'est surtout et avant tout axé cul et réflexions sur la liberté, le sexe et la toute la moralité qui tourne autour. Un peu d'amour aussi, mais par toutes petites touches hein, faut pas pousser... Bref, au-delà du sujet polémique le film bouscule pas mal par les idées non conformistes qu'il met en avant, mais le fait parfois de manière un peu maladroite : souvent les personnages déclament de belles phrases, à la profondeur philosophique qui mériterait une dissertation ou un commentaire composé, mais qui fait un peu bidon dans une conversation naturelle entre deux personnes qui bavardent dans la vie de tous les jours. On peut dire que par moment, les dialogues sont trop travaillés pour faire vrais et naturels. Et puis aussi : certes ça bouscule comme idées, mais on n'en ressort pas non plus avec l'esprit retourné de ce film, on a juste l'impression d'avoir été un temps spectateur de la vie de gens vraiment dérangés, à aucun moment je ne me suis senti impliqué ni attiré par identification à aucun des personnages. Donc impact amoindri à l'arrivée.

Welcome to New York : Ça avait fait parler à sa sortie de par l'exploitation faite de l'affaire DSK et surtout de par les noms prestigieux associés au film (Depardieu, Abel Ferrara et Jacqueline Bisset). La critique l'avait descendu en flèche, il n'a pas eu les honneurs d'une sortie en salle mais uniquement en DTV et sur internet... et à mon avis c'était totalement mérité tant ce film ressemble gravement à un téléfilm d'après-midi sur W9 (en un peu plus osé admettons). Du prestige du nom d'Abel Ferrara il ne reste strictement rien de notable à l'écran. Mal filmé, mal cadré, lent, moche, voici ce qui me vient en premier comme qualificatif en y repensant. Visiblement le budget était trop serré pour se payer un éclairagiste ou un ingé lumière digne de ce nom, du coup on a du mal à voir ce qui se passe à l'image. Côté scénario et dialogues aussi on a fait de grosses économies puisque je pense que personne (ou peut-être un stagiaire ?) n'a songé qu'il serait occasionnellement profitable de travailler un peu là-dessus. Histoire et dialogues sont purement indigents, et on perd par ce biais les qualités d'interprétation qu'on était en droit d'attendre de par le prestige du casting. Même Depardieu peine à exister autrement que par son ventre qui remplit en permanence la majorité de l'écran. Il sue, il ahane, il souffle, il grogne, et de temps en temps il déclame sans conviction quelques platitudes consternantes. Ça se veut certainement choquant et percutant, mais à l'arrivée c'est un pur naufrage pour l'ensemble des participants à ce film. Il n'y a strictement rien à sauver là-dedans.

Nymph()maniac vol.1 : Bon alors ça faisait un moment que je me disais qu'il faudrait quand même que j'y jette un coup d'oeil à ce fameux film scandaleux, et voilà c'est fait. Pour le premier volume en tout cas. Comment dire ?... c'est pas que c'est nul, non, mais voilà je ne ressens pas vraiment l'envie irrépréssible de me jeter sur le volume 2 pour connaître la suite non plus. Nul doute que je finirai par le voir quand même, ne serait-ce que parce que je n'aime pas laisser une histoire à sa moitié sans chercher à connaître la fin. Mais ce que j'ai vu dans ce premier volume ne m'a pas paru révolutionnaire non plus. C'est du cul, quelques perversions un peu poussées, mais aussi des personnages pas super passionnants pour l'instant et une structure narrative à l'aspect désuet qui ne convaint pas vraiment (un personnage raconte son histoire à un autre, depuis l'enfance jusqu'à leur rencontre) et qui donne surtout l'occasion de sauter de scènes en scènes sans forcément plus de liant que cela. Je me demande si le second volet apportera un peu plus de fond à l'ensemble, car dans le cas contraire ce serait un peu décevant de la part de Lars Von Trier. Donc suite au prochain volume, je ne sais juste pas quand je le verrai...

Triple 9 : Les films de genre, quand ils sont de qualité, ça fait du bien ! Et là, on est en plein dans la définition. Film de braquage, film de ripoux, film de gangsters, Triple 9 c'est un mélange de tout ça. Et c'est un mélange détonnant. À l'image du casting haut de gamme et grande classe qu'il propose. En dehors de Kate Winslett (méconnaissable) et de Woody Harrelson (véritable acteur caméléon) il n'y a pas de star internationale dans la distribution, mais une brochette d'acteurs de qualité, charismatiques et bourrés de talent. Des seconds couteaux pour l'instant mais dont la notoriété pour la plupart va exploser dans les années à venir ça me paraît une évidence ! L'histoire, sans être révolutionnaire, sait ménager des moments d'incertitude et même des surprises qu'on ne voit pas forcément venir. L'image et la réalisation sont totalement au service de l'ambiance et des comédiens, les mettant parfaitement en valeur. Quant à l'interprétation, si je n'ai pas encore été assez clair jusqu'ici, c'est ce qui fait la grande force du film ! C'est même un sans faute pour le directeur de casting !! Seul bémol et petite déception, le rôle d'Aaron Paul qui enferme le comédien dans ce qu'on l'a déjà vu faire (et très bien faire) pendant 5 saisons dans Breaking Bad, ce qui le pénalise par rapport aux autres comédiens. Et alors mention double-Schwing pour Gal Gadot, qu'on ne voit finalement qu'assez peu longtemps à l'écran, mais qui vous crève un oeil et vous fait saigner du nez à chaque apparition (la toute première étant juste ... ouch quoi.). Très bon film de genre, à voir !

Homeland saison 5 : La saison 4 avait relancé mon intérêt pour Homeland alors que je m'y attendais plus. La saison 5 reste dans cette droite ligne, avec peut-être une pointe de dérive qui fait de plus en plus lorgner la série sur 24h, ce qui peut s'avérer risqué car dans ce domaine 24h nous a déjà tout montré et remontré, donc attention à l'ennui et à la redite... D'ailleurs si l'ensemble de la saison est plutôt bien menée, si on n'a pas le temps de s'ennuyer du point de vue de l'enchaînement des événements, j'ai trouvé quand même que certains personnages tournaient un peu en rond. Carrie nous fait du Carrie avec comme à chaque fois un ou deux passages psychotiques très poussés puis un retour à la normale qui arrive un peu comme on allume ou on éteint un interrupteur : d'un claquement de doigts. Saul fait du Saul, ours bourru au coeur tendre, ultra stratégique mais pas sans failles non plus. Et Peter Quinn interprète une espèce de Jack Bauer mais en version plus loser, en mode sacrifice à chaque instant de la série. Pour résumer, cette saison 5 fonctionne plutôt pas mal, mais on sent de plus en plus les limites de la chose, je suis curieux de voir si la saison suivante saura apporter des changements suffisants comme ceux qui avaient reboosté la série de la saison 3 à la 4. Parce que rien de pire qu'une série d'espionnage qui tomberait dans la routine n'est-ce pas ?

House of Cards saison 4 : Avec House of Cards, Netflix joue dans la cour des grands. Des grands parce que la série se situe rien de moins qu'à la Maison Blanche et dans les coulisses du pouvoir de la première puissance mondiale, mais des grands aussi parce que Netflix tient là une série de prestige, digne des productions les plus classes de HBO et les plus ambitieuses du moment. Le constat est d'ailleurs flagrant si on la compare à une autre série actuelle prenant place dans les mêmes arcanes du pouvoir : Scandal. Là où Scandal joue à fond sur le buzz et le mélange intrigues sentimentales et luttes de pouvoir, House of Cards semble s'intéresser avant tout aux tréfonds de l'âme, fussent-ils les plus sordides, de ceux qui se destinent un jour à obtenir (et garder) la plus haute place de l'échiquier politique. Ceux qui justement, relèguent leurs sentiments et leurs passions à l'arrière-plan, bien conscients qu'en politique les sentiments ne sont rien d'autre que des faiblesses. À ce titre, on sent la volonté de cette série de s'élever un cran au-dessus des autres du même genre. Sans forcément y arriver en tout point et à tout moment, mais l'intention est là et se ressent, l'écriture, la réalisation et l'interprétation démontrent sans cesse depuis 4 saisons cette quête de qualité et d'originalité dans le récit. Les Underwood sont encore une fois sur la sellette, et c'est dans l'adversité qu'ils sont les plus redoutables. Le personnage de Claire semble dans cette saison prendre le dessus sur celui de Francis, mais on sent que ces deux monstres de stratégie et de coups fourrés en ont encore pas mal sous la semelle, et bien malin qui pourra dire comment va encore pouvoir évoluer leur relation. J'attends de pied ferme la prochaine saison (qui sera peut-être la dernière).

Baron Noir saison 1 : Très attiré par les bonnes critiques de cette série politique de Canal+, je m'interrogeais pourtant sur le choix de Kad Merad (que j'adore) pour le rôle principal, j'avais un peu la crainte de ne pas le prendre assez au sérieux dans ce type de rôle, tant son image est celle du trublion et du bouffon de service. Mais le garçon m'a scotché du début à la fin. Pas un seul moment je ne l'ai imaginé en perruque une guitare à la main en Jean-Michel Apeuprès ou Manito de la Bitas. Il est hyper crédible en homme politique aux dents longues. Il tient la série à bout de bras, son personnage est très marquant et pas une seule fausse note ne vient s'insérer dans cette mécanique parfaitement huilée qu'est le scénario de cette intrigue politique. D'ailleurs l'ensemble du casting est au diapason, mais Kad Merad ressort clairement du lot. Il nous emporte avec lui dans un tourbillon de magouilles, de manigances, de manipulations façon coups à trois bandes, d'astuces, de mensonges, de plans de com. Et le pire dans tout cela c'est que le personnage est tellement bon et bien écrit qu'il ne nous fait même pas tomber dans le "tous pourris" qui pourrait pourtant si facilement se déduire de ce qu'on voit à l'écran, car on décèle malgré tout en lui de véritables convictions, de vrais enjeux politiques de fond. La lutte de pouvoir (et tous les coups bas qu'elle nécessite) n'est là finalement que pour imposer ses convictions politiques, ce qui en fait un personnage totalement inédit et atypique. L'autre bonus de cette série c'est le plaisir de reconnaître par transparence l'un ou l'autre de nos hommes politiques français. Personnellement j'ai vu ici ou là du Sarko, du Montebourg, du Mitterrand, et quelques autres encore... Très bonne série que Baron Noir, je conseille vivement à tous ceux qui ne sont pas encore totalement déprimés et désespérés par la politique actuelle !

Madoff : Mon chouchou Richard Dreyfuss interprète dans cette mini-série de prestige en deux parties l'un des personnages les plus haïs de ce début de siècle pour l'immense montage financier qui s'est révélée comme l'arnaque la plus impressionnante de l'histoire moderne, Bernard Madoff. Et c'est vrai que le péquin moyen, vous, moi, en avions une image très réductrice finalement. Celle d'un voleur, l'incarnation parfaite de tout ce qu'il y a de plus détestable dans le capitalisme débridé qui fait sa loi dans le monde d'aujourd'hui. Celle de quelqu'un de cupide, cynique, dénué du moindre remord, avide de toujours plus. Ce type aura piqué à peu près 50 milliards à la barbe de tout le monde, des experts de la finance aux journalistes spécialisés, et ce n'est finalement que la conjoncture exceptionnelle issue de la crise des subprimes (pour laquelle il n'aura eu aucune responsabilité, laissons-lui au moins cela !) qui aura mis à jour ses malversations, sinon il y a fort à parier qu'il serait toujours là et que les 50 milliards seraient déjà très largement dépassés. Bref un coup de malchance pour lui, sinon le système Madoff tenait bon, et le bonhomme en assurait presque à lui tout seul la bonne marche. La série nous fait découvrir l'envers du décor, l'homme et sa famille, les circonstances de ses magouilles, sa façon de voir le monde (avec une part de cynisme certes, mais pas uniquement). Dreyfuss y est génial comme d'habitude, il parvient même à nous faire ressentir de la sympathie pour ce type tant il réussit à choper l'aspect humain du personnage au-delà de son image de grand méchant de la finance. Les conséquences plutôt dramatiques de cette immense arnaque financière sur sa famille laissent de l'homme une image mitigée. En tout cas j'ai appris pas mal de choses que je ne savais pas sur cette affaire et je ne le regrette pas.

The Revenant : Précédé d'une réputation énorme et d'une bande annonce absolument fascinante, The Revenant promettait beaucoup. Et je peux l'affirmer : le film tient ses promesses. Tout dans ce film est impressionnant : que ce soit les images qui rendent hommage à la majesté des décors naturels, l'interprétation exceptionnelle des différents comédiens (le film aura vu Di Caprio enfin couronné de succès aux Oscars, et il le méritait amplement tant sa prestation est énorme) ou encore certaines scènes qui nous immergent complètement dans l'action (les attaques d'indiens, la rencontre avec la femelle grizzly). Tout dans ce film provoque des réactions fortes quand on est spectateur. Le seul bémol pourrait porter sur l'intrigue générale : on voit venir à peu près tout ce qui va se passer, depuis le début on sait que ça va mal se passer entre Glass et Fitzgerald (Tom Hardy méconnaissable), et de ce côté là il n'y a aucune surprise (la classique vengeance), ce qui peut s'avérer un poil décevant sur le plan purement narratif. Mais l'écrin est tel, le film impose une telle puissance dans sa forme que le fond passe un peu au second plan sans que cela soit préjudiciable au film dans son ensemble. Visuellement ahurissant, une ambiance incroyablement bien retranscrite du début à la fin, The Revenant envoie du bois, impressionne et marque durablement. À voir !

The Expanse saison 1 : Double intérêt de ma part pour cette série : je viens de lire le premier tome de la suite de romans de SF dont elle est adaptée et l'un des acteurs principaux est ce bon vieux Tom Jane que j'apprécie tout particulièrement. Cependant avant de commencer à regarder j'avais toutefois quelques réserves... l'univers SF de cette histoire est très ambitieux et pas si évident que ça à retranscrire à l'image de manière formelle, d'autant plus pour une chaîne telle que Syfy qui aura parfois livré quelques séries au rendu un peu cheap, ce qui dans ce contexte (tout se passe dans l'espace) peut très vite tourner au grand guignol et décrédibiliser tout une histoire. Mais finalement j'ai été complètement rassuré par le rendu visuel de la série, pas forcément tel que je me l'imaginais mais en fin de compte plutôt réussi et malin. Cette première saison souffre un peu du même défaut que le roman : les choses qui s'y passent peuvent paraître un peu opaques au départ, et le développement des péripéties un peu lent. Mais c'est à remettre dans le contexte d'un récit prévu en 9 tomes (et pas des bluettes de 200 pages !) dont 5 sont déjà parus en VO et 3 en VF, donc d'une intrigue longue aux diverses ramifications et qui mérite par conséquent de prendre tout le temps qu'il faut pour être bien posée et présentée. Il ne reste qu'à espérer que la série télé aura suffisamment de succès pour avoir le temps de retracer toute la saga prévue (sachant que la première saison s'arrête à peu près à la moitié du premier roman, tout en incorporant déjà des personnages qui n'apparaissent que dans le second roman). Moi j'attends de pied ferme la seconde saison, et je vais tâcher de ne pas trop tarder à lire le second roman !

Into the Badlands saison 1 : en une saison de 6 épisodes seulement, cette série développe un univers assez riche et ambitieux (ambiance post-apocalyptique, système de territoires et de castes, mélange de look rétro, d'éléments de fantastique, d'arts martiaux et de lutte de pouvoir) et le fait sans complexe. On ne se perd pas en explications mais l'ensemble reste clair et cohérent, preuve d'une bonne maîtrise de l'écriture et de la narration. Je ne connaissais presque aucun des comédiens de la série et j'ai eu plusieurs bonnes surprises. Le concept est un peu déroutant au départ mais on s'y fait très vite. La partie arts martiaux est à mi-chemin entre la voltige à la chinoise (par moment) et la rudesse des membres cassés et du sang qui gicle façon Steven Seagal qui se lâche, mais de manière générale les chorégraphies m'ont plu et impressionné. Pour la partie intrigue on reste dans du classique entre le jeune apprenti tueur très fort mais complètement perdu, le maître très dur et techniquement inégalable mais qui a bon fond, le méchant vraiment méchant et pas beau du tout, un peu de trahisons, de l'amour contrarié et l'espoir de s'échapper pour une vie meilleure. Mais c'est plutôt pas mal foutu alors je peux dire que je serai de lapartie si une seconde saison voit le jour (car la fin de la première appelle à une suite évidemment).

The Affair saison 2 : La première saison avait été une des excellentes surprises de l'année précédente, j'avais hâte de voir ce que donnerait la seconde saison, et je n'ai pas été déçu ! On reste sur le traitement en deux parties pour chaque épisodes, montrant à chaque fois le point de vue de deux personnages. Petite évolution : dans la première saison les deux seuls points de vue étaient ceux de Noah et de Allison, dans cette seconde saison viennent s'ajouter les versions de l'histoire de Cole et de Helen. Autre petit changement : dans la saison précédente, les mêmes événements étaient racontés dans le détail de deux points de vue différents, cette fois il ne s'agit pas forcément des mêmes événements mais plus généralement de ce qui arrive à deux personnages au même moment, et des interactions que cela produit entre eux. On perd un peu en originalité du coup, en contrepartie on s'évite la répétition d'une formule qui avait l'avantage de la surprise lors de la première saison mais qui ne l'aurait plus eu cette fois. Du reste, ce choix narratif permet d'élargir l'histoire et de multiplier les lieux, les intrigues et l'importance des personnages secondaires. Ce qui est plutôt une bonne chose à mon sens, le seul couple Noah/Allison n'aurait peut-être pas suffit à alimenter une seconde saison entière. The Affair évolue donc, et confirme sa très grande qualité en parvenant à se renouveler tout en restant passionnante à regarder. Vivement la suite !

The Knick saison 2 : Cette seconde saison est parfaitement dans la droite lignée de la première, à cela près que les personnages étant déjà bien posés on peut ici les approfondir et aller plus loin dans les intrigues concernant chacun d'entre eux. Le côté Docteur House des années 1900 est encore plus présent que dans la première saison, l'aspect un peu gore des opérations en plus. Mais The Knick ne joue pas uniquement là-dessus, la série explore d'autres thèmes à la fois ancrés dans l'époque et encore actuellement terriblement d'actualité, tels que le racisme, la place de la femme dans la société ou encore le droit à l'avortement face au conservatisme religieux (pour être poli, parce que moi perso je parlerais plutôt d'obscurantisme mais on va encore me dire que ce n'est pas bien de critiquer les croyances des autres). Prévue en dyptique, The Knick saison 2 voit une conclusion proposée pour l'ensemble des personnages et intrigues en cours, tout en laissant encore pas mal de portes ouvertes si par hasard une troisième saison devait voir le jour (le succès critique et public est suffisant pour prolonger l'expérience mais pour l'instant rien n'est encore sûr). Pour ma part je j'aimerais beaucoup connaître la suite, car toutes les issues proposées ne m'ont pas forcément convaincu en l'état (en ce qui concerne Barrow en particulier), et la richesse du contexte, la qualité de l'écriture et l'interprétation excellente font que cette série a encore un sacré potentiel à explorer à mon avis. Toujours est-il que The Knick aura été une série originale et de grande qualité, même si elle devait en rester là. À conseiller !

The Player saison 1 : Pur produit des networks américains, cette série m'avait attiré l'oeil en partie par la présence de Wesley Snipes de retour aux affaires. Et c'est bien un des rares intérêts de la série faut dire. Avec l'actrice principale, Charity Wakefield, jolie blonde au visage pas banal. Sorti de là, c'est du lisse, du vu et revu et surtout du ronflant... Quelques petites démonstrations des qualités physiques et surtout techniques de Snipes méritent le détour, mais on parle là de 2-3 séquences d'une quinzaine de secondes, pas de quoi se relever la nuit. La belle silhouette de miss Wakefield apparaît plus souvent à l'écran, mais c'est loin de suffire à rattraper un scénario pas vraiment passionnant. Allez, un épisode est à sauver, celui du tueur nordique, mais c'est tout. D'ailleurs même les spectateurs américains ne s'y sont pas laissés prendre (c'est dire !) car devant le bide d'audience, la série a été stoppée au bout de neuf petits épisodes. Pour une série complotiste avec une intrigue de fond et un mystère en fil rouge ça fait tâche, d'autant que cet arrêt impromptu et brusque laisse toute l'intrigue en suspens, visiblement au moment du tournage du dernier épisode diffusé personne ne savait encore que c'était le dernier tout court, du coup l'histoire s'arrête nette sur un "à suivre" qui finira de désespérer le peu de courageux qui avaient tenté de s'accrocher pour rien. Mais soyons honnête : The Player l'avait bien cherché... Bref, série inutile et à oublier au plus vite.

Cinglée : Je suis fan absolu de Richard Dreyfuss, d'ailleurs je pense pouvoir dire que c'est mon acteur favori. Aussi je ne rate pas une occasion de voir ses derniers films, ou de découvrir ses anciens que je ne connaissais pas encore, ce qui est le cas de ce Cinglée mettant en scène Barbra Streisand et lui dans un procedural movie tiré d'une histoire vraie, où Dreyfuss doit prouver la bonne santé psychologique de sa cliente accusée de meurtre et qui désire répondre de ses actes contre l'avis de sa famille et des médecins. À vrai dire si le casting n'était pas aussi prestigieux on pourrait se croire dans un téléfilm : décors minimalistes, mise en scène très classique, scénario un peu stéréotypé. Ce qui sauve le film ce sont les acteurs, et surtout je dois bien le dire, mon amour inconditionnel pour Dreyfuss ! Avec n'importe qui d'autre dans le rôle j'aurais certainement trouvé ce film très basique et sans grand intérêt si ce n'est de revoir de vieux acteurs américains des années 80, mais comme à chaque fois Richard Dreyfuss sait tirer son épingle du jeu et donner cette touche qui lui est propre, entre drame et humour, entre légèreté et gravité, qui font de ses personnages des êtres toujours à part, et toujours dignes d'intérêt. Donc dans l'absolu c'est un film moyen et assez daté, mais pour qui apprécie les acteurs qui composent le casting, ça reste un film intéressant à voir.

The Leftovers saison 2 : La première saison m'avait fortement plu mais j'avais malgré tout encore une certaine appréhension, liée au nom du showrunner : Damon Lindelof. C'est ce monsieur qui a créé entre autres Lost, série aux multiples mystères, bourrée de qualités mais aussi blindée de défauts et surtout, surtout ultra-décevante dans sa conclusion, mais c'est aussi le coscénariste du Prometheus de Ridley Scott, et là il n'y a malheureusement pour lui aucune excuse. The Leftovers part également d'un mystère : un jour 2% de la population a purement et simplement disparu, sans qu'on sache ni comment ni pourquoi. Comme Lost, The Leftovers accumule les mystères et les questions, comme dans Lost il y a une collection de personnages tous absolument intéressants, attachants et bien écrits. D'où ma méfiance. J'ai été tant déçu par Lost, que je ne peux m'empêcher de craindre la même chose pour The Leftovers. Mais cette saison 2 (contrairement à Lost cette fois) est juste énorme. Elle surclasse la première (qui pourtant était déjà d'un très bon niveau) et chaque épisode est d'une justesse, d'une maîtrise et d'une classe folle. Chaque personnage est travaillé, tous sont intéressants, l'ambiance est incroyable, bref j'ai adhéré à 200% tout du long. J'ai même eu un coup de coeur pour un épisode en particulier, No Room at the Inn qui met en scène le chemin de croix de Matt Jamison et sa foi indéfectible en la guérison possible de sa femme Mary. Cet épisode est un bijou, du premier à la dernière minute. Et la saison entière est d'une qualité rare, qui vous chope et ne vous lâche plus, vous fait vous poser mille questions, sur ce qu'on voit à l'écran mais finalement surtout sur nous-mêmes, nos croyances, nos failles, nos doutes, notre humanité. Avec cette seconde saison, The Leftovers entre dans la cours des très grands, et j'espère que la troisième et dernière saison promise en 2016 sera aussi intense et permettra de clore avec panache une série qui mérite d'être vue, revue et discutée, une série comme je n'en avais pas vue depuis longtemps.

Nebraska : Depuis que j'ai vu Monsieur Schmidt et plus tard Sideways, je surveille du coin de l'oeil ce que fait Alexander Payne, parce que je trouve son univers particulier, intéressant et original. Voici donc son dernier film en date, Nebraska, mettant en scène un vieil homme un peu déconnecté des réalités, entre amnésies choisies et alcoolisme militant, que son fils va emmener en voyage à travers la campagne américaine pour aller retirer un chèque soi-disant gagnant d'une loterie-arnaque. Évidemment tout ceci n'est qu'un prétexte pour que le fils tente de se rapprocher de son père dont il se sent étranger et que la vieillesse rattrape et entraîne inéxorablement vers l'oubli et la mort. Et ces deux-là sont vraiment très différents, à croire même qu'ils ne se connaissent quasiment pas, malgré une vie entière à avoir vécu ensemble. Si proches, mais si éloignés. Le film est assez âpre, assez dur, assez aride en sentiments, pourtant on les sent poindre à plusieurs moments, ce qui les rend d'autant plus forts qu'ils sont rares et parfois même niés. On découvre derrière ce vieil homme acariâtre et antipathique son lot de souffrances, de rêves brisés et une nature finalement plutôt à l'opposé de ce qu'il laisse voir. On voit aussi l'Amérique profonde, pauvre, délabrée, désespérée, morne et très très loin de l'image qu'on nous en vend habituellement à Hollywood. Le film n'est pas des plus optimistes et joyeux, mais il a une qualité qu'on retrouve dans l'ensemble des films de Payne : ses personnages sont profondément humains, et si ça ne fait pas toujours rêver, ça fait du bien quand même. Nebraska n'est pas à mon goût le meilleur Payne, mais il reste que c'est un bon film.

Nos Futurs : La claque ! l'année 2015 a été plutôt pauvre en films vraiment marquants, et en dehors de Whiplash qui m'avait complètement estomaqué je n'avais pas eu d'autre coup de coeur. C'est parce que j'avais raté Nos Futurs en salles ! J'avais bien prévu d'aller le voir, mais le peu de salles et la très courte période durant laquelle il était visible m'ont fait le rater à sa sortie. Erreur rattrapée donc, avec ce très très chouette film vu en bluray. J'étais un peu inquiet toutefois, j'avais tant aimé Le premier jour du reste de ta vie de Rémi Bezançon que je craignais d'être un peu déçu en comparaison. Et s'il est vrai que les films se ressemblent finalement très peu, dans leur thème comme dans leur narration, j'ai malgré tout été complètement emporté par l'histoire, par les personnages et surtout surtout, je me suis pris une belle claque à la fin que je n'avais pas vue venir du tout. Je pense que ce film va parler tout particulièrement aux gens de ma génération (et de l'âge des 2 héros du film), ceux qui ont entre 35 et 45 ans grosso modo, parce qu'ils vont se voir, à la fois au présent et au passé tels qu'ils ont été adolescents, lycéens et jeunes adultes. On se marre beaucoup dans ce film, mais sans jamais se départir d'une certaine nostalgie qui est là tout du long du film, tel un fil rouge dont on ne dit pas le nom. Il y a de l'humour mais aussi de la douceur, de l'amour, de l'amitié, c'est intelligent et drôle à la fois, ça fait rire et réfléchir, ça parle de qui on est vraiment, de la vie, de l'amitié, de soi au milieu des autres. C'est vraiment un très chouette film, à découvrir et faire découvrir autour de soi !

Creed : Bon, j'ai passé l'âge des cachoteries : je kiffe Rocky Balboa ! Voilà c'est dit. J'avais trouvé le sixième vraiment très bon, et il faisait office d'une conclusion parfaite à la saga qui a débuté à la fin des 70s. Aussi quand ce nouveau film a été annoncé, j'étais évidemment curieux mais aussi un peu inquiet du résultat. Car il n'est pas si courant de réussir une conclusion à ce genre de saga, alors venir quelques années plus tard pour la gâcher ça aurait été dommage. Mais en fait, loin de gâcher quoi que ce soit, ce Creed s'impose par sa qualité et tient lieu de véritable passage de relais entre le héros légendaire de Rocky et le rejeton caché de Apollo Creed qui veut reprendre contre vents et marées le flambeau de son paternel. On retrouve Rocky vieux, faible et malade qui symboliquement boucle la boucle en prenant le rôle du coach comme le fameux Mickey l'avait fait pour lui, et le caractériel Adonis qui combine la fougue de la jeunesse, le talent de son père et la hargne de l'étalon italien. Porté par une réalisation sobre, classe et toujours appropriée au propos, le film est un parfait mélange d'hommage à la saga grâce à un classicisme maîtrisé et de coup de jeune à la franchise Rocky par sa fraîcheur, son dynamisme et son ton résolument moderne malgré les passages obligés de ce type de film. L'interprétation y est également de premier ordre : Stallone met une gravité, une simplicité et une classe folle dans son personnage (encore plus que ce qu'il avait réussi à impulser dans le précédent film) et Michael B. Jordan éclabousse de son talent et de sa puissance physique un film dont il partage la vedette à égalité avec Sly. Décidémment, ce n'est pas encore avec ce film-ci que je me détournerai de l'univers de Rocky, à voir absolument !

Fargo saison 2 : La première saison de Fargo avait été un peu un ovni auquel on ne s'attendait pas du tout et avait réussi le tour de force de reprendre ce qui a fait l'intérêt du film (les lieux, l'ambiance, les personnages décalés) sans n'avoir aucun rapport avec l'intrigue ni les héros du film des Coen. Et ça avait été une belle réussite ! Cette saison 2 repart sur la même recette : personnages et intrigues complètement différents (bien qu'en fin de saison on est tout surpris de découvrir des liens très directs avec la saison 1) mais ambiance générale identique. Et encore une fois c'est une vraie réussite. Beaucoup considèrent la seconde saison comme encore meilleure que la première, pour ma part je préfère tout de même la première saison, pour l'effet de surprise tout d'abord, et puis parce qu'il y a dans la seconde saison un détail narratif que je trouve très discutable pour ne pas dire complètement déplacé (le coup des ovnis...). Point qui n'est pas central mais qui a tout de même son importance en fin de saison, d'où ma réticence à élever cette seconde saison au niveau de la première. Mais pour ce qui est de l'intrigue générale, des situations rocambolesques, et surtout de l'interprétation des personnages, cette seconde saison est vraiment excellente en tous points. Et avec ce niveau de qualité, je suis tout à fait client pour une troisième saison !

Kingdom saison 2 : Après une première saison très intéressante quoiqu'un peu brouillonne et surtout étonnament bavarde pour une série sur le monde du MMA, cette seconde saison monte en puissance sur le plan narratif et dramatique. Les personnages étant déjà bien posés dans la saison précédente, le scénario peut décliner des intrigues d'autant plus fortes qu'on a déjà bien intégré les personnalités et l'historique de chacun. J'ai vraiment beaucoup aimé la façon dont les scénaristes développent leurs différents protagonistes, sans en laisser aucun sur le carreau, ce qui donne une véritable cohérence et un équilibre remarquable à l'ensemble. Bien entendu je ne peux pas m'empêcher d'avoir mes petits préférés, et pour moi ce sont incontestablement Jay par son jusqu'auboutisme et Kieth par son excentricité qui emportent la palme des persos les plus intéressants et attachants, mais en réalité il faut bien dire qu'ils sont tous intéressants dans leurs styles différents. J'espère vraiment que la série va connaître une troisième saison, car tout au long de la seconde saison on a l'annonce d'un événement qui devrait arriver dans la saison prochaine, et que c'est suffisamment bien fait pour nous faire saliver par avance. Ce serait vraiment frustrant si la confrontation tant attendue n'avait finalement pas lieu... Donc je croise les doigts pour voir arriver une suite, et il est absolument évident que j'en serai !!

Jessica Jones saison 1 : Jessica Jones est la seconde série issue de la collaboration entre Marvel et Netflix, après un Daredevil déjà très remarqué. Eh bien cette fois encore le pari est réussi. Moins sombre que ce à quoi je m'attendais, avec même des pointes d'humour un peu cynique et bien venu, cette série nous embarque sans nous en apercevoir dans une histoire de super-héros qui ne dit pas son nom. Car si l'un ou l'autre personnages possèdent  des pouvoirs, ils sont là pour faire avancer l'histoire dans le bon sens, à la manière d'un élément de fantastique de n'importe quel film de genre. Il n'y a pas ici d'estampillage "super-héros". Les persos pourvus de pouvoirs n'ont pas de costumes, il n'y a guère que le vilain en titre qui privilégie la couleur pourpre (dans le comics, son nom de super-vilain est justement "l'homme pourpre"). On fait un peu référence au reste de l'univers Marvel, mais plus comme un clin d'oeil qui permet de faire savoir au spectateur initié que oui, il est bien dans une série Marvel, mais en réalité l'histoire générale en reste assez déconnectée. Il n'y a qu'à la fin qu'on a l'apparition d'un personnage (civil cependant) qui fait le lien plus direct avec la série Daredevil précédente. Et du reste je me demande comment va se faire la cohabitation des personnages au final, puisque l'objectif reste une série crossover entre les différentes séries dont Netflix nous présente les premières saisons (Daredevil, Jessica Jones, Iron Fist, Power Man). En tout cas Netflix confirme la qualité de ses produits, et j'ai hâte de voir la fin. Mention toute spéciale à David Tennant en méchant vraiment original, et à l'incarnation de Luke Cage sous les traits de Mike Colter, juste parfait dans le rôle.

The Following saison 3 : Cette troisième saison renouvelle un peu la thématique puisque Joe Carroll y est beaucoup moins présent que dans les deux premières saisons, et son duel avec l'agent Hardy n'est plus du tout central ici. C'est d'ailleurs logique, je crois que tout avait déjà été dit et fait sur le sujet dans les deux précédentes saisons, il était plus que temps de passer à autre chose. L'angle de cette saison c'est "l'école de tueurs" du professeur de Joe. L'idée, quoiqu'un peu tirée par les cheveux s'avère intéressante, mais c'est surtout et avant tout grâce au "premier de la classe" Théo Noble. Le personnage est extrême mais plus fouillé et crédible malgré tout que l'ensemble des autres tueurs exploités dans la série. Il a la folie meurtrière de Joe mais sans sa mégalomanie, ce qui le rend d'autant plus dangereux. Clairement cette troisième saison tente de marquer un tournant pour la série mais les audiences n'ayant pas suivi, il n'y aura pas de quatrième saison pour voir Ryan Hardy basculer définitivement du côté des siphonnés qu'il poursuit. La fin ménage une suite possible, c'est évident, mais peut s'apprécier comme une fin de série pas trop décevante non plus. En tant que fin de série, elle prend d'ailleurs un aspect un peu noir et pessimiste plus définitif qu'elle n'aurait en tant que fin de saison. Au final, The Following aura été une série très inégale, bourrée de qualités et de défauts, parfois surprenante, parfois horripilante, mais qui fonctionnait sur le "toujours plus" ce qui la condamne dès l'origine à une durée de vie plus courte que la moyenne. Bref, pas mal pour passer le temps, mais loin d'être inoubliable.

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Published by Stéph