Quand je cause d'un film, je fais souvent des articles plutôt longs, et pas toujours en phase avec l'actualité du moment. Dans cette page d'avis vite dits je me propose de faire exactement l'opposé : quelques mots rapides pour donner un avis sur ce que je viens de voir. Certains films feront peut-être par la suite l'objet d'articles plus complets, ou pas. Cette page
est donc mise à jour en même temps que l'encart "Vu récemment" qui pointe vers elle...
Snatch saison 1 : J'avais cette série sous le coude depuis belle lurette, jamais vraiment le temps de m'y consacrer, et puis il lui manquait un je ne sais quoi de sexy pour m'inciter à la faire passer avant d'autres plus intrigantes. Finalement, j'y suis venu, en me forçant un peu. Et je me suis dit : "Mais pourquoi avoir attendu autant ?!"Parce que cette petite série qui n'avait pas fait grand bruit à sa sortie (en tout cas, elle avait bien failli passer sous mon radar), est en réalité très sympa, et formellement très réussie ! Il y a déjà un aréopage de personnages hauts en couleurs qui font tellement plaisir à voir, que rien que pour ça, on se dit "bonne pioche !". Il y a aussi une mise en scène assez moderne, rentre-dedans et décomplexée qui m'a directement plu. Et puis le ton de l'ensemble est vraiment chouette, ça rappelle évidemment le Guy Ritchie du film dont est tirée la série bien qu'il ne soit pour rien dans cette dernière. C'est drôle, ambitieux, exagéré juste ce qu'il faut, cynique par moment, iconoclaste quand il le faut, punchy par petites touches, moqueur, délirant... j'ai envie de dire "so british" alors que la série n'est même pas britannique mais ricaine ! C'est dire à mes yeux, si c'est réussi. Alors oui, on balance aux orties sa suspension d'incrédulité parce que quand même, ça fait beaucoup à admettre tout ce qu'on nous sert dans cette série, le menu est copieux. Mais après ça, on n'a plus qu'à prendre son pied, tant cette première saison se fait plaisir et fait plaisir au spectateur. C'est frais, ça se regarde bien, je ne vais donc pas bouder mon plaisir. Et me mettre de ce pas en branle pour dégotter la saison 2.
John Wick 2 : Dans le premier John Wick, il n'était pas content et il l'a fait savoir. Dans le deuxième John Wick, des personnes peu recommandables ne sont pas contentes qu'il n'ait pas été content, et le lui font savoir. Évidemment, "un pas content" Vs "des pas contents", ça va chier dans le ventilo, si vous me permettez l'expression. Excusez ce résumé très court, mais en gros c'est uniquement de cela qu'il s'agit. Concrètement, si John Wick vous a impressionné dans le premier film, il vous scotchera dans le second. Parce que globalement il refera tout pareil, mais en plus fort, en plus dur, en plus violent, et en plus déterminé encore que dans le premier. Bref, ça va saigner, et pas que. Oui, bien entendu, c'est du scénario très basique, l'intrigue toute entière tient sur un timbre poste. Large. Mais franchement : on s'en fout ! On s'en fout parce que c'est super bien foutu, il y a de la chorégraphie de combats à vous faire pleurer de joie, il y a cette pointe d'exagération juste parfaite, vous savez bien, celle qui vous fait dire "non quand même pas ? ah ben si !" sans jamais vous amener jusqu'à un "mais non, c'est trop gros !". On s'en fout parce que dès le départ on sait qu'il va leur faire pleurer leurs mères mais qu'il va grave en baver avant, et que c'est exactement ça qu'il se passe mais en vachement mieux que ce qu'on s'imaginait. John Wick 2 est en permanence en équilibre instable qui le menace de le faire choir du côté du too much, mais jamais il ne tombe dans cette extrémité, et ça rend le film très jouissif. Inattendu tout en étant parfaitement balisé de A à Z. Et quand c'est bien fait, moi je dis un grand : Bravo ! Bref, ça détend bien, et je n'en demandais pas plus à ce film.
The Big Door Prize saison 1 : Petite série sortie de nulle part, sur laquelle j'ai décidé de parier, au vu du pitch de départ. Une machine mystérieuse qui vous révèle votre potentiel de vie ! Très vite dans cette petite ville où tout le monde connaît tout le monde, ça fait le buzz... J'ai trouvé l'idée lumineuse ! Ça permet de partir dans tellement de directions différentes, de développer tant de personnages, de jouer sur les interactions et le liens entre eux de façon maline et amusante... C'est traité sur un fond de comédie, mais il n'y a pas besoin de gratter beaucoup avant de tomber sur des thèmes et des questions bien moins légères et anodines que cela. On en vient à philosopher sur la vie, et inévitablement, la question du libre arbitre et de la prédestination se pose. Avec des réponses pas si évidentes que cela à apporter. Le format court des épisodes permet de ne pas s’appesantir et de garder un rythme agréable et enlevé. La somme de personnages n'empêche pas le récit de bien tous les aborder, même si pour plus d'approfondissement on va se concentrer sur une poignée d'entre eux seulement. Et puis ce qui m'a plu aussi, c'est que c'est un thème trans-générationnel, qui touche vraiment tout le monde. "Que faire de sa vie ?" est une question qui viendra titiller les plus jeunes, "Ai-je réussi ma vie, ne suis-je pas passé à côté de l'essentiel ?" est la question miroir plus réservée à ceux qui ont déjà de la bouteille et des années d'expérience derrière eux. Mais dans les deux cas, c'est la question du sens qui se pose. Et c'est foutrement intéressant, sur un plan philosophique, et surtout humain. Très belle découverte que cette petite série, je recommande !
Lucky Hank saison 1 : Depuis la série Better Call Saul, et le film Nobody, Bob Odenkirk est définitivement entré dans mon panthéon personnel d'acteurs que je tente de suivre quoi qu'ils fassent. Le voici donc en professeur de littérature un peu has been, un peu sur la touche, qui a connu un succès critique pour une publication qui commence à dater, mais qui n'a jamais su réitérer l'exploit. Alors il enseigne dans une petite fac sans grande envergure, et pour tout dire, il s'ennuie. Quand son ancien ami et rival de jeunesse, qui a bien réussi à faire carrière dans l'écriture vient donner une conférence à ses élèves, Hank se remet en question. En même temps que toute sa vie, en même temps que sa relation avec tous ses proches. Et l'établissement scolaire connaît qui plus est des restructurations, il va donc falloir faire des coupes drastiques parmi les enseignants du département de littérature qu'il dirige. J'ai beaucoup apprécié découvrir Bob Odenkirk dans le rôle d'un personnage plus vieux, plus raisonnable, plus résigné également (du moins jusqu'à un certain point) que ce qu'on a pu le voir incarner auparavant. Il garde son pouvoir comique, mais gagne encore un peu plus dans l'émotionnel, dans l'introspection, il parvient à jouer de sa fragilité et à faire ressentir tous les doutes de son personnage à l'écran. Hank veut bien faire, mais Hank veut aussi exister. Et tout cela a un prix. Le prix de l'éveil à la réalité. Pas toujours agréable... Vie de couple, vie de père, vie de professeur, vie d'écrivain, vie d'homme... le suivre dans son cheminement, j'ai trouvé cela très sympathique et intéressant. Je conseille sans retenue cette série !
Killing Eve saison 4 : À sa sortie, Killing Eve a été comme un vent de fraîcheur télévisuel. Son thème, son ton, et surtout la prestation incroyable d'une Jodie Comer sortie de nulle part avaient tout emporté sur leur passage. Et puis les saisons suivantes, on a commencé à tourner un peu en rond, se répéter, tergiverser, cabotiner. Ça restait pas mal, mais l'effet de surprise n'y étant plus, ça ramait pour retrouver le niveau de départ. Il était donc temps que ça s'arrête. Cette saison 4 vient conclure la série, et soyons honnêtes : ce n'est pas plus mal. Parce que cette série avait clairement atteint ses limites. Et dès lors, tout ce qui était proposé tenait de la redite, avec un simple modulo du point de vue de l'intensité et des décors de l'action. C'est d'ailleurs encore une fois un peu le cas dans cette dernière saison, Villanelle fait du Villanelle, en toujours plus déjanté, en toujours plus sanguinolant (Jodie Comer garde ce potentiel énergétique invraisemblable en elle). Eve quant à elle essaie de faire du Villanelle, ce qui non seulement ne lui va pas, mais sonne qui plus est assez faux (j'ai de plus en plus de mal avec Sandra Oh qui à mes yeux perd en authenticité au fur et à mesure que le temps passe). De temps à autres, on a donc quelques flashs bienvenus dans des scènes qui marquent la rétine et qui font plaisir, mais je n'étais pas mécontent qu'on arrive à la fin pour tirer un trait sur cette série qui aurait certainement gagné à être plus courte et plus dense en matière de saisons. Je tempère tout de même mes propos en précisant que dans son ensemble, la série Killing Eve reste de bonne facture et que cette fin n'a rien de déshonorant pour elle. Ceux qui ont aimé le début apprécieront certainement aussi la fin.
Six saison 1 : Quand Walton Goggins est de la partie, souvent j'en suis aussi. J'ai tendance à lui faire confiance. Parfois à tort. Mais souvent à raison. Cette fois-ci, il m'a encore une fois donné raison. Dans cette série sur une bande de commandos américains en mode "ultra-virils mais avec des failles quand même tu vois", on parle action certes, mais aussi géopolitique, foi, amour, famille, patrie, morale... Des sujets pas toujours évidents à traiter vous remarquerez, tant l'éventuel dérapage en terrain miné peut vite arriver. Certains peuvent se révéler très sensibles sur ces thèmes-là. Et quand c'est traité par des américains, on peut craindre le pire côté nuance et jugement moral. Pourtant, je dois dire que c'est moins bourrin que je n'aurais cru. Moins moralisateur aussi. Évidemment, il y a les grands méchants intégristes qui ne laissent aucun doute sur qui est gentil / qui est méchant dans l'histoire. Mais la subtilité est plutôt à chercher dans les rangs amerloques et la manière dont sont dépeints les soldats et leurs familles. Même si il n'y a aucun doute sur la menace à éradiquer, il y a une sorte de remise en questions qui n'est pas à négliger, sur la manière de s'y prendre, et sur les motivations profondes également. Le chantre de ces questions est le personnage interprété par Walton Goggins justement, qui s'avère bien plus intéressant qu'il ne le laisse supposer aux premiers abords. Après attention, on n'est pas non plus dans un traité de philosophie hein, ce n'est pas le propos. Mais simplement, la série propose un peu plus qu'une simple représentation des gentils GI américains contre le méchants terroristes de Boko Haram et consorts. Là où j'ai été très surpris, c'est qu'une seconde saison existe, alors que la fin de la première saison se suffisait parfaitement à elle-même. J'irai donc voir à l'occasion ce qu'il s'y trame.
Constellation saison 1 : Physique quantique, mission spatiale qui tourne au drame, théorie des cordes, psychologie, traumatisme, frissons. Voici en quelques mots ce qui se cache derrière cette série. Difficile de me positionner en tranchant définitivement si j'ai aimé ou non. Sur la, voire les, thématiques, c'est clairement un grand oui. J'adore les histoires de réalités parallèles, les théories quantiques appliquées à grande échelle. Sur le traitement de la chose, je serai plus nuancé : c'est long, ça n'avance pas toujours très vite, ça amène des tonnes de questions et c'est très avare en réponses, c'est répétitif. Alors certes, ce genre de sujet demande de l'attention et de la rigueur, mais un peu plus de rythme n'aurait pas nui à l'ensemble à mon avis. Il y a un mélange d'ambiances entre la part très scientifique que j'ai trouvée fascinante, et un aspect qui tire volontairement vers l'angoisse, la peur, avec des références presque horrifiques. Pas trop mal foutu d'ailleurs. Mais je trouve que le mix des deux a du mal à prendre. Je ne saurais même pas expliquer exactement pourquoi, mais le fait que la série joue sur ces deux tableaux m'a un peu décontenancé. Et puis surtout le plus gros défaut selon moi, c'est la fin. La montagne qui accouche d'une souris, ça vous parle ? Eh bien c'est l'effet que ça m'a fait. Je n'ai pas réussi à confirmer ma sensation par une info sur la production de cette série, mais à mon avis, cette saison n'était pas destinée à être unique. L'annulation tardive de la série pourrait expliquer cette fin en pointillés, et cette sensation d'avoir encore plein de choses à explorer, visiter et expliciter dans cette intrigue. Mais toujours est-il que cette fin en tant que telle, voulue ou non dans cette forme, m'a déçu et laissé un peu comme un con devant ma télé, avec l'impression de m'être fait berner, qu'on m'en promettait plus que ce que j'ai eu. Ça m'a furieusement rappelé la série Infiniti sur un sujet qui plus est très similaire. J'ajoute cependant que côté interprétation (entre Noomi Rapace et ce vieux grincheux de Jonathan Banks) c'est du solide. Et que la mise en image est très réussie également. Mais cette fin... gâche un peu l'ensemble.
Fear The Walking Dead saison 8 : Alors là ! Cette huitième saison conclut la série, et comment dire ? Ils auraient mieux fait de s'abstenir. En fait, ils auraient surtout mieux fait d'engager des scénaristes décents. Qui savent raconter une histoire. Qui savent éviter les incohérence plus grosses que moi. Qui savent écrire trois phrases sans tomber dans le gnangnan, le cliché, l'absurde ou le ridicule dès le second mot. La saison 7 étaient déjà sur une mauvaise pente (la série avait connu un départ compliqué, s'était améliorée de saison en saison jusqu'à la sixième) mais alors là les mecs la dévalent en roue libre en faisant des doigts à tout le monde en passant. Vous avez l'image là ? C'est exactement comme ça que je me suis imaginé les séances de brainstorming au bureau des scénaristes sur cette dernière saison. Du foutage de gueule XXL. Une honte absolue. Je ne sais même pas comment les acteurs ont pu accepter de jouer ce qu'on leur a demandé de jouer, ou alors peut-être étaient-ils à ce point désespérés qu'ils ont voulu en finir au plus vite, pour pouvoir enfin passer à autre chose et oublier ce cauchemar ambulant qu'est la dernière saison de Fear The Walking Dead. À ce niveau-là, c'est au-delà de l'incompétence scénaristique, c'est du sabotage pur et dur. Du début du premier épisode à la dernière minute du dernier, rien ne va. Et vous pouvez me croire, j'ai tout regardé. Ça m'a tellement gonflé que ça m'a même empêché de m'endormir, c'est dire. C'est juste horrible. Pas une scène ne tient debout, pas un rebondissement, pas un développement n'est logique. Et si c'est de la cohérence que vous cherchez, bon courage. Non vraiment, je n'ai pas de mots assez forts pour conspuer à son juste mérite cette dernière fournée d'épisodes. Avec la voix de l'adjudant Gerber dans les Gendarmes de Saint-Tropez : c'est honteux !
Rogue saison 2 : J'ai toujours bien aimé Thandie Newton. Depuis que je l'ai remarquée pour la première fois dans Urgences je crois, en épouse du docteur Carter. Et puis de suite après dans l'oscarisé Collision de Paul Haggis, où je suis tombé définitivement amoureux d'elle. Bon, aujourd'hui on n'a plus le droit de l'appeler Thandie, il faut dire Thandiwe. Mais à l'époque de la série Rogue c'était encore Thandie. C'est compliqué. Et encore, elle n'a pas changé de sexe. Bref. Dans Rogue elle joue une flic badasse en mode infiltration. La première saison était plutôt sympatoche, la seconde m'a moins convaincu. Pas que ce soit mauvais, mais scénaristiquement, il y a à redire. Dans la caractérisation des personnages surtout. Clichés. Et souvent, mauvais clichés. Dans la mouvance "on veut faire genre mais ça sonne faux". Et ça, même pour d'excellents acteurs, c'est vite casse-gueule. C'est justement dans ces travers que tombe cette saison 2 de Rogue, qui à plusieurs reprise m'aura fait soupirer. Ce qui est d'autant plus dommage que moi j'étais vraiment partant pour bien l'aimer cette suite. Après, relativisons, ce n'est pas non plus un naufrage complet, j'ai vu bien pire en la matière. Mais c'est décevant, parce qu'on aurait voulu mieux, plus, différemment. Ça se regarde un peu le nombril, et malheureusement ce n'est pas équipé pour. Du coup la série canadienne a été soldée vite-fait bien-fait dans une très courte troisième saison qu'il faudrait quand même que je dégotte par acquis de conscience. Et parce que je l'aime bien moi, Thandie Newton. Même depuis qu'elle s'appelle Thandiwe Newton.
Fallout saison 1 : Les séries adaptées de jeux vidéo à succès, ça commence à être la nouvelle mode du moment. Perso, je ne suis pas un gamer, mais tant que le résultat est de qualité, moi je suis ok pour être de la partie. Et pour le coup, avec Fallout, on tient ce qu'il convient communément d'appeler "un bon numéro". Alors forcément, quand on en connaît rien au matériau d'origine, on n'a pas l'aspect "comparaison avec l'original" qui vient se greffer et orienter notre avis sur le produit final. Donc mon avis se borne uniquement sur ce que j'ai vu, sans tenir compte du jeu vidéo de départ. Forcément aussi, n'étant pas familier du tout avec ce que j'ai vu, il m'a fallu un temps d'adaptation inutile aux aficionados du jeu, pour comprendre à qui j'ai à faire, qui est qui, qui veut quoi et le pourquoi du comment. Mais en contre-partie on conserve le plein effet de surprise sur ce qui se passe, et ça c'est une excellente chose aussi. Alors cette première saison met les personnages en place, explique en gros la situation (de façon par complètement chronologique, mais ça si c'est bien maîtrisé narrativement c'est pas un problème, ça peut même devenir un atout quand c'est bien pensé), et lance plusieurs intrigues liées à des personnages-clés. Et puis ça commence à prendre une autre dimension dès lors que les dits personnages-clés sont amenés à se croiser. Alors j'ai trouvé ça baroque, coloré, iconoclaste, gonflé, divertissant, foutraque, gentiment déjanté, surprenant, au rythme enlevé. Autrement dit, j'ai plutôt bien aimé ! Si tout n'est pas encore parfaitement clair dans mon esprit sur certains aspects de ce monde futuriste post-apocalyptique, je m'y suis de suite senti à mon aise, je suis tombé sous le charme de la faussement naïve Ella Purnell, j'ai apprécié la présence du vieux briscard Kyle MacLachlan, mais surtout je me suis laissé guider par un de mes chouchous depuis la fameuse série The Shield, j'ai nommé Walton Goggins qui a quand même méchamment la classe dans cette série. Bref, j'attends déjà avec impatience la seconde saison pour en découvrir encore un peu plus de cet univers très spécial.
Expendables 3 : Vous le savez, moi les gros baraqués qui débordent de testostérone au cinéma, je kiffe. Alors forcément, quand ils se regroupent par paquets de douze, je surkiffe. La franchise Expendables continue d'appliquer sa recette : des musclés, anciennes et nouvelles stars des films d'action des années 1980 à nos jours, qui se font une orgie de biceps bandés, de pains dans la gueule, de punchlines à la papa, de bastos qui tombent au ralenti à mesure que la mitraillette les tire, d'explosions à gogo, de concours de bites et de gros mots affectueux entre couilles. Bref, tout un programme qui, personnellement, me réjouit. Évidemment, comme c'est le numéro 3, il faut faire plus et mieux que le numéro 2, qui lui-même déjà... vous avez compris l'idée. Donc, plus de gros bras, plus de bastos, plus de mots affectueux, etc. Du coup, comme on peut le constater à l'image, il n'y aura bientôt plus assez de place sur l'affiche pour coller la tête de tous les lascars (et lascarette car oui, il y a une nana, et plus badasse que pas mal de mecs : Ronda Rousey herself !) embarqués dans l'aventure. Après, à ce niveau-là, je ne cherche plus trop à ce que le scénario soit ficelé comme un roulé de porc pour dix, tout ce qui m'importe c'est qu'on en ait pour son argent. Et avec Sly à la barre, on a l'assurance du travail bien fait, propre, avec un petit coup de polish en prime pour que ça brille. Évidemment, c'est un énorme film-prétexte, et tout le monde en est conscient des comédiens jusqu'aux spectateurs, pour voir nos balèzes préférés faire leur numéro, sortir une vanne ou deux assorties d'un clin d’œil appuyé, et basta. Ça tombe bien : c'est exactement ce qu'il se passe du début à la fin dans ce film (rien que pour le retour ultra-référencé de Wesley Snipes dans un blockbuster sévèrement burné, ça vaut le coup). Après, vous faites comme vous voulez, moi je vous aurais prévenus. En ce qui me concerne, j'embarque direct avec cette bande de vétérans de la castagne sur écran. Et tant pis si certains commencent à sérieusement refouler la naphtaline, j'en profite encore tant qu'ils sont vivants.
True Detective saison 4 : Cinq années se sont écoulées depuis la troisième saison. Le moins qu'on puisse dire c'est que les producteurs ne se précipitent pas entre deux saisons. Et jusqu'à présent, cela leur a plutôt bien réussi, puisqu'ils ont ainsi réussit à proposer des saisons à chaque fois très différentes, aux tons bien marqués, bien différenciés. Mais ce qui les unit toutes, c'est leur qualité indéniable. Cette fois-ci, on part pour une enquête dans le grand nord, en Alaska, entre nuit qui dure des mois et tempête de neige incessante. Côté ambiance, c'est très réussi. Côté interprétation aussi, on a droit à du très bon : une Jodie Foster impériale, une brochette de talents confirmés avec Christopher Eccleston, Fiona Shaw et John Hawkes, et également deux petits jeunes, totalement inconnus de moi : Finn Bennett et surtout Kali Reis en enquêtrice autochtone inuite qui crève l'écran. Il y a une part de problématique sociétale qui infuse dans la saison, qui aurait vite pu déraper vers la facilité, l'angélisme et le manichéisme, mais la série s'en sort plutôt bien de ce point de vue là. Comme toujours dans True Detective, il y a ce mix entre enquête policière et spiritualité, peut-être encore plus exacerbée dans cette saison dans le contexte du peuple inuit et de ses traditions et légendes. Ce que je retiens avant tout c'est l'ambiance à nulle autre pareille, l'interprétation en tout point impeccable, et la maîtrise de la narration et de l'évolution des personnages tout du long des épisodes. Du True Detective on n'en a pas souvent, mais c'est du premier choix !
Echo mini-série : Les séries Marvel, tout comme les films, semblent ralentir un peu en fréquence. Serait-ce le début de la fin de la hype autour de Marvel, ou simplement la traduction du déclin de qualité de ce qu'ils ont proposé récemment, je ne saurais dire. Mais en bon fan de la marque de Comics, je continue à suivre, pour le pire comme pour le meilleur, ce qui sort des Studio Marvel. Cette fois c'est Écho, l'anti-héroïne amérindienne, sourde et amputée d'une jambe qui a droit à sa mini-série dédiée. Bon déjà, sur l'agenda des minorités mises en avant, avec Maya Lopez alias Écho, Marvel coche un max de cases en une seule fois, bien joué. Cocher des cases pour cocher des cases je trouve ça stupide, mais je dois dire que dans le contexte de ce personnage particulier, j'ai trouvé ça non seulement malin mais aussi plutôt bien vu. Je ne ferai donc pas de procès d'intention au chef d'accusation "bienpensance hypocrite et intéressée" à Marvel sur ce coup-là. Pour moi, l'essentiel est que ça tienne la route, fasse sens et soit bien écrit. Et ici, c'est le cas. Là où je tique un tout petit peu, c'est sur le choix de celle qui interprète Maya. Elle est très impliquée dans le rôle, bien qu'elle surjoue un poil la colère en permanence à grands coups de sourcils froncés. Son talent d'actrice n'est pas en cause. En revanche, physiquement elle ne colle pas du tout au personnage papier. Ceux qui veulent en savoir plus chercheront les dessins de son créateur David Mack et pourront comparer avec la comédienne : il y a un "gros" écart quand même. Bon, tout à fait dans l'air du temps, mais désolé, je ne peux pas ne pas le remarquer. Est-ce que c'est très gênant pour la narration, l'intrigue, le développement du personnage à l'écran : absolument pas. N'empêche que sur le plan physique, le personnage est dénaturé. C'est une adaptation, pas une décalcomanie m'objectera-t-on peut-être. Et c'est vrai. Mais forcément quand on adapte un matériau préexistant, on se condamne au jeu de la comparaison, c'est inévitable. Sinon on créerait quelque chose d'inédit, tout bonnement. Mais ceci étant dit, cette mini-série dont je n'attendais pas grand-chose, m'a plutôt satisfait de par sa qualité générale. Le plaisir de retrouver Vincent D'Onofrio en Caïd de la pègre est un petit bonus appréciable. La plongée dans l'univers des amérindiens n'est pas de la plus grande subtilité et un peu dépeinte à la truelle, mais reste de facture acceptable dans le cadre d'une série de ce type qui n'est pas intégralement centrée sur ce sujet. La partie "Girl Power" des ancêtres indiennes m'a fait un peu sourire parce que surlignée en fluo (au cas où les plus étourdis la raterait), alors que la force du personnage de Maya se suffisait en elle-même pour retranscrire à l'écran l'idée de la femme forte et en aucun cas soumise. Mais que voulez-vous, aujourd'hui la subtilité est plus que jamais remisée au placard, il faut l'accepter et ne pas s'en offusquer. Echo, sans être révolutionnaire, reste une série sympathique à regarder.
Le Problème à 3 Corps saison 1 : Voici quelques années de cela, j'avais lu le premier tome du roman éponyme dont est tirée cette série. Parce que Liu Cixin, son auteur, était en train de devenir le nouveau phénomène à la mode dans le genre littéraire de la Science-Fiction. Le roman m'avait été un calvaire à lire tant j'ai eu du mal avec les parties de l'intrigue liées au monde à trois soleils. La partie terrestre me plaisait un peu plus, mais j'avais eu bien du mal à finir ma lecture au cours de laquelle je m'ennuyais plus qu'à mon tour. Et puis la production de cet auteur a explosé médiatiquement avec des adaptations tout azimut (en BD par exemple il y en a eu pléthore). J'ai donc hésité avant de me lancer dans cette adaptation télévisée, un poil échaudé par mon expérience avec le bouquin. Et au final, j'ai été très agréablement surpris par ce que j'ai vu. Exit le sentiment d'ennui qui a marqué ma lecture du roman. J'ai trouvé la narration fluide, les personnages intéressants et bien campés, l'adaptation maligne. Pas de problème de rythme, une intrigue qui avance, de beaux effets spéciaux (je pense tout particulièrement à la scène du bateau au canal de Panama), on pige tout et on accroche. L'ensemble donne très envie de connaître la suite et j'en suis presque venu à me demander si je ne devrais pas tenter la lecture des tomes suivants tant j'ai apprécié la série. Bref, je partais avec un a priori si ce n'est négatif au minimum méfiant, et j'ai été très positivement charmé par cette première saison. À suivre avec grand intérêt donc.
Foundation saison 2 : La saison 2 de Foundation conserve les qualités de la première, à savoir une beauté à l'écran, de très belles et impressionnantes images, une histoire éclatée en plusieurs lieux, personnages et même lignes temporelles. C'est bien écrit, et j'ai apprécié que les épisodes gagnent en rythme sur cette saison, ce qui était un point un peu plus faible de la première saison. En revanche, je constate un déséquilibre entre les différentes lignes narratives. C'est peut-être très personnel, mais j'avoue que la partie consacrée aux intrigues autour de Cléon et de ses trois représentations (Aurore, Jour et Soirée) m'a beaucoup plus intéressé que celle qui suit Gaal, Salvor et Hari Seldon dans laquelle j'ai moins réussi à m'impliquer. Peut-être parce que l'histoire de la gentille élue qui va sauver le monde est toujours moins palpitante que celle du cruel méchant. Certainement aussi parce que le magnétisme naturel de Lee Pace imprime l'écran de manière puissante et phagocyte toute l'attention. Toujours est-il que j'ai noté une progression positive dans l'évolution de la série qui ne cesse de s'améliorer selon moi. J'attends donc de pied ferme de voir vers où tout cela va nous mener.
Shining Vale saison 1 : De la comédie horrifique, voilà qui ne fait pas toujours bon ménage... pourtant cette série en courts épisodes parvient à atteindre un point d'équilibre entre l'humour et la peur qu'elle instille par petites doses au fur et à mesure du récit. Par certains aspects, on peut se dire que c'est très cliché. Et puis au détour d'un clin d'oeil narratif, on se dit que c'est fait exprès, juste pour pouvoir ensuite détourner ce cliché. L'ensemble est un poil caricatural et les personnages principaux sont dans l'exagération bien souvent, ce qui peut les rendre imbuvables par moment. Mais on sent qu'à tout moment le vernis peut craqueler et laisser s'échapper quelque chose de plus intéressant, quelque chose de plus inattendu. Je me suis donc surpris à me laisser guider par l'histoire sans déplaisir, et pour cette première saison, je suis plutôt satisfait du tour du propriétaire qui m'a été proposé. Cette vieille maison hantée habitée par cette famille complètement loufoque me plaît. Je n'ai pas ri aux éclats, je n'ai pas tremblé de peur, mais je dois avouer que la mayonnaise a pris malgré tout, et que je reste intrigué par la suite promise et la direction que cela pourrait prendre. Pas de quoi casser trois pattes à un canard, mais suffisamment divertissant pour ne pas s'endormir devant. Au vu du sujet, je n'en demandais pas plus.
Supersex mini-série : Je ne m'attendais pas à voir un jour une série biographique sur le hardeur italien Rocco Sifredi ! Si on m'en avait soufflé l'idée, j'aurais plus volontiers cru à une bonne blague. Et pourtant, cette série existe. Et dès lors que j'ai appris son existence, ce fut comme une évidence : il fallait que je la vois. Et vous savez quoi ? J'ai été stupéfait du résultat. Outre le thème de départ, même l'affiche laisse penser à du grand-guignol pour ne pas dire du troll. Alors que la série s'avère loin, bien loin de l'extravagance à laquelle on s'attend un peu sans oser l'avouer. C'est réfléchi, ça paraît sincère et authentique, c'est beaucoup plus profond et intéressant que je ne l'aurais jamais imaginé sur le simple pitch de départ, c'est remarquablement bien joué (le comédien principal dans le rôle-titre, l'italien Alessandro Borghi fait plus que d'incarner son personnage, il est Rocco !), on y aborde tellement plus de sujets que simplement l'industrie du sexe et les films pornos, et c'est à l'arrivée si bien réussi que je n'ai eu qu'un regret : que la série s'arrête si tôt ! J'aurais réellement aimé connaître la suite, savoir ce qu'il advient ensuite dans la vie de Rocco, mieux encore découvrir l'homme derrière le membre turgescent. Attention cependant, si le scénario est basé sur la biographie du hardeur, la série est cependant très romancée, et le vrai Rocco a expliqué que beaucoup de choses ont été modifiées, ajoutées, transformées lors de l'écriture du scénario de la série. Si bien qu'on ne saura jamais vraiment ce qui tient de la vérité et ce qui est purement fictionnel. Il ne faut donc pas prendre cette mini-série au pied de la lettre, et se rappeler qu'il y a une part d'invention dans le tas. Mais peu m'a importé, j'ai vraiment été agréablement surpris par cet objet télévisuel qui sort des sentiers battus. Je ne peux que le conseiller.
Mayor of Kingstown saison 2 : La première saison m'avait autant surpris que convaincu quand je l'ai visionnée. La deuxième saison reste dans la même lignée et enfonce encore un peu plus le clou. Rugueuse, sans concession, violente, dure, jusqu'auboutiste... on a ici tous les ingrédients d'un polar noir de la meilleure facture, qui a mes yeux font de cette série un excellent spectacle de genre, pour ne pas dire un classique instantané. Sans chercher à exagérer, je pense qu'on tient quelque chose de cette nature-là avec cette série très inattendue. On a vraiment à faire à du lourd aussi bien scénaristiquement que sur le plan de l'interprétation. Il y a qui plus est une forme d'ironie du sort qui s'abat sur certains personnages qui ajoute encore à la dramaturgie du récit. J'apprécie énormément la toile tissée finement entre chacun d'eux, qui fait que chaque action de chaque protagoniste a potentiellement d'énormes conséquences sur n'importe lequel des autres. Dans ses meilleurs moments, cette série me fait penser aux heures de gloire de la série The Shield du début des années 2000. Et ceux qui connaissent mes goûts savent que c'est dans ma bouche un compliment de tout premier ordre. Il n'y a plus qu'à espérer que la troisième saison restera dans la même veine et conservera le même ton que les deux premières, auquel cas on aura l'une des meilleures séries de son genre de ces 10 dernières années. Évidemment, je sur-conseille !
Paris Police 1905 mini-série : Suite de Paris Police 1900, cinq années plus tard (vous me direz : bravo Sherlock !), que j'avais très positivement appréciée en son temps. On continue dans la même veine, avec pour décor de l'intrigue un vingtième siècle balbutiant, des règles de société qui paraissent antédiluviennes confrontées à nos mœurs et façon de penser actuelles (ce qui permet évidemment une mise en perspective des sujets de sociétés d'aujourd'hui, avec plus ou moins de subtilité selon les moments), une reconstitution historique travaillée et qui fait très réaliste, et des comédiens très investis et ultra-convaincants. Retrouver des personnages historiques comme le Préfet Lépine ou le professeur Bertillon reste savoureux, et la partie fictionnelle est tout à fait intéressante, ce mélange entre Histoire et fiction est encore une fois très réussie. Ne reste plus qu'à espérer que la qualité indiscutable de cette série donne l'idée et l'envie à ses producteurs d'en proposer une seconde suite qui permettrait ainsi d'avancer tout doucement un peu plus avant encore dans le temps. Espérons qu'un Paris Police 1910 voit le jour prochainement !
Le Règne Animal : Film français qui traite d'un sujet à mi-chemin entre la fable et l'anticipation, sans jamais réellement choisir son camp, mais sans jamais non plus dévoyer un genre au profit de l'autre. C'est donc à un jeu d'équilibriste que nous convie le réalisateur, et ma foi ce dernier réussit plutôt son coup. Pour ce qui me concerne, je n'ai jamais décroché du film, même ses aspects les plus fantasmagoriques et les moins crédibles ne m'ont pas sorti du récit, ce que je considère comme un marqueur fort de qualité. Il m'a fortement fait penser au contenu d'un roman, Zoo : Clinique de Patrice Blouin, que j'avais pourtant eu du mal à digérer malgré sa longueur très modeste. Mais cette fois, la même idée traitée dans le film m'a beaucoup plus convaincu. Romain Duris est toujours impeccable, fidèle à lui-même, le jeune Paul Kircher qui joue son fils est très impliqué, seule Adèle Exarchopoulos m'a semblée un peu en décalage avec les autres, mais rien de bloquant pour autant (on lui pardonne bien des choses à Adèle). Un film surprenant mais prenant, à voir.
Reach Me : Ce qui m'a intrigué en premier lieu, et poussé à voir ce film, c'est clairement son casting qui a de la gueule. Et puis il y a Thomas Jane, un de mes chouchous, typiquement un acteur sous-côté qui mériterait mieux que la carrière qu'il a faite. Stallone traîne ses guêtres dans le coin aussi (bon attention : pas bien longtemps même s'il a droit à sa tête en bonne position sur l'affiche), le joli minois de Lauren Cohan est de la partie aussi, Cary Elwes qui a bien morflé depuis Princess Bride, quelques vieux de la vieille sont dans le coup également (Grammer, Berenger, Sizemore, Sedgwick). Tout se beau monde gravite dans une histoire de livre de développement personnel à la réputation sulfureuse, écrit par un type mystérieux à l'aura de gourou. Pour tout dire, scénaristiquement, ça se veut un peu jouer sur le segment "film choral", mais ça manque de conviction, et surtout pendant tout le film, on sent que ça se veut "profond" mais que ça fait plutôt surfait en réalité. L'intérêt principal, n'en déplaise aux scénaristes, reste le casting avant tout, mais au final on n'en retient peu de choses supplémentaires. À voir pour la brochette de comédiens, mais très dispensable sur le fond.
The Iron Claw : Depuis tout gamin, j'ai baigné à travers la télévision, les comics, la musique et le cinéma, dans la culture nord-américaine. D'où mon attrait qui ne s'est jamais démenti pour les super-héros, le rock, Hollywood, les séries télévisées, et l'objet de ce film : le catch. Dans Iron Claw on nous raconte la destinée d'une famille de catcheurs, le papa et la fratrie de ses fils, tous biberonnés dès leur plus jeune âge, que ça leur plaise ou non, aux coups de la corde-à-linge et aux sauts depuis la troisième corde. Là où cela devient foutrement intéressant, c'est qu'il s'agit d'une histoire vraie, un "biopic familial" si je puis dire, qui va nous narrer le destin peu enviable de la famille Von Erich qui aura marqué la décennie 1980 dans un monde du catch en plein boum médiatique. On y découvre une famille très spéciale, d'aucuns diraient "dysfonctionnelle" où tout tourne autour de ce sport et où le patriarche mène d'une main de fer la petite entreprise familiale. C'est tour à tour enthousiasmant, déprimant, déroutant, écoeurant et au final, surtout très émouvant, de voir à quel point cette obsession pour le catch a pu marquer au fer rouge cette famille. Je retiens également avec un très grand intérêt les performances d'acteurs des uns et des autres. Il y a évidemment une dimension très physique dans la plupart des rôles, mais l'émotion et la part psychologique du récit ne font pas figure de parents pauvres dans ce film. Il y a au contraire un équilibre parfait de ce point de vue là. Zac Efron est surprenant, Holt McCallany glaçant, et Jeremy Allen White encore une fois bluffant d'authenticité dans le mélange de force et de fragilité qu'il propose pour son personnage. Le scénario ne laisse pas de répit, on sent parfois un parfum de catastrophe arriver, l'aspect dramatique est par moment très appuyé (mais à la lumière des faits, c'est légitime), mais on est vraiment embarqué tout du long dans l'histoire et ces quatre frères tout en biceps et pectoraux saillants dont le destin apparaît au final bien cruel. Je suis intimement persuadé qu'il n'est absolument pas nécessaire d'être fan de catch pour apprécier ce film à sa juste valeur. Je le recommande très chaudement à tous, n'ayez pas peur du thème !
Threesome saison 1 : Petite série suédoise qui prend place à Londres, au sein d'une population cosmopolite jeune et branchée. Comme son nom l'indique, il y est question d'un plan à trois. À l'initiative des deux femmes, contre l'avis de l'homme au départ, qu'il ne faut cependant pas pousser bien longtemps avant qu'il n'accepte (et quand on voit l'empressement et les arguments des deux jolies demoiselles pour le convaincre, je ne jette pas la pierre, Pierre). Sauf que la nana du couple d'origine regrette son geste le lendemain, et accuse son mec d'y avoir pris trop de plaisir, la beauté ravageuse de la troisième luronne n'y étant certainement pas pour rien dans l'affaire... Son mec, qui culpabilise à mort alors qu'à la base il n'avait rien demandé (mais qu'il est con !) essaie de la convaincre qu'il n'y a qu'elle qui compte pour lui. Et par une bien curieuse logique toute féminine, cette dernière décide qu'elle aussi a "le droit" à une petite incartade avec un bellâtre (du genre sculpture grecque métissée) qui s'avère rapidement plus qu'un simple coup d'un soir. Bref, on nage en plein mélodrame sexuel et sentimental, on touche du doigt tout ce qui peut être paradoxal et ambivalent dans les relations hommes-femmes, on est témoin de la lutte entre des corps qui expriment leurs envies versus des cerveaux qui se retrouvent emmêlés dans leurs contradictions, on essaie de se dépatouiller entre désirs, pulsions, sentiments, regrets, sexe, amour, attrait de la nouveauté et lassitude due à l'habitude... Hormis l'aspect parfois larmoyant des atermoiements de l'héroïne, c'est très intéressant de voir les différentes façons d'appréhender les choses, et les différentes réactions aussi, selon qu'on soit homme ou femme. Mais surtout, ce qui m'a frappé dans cette histoire, c'est l'omniprésence d'un concept à géométrie variable selon la situation et le statut de victime ou de coupable qu'on s'auto-attribue dans l'équation : la morale. Car malgré tout ce qui se passe de pas toujours très catholique dans cette histoire, le sous-texte de morale reste omniprésent. Et il y a tant de choses à en dire de cette foutue morale...
L'Entourloupe : Jacques Dutronc et Gérard Lanvin en petits jeunots apprentis arnaqueurs qui voudraient bien se ranger des voitures, sous la coupe de Jean-Pierre Marielle comme mentor, vont vendre des encyclopédies médicales de luxe à des paysans sans le sou au fin fond du marais poitevin. Ambiance franchouillarde de la fin des années 1970, dialogues de Michel Audiard, une pléthore de figurants du cru aux accents appuyés, campagne profonde : si vous cherchez du dépaysement sans vous déplacer trop loin, c'est ce film qu'il vous faut. Un simple bon dans le temps et vous atterrirez dans un autre monde ! Évidemment, c'est en premier lieu l'interprétation qui vaut le coup d'oeil, avec une brochette d'acteurs ultra charismatiques et témoins d'un temps ou la comédie française avait encore un sacré cachet. Idem pour les dialogues, tout porte à penser qu'on s'est autant fait plaisir à les écrire qu'à les déclamer. Alors, oui, c'est daté, ne serait-ce que visuellement. Mais tellement authentique, qu'on se vautre avec plaisir dans cette brèche spatio-temporelle que nous propose le film. Ça n'est pas sérieux et ça ne cherche pas à l'être, et pourtant, cela dit beaucoup de choses, aussi bien sur l'époque que sur les lieux. Il y a des chances que vous ne reteniez pas grand-chose de l'intrigue et du scénario, en revanche je suis prêt à parier que l'ambiance et les comédiens vous marqueront plus durablement la mémoire. Un film sans prétention, qui fait beaucoup de bien au visionnage.
Deadpool 2 : Le personnage de Deadpool n'a jamais été de mes préférés dans les comics. Façon polie de dire que je ne l'ai jamais trop apprécié (sauf rares exceptions, sous la plume de Joe Kelly par exemple). Le premier film qui lui a été dédié n'avait pas réussi à raviver la flamme entre nous, je l'avais trouvé sympa, sans plus. C'est pourquoi j'ai mis si longtemps avant de me pencher sur le second opus. Et bizarrement, contre toute attente, je me suis franchement marré devant ce film ! Plus que cela, j'ai vraiment aimé. Le ton complètement décalé, l'exagération non-stop, les clins d'oeil à répétition, l'humour bas du front, la dose de spectacle visuel, l'art de la dérision : tout m'a plu cette fois. J'en suis à me demander si c'est moi qui ait changé sans m'en apercevoir ! Pour en être sûr, il faudrait que je revoie le premier film. Ou que j'enchaîne avec le troisième. En tout cas, je me suis réconcilié avec Wade Wilson et je ne m'y attendais pas du tout. Et c'est chouette les émotions positives alors qu'on ne s'y attendait pas ! J'en tire comme enseignement que je suis encore tout à fait capable de réviser mon jugement malgré l'âge qui avance, et quelque part, ça me rassure. Je valide donc ce second opus de Deadpool et n'hésite pas une seconde à le conseiller à tous ceux que les super-héros blagueurs et le troisième degré ne rebutent pas.
Comment réussir quand on est c.. et pleurnichard ! : Film de Michel Audiard du milieu des années 1970, on croise dans ce film une brochette d'acteurs qu'il fait bon revoir et qu'on apprécie aussi bien pour leur ton franchouillard (Carmet ou Marielle) que pour leur classe indéniable (Stéphane Audran, Jane Birkin, Évelyne Buyle), voire les deux (Jean Rochefort, Robert Dalban). Oui, bien entendu on est dans la comédie un poil loufoque, un poil exagérée, avec tout ce que cela comporte de vieux clichés et de beauferies même parfois, mais il transpire de ce film une telle sincérité qu'on lui pardonne très facilement ses excès. Il y a une faconde, un enthousiasme et une volonté de faire rire qui l'emporte sur le reste. Ne serait-ce que pour les dialogues et le jeu d'acteurs qui se font visiblement plaisir à l'écran, on ne peut pas rester insensible au spectacle, qui sans se révéler exceptionnel, reste de très bonne facture. Alors certes, on pourrait taxer ce film de film à l'ancienne, voire à la papa, mais en réalité, à sa sortie il ne l'était certainement pas tant que cela : je dirais même qu'il y a avait en lui une dose de transgression pas négligeable du tout. Jean-Pierre Marielle, Stéphane Audran et Jane Birkin en étant les marqueurs les plus flagrants. Un chouette film français des années 1970 donc, typiquement de ceux qu'il faut voir et revoir pour ne pas oublier qu'une telle période de liberté et d'humour provocateur a pu exister malgré les convenances et les limites de l'époque.
Ce Plaisir qu'on dit Charnel : J'ai toujours apprécié Jack Nicholson sans jamais m'être penché sur ses oeuvres de jeunesse, ce n'est que la deuxième période de sa filmographie (l'après Batman de Tim Burton dirons-nous pour se donner un repère temporel) qui m'était familière. Je commence donc à me plonger dans ce qu'il a pu faire avant cela, et j'avoue que le découvrir en jeune premier, alors qu'à mes yeux il avait toujours représenté un homme d'âge mûr, est un peu déstabilisant mais fichtrement intéressant. Ce film-ci est un peu particulier puisqu'il y incarne un personnage sur plusieurs années, environ 2 décennies au total. Daté du des début des années 1970, on y voit l'évolution de l'image de la femme dans le regard des hommes, mais aussi l'évolution qu'ont connu les relations hommes-femmes au cours de la seconde moitié du XXème siècle. Certains pourraient le trouver dépassé, voire crier au machisme, au patriarcat ou au sexisme, mais je ne suis pas de ceux-là. Du tout même, car ce n'est pas ce que j'ai décelé dans ce film. Au contraire, ce que j'y ai vu, c'est sous différentes formes, la complexité qui existe et a de fait toujours existé dans les relations entre les hommes et les femmes, dès lors qu'on aborde les sujets si proches et pourtant si différents que sont l'amour et le sexe. J'ai beaucoup apprécié, même si cela transparaît à l'écran d'une manière un poil appuyée, peut-être même surjouée, la confrontation des regards diamétralement opposés qu'ont les deux amis (Jack Nicholson et Art Garfunkel) sur les femmes et les rapports qu'ils entretiennent avec elles. Sans qu'aucun des deux ne trouvent de réponse définitive d'ailleurs, chacun jalousant ce que l'autre a qui lui échappe et inversement... Un film qui peut paraître d'un autre temps, presque d'une autre planète tant il dénote avec la période actuelle, mais un film à l'intérêt indéniable et qui fait la part belle à ses interprètes.
Sex Addiction : Petit film sans grande prétention, mettant en scène des comédiens de second plan (en tout cas à l'époque), on plonge grâce à ce long métrage dans les arcanes de la politique, la conquête du pouvoir, mais aussi les addictions (ici, au sexe), le cynisme qui va avec tout ça, et en fin de compte on a un tableau pas des plus réjouissants (mais à défaut, assez honnête et objectif) de la condition humaine moderne. Alors qu'au début, le personnage principal n'a aucun problème d'addiction sexuelle, on se demande ce qui tout à coup l'entraîne là-dedans, et pourquoi il commence à faire ça. Et on se rend compte qu'il le fait, parce qu'il le peut. Tout bonnement. C'est seulement ensuite, quand il y prend goût et en fait une habitude, qu'il ne peut plus s'en passer. Ce que j'ai particulièrement apprécié, c'est que le film évite de trop se vautrer dans le manichéisme lambda (le méchant mari sans morale, la gentille femme bafouée) et donne à voir un point de vue plus large (les qualités sincères du mari, les entorses avec la morale pour garder l'accès au pouvoir de la femme), qui permet d'être plus nuancé que ce qu'on pourrait croire au départ. Et puis il y a quelques scènes avec un Richard Dreyfuss qui incarne un maître politicien chevronné et habitué aux pires côtés de l'âme humaine. L'ensemble m'a convaincu que ce film, sans être un must, reste tout à fait honorable et intéressant à regarder.
Celles qu'on n'a pas eues : Film français du début des années 1980, où les hommes parlent entre eux des femmes, d'amour et de sexe. À voir, ne serait-ce que d'un point de vue anthropologique quand on s'intéresse aux relations hommes-femmes ! Et aussi pour mesurer le gouffre qui nous sépare de la société française telle qu'elle existait il y a une quarantaine d'années. C'est un film comme il n'en existe plus, avec des dialogues écrits dans un français soutenu et parfait (qui serait moqué aujourd'hui), une mise en situation très scolaire (des hommes dans un compartiment de train racontent tour à tour un souvenir marquant d'une femme qu'ils désiraient mais qui a été la source de mésaventures), des comédiens à la papa, des histoires qui mettent en relief le sens de la morale d'alors (ce qui se fait, ne se fait pas, ou laisse des remords...). Sans que cela soit un grand film, ni dans son scénario ni dans sa réalisation, cela fait typiquement partie des œuvres que j'aime découvrir ou revoir pour justement leur aspect suranné qui les classe en total décalage avec le cinéma contemporain, tellement lisse, moralisateur et bien pensant. C'est presque à un cours d'histoire sociétale qu'on assiste en regardant ce film. Rien que pour ça (et pour sa brochette d'acteurs), il vaut le coup d’œil.
LT-21 saison 1 : Il y a comme ça de temps en temps, des petites séries françaises sorties de nulle part sans prévenir, et qui titillent ma curiosité et réveillent mon intérêt. C'est le cas de cette première saison de LT-21, qui nous parle d'une pandémie qui s'avère aussi dangereuse que non mortelle (tient, ça vous rappelle un truc ?). Le virus fait perdre la mémoire. On ne sait plus qui ont est, on ne reconnaît personne. Tout ce qui touche la mémoire "personnelle et affective" est effacé. Déjà, bien qu'intéressant sur le papier, le concept est bancal. Tu as oublié ton métier mais tu sais toujours faire du vélo ou conduire une bagnole. Tu as oublié les livres que tu as lus, mais tu sais toujours lire. Mouais. Moyen crédible. Déjà là, moi, je tique un peu. Mais bon, "Admettons !" comme dirait Jean-Marie. Si ce n'était que ça qui déconne dans cette série, ça irait. Malheureusement... Par où commencer ? Allez, par le plus évident, qui saute aux yeux dès les premières images, et qui perdurera tout au long de la saison : c'est ultra-cheap. On voit que les moyens sont très limités, et ça se ressent méchamment à l'écran. La production fait certainement de son mieux, mais elle est clairement fauchée comme les blés. Remarquez, ça encore, c'est un reproche sans en être un réellement. Ils n'y peuvent rien s'ils n'ont pas la thune suffisante. N'empêche que ça se voit un peu trop sur le produit fini, et c'est bien dommage parce que ça n'aide pas à rehausser la qualité de l'ensemble. Mais là encore : "Admettons !". En revanche, pour l'écriture, le scénario, les dialogues, l'interprétation, le manque de moyens n'est pas une excuse valable. Et désolé, mais c'est franchement pas terrible de ce côté-là. J'ai déjà parlé de la cohérence générale plus haut, mais il y a aussi l'écriture des personnages, superficielle, et des lignes de dialogue, pas folichonnes, pas subtiles. Du tout. Et la conséquence directe, c'est que le jeu d'acteur est à la mesure du texte à débiter. Dire que je n'ai pas été convaincu est un doux euphémisme. Il y a Patrick Bouchitey qui essaie de s'en sortir en cabotinant comme il peut (et dieu sait que je l'aime pourtant), misant tout sur sa gueule, mais même lui rame sévère. Ses tirades sur le mode complotiste, sur le privilège des vieux blancs hétéro tout droit sorties d'un discours de Sandrine Rousseau, c'est... pfff. Les militaires de leur côté sont d'un ridicule affirmé. L'héroïne, une infectiologue de talent aurait été empêchée dans son génie scientifique par le patriarcat systémique... j'en passe et des meilleures. Sur le fond, c'est d'une lourdeur sans nom. Bref, l'image est triste à pleurer, le son fait souffler fort du nez... et puis surtout l'intrigue me paraît bien mal embarquée pour le moment. La saison 2 permettra peut-être une évolution dans le traitement de la thématique, que ça fasse un peu plus envie à regarder, mais sincèrement, de ce que j'ai pu voir en saison 1, un doute raisonnable s'impose à moi.
Reacher saison 2 : La première saison de Reacher m'avait autant pris au dépourvu que très largement plu. Voici donc le retour du mastodonte enquêteur qui a pour seul bagage sa brosse à dents. Et cette fois encore, il va avoir fort à faire. On fait connaissance avec sa team d'enquêteurs qu'il supervisait quand il était encore militaire, et cette dernière se fait gentiment dégommer, cible d'un mystérieux commanditaire à la tronche patibulaire (Robert Patrick a vraiment chopé une gueule pas possible avec les années !). Comme à son habitude, Reacher va faire jouer son cerveau et ses muscles (pas toujours dans cet ordre) pour démêler l'affaire et se faire vengeance. On a donc droit à du suspense, des rebondissements, de belles scènes de baston de temps en temps, un peu de romance à l'américaine (et à la papa : autant Reacher est baraqué, autant ses nanas sont super carrossées) et des répliques savamment dosées. J'ai bien aimé le personnage du flic qui tient tête à Reacher, aussi bourrin et rigide que lui (Domenick Lombardozzi). J'ai bien aimé celle qui interprète son love interest, d'une classe folle à l'écran (Serinda Swan). J'ai beaucoup aimé le rôle en contre-emploi total de celle qui est le bras droit de Reacher (Maria Sten, une ancienne Miss Danemark qui n'a visiblement pas qu'un physique !). Et puis Alan Ritchson dans le rôle titre, est juste énorme (dans tous les sens du terme). Je l'ai déjà dit pour la première saison, mais la série Reacher est vraiment faite sur un moule à l'ancienne, qui n'est pas pour me déplaire, loin de là, je dirais même que ça manque cruellement sur le petit écran actuellement. À voir sans hésiter.
Fargo saison 5 : Avec sa cinquième saison, Fargo renoue avec le meilleur de sa production. Non pas que les récentes saisons aient été mauvaises, loin de là même, la qualité est toujours au rendez-vous avec Fargo. Mais là, on atteint des sommets. Cette histoire de femme au foyer parfaite qui cache un lourd secret est vraiment délectable du début à la fin. Quant à celui qui emporte le morceau sans contestation possible, c'est Jon Hamm qui incarne un shériff ultra conservateur et macho au dernier degré absolument monstrueux de charisme et de détestation qu'il inspire. Évidemment, dans leurs exagérations tous les personnages sont caricaturaux au possible, ce qui d'habitude aurait plutôt tendance à me faire fuir vite et loin, mais pas cette fois. Parce qu'il y a, comme souvent dans Fargo, cette pointe d'humour, d'ironie mordante, de cynisme larvé, qui transpire tout au long du récit. Ce petit quelque chose qui fait qu'on sait que tout cela doit être pris au second degré, voire plus. Tout comme d'ailleurs, on retrouve à chaque fois un aspect qui vient flirter avec le fantastique le plus pur (ici c'est le personnage mystérieux de Ole Munch, dont on sous-entend qu'il traine sa carcasse dégingandée depuis 500 ans dans les environs...). Fargo possède cette qualité rare d'enrober de subtilité ses outrances, ce qui lui permet de tout faire, même des caisses, sans que cela paraisse lourdingue. Traitée de manière plus directe et bas du front, tout l'aspect très féministe et victimisation de l'histoire m'aurait très vite fatigué tant on va loin parfois dans la caricature grotesque, mais là c'est tellement bien mené, le style et le ton sont tellement bien travaillés que ça passe crème. Comme quoi, avec du talent... et Fargo regorge de talent. De l'écriture à la réalisation en passant par l'interprétation. Croyez-moi, plongez la tête la première dans cette saison, vous allez adorer détester le Shériff Roy Tillman !
The Gilded Age saison 2 : La première saison m'avait très agréablement surpris, aussi bien par sa forme que sur le fond. La plongée dans le New-York de la haute société de la fin du XIXème siècle à laquelle nous convie The Gilded Age est très surprenante, pour le moins dépaysante, entre attitudes guindées et morale rétrograde (en tout cas vu d'aujourd'hui), lutte des classes, place de la femme, ségrégation raciale, relations amoureuses et intérêts financiers... J'ai presque envie de dire que toutes ces thématiques restent formidablement d'actualité, autant qu'elles l'étaient à l'époque. Seul le point de vue change quelque peu. C'est d'ailleurs là peut-être le seul petit reproche qu'on puisse faire à la série : par moments j'ai eu cette sensation de voir une situation des années 1880 présentée et mise en scène avec un regard d'aujourd'hui, laissant transparaître plus que je ne l'aurais aimé des pointes de décalages temporels sur le plan de la morale, du bien et du mal, du jugement. C'est léger et pas systématique, mais l'une ou l'autre fois ça m'a gêné. D'autant plus que sur tous les autres plans c'est une réussite totale. Du point de vue reconstitution historique, décors, interprétation, intrigues et sous-intrigues, intrication des différents personnages, suspense, enjeux... tout est vraiment bien maîtrisé, et on retrouve avec plaisir la qualité made in HBO sur l'écran. Et puis Carrie Coon. Rien que ça déjà... Bref, belle confirmation de la qualité d'ensemble de cette série en seconde saison, vivement la suite !
Satisfaction saison 1 : Cette série est assez déconcertante. Parfois inattendue, parfois les deux pieds dans le cliché le plus facile. Parfois témoin d'une réalité à laquelle tout le monde se verra un jour confronté à divers degrés, parfois chantre de ce qui se rapporte plus à des fantasmes improbables. Parfois jouant sur l'inversion des rôles et des valeurs, parfois se vautrant dans une morale toute occidentale. Plus j'avançais dans les épisodes, plus je me disais qu'en fait, chacun peut y trouver ce qui lui plaît ou l'arrange dans cette histoire. Ah ! à ce moment-là de mon commentaire, il est certainement utile de préciser que ça cause de relations de couple. De la vie d'un couple, mais aussi de ce qui se passe dans la tête de l'homme et de la femme qui le compose chacun de son côté. Des incompréhensions, des non-dits, mais aussi des évidences, du confort et du fait qu'il y a autant de dualité que de complémentarité à trouver au sein d'un couple. On aborde les envies, les désirs, parfois refoulés, parfois à bon escient et parfois malencontreusement, les fantasmes, les limites qu'on s'autorise ou non à franchir, qu'on autorise ou non l'autre à franchir. La série place souvent le débat au niveau de la morale, même sans la citer nommément, mais elle démontre également à quel point cette notion est floue et relative selon les circonstances et le moment. Cette série a les atours d'une série propre sur elle, presque prévisible, et pourtant elle pousse la réflexion plus loin qu'on ne le croirait aux premiers abords, si on se donne la peine d'y repenser. Elle apporte quelques réponses foireuses aux questions qu'elle pose, et d'autres bien plus nuancées et subtiles qu'il n'y paraît. Je suis très curieux de voir où va mener la suite, mais j'avoue avoir été surpris par le contenu de cette première saison.
Inside Man mini-série : Cette mini-série se décompose en seulement quatre épisodes qui développent cependant un certain nombre de personnages avec brio, une histoire composée de plusieurs sous-intrigues savamment mêlées, et ménage un suspense très prenant. Il y a dans cette mini-série un sens du tragi-comique assez particulier, et qui cerise sur le gâteau, fonctionne plutôt bien. Côté écriture donc, c'est bien foutu. Côté interprétation ensuite, on a un très beau casting qui semble se faire plaisir à l'écran, et ça se ressent. Le format ramassé en peu d'épisodes densifie le récit, et pourtant on n'a pas l'impression de survol, les personnages sont suffisamment fouillés malgré le peu de temps qu'on a pour cela, et l'action ne souffre d'aucune lenteur. Bref, c'est malin, ça sort de l'ordinaire, ça emmène certains personnages dans des dilemmes impossibles, ça a une bonne dose d'humour qu'on peut qualifier de féroce, et en fin de compte ça parvient à surprendre son petit monde. Bref, j'ai apprécié !
What If...? saison 2 : Retour de la série Marvel qui vous propose de visiter des mondes alternatifs dans lesquels les événements tels qu'on les connaît ont tous été soumis à un point de bascule au cours duquel quelque chose se sera passé différemment, entrainement ce faisant, toute une série de modification de l'Histoire pour aboutir à une toute autre réalité. L'idée est super intéressante, et personnellement j'ai toujours aimé ce concept, aussi utilisé dans le comics du même nom que je lisais déjà étant gamin. La série animée souffre du même problème que le comic book d'origine, à savoir : si le personnage développé ou l'événement alternatif ne vous branche pas plus que ça, l'histoire aura moins d'intérêt à vos yeux. C'est donc très relatif comme résultat, d'un épisode à l'autre, selon vos propres goûts et inclinaisons personnelles... Et justement dans cette seconde saison, sans que la qualité d'ensemble ne soit remise en cause, j'ai moins accroché que dans la première aux histoires proposées. Certaines oui, d'autres beaucoup moins. En revanche, ce que j'ai trouvé appréciable, c'est qu'une trame d'ensemble reste sous-jacente aux différents épisodes, cela donne au patchwork de réalité alternatives un semblant de cohérence et apporte un sens supplémentaires aux différents récits abordés. En tout cas, bien que j'ai trouvé cette seconde saison un peu en-dessous de la première, cela reste très agréable à regarder.
The Expanse saison 6 : La saison 6, qui plus est raccourcie à 6 épisodes, met un terme à la série The Expanse. On est très loin de l'adaptation de l’œuvre littéraire complète (qui comporte neuf tomes pour l'intrigue principale + un dixième regroupant des nouvelles dans l'univers de The Expanse) dont l'histoire est encore bien plus complexe et dense que ce que la série propose, bien que cette dernière soit, il faut bien le dire, de très bonne facture. Cette fin donc, qui ne correspond pas à celle des romans (et pour cause, bien des événements à venir et développements divers n'ont pas pu y être abordés dans la série), a un arrière-goût de frustration. Les scénaristes savaient que la sixième saison serait la dernière, ils ont donc aménagé une sorte de fin à peu près satisfaisante sur certains points, mais très décevante sur d'autres. Je n'ai pas compris par exemple, quel était l'intérêt d'introduire les personnages des enfants "ressuscités" de Laconia, ni même du reste pourquoi accorder de la place à un personnage, certes très important, mais qui n'aura pas le temps d'être correctement abordé tel que Winston Duarte. Tout ce qui concerne Laconia dans cette sixième saison restera lettre morte, et c'est vraiment très dommage d'un point de vue narratif. La série avait déjà commencé à dévier un peu des romans pour une raison que je n'arrivais pas à comprendre et de manière très abrupte en fin de saison 5 (mais j'ai eu le fin mot en retard : l'un des acteurs principaux s'est vu rattrapé par une polémique post MeToo, accusé de tout un tas de choses pas très en vogue en ce moment, sans qu'il n'y ait ni jugement ni poursuite judiciaire comme de bien entendu, mais flingage en bonne et due forme, sans autre forme de procès de la carrière du bonhomme), ce n'est pas cette fin-là qui rattrapera les choses, malheureusement. L'adaptation de cette série de romans m'avait dès le départ paru très ambitieuse, mais avait réussi là où je ne l'attendais pas forcément : rendre parfaitement crédible à l'image cet univers hyper-dense, fait de nœuds géopolitiques et de concepts scientifiques très intéressants. Ce que je craignais dès le départ a fini par arriver : la série n'a pas eu le temps de développer l'ensemble de l'intrigue des romans avant de s'achever contrainte et forcée. Certains choix narratifs n'ont pas été des meilleurs, d'autres m'ont semblé très pertinents. Cette fin a pour moi un goût amer, qui ternit un l'ensemble. Certainement est-ce ma déception qui parle plus fort que mon objectivité sur ce coup-là. En revanche, je ne saurais que trop conseiller aux amateurs de littérature de Science-Fiction de vous lancer à corps perdu dans les romans, qui forment une immense fresque humaine et spatiale, passionnante du début à la fin, et gérée de mains de maîtres (au pluriel car les romans sont écrits à 4 mains).
Troppo saison 1 : Australie + crocodiles + Thomas Jane = trois très bonnes raisons de découvrir cette série. Pourtant cette dernière n'a pas fait de vague, il s'en est fallu de peu que je passe à côté. Il me reste donc quelques réflexes de vigilance qui m'ont évité qu'elle passe sous mes radars. Curieux mélange de classicisme et de modernité que cette série. Une mort aussi curieuse que facilement classable en suicide. Une disparition troublante. Des enquêteurs baroques et mis au ban de la société mais aussi tenaces qu'intuitifs. Un environnement hostile, des personnalités borderline, des rebondissements, et une fichue impression d'être oppressé par l'humidité et la chaleur tropicales constantes qui transpercent l'écran. Les "héros" ne sont pas d'un contact facile, ils donnent plutôt envie de déprimer que de les connaître, mais dans leurs genres très particuliers et assez opposés, ils sont efficaces. Et ça c'est très agréable dans un film ou une série, qu'un duo parvienne à concilier l'originalité et la complémentarité. Parce que malgré la recette ultra bateau des deux enquêteurs très différents et qui ne s'entendent pas, on a quand même l'impression de voir quelque chose d'inédit. Cela témoigne à mon sens d'une belle qualité d'écriture, de caractérisation des personnages et d'interprétation. Thomas Jane que j'ai toujours beaucoup apprécié, se montre ici sous un jour que je n'ai pas l'habitude de lui voir : vieux, fatigué, défraîchi, fini. Quant à Nicole Chamoun que je ne connaissais absolument pas, elle ne passe pas inaperçue et dégage quelque chose de très troublant, quelque part à la confluence entre le bizarre, l'inquiétant et l'attirant. Le combo de ses deux comédiens donne à la série une personnalité dérangeante et authentique. Je n'en ferai pas une série à voir absolument ni la réussite de l'année, mais n'hésiterai pas une seconde à la qualifier de belle surprise.
Pax Massilia mini-série : Qu'il s'agisse de cinéma ou de télévision, quand Olivier Marchal est à la fois à l'écriture et à la réalisation, on sait d'entrée de jeu qu'on sera sur du qualitatif. Avec cette mini-série sur le milieu du grand banditisme à Marseille, et les liens entretenus, plus ou moins ambigus, avec les forces de police, Olivier Marchal revient aux bases qui ont fait sa réussite. Peut-être même tellement les bases qu'on pourrait l'accuser de se laisser aller ici et là au cliché. Peut-être effectivement. Mais ça fonctionne si bien qu'en réalité, on s'en fout ! Okay, ce n'est pas la composition la plus subtile qu'aura délivrée Marchal au cours de sa prolifique carrière, mais dans le contexte et sur ce format, cette approche se révèle à mes yeux très pertinente et particulièrement efficace. Et l'efficacité reste l'une des qualités cardinales d'un bon polar, non ? Dans cette mini-série on va volontairement mettre l'accent sur le flou qui existe dans la frontière entre policiers et racaille, sur cette idée qu'il s'agit des deux faces d'une même pièce sur le plan des méthodes et des actes. Qu'un de ces flics aurait aussi bien pu se retrouver dans le "camp d'en face" sans que sa personnalité n'en soit grandement changée, ou l'inverse. Ce qui est assez troublant d'ailleurs, mais répond certainement à une certaine réalité en fin de compte. Tout comme le récit ne tergiverse pas et va droit au but, les personnages sont carrés, un poil caricaturaux et fortement caractérisés, presque iconiques. Mais ça marche. Certainement parce que le rythme imprimé à cette mini-série ne laisse pas le temps de s'appesantir sur les détails. Mais aussi selon moi, parce que l'interprétation se veut très fidèle à ce sentiment "brut de décoffrage". Sentiment qu'on retrouve également dans les dialogues, bourrés de punchlines et de testostérone (y compris chez les personnages féminins, rangez les reproches féministes prémâchés). Bref, on n'atteint pas le meilleur de ce qu'a pu créer Olivier Marchal, mais on a du solide. Très solide.
Les Chevaliers du Zodiaque : Si vous êtes de ma génération ou de la suivante, vous n'avez pas pu échapper aux Chevaliers du Zodiaque en version animée. Ça a été un hit à l'époque. Et comme tous les succès, il y a tendance à vouloir capitaliser dessus et le rentabiliser un max en produits / séries / films dérivés. Il y a déjà eu plusieurs tentatives de remettre les Chevaliers du Zodiaque au goût du jour en en modifiant légèrement le concept, sans que cela ne prenne vraiment (je fais ici référence au film d'animation récent sur Netflix, et à la myriade de déclinaisons en mangas papier par exemple)(exception faite du jeu de société édité chez Yoka By Tsume, vraiment très réussi). C'est donc partie remise avec cette adaptation live qui souffre des mêmes mots que les précédentes tentatives. À savoir, un scénario qui s'éloigne beaucoup trop du manga d'origine que tout le monde a encore bien à l'esprit. Pour le cas de ce film, des chevaliers de bronze vous n'en verrez que 2 : Seiya (Pégase) et Neron (Phoenix)(au lieu de Ikki), un gentil, un méchant. Exit Shiryû, Shun, Hiôga et tous les autres. Et d'armures finalement très peu aussi, une bonne partie des combats se déroulant sans armure. L'histoire de ce film, qui se veut le début d'une franchise (dont je doute quelque peu de la longévité) est plutôt banale, et j'étais à deux doigts d'ajouter une lettre pour écrire "bancale". Au crédit du film cependant, on peut noter des effets spéciaux travaillés à défaut d'être innovants, et surtout un casting pas inintéressant pour autant qu'on s'intéresse aux seconds couteaux. Jugez plutôt : dans le rôle principal de Seyia, on retrouve Mackenyu avant qu'il ne marque plus durablement la rétine dans son rôle de Roronoa Zoro dans la série One Piece (une autre adaptation de manga !), et parmi les seconds rôles on a une belle brochette d'anciennes gloires telles que Famke Janssen, Sean Bean (devinez ce qu'il advient de lui ?), Nick Stahl et Mark Dacascos. Pas dégueu quand même non ? Malheureusement je crains que le casting ne suffise pas à sauver ce film du sort qui lui est prédestiné... Si j'en crois mon horoscope personnel, les prévisions ne sont pas bonnes.