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Attention !

Avant de lire les notes que je fais sur les films que je vois et les bd que je lis, sachez que dans mes commentaires il m'arrive parfois de dévoiler les histoires et les intrigues. Ceci dit pour les comics, je n'en parle que quelques mois après leur publication, ce qui laisse le temps de les lire avant de lire mes chroniques.
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Série(s) en cours

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Quand je cause d'un film, je fais souvent des articles plutôt longs, et pas toujours en phase avec l'actualité du moment. Dans cette page d'avis vite dits je me propose de faire exactement l'opposé : quelques mots rapides pour donner un avis sur ce que je viens de voir. Certains films feront peut-être par la suite l'objet d'articles plus complets, ou pas. Cette page

est donc mise à jour en même temps que l'encart "Vu récemment" qui pointe vers elle...

Your Honor saison 2 : Je ne m'attendais pas du tout à voir débarquer sur les écrans une seconde saison de cette série. La première saison se tenait parfaitement bien en l'état selon moi, et je ne m'en imaginais pas une suite. C'est pourtant le cas, et contre toute attente, le résultat n'est pas mauvais et complète plutôt habilement la première saison, en changeant légèrement de registre et de ton dans le traitement. J'avais un peu peur de me désintéresser du destin du juge après que l'intrigue incriminant son fils ne soit terminée, mais en fait la chose est suffisamment bien amenée pour continuer à capter l'attention. Avec l'ajout ou le développement de quelques personnages secondaires, on part dans une nouvelle direction qui se rattache bien à l'histoire de base. Pas de quoi sauter au plafond d'émerveillement, mais franchement, ça fait le taf. Surtout quand on ne l'attendait pas ! J'ai particulièrement apprécié le personnage de Jimmy Baxter (Michael Stuhlbarg compose un chef mafieux très iconique) par exemple, je me suis laissé surprendre par ce qu'en ont fait les scénaristes. Ironiquement, cette seconde saison qui termine par un appel très clair à une suite, sera la dernière puisque la série n'a pas été renouvelée pour une troisième saison. Cela ne gâche pas le spectacle de cette seconde saison pour autant, l'histoire peut en rester là sans qu'on souffre de ne pas en savoir plus, mais j'ai trouvé dommage ce coup d'arrêt alors qu'on avait les ingrédients nécessaires pour partir au moins sur une troisième saison.

Sexify saison 2 : J'avais été plutôt surpris par la première saison de cette série polonaise. La seconde saison continue dans la même lignée que la première, en accentuant peut-être un poil le côté drama mais en gardant tout de même un fond de comédie et une fraîcheur toute slave par un ton qu'on ne retrouve pas ailleurs. Je l'avais déjà noté la dernière fois, et cela se confirme (bien que de manière un peu moins marquée) : il est très intéressant de noter que cohabitent dans cette série un modernisme revendiqué et un fond de traditionalisme qui m'a l'air typique des productions d'Europe de l'Est pour le peu que j'ai pu en voir. Comme si deux siècles coexistaient dans le même espace-temps. L'ouverture d'esprit et le modernisme qui manquaient au XXème siècle, le sens des valeurs et des choses qui manquent si cruellement au XXIème siècle. Cela fait parfois des étincelles lors de collisions frontales, mais étonnamment, ça fonctionne plutôt bien. Il y a une sorte de naïveté qui s'invite également, et de simplicité dans les personnages et les mises en situation un peu plus "brut de décoffrage" et moins prout-prout que ce qu'il est de bon ton de raconter de nos jours, mais ça fait du bien. En résulte peut-être une prévisibilité un peu plus grande, et encore ça n'est pas hyper-flagrant non plus. En tout cas, ça change des productions occidentales habituelles, même si par moments on sent que ça essaie de les singer par-ci par-là. Je reste donc sur l'impression globalement positive que j'avais déjà ressentie avec la première saison.

Holy Shit ! : Très, très spécial comme film ! Déjà, c'est allemand. Bon, d'accord, ça arrive à des gens bien aussi. Mais ce film, comment dire ? Déjà le pitch, un type bloqué dans des toilettes de chantier renversées dans un lieu ou une charge d'explosif va bientôt exploser pour une inauguration de chantier, c'est un peu particulier. Mais là, l'enchaînement de péripéties tantôt gores, tantôt comiques, tantôt complètement barges, laisse assez dubitatif. Visiblement, étant donné l’exiguïté du décor, le film ne devait pas bénéficier d'un budget pharaonique. Et le peu qu'ils avaient a dû passer en weed vu la tournure que prend par moments le scénario ! Pourtant je ne jette pas forcément la pierre, Pierre, je salue même certains efforts. Mais j'ai un peu de mal à comprendre le but ultime recherché par ce film : stresser ou faire rire ? Parce que pour tout dire, c'est tellement wtfesque qu'on a du mal à vraiment stresser sur les événements (pour ça il faudrait qu'on les prenne un minimum au sérieux), mais d'un autre côté ça l'est un peu trop pour être vraiment drôle au sens premier du terme. La toute fin, la toute dernière réplique témoigne d'ailleurs de ce grand-guignol pour le moins assumé du film. Mais pour ce qui me concerne, j'ai plutôt eu l'impression d'assister à une longue farce d'assez mauvais goût mise en scène par une bande de sales gosses qui, laissons-leur ça au moins, ont eu l'air de bien s'amuser. Pour les amateurs de films bizarres / déviants / comico-gores.

Le Clan : Quand j'ai vu passer ce titre de film, ça m'a de suite interpelé. Le Clan, ça rappelle furieusement la série Mafiosa, le clan (excellente série française soit dit en passant). Surtout que nos quatre corses de l'affiche sont directement issus du casting de la série. J'ai donc jeté mon dévolu sur le film, tout curieux de voir de quoi il retourne, et qu'est-ce que j'ai bien fait ! Je me suis bien marré, j'ai eu un plaisir énorme à retrouver la trogne des quatre bras cassés qui forment le groupe de truands en goguette qui s'est mis en tête de kidnapper Sophie Marceau histoire de se faire un peu de fric en demandant une rançon. Car le film est une pure comédie, faut le savoir. En cela, rien à voir avec la série Mafiosa, qui elle, était un vrai drama/polar très sombre. Ici, on a une immense blague racontée avec l'accent corse, et les dialogues sont véritablement savoureux. Le seul bémol que je mettrais, c'est qu'on sent très fortement le fait qu'il s'agisse d'une adaptation cinéma d'une pièce de théâtre, dans le découpage, dans la mise en scène, ainsi que dans les dialogues, ce qui donne un peu l'impression d'assister à une succession de petits sketches filmés. Mais franchement, rien de bien gênant, surtout dans le contexte de ce film qui se veut avant tout humoristique. Je retiens donc pour ma part avant tout l'interprétation, le casting et les dialogues finement travaillés qui font de ce petit film un très chouette divertissement. Clin d’œil spécial à la scène où Sophie Marceau se rend au salon esthétique, un bijou de dialogues !

The Equalizer 3 : Voilà une suite à laquelle je ne m'attendais pas du tout. Et pour cause : Denzel Washington, qui n'a qui plus est jamais été une star du film d'action, commence à prendre de l'âge. Il faut cependant reconnaître qu'il ne les fait pas du tout, ses presque 70 ans au moment du tournage, le bougre. Cette fois, il nous emmène dans un coin de paradis, quelque part en Sicile. Mais qui dit Sicile, dit mafia. Et qui dit mafia, dit "pas de repos pour Robert McCall" le simili-vigilante interprété par Washington. Toujours mis en scène par Antoine Fuqua, comme l'ensemble de la franchise, ce troisième (et annoncé comme dernier) opus de la saga conserve les qualités des premiers. À savoir, une image léchée, un art du cadrage remarquable, des scènes d'action très vives, subites, rapides et impressionnantes, une gestion des décors et des personnages très pro, une recherche d'efficience dans les effets qui ne déçoit pas. Combinez cela avec un Denzel très convaincant dans son rôle de taciturne au grand cœur, un scénario très simple mais solide, et vous obtenez un film d'action presque "à l'ancienne" qu'on regarde avec plaisir, qui n'en fait pas des tonnes tout en étant efficace, et qui ponctue assez honorablement cette série de films moins bling-bling que les John Wick par exemple, mais tout aussi réussie dans son genre.

Gen V saison 1 : Spin-off de The Boys, avec Gen V on se concentre plus sur les super-héros en devenir, de grands ados encore à l'université, qui apprennent à utiliser correctement leurs pouvoirs avant d'accéder plus tard, pour les meilleurs d'entre eux, à l'élite des encapés. Je craignais qu'on ne baigne trop dans une ambiance teenager et que le public cible soit trop jeune, mais en fait on retrouve en grande partie le ton de la série-mère, sarcastique, désabusé, ironique, irrévérencieux et transgressif, simplement reporté dans un autre contexte. Du coup je n'ai pas trop ressenti le décalage générationnel qui m'inquiétait de prime abord. Bien entendu il y est plus question d'amourette de lycée que de sauver le monde, mais le traitement restant celui insufflé par la série d'origine, on se marre tout autant. J'ai même trouvé que sur certains points, Gen V osait pousser le bouchon un peu plus loin que sa grande sœur, et j'ai trouvé cela aussi surprenant qu'enthousiasmant. Bien que Gen V ne soit pas stricto sensu l'adaptation d'un comics éponyme, j'ai retrouvé des arcs narratifs développés dans le comic book The Boys, dans des numéros hors-série par exemple, et qui du coup n'apparaissent pas dans la série principale. Le résultat m'a donc plutôt convaincu, et pour une série dérivée, on a quelque chose qui se tient bien et se défend plutôt pas mal. Si vous aimez The Boys, Gen V en est le complément tout trouvé ! 

Le Maître du Haut Château saison 1 : Voilà une série qui est passée sous mon radar à sa sortie, que je rattrape des années plus tard. Cette première saison m'a agréablement surpris. Image léchée, univers dystopique travaillé et très intéressant, intrigues intriquées entre plusieurs personnages assez différents, scénario qui sait ménager suspense et retournements de situation avec une habileté consommée, reconstitution historique (dystopique mais historique à sa façon quand même) convaincante, bref, pour une première saison la série a bien planté ses bases et su éveiller en moi l'envie d'en savoir plus. N'ayant pas lu le roman original de Philip K. Dick j'ai l'avantage de ne pas savoir où tout cela va mener et je suis donc plus sensible aux surprises introduites dans le scénario. Pour l'instant l'ensemble a une belle cohérence, j'espère que la suite sera du même tonneau.

The Sinner saison 4 : Quatrième et dernière saison de la série dédiée à l'inspecteur Harry Ambrose, cette fois encore l'enquête sinueuse dans laquelle il va s'empêtrer va le pousser loin dans les méandres de ses propres failles et questionnements existentiels. Le personnage est doté d'une espèce de sixième sens indescriptible, de capacité hors-normes à se glisser dans la psyché des victimes ou des tueurs sur lesquels il enquête, de se retrouver sur la même longueur d'ondes qu'eux, ce qui en dit long sur son propre état psychologique. Car ce qui fait son talent d'enquêteur est aussi son talon d'Achille, il s'investit à un tel point, jusqu'à l'intimité la plus profonde de son âme, qu'il n'en ressort jamais indemne. Ici encore ce sera le cas, peut-être même mènera-t-il cet état de fait à son paroxysme. On craint à tout instant le pire pour l'inspecteur Ambrose tant il sera sur le fil tout du long de la saison. Et sachant qu'il s'agit de la dernière, le pire n'est jamais certain... C'est torturé, ça va au tréfonds des choses, et ça ne laisse pas de marbre. Une fin de série plutôt réussie pour un personnage atypique.

John Rambo : Avec ce quatrième opus de la franchise Rambo, Stallone revient sur un de ses personnages les plus emblématiques, 20 ans après l'avoir vu prendre fait et cause pour les moudjahidins (qui deviendront pour partie d'entre eux les talibans, ennemis jurés de l'Amérique post-11 septembre, ironie quand tu nous tiens, je te tiens par la barbichette...) contre les grands vilains russes dans un Rambo 3 caricatural et de pauvre facture. Ici, c'est l'armée birmane qui tient lieu d'antagoniste malfaisant et détestable au possible. On reste dans du classique donc. Sauf que ce retour de John Rambo en haut de l'affiche se devait de taper fort pour ne pas être réduit à la resucée de ce qui avait déjà été fait ailleurs, plus tôt, et bien souvent. Et "taper fort" dans le cas de ce film, ça tient du doux euphémisme. Les séances de combat sont tout bonnement hallucinantes de violence pure. Ça découpe à la sulfateuse comme qui rigole, ça ne saigne pas ça gicle, ça ne tire pas ça explose, d'ailleurs ça n'explose pas ça éparpille. De ce point de vue, ce chapitre 4 des aventures du vétéran du Vietnam, se démarque très nettement de ses prédécesseurs qui en comparaison font office d'amusantes guéguerres des bacs à sable. En revanche, pour qui vient chercher du lourd, pas de déception, il sera servi. Il y aura même un peu de rab pour les gourmands. Moi vous me connaissez, je suis un sentimental, je n'ai donc évidemment pas pu résister à mon Rambo d'amour favori, et il me l'a bien rendu. Mais attention quand même : ça n'est pas à mettre devant tous les yeux, âmes sensibles, amis des haïkus, adeptes des infusions "nuit calme" et autres membres de l'association militant pour le retour de Chantal Goya dans les génériques de manga animés, écoutez mon conseil. Passez votre chemin. Pour les autres, ma foi chaussez vos rangers, faites quelques pompes d'échauffement, vérifiez vos rations de survie et préparez-vous à vous rouler dans la boue joyeusement. Ça va dézinguer du niakoué.

Rictus saison 1 : Quand j'ai vu la tronche en biais de Fred Testot sur l'affiche et lu le pitch de départ d'un monde où le rire est devenu interdit par la loi et considéré comme une horreur morale et éthique, j'ai su que je voulais absolument regarder cette série. Quand j'ai visionné les épisodes, j'ai su que je n'aurais pas dû. Et j'ai été extrêmement déçu qu'un concept qui promettait tant ait accouché d'une série aussi navrante. Je sais, le concept c'était que le rire est interdit. Mais dans l'histoire, pas en tant que spectateur de la série. C'est simple, passées les grimaces improbables de Fred Testot, on ne rit jamais. Au contraire même : c'est soit ennuyeux (je me suis endormi plusieurs fois, sur des épisodes d'une vingtaine de minutes faut le faire quand même !!), soit malaisant (visuellement ou sur le plan sonore, j'ai eu plus d'une fois envie de zapper). Encore une fois, je pige l'idée de départ et j'adhère même complètement : l'idée de poser la question de l'humour, savoir si on a le droit de rire, de quoi on a le droit de rire, introduire par là le poids des réseaux sociaux et le retour fracassant du jugement moral de plus en plus pesant dans la société actuelle, la dénonciation de la bien-pensance, je suis parfaitement d'accord avec le discours de remise en question de ce qu'il se passe ces derniers temps. Mais était-il interdit de le faire avec talent, intelligence, humour, subtilité ? Parce que malheureusement, c'est tout ce qui m'a manqué dans cette série dont le thème m'avait pourtant conquis par avance. Et c'est avec une immense déception, et le sentiment qu'on est passé à côté de quelque chose qui promettait vraiment beaucoup, que la mort dans l'âme je ne peux décemment pas conseiller cette série.

Ahsoka saison 1 : Star Wars. Disney. Spin-off. En trois mots, on a résumé cette série et tout ce qu'on y trouve. On est dans l'univers Star Wars post-moderne, c'est-à-dire à la sauce Disney qui en a récupéré tous les droits d'exploitation, et on explore ainsi les à-côtés de l'univers principal, en se penchant cette fois-ci sur le personnage secondaire (très secondaire en réalité) d'Ahsoka, rare Jedi survivante, et accessoirement ex-padawan d'Anakin Skywalker avant qu'il ne devienne Dark Vador. Et sur son entourage proche, c'est-à-dire (en dehors d'Anakin) que d'illustres inconnus. Non pas que ce soit un défaut en soi, bien au contraire même, c'est souvent avec des personnages "vierges" qu'on peut explorer de nouvelles pistes et créer de l'inédit intéressant. Mais dans ce cas précis, j'avoue qu'aucun des personnages nouveaux (pour certains tirés des romans Star Wars des années 1990 comme l'amiral Thrawn par exemple) ne m'a convaincu ou séduit. Même le rôle-titre, Ahsoka, qui a l'immense avantage d'être interprétée par la somptueuse Rosario Dawson qui fait partie de mon panthéon personnel d'acteurs préférés, manque de profondeur, d'intérêt, de relief. J'apprécie son look, mais cela s'arrête pour ainsi dire là. Tout le reste est très anecdotique, un peu plan-plan, un peu déjà vu, voire inintéressant. Les acolytes d'Ahsoka m'ont laissé froid par exemple. Même le nouveau droïde introduit dans la série (dont j'ai déjà oublié le nom tant il m'a marqué) est raté à mon goût. Quant aux méchants, on est dans la caricature là aussi, pas de quoi se relever la nuit. Un peu de nostalgie de voir pour son dernier rôle, l'immense charisme de Ray Stevenson qui n'aura malheureusement pas eu beaucoup de temps à l'écran. Quant au retour dans le rôle d'Anakin d'Hayden Christensen, je vous laisse juger s'il s'agit d'un atout ou non pour la série... La série Ahsoka reste d'un bon niveau pour tout ce qui est effets spéciaux, et conserve l'avantage de permettre aux aficionados de l'univers de Georges Lucas d'explorer encore un peu plus les méandres de sa création. Mais il faut dire ce qui est : on s'y ennuie un peu et on n'en garde pas grand-chose (rien ?) de marquant à l'esprit. Pour fans de Star Wars donc.

Slow Horses saison 2 : Cette seconde saison mettant en scène les mis au ban des services secrets britanniques au sein de cette unité anti-élite nommée l'étable reprend les ingrédients dilués dans la première saison en les corsant encore un peu plus, ce qui permet d'approfondir les personnalités des personnages tout en favorisant le suspense et les situations inattendues. Le personnage du chef de l'étable, incarné par un Gary Oldman bien crado, autoritaire, grossier et faussement menfoutiste, reste l'attraction principale de la série, mais l'ensemble du casting tire son épingle du jeu, chacun dans son genre. Il y a de l'humour, des réparties cinglantes, une dose d'action non-négligeable, des retournements de situation, et tout cela amène à une série sur les services secrets et les espions qui parvient à habilement détourner certains des codes en la matière pour en faire quelque chose de neuf, d'original et de décalé. Je conseille vivement cette seconde saison, et si vous ne vous y étiez pas déjà mis, cette série. Bien entendu, je serai de la partie sur la troisième saison.

The Killer : Adaptation de la bande-dessinée "Le Tueur" de Jacamon et Matz (BD française, cocorico !) par un faiseur d'images hors paire, à savoir rien moins que David Fincher, le film met en scène un Michael Fassbender impeccable dans le rôle d'un tueur à gages implacable, ultra-méthodique et ordonné, à la discipline de fer, qui de tueur devient cible. Scénaristiquement c'est très simple mais c'est mené de main de maître, hyper maîtrisé, en tout point parfait. Je suis immédiatement rentré dans l'histoire, happé par la mise en scène et la science du cadrage de Fincher. Quant à Fassbender, il est tout bonnement hypnotique. Il se dégage du film une ambiance faussement calme qui débouche par moment sur de vrais moments d'action survitaminée qui font mouche par leur violence et leur énergie. Le personnage de ce tueur un peu autiste, génie absolu dans son domaine, m'a totalement convaincu, autant dans l'écriture que dans l'interprétation. Excellente cuvée Fincher de l'année 2023.

Besoin d'Amour saison 1 : Toute petite mini-série française, sortie d'un peu nulle part, et très en dehors des sentiers battus. Déjà, on a un personnage principal hors du commun : acteur porno en fin de carrière, aussi timide sentimentalement que décomplexé sexuellement, gros nounours tout gentil, un peu gaffeur et un poil glandeur, il est à l'opposée de la caricature du hardeur. Il subit la vie plus qu'autre chose, et possède aussi un grand sens du sacrifice, mais le sacrifice suprême : celui qui consiste à se sacrifier en silence et en toute discrétion, sans même que ceux qui bénéficient du sacrifice ne s'en rendent compte. On utilise souvent comme synonyme plus familier l'expression "trop bon, trop con" pour être clair... Et voilà que ce grand gaillard rencontre un problème de santé qui lui fait perdre connaissance intempestivement. Diagnostic du médecin : il manque d'amour... J'ai trouvé cela très frais, très original, très décalé. J'ai beaucoup aimé le sens du dialogue, les mises en situation simples et efficaces, les personnages en dehors des cadres (la mère psy incarnée par Clémentine Célarié est sans équivoque par exemple), la sensibilité mêlée d'humour que d'aucuns pourraient soupçonner d'être beauf alors que pas du tout. J'ai adoré le comédien/personnage lunaire Frédéric Hazan (dans le rôle titre) et la solaire Laetitia Vercken (dans le rôle de sa coloc), que je ne connaissais pas du tout mais qui dégagent une personnalité folle, une douceur et une authenticité rares. Bref, vous l'aurez sans doute compris, sans m'y attendre je me suis fait cueillir par cette très chouette série française, que je recommande évidemment chaudement.

The Marvels : Les films Marvel se sont succédé ces dernières années sans éveiller grand-chose chez moi, qui pourtant suis un passionné de Comics et qui ai grandi dans cet univers de super-héros en papier. Je ne m'attendais pas à un miracle sur ce plan, surtout pas avec un film qui met en scène Captain Marvel (dans sa version la plus récente, c'est-à-dire féminine) dont j'avais modérément apprécié le premier film (qui possédait cependant des qualités, en particulier son ancrage dans les années 1990 qui m'avait bien plu) et Miss Marvel, héroïne récemment créée, à destination d'un public très ciblé dont je ne fais pas partie (je suis trop vieux, trop blanc, trop athée et pas du bon sexe). Seul le personnage ajouté de Photon (qui dans les comics avait été la première femme à reprendre le titre de Captain Marvel après la mort de celui-ci) éveillait un peu de curiosité de ma part, car il renvoyait peu ou prou à un personnage de papier que j'ai connu gamin. Je n'en attendais pas grand-chose donc, et j'en ai eu encore moins que ça à l'arrivée. Le film est décousu, le scénario se veut complexe mais n'est en fait qu'une succession de scènes sans véritable lien et débouche sur une intrigue à la fois très pauvre et dont je n'ai pas réussi à saisir le fil rouge. Le plus triste dans tout cela, ce sont les scènes d'action qui sont rendues illisibles par une fausse bonne idée, celle qui consiste à ce que les trois personnages stars permutent dès lors qu'elles activent leurs pouvoirs. Sur le papier ça pouvait sembler sympa, et permettre de chouettes imbroglios (et surtout rendre possible la rencontre de ces trois héroïnes de façon un peu forcée), mais dans les faits et à l'image, cela donne des scènes tellement fouillies où l'action se trouve noyée dans ses effets de permutations successives incessantes, qu'on peine à comprendre ce qui se passe à l'écran et que très vite on lâche l'affaire. Du coup, ce qui est souvent gage de qualité dans les films Marvel, à savoir les scènes d'action à effets spéciaux bien travaillées et mises en scène, laisse place à de la bouillie visuelle difficilement digeste. L'intrigue très pauvre déjà citée, l'humour de plus en plus gnangnan et gamin au fur et à mesure des films, et le manque de charisme et de profondeur des personnages proposés finissent de rendre le film ennuyeux au possible. Car c'est bien de cela dont il s'est agi quand j'ai vu The Marvels : je me suis ennuyé du début à la fin, malgré toute ma bonne volonté de lui laisser sa chance... Il paraît que le film a bidé un peu partout. Personnellement l'inverse m'aurait étonné. Si Marvel pouvait revenir sur ce qui a fait son charme et son succès : raconter de chouettes histoires avec de chouettes images déjà pour commencer, ce serait pas mal.

Dark Winds saison 2 : La première saison m'avait surpris aussi bien par sa thématique que par son ton, c'est avec plaisir que j'ai retrouvé les personnages des romans de Tony Hillerman pour cette seconde fournée d'épisodes. Cette fois encore l'histoire se tient en une saison de 6 épisodes, tout en permettant d'approfondir les personnages principaux ou récurrents. J'ai particulièrement apprécié cette plongée dans l'univers Navajo de la fin des années 1970, aussi dépaysante culturellement que temporellement et géographiquement. Les somptueux paysages du nord de l'Arizona et de l'Utah, dont la mythique Monument Valley qui a éveillé d'excellents souvenirs chez moi, sont le berceau d'un thriller d'un autre temps, et l'immersion dans la Nation Navajo donne un cachet tout particulier à l'intrigue sur fond de chasse à l'homme et de tueur implacable. La série a également un verni social intéressant, les relations entre les autochtones amérindiens et le gouvernement américain y sont montrées sans détour, et on sent une atmosphère parfois pesante entre deux cultures que tant de choses opposent. Enfin, petit plaisir personnel : j'ai retrouvé, non sans surprise, A. Martinez dans un second rôle de shériff local. A. Martinez, rien moins que le légendaire Cruz Castillo de Santa Barbara ! Le bellâtre à la mâchoire carrée est toujours gominé, mais il a pris cher depuis le temps lointain du soap opera où il batifolait avec la jolie Eden Capwell... Dark Winds confirme donc la bonne impression que j'en ai eue lors de sa première saison, et je ne peux que vous conseiller d'y jeter un œil à l'occasion. 

Bodies saison 1 : Voyages dans le temps, paradoxes temporels, j'adore ça. Mais attention ! Pour que ça marche, il faut que ce soit bien fait, il faut une cohérence du récit et une grande rigueur scénaristique. Et une touche d'originalité ne fait jamais de mal non plus, ce qui est vrai pour n'importe quel type d'histoire du reste. Ici, l'originalité est de mise puisque le même corps est trouvé sans vie dans les mêmes conditions et au même endroit mais à 4 périodes temporelles différentes. Ce qui permet de varier les personnages, les ambiances, les thèmes propres à chaque situation. Évidemment l'intérêt principal est ce qui lie ces 4 périodes différentes, et on découvre en même temps que les différents enquêteurs par petites touches ce qui est à l'origine de ce phénomène hors-normes. De ce point de vue le récit est plutôt bien maîtrisé, et on retombe sur une boucle temporelle vertigineuse, très bien pensée. Le seul bémol que j'aurais à pointer du doigt, c'est la toute fin, la dernière scène, qui est en dissonance avec le reste. Je ne sais pas si c'est l'amorce de la seconde saison, ce serait une explication, car sinon cette histoire qui se tient bien en une saison et qui pourrait narrativement s'arrêter là, finirait sur une incohérence majeure que je ne comprends pas, et qui dénoterait du reste. L'avenir le dira. Ce qui pour une série sur les méandres et vissicitudes du temps, a du sens.

Heels saison 2 : Ça ne fait pas très sérieux de dire qu'on aime bien le catch. Ça vous catégorise comme au choix : ado attardé et naïf, brute épaisse, américain bas du front, amateur de chiqué. À ceux qui considèrent le catch ainsi, je dis : regardez Heels. Vous comprendrez que le catch, c'est bien plus, bien mieux, bien plus complexe que ce que vous vous imaginez. C'est avant tout un sport à part entière, avec de véritables athlètes, des prises de risques et des blessures, des entraînements à n'en plus finir, la précision de la chorégraphie, mais aussi l'art de raconter des histoires, de créer des rivalités, de jouer avec les émotions humaines. Et bien entendu c'est aussi un business avec ses hauts et ses bas, ses stars et ses laissés-pour compte. Qu'on soit amateur ou pro, le catch c'est tout un état d'esprit. Et c'est ce qu'on voit, ce qui transpire à l'écran dans Heels, qui magnifie sans en cacher les défauts ni les zones d'ombres de l'univers typiquement américain du ring de catch. On pourrait croire qu'une série consacrée au catch ne raconte que des histoires de musclés qui font semblant de se taper dessus, mais Heels démontre que cela va bien au-delà de ces idées reçues. Cette seconde saison va encore un peu plus loin dans cette direction en mettant au centre de ses intrigues des histoires de relations humaines. Entre frères, entre parents et enfants, entre hommes et femmes, entre jeunes et vieux. Mais avec des coups de la corde à linge, des étranglements des yeux et des sauts par-dessus la troisième corde en prime. Franchement, je ne pouvais rien demander de plus, personnellement j'ai été comblé par cette série inattendue. Seule grosse, très grosse déception : Heels n'a finalement pas été renouvelée pour une troisième saison, et la seconde saison se termine sur un cliffhanger terrible et des intrigues non résolues qui me laisseront orphelin d'une chouette histoire en cours. Mais je n'en regrette pas pour autant les deux premières saisons pleines d'émotions et de spectacle, qui resteront certes inachevées scénaristiquement, mais auront proposé beaucoup de bonnes choses en une vingtaine d'épisodes.

Occupied saison 1 : Troublante série datant de 2015, mettant en scène la Norvège occupée par son voisin Russe pour des questions d'accès aux sources d'énergie à base d'hydrocarbure. Lorsqu'on la regarde en 2023, on ne peut évidemment pas s'empêcher de faire le parallèle avec ce qu'il se passe en Ukraine. C'est d'ailleurs je trouve, l'intérêt principal de cette série de géopolitique-fiction. Pour ce qui est du traitement de l'histoire, on est plutôt dans une ambiance proche de ce qu'on a pu voir dans des séries d'espionnage telles que 24h Chrono par exemple, l'urgence et l'unité de temps restreint en moins. On voit certaines choses arriver, d'autres non, c'est assez habile scénaristiquement. L'autre thème principal, outre l'occupation russe, est le virage vers une énergie décarbonée et les résistances qui existent à cela dans notre système occidental voire mondial de gestion des ressources. Il est d'ailleurs intéressant de noter que la solution "écologique" à l'énergie carbonée proposée dans cette série, est de type nucléaire (pas telle que ce que qu'on connaît aujour'hui, mais un dérivé tout de même), ce qui est amusant quand on sait à quel point les écologistes les plus virulents sont anti-nucléaires (à ce sujet je me permets cet aparté : je ne peux que très vivement conseiller la lecture de la BD "Le monde sans fin" de Christophe Blain et Jean-Marc Jancovici, une mine d'or si vous voulez mieux comprendre tous ces enjeux autour des différentes sources d'énergie). J'ai trouvé la première saison très agréable à suivre, à défaut d'être absolument passionnante elle se laisse très facilement regarder. Bien assez pour envisager d'en visionner la suite.

Sex Education saison 4 : La série de Netflix avait à sa sortie permis un renouvellement intéressant dans le catalogue de programmes en ligne et suscité pas mal d'enthousiasme par son contenu, son ton et sa manière d'aborder de front des sujets pas toujours faciles et consensuels, tout en gardant une approche divertissante et un humour qui faisait mouche. Et puis, le temps passant, c'est devenu moins rentre dedans, moins percutant, moins drôle, et malheureusement plus attendu aussi. Cette quatrième saison enfonce le clou encore un peu plus en ce sens, et on assiste à ce qui ressemble à une véritable récitation de bons sentiments, de dénonciations en carton, une homélie qui passe au surligneur fluo (pour ceux qui ne comprendraient pas au fond) la liste complète des chevaux de bataille d'un ultra-progressisme à la sauce "éveillée" qui à force commence à vraiment se voir, et surtout à vraiment fatiguer... À un moment j'ai quand même cru que la série allait remettre un peu tout cela en question en dénonçant la propension incroyable des défenseurs de la bonne pensée à mettre au ban et à pratiquer la cancel culture à la moindre occasion, sans chercher ni à comprendre, ni surtout à essayer de vérifier qu'ils ne se font pas manipuler. Plusieurs personnages subissent cela au cours de la saison, mais sans que cette détestable pratique ne soit réellement critiquée malheureusement. On dénonce, on juge, on désigne comme coupable en trente secondes pour un simple soupçon, une bête impression, une triste rumeur, sans attendre ni écouter les explications des mis en cause. Une génération et un état d'esprit où l'on est très prompt à juger autrui au nom de la bienveillance, et où la réflexion et la nuance n'existent plus. Cette quatrième saison transpire littéralement ces nouvelles "bonnes valeurs", et c'est tellement dommage car cela noie en même temps les messages positifs et réellement importants que se veut porter la série. Des messages sur la tolérance, tellement nécessaires. Mais malheureusement illustrés par l'intolérance envers quiconque émet une idée un tant soit peu critique et nuancée, un triste paradoxe. Pourtant tout n'est pas à jeter dans cette quatrième et dernière saison : les personnages restent bien campés, il y a une véritable évolution des héros vers une version "plus adulte" d'eux-mêmes, des situations au long cours qui trouvent des conclusions qui, il faut le laisser au bénéfice de la série, ne vont pas forcément vers la tentation de la "fin facile" et prévisible. C'est donc un adieu un peu mitigé pour les personnages de Sex Education, et presque un soulagement que la série s'arrête avant de trop verser dans les extrêmes. D'autant plus que la majorité des comédiens flirtent allègrement avec la trentaine, ce qui commence à se remarquer quand on interprète des lycéens. Bref, Sex Education ça a été très chouette, et ne serait-ce que pour la faire bénéficier d'une "vraie" fin, elle mérite d'être vue en entier, malgré les quelques réserves émises plus haut sur cette dernière saison.

The Bear saison 2 : J'avais beaucoup aimé la première saison de The Bear. Je l'avais trouvée rafraîchissante et enthousiasmante, bien que très nerveuse et parfois même sombre par moment. Dans la seconde saison on garde les ingrédients (les personnages) mais on change un peu la recette (la narration) pour rester dans des considération culinaires. Cette fois, la sandwicherie veut devenir restaurant, et la difficulté des travaux et changements que cela nécessite sera à la hauteur des ambitions des héros. La formule de cette saison va donc se concentrer plus spécifiquement à chacun des personnages en fonction des épisodes. Ce qui a plusieurs avantages : en premier lieu celui de multiplier les points de vue, mais aussi celui de développer des seconds rôles jusqu'alors simplement esquissés, voire carrément caricaturaux pour certains d'entre eux. Dans ce genre d'exercice, on ne peut pas s'empêcher d'avoir son ou ses petits préférés, et en ce qui me concerne j'ai beaucoup apprécié l'arc narratif consacré au pâtissier Marcus, mais surtout, surtout, celui qui met en vedette Richie, le cousin grande gueule, homme à tout faire et bon à rien qui prend une épaisseur inattendue. Ou comment prendre un personnage secondaire très basiquement élaboré et sans grande consistance, et en faire un héros complexe, intéressant, fouillé, touchant et profondément humain, le tout en un seul épisode. Une véritable Masterclass scénaristique. L'autre épisode qui sort du lot cette saison, est celui qui relate sous forme de flashback le repas de famille des proches de Carmy et apporte beaucoup de contexte émotionnel et narratif au héros. Et permet de voir en guest stars quelques très grands comédiens comme Jon Bernthal, Bob Odenkirk, Oliver Platt et une Jamie Lee Curtis aussi impressionnante que méconnaissable. Excellente saison 2 de The Bear donc, qui fait plus que confirmer la bonne impression laissée par la première saison. Chaudement recommandée !!

One Piece saison 1 : Ma culture manga n'est pas très conséquente, et pour preuve, bien que j'en connaissais le nom, jamais je n'avais eu entre les mains le moindre tome du best-seller One Piece. Mes garçons en revanche, en sont de grands fans et connaissent par coeur les aventures de Luffy et ses amis. L'arrivée d'une version en série télévisée live a donc été l'occasion de me frotter à cet univers qui me restait inconnu jusqu'alors. De toute façon, pour mes fistons l'affaire était entendue : le visionnage n'était pas une option, mais bel et bien une évidence. Eh bien figurez-vous que j'ai été plutôt positivement et agréablement surpris par ce que j'y ai vu. C'est coloré, loufoque, foutraque, exagéré, décomplexé, parfois saugrenu, toujours bon enfant, il y a une véritable énergie positive qui s'en dégage à tout moment. Alors ça pioche dans tout un tas de références, de classiques, ça mélange les genres et les personnages très différents, mais le résultat n'est pas, contre toute attente, indigeste. Bien au contraire. C'est même plutôt rafraichissant et amusant. Je craignais le gnangnan et le débilitant, et au final j'y ai surtout vu quelque chose de divertissant et qui ne se prend ni la tête, ni au sérieux. Évidemment, tout au long des épisodes, j'ai eu droit aux commentaires avisés de mes gamins, agrémentés de "ça c'est trop bien fait" ou "ça c'est pas comme le manga", mais de leur côté le verdict s'est avéré ultra-positif : ils ont adoré. Quant à moi, bien que je ne fasse pas du tout partie du public cible, j'ai apprécié ce que j'ai vu et je suis curieux de découvrir comment la série va évoluer par la suite. Bref, j'ai aimé One Piece version live.

Le Bazar de la Charité mini-série : Ou comment faire un récit "historique" à la sauce ultra-contemporaine. Une sauce qu'on aurait laissé tourner au soleil je précise. Cette histoire transpire de tous les côtés les thèmes et enjeux d'une idéologie très actuelle qui se veut un bon gros mélange de néo-féminisme, de progressisme bienpensant, d'anarchisme comme horizon indépassable d'une réflexion politique digne de la collection "pour les nuls", de situations cousues de fil blanc à grosse maille qu'on voit venir de très loin (et ô surprise, on n'est jamais pris à défaut à cet exercice, c'est dire à quel point tout est ultra-cliché et prévisible), d'incohérences qui frôlent parfois le ridicule... Je veux tout de même (car ce qui va suivre pourrait vous faire croire que je ne suis que fiel envers cette série) souligner la qualité et le soin porté à l'image, somptueuse, et la reconstitution historique des décors, vraiment très convaincante. Mais ! Mais, du point de vue narration, style, enjeux et fond du propos, c'est vraiment tellement grossier et superficiel qu'on en est gêné pour eux par moment. Côté interprétation c'est un poil mieux, mais là encore, l'écriture de certains personnages s'avère à ce point caricaturale qu'il vaut mieux en rire, que même les meilleurs interprètes du monde ne pourraient pas transformer un personnage mal écrit en un personnage intéressant par leur seul talent de comédien. Que dire du grand méchant de l'histoire interprété par Gilbert Melki (qui est un comédien que l'apprécie énormément) ? Comment voulez-vous que ce pauvre Melki le porte à l'écran autrement qu'en surjouant en permanence à force de grimaces arrogantes, de gros yeux inquiétants, de petits sourires sardoniques et vicieux, de murmures en guise de menaces ou d'éclats de voix tonitruants pour bien montrer qu'il est un colère permanente et toxique au dernier degré ? Imaginez quand même que le personnage cumule tous ces vices : politicien corrompu (de droite conservatrice of course), mari violent et jaloux, père froid et sans cœur, mais aussi violeur, tueur, adepte de la torture aussi bien morale que physique, horriblement sadique, menteur (mais bon, on avait déjà dit politicien non ?), tricheur, falsificateur, traître à sa patrie et je n'aurais pas cru que les scénaristes auraient osé aller aussi loin sans avoir de peur de complètement verser dans le ridicule affiché et assumé : il est aussi secrètement en cheville avec les Allemands (ou comment traiter un personnage de nazi avant que le nazisme n'existe !!). N'en jetez plus, la cour est pleine. Personnellement, à la place des scénaristes je l'aurais également affublé d'une bosse sur le dos et d'une mauvaise haleine, et accusé de pédophilie et de trop aimer Michel Sardou. Et s'il était le seul... il y a aussi le jeune promis à la belle (très, très belle) Camille Lou : lui n'a même pas besoin de parler avec sa petite tronche de fouine (la direction du casting a dû se faire plaisir comme jamais là) on a envie de lui mettre des baffes dès qu'il apparaît à l'écran et guess what ? Sans surprise c'est une horrible petite larve aussi pleutre et détestable qu'il est insipide physiquement. Quant au mari de la femme défigurée par l'incendie du début : il est tellement méchant, bête, veule et arrogant qu'on rigole à chacune de ses apparitions (alors qu'on devrait en être dégoûté si j'ai bien saisi l'intention des scénaristes). Bref, comment dire ? Amis de la nuance : fuyez tant que vous le pouvez !!!

Secret Invasion mini-série : Cette série est l'adaptation d'un récit aux ramifications tentaculaires (une forme qu'on nomme 'crossover') de la maison d'édition Marvel, paru fin des années 2000. Beaucoup plus modeste que sa version papier, cette mini-série m'a justement déçu par ce manque d'ambition qui m'a presque fait penser à une promesse non tenue. La promesse incluse dans un titre qui renvoie à mon expérience de lecteur, et qui s'avère au finale très loin de l'originale. Non pas que Secret Invasion version papier fut à ce point mémorable et d'excellente qualité, mais elle avait une toute autre envergure malgré tout. Ici, dans la version MCU, elle est réduite à sa portion congrue, et à vrai dire j'ai même plutôt envie de la commenter d'un "tout ça pour ça ?" tant j'ai eu l'impression qu'une montagne accouche d'une souris en la regardant. Il ne s'y passe pas grand-chose, et en tout cas rien de révolutionnaire. C'est d'autant plus dommage, que les performances des comédiens, Samuel L. Jackson en tête, étaient tout à fait convaincantes et à la hauteur, c'est même je pense l'atout principal de cette série et ce qu'il y a à en retenir de plus positif. L'ambiance espionnage / complot / jeu de dupes compte également dans les bon côtés de cette série. C'est surtout dans les enjeux, les implications et les conséquences que le récit pêche. On a l'impression à la fin des 6 épisodes, d'avoir été baladé un peu en vain, et d'un point de vue narratif, on ne retient au final quasiment rien. Je pensais à l'annonce de cette série qu'elle allait remettre presque en cause l'ensemble du MCU actuel, rebattre les cartes et amener un vrai vent de nouveautés rafraîchissantes, mais force m'a été de constater qu'il n'en a rien été. Formellement assez maîtrisée, cette série s'avère plus que décevante sur le fond et sur le contenu de son intrigue. Dommage.

Warrior saison 3 : Quel plaisir de retrouver la suite de cette série ! Car il faut bien le dire, on n'en trouve de moins en moins souvent des séries de ce type. Des séries où l'on fait la part belle à la castagne, la bad attitude, le glamour, le sexe, le brut de décoffrage, le sanguinolent même par moment, le violent. Et où on a droit à un habile mélange des genres entre des thèmes à la papa, un contexte historique et une narration moderne. Warrior parvient encore à nager dans ces eaux-là, et ça fait du bien aux neurones et au cœur d'un cinéphile qui n'en peut plus des trucs aseptisés et lissés à l'extrême pour ne surtout pas choquer ou même risquer de choquer la farandole sans fin des bulbes fragiles qui se scandalisent de tout, et surtout de n'importe quoi. Dans la droite lignée d'un Banshee (avec qui la série partage son créateur) qui nous rappelle de bien bons souvenirs (et même là on est obligé de sentir que Warrior est déjà un peu plus adouci, moins jusqu'auboutiste que son aînée, c'est dire si la bienpensance et les dégâts qu'elle provoquent ne cessent de progresser au détriment de la qualité du spectacle proposé), Warrior s'impose une fois encore avec sa troisième saison comme un divertissement jouissif, une forme d'îlot sauvage étrangement sauvegardé. Ce qui n'empêche en rien le développement d'intrigues qui font aussi réfléchir et cogiter, de rapports fouillés et complexes entre personnages aux enjeux souvent moins basiques qu'on ne le pense. Il y a dans cette troisième saison l'aboutissement de certaines situations poussées à leur paroxysme, et des scènes vraiment réussies de baston comme j'aime. J'ai eu aussi le plaisir de constater que Mark Dacascos s'en tire encore très bien en tant que vétéran des films d'arts martiaux, et les prouesses techniques d'Andrew Koji et de Joe Taslim en particulier m'ont vraiment ébloui. Quant à l'intrigue générale, tout semble converger pour que la quatrième saison atteigne des sommets, et je ne serai pas surpris qu'elle signe la fin de la série. Bref, Warrior reste excellente depuis son tout début, et je conseille au-delà de toute réserve.

Twin Peaks saison 3 : Twin Peaks a marqué en son temps et durablement, les esprits lors de sa sortie en 1990. Elle fut l'une des toutes premières à marquer un jalon décisif pour l'évolution des séries et le phénomène d'ampleur que ces dernières vont prendre au tournant des années 2000 et la grande époque HBO. Objet télévisuel qui échappe à toute définition claire et précise, Twin Peaks est l'une des œuvres les plus marquantes dont David Lynch a été à l'origine. Tellement déroutante que la série sera annulée au bout de la seconde saison, malgré son indéniable qualité, devenant presque instantanément une œuvre culte aux yeux de beaucoup. Et 25 ans plus tard, voici que débarque la suite... avec un bon nombre des comédiens de l'époque (bien que certains rôles principaux -le shérif Harry Truman- ou charismatiques -le nain venu d'ailleurs- manquent à l'appel), pour un retour fracassant dans l'univers de Twin Peaks. J'ai mis du temps à moi-même m'y replonger, j'avais un peu peur de ce que j'allais y découvrir. Et finalement je me suis attelé à ces 18 nouveaux épisodes quelques années après leur sortie, et d'emblée j'ai retrouvé l'ADN de la série d'origine. Le côté étrange et décalé, le ton inédit, l'aspect choral avec sa multitude de personnages, de lieux et d'intrigues, l'humour sous-jacent permanent, le visuel déconcertant, la symbolique omniprésente, la bande son très travaillée, et surtout, surtout, cette impression d'être dans un univers complètement à part, tantôt onirique, tantôt très terre-à-terre, dont les règles nous échappent la plupart du temps et dans lequel on ne sait jamais à quoi s'attendre. Dans cette troisième saison, David Lynch pousse tous les curseurs à fond, sans vergogne, sans retenue aucune. À mon avis, il savait pertinemment qu'il n'y aurait pas de suite, pas de potentielle quatrième saison, et donc il s'est pleinement lâché, allant au bout du bout de son délire, ne faisant aucune concession dans sa vision de son œuvre, mettant tous les potards à fond, se foutant ouvertement de savoir si ça allait plaire ou non. Pour moi, cette troisième saison est vraiment une œuvre-ultime, complète, intense et démesurée. Lynch se permet des choses incroyables, y-compris à fort potentiel de repoussoir. À ce titre, l'épisode 8 est vraiment quelque chose que je n'ai jamais vu à l'écran. Une séquence de 15 minutes dans le noir, avec des sons saturés, des images non-sensiques, des scènes muettes, aboutissant à des passages d'un inconfort total pour le spectateur, et qui durent, qui durent, et qui durent encore au point que plusieurs fois j'ai regardé le minutage de l'épisode, n'en revenant pas de la longueur de ces passages, me disant "c'est pas possible, ça va durer encore combien de temps ?" tant j'étais moi-même incommodé par ce que je voyais à l'image. Et pourtant je suis plutôt client de Lynch, même de ses films les plus obscurs et ses scènes les plus insensées. Mais jamais encore je n'avais vu ce que propose cette troisième saison. Et parfois j'ai vraiment détesté ce que j'ai vu. Sans parvenir pour autant à m'en détourner. C'est le pouvoir incroyable, et à mon humble niveau simplement inexplicable, de David Lynch et de son Twin Peaks. Inclassable, hypnotique, dérangeant, foutraque, drôle, inquiétant, mélancolique, fulminant, hérétique, émouvant, beau, laid, triste, enthousiasmant, déroutant. La troisième saison de Twin Peaks c'est tout cela, et bien plus encore. Mais il faudra bien vous accrocher, car vous ne serez pas préservés...

Le Flambeau -  Les Aventuriers de Chupacabra : J'avais beaucoup ri avec La Flamme, où l'on se moquait avec bonheur des émissions de téléréalité du type Bachelor et compagnie. Cette fois c'est Koh-Lanta qui est dans le viseur des trublions de l'équipe de Jonathan Cohen, et cette fois encore, peut-être même plus que pour La Flamme, ça envoie du lourd ! Déjà, avec un casting est assez fou : Jonathan Cohen, Kad Merad, Gérard Darmon, Jérôme Commandeur, Adèle Exarchopoulos, Leïla Bekhti, Natacha Lindinger, Jonathan Lambert, Ramzy Bedia, Ana Girardot, Pierre Niney...  ça se pose là ! Mais surtout avec un humour potache ravageur, des comédiens qui se font visiblement très plaisir sur le tournage, des délires qui vont parfois très loin, des références aux émissions style Survivor appuyées et qui touchent tellement là où ça gratte, des réparties bien trouvées, de l'autodérision permanente... cette série est un petit bijou d'humour et de second degré. Et c'est un amateur de Koh-Lanta qui vous le dit ! Je me suis marré du début à la fin, même les blagues lourdes ont fonctionné sur moi, j'ai kiffé tous les aventuriers loufoques et surtout je voudrais souligner la prestation de Jérôme Commandeur en présentateur, il est juste parfait dans son rôle. Bref, j'ai passé un excellent moment devant cette série, et je conseille à tous les amateurs de Koh-Lanta, et même aux autres, d'aller eux-aussi se bidonner devant.

Bandit : Autant le dire de suite, si j'ai regardé ce film c'est en tant que grand amateur de Mel Gisbon. Le voyant à l'affiche dans un des rôles principaux, je me suis dit "allons-y" sans chercher plus longtemps à comprendre. Le fan de Mad Mel que je suis a un poil été déçu, puisque ses apparitions à l'écran ne sont pas très nombreuses, et disons le tout net, son personnage n'a pas d'influence énorme sur l'action. Le film se concentre sur le personnage interprété par Josh Duhamel, et l'histoire est tiré d'une histoire vraie, celle d'un braqueur de banque d'un genre très particulier, qui mise tout sur le maquillage et la duperie et refuse d'employer la violence pour commettre ses larcins. Ce qui ne l'empêchera pas de devenir le recordman du nombre de braquages réussis au Canada dans les années 1980 - 1990. Alors soit, Mel Gibson est surtout là pour ajouter un nom bankable sur l'affiche, c'est entendu, mais au final le film n'a rien de honteux, il s'en tire même plutôt bien dans son genre. Il ne fait ni dans le spectaculaire, ni dans le dramatique, mais il y a une forme d'authenticité qui en transpire qui a fini par me le rendre assez sympathique. Ô bien entendu, je ne m'en relèverai pas la nuit. Et je ne vais non plu sici vous en chanter les louanges en canon et en trois langues différentes. Mais ce serait malhonnête de ma part de le descendre en flèche simplement parce que son affiche est un peu trompeuse et qu'il joue plus dans le film de catégorie B que dans la grosse production. Maintenant que je vous en ai prévenu, vous saurez à quoi vous attendre avec ce film, et peut-être même qu'il vous fera passer un moment pas désagréable à défaut de vous éblouir par son contenu. À vous de voir !

Le Tourbillon de la Vie : Les films qui explorent les réalités virtuelles, qui donnent vie aux "Et si...?" juste pour voir comment un événement mineur peut modifier les choses à grande échelle, j'aime beaucoup. Je ne crois pas avoir vu beaucoup de productions françaises s'aventurer sur ce chemin, aussi dois-je rendre hommage à ce film qui ose farfouiller dans ce qui peut très vite devenir un imbroglio narratif et un labyrinthe scénaristique si on n'y prend pas extrêmement garde. C'est le risque principal de ce type d'histoire. Et plus on multiplie les points de divergences, plus on diversifie les sous-possibilités liées à chaque évolution distincte de base, plus on complexifie l'ensemble au risque de perdre le spectateur. Eh bien, ce film parvient à décliner l'héroïne de départ dans de nombreuses versions potentielles d'elle-même, entrainant autant d'évolutions différentes de son histoire, tout en réussissant à garder une belle cohérence, une narration claire malgré un montage qui fait passer de l'une à l'autre, revenir en arrière, faire des bonds en avant dans le temps, sauter d'une situation à l'autre. En tant que spectateur, on n'est jamais perdu, on sait à tout moment de qui on parle et qui on voit à l'écran. Ne serait-ce que sur ce plan, il s'agit déjà d'une belle réussite. C'est un poil moins vrai pour les autres personnages, comme le rôle masculin principal qui lui aussi, apparaît sous diverses déclinaisons, les parents ou les amis de l'héroïne. Tout se joue donc autour de l'actrice principale, Lou de Laâge, qui interprète de nombreuses versions différentes de son personnage, toujours avec une belle crédibilité et beaucoup de sensibilité à l'écran, jusqu'à un final, à la limite du too much, qui m'aura fait penser à celui sur le fond à celui de Professeur Holland, et sur la forme à une scène chorale / musicale tout droit sortie d'un Lelouch. Je ne sais pas si le film a voulu charrier un message profond avec lui, je n'y ai pas réfléchi plus que cela, mais sur le plan formel c'est une très belle réussite, tant pis si je me répète. Un film-concept donc, un film à échelle humaine aussi, une jolie réflexion sur la vie et ce que d'aucuns appelleront le destin, et sur ce qui peut le faire dévier à tout instant. J'ai aimé, et si ce type de thème vous intéresse, je vous le recommande bien volontiers.

Le Pire Voisin au Monde : Au visionnage de ce film dont je n'attendais pas grand-chose, je me suis rendu compte d'une chose. On est rarement déçu par une prestation de Tom Hanks. Même dans un film moyen. Même quand l'histoire ne vous enthousiasme pas plus que ça. Le bougre parvient toujours a tiré son épingle du jeu, c'est assez bluffant. Ils ne sont pas si nombreux, ces acteurs caméléons capables de tout jouer, et de toujours être crédibles, humains, touchants, justes dans leur rôle. Tom Hanks est de ceux-là, et clairement il est l'atout principal de ce film, qui sans lui aurait certainement pu me désintéresser totalement. J'avoue m'être laissé embarquer par le jusquauboutisme du personnage de Otto, incarné par Tom Hanks. Alors que les autres personnages, tous les rôles secondaires m'ont paru ternes, anecdotiques, ou clichés au dernier degré. À l'exception notable, et c'est peut-être l'autre aspect qui sauve le film selon moi, des deux comédiens qui jouent les rôles d'Otto et Sonya jeunes. Toutes les scènes de flashback où ils apparaissent fonctionnent vraiment bien et apportent une part d'humanité et de profondeur au personnage d'Otto qu sans cela serait trop monolithique et froid pour être réellement intéressant. La solaire Rachel Keller et le troublant Truman Hanks dans ces deux rôles, auront réussi à vampiriser l'écran et capturer l'attention à chacune de leurs apparitions. Tant et si bien qu'à l'arrivée, même si je reste conscient qu'il s'agit d'un film mineur dans la filmographie de Tom Hanks, cette comédie dramatique aura su m'embarquer avec elle et me faire passer un agréable moment. Le film ne fait pas d'étincelles mais fonctionne plutôt bien tout du long. Je conseille donc.

Donjons & Dragons - L'Honneur des Voleurs : Comme tout le monde j'en avais déjà entendu parler, mais n'étant pas adepte des jeux de rôles, je n'en savais pas plus sur Donjons & Dragons, son univers, sa mythologie, ses règles, sa mécanique. Et je n'ai jamais non plus vu les précédentes adaptations cinématographiques, jamais lu de novélisations... bref je suis arrivé sur ce film quasi vierge de toute référence préalable à la franchise. En mode découverte donc. J'ai été d'entrée de jeu (si je puis dire) surpris du ton très humoristique du film. Je m'attendais à de la fantasy blindée d'action traitée avec des pointes d'humour, en fait j'ai eu l'impression de tomber sur une comédie située dans un monde médiéval fantasque. Du coup, tout est traité avec une forme d'ironie, de second degré, comme si tout était cliché et que les personnages eux-mêmes n'étaient pas dupes de leur nature profonde. J'avoue que je ne suis pas à l'aise avec ce genre de traitement narratif, ça me sort trop de l'histoire, et à mes yeux ça ruine une bonne partie de l'importance des enjeux. D'autant que le côté comédie pure à très peu fonctionné sur moi. Du point de vue des interprètes il y a à boire et à manger, et ceux qui s'en sortent mieux que les autres. À ce titre, concernant le rôle principal, rarement acteur aura aussi bien porté son patronyme... Sur le plan visuel, c'est très coloré, il y a pléthore d'effets spéciaux plus ou moins aboutis, des pointes d'originalité comme le dragon obèse ou le bâton de téléportation par exemple, mais ça reste dans la moyenne de productions de ce style. Rien d'exceptionnel donc, mais rien de honteux non plus. Heureusement que les péripéties s'enchaînent, car sinon j'aurais vraiment pu trouver le temps long tant l'histoire m'aura laissé froid. Je crois savoir que l'accueil du public a pourtant été assez bon, les joueurs en particulier ayant apprécié cette adaptation si j'en crois ce que j'ai pu lire sur le net. Aurais-je eu un autre avis sur le film si j'avais été moi-même un amateur du jeu de rôle ? En tout état de cause, je n'ai pas accroché à ce Donjons & Dragons -  L'Honneur des Voleurs, mais mon avis ne semble pas être partagé par la majorité des spectateurs, je vous laisse donc juges.

The Whale : Quand il s'agit d'un film de Darren Aronofsky je me méfie, il est capable du meilleur comme du pire, bien que j'aurais plutôt tendance à lui faire confiance, il a tout de même commis un Noé de sinistre mémoire (du moins selon moi) et peut parfois partir dans certains films dans des délires très ésotériques difficiles à suivre. J'ai donc découvert The Whale avec une certaine curiosité, d'autant que Brendan Fraser n'a jamais été à mes yeux un gage absolu de qualité, et que de le voir grimé en personne atteinte d'obésité morbide extrême avait tendance à me voir rester sur mes gardes également. Et au cours de son film d'ailleurs, le réalisateur avance comme un funambule, sur la corde raide, risquant à tout moment de basculer du mauvais côté, dans l'exagération ou le ridicule, le gênant, l'involontairement drôle. Pourtant, jamais il ne perdra cet équilibre fragile qui donne au film sa force et son intérêt. Parfois un poil prévisible, parfois à la limite du larmoyant, l'essentiel est cependant sauvé et le film fonctionne plutôt bien. J'ai par ailleurs été scotché par un Brendan Fraser qui se retient justement d'en faire trop, son impressionnant maquillage en faisant déjà bien assez pour lui. Dommage, il m'aura coupé l'herbe sous le pied d'une vanne toute faite : je ne pourrai donc pas l'accuser d'en faire des tonnes. Si je devais retenir une chose de ce film, ce serait donc effectivement la prestation de son interprète principal, qui m'aura embarqué avec lui avec simplicité et véracité, à aucun moment je n'ai douté que le bibendum que je voyais pesait son double quintal. Au bas mot. Sous ses kilos de fausse graisse il aura su laisser poindre son humanité et sa sensibilité avant tout, j'avoue que je n'aurais pas parié sur lui aveuglément. Pour moi il ne s'agit pas d'un film aussi bouleversant qu'il se voudrait l'être, mais sa mécanique fonctionne plutôt bien et à l'arrivée j'ai assisté à un bon film dramatique, bien réalisé et bien joué. Un bon Aronofsky en somme.

The Son : Alors là, j'avoue que je ne m'y attendais pas. Ce film m'a sincèrement secoué. Évidemment, en touchant l'une de mes cordes les plus sensibles, à savoir les relations père-fils. Au départ j'ai surtout regardé ce film pour Hugh Jackman que j'apprécie beaucoup en tant qu'acteur. Je ne savais pas trop de quoi il retournait du côté de l'intrigue. Et à l'arrivée ce film m'a chopé et retourné comme une crêpe. Impossible de le lâcher, impossible de m'en désintéresser, impossible de ne pas me sentir touché par ce que j'y voyais. Jackman est d'une justesse remarquable, loin, tellement loin du cliché du "simple" comédien de films d'action qui lui a collé à la peau dès lors qu'il a endossé le rôle de Wolverine sur grand écran, voici ... pffff... déjà beaucoup plus de vingt ans ! Personnellement je n'avais jamais douté de son talent d'acteur, l'ayant déjà constaté auparavant (c'est l'exemple de Prisoners de Denis Villeneuve qui me vient à l'esprit là tout de suite), mais dans ce film il éclate au grand jour de façon indiscutable. Difficile cependant de parler trop de ce film sans en dévoiler l'essentiel, alors que je considère que l'intrigue mérite d'être découverte au fur et à mesure du récit. Je vais donc ne pas m'appesantir sur le scénario, et simplement dire que l'histoire tout comme l'interprétation m'ont littéralement bouleversé. Un film que je n'attendais pas, et qui m'a filé un uppercut émotionnel comme ça faisait longtemps que je n'en avais pas encaissé un. Je conseille, bien évidemment.

The Fabelmans : On ne présente plus Steven Spielberg. Personnellement, il a accompagné toute ma vie de cinéphile, depuis mon plus jeune âge (je me souviens encore de l'effet sur moi de Indiana Jones et E.T. que j'ai vus encore tout minot à leur sortie en salle) jusqu'à aujourd'hui, m'infligeant régulièrement de grosses baffes sur certains de ses films, dont quelques-uns figurent dans mon palmarès personnel des meilleurs films au monde (vous avez dit Les Dents de la Mer ?). Ces dernières années j'ai été un peu moins fervent spectateur de tout ce qu'il sort en salle, je l'avoue, mais j'ai encore bien en tête sa déclaration d'amour au genre qui l'a rendu célèbre avec son récent Ready Player One, qui m'avait enthousiasmé. Avec The Fabelmans, je ne m'attendais à rien de spécial. Évidemment, c'est très exactement pour cette raison que ce diable de Spielberg m'a cueilli comme un bleu. Il m'a embarqué, trimballé, ému, amusé, émerveillé avec ce film qui se veut en partie autobiographique. J'y étais, avec ce jeune garçon passionné d'image, j'ai ressenti son dilemme, j'ai compris ses réactions, je suis totalement entré dans le jeu de Spielberg, sans aucune retenue, et il m'a emmené exactement là où il voulait. J'ai senti tout l'amour du cinéma que l'auteur porte en lui, et j'ai réalisé pourquoi et comment ce type bourré de talent a réussi à produire autant de films qui m'ont marqué plus ou moins profondément. Je partage visiblement la même forme de sensibilité que lui. Est-ce générationnel (bien qu'une génération nous sépare en termes d'années) ou juste dans l'air du temps ? Suis-je un simple produit façonné par le Hollywood des années 1970 à 2000 ? Ou est-ce plus profond que cela ? Je ne sais pas exactement, en tout cas j'ai eu la confirmation qu'aujourd'hui encore, Spielberg garde intact son impact sur moi en tant que spectateur de ses films. Et ça m'a donné furieusement envie de voir et revoir sa longue et prestigieuse filmographie.

Creed III : Bon, je ne m'en cache plus depuis bien longtemps, je suis fan de la franchise Rocky. Oui, même les V et VI je trouverais des arguments pour prendre leur défense s'il le faut. Parce que j'aime Rocky Balboa, ce personnage est très certainement la plus belle réussite professionnelle de Stallone. Forcément, j'ai été de la partie pour la reprise de la franchise avec les Creed. Qui se défendaient pas mal mine de rien à l'arrivée. Sur ce troisième volet, j'ai cependant clairement ressenti une forme de déception. En gros et pour faire court, les films Creed reprennent les films Rocky  en version actualisée, remise au goût du jour et un poil ripolinée pour faire clinquant. Creed II faisait ouvertement référence à Rocky IV. Avec Creed III on est en plein dans le thème de Rocky III. Mais en moins bien. J'aime beaucoup Michael B. Jordan, et il faut lui laisser que physiquement le gaillard fait ce qu'il faut pour être dans la peau du personnage de manière crédible. Mais il n'est pas Stallone. Quant à son adversaire du film, Jonathan Majors, qui joue un bad guy sorti de prison qui a les crocs et un insatiable appétit de revanche, s'il fait lui aussi bien le job, il reste cependant loin, très loin du charisme de son équivalent narratif dans Rocky III, à savoir Mister T. Oui, c'est un sacré steak le garçon, mais Mister T avait pour lui, en plus d'un physique impressionnant à la Mike Tyson, une gueule incroyable tant il transpirait la colère, la provoc et l'arrogance à la manière d'un Mohamed Ali des grands jours. Et sans vouloir lui manquer de respect, Jonathan Majors ne joue pas dans la même catégorie... Alors forcément, quand les films sont thématiquement aussi semblables qu'on ne peut pas ne pas les comparer, mais que les interprètes sont quant à eux un cran en dessous en termes d'intensité et d'impact à l'écran que leurs prédécesseurs, eh bien la comparaison tourne évidemment en la défaveur du plus récent des deux films. Indubitablement, ce troisième opus est le plus faible de la série des Creed, et je ne peux m'empêcher de noter que c'est le seul qui ne comporte pas Stallone à l'affiche... Je n'affirme pas que ceci explique cela, mais simplement je remarque qu'un Rocky-like sans Rocky, c'est moins bien qu'avec Rocky. Mais on va m'accuser d'être trop nostalgique et adepte du "c'était mieux avant" si j'insiste trop sur le sujet, aussi vais-je m'arrêter là.

Avatar 2 - La Voie de l'Eau : Dire que je ne l'attendais plus tiendrait de l'euphémisme. Pour rappel, le premier volet date de 2009. Il avait fait grand bruit à l'époque (le spectacle était certes beau, mais ne méritait pas tant de succès selon moi), et depuis, on nous annonçait une suite imminente chaque année. Il aura fallu attendre 13 ans quand même. Autant dire que le soufflé était retombé depuis belle lurette quand la suite du menu a été servie. Mais le pire dans tout ça, ce n'est même pas le délai de livraison de cette suite. C'est son contenu. Encore une fois très beau, très soigné visuellement, très léché, indubitablement. James Cameron a toujours su faire, il n'a pas perdu la main sur ce point. Mais l'histoire, c'était déjà pas bien fameux dans le premier, ou plutôt disons que ça lorgnait vers du classique lambda revisité à grands coups d'effets spéciaux qui déchirent la rétine, mais alors dans le deuxième volet, pfff... Je vais rester gentil en disant qu'il n'y a rien dans ce scénario qui donne envie de le retenir. Rien qui ne donne envie de revoir le film. Rien qui marque, rien qui ne sorte du tout-venant et du plan-plan narratif. C'est plat scénaristiquement, autant que virevoltant graphiquement. Et même ça, on pourrait encore le pardonner, si ça ne s'étalait pas dans les grandes largeurs sur plus de trois longues et interminables heures. Les jolies images c'est bien, mais ça ne peut pas tout. Parfois, investir un peu plus dans le scénario et pas uniquement dans les effets spéciaux, cela peut porter ses fruits également...

Spider-Man across the Spider-verse : Le premier long métrage animé consacré à Spider-Man version Miles Morales m'avait pris par surprise, rebuté sur le principe mais totalement conquis après visionnage. Il allait donc de soi d'être de la partie pour cette suite. Et évidemment, comme souvent dans ces cas-là, c'est un peu l'effet inverse auquel j'ai goûté : hypé par l'annonce, enthousiasmé par l'idée de plonger encore plus profond dans les méandres du Spider-verse, j'ai finalement ressenti une pointe de déception en sortant de la salle. Graphiquement j'ai été un peu gêné par l'aspect trop peinture pastel de l'univers de Spider-Gwen (c'est beau, je ne dis pas le contraire, mais au détriment de l'animation je trouve), et par le côté parfois psychédélique et ultra-cut du truc (voulu et cultivé bien entendu, mais je reste un peu sur ma réserve sur ce choix de découpage et de narration graphique). J'attendais beaucoup de découvrir de nouveaux Spider-Men, mais comme le mieux est l'ennemi du bien, ici le trop a porté préjudice au tout. Une multitude personnages c'est bien, mais ça empêche d'en développer suffisamment en profondeur, ce qui fait qu'on les voit passer sans quasiment les retenir. Connaissant les récits papier dont le film est inspiré, j'ai un peu plus de facilités à repérer et identifier les différentes versions du tisseur qu'on voit parmi une multitude, mais ça garde un côté frustrant de les entrapercevoir à peine avant de passer à un autre, et un autre, et un autre... J'ai été un peu déçu de constater le traitement réservé à Miguel O'Hara (Spider-Man 2099) dans cette histoire, en revanche j'ai adoré voir que c'est la Tâche qui revêt le costume du super-vilain principal de l'intrigue ! Non seulement cet obscur personnage de troisième zone des comics est largement inconnu du grand public, mais il permet des effets graphiques excellents, il a un potentiel à la fois de surpuissance et de lose impressionnant, est un parfait client pour développer autour de son pouvoir des gags sans fin et a contrario une menace extrêmement sérieuse. Il fait clairement partie des gros points positifs du film. Au même titre que le ton, toujours très moderne, vif et empli d'auto-dérision. Un peu surpris de voir que le film n'est qu'une première partie (je ne savais rien à ce sujet en allant le voir), je ne sais pas si c'est vraiment approprié dans le contexte d'un animé de ce type. Je crains qu'il faille attendre trop longtemps pour la suite, et que de ce fait l'ensemble perde et de son impact et de sa spontanéité, ce qui avait contribué au succès du premier opus. Pas complètement convaincu donc, bien que la franchise Spider-Man version Miles Morales reste d'un très bon niveau général. De la suite (et fin) dépendra la qualité de l'ensemble.

Silo saison 1 : J'étais assez curieux de voir ce que pouvait donner l'adaptation télévisuelle du roman de Hugh Howey que j'ai lu quelques mois auparavant, et qui m'avait plus séduit aussi bien par l'originalité que par la cohérence de l'univers qu'il développe dans son récit. Et ce sont justement deux qualités parfaitement bien conservées et transposées à l'écran. Forcément quand on connaît l'histoire on a toujours un petit temps d'avance sur la série, et on est moins soumis au suspens et aux effets de surprise, qui je pense fonctionnent cependant plutôt bien. La série prend son temps pour correctement poser et son ambiance et ses personnages, en plus des règles qui sont propres à cet univers particulier et qu'il faut intégrer pour bien se plonger dans l'histoire. Je pense que c'est le bon choix, même si cela peut paraître se faire à certains moments au détriment du rythme. Mais à mon sens ce récit penche naturellement plus du côté du récit d'ambiance que d'action pure, la forme narrative retenue me semble donc tout à fait appropriée. J'ai beaucoup apprécié découvrir un casting principal constitué en partie d'acteur encore largement méconnus : non seulement ils sont bons, mais des visages "vierges" de toute association avec des rôles marquants antérieurs, c'est un plus pour pouvoir donner corps avec force à cet univers original. Et puis la présence de quelques vieux de la vieille comme Tim Robbins, Iain Glenn ou Will Patton qui apportent leurs trognes et leur charisme en appui de la jeune génération, vient parfaire ce casting en amenant un bel équilibre des forces. Au vu de tout ce qu'il reste à raconter, j'ai été un peu frustré d'arriver si vite à la fin de cette première saison, mais je dois dire que si j'avais quelques doutes à l'annonce du projet, le visionnage les a balayés. C'est un excellent début pour cette série qui je l'espère, saura développer son intrigue au rythme et dans les conditions qu'elle a prévu dès le départ sans se soucier d'éventuels risques d'annulation ou autre contraintes de production. Vivement la suite.  

Visitors saison 1 : Simon Astier a un gros problème : quand il sort une série il est quoi qu'il fasse comparé à son grand frère Alexandre. D'autant que le ton est proche, qu'il y a une influence naturelle et presque inévitable de l'un sur l'autre. C'était déjà le cas avec sa précédente série Hero Corp, cela se répète avec Visitors. Et d'ailleurs les deux séries sont très comparables entre elles, mêmes qualités, mêmes défauts. Au chapitre des qualités un rapport plaisant à la pop culture, de très chouettes idées, des dialogues et des situations souvent à mi-chemin entre le burlesque et le grave, des personnages hauts en couleurs, des effets narratifs amusants et inventifs. Mais aussi un côté moins positif avec des personnages principaux auxquels on a du mal à s'attacher, un peu apathiques par moment, une certaine lenteur du propos qui se remarque même dans des épisodes courts, un humour parfois cinglant mais trop sporadique, une impression générale de flou dans le déroulé de l'intrigue. Et puis le point certainement le plus noir (et en partie injustement, car la comparaison d’œuvres est toujours bancale) : la comparaison avec Kaamelot se fait toujours systématiquement en faveur de cette dernière. C'est, parfois involontairement, ce qu'on retient en priorité de ses séries, et ça n'a pas loupé, c'est aussi le cas ici. Il en résulte en constat un peu mitigé, pour une série majoritairement plaisante mais qui semble toujours rater l'occasion d'être franchement réussie, pour d'obscures raisons, certainement plus de l'ordre du ressenti que de la raison. Bref, c'est sympa mais sans plus.

Indiana Jones et le Cadran de la Destinée : Dire qu'on ne l'attendait plus, cet énième opus du père Indiana Jones, serait un doux euphémisme. Son annonce avait étonné, puis fait sourire (dans le sens : "c'est cela oui" façon Splendid), et enfin inquiété quand on a compris que le projet allait bel et bien se faire. Parce que Harrison Ford est âgé de 79 ans lors du tournage, parce que Steven Spielberg associé au projet quitte son rôle de réalisateur avant le tournage, parce que tout semblait avoir été dit sur le personnage... autant de raisons objectives de se méfier de cette suite inattendue. Pourtant je dois bien le confesser, en ce qui me concerne la curiosité et l'excitation de revoir une dernière fois Indy à l'écran l'ont emporté sur la crainte de voir l'épisode de trop (et nombreux sont ceux qui considèrent le film précédent comme étant déjà l'épisode de trop !). Le nom de James Mangold a la réalisation m'avait en partie rassuré, et ça s'est confirmé en salle, visuellement et narrativement, le film tient la route, bien que certains lui reprochent son aspect "recette habilement retranscrite" moi je ne trouve pas grand-chose à redire sur le spectacle proposé à l'écran. Si ce n'est toutefois une chose, qui m'aura du reste fortement surpris, c'est la qualité très variable des effets spéciaux. J'ai par exemple trouvé le rajeunissement de Harrison Ford pour les scènes se déroulant en 1945 particulièrement réussies pour ne pas dire bluffantes, et j'ai également beaucoup apprécié les poursuites motorisées dans les rues de Tanger, tout comme la reconstitution antique de l'attaque de Syracuse. En revanche, il y a au début du film une scène d'explosion de véhicule tout en digital parfaitement ratée, et une poursuite à pieds sur le toit d'un train où l'on voit à un moment la silhouette foirée et approximative du héros courir qui m'ont réellement sauté au visage et choqué par leur laideur. Difficile de saisir comment de tels effets nullissimes ont pu être conservés quand d'autres effets par ailleurs sont éblouissants. C'est certainement de l'ordre du détail me direz-vous, mais cela m'a gêné. Ce qui je vous le concède est paradoxal puisqu'à côté de ça, j'ai été beaucoup plus conciliant avec les pourtant grosses incohérences scénaristiques de certains passages (les différents déplacements des protagonistes et leur timing (les méchants laissés sur un rafiot en mauvais état en Grèce parviennent à arriver quasiment en même temps que les héros en Sicile alors même qu'ils ne savaient pas qu'ils s'y rendaient...), le fait qu'ils se retrouvent toujours à point nommé au mêmes endroits à travers leurs pérégrinations, la motivations des uns et des autres (à quoi sert-il aux nazis d'emmener avec eux dans leur avion un Indiana Jones blessé au fond d'une grotte ?)... Bref, il faut fermer les yeux sur quelques facilités scénaristiques pour bien apprécier le spectacle proposé. Mais dans son ensemble j'ai trouvé que le film était plutôt réussi, et même bien plus convaincant que tout ce que l'on pouvait craindre au départ. Signant ainsi, non sans jouer sur une certaine nostalgie un peu appuyée, un adieu honorable au grand écran pour un Indiana Jones qui aura été pendant quarante ans une icône du cinéma. Moi qui ai vu chacun des cinq films à leur sortie au cinéma (le premier étant l'un de mes plus vieux souvenir de cinéma, j'avais 6 ans à l'époque et avait été fortement marqué par un film que j'avais trouvé incroyable !), j'avoue un regard peut-être biaisé et un poil indulgent sur le dernier opus, ne m'en veuillez pas, je garde en partie mon âme d'enfant et refuse de bouder mon plaisir quand il s'agit d'Indiana Jones...

La Vertu des Impondérables : Je suis un très grand amateur de Claude Lelouch, mais je sais toutefois distinguer ses grands films de ses productions mineures, voire ratées. Je crains que celui-ci fasse partie de cette dernière catégorie malheureusement. Non pas que tout soit bon à jeter, il reste toujours dans ses oeuvres, même les moins marquantes, des choses intéressantes. Souvent d'ailleurs grâce aux comédiens et à la direction d'acteurs sans égale de Lelouch. Ici, c'est sans conteste le personnage interprété par Stéphane De Groodt qui m'aura le plus plu, mais j'avoue que j'ai un peu coincé sur le reste du casting (quoique le jeune Luca Mailhol a également une vraie présence à l'écran). Ce qui m'a gêné tient en plusieurs points. L'écriture d'abord, qui pourtant est souvent un point fort chez Lelouch, m'a ici paru faible, anecdotique, superficielle. On veut nous démontrer que même dans des pires malheurs peuvent émerger de bonnes et belles choses, ce qui en soi est certainement vrai, mais j'ai trouvé la méthode pour le montrer trop peu subtile, trop maladroite. Pas convaincante du coup. L'autre point faible à mes yeux, c'est la mise en image. Encore une fois c'est contre-nature pour Lelouch qui se singularise habituellement par une mise en scène très particulière mais toujours très travaillée. Ici le métrage entier est filmé avec un Iphone (c'était la tocade du moment d'un Lelouch toujours à la recherche de nouveauté et d'innovation) et je crois que cela a joué sur la manière dont j'ai perçu le film (alors qu'avant visionnage je n'en savais pourtant rien). Je trouve que les images sont trop lisses, trop plates, trop lumineuses, sans relief, sans envergure, sans souffle, sans élan, bref il m'a manqué quelque chose à l'écran sans que j'ai su tout du long de quoi il s'agissait. En résumé La Vertu des Impondérables pèche à mes yeux sur les points de coutume forts de Lelouch, ce qui en fait pour moi un raté de sa filmographie.

On aura tout vu : Pierre Richard + Jean-Pierre Marielle déjà à la base on a un combo alléchant. Rajoutez-y une Miou-Miou toute mignonne, un Jugnot jeunot avec encore des cheveux mais déjà sa voix stridente, un Henri Guybet rafraichissant et un duo Lautner / Veber aux commandes qui sait faire rire et ciseler leurs dialogues, et on obtient un film très chouette, très frais (surtout quand on le regarde 50 ans plus tard !), drôle et tendre, avec juste ce qu'il faut de burlesque dans les situations, qui n'en fait jamais trop mais qui ne se freine cependant sur rien, et surtout, surtout, qui fait la part belle aux comédiens. Il y a une naïveté touchante dans le jeu de Pierre Richard qui fait qu'on ne peut que l'aimer, quant à Marielle il joue encore une fois de sa truculence et autant dire qu'en producteur cynique de porno il fait mouche. Ce film fait partie des comédies françaises typiques des années 1970, qui gratte un peu mais sait alterner avec des moments de candeurs sincères, qui aborde des sujets qu'aujourd'hui on fuirait de peur de froisser une horde de pauvres victimes fragiles, un genre de comédie qu'on ne sait plus faire depuis longtemps malheureusement, mais qui fait pourtant tellement de bien au visionnage et qui prouve brillamment que bien sûr que si, c'est possible de produire de tels produits cinématographiques. Ça a existé. Et par bonheur on peut s'y replonger le temps d'un film.

The Consultant saison 1 : Série assez surprenante mettant en scène un personnage mystérieux autant qu'inquiétant, aussi bien sur le plan purement professionnel (critique du management aveugle uniquement guidé par l'efficacité et les bénéfices) que sur le plan moral (est-il l'incarnation du Diable ?), mais qui a pour lui des résultats qui plaident en la faveur de ses méthodes. On change régulièrement d'avis quand il s'agit de se prononcer au sujet de son identité : il apparaît parfois d'une roublardise extrême et parfois d'une ignorance qui confine presque à la naïveté selon les sujets. Le secret qui l'entoure fait tout le sel de la série et finalement tous les autres personnages, mêmes principaux, sont parasités par lui, le rôle incarné par Christoph Waltz est le centre de tous les intérêts, bien plus que les petites sous-intrigues personnelles des autres protagonistes. Je retiens principalement l'épisode où il emmène son employé en soirée dans un club très privé, soirée qui prend des allures totalement inattendues et qu'on peut juger très différemment selon les points de vue exposés. C'est je crois l'épisode le plus emblématique de l'ambiance instaurée par la série, et le plus réussi. Si vous aimez les personnages troubles et les mystères bien alambiqués, cette série saura très certainement vous satisfaire par son originalité. Bonne surprise donc.

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