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Avant de lire les notes que je fais sur les films que je vois et les bd que je lis, sachez que dans mes commentaires il m'arrive parfois de dévoiler les histoires et les intrigues. Ceci dit pour les comics, je n'en parle que quelques mois après leur publication, ce qui laisse le temps de les lire avant de lire mes chroniques.
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2 juillet 2019 2 02 /07 /juillet /2019 07:45

Dimanche 23 juin, Steven Van Zandt and the Disciples of Soul ont fait étape à Paris au cours de leur tournée mondiale « Summer of Sorcery Tour ». Le début de l’épisode caniculaire a débuté très exactement à 19h20 ce soir-là. L’heure à laquelle pas moins de quinze musicos sont entrés sur la scène de La Cigale et ont commencé à mettre le feu !

 

Celui qu’on surnomme du haut de ses 5’ 7’’ (1) Little Steven, ou encore Miami Steve, a décidé de repartir en tournée après avoir sorti un nouvel album (Summer of Sorcery), lui qui n’avait plus rien composé pour lui-même depuis 20 ans. Faut dire que ces dernières années il avait été bien occupé avec le E Street Band dont le leader, Bruce Springsteen vient lui aussi de sortir un tout nouvel album2. Little Steven a donc mis à profit son temps libre entre la dernière tournée du Boss en 2017 et celle qui se profile en 2020 pour prendre la route et défendre ses propres morceaux un peu partout autour du monde. Sans Springsteen et le E Street Band mais loin d’être seul pour autant, car comme je le disais en intro, les Disciples of Soul l’entourent, et ils sont 14 en plus de leur leader !

 

D’ailleurs ils étaient presque à l’étroit sur la scène de La Cigale ! Jugez plutôt : un batteur, deux claviers, un percussionniste, une basse3, un guitariste, une section de cinq cuivres (deux trompettes, deux saxos et un trombone) et trois choristes autour de Little Steven ! Pas évident d’organiser les mouvements de tous ces musiciens j’imagine, et pourtant à l’oreille il n’y paraissait rien : un son impeccable (quoique très fort) où chaque instrument était parfaitement à sa place, s’entendait très perceptiblement et enrichissait l’orchestration sans l’alourdir ni lui donner de côté trop brouillon comme on aurait pu le craindre. Ça témoigne du niveau de professionnalisme et de classe de l’ensemble. D’autant que les gus, ça se sent, prennent leur pied sur scène, s’amusent et envoient du bois ! Le percussionniste (Anthony Almonte) entre autres nous a proposé un vrai festival et les cuivres ont animé tout le concert avec une puissance et une clarté époustouflantes ! Et que dire des trois choristes, littéralement hypnotisantes, emmenées par une Jessie Wagner déchaînée4 et ébouriffante (c’est le cas de le dire!!)… elles assuraient à elles seules un spectacle d’une énergie et d’une précision folles !

Little Steven et les trois choristes des Disciples of Soul : Jessica Wagner, Tania Jones et Sara Devine © Elian Poupard

C’est du reste une remarque que je n’ai pas pu m’empêcher de me faire en voyant ces quinze artistes sur scène : voici un groupe à part entière, bien plus qu’un groupe qui accompagnerait une star. Je veux dire par là que bien qu’étant le leader et la tête d’affiche, sur scène Steven Van Zandt ne s’impose pas et ne vole pas la vedette à ceux qui l’accompagnent. Il est là en véritable chef d’orchestre, évidemment c’est sa tête qu’on voit sur les affiches de concert, mais il se fond dans un collectif de qualité. Il est un leader sans être une star. Difficile à expliquer comme ressenti du bonhomme. Pourtant on ne peut pas dire qu’il manque de charisme, loin de là ! Pas pour rien que le gars s’est illustré aussi sur le petit écran dans un des rôles récurrents de mafieux dans Les Sopranos5 (il y joue le personnage de Silvio Dante, conseiller et bras droit de Tony Soprano), et dans le premier rôle de la série Lilyhammer6 (où il incarne Frank Tagliano, parrain de la mafia repenti qui quitte les USA pour venir se terrer et se faire oublier à Lillehammer en Norvège).

Mais sur scène on sent le musicien avant tout, l’amoureux de la musique, le type qui sait de quoi il cause, et qui aime profondément ce qu’il fait.

 

Avec son éternel bandana sur la tête, Little Steven c’est aussi un artiste engagé, et il ne s’est pas fait prier pour donner son point de vue sur certaines questions politiques encore dimanche soir, dénonçant « les faux choix qu’essaient de nous imposer certains leaders » [vous devinerez tout seul qui par exemple] et en anglais dans le texte : « this is bullshit ! », « oui on peut avoir une économie florissante et respecter l’environnement » [vraiment vous ne voyez pas qui pourrait être concerné ?] ou encore « oui on peut être patriote et citoyen du monde » avant d’entamer le morceau I’m a Patriot fort à propos.

 

Je suis allé voir ce concert sur les bons conseils et en compagnie de mon ami Nono, sans connaître ce que Steven Van Zandt faisait comme musique perso en dehors du E Street Band, et j’ai sciemment évité de chercher à en écouter avant, décidant que je découvrirai ça en live. Et je ne le regrette pas une seconde. Du Blues au Rock, de la Pop au Reggae, du Soul au Funk, de tous les sons que nous ont proposés Little Steven and the Disciples of Soul, j’ai beaucoup aimé ce que j’ai entendu et ce que j’ai vu, et bien que la salle fut loin d’être pleine à craquer (le prix des places peut-être ?…) j’ai vraiment adoré l’ambiance festive et survoltée qu’il y a eu pendant près de 2h20, grâce à un groupe absolument fantastique sur scène, une prestation vraiment enthousiasmante et un public totalement conquis et en communion avec le spectacle qu’on lui proposait ce soir-là.

 

Ouais, du vrai bon son.

1 1m70 si vous préférez

2 Western Stars, que je recommande très chaudement !!

3 Note spéciale pour Nathan et Tom (et tous ceux qui comprendront) : le bassiste aurait pu être le papa de A.J. Styles !!

4 et déhanchées !!!

5 que j’ai l’ambition de regarder depuis longtemps sans encore avoir eu le temps de m’y mettre !!!

6 sur un mode plus proche de la comédie, je n’en ai vu que les deux premières saisons, sympathiques mais pas indispensables. À ce propos Bruce Springsteen himself y apparaît dans un épisode de la troisième et dernière saison.

L'affiche du concert

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28 juin 2019 5 28 /06 /juin /2019 09:10

Le vendredi 14 juin, Jean-Louis Aubert faisait une halte dans la rénovée et très accueillante salle Érasme du Palais de la Musique et des Congrès de Strasbourg, pour y présenter son spectacle « Prémixes - En solo ».

 

Ma petite sœur est ce qu’on peut légitimement appeler une fan de l’ex-leader de Téléphone (ou de l’actuel leader des Insus ? Je ne sais pas ce qu’il faut dire en fait !), et ce n’est pas la première fois que sur son invitation je l’accompagne voir Jean-Louis Aubert sur scène. L’artiste est sympathique, son talent ne fait aucun doute et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il a un répertoire tellement chargé en tubes et en chansons devenues quasi-intemporelles qu’on ne s’ennuie jamais pendant ses concerts.

 

Cette fois elle m’avait prévenu deux mois à l’avance : « Stéph, le soir du 14 juin tu es pris ! »…

Je l’avoue, de ma propre initiative je n’aurais probablement pas calé la date du passage d’Aubert à Strasbourg sur mon agenda, mais en fait ça fait du bien de se laisser aller à l’improvisation et de se faire embarquer comme ça sans trop réfléchir. Juste rester ouvert pour les bons moments quoi.

Jean-Louis Aubert en solo...

Et justement, c’est exactement ce que Jean-Louis Aubert nous a offert ce soir-là : un excellent moment en sa compagnie.

Oui, lui, tout seul, sur scène. Ce n’est pas la première fois qu’il s’adonne à ce type d’expérience du reste, mais cette fois il avait ajouté une petite variante histoire de ne pas tomber dans la routine des concerts qui se répètent. Il était seul sur scène, mais accompagné de lui-même. Non non, Jean-Louis a encore toute sa tête (enfin je crois !), il n’est pas question ici de dédoublement de personnalité ou de schizophrénie, mais simplement de technologie et d’innovation. Il avait déjà utilisé le principe du loop pour se produire seul sur scène, cette fois il en a élargi le concept. La pédale loop c’est un petit gadget bien pratique qui permet d’enregistrer des boucles de séquences musicales, à l’origine à la guitare et par extension avec n’importe quel instrument, et de les répéter de façon illimitée. Fred Blondin utilise lui aussi* une pédale loop pour s’accompagner lui-même à la gratte électrique après avoir enregistré une boucle avec sa guitare sèche par exemple. Aubert a juste poussé l’idée un chouïa plus loin : sa pédale loop lui sert à enregistrer des boucles, mais cette fois en son et en image ! Cela nécessite un peu de matos : des caméras et de quoi projeter des hologrammes en différents points de la scène. Et paf c’est magique : en quelques secondes on se retrouve avec cinq Jean-Louis Aubert pour le prix d’un sur scène : un au piano, un autre aux percussions, deux supplémentaires à gauche et à droite qui jouent de la guitare, et au centre le vrai, l’original, l’unique qui chante !

... et Jean-Louis Aubert fois cinq !

L’effet rend plutôt pas mal, bien que les séquences de boucles vidéos soient assez courtes et donc un peu répétitives côté gestuelle, n’empêche que le rendu est saisissant et permet à Jean-Louis Aubert de bien s’amuser surtout.

Et quand Jean-Louis s’amuse sur scène, les spectateurs s’amusent aussi, car s’il y a bien une constante avec lui, qu’il soit seul, avec son groupe ou dédoublé à l’infini, c’est qu’Aubert est du genre généreux, infatigable et passionné. La scène c’est son environnement naturel on dirait, il y est bien, il y est chez lui et ça se sent.

 

Alors nous c’est simple, on en a bien profité ! Il a enchaîné les tubes non sans parsemer le spectacle de quelques nouvelles chansons. Le public était plus que partant : je crois que ça s’est levé à partir de quoi ?... la troisième ou quatrième chanson si je me souviens bien. En fait avec Aubert c’est un peu toujours la même chose : il embarque son monde dès le départ et ne le lâche plus jusqu’à la fin du concert. Et Jean-Louis est du genre à faire durer le plaisir : le sien et celui de ses spectateurs ! Alors forcément, quand on ressort d’un de ses concerts, c’est évidemment avec la banane. Il est, et reste malgré les années qui passent, un grand monsieur du pop-rock français. Allez le voir sur scène et vous ne pourrez qu’en revenir convaincus !

(Et merci Marie pour l’invitation et les photos !)

* et même dans mon salon !

Une très belle affiche de tournée !

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22 mai 2019 3 22 /05 /mai /2019 07:39

Le jeudi 16 mai, CharlÉlie Couture était de passage à Sausheim, et il a eu l’excellente idée de s’y arrêter pour y chanter quelques-unes de ses chansons.

Le 14 avril précédent, ma petite sœur a quant à elle eu l’excellente idée de m’offrir un billet pour cette tournée du chanteur nancéien dont je n’étais même pas au courant.

Alors nous (elle et moi) y sommes allés, nous l’avons écouté, nous l’avons regardé, et on s’en est pris plein les yeux et les oreilles. En un mot : c’était génial !

 

Suivant les bons conseils de mon ami Nono, voici déjà plus de vingt ans en arrière, j’avais acheté le best-of Patchworks de CharlÉlie Couture. Best-of que j’ai énormément écouté et aimé. C’est un peu bizarre, et je ne saurais pas l’expliquer, mais pourtant je n’ai jamais acheté d’autres albums de CharlÉlie Couture que celui-ci, alors que j’avais tant apprécié ce best-of. Aucune logique là-dedans, ne cherchez pas. J’aimais énormément ce que je connaissais de lui, mais n’avais pas cherché à en connaître plus.

Patch.works un best of incontournable

C’est à l’occasion du concert de Fred Blondin au Casino de Paris que j’ai pu le voir pour la première fois sur scène, CharlÉlie faisait partie des invités de Fred. Faut dire que le nancéien lui a écrit et composé l’un de ses tubes puisqu’il est à l’origine d’ Allumer les Bougies (mais aussi d’un autre titre que j’adore : Mickey Jaloux). Ils avaient donc chanté ensemble et j’avais été à la fois intrigué par le personnage qui se cachait derrière ses lunettes noires et surpris par sa prestation ovniesque sur scène. J’ai su de suite que ce type était à part, avec l’intuition qu’un concert de lui pourrait me plaire.

 

Et c’est donc ce que j’ai pu constater grâce à la très bonne idée de ma petite sœur.

Étrange sensation pour moi de me rendre au concert d’un artiste que je connais, mais pour lequel je n’ai pas la moindre idée de ce à quoi je dois m’attendre sur scène. J’y suis allée plutôt confiant, mais surtout mû par une immense curiosité.

Au clavier ou à la guitare, CharlÉlie assure !

Et je n’ai pas été déçu. L’artiste est complet : piano, guitare et harmonica sont les instruments dont il s’accompagne tout au long du concert. Sans parler de sa propre voix, dont à plusieurs reprises il semble se servir comme d’un instrument ! Sa musique est originale, entraînante, positive, et elle a ceci de rare et précieux qui fait que même pour une première écoute, celle où on la découvre, elle paraît évidente, presque familière. Sur l’ensemble du concert j’ai dû en reconnaître 3 ou 4 peut-être, mais qu’importe : j’ai passé un aussi bon moment avec les chansons que j’entendais pour la première fois qu’avec les classiques et populaires Comme un avion sans aile ou L’Histoire du Loup dans la Bergerie. CharlÉlie m’a fait tout particulièrement plaisir quand il a entonné Jacobi marchait, chanson que j’adore et connais par cœur. Et je n’ai finalement eu qu’un seul regret, qu’il ne chante pas ma chanson préférée de son répertoire, Under Control (TC Brother).

 

CharlÉlie et son groupe, des musiciens-orfèvres

Mais quand bien même, la soirée fut superbe, le groupe de musiciens qui accompagnait le chanteur absolument excellent, l’ambiance chaleureuse. Il y avait dans la salle un parfum de plaisir intense. Celui, enthousiasmant et communicatif, des spectateurs venus applaudir CharlÉlie Couture, mais aussi celui, débordant de sincérité, des artistes sur scène dont la générosité transparaissait à chaque morceau joué. C’était je crois à un véritable échange entre un artiste et son public que j’ai assisté ce soir-là. Un moment fantastique, et un chanteur qu’il faut absolument découvrir sur scène.

 

Merci CharlÉlie ! (et merci Marie !!)

Take Care Brother, see you soon on the moon...

PS : Les photos sont de ma frangine évidemment, merci pour ça aussi !!

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16 mai 2019 4 16 /05 /mai /2019 07:15

J’ai déjà dû voir Mark Knopfler à 5 ou 6 reprises en concert, et pourtant je n’en ai parlé qu’une fois ici, et ça remonte à juin 2006, lors de sa tournée pour son album en duo avec Emmylou Harris.

Mark Knopfler c’est un des monstres sacrés de mon univers musical. Une des idoles de mon adolescence. Le type qui balance le riff de guitare légendaire sur l’intro de Money for Nothing, l’un des titres emblématiques de son ancien groupe, Dire Straits.

Dire Straits et Queen, c’était mes deux groupes préférés quand j’étais ado, et j’aurais bien été en peine de choisir entre ces deux-là. Le premier 33 Tours que je me sois acheté, fut le double album best-of de Dire Straits*, en 1988 ou 1989 je ne sais plus exactement.

J’ai encore aujourd’hui au fond de moi ce qui fut l’une de mes plus grosses déceptions de l’époque, ne pas avoir pu assister au concert de Dire Straits qui avait lieu à quelques kilomètres de chez moi, au Stadium de Bâle : ma mère avait avancé comme raison à cette interdiction l’argument franchement fallacieux selon lequel j’avais une épreuve de Baccalauréat le lendemain matin. Mon ami Nico, qui était en Bac Pro lui, y était allé, et m’a par la suite confirmé ce que je savais déjà : le concert était génial. En revanche ce que je ne savais pas encore à l’époque, c’est qu’il s’agissait de leur dernière tournée avant la séparation définitive du groupe… Un rendez-vous raté, et de manière irrattrapable.

Mon premier 33 Tours...

Ce dimanche 12 mai donc, je suis allé le voir au Zénith de Strasbourg. Pour la dernière fois. En effet, Mark Knopfler a annoncé qu’à bientôt 70 ans, cette tournée serait sa dernière. Il tourne définitivement la page des tournées mondiales ; l’exercice est trop fatiguant, trop énergivore.

 

Ça m’a fait quelque chose, en réalisant, alors que je l’écoutais et le voyais sur scène, qu’il n’y aurait pas de « prochaine fois ». D’abord j’ai réalisé à quel point sa musique live m’avait manqué et me faisait du bien. Pourtant ses chansons font quasiment partie de mon quotidien, j’en écoute partout, en voiture ou au boulot, j’en colle des morceaux dans toutes les compils que je me concocte**. Impossible pour moi de faire l’impasse sur Knopfler. Mais en live, c’est encore autre chose. C’est… indescriptible. Alors depuis 2015 et son Tracker Tour, le temps commençait à faire long…

Ensuite parce que Mark Knopfler fait partie de ces artistes dont certaines chansons sont connectées plus intimement que les autres à ma vie. On n’a pas souvent eu l’occasion de parler musique avec mon père, mais il y a eu deux titres pour lesquels il m’a dit, alors que j’étais en train de les écouter, qu’il les aimait et les trouvait beaux : If It Be Your Will de Leonard Cohen, et Brothers in Arms de Dire Straits. Alors forcément, ces morceaux-là ont pour moi une signification spéciale, et évoquent des souvenirs et émotions à part.

Et puis, quand les gens se sont enfin décidés à se lever pour envahir le devant du parterre (je trépignais et n’attendais que ça de tout le concert), j’ai pu m’approcher de la scène, et apprécier les derniers titres du concert à quelques mètres des artistes. J’avais bien remarqué depuis mon siège à quel point Knopfler se déplaçait lentement et à pas mesurés sur scène, qu’il faisait des gestes très lents pour changer de guitare entre les morceaux. En m’approchant j’ai pu constater à quel point les années ont pesé sur lui. L’homme est fatigué, il le dit et cela se voit. Le musicien est vieux et il a besoin de jouer quelques chansons assis au cours des deux heures de concert, il ne s’en cache pas. Mais l’artiste reste bien vivant. Ses mains restent celles du guitar hero qu’il a toujours été, précises et sûres. Sa voix n’a pas bougé, l’écossais continue de manger ses mots mais la tonalité est toujours la même, imperturbable.

Mark Knopfler et son Big Band

Côté spectacle, Mark Knopfler a un tel répertoire qu’il a pu piocher des morceaux emblématiques de ses différents albums. Il aurait sans peine pu faire un concert complet de tubes s’il l’avait voulu, entre les siens en solo et ceux de Dire Straits il y aurait largement eu de quoi faire. Mais il a tout de même tenu à jouer des morceaux du nouvel album (les très belles My Bacon Roll et surtout Matchstick Man), et pour le reste n’a pas forcément choisi les titres les plus connus (par le grand public j’entends, moi il m’a fait très plaisir à ce niveau-là!). Je retiendrai surtout l’ouverture avec Why Aye Man, une superbe interprétation de Sailing to Philadelphia ou encore la remuante Postcards from Paraguay. Évidemment il y a eu des reprises de Dire Straits, comme avec l’incontournable Romeo and Juliet, Your Latest Trick, Local Hero et bien sûr les deux méga-hits Money for Nothing et Brothers in Arms.

Et puis mon petit plaisir personnel, que Mark Knopfler ne joue que pour moi à chaque fois que je vais l’applaudir : l’immense Speedway at Nazareth avec sa montée en puissance interminable avant que le batteur ne se mette à enfin envoyer sur sa grosse caisse et sa caisse claire… Ce titre me file la chair de poule à chaque fois, et son effet sur moi est encore décuplé en live… du pur bonheur.

 

Comme c’est sa dernière tournée, je pense que « l’homme tranquille du rock’n’roll » a décidé de se faire vraiment plaisir, il a donc convié à l’accompagner ce que l’on peut appeler à juste titre un « big band », avec pas moins de 10 musiciens autour de lui sur scène. Et puis pas des manchots les gars, tous sans exception multi-instrumentistes, ce qui a permis d’entendre des tas de sons différents, allant des percussions au violon, en passant par différentes flûtes, mais aussi cuivres, claviers, basses, contre-basse, saxo, cornemuse, accordéon, sans oublier bien entendu les plusieurs guitares qui ont émaillé le concert de leurs diverses sonorités.

Sûr, pour ce qui est de la musique, Mark Knopfler connaît les bonnes choses, et sait les partager.

 

Alors voilà, c’était mon dernier rendez-vous avec ce grand monsieur de la musique sur scène, cet immense artiste, Mark Knopfler. Le premier avec Dire Straits fut raté. Mais celui-ci, comme tous ceux qui l’ont précédé, a été parfaitement réussi.

So long Mister Knopfler.

L'homme tranquille du rock'n'roll

* en même temps que le 33 Tours de la BO du film… Cocktail !! Vous marrez pas, il y a de la super zique dans ce film !!

** oui, si je n’ai pas l’âme d’un DJ Monblaireau, je me fais régulièrement des compilations au sein desquelles viennent se côtoyer aussi bien un Leonard Cohen qu’un Bernard Lavilliers, un Eric Clapton, un Fred Blondin, un Randall Bramblett, un Josh Rouse, un Serge Reggiani, un Sting, une Annie Lennox, un Georges Moustaki, un Bruce Springsteen, des Moutain Men, un JP Nataf, un Tony Joe White, un Joe Dassin, un Tom Petty, un William Sheller, un Chris Rea, un Bob Dylan, un Claude Nougaro, un Nathaniel Rateliff, un Jacques Brel, un Johnny Cash, un Serge Gainsbourg, des Suarez, un Murray Head, un Adam Cohen, un Alain Bashung, et j’en passe des dizaines d’autres...

PS : un immense merci à ma petite sœur pour ses photos !!

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26 octobre 2018 5 26 /10 /octobre /2018 09:12

Une légende de la musique américaine pur jus a tiré sa révérence. Le roi du swamp rock, un des plus talentueux slow-hands au monde, le poète made in Louisiane, le bluesman à la voix grave... ce vieux crocodile de Tony Joe White est mort ce mercredi 24 octobre. Il avait 75 ans.

 

 

Le premier de ses albums que j’ai écouté en boucle fut Closer to the Truth (sorti en 1991) qui gardera toujours cette saveur particulière à mes oreilles, celle de la découverte d’un artiste rare. Depuis je suivais ses disques qu’il sortait avec une belle régularité. J’ai même eu la chance de le voir (enfin!) en concert en novembre 2016 au New Morning, j’y avais emmené avec moi Marie, ma petite sœur et mon ami Nono pour leur faire découvrir le guitariste du bayou.

 

Tony Joe White était un monument de mon univers musical, au même titre qu’un J.J. Cale ou qu’un Eric Clapton. Il me manque déjà.

 

Thanks Dude.

 

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7 mai 2018 1 07 /05 /mai /2018 16:52

Samedi soir à Montbéliard, à l’Atelier des môles, Manu Lanvin and the Devil Blues sont venus mettre le feu. Faut dire qu’avant qu’ils arrivent il faisait déjà une chaleur d’enfer, mais alors après le passage du « Diable » sur scène, c’était carrément la fournaise !

 

Pour moi ce soir-là, c’était découverte intégrale. Je dois confesser que je n’avais jamais entendu parler de Manu Lanvin* and the Devil Blues. Le tuyau venait de Philippe (un routier-siffleur accessoirement mélomane qui a plutôt bon goût question musique puisque c’est déjà par son intermédiaire qu’on avait découvert les fabuleux Mountain Men) qui avait rencardé ma frangine sur le concert de Montbéliard. Et Marie, non contente de m’avoir déjà offert un super concert à Paris il y a quelques jours de ça, nous avait donc pris deux billets en mode découverte.

 

Évidemment en infatigables bourlingueurs des scènes de l’Est, Corinne (une double-mamie qui n'en a pas l'air) et Philippe ont été de la partie aussi, d’autant qu’eux connaissaient déjà. Et je les comprends : un concert de Manu Lanvin & the Devil Blues non seulement ça marque, mais on en redemande.

 

Moi sur ce coup-là, je me suis laissé totalement faire. Les premiers sons que j’ai entendus de ce groupe ont été les premières notes qu’ils ont envoyées ce soir sur scène ! J’y suis allé en aveugle (en sachant quand même vu les références annoncées que ça risquait fortement de me plaire) et j’ai donc tout découvert en direct.

 

Le Diable est dans la place...

Aussi je ne vais parler ici des morceaux qui ont été joués, ne les connaissant encore pas suffisamment pour ça**, mais ce que je peux en dire c’est que malgré ce qu’on m’en avait dit je ne m’attendais pas à ce que j’ai vu (et entendu). Comment décrire ce concert ? c’était un concentré d’énergie pure, un shoot d’adrénaline pour quiconque aime le blues et le rock, un festival de guitare électrique, du bon gros son qui emplit tout l’espace, de la dynamite en chansons quoi !

 

Ce n’est pas forcément évident d’être embarqué à ce point dans un concert dont on ne connaît ni le chanteur ni les chansons, et pourtant, impossible de résister à l’ambiance survoltée que Manu Lanvin et ses musiciens font déferler depuis la scène et dans la salle. D’ailleurs Manu Lanvin n’hésite pas à descendre jouer directement au milieu des gens plusieurs fois pendant le concert, armé de sa gratte magique. Et tant pis s’il n’a pas de micro les gens le suivent et chantent avec lui. Le gars ne lésine pas et on sent qu’il donne tout ce qu’il a à chaque chanson. Il te balance morceau après morceau quasiment sans pause, avec une énergie folle et un enthousiasme carrément communicatif. C’est d’ailleurs amusant de le voir trempé jusqu’aux os de sueur envoyer riff après riff et bouffer littéralement le micro, alors que son acolyte Nicolas Bellanger reste d’un stoïcisme à toute épreuve à la basse ! Calme et droit mais pro jusqu’au bout le bassiste ! Quant au batteur, là aussi grosse claque : Jimmy Montout*** casse la baraque (et une ou deux baguettes en passant aussi) et complète avec charisme ce trio qui fout le feu à la scène. Parce qu’ils ne sont peut-être que trois, mais qu’est-ce qu’ils envoient ! Ils compensent très largement la quantité par la qualité !

Le visuel du l'album Blues, booze & rock'n'roll

Le visuel de l'album Blues, booze & rock'n'roll

C’est peut-être parce que je suis en train de lire l’autobiographie du Boss en ce moment et les chapitres où il raconte ses concerts du début dans des petites salles chauffées à blanc comme celle de samedi, où il donnait absolument tout ce qu’il avait comme il continue à le faire des dizaines d’années plus tard devant des stades entiers, mais la ressemblance dans le style et dans l’engagement m’ont sauté aux yeux comme une pure évidence. J’ai vu samedi soir chez Manu Lanvin la même soif, le même besoin, la même envie, le même impératif du type qui vit à travers sa musique, les mêmes qu’on voit et ressent chez Springsteen. Je n’ai pas pu m’empêcher de faire le parallèle.

 

Bref, je pensais que ça me plairait, mais c’est au-delà de ça. Je ne comprendrais jamais comment c’est possible que des mecs avec un tel talent brut qui déborde de partout ne soient pas plus connus. Sûr que ça ne va pas tarder pour eux !

En fait c’est une expérience hors-normes, et je ne peux que vous conseiller d’aller voir Manu Lanvin & the Devil Blues sur scène. Si vous aimez le rock, le blues et la guitare, vous allez forcément les aimer.

Que dis-je ? Les adorer !

 

* oui, oui, il s’agit bien d’un des fils de Gérard.

** quoique, il y a une reprise ou deux que tout le monde connaît, comme Gloria de Van Morrison, mais aussi du Clapton ou du Hendrix...

*** dans le genre à fond dans son truc il ne fait pas semblant non plus : il y a des morceaux où je l’ai à peine vu ouvrir les yeux, et croyez-moi, ça n’était pas parce qu’il roupillait, du tout !

De gauche à droite : mézigue, Corinne, Manu Lanvin, Philippe & Marie

Allez pour la peine je vous mets un petit lien trouvé sur youtube pour écouter Blues, Booze & Rock’n’Roll, un morceau qui déménage !

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16 avril 2018 1 16 /04 /avril /2018 20:30

Le 14 avril 2018 est une date à définitivement retenir dans nos mémoires.

Non, pas parce que c’était mon 43ème anniversaire.

Mais parce que ce soir-là, au Casino de Paris, Fred Blondin fêtait en grande pompe ses 30 ans de carrière, avec un concert rien moins que génial.

À l’initiative de ma frangine, ce fut donc aussi la seconde occasion pour moi de fêter mon anniversaire avec Fred. Pour mes 40 ans il avait fait le déplacement jusqu’à mon salon. Pour mes 43 ans et ses 30 ans de métier donc, c’est nous qui sommes allés le voir chez lui. Parce que ce soir-là, vu l’ambiance, la concentration de fans et blondingues venus de tous les coins de France, le Casino de Paris était le temps d’un concert sa maison, son salon à lui. Il y a un an quand Fred nous a lancé l’invitation comme un défi à relever, on a évidemment répondu chiche. Il a tenu parole et organisé ce concert événement. Et les blondingues ont tenu parole aussi, puisque la salle était pleine.

Fred et ses musiciens pour un spectacle énooorme !

Faut dire qu’il a fait ça bien le Fred. Les petits plats dans les grands. Une salle superbe (je n’avais jamais encore eu l’occasion de m’y rendre), une formation de cinq musiciens au top pour l’accompagner (Didier Escudero aux claviers, Olivier Ibos à la guitare, Michel Billes au saxophone, Philippe Di Rienzo à la basse et Maxime Aigon à la batterie), un look rock et hyper-classe (pour le coup, Fred a laissé au placard la chemise à fleurs et les Converse flashy) des jeux de lumières du tonnerre, un son au quart de poil, et cherry on the cake, un trio de guest stars de grande classe… D’abord Cali, qui lui a écrit deux titres sur son dernier album (dont mon coup de cœur perso), est venu virevolter sur scène avec une joie communicative le temps d’interpréter Notre amour foutu en duo avec Fred. Pas la première fois que je vois Cali en live, mais ce diable de phénomène m’a donné fichtrement envie de retourner le voir un de ces jours !

Cali et Fred chantent "Notre amour foutu"

Il y a eu aussi Daran, l’auteur de la chanson titre du dernier album, qui a accompagné Fred sur un Pas de vie sans blues absolument électrique. Moi qui ne connaissais pas ce chanteur autrement que de nom, j’ai ainsi pu faire une vraie belle découverte, et ça m’a réellement donné envie d’en découvrir plus sur cet artiste. Ce qui ne saura tarder…

Et puis il y a eu l’Artiste avec un grand A comme l’a présenté Fred, un type que j’ai toujours bien apprécié sans jamais avoir pu le voir sur scène, et qui a écrit pour Fred une de ses chansons les plus connues, Elle allume des bougies devenue un classique de son répertoire, le grand, l’immense Charlélie Couture. Le nancéen est donc venu pousser la chansonnette avec Fred, et ensemble ils ont repris Elle allume des bougies où j’ai personnellement adoré le contraste entre leurs deux voix, chaude et rocailleuse pour Fred, perçante et haut perchée pour Charlélie. J’en aurais bien repris un peu et je n’aurais pas été contre un duo sur l’autre chanson que Charlélie lui a écrite, Mickey jaloux que j’adore aussi, mais vous savez ce qu’on dit de la gourmandise…

Fred et Charlélie chantent "Elle allume des bougies"

Au cours des nombreuses fois où j'ai déjà eu l'occasion d'aller applaudir Fred sur scène, jamais je ne l'avais vu comme c'est arrivé sur plusieurs chansons ce soir-là, avec juste un micro à la main. Fred sans sa guitare ! C'est bête à dire, mais ça m'a fait tout bizarre de le voir chanter comme ça en mode crooner, sans sa gratte pour l'accompagner. Eh bien je dois dire que non seulement ça change, mais que ça lui va aussi très bien ! Lui qui se définit volontiers comme guitariste avant d'être chanteur, "juste" chanteur ça le fait grave aussi.

Le concert a filé à une vitesse incroyable, deux heures de rétrospective d’une carrière tout en plaçant au passage une demi-douzaine de ses nouveaux titres, des chansons reprises en cœur par une salle entièrement acquise à Fred, une ambiance énorme et surtout une dose de bonheur incroyable, palpable. Pour ses fans qui attendaient un concert de cette envergure depuis si longtemps, et pour Fred qui visiblement a fait le plein d’ondes positives. Lui qui a toujours su au cours des années conserver un contact si proche et presque intime avec les gens qui le suivent, toujours ouvert, toujours disponible, toujours avec le sourire. Il a pu mesurer à l’énergie que lui a envoyé par vagues la salle, à quel point ce lien entre lui et nous est fort et profond. On aime les chansons mais surtout on aime le bonhomme et tout ce qu’il dégage.

Sous vos applaudissements...

Preuve supplémentaire s’il en fallait qu’un concert de Fred ce n’est pas exactement comme n’importe quel autre concert : l’apéro d’avant concert des blondingues et l’après-concert qui aura été l’occasion de nous retrouver autour d’une bière et d’une pizza, puisque Fred a non seulement le pouvoir de nous faire fredonner ses chansons mais aussi de provoquer des rencontres et des amitiés par le biais de ses concerts. J’en profite ainsi pour remercier ici pour leur bonne humeur dans le désordre le plus complet : Philippe, Corine et son (très grand) petit Enzo, Edwige et David, Jean-Michel et sa moitié, Janick et Véro, Valérie, Sandra, Didier, Alfonso, Sylvie et j’en oublie à tous les coups… Spéciale dédicace à Franck qui nous a bien manqué.

Que Des gens que l’on aimerait revoir en quelque sorte… Et puis bien sûr un immense merci pour m’avoir offert ce cadeau et accompagné à mes deux Marie et à mon Nono.

Des bières et des blondingues

Des bières et des blondingues.

D’ailleurs plein de gens, parmi lesquels certains que je n’avais jamais vus auparavant, m’ont souhaité ce soir-là mon anniversaire… je soupçonne ma frangine d’avoir fait fonctionner son réseau d’amis facebook à ce sujet… :-)

 

Bref, ça a été une soirée mémorable, un concert énorme, une super ambiance.

C’est quand tu veux pour la prochaine fois Fred. Et à très bientôt les blondingues...

Charlélie, Fred, Cali et Daran

Charlélie, Fred, Cali et Daran

J'ai emprunté la plupart des photos qui illustrent cet article à Pierre Fauquemberg qui en a fait tant de magnifiques que j'ai eu du mal à faire une sélection. Mille mercis à lui de m'en avoir donné l'autorisation !

Ces photos sont bien entendu marquées © Pierre Fauquemberg  et je ne peux que vous inciter à suivre ses publications sur Facebook , Instagram ou sur son site professionnel.

 

Et pour finir je vous invite à regarder le montage vidéo fait et mis en ligne par ma petite sœur, avec quelques extraits de ce concert qui restera dans nos mémoires...

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2 mars 2018 5 02 /03 /mars /2018 17:18

Ce 2 mars 2018 sort le nouvel album de Fred Blondin.

Ça s’appelle Pas de vie sans Blues. Je dirais que le titre parle de lui-même.

 

Et - pardon de le dire comme ça - mais bordel qu’est-ce que ça fait plaisir !

 

Parce que ça faisait (beaucoup trop) longtemps qu’un nouvel album de Fred ne s’était pas retrouvé dans les bacs des vendeurs de disques.

Alors bon ben oui, même si j’en avais déjà pré-commandé 3 exemplaires (parce que des disques de Fred ça s’écoute, mais ça s’offre aussi) qui sont arrivés aujourd’hui grâce à nos amis en jaune et bleu de la Poste, je n’ai pas pu m’empêcher de faire un saut à la Fnac de Colmar pour vérifier qu’ils font correctement leur boulot de distributeur de culture (déjà qu’ils ont le monopole sur la ville...). Et il y en avait effectivement plusieurs exemplaires dans les bacs. Moins un, puisque donc je n’ai pas résisté à l’envie - et au plaisir – d’en acheter un en magasin.

Pour marquer le coup quoi.

Ben ouais, je suis comme ça.

Et puis comme dirait ma grand-mère de toute façon « c’est pas perdu ». D’abord ça ne se gâte pas avec le temps. Ensuite c’est comme le chocolat en temps de guerre, mieux vaut en faire des réserves pour plus tard. Pour être sûr de ne jamais en manquer.

Je ne vais pas en écrire des lignes et des lignes. Parce qu’il faut que j’écoute déjà. Ce que je peux d’ores et déjà en dire, c’est que je sais que je ne serai pas déçu. Depuis que j’écoute Fred Blondin (22 ans mine de rien…) je ne l’ai jamais été, je ne vois pas de raison pour que ça commence aujourd’hui. Pis le gaillard, déjà pas manchot comme ça, du genre avec du talent qui dépasse d’un peu partout (et pourtant c’est pas une demi-portion), s’est en plus entouré de quelques grands noms. Vous y retrouverez la patte de Fred bien entendu, mais vous croiserez aussi des textes et des mélodies de Daran, Grand Corps Malade et Cali. Rien que ça. Et pour les connaisseurs on y retrouve aussi, entre autres, des textes de Xavier Hernault qui a déjà collaboré avec Fred sur le précédent album Tiroir Songs (et ça avait donné de très belles choses).

Je l’ai écouté deux fois pour l’instant, et déjà un titre en forme d'évidence absolue. Immédiate. Boum, en plein cœur : On rentre à la maison.

 

Alors les gens écoutez-en, achetez-en, chantez-en. C’est du bon, c’est du Fred.

Et puis tant qu’à faire, il sera en concert au Casino de Paris le 14 avril 2018, alors venez. Moi j’y serai. Ça tombe bien en plus, pile pour mon anniversaire. Ça me rappelle des souvenirs

 

Mais comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, je laisse pour conclure la parole à Fred.

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3 octobre 2017 2 03 /10 /octobre /2017 08:59

Un géant de la musique nous a quitté hier.

Monsieur Tom Petty.

Le leader des Heartbreakers est parti en nous brisant le coeur une dernière fois...

Et dire que la semaine dernière encore je passais en revue son site pour voir si à tout hasard dans la liste longue comme le bras de concerts qu'il avait prévus de donner cette année, il n'y aurait pas une petite date de par chez nous...

C'est le coeur empli de nostalgie que je me souviens de ce concert incroyable du 27 juin 2012 au Grand Rex de Paris.

Merci pour toutes ces chansons qui m'accompagnent depuis tant d'années. Et qui m'accompagneront encore longtemps.

Monsieur Tom Petty

Monsieur Tom Petty

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1 décembre 2016 4 01 /12 /décembre /2016 17:10

Leonard Cohen, l’immense Leonard Cohen est mort. C’était le 10 novembre, et pour dire la vérité, je ne m’en suis pas encore remis. Ça doit sans doute paraître bizarre ou exagéré pour certains, et pourtant c’est vrai, j’accuse encore le coup. Le songwriter canadien était pour moi une telle référence, je l’ai tant écouté et il m’a tant accompagné depuis qu’il est entré dans ma vie quelque part à la fin de mon adolescence, que la nouvelle de son décès m’a été très dure à encaisser. J’ai tant de souvenirs liés à lui et à sa musique, qu’il faisait partie intégrante de ma vie. Près de trois semaines plus tard, j’ai encore du mal à réaliser, et je peine à prendre mon clavier pour écrire quelques mots à son sujet. C’est difficile d’écrire quand ça fait mal, mais petit à petit, phrase après phrase, ça aide. Cet homme au talent incroyable, cet immense artiste m’a tant imprégné de ses mélodies et de ses textes que je sais que j’en resterai marqué à jamais.

Laissez-moi vous expliquer pourquoi. Je vais tâcher d'être bref. Ou pas. En fait non, je ne crois pas.

Leonard Cohen, toujours impeccable.

Leonard Cohen, toujours impeccable.

Mon premier souvenir conscient d'une chanson de Leonard Cohen remonte à mon adolescence. Peut-être l'avais-je entendu auparavant sans m'en rendre compte, toujours est-il que la première fois dont je me souvienne remonte à un samedi soir, autour de 23h / minuit, en regardant la télévision. Sur la TSR (la Télévision Suisse Romande) passait à cette case horaire des films toujours intéressants car exclus des prime-time de TF1 et Antenne 2. Je parle là d'un temps où l'offre télévisuelle était très limitée. Chez moi on avait trois chaînes françaises, on ne captait ni la 5 ni M6 toutes récentes, et Canal + c'était avec décodeur donc niet. Bonjour la diversité des programmes. Heureusement il y avait aussi la TSR qui faisait office de chaîne exotique par sa programmation un peu en avance par rapport aux trois chaînes hertziennes françaises (pour mémoire : TF1, A2 et FR3). Songez qu'on pouvait y voir des choses comme Dream On en VOST, série culte du début des années 90 par exemple. Certes il fallait veiller un peu tard le samedi soir, mais c'était là un bien maigre effort à faire pour moi qui à cet âge là ne m'endormais pas encore flasquement devant la télé passé 22 heures. Et donc j'ai vu sur cette chère TSR, le film Pump up the Volume mettant en scène un tout jeune et rebelle Christian Slater alias Harry la Trique qui faisait de la radio pirate. Et dans sa programmation musicale, devinez quoi ? Le 33 Tours I'm Your Man de Leonard Cohen (un de ses plus grands albums à mon avis) et le morceau qui pour moi est depuis culte de chez culte : Everybody Knows. Autant vous dire que ça m'a fait un gros, gros effet, cette voix caverneuse qu'on imagine accompagnée de volutes de fumées, de petites pépées aux choeurs et d'un verre de whisky old fashioned. Mais en ce temps là j'étais encore un peu jeune, il n'y avait pas d'internet et donc pas facile de retrouver les références du morceau une fois le générique de fin passé... Quelques temps après, je tombe par hasard tout heureux sur le CD (support encore très récent puisqu'il cohabitait à part égale avec les vinyles) de la bande originale du film ! Wouh-ouh ! Je l'achète, le mets dans le lecteur et là : déception ! Everybody Knows est bien sur l'album, mais ce n'est pas la version de Cohen mais une reprise par Concrete Blonde qui est l'opposé vocal de Leonard Cohen : voix suraigüe, tempo rapide... rien à voir ! Très déçu je passe à autre chose…

… Et c'est un an ou deux après cela que je vais voir au cinéma le film d’Oliver Stone, Natural Born Killers. Et que je succombe à la géniale bande originale du film, à la tête de laquelle il y a deux incroyables morceaux de Leonard Cohen : The Future et Waiting for the Miracle. J'achète le CD, j'écoute et je reconnais directement la voix qui m'a fait tant d'effets quelques années auparavant. Références prises sur le CD je découvre enfin le nom qui se cache derrière la voix. Leonard Cohen. Ni une ni deux, je file chez mon disquaire attitré (à l'époque j'étais étudiant à Nancy et le magasin le mieux achalandé question musique c'était La Halle aux Livres) et j'achète les deux albums The Future et I'm Your Man. Je tombe définitivement sous le charme et l'emprise de cette voix et de ces mots si finement choisis et si parfaitement dits.
 

Songwriter et Ladies' man jusqu'au bout des chaussures...

Songwriter et Ladies' man jusqu'au bout des chaussures...

C’est alors un nouveau monde qui s’ouvre à moi, car Leonard Cohen chante depuis la fin des années 60, j’ai donc quelques albums à découvrir, et mes années de BTS à Nancy seront intimement liées à cette découverte, album après album. À cette époque, les choses étaient différentes d’aujourd’hui. Un album c’était un CD, un objet avant tout, une entité à part entière, avec une personnalité, un ton, un sens. Pas de vulgaires fichiers mp3 téléchargés à la sauvette et à peine écoutés, mélangés, sans aucun autre ordre que l’ordre alphanumérique. Et un objet avec un livret, dans lequel on trouve des photos et les textes des chansons. Combien de temps ai-je passé allongé dans ma chambre d’étudiant de 9 m², sur mon lit qui avait une porte en guise de sommier, à écouter en boucle ces disques et en suivant les paroles sur le petit livret ? Combien de temps ai-je passé à regarder, fasciné, ce type en costume impeccable manger sa banane avec cette classe incommensurable ? Impossible à chiffrer mais ça a dû en faire des heures et des heures. Et si aux yeux de certains cela pourrait passer pour du temps perdu, ça n’est pas du tout ainsi que je considère tout ce temps à lire et écouter du Cohen en ne faisant strictement rien d’autre. Non, pour moi c’était un voyage, et quel voyage ! Qu’est-ce que j’ai pu voyager, cloîtré dans ma cité U, par la magie des mots de Leonard Cohen…

Aujourd’hui, quand j’écoute un album de Leonard Cohen, je voyage toujours. La plupart du temps dans le passé. Je revis des moments qui sont définitivement et intimement liés à certaines chansons. Des sentiments, des sensations, des souvenirs qui collent aux sons et aux mots et y resteront toujours associés.

 

Ce type mangeant une banane avec classe et nonchalance m'aura durablement marqué !!

Ce type mangeant une banane avec classe et nonchalance m'aura durablement marqué !!

Ce jour où j’ai entendu la première fois sa voix dans la bande son de cet obscur film, et l’effet que ça m’a fait, dont je me souviens encore comme si c’était hier alors même que je ne crois avoir pas revu ce film depuis une bonne vingtaine d’années au bas mot.

Ce jour où j’ai enfin découvert que ce type à la voix incroyable avait un nom et que ce nom était Leonard Cohen.

Ce jour où j’ai fait écouter If It Be Your Will à mon père sur la vieille chaîne hifi Revox du salon. Je ne me souviens plus de quand c’était exactement, il y a certainement près de vingt ans déjà, mais je me rappelle bien qu’il m’a dit trouver ça très beau et qu’il avait l’air touché par la chanson.

Ce jour où j’ai écouté pour la première fois Ten New Songs son album de 2001, alors que rien ne laissait espérer un nouvel album (le précédent, un live, datait de 1993), et qui est certainement l’un de ses tous meilleurs. Je m’en souviens j’étais à Aix-en-Provence, en formation, et j’écoutais le CD les soirs sur un ordinateur de l’école…

 

Leonard Cohen sous le portrait de son père, Nathan Cohen.

Leonard Cohen sous le portrait de son père, Nathan Cohen.

Ce jour où j’ai appris que Leonard Cohen reprenait une tournée en 2008, et qu’il passait à quelques kilomètres de chez moi au festival Stimmen de Lörrach. Je n’en revenais pas, le pensant perdu pour la scène (longtemps il ne s’est plus produit et d’aucuns affirmaient même qu’il avait perdu sa voix et qu’il était quasi-aphone). J’ai sur le champ acheté 5 ou 6 billets, me disant que je trouverai des gens pour m’accompagner, quitte à les traîner de force…

… Et ce jour où effectivement j’y ai emmené avec moi ma fée, ma frangine, ma maman et mon ami Rémy. Ce fut un moment inoubliable, aussi bien du point de vue de la qualité du spectacle que de l’impact émotionnel qu’il a eu sur moi. L’un de mes plus grands souvenirs. Cet instant magique sorti d’un rêve éveillé où Leonard Cohen, seul, avec sa guitare, son chapeau et élégamment vêtu de son costume gris anthracite dont il avait cependant abandonné la veste pour se contenter d’apparaître en chemise, cravate et gilet de costume trois pièces, est venu sur scène deux heures avant le concert, alors que le soleil commençait à descendre sur l’horizon, pour y faire une ultime répétition. La première chanson que je l’ai entendu chanter en direct et en acoustique, Who By Fire, qui m’a transporté ailleurs, loin, dans un lieu proche du paradis et que j’ai accompagné de bout en bout, mot après mot comme dans un songe, avant que le canadien ne salue de son chapeau la foule déjà agglutinée devant la scène, un large sourire aux lèvres, visiblement aussi heureux et ému que nous d’être là et nous donnant rendez-vous un peu plus tard…

Depuis ce jour-là, j’ai tenté de le voir et le revoir encore et encore en concert, et par chance il a enchaîné tournée sur tournée, si bien que j’ai pu aller l’applaudir sept fois entre ses tournées de 2008, 2009, 2010, 2012 et 2013, pour un bonheur à chaque fois renouvelé, d’intenses moments de pur enchantement.

Ce jour où j’ai fait écouter du Leonard Cohen pour la première fois à Nathan. Les écouteurs du casque étaient posés sur le ventre rond de sa maman.

Ces jours de joie ou de tristesse, de bonnes nouvelles ou de désespoir, de plaisirs intenses ou de douleurs sourdes durant lesquels ses chansons m’auront fidèlement accompagné, apaisé ou réconforté.

...

Le tout petit Leonard sur les épaules de son père, Nathan Cohen.

Le tout petit Leonard sur les épaules de son père, Nathan Cohen.

Ce vendredi matin-là je me suis levé un peu avant 8h, j’avais passé une mauvaise nuit comme il m’arrive peu souvent d’en passer. Peuplée de rêves désagréables. Incapable de m’endormir profondément je m’étais réveillé sans cesse, sans arriver à trouver de véritable repos. C’est avec cette sensation de n’avoir quasiment pas dormi que le matin venu j’ai enfilé mes habits, sauté dans la voiture et suis parti pour chercher baguette et petits pains. C’est là que j’ai entendu la nouvelle à la radio. Leonard Cohen était parti pour son dernier voyage durant la nuit. Déjà les hommages commençaient à fleurir sur les ondes malgré l’heure matinale en ce jour férié. Les larmes sont venues sans prévenir, une profonde tristesse m’a envahi, et seul sur la route, j’ai pleuré à mon volant. Je me suis senti soudain si seul… The man who’s born with the gift of a golden voice s’en était allé dans la nuit. Il était sans doute parti rejoindre sa muse, sa Marianne, celle de la chanson, partie à peine quelques semaines plus tôt fin juillet. Il lui avait écrit une ultime lettre qu’elle reçut deux jours avant de mourir, où il lui écrivait :

Marianne, le temps où nous sommes si vieux et où nos corps s’effondrent est venu, et je pense que je vais te suivre très bientôt. Sache que je suis si près derrière toi que si tu tends la main, je pense que tu pourras atteindre la mienne. Tu sais que je t’ai toujours aimée pour ta beauté et ta sagesse, je n’ai pas besoin d’en dire plus à ce sujet car tu sais déjà tout cela. Maintenant, je veux seulement te souhaiter un très bon voyage. Adieu, ma vieille amie. Mon amour éternel, nous nous reverrons”.
 

Marianne et le chat, en Grèce au début des années 1960.

Marianne et le chat, en Grèce au début des années 1960.

Jusqu’à la fin ses mots furent beaux, justes, et si chargés de sens et d’émotions profondes.

Le poète montréalais laisse derrière lui un héritage d’une rare richesse. Une discographie exemplaire et des écrits déjà passés à la postérité tant son talent de songwriter se partageait à part égale entre la beauté et la finesse de ses mélodies, et la puissance et la profondeur de ses textes. Je me suis d’ailleurs fait cette réflexion quand Bob Dylan a reçu il y a peu le prix Nobel de littérature, me disant que sur le plan de l’écriture, Leonard Cohen eut au moins tout autant que lui mérité cette reconnaissance.

Son fils Adam Cohen est du reste là, et bien là, pour reprendre le flambeau et écrire une nouvelle page musicale signée Cohen. Avec la même voix que son père au même âge, Adam longtemps resté dans l’ombre de son illustre paternel, déborde pourtant lui aussi de talent, un talent qui lui est cependant propre, pas un fac-similé de celui de Leonard.
 

Adam et Leonard, milieu des années 1970.

Adam et Leonard, milieu des années 1970.

J’ai vu il y a peu de temps sur Arte un documentaire ancien de Tony Palmer, qui suivait Leonard Cohen lors de sa tournée européenne de 1972 ! Autant dire qu’à l’époque il ne jouissait pas encore de la reconnaissance qu’il a obtenue plus tard, et que sa tournée et ses moyens étaient tout à fait modestes. Voir Leonard Cohen âgé de 38 ans dans ce documentaire, c’est-à-dire à peine plus jeune que moi aujourd’hui m’a fasciné. Étrange quand on l’a toujours connu d’un âge plus mûr. Et pourtant c’était lui, le même, cette même douceur, cette même modestie, ce même perfectionniste qui s’excuse d’être un piètre chanteur. Ce même talent, ce même engagement dans chacune de ses chansons, qui n’interprète pas mais qui vit chaque titre à chaque fois qu’il chante. Et dans ce documentaire des années 70 venaient s’insérer d’autres images plus personnelles. On y aperçoit Marianne Ihlen d’ailleurs, belle et rayonnante aux côtés d’un Leonard plus intime. Mais surtout, on y voit des films de famille, où l’on retrouve un tout jeune Leonard Cohen d’à peine 2 ou 3 ans entouré de sa sœur et de sa mère. Éclatant de rire sous les chatouilles d’un monsieur moustachu, son père Nathan Cohen. Faisant du patin à glace avec toute la maladresse et l’innocence d’un enfant de son âge, dans un Montréal de la belle époque des années 30. Grimpant sur le dos de sa grande sœur et chahutant comme n’importe quel gamin dont la joie de vivre déborde. Avec toujours un sourire fabuleux aux lèvres. Ces images m’ont cueilli, et profondément touché quand je les ai vues, seul à 1h du matin devant ma télé. Des images d’un autre temps, d’un Leonard qui avait l’âge de mon Tom. D’un Leonard qui avait peu ou prou mon âge aujourd’hui. Des images simples et belles. Qui venaient s’entrechoquer avec celles plus récentes que j’ai gardées de lui , celles des concerts d’un vieux monsieur plein de pêche et exultant du bonheur d’être sur une scène, des images qui me rappelaient par moments furieusement mon propre grand-père le temps d’un sourire. Enfant, adulte, vieillard. Multiple mais toujours le même. Encore une fois sans prévenir, des larmes ont coulé. Des larmes de tristesse, mais pas que. De nostalgie. De bonheur aussi. Quand je dis que cet homme est de ceux qui m’auront le plus touché et marqué, je crois sincèrement ne pas exagérer, aussi étrange soit-il de dire cela d’un homme que je n’ai pas connu personnellement, dont je ne me suis d’ailleurs même jamais approché à moins de quelques mètres… et pourtant, comme il aura compté.

Leonard et sa maman, Masha Cohen, fin des années 1930.

Leonard et sa maman, Masha Cohen, fin des années 1930.

Me dire que jamais plus je n’aurais cette petite excitation, ce frisson au moment d’apprendre qu’il prépare un nouvel album, au moment de l’acheter (toujours en plusieurs exemplaires, pour en offrir) et de l’écouter pour la première fois, de le réécouter dans la foulée, et encore… jusqu’à avoir l’impression de connaître ces nouvelles chansons depuis toujours... Je ne peux pas m’empêcher de me dire que la vie sera un peu plus triste sans ces émotions-là.

Mais je reste heureux. De l’écouter tous les jours ou presque depuis des années. De l’avoir fait découvrir à beaucoup de gens de mon entourage qui comme moi ont succombé à ce talent unique. Heureux et fier aussi de ça. Ému d’avoir reçu des petits mots, des sms, ou juste une pensée de la part de gens qui me connaissent et qui en apprenant son décès ont immédiatement songé à moi. C’est touchant. Et j’y vois la preuve que ceux qui me connaissent savaient comme je l’aimais sincèrement. Il est rare qu’un artiste vous touche au point d’aider à votre propre construction personnelle. Au point de vivre un peu à travers vous. Et quand cet artiste s’en va, il n’est pas étonnant finalement, d’avoir cette affreuse sensation de perdre un morceau de soi en même temps.

Leonard Cohen, en toute circonstance un sourire inoubliable.

Leonard Cohen, en toute circonstance un sourire inoubliable.

Et comme même quand une vie s’arrête, la vie elle ne s’arrête pas, comme l’enseignent de nombreux sages et penseurs, qui n’ont pas attendu qu’une religion quelconque leur impose son dogme à ce sujet, tout est cycle. Et si j’aurai toujours ce manque en moi maintenant que Leonard Cohen est parti, c’est presque naturellement que le sourire m’est revenu depuis, en allant voir en concert ce vieux crocodile de Tony Joe White, les agités extravagants et extras tout court du groupe finlandais Steve’n’Seagulls, et le trop rare mais excellentissime Randall Bramblett.

Personne jamais ne pourra remplacer Leonard Cohen, mais la musique garde son pouvoir sur moi, et c’est réconfortant de le constater.
 

Leonard Cohen en costume, toujours.

Leonard Cohen en costume, toujours.

Alors c’est avec un sourire que j’espère aussi grand et beau que celui qu’il avait à chacun de ses concerts, que je lui dis aurevoir mais surtout merci monsieur Cohen. Vos chansons resteront et vibreront éternellement en moi, au plus profond de mon coeur et de mon être. Il m’est impossible d’exprimer en mots toute la richesse de ce que vous m’avez apporté et continuez à m’offrir à chaque écoute. Sans vous je ne serais simplement pas celui que je suis aujourd’hui.

Thank you mister Cohen.

Leonard Cohen, juillet 2008.

Leonard Cohen, juillet 2008.

Ring the bells that still can ring
Forget your perfect offering
There is a crack in everything
That's how the light gets in.

Leonard Cohen - Anthem

There is a crack in everything, that's how the light gets in.

There is a crack in everything, that's how the light gets in.

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