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Avant de lire les notes que je fais sur les films que je vois et les bd que je lis, sachez que dans mes commentaires il m'arrive parfois de dévoiler les histoires et les intrigues. Ceci dit pour les comics, je n'en parle que quelques mois après leur publication, ce qui laisse le temps de les lire avant de lire mes chroniques.
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4 mai 2007 5 04 /05 /mai /2007 16:30

Depuis le débat de mercredi soir, on a déjà entendu toutes sortes de commentaires avisés, aussi bien dans un sens que dans l’autre.
Selon les uns, Ségo a gagné le match aux points. Selon les autres, Sarko a gagné la bataille en ne tombant jamais dans le piège de l’énervement qui lui était tendu.

Ce que j’en retiens moi, c’est que sur le fond Ségo a certainement été meilleure que prévu et elle n’a rien lâché. Sur ce point elle a été la gagnante de l’affrontement. Sur la forme en revanche, Sarko est apparu calme et posé (presque décevant si on compare avec cette nervosité qu’on lui reproche d’habitude), alors que Ségo a été agressive, sèche, cassante.
J’ai bien peur que les idées et les arguments de Ségo que j’ai trouvés pour la plupart (pas tous non plus cependant) convaincants pèseront beaucoup moins lourd dans la balance que l’image d’instit aigrie d’un autre âge qu’elle a donné d’elle.

Les gens voient et retiennent avant tout l’apparence, et malheureusement cela fait déjà bien longtemps qu’ils votent plus pour une personnalité que pour des idées.
C’est ce qui me fait dire qu’objectivement, bien qu’ayant trouvé Ségo plus convaincante que Sarko, c’est malgré tout elle qui a perdu ce débat.

J’étais parti dans l’idée de décortiquer ici les argumentaires de l’un et de l’autre, mais bof… je me contenterai de dire que Sarko est le meilleur orateur et communiquant des deux, et de très loin. Dommage pour moi que je ne sois pas d’accord avec la grande majorité de ses prises de positions.

Mais bon, ce n’est pas une si grande déception que ça, jamais je n’avais cru aux chances de la socialiste contre Sarko, elle a même fait mieux que je n’aurais cru.
Cela étant dit, je crois qu’il va falloir me résigner à l’inéluctable, la prestation des deux candidats de mercredi soir ne changera certainement rien à l’affaire.
On va s’en prendre pour 5 ans renouvelables de Sarko et puis voilà.
La gauche aura peut-être à nouveau sa chance en 2017, va savoir…
 

 

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25 avril 2007 3 25 /04 /avril /2007 07:27

« … Non je ne regrette rien, ni le bien qu’on m’a fait, ni le mal, tout ça m’est bien égal […] c’est payé, balayé, oublié, je me fous du passé. »

C’est bien sûr Édith Piaf qui chantait ça, même les plus hermétiques à la chanson française connaissent je pense.

Non, rien de rien, non je ne regrette rien...
Si je mets cet extrait en introduction, c’est parce qu’on dirait que cette idée s’est généralisée, que le credo « ni remords, ni regrets » (au passage, c’est aussi le titre d’une chanson de l’helvète Stephan Eicher) est devenu le seul valable, la règle imposée.

Je le comprends d’autant moins que ce n’est absolument pas ma vision de la vie.Je ne suis pas encore (trop) vieux, et pourtant à tout juste 32 ans des regrets j’en ai déjà, et certains me poursuivent depuis belle lurette.

La vie de tout un chacun est parsemée de moments-clés, ces instants où l’on se retrouve à une intersection qui impose de faire un choix qui va modeler le reste de son existence. Et qu’on le veuille ou non, on ne fait pas toujours le meilleur choix. On peut se tromper, faire fausse route, c’est humain. Au-delà même des choix qui s’avèrent catastrophiques, il y a aussi ceux qui ne mènent pas forcément à l’échec mais qui restent cependant peu fructueux. Ceux qui amènent à se demander avec une certaine nostalgie mêlée de curiosité ce qui se serait passé si on avait bifurqué dans une autre direction.

Pour ma part j’ai une qualité qui parfois se retourne contre moi. J’ai une très bonne mémoire. Évidemment ça a ses bons côtés : ça m’a bien aidé tout au long de ma scolarité par exemple, et ce n’est pas inutile non plus au Trivial Pursuit !  J’arrive à retenir sans trop d’effort les noms d’obscurs seconds rôles de séries B juste parce qu’ils m’ont plu, je me souviens des péripéties que vivent les personnages de Santa Barbara au cours des 2137 épisodes que compte ce soap qui a bercé ma jeunesse (shame on me, je sais, je sais…), je suis capable de raconter par le menu la majeure partie des dizaines de comics mensuels que j’ingurgite depuis mes 10 ans…

Cela étant dit, je n’ai pas une mémoire encyclopédique non plus, je me suis pas de ces surdoués qui possèdent une mémoire photographique ou de ces hyper-mnésiques qui retiennent jusqu’au moindre détail chaque seconde de leur vie.
Mais tout ce qui me touche, me plaît, m’interpelle de près ou de loin, j’ai des facilités à le retenir. Depuis la plus absurde futilité jusqu’aux moments charnières, les plus importants.
Et quand je dis que cette mémoire peut se retourner par moments contre moi, c’est quand justement je suis incapable d’oublier ce qui devrait l’être pour avancer sereinement. Avoir des tonnes de souvenirs joyeux et revigorants c’est une bénédiction, mais la contre-partie à payer pour moi c’est de ressasser et vivre aussi continuellement avec mes échecs passés, mes peines, mes hontes et mes remords.

Je ne suis ni le pire ni le meilleur des hommes, la question n’est pas là, mais j’ai eu parfois des raisons de m’en vouloir sérieusement. Et si j’arrive à pardonner (vieux reste d’une éducation trop emprunte de judéo-christianisme ?), il n’est qu’une personne qui ne trouve pas d’excuses à mes yeux : moi-même. Du coup, mes biens aimés souvenirs nourrissent aussi mes regrets, c’est inéluctable. J’ai toujours fonctionné ainsi.

Régulièrement, à la classique question « Si vous pouviez recommencer, que changeriez-vous à votre vie ? », j’entends l’invariable réponse « Rien, je referais tout à l’identique, y-compris les erreurs, parce que ce qu’on apprend de nos erreurs forme notre personnalité ».
Et tout le monde s’acharne à répondre ça, comme si répondre autrement serait s’injurier soi-même. Il ne faut surtout pas avouer ses échecs, faire comme si ce n’était pas grave, jouer celui qui surmonte tout parce que sinon cela nous condamne (même si c’est inexact) à l’image de celui qui a « raté sa vie ».

Regrets interdits !!
Parfois j’en viens à me demander si dans la réponse toute faite de ceux qui ne regrettent rien, il n’y a pas une sorte de fuite en avant éperdue, une forme d’auto-persuasion qui tiendrait presque du réflexe de survie. Croient-ils vraiment viscéralement en ce qu’ils disent, ou est-ce une façon de se persuader soi-même en se positionnant comme celui qui assume tout avec le sourire aux lèvres face aux autres ?

Entendons-nous bien : ma vie n’est pas un supplice, ce texte n’est pas un apitoiement sur moi-même, n’allez surtout pas vous imaginer je ne sais quoi. Je sais faire la part des choses et jamais je n’oserais me faire passer pour quelqu’un à plaindre. Comme tout un chacun j’ai connu des bonheurs et des malheurs, et si je devais en tirer un bilan, ce serait mentir que d’affirmer que pour moi la balance de la vie a penché du mauvais côté. Je suis conscient de mes chances, loin de moi l’idée de vouloir jouer les victimes et les pleureuses à deux sous. Mais là n’est pas mon propos.

Ce que je ne comprends pas, c’est cette façon quasi-généralisée de verser dans l’optimisme béat. Quoiqu’il arrive, de toujours positiver, quitte à nier les réalités peu reluisantes, ou à minimiser leur importance. Le positivisme forcené (mais je pourrais dire la même chose du négativisme du reste) me dépasse, me fatigue, m’agace.

Faut-il donc être un optimiste inébranlable toute sa vie, sous peine de basculer dans la catégorie « losers » ? Avouer un échec, avouer un regret et admettre l’importance de nos actes manqués nous met-il forcément sur la touche, loin des bienfaits d’une société qui va toujours de l’avant, où un regard en arrière est considéré comme une faiblesse ?
N’y a-t-il donc pas de place pour l’objectivité ? Être vraiment objectif sur soi-même est certes difficile, mais faut-il pour autant céder à la facilité de ne jamais rien regretter ?
J’ai souvent l’impression que le fait de ne justement « jamais rien regretter » est présenté comme une grande force de caractère, un grand courage. Je le vois pour ma part comme l’exact inverse : pour moi c’est d’admettre qu’on a été mauvais, nul, triste, méprisable qui est une force, pas de le nier ou le passer sous silence. L’angélisme et le défaitisme ne sont que deux faces d’une même pièce, et sont aussi vains et dangereux l’un que l’autre.

Oui, j’ai d’immenses regrets et d’immenses hontes. Et si j’ai honte de certains de mes actes, une chose dont je n’ai aucunement honte, quitte à m’exposer à l’incompréhension de certains, c’est d’avoir des regrets justement.
(et tant pis si cette phrase est compliquée, alambiquée et bourrée de répétitions !)

J’ai commencé ce texte avec un extrait de chanson, je finirai donc de même. Voici donc une phrase qui me poursuit partout où je vais, qui fait certainement parti des valeurs les plus ancrées en moi, et qui illustre parfaitement ma vision de la vie (attention, je sors les grands mots…).
Cette phrase toute bête mais chargée de sens, je la dois comme beaucoup d’autres choses d’ailleurs à un artiste qui compte énormément pour moi, Bernard Lavilliers.
Vous connaissez peut-être déjà, elle est extraite de Nord - Sud, je vous la livre :

« Alors écoute : tout s’arrange toujours. Même mal… »

En quelques mots, tout est dit.
Alors écoute : tout s'arrange toujours. Même mal. 

 

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20 avril 2007 5 20 /04 /avril /2007 21:19

Comme tout un chacun, j’ai reçu dernièrement dans ma boîte aux lettres les professions de foi des douze candidats à l’élection présidentielle du 22 avril.
Dans ma région les professions de foi sont envoyées en double-exemplaires, l’un en français, l’autre en allemand. Bah oui, allez savoir pourquoi. En alsacien encore j’aurais compris, mais en allemand je trouve cela pour le moins bizarre. Ou peut-être est-ce destiné aux personnes d’un certain âge qui ont appris à lire et à écrire en allemand, lorsque l’Alsace était occupée durant la seconde guerre mondiale et que le IIIème Reich considérait l’Alsace comme un de ses Länder à part entière. Quoi qu’il en soit, voir la profession de foi de Le Pen en allemand, ça lui confère comme un arrière-goût bizarre…

Je n’ai pas encore parcouru l’ensemble des programmes développés dans les documents reçus, mais je me suis penché sur la page de garde de chaque profession de foi, où figurent communément au moins une photo du candidat et une phrase d’accroche, un slogan, comme les sous-titres sur les affiches de films. Le truc qui est censé vous donner envie, qui résume le reste, les quelques mots que l’on retient parmi tout le reste.

Je vous propose un rapide coup d’œil sur les slogans… et je précise tout de suite que l’ordre selon lequel j’aborde les candidats n’a aucune signification particulière, c’est juste l’ordre selon lequel j’ai sorti les professions de foi de l’enveloppe !


 Dominique Voynet, Les Verts : La Révolution écologique
 
Étonnant de voir à quel point un type comme Nicolas Hulot a suscité l’engouement autour des questions d’écologie et de comparer cela à l’absence d’écho au discours de Dominique Voynet sur le même sujet. Paradoxal. Peut-être est-ce parce que les Verts ne se soucient pas que d’écologie mais de tas d’autres sujets. En tout cas ça ne va pas être facile de faire la Révolution toute seule Dominique. Ou alors faut-il comprendre le mot « révolution » dans son sens « faire un tour complet sur soi-même » ? Si c’est ça, tu peux le faire Dom ! (mais quel intérêt, ça…)


 José Bové, sans parti : Un autre avenir est possible

Le père Bové clamait haut et fort, il y a encore de cela un ou deux ans qu’il n’avait aucune intention de se présenter aux élections présidentielles. Évidemment, en bon apprenti homme politique, il s’est empressé de faire l’inverse de ce qu’il disait. L’alter-mondialiste ne m’était pourtant pas antipathique (avec une telle moustache, il ne peut être totalement mauvais), mais son discours prend de plus en plus l’apparat et les tics des blablas politiques typiques. Décevant. Et puis un petit McDo de temps en temps, je ne suis pas contre moi !


 François Bayrou, UDF : La France de toutes nos forces

Le centriste se sent pousser des ailes. Enfin surtout l’aile gauche semble-t-il. Ce qui est d’autant plus étonnant avec un programme économique grandement issu de l’hémisphère droit de son cerveau. En tout cas, le slogan est à l’image du discours : « votez pour moi, on verra plus tard dans le détail ce qu’on fera et avec qui, mais ça sera chouette ». Je caricature moi ? Bah non, je traduis, ce n’est pas pareil.


 Gérard Schivardi, sans parti : Candidat présenté par des maires

… ou le Pascal Chimbonda de la campagne (électorale). Un inconnu qui arrive à concilier des idées à la Arlette (les travailleurs d’abord) avec d’autres à la Jean-Marie (protectionnisme, sortie de l’Union Européenne). En tout cas le slogan est purement génial : « présenté par des maires » après l’interdiction par la justice du slogan « candidat des maires ». Subtil Schivardi, alias le roi de la débrouille (la preuve : il a réussi à trouver 500 signatures pour se présenter !).


 Marie-Georges Buffet, PCF : Pour une gauche fidèle à ses valeurs, déterminée à changer la vie quotidienne

Le slogan qui est à l’image du parti communiste français : démodé et à côté de la plaque. Visiblement ils n’ont pas compris au PCF le concept de slogan (court, percutant, avec des mots courts et simples qu’on retient). Sans débattre du fond tout à fait défendable, la forme sent la poussière et le petit Suze avant de faire son tiercé avec ses potes anciens combattants. Ce n’est pas méchant ce que je dis là d’ailleurs, juste un constat.


 Olivier Besancenot, LCR : Nos vies valent plus que leurs profits !

Ça c’est du slogan qui pète ! Le petit facteur a tout compris à la communication et au marketing lui, il a l’image qu’aurait pu avoir le PCF s’il avait su se rajeunir. Je l’aime bien il est sympa, loin d’être con, en bon orateur il a de la répartie et connaît son truc. Il est cependant un peu déconnecté du monde économique réel par moments, mais l’idée générale qui privilégie le salarié à l’actionnaire, ça je ne peux pas être décemment contre. S’il était moins radical, on le prendrait peut-être plus au sérieux le petit Olivier.


 Ségolène Royal, PS : La France Présidente

Dans le genre slogan qui ne veut rien dire mais qui a de la gueule, là on navigue dans les hautes sphères. Parce que sincèrement, à part mettre le terme « Présidente » dans l’accroche (avec donc un renvoi évident à l’une des plus grandes qualités –qui a dit la seule ?- de Ségolène : elle est une femme !), ça ne veut pas dire grand-chose. Ou plutôt ça peut dire tout et n’importe quoi. Ce qui est finalement cohérent avec la stratégie générale de la candidate socialiste qui se résume à la phrase « Je suis d’accord avec vous ». je me demande très sérieusement si ce slogan est le résultat d’une longue cogitation, d’études fastidieuses et onéreuses de cabinets-conseils en communication, ou s’il a été griffonné sur le comptoir d’un troquet en trente secondes chrono entre deux gorgées de bière.


 Frédéric Nihous, CPNT : La ruralité d’abord

Voilà typiquement le genre de candidat qui n’a pas grand-chose à dire sorti d’un ou deux thèmes très précis. Et qui pour ne pas être réduit au lobby des chasseurs s’inscrit comme porte-drapeau de la ruralité (moi qui viens d’un petit village alsacien, je dis non merci hein…). Sauf que mettre à son programme l’épineux problème de l’ouverture de la chasse à la galinette cendrée sur le haut plateau du Vercors, et de surcroît prétendre faire passer cela comme une autre façon de faire de l’écologie, ce n’est pas ce que j’appelle avoir un projet pour le pays.


 Philippe de Villiers, MPF : La fierté d’être français

Intimement convaincu (quelle admirable force d’auto-persuasion à ce propos !) d’être la « surprise » des résultats du premier tour, Philippe de Villiers, monsieur « chaque coup compte », se permet cette année des discours quasiment encore plus intolérants que ceux du FN. L’hyper-catho nationalo-rigide (ouais j’invente des mots, mais de Villiers m’inspire j’y peux rien) part en guerre pour la libération du pays, pour bouter hors du royaume les sarrasins et autres maures. Peut-être devrait-il s’installer à Poitiers et ne plus en partir tiens, juste au cas où. En tout cas, moi je serais « fier d’être français » si de Villiers se prenait une veste dimanche. Mais une belle, du genre entre le score de Schivardi et de Nihous quoi.


 Arlette Laguiller, LO : Candidate de Lutte Ouvrière

C’est bien connu, Arlette n’est pas là pour rigoler. On ne rigole pas quand  on est spolié à longueur de temps. D’où une profession de foi à la présentation d’une sobriété exemplaire. Pas de slogan, juste « candidate de lutte ouvrière », comme si depuis le temps qu’elle hante les élections présidentielles (c’est sa sixième participation quand même) on ne la reconnaissait pas encore. Ou peut-être est-ce pour ne pas la confondre avec Olivier Besancenot, allez savoir. Moi ce que je préfère chez Arlette c’est encore la chanson que Souchon lui a consacrée. Mais ça fait un peu court pour glisser son nom dans l’urne hein… sorry Arlette.


 Jean-Marie Le Pen, FN : Votez Le Pen

Dans le genre sobre et court, Le Pen va à l’essentiel. Au moins on ne peut pas l’accuser de blabla ou d’hypocrisie sur ce coup là, il annonce clairement la couleur, il ne demande pas grand-chose, juste qu’on vote pour lui. Le comble c’est qu’il a des raisons d’y croire le bougre. Le vieil homme politique, qu’on disait déjà fini il y a 5 ans avant les résultats du 21 avril 2002, a bonne mémoire, et c’est le cas de le dire, bon pied bon œil. Il se voit déjà refaire le coup de 2002 et s’est rendu compte que laisser les autres candidats s’écharper entre eux, tout en lâchant de-ci de-là quelques idées poujadistes et populistes sans entrer dans les débats de fond, était la meilleure formule pour lui. Le tout saupoudré d’un peu de victimisation et de soi-disant persécution, et il pourrait bien nous priver pour la seconde fois d’un débat gauche-droite au second tour.


 Nicolas Sarkozy, UMP : Ensemble tout devient possible

Voilà un slogan très étonnant de la part de l’hyper-actif sous tranxène du paysage politique français. Surprenant car en parfait décalage avec ce que suscite le candidat autour de lui. Parce que sorti de l’UMP (et encore, au sein même du parti de droite, il y a des courants anti-Sarkozistes…) et de l’extrême-droite, le mot d’ordre général qui règne c’est plutôt « Tout sauf Sarko » (avec bien entendu un Le Pen exclu du fameux « tout »). Pas facile dans ces conditions pour le petit Nicolas de rassembler autour de son nom. Du coup, « Ensemble tout devient possible » pourrait devenir « Seul ça va être galère ». Qui vivra verra…


Voili, voilou, c’était mon petit tour d’horizon général rapide des professions de foi des douze candidats à la présidentielle. N’ayant pas compté les mots je ne sais pas si j’ai été très équitable, ni si j’ai réussi à accorder la même importance à chacun, comme le préconise le CSA pour les chaînes télévisées et les radios. Heureusement d’ailleurs que la presse et le net ne soient pas soumis à ce genre de règle.

Ça faisait longtemps que je n’avais pas causé politique ici, mais l’occasion était trop belle. Vous l’aurez compris, j’ai essayé de faire ça sur le ton de l’humour, mais vous aurez peut-être détecté aussi un léger accent désabusé, et vous aurez raison. Parce que ça fait un bail que je n’ai pas pu me retrouver pleinement (l’ais-je seulement pu un jour ? pas sûr…) dans un discours ou un programme politique. En conséquence, cette fois encore, je vais procéder à un choix par éliminations successives (au moins je sais avec précision qui je ne veux pas voir à l’Élysée, c’est déjà ça), pour finalement garder la solution la « moins-pire » à défaut d’autre chose…

Vivement dimanche soir que les résultats tombent.
D’ailleurs à ce sujet, si vous voulez les résultats avant l’heure légale de 20h00, branchez-vous sur internet et en  particulier sur les sites étrangers, belges ou suisses par exemples, où les premiers résultats seront annoncés vers 18h30. Il paraît que ce n’est pas bien, et qu’il ne faut pas le faire (mais franchement je ne vois vraiment pas pourquoi je m’en priverais…).
 


 

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11 mars 2007 7 11 /03 /mars /2007 22:29

Il arrive que des chemins se croisent ou se décroisent, des horizons se bouchent, des routes soient condamnées. Triste.

Mon bras gauche d’Apocalypse est noir. Maudit.

Je n’ai pas beaucoup dormi et Songes reste introuvable de ce côté-ci de la ligne bleue des Vosges. Fatigué.

Je me suis retrouvé face à face avec un type que je déteste et que je croyais (espérais) mort… non, non, dénué d’une âme de délateur je ne livrerai aucun nom, ni même un prénom, mon aversion pour lui m’interdisant formellement de le nommer autrement que par quelques doux qualificatifs. Appelons-le connard, ça lui va comme un gant. Faire précéder de sombre selon affinités. Affligeant. 

Le Astonishing Wolverine ne descend pas sous la barre des 30$ sur ebay US. Argh.

Je voulais téléphoner à Marc, je ne l’ai toujours pas fait. Honteux.

Pour couronner le tout, les british ont délaissé l’agneau pour se payer un coq sauce menthe à Twickenham, le tout bien fourré aux marrons. Déçu.

Mais au moins le soleil brille généreusement, Ethan bave avec ardeur, mes stats m’hallucinent de jour en jour, je serai le témoin de Yann, et ma grand-mère continue à faire de la gym et à regarder Omar et Fred.

Vous trouvez cet article opaque ? Pourtant c’était juste un court compte-rendu de ce week-end.

 

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7 mars 2007 3 07 /03 /mars /2007 11:08

La semaine dernière, dans l’émission de TF1 J’ai une Question à Vous Poser où se succèdent les candidats à la présidentielle devant un panel de citoyens « représentatifs », était invité le candidat de l’UDF François Bayrou.

Le lendemain, sur les ondes de France Inter au cours de l’émission matinale de Nicolas Demorand, Caroline Cartier a proposé comme chaque matin un petit reportage audio dans sa rubrique Cartier Libre, et celle du mardi était un regard décalé sur l’émission politique de la veille. Le reportage s’intitulait L’audience des Poules, et on y entendait une femme, Françoise qui vit avec sa poule d’intérieur Grisou, s’exprimer sur la performance de François Bayrou à la télé.

Et ce qu’elle a dit est pour le moins édifiant. Cette amoureuse des poules expliquait, avec toute l’application que demande un commentaire politique, que François Bayrou avait l’air de quelqu’un d’intéressant et d’assez convaincant. Mais surtout elle avait remarqué que sa poule de compagnie, la susnommée Grisou, avait écouté le candidat béarnais avec une attention toute particulière, l’animal semblant comme envoûté par l’homme politique. Et ça, Françoise l’a le plus sérieusement du monde interprété comme un très bon signe. Si sa poule était ainsi absorbée par l’aura télévisuelle de François Bayrou, c’est que ce gars en valait le coup. Et Françoise, jusqu’alors indécise dans son choix électoral, de conclure en disant que ça l’inciterait plutôt à porter sa voix sur le candidat de l’UDF.

Voilà. Il n’y a pas grand chose à ajouter, ça parle tout seul.
Dites vous bien toutefois que le bulletin de vote de Grisou, pardon de Françoise, compte autant que le mien ou le vôtre.
C’est assez désespérant. Est-il encore bien utile d’aller voter finalement ?


Cot !

(Crédit photo : Marco Bergeron

 

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5 mars 2007 1 05 /03 /mars /2007 11:40

Aujourd’hui je vous propose un article quelque peu particulier. Particulier parce que ça fait un peu plus d’un an maintenant que je le prépare, et qu’enfin il est prêt… Mais permettez-moi d’abord d’introduire le sujet de façon plus générale avant d’en arriver au fait.

Avant d’annoncer que finalement il renonçait à s’engager dans la course à l’Élysée, un certain Nicolas Hulot a attiré l’attention du public et de la classe politique sur les risques écologiques qui vont grandissants, et qui si on n’y fait rien, amèneront l’homme à détruire irrémédiablement son environnement. Devant le succès de l’animateur de télévision qui emportait alors les faveurs d’un large public, tous les politiques se sont précipités pour dire que Nicolas est un grand homme, un visionnaire, qu’il fallait l’écouter, qu’il avait raison sur toute la ligne et que la pollution c’est pas beau.

Ainsi, une fois leurs électeurs rassurés, ils ont pu revenir à ce qu’il aiment et savent faire : se tirer dans les pattes à coup de scandales immobiliers, se lancer de petites phrases assassines et se concentrer avant tout sur leurs différentes opérations de communication. Car aujourd’hui la politique ce n’est plus agir, ce n’est même plus avoir des idées à défaut de les défendre, aujourd’hui la politique c’est communiquer, rien de plus.

Quel que soit le gagnant de l’élection présidentielle, je doute fort que les enjeux écologiques soient pris autant au sérieux que ne l’aurait voulu l’ami Nicolas du haut de son parachute à moteur ULM. Je parie même ma chemise sur la mesure phare qui sera mise en place au détriment de tout le reste, histoire de dire « vous voyez bien qu’on fait quelque chose pour cette pauvre Terre ». La taxe sur le carburant va monter, voire même sur l’ensemble des matières premières sources d’énergie (gaz, électricité, …). Et on nous dira qu’avec cet argent supplémentaire on va pouvoir faire des choses bien, mener des actions écologiques. Quoi dans le détail on ne sait pas, mais on pourra. Et puis dans la foulée, Total annoncera records de bénéfices sur records de bénéfices, tout en licenciant « parce que vous comprenez faut être rentable sinon les actionnaires ne seront pas contents », et en riant ouvertement à la face de ceux qui osent demander à la justice un dédommagement pour les centaines de kilomètres de bord de mer souillés par le pétrole de l’Erika. Bref…

Mais je veux rester objectif, et je suis bien obligé d’admettre que la hausse des prix du carburant va certainement inciter les gens à l’économie d’énergie et influer un peu sur la consommation qui se verra de plus en plus réduite au minimum vital. Sauf pour ceux qui ont les moyens de s’en foutre, mais ça c’est encore un autre problème, et ce n’est pas la majorité, loin s’en faut.

J’admets d’autant plus facilement que ce genre de mesure aura un réel effet sur la consommation (donc sur la réduction d’émission de gaz à effet de serre), que c’est d’ores et déjà le cas en ce qui me concerne. Depuis les 18 derniers mois, avec le prix de l’essence à la pompe qui a flambé j’ai largement réduit ma consommation. Je roule moins et je fais plus attention à ma conduite histoire de consommer moins. Et pas par choix délibéré, mais bel et bien par obligation, mes finances ne me permettant pas de faire n’importe quoi. Alors qu’avant cela je faisais au moins un plein par semaine, depuis que mon plein a augmenté d’environ 15 euros j’ai largement réduit, et j’arrive en moyenne maintenant à ne consommer plus qu’entre un demi et un plein par semaine. Mais bon, là j’arrive au volume incompressible d’essence nécessaire à aller bosser tous les jours, donc ma consommation ne baissera plus prochainement (il faudrait déjà que je change de bagnole, et ça ce n’est non seulement pas possible financièrement parlant, mais en plus je l’aime ma Rover du siècle dernier !!).

Tout cela pour dire, que les économies d’énergie c’est bien, et ce sera même indispensable à l’avenir. Mais si « payer plus cher » est tout ce qu’on nous propose pour se donner une bonne conscience collective vis-à-vis des nécessités écologiques, ben je trouve cela non seulement un peu court, mais aussi un peu injuste pour ceux qui sont bien obligés de prendre leur véhicule pour aller travailler, histoire de gagner juste assez de fric pour refaire le plein d’essence pour aller travailler…

Il y a tout un tas de petites choses du quotidien qui sont tout, sauf écologiques.
Et c’est pour illustrer ceci que je me suis intéressé à un de ces petits trucs de tous les jours qui ont le don de me gonfler. La publicité. Pas celle qui remplit les cerveaux vidés au préalable par les émissions de TF1 et M6 (oui je sais, je suis gratuitement méchant, mais ça fait du bien parfois), je veux parler de celles dont regorgent nos boîtes aux lettres, sans qu’on n’ait jamais rien demandé. Les prospectus, pubs et flyers divers et variés qu’on ne regarde même pas, qui font le trajet en aller simple boîte aux lettres / poubelle d’autant plus vite que celles-ci sont situées l’une à côté de l’autre.

Souvent j’ai entendu les gens autour de moi se plaindre de toutes ces pubs dans leurs boîtes aux lettres, et moi-même je trouvais que j’en étais continuellement envahi. Donc j’ai voulu en avoir le cœur net, et je me suis lancé dans une petite expérience. Le 7 décembre 2005 j’ai commencé ce blog. À partir de cette même date j’ai décidé de garder durant une année entière toutes ces pubs pour en mesurer la quantité exacte, et avoir du concret pour légitimer (ou infirmer pourquoi pas) mon râlage au sujet de tout ce papier gâché pour que dalle.

J’ai donc conservé précieusement et empilé consciencieusement dans un coin de mon appart tous ces papelards du 7 décembre 2005 au 7 décembre 2006. Mais dans ma flemme légendaire, je ne me suis attaqué au dépouillement et à l’analyse de mon tas de pubs seulement la semaine dernière, et pour cause de coupure de ligne ADSL durant ce week-end je ne vous soumets les résultats qu’aujourd’hui.

Précisons avant tout que j’habite dans un village d’un peu plus de 3000 habitants (donc les résultats qui suivent auraient été peut-être très différents en grande ville par exemple), et que sur ma boîte aux lettres ne figure aucun message du type « pub non merci » et pour cause : la boîte de mon voisin en arbore un très bel exemplaire qui ne sert visiblement à rien puisqu’elle est autant bourrée de papier indésirable que la mienne.

Donc voilà les chiffres : un an de publicités ça correspond dans mon village à une pile de 80 cm de haut de papier (je vous ai mis une ou deux petites photos avec divers objets pour mieux apprécier l’échelle), et cela pèse au total 40,6 kg ! (c'est-à-dire plus des deux tiers du poids de Christian Bale dans The Machinist) (oui je sais, je suis très fort dans les associations d'idées qui n'ont rien à voir)

Puisqu'on parle de pub, faisons-en gaiement.
Pour aller un peu plus loin, j’ai voulu savoir à quoi correspondent toutes ces pubs, histoire de déterminer qui pollue exactement ma boîte.

Les grands vainqueurs sont les journaux de petites annonces, genre PAM, Paru-Vendu, Particulier à Particulier… avec pas moins de 105 journaux !

Puis viennent les grandes enseignes de supermarchés : (entre parenthèse le nombre de pubs reçues)
 Leclerc (59), Lidl (50), Cora (45), Aldi (30), Match (29), Super U (26), Auchan (22), Carrefour (22), Norma (6), Ed (1) et Intermarché (1).

Les enseignes de meubles, bricolage et accessoires de maison :
 Gifi (22), Castorama (13), But (9), Atlas (6), Conforama (4) et Fly (3).

Les enseignes de vêtements et sport :
 Décathlon (11), Kiabi (11) et Intersport (6)

Les enseignes d’électroménager :
 Hypermédia (16) et Boulanger (3)

Les enseignes d’automobiles :
 Renault (7), Citroen (3), Ford (2), Seat (1), Opel (1), Toyota (1)

Les enseignes de téléphonie :
 Orange (3) et Télé2 (3)

Quelques enseignes diverses :
Distribution promotionnelle du journal Dernières Nouvelles d’Alsace (5), Crédit Mutuel (3) et McDonald (1).

Et pour finir une tonne d’inclassables divers et variés depuis le petit flyer pour marabout jusqu’aux promotions pour le vendeur local de matelas, de pommes ou de pneus réchappés :
 Divers (183).

Voilà, quelques résultats assez édifiants je trouve, surtout en ce qui concerne les grandes enseignes de supermarchés et les journaux de petites annonces, dont, je le précise, je ne me sers jamais. Pour être tout à fait clair, jamais une seule fois durant cette année je n’ai effectué le moindre achat provoqué par l’attrait d’une de ces publicités. Jamais.

En revanche, les 40 kilos de papiers je les ai eus. Comme mes deux voisins directs je suppose. Comme à coup sûr tous les riverains habitant ma rue. Comme très certainement tous les habitants de mon village possédant une boîte aux lettres. Et ça, ça me gonfle.
Parce que je n’ai rien demandé, au contraire même, j’aimerais beaucoup qu’on arrête de bourrer ma boîte de ces conneries.

Dans le genre « petites actions écologiques » à mener, ce serait pas mal déjà de commencer par arrêter le gaspillage de papier, fut-il recyclé, dans des publicités indésirables. Au moins avec les pubs à la télé, je peux éteindre mon poste ou changer de chaîne si je ne veux pas être pollué par tous les messages publicitaires dont je me fiche comme de l’an quarante, mais là je suis totalement impuissant, je n’ai aucun choix.

Et si je sais bien que les économies d’énergie sont un enjeu écologique (et économique) primordial pour l’avenir, je n’en reste pas moins persuadé qu’il y a des tas de « petites » choses (qui mises bout à bout ne sont plus si négligeables que cela) comme ces histoires de pubs papier intempestives qui nécessiteraient également qu’on se penche sérieusement dessus.

Mais ça, ça n’a pas l’air de passionner Ségo ou Sarko. Ben non, je suis bête, ils travaillent à leur image, ils ont envie d’être élus eux.

PS : merci à Goldesch pour les photos, à Mathieu pour sa méga balance électronique de compétition, et à Mooutche pour son aide au dépouillement !

30 cm ? ridicule...

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27 février 2007 2 27 /02 /février /2007 16:21


Extraits de correspondances exhumés du fin fond de mon disque dur…


Lundi 8 sept. 2003

Je t'avoue que ce début de semaine est un peu gris, un peu tristounet aussi. Marc a reçu son arrêté de mutation. Il commence le 1er octobre dans son nouveau poste, perdu quelque part dans le Lot. Dans moins d'un mois. Moins le temps de déménager. Bref, ça me fait tout bizarre de me dire que dans quelques jours l'ami qui est assis en face de moi chaque jour ne sera plus là. Ça m'embête plus que ça ne devrait, j'y pense pas mal en ce moment. Il est temps que je me remette à (t’)écrire, ça me changera les idées et m'aérera les pensées...

J'ai toujours été plutôt solitaire, ce n'est pas ça qui me fait peur. Simplement, si j'ai peu d'amis je leur accorde une grande importance, ce qui rend le départ de l'un d'eux d'autant plus difficile à accepter. Ce que j'aime chez Marc, c'est son silence. Il sait se taire et écouter. On en a écouté des cd de Leonard Cohen dans un silence religieux au bureau. On en a observé des gens, bien installé en terrasse à déguster notre café. Ce qui ne nous a pas empêché aussi d'avoir des discussions sur des sujets parfois très sérieux ou très futiles, mais toujours agréables et instructives. Il va me manquer.


[…]


Jeudi 25 sept. 2003 - 17h20

... il vient de partir.

Une dernière poignée de main, un dernier au revoir, et alors que jusqu'à présent ça ne m'avait rien fait, je me retrouve là comme un con, avec juste l'envie de chialer.

Je l'ai aidé à charger son dernier carton dans sa voiture, et j'ai vite remonté mes 8 étages. J'ai regardé par la fenêtre de mon bureau, il était toujours là sur le parking, il n'avait pas encore démarré. Au bout d'un long moment la voiture a commencé à bouger, il a fait tout le tour du bâtiment alors qu'il était pourtant garé près de la sortie. Tout doucement. Il s'est arrêté quelques secondes juste sous notre bureau, et il a définitivement franchi le portail pour s'engager dans la rue et disparaître un peu plus loin sur la gauche.

Il m'a offert aujourd'hui deux de ses 33T et un bouquin de dessin sur la perspective qu'il avait depuis longtemps. Et une de ses aquarelles que je viens d'accrocher à ma hauteur, à droite de mon PC.

J'ai pas trop la pêche tout d'un coup.

Ça ira mieux demain.

 

 

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13 octobre 2006 5 13 /10 /octobre /2006 10:23

À force d’articles de ce genre on va finir par croire que je suis de ceux qui se complaisent dans des a priori négatifs sur le monde des hommes et femmes politiques, des raccourcis faciles du genre « tous pourris »…
Pourtant c’est loin d’être le cas, je pense plutôt qu’il est nécessaire de s’occuper de politique (sinon la politique s’occupera de toi dirait l’autre), d’en parler, de confronter des idées, bref d’ouvrir des débats. Ce que je n’aime pas en revanche, ce sont les attitudes purement politiciennes, les basses manœuvres et les discours populistes et démagos qui émaillent l’actualité politique de notre pays.

Serait-ce donc si idéaliste (utopiste ?) de considérer la politique comme l’art de faire vivre ensemble des gens différents au sein d’une même et seule Nation ?
Ce n’est pourtant pas l’image que j’en ai ces derniers temps, à mesure qu’approche l’échéance présidentielle de 2007. Il me paraît évident que pour les principaux candidats, la politique prend une toute autre définition que la mienne, plutôt dans le genre « politique : art de se faire élire ».
Je sais bien que pour réussir à mettre en œuvre ses idées et concrétiser son projet il faut d’abord être élu, accéder au pouvoir. Mais là on assiste à un retournement pervers de la situation, un renversement total : aujourd’hui pour réussir à être élu on modifie et module ses idées.

Les deux exemples les plus parlants sont, et c’est un triste constat, justement les deux personnes qui ont le plus de chances d’être élues en mai 2007, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, ennemis naturels mais tellement proches dans leurs comportements que c’en est à se demander ce qui les sépare.

Je passe rapidement sur le cas Sarko, qui est un exemple vivant depuis deux ans environ de ce qui se fait de mieux en discours démagogue. Le bonhomme n’est d’ailleurs pas dénué de talent, puisqu’il parvient avec des idées populistes, simplistes et tout sauf neuves à faire croire qu’il est l’homme de la « rupture », celui qui n’a plus rien à voir avec ses prédécesseurs, celui qui va tout révolutionner et donner un nouveau visage à la politique.

Mais je voudrais me pencher un peu plus sur son vis-à-vis socialiste, celle qui selon les sondages est la seule à pouvoir l’emporter face au rouleau compresseur Sarko, je veux bien entendu parler de la femme politique du moment, Ségolène Royal. Car cette semaine, elle a fait encore mieux que son concurrent direct dans le domaine de l’opinion à géométrie variable.

Là où le petit Nicolas va prendre la température de l’opinion publique avant de se ranger du côté de l’idée la plus populaire (il a eu d’ailleurs cette phrase superbe et néanmoins  révélatrice : « Aller contre moi, c’est aller contre l’opinion publique »), Ségolène le bat (je ne pensais pas cela possible et pourtant…) en se rangeant d’office du côté de l’idée la plus partagée à l’avenir, quelle qu’elle soit.

Lors de son tout récent voyage en Belgique, elle a, au cours d’une conférence de presse, fait un beau discours sur l’importance de l’Europe et la collaboration entre pays de l’espace Schengen. Une journaliste la questionne alors en lui demandant ce qu’elle pense d’une éventuelle intégration à l’Union Européenne de la Turquie. Ségolène, dans ce que j’ai pris pour de la langue de bois classique tout d’abord, élude la question en expliquant que les français seront interrogés dans quelques années sur la question par référendum. La journaliste, pas dupe, insiste en lui demandant quelle est sa position personnelle sur la question. Et là on se rend compte que c’était bien plus que de la langue de bois, puisque Ségolène Royal répond en ces termes : « mais je vous ai déjà répondu : je suis de l’avis des français » !!
Je trouve ça d’autant plus énorme comme déclaration que ça a l’air d’être tout à fait naturel et normal comme réponse à ses yeux.

Je crois que là on atteint vraiment le degré zéro de la politique, comme j’ai pu l’entendre très justement dans les commentaires de certains journalistes politiques sur les ondes de France Inter et Europe 1.
C’est donc ça la nouvelle façon de faire de la politique : surfer sur l’opinion, aller dans le sens du vent, prendre la position la plus populaire. En un mot : caresser l’opinion dans le sens du poil.

Suis-je à ce point dépassé ? j’étais pourtant persuadé que faire de la politique c’est avoir des idées, les défendre auprès de l’opinion, rassembler autour de soi et convaincre les gens, avoir des convictions et s’en faire des valeurs auxquelles on est fidèle. Aujourd’hui Sarko et Ségo c’est le même combat : c’est à celui qui sera du côté des plus nombreux, point barre. Ils observent ce qui se passe, ce qui se dit, et vont dans le sens de ce qui l’emporte sur le reste, sans la moindre hésitation et sans faire le moindre cas d’éventuelles « opinions personnelles ».

Nous avons bien plus que deux populistes tout en haut des sondages d’intentions de votes, nous avons deux girouettes ultra sophistiquées.

Et pourtant il va bien falloir choisir entre ces deux là. Ça promet…

 

 

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6 octobre 2006 5 06 /10 /octobre /2006 15:38

Ce week-end se tiendront les élections municipales anticipées dans la ville de l’ancien Premier Ministre Alain Juppé, Bordeaux. Ces élections interviennent suite à la démission en bloc de la majorité municipale (UMP-UDF-DVD) fin août (à l’exception du maire et des deux premiers adjoints, restés en place pour gérer la ville jusqu’à l’élection du nouveau conseil municipal).

Le but de la manœuvre est clair, avoué et pleinement revendiqué par les concernés : permettre à Alain Juppé, redevenu éligible, de reprendre SA place de maire de Bordeaux, mandat qu’il avait été contraint d’abandonner en décembre 2004.

Petit rappel des faits : en 1998, Alain Juppé est mis en examen pour abus de confiance, recel d'abus de biens sociaux, et prise illégale d'intérêt dans le cadre de ses fonctions de secrétaire général du RPR, et maire adjoint de Paris aux finances jusqu’en 1995. En janvier 2004 il est reconnu coupable des faits et des malversations qui lui sont reprochés (à cette époque les commentaires vont bon train, en particulier ceux qui sous-entendent que Juppé est condamné en lieu et place d’autres responsables, plus hauts placés, suivez mon regard…) et condamné par le tribunal correctionnel de Nanterre à une peine de 18 mois de prison avec sursis et de 10 ans d’inéligibilité. L’affaire est portée en cour d’appel, qui en décembre 2004  confirme le jugement mais réduit la peine à 14 mois de prison avec sursis et une année d’inéligibilité, jugeant que l’ancien Premier Ministre était coupable aux yeux de la loi, mais qu’il ne devait pas endosser pour autant le rôle de bouc émissaire. Soit.

Alain Juppé démissionne de ses derniers mandats et s’exile à Montréal où il enseigne à l’École Nationale d’Administration Publique, malgré la polémique dont il est à l’origine (de nombreux universitaires québécois s’étonnent qu’un homme politique condamné à une peine d’inéligibilité puisse enseigner à des futurs hauts-fonctionnaires).
Maintenant que sa peine est purgée, le voici donc qui revient, bien décidé à reconquérir son trône dans sa bonne ville de Bordeaux.

Je trouve tout cela non seulement attristant mais aussi emblématique des raisons pour lesquelles la politique déçoit autant les français. Il ne se passe pas un jour sans que des responsables politiques ou des commentateurs et autres journalistes spécialisés se plaignent du désintérêt grandissant, voire même du désamour des citoyens français pour la politique. Et pourtant tout ce qui fait que les gens se détournent de leurs élites et de leurs décideurs continue encore et encore comme si de rien n’était. Les manœuvres politiques à la mairie de Bordeaux en sont un parfait exemple.

Voilà un homme politique de premier plan qui est jugé et reconnu coupable d’avoir, je cite le tribunal correctionnel, « trompé la confiance du peuple souverain ». Il effectue sa peine (et quelle peine…), revient comme si de rien n’était, et provoque des élections anticipées dans un seul intérêt : le sien. Comme si le mandat de maire de Bordeaux lui était adjugé de droit divin.
Où est l’esprit républicain là-dedans ? et je ne parle même pas d’un quelconque sens de l’éthique ou de la morale…

Qu’une personne qui a purgé sa peine ait une seconde chance je le conçois. Par contre, dans le cas d’un homme politique, de quelque bord qu’il soit, je ne lui accorderais pour ma part plus ma confiance s’il devait se trouver coupable de malversations avec l’argent public, même après qu’il ait purgé sa peine. Mais ça n’engage que moi, légalement il a tout à fait le droit de se représenter à une élection une fois sa période d’inéligibilité passée.

En revanche, dans ce cas précis cela va bien au-delà de ces simples considérations. Alain Juppé revient et on lui déroule le tapis rouge en provoquant des élections anticipées, juste pour que monsieur puisse retrouver la place qui était la sienne avant de partir. Croyez-vous qu’il aurait pu attendre l’échéance nationale en 2008 ? Non, il faut que ce soit tout de suite bien entendu. Et tant pis si cela coûte quelques 300 000 euros aux contribuables bordelais (ce sont les estimations moyennes que j’ai pu trouver sur différents sites d’informations) pour moins de deux ans avant de recommencer en 2008 avec les élections municipales normales.

Rappelons rapidement que des élections anticipées sont évidemment possibles et prévues dans certains cas : défections d’un élu pour raison de santé ou pour condamnation pénale, voire pour convenances personnelles si l’élu en question considère ne plus être en mesure de remplir correctement sa tâche. Mais il s’agit ici ni plus ni moins d’une abdication au profit de quelqu’un qui estime que le poste lui revient de droit.

Comme s’il ne s’agissait pas d’une élection démocratique mais d’un sacre.
Comme si le résultat du vote était acquis d’avance.
Comme si… cela ne servait à rien d’aller voter !

Étonnez-vous ensuite, messieurs les politiques, que l’abstention progresse encore et encore.

 

 

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12 septembre 2006 2 12 /09 /septembre /2006 16:42

 Rémy Belvaux, réalisateur belge, est décédé le mardi 5 septembre à l’âge de 40 ans.
Le namurois avait connu le succès en 1992 avec la bombe cinématographique qu’il avait co-écrit, co-réalisé et co-interprété avec André Bonzel et la future star Benoît Poelvoorde, C’est arrivé près de chez vous.
Le film d’art et essai mettant en scène Ben le tueur en série belge et poète à ses heures, est devenu instantanément culte pour toute une génération et reste depuis un jalon incontournable du cinéma belge et de l’irrévérence sur grand écran.

Alors que Benoît Poelvoorde menait sa carrière avec brio (de Monsieur Manatane sur Canal+ jusqu’à Podium de Yann Moix), son compère Rémy s’est imposé comme l’un des meilleurs réalisateurs de spots publicitaires actuels. On lui doit entre autre la série des spots SFR mettant en scène Arié Elmaleh et Frédéric Quiring.

En 1998, Rémy avait également accroché à son tableau de chasse Bill Gates qu’il est parvenu à entarter en compagnie de Noël Godin dit le Gloupier, un autre belge des plus déjantés.

En vrac quelques photos : André, Rémy et Ben sur les plages de la Mer du Nord, l’équipe en promotion de C’est arrivé près de chez vous au Japon et Ben qui propose à Rémy un bon gros plat de moules avec des frites. T’aimes bien les moules toi Rémy ? Ben quoi, arrêtes de sourire bêtement comme ça !

Avec la Mer du Nord, le long des golfes clairs, et des vagues dodues...

Promo niponne, superstars !


Rémy n’aura pas vécu vieux, mais on peut dire sans trop risquer de se tromper qu’il se sera bien marré. C’est déjà ça.

Buvons à ta mémoire. Qu’est-ce que tu prends ? Un p’tit Grégory, comme tout le monde.


 

 

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