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Avant de lire les notes que je fais sur les films que je vois et les bd que je lis, sachez que dans mes commentaires il m'arrive parfois de dévoiler les histoires et les intrigues. Ceci dit pour les comics, je n'en parle que quelques mois après leur publication, ce qui laisse le temps de les lire avant de lire mes chroniques.
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11 octobre 2023 3 11 /10 /octobre /2023 09:20

Le lundi 15 mai 2023, à la Défense Arena, avait lieu le second concert parisien de la tournée mondiale 2023 de Bruce Springsteen and The E Street Band.

 

Ok, je suis un peu en retard pour en parler. Je vous prie de bien vouloir m’en excuser. Mais mieux vaut tard que jamais, non ?

 

D’autant que même avec un petit décalage temporel, fallait que je vous en touche un mot. Parce que ça n’est pas courant, ça n’est jamais une chose anodine, ou banale, de voir Bruce Springsteen en concert.

 

Le Boss.

 

J’en ai déjà parlé sur ce blog, puisque ce n’est pas la première fois que j’ai la chance de le voir sur scène, et de ce point de vue vais-je peut-être, certainement, me répéter un peu.

 

Un spectacle de Bruce Springsteen, c’est à chaque fois un événement. Une fête. Et une fichue piquouze sonore d’un cocktail survitaminé à base d’endorphines, de dopamine et de sérotonine. D’une certaine façon, on pourrait comparer Springsteen à un chimiste fou qui aurait trouvé la formule la plus pure du plaisir et en ferait profiter son public par musicothérapie, à travers des séances de trois heures (minimum).

 

Bien plus efficace qu’une séance chez le psy, un concert du Boss on en ressort avec la banane, la pêche, la frite (selon que vous soyez des DOM-TOM, de métropole, ou belge). Il y a une énergie difficilement descriptible avec précision, une aura positive, un enthousiasme qui vous chopent et ne vous lâchent plus, vous plongeant dans un espace-temps à part pendant tout le temps du concert.

 

Et sachez qu’un concert de Springsteen commence bien avant que le premier « A one, two, a one, two, three, four ! » ne retentisse, et bien après que les lumières ne se rallument dans la salle. Un concert de Springsteen, ça commence quand il s’agit de trouver des tickets déjà… (et un immense merci à ma frangine pour s’être sacrifiée à la recherche des précieux sésames), puis dans l’attente que passent les mois qui nous séparent de la date quand on écoute fiévreusement le nouvel album et qu’on réécoute pour la millième fois au moins les précédents, puis dans la foule immense qui s’amasse le jour-dit à l’entrée de la salle, faisant monter doucement l’excitation en voyant qu’on est entouré, que dis-je, cerné de toutes parts par une marée humaine de gens exactement comme vous : fans du Boss. Ça me fait toujours bizarre de constater le nombre hallucinant de gens de tous âges et de toutes origines qui se retrouvent avec cette passion commune. Depuis le temps que j’arpente les allées de salles de concert, rarement j’ai pu voir une telle diversité dans le public, hommes comme femmes, jeunes comme anciens.

 

Comme pour ma première découverte en live de Bruce Springsteen, on a eu droit à une bonne pluie pendant l’attente en rangs d’oignons avant d’entrer dans la salle… histoire de se rafraîchir les idées avant que la température ne vire au brasier pendant le concert.

 

Dans ces moments-là, quand tu attends sagement que ça commence, que tu te cherches de quoi t’hydrater avant les hostilités, que tu fais la queue pour un t-shirt de la tournée… tu ne peux pas t’empêcher d’écouter ce qui se passe, se dit autour de toi. Et tu reconnais vite les « vieux de la vieille », ceux qui ont plusieurs dizaines de concerts du Boss au compteur, voire ceux qui ont dépassé la centaine pour les plus passionnés. Ça cause entre connaisseurs, les anecdotes s’échangent, les souvenirs heureux se partagent, et tout ça se raconte entre deux larges sourires, souvent les yeux mouillés de larmes aussi. Le public de Springsteen forme une communauté assez surprenante de ce côté-là. Le Boss n’est pas encore là qu’il fédère déjà des kilotonnes de bonnes ondes. On parie sur la future setlist, on espère que notre morceau préféré en soit, on évoque les concerts précédents, on compare les expériences… C’est ça aussi, un concert de Springsteen.

 

Et puis l’heure du début approche, le public commence à s’impatienter, fait du bruit pour le faire savoir, pour appeler l’artiste sur scène. «Hurry up Bruce, come on, on est là nous ! »

 

Enfin la lumière s’éteint dans la salle, le groupe arrive et s’installe : entre les cordes, les percussions, les claviers, les cuivres et les choristes, ils sont nombreux ! Bruce entre. La folie commence. C’est parti pour trois heures non-stop de pur bonheur.

 

 

Je ne vais pas vous raconter le concert dans ses moindres détails : déjà j’en oublierai à coup sûr la moitié, et puis surtout je ne parviendrai pas à en retranscrire l’énergie, la teneur, la symbolique et la qualité de l’échange qui s’opère entre l’artiste et son public. C’est de l’ordre du charnel, du psychologique, du sentiment amoureux, de l’extase, de la communion, presque du religieux. Tout ça à la fois, et bien plus encore. C’est pour ça : impossible à raconter avec fidélité. Un concert du Boss, ça se vit. Faut en avoir connu pour comprendre. Je peux difficilement en dire plus sur le contenu du spectacle, sinon qu’il vous emporte vite, fort et loin avec lui.

 

Et comme je le disais plus haut, ce qui est bien avec un concert de Springsteen, c’est que ça ne s’arrête pas quand l’obscurité de la salle disparaît après le dernier aurevoir du chanteur à son public. Ça continue avec la marée humaine de spectateurs qui se déverse hors de la salle et envahit l’esplanade de la Défense, ça reste en tête quand on va manger, quand on se couche, quand on se réveille et qu’on prend le train pour rentrer chez soi. Ça ne s’arrête jamais vraiment en fait. C’est gravé et on s’en souvient avec ferveur longtemps après.

 

Il n’y a plus qu’à espérer que j’aie la chance de revivre ça encore à l’avenir. Parce que mine de rien, il a beau être éternel le Boss, il ne rajeunit pas. Et moi non plus...

PS : Encore et toujours un immense merci pour toutes les si chouettes photos fournies par ma petite sœur, toutes celles qui illustrent l'article sont d'elles, sauf la photo vue de scène qui est une photo officielle de la soirée récupérée sur le site www.brucespringsteen.net, et celle vue de l'arrière de la salle postée sur internet par un illustre inconnu qui n'a pas laissé de nom...

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12 avril 2023 3 12 /04 /avril /2023 09:12

Un remède. C’est je crois la meilleure manière de définir l’artiste suisse Stephan Eicher.

Un remède à la grisaille du moment, à la morosité ambiante, au stress, à l’angoisse, au découragement.

 

C’est devenu d’une banalité affligeante que de le dire, et pourtant ça n’en reste pas moins vrai, le Covid (m’en fous qu’il faut dire « la ») a cassé beaucoup de choses, et bien que relégué depuis quelque temps, à tort ou à raison je ne sais pas, dans la voiture balai de nos préoccupations actuelles, cette saleté de virus laisse des traces.

 

Je parle là à titre personnel, mais j’ai comme l’impression que je ne suis pas un cas si isolé que cela : depuis son arrivée, même si aujourd’hui on s’en soucie beaucoup moins, j’ai très clairement modifié mes habitudes « d’avant ». Je crois que je n’ai pas vu dix films au total en salle de cinéma depuis le 17 mars 2020, date de début du premier confinement en France. Alors qu’auparavant j’y allais plusieurs fois par mois. Et pour ce qui est des concerts, là aussi le rythme a drastiquement chuté en ce qui me concerne. Ça s’est fait tout seul, insidieusement. D’abord parce que tous les spectacles vivants étaient ou annulés ou reportés aux calendes grecques, ensuite parce que le réflexe de se renseigner, de chercher des dates, de prendre des billets à l’avance, s’est envolé faute d’avoir pu le faire trop longtemps. Et cette fichue angoisse qui gagne les cœurs en sourdine. La guerre en Ukraine, les prix qui s’envolent, les grèves, les manifestations, l’ambiance générale…

Tout pour saper l’envie.

 

Et puis on décide de passer outre, on fait l’effort (rendez-vous compte : aller en concert applaudir un artiste qu’on aime devient un effort ! C’est dire l’état d’esprit du moment…), « allez on y va, ça nous changera » !

 

On s’assied dans la salle, elle se remplit vite. On attend un peu, je retiens un bâillement, je suis un peu fatigué ces derniers temps (rendez-vous compte : il est 20h et j’ai sommeil, c’est digne d’un roman de SF). Ah, ça y est, la lumière s’éteint, les artistes s’avancent sur la scène. Ça commence.

 

D’entrée quand je le vois je le sens, je le sais : j’ai bien fait de venir. Ça fait tellement plaisir de le revoir, de l’entendre « en vrai ». Sa dégaine de mousquetaire hidalgo, son accent suisse-allemand qui serait horrible chez n’importe qui d’autre mais qui chez lui est le marqueur ultime de son charme irrésistible (j’ai beau ne pas y être sensible, je sais reconnaître ce qui donne du charme à un gars aussi poilu soit-il !), sa guitare qu’il a un peu de mal à accorder pour démarrer le concert, sa voix haut perchée, la mèche de cheveux qu’il ramène en arrière, la moustache dont il frise les extrémités. Tout, absolument tout chez ce type respire la sérénité, le talent et l’humanité combinés.

Stephan Eicher est intemporel : il y a en lui autant du sale gosse que du vieux sage

 

Une petite blague sur un air de pas y toucher, un monologue coincé quelque part entre le bavardage lunaire et les réalités profondes, un tour de magie, un peu de mentalisme, un verre de vin rouge à moitié plein, des mélodies enivrantes, un filet de voix qui en fait juste assez mais jamais trop, des textes écrits (la plupart du temps) de la plume de Philippe Djian avec lequel il forme un duo d’une efficacité artistique redoutable… Trois musicos pour l’accompagner (Reyn Ouwehand aux claviers, Simon Gerber à la guitare et à la basse, Noemie Von Felten à la harpe), une ambiance feutrée, quelques automates au fond d’un coffre, et beaucoup, beaucoup de plaisir…

 

Le temps passe vite à écouter ces quatre-là. Ils panachent harmonieusement nouvelles chansons et anciens tubes et cela me va très bien, le dernier album studio Ode est une réussite dont chaque titre est un petit bijou, quant aux succès passés du bernois, je les ai tant chantonnés que je les connais presque tous par cœur. Mon seul regret c’est qu’il n’y ait aucune chanson du précédent album studio (Homeless Songs) intégrée dans la playlist de cette tournée. Cet album de 2019 a été l’un de mes plus gros coups de coeur musicaux de ces 20 dernières années, et c’est une tristesse absolue pour moi d’avoir raté la tournée que le chanteur suisse lui avait consacrée.

 

« Et Voilà tour », c’est le nom de la tournée de Stephan Eicher. Les deux heures de concert sont passées vite, un rappel, un salut chaleureux qui souligne un peu plus toutes les bonnes ondes qui transitent entre l’artiste et son public, une ovation, un dernier aurevoir, rentrez bien, faites attention sur la route… et c’est déjà fini. Avec déjà aussi l’envie de le retrouver sur scène une prochaine fois.

 

So long Stephan...

(Comme d'habitude : un grand merci à ma petite sœur pour ses photos !)

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2 juin 2022 4 02 /06 /juin /2022 09:26

Dans mon article précédent, je vous ai touché deux mots du dernier concert auquel j’ai assisté, celui de Bernard Lavilliers à Strasbourg.

 

J’y ai brièvement relaté le fait que je ne vous avais pas raconté mes rares concerts précédents, les trop rares que j’ai pu voir après l’épisode Covid de presque deux années.

 

Mais il y a un sujet lié dont j’ai besoin de causer ici, ne serait-ce que pour déverser mon trop plein de frustration que je cumule depuis quelques semaines. Il s’agit des rendez-vous manqués récents.

 

Le tout premier par ordre chronologique, c’est le concert plusieurs fois reporté, avant de finir définitivement annulé, de Louis Chédid que j’aurais dû aller voir pas loin de chez moi. Évidemment pas la peine de chercher la cause du report initial : c’est petit, rond avec des pics, ça fait éternuer et ça a foutu un beau bordel planétaire ces derniers mois. Je ne vous fais pas de dessin donc. Et non, ce n’est pas Vladimir P., cherchez mieux.

Sauf que après le report vint l’annulation pure et simple, annoncée en dernière minute qui plus est (c’est-à-dire très peu de temps avant la date du report). Et j’aime autant vous dire que ça m’avait bien déçu, tant Louis Chédid est un des artistes que je n’ai pas encore vu sur scène et que j’adorerais voir depuis longtemps. C’était fin décembre, et ça clôturait une année de spectacle vivant sous le signe de la lose.

 

Mais en termes de lose, je n’avais encore rien vu.

 

Arrive le mois de mars 2022. Le 22 mars pour être précis. Qui était une date plutôt engageante puisque monsieur Asaf Avidan l’avait choisie pour venir chanter à Strasbourg. Même que c’était un cadeau de Noël de ma fée qui porte tout particulièrement l’artiste israélien dans son cœur. Et même que c’était super, comme les fois précédentes du reste.

 

Sauf que cette date, elle était tellement engageante que c’est la même qu’a retenue Bebel Gilberto pour le troisième ou quatrième report (j’ai perdu le compte à force) du concert qu’elle devait tenir à Bâle en mai 2020, et qui avait été reporté suite à vous savez quoi, oui toujours le même. Et je n’ai réalisé le conflit de date que trop tard. Et ça m’a bien dégoûté de devoir faire l’impasse sur l’un des deux spectacles étant donné que non, je n’ai toujours pas hérité de ce fichu don d’ubiquité. Mes amis Éric, Cécilia et Nono ont heureusement pu assister au concert de la belle Bebel, fille de João Gilberto, et ont pu me raconter un peu ensuite.

N’empêche, ça m’avait fait braire d’attendre tout ce temps pour que dalle. D’autant que la Bebel Gilberto, c’est pas comme si elle passait régulièrement dans le coin. Elle est un peu brésilienne et un peu moins connue chez nous que chez elle (ce qui est un scandale en soi on est bien d’accord, mais là n’est pas le sujet), ceci expliquant cela. La saison de la lose n’était donc pas finie.

 

J’en eus la preuve une semaine plus tard.

Après l’événement mondial qui commence par "Covid" et finit par "19", c’était au tour de James Blunt d’honorer ses engagements vieux de 2 ans, en venant le 8 avril 2022 au lieu du 18 avril 2020, chanter au Zénith de Strasbourg. Pas fou, évidemment, je n’avais pas jeté mes 2 billets malgré le temps qui était passé. Sauf que, une fois n’est pas coutume, c’est ma fée qui était plus que malade, je dirais quasi agonisante (et même pas à cause du virus sus-cité, pour une fois qu’il était hors de cause), et que je m’attendais moi-même à tout moment à contracter son mal (ce qui ne s’est finalement pas produit. On ne peut pas non plus perdre sur tous les plans hein). Si bien que par obligation physique autant que par prévention altruiste, on s’est assis sur nos billets de concert. Bye bye James, you’re so beautiful…

 

Le 12 avril 2022, c’était au tour de The Dead South de venir enfin traîner leurs guêtres, leurs barbes et leurs banjos à Strasbourg. Même causes, même conséquences, quand ça ne veut pas ça ne veut pas : trop malades pour y aller (et surtout pour en profiter correctement), la raison l’emporte sur le reste. Un concert de plus, ou un de moins, tout dépend la manière de voir, qui passe à l’as. N’en jetez plus, la cour est pleine.

 

Je me souviens m’être dit alors que c’était comme ça, la loi des séries c’est terrible mais on n’y peut rien. En tant qu’adepte du Doc Éric, grand maître cinquième dan de lâcher-prise, j’avais donc mis a profit ses enseignements et appliqué ses préceptes pour laisser le passé au passé, et ne plus y penser pour me tourner vers l’avenir, riche en promesses.

 

L’avenir passait par le Luxembourg, le 12 mai. C’était l’endroit et le lieu fixés pour l’énième remise du concert de Seasick Steve initialement prévu en mai 2020 et renvoyé aux calendes grecques par une saloperie tout droit issue du coït défendu entre une chauve-souris et un pangolin.

Ça tombait un jeudi soir, et comme qui dirait, c’était pas à côté de chez moi. Mais qu’importe, c’était prévu de longue date avec l’ami Nono et pas question de rater l’occasion de passer un bon moment avec mon acolyte de tour du monde. Je pose mon jeudi aprèm et le vendredi matin, je saute dans le train pour Nancy où me récupère mon pote, et on se rend dans le grand Duché, bien contents de nous.

 

Arrivés sur place et à l’heure, on se radine avec nos petits sandwichs devant la salle, bien que de loin on trouve les alentours un peu déserts. C’est en se rapprochant que l’apparence se confirme : il n’y a personne. Un type en salopette vient nous voir et dans un accent à l’origine indéfinissable nous apprend tout sourire, que « l’artiste est covidé depuis hier mais pas de panique une nouvelle date sera annoncée bientôt ». Là pour tout vous dire, on a les boules, on a les glandes, on a les crottes de nez qui pendent.

Perdu pour perdu, vu qu’on est sur place, on se balade un peu dans la ville de Luxembourg, du moins la ville haute, toute clinquante et touristique. Et on tombe d’accord sur un point : c’est joli, mais c’est clairement un autre monde, pas à la portée de nos portefeuilles si vous voyez ce que je veux dire.

Beaux joueurs et décidé à positiver coûte que coûte, on se dit qu’au moins, ça nous fait un pays supplémentaire visité ensemble.

 

C’était deux jours avant le concert de Bernard Lavilliers à Strasbourg, qui contre toute probabilité a bien eu lieu.

Et qui donc mettait fin à une série presque aussi pourrie que celle des défaites du FC Metz en championnat de Ligue 1 cette année. Autant dire merdique de chez merdique.

 

Sauf que.

Vous connaissez le concept de répliques tardives quand un séisme violent se produit ?

Ben laissez-moi vous dire que ça s’applique aussi aux concerts foirés.

 

J’exagère ?

 

Jugez plutôt.

Le mardi 17 mai, à Zürich en Suisse, était prévu le concert reporté depuis le mois de juin 2020 d’Éric Clapton.

 

Oui, Éric Clapton, certains en leur temps l’avaient juste surnommé « God », on parle bien du même. Le mec avec de l’or dans les doigts quoi. Un gars qui sait faire tout ce qu’il veut avec une guitare dans les mains. Éric Clapton quoi.

Un type, je vais pas vous mentir, que je vénère au plus haut point, et que j’avais eu l’immense plaisir de voir en spectacle (au même endroit d’ailleurs) au siècle, que dis-je, au millénaire dernier (si je ne dis pas de conneries ça devait être en 1998 ou 1999 je crois bien).

Un type que je ne pensais sincèrement plus revoir un jour, du fait de sa santé pas follichonne ces dernières années et du fait que tout Dieu qu’il est, il ne rajeunit malgré tout pas le bougre.

Après-midi du mardi posé en récup d’heures supp. Hébergement pour la nuit calé pour Tom et Nathan. Vignette d’autoroute suisse : check. Et mardi à 11h21, je reçois un message de ma fée.

 

Une seule conclusion s’impose à moi.

Je suis maudit.

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18 mai 2022 3 18 /05 /mai /2022 13:35

Je me suis rendu compte avec effarement pas plus tard qu’aujourd’hui que je n’ai jamais fait d’article ici sur un concert de Bernard Lavilliers… alors que c’est sans conteste l’artiste que j’ai le plus souvent applaudi sur scène !

Je ne compte plus le nombre de fois où je suis allé le voir en concert. Et pour cause : il est un de mes piliers musicaux, certainement le plus important avec Leonard Cohen.

 

D’ailleurs j’ai une telle passion pour sa musique, un tel amour pour le chanteur, et l’artiste représente tellement à mes yeux qu’il faudra un jour que j’y revienne plus en profondeur pour essayer de vous expliquer la place que le bonhomme tient dans ma vie.

 

Mais en attendant, laissez-moi combler ce manque cruel sur mon blog, en vous parlant du concert de Bernard Lavilliers du samedi 14 mai, dans la salle Érasme du Palais de la Musique et des Congrès de Strasbourg.

 

D’abord un mot rapide sur cette salle que j’apprécie particulièrement : elle est belle, confortable, à taille humaine, et surtout, surtout, elle est d’une qualité sonore impeccable. Moi qui suis très sensible de ce point de vue-là, j’ai rarement été déçu par la qualité du son dans cette salle, au point que bien souvent j’en arrive, ô miracle, à m’épargner les bouchons d’oreilles sans en souffrir auditivement. Ce qui de nos jours est malheureusement devenu l’exception lors de concerts.

Enfin sa géométrie particulière fait que si vous avez la chance d’être aux premiers rangs, du fait de l’absence totale de fosse, vous êtes quasiment sur la scène, plongé en plein milieu du spectacle.

Et grâce à l’incroyable réactivité de ma petite sœur lors de la mise en vente des billets, nous avons justement pu profiter de places au premier rang, quasiment plein axe… autant dire que nous ne pouvions pas rêver de meilleures conditions pour assister à ce concert : aux premières loges, un son parfait, et des artistes génialissimes !

La salle Érasme, un écrin à artistes

Voir Bernard Lavilliers sur scène c’est toujours pour moi comme des retrouvailles avec un vieil ami qu’on ne voit pas souvent et qui nous a beaucoup manqué.

Et ces retrouvailles-là étaient d’autant plus fortes que le Covid est passé par là, et avec lui une pénurie de concerts, un sevrage brutal de spectacles pendant quasiment deux années pleines.

C’est simple, en termes de concerts en ce qui me concerne, depuis mars 2020, il y a eu Mister Mat à l’automne 2021, Greg Zlap et Alain Souchon en décembre 2021, et enfin Asaf Avidan en avril 2022 (j’avoue avoir un peu honte de ne pas en avoir parlé ici, d’autant qu’il y avait matière !), ce qui ne fait vraiment pas beaucoup assez à mon goût !

Alors vous ne pouvez pas imaginer ce que revoir Lavilliers en live représentait pour moi.

 

C’est accompagné de quelques-uns de ses musiciens fétiches et fidèles de tournées en tournées que le Stéphanois est venu nous présenter son dernier album et chanter aussi quelques-uns de ses tubes historiques.

 

Je ne résiste pas à l’envie de les énumérer tant ils sont, tous à mes yeux, exceptionnels de talent et savent partager une ambiance incroyable :

- Vincent Faucher à la guitare

- Xavier Tribolet au piano et à l’accordéon

- Antoine Reininger à la basse (il remplace Daniel « El Diablo » Romeo)

- Michaël Lapie à la batterie

- Olivier Bodson à la trompette

- Marco Agoudeste au saxophone et au violoncelle

 

(Pour chacun d’entre eux je ne donne que leurs instruments « principaux » étant donné qu’ils sont quasiment tous multi-instrumentistes, et qu’ils accompagnent tous Bernard au chant dans les chœurs.)

Marco Agoudeste dans ses œuvres !

Ce fier équipage nous* a offert ce samedi soir un spectacle à la hauteur de leurs talents additionnés, j’ai presque envie de dire « comme d’hab » tellement ce fut la règle à chaque fois que je les ai vus ensemble sur scène…

 

J’en viendrais presque à banaliser leur prestation, alors que ne vous-y trompez pas, ils sont exceptionnels à chaque fois, voilà leur secret.

On s’habitue vite à l’excellence n’est-ce pas ?

 

Bernard quant à lui s’est présenté un poil diminué physiquement, ce à quoi le gaillard n’est pour le coup pas habitué, lui. Il semblait souffrir du dos, et nous a moins servi de ses pas de danse dont il a le secret, se retranchant plus que de coutume vers son tabouret haut placé au centre de l’orchestre.

Mais ses articulations douloureuses qui lui rendaient même difficiles ses changements de guitares, n’ont visiblement pas eu raison de sa voix, toujours parfaitement posée, toujours aussi douce, suave, généreuse, enivrante.

C’est simple : ce mec pourrait chanter le bottin que je lui trouverais quand même de la virtuosité.

Ça en dit certainement aussi long sur sa classe et son talent que sur mon amour pour lui…

Bernard Lavilliers, un artiste toujours généreux en scène

Comme à chaque concert de Lavilliers, il y a ce sentiment paradoxal en moi.

Je jubile à chaque chanson, trop heureux de l’entendre en live. Ce qui s’est tout spécialement produit ce soir-là quand je l’ai entendu entonner les Troisièmes Couteaux, La Grande Marée ou Fortaleza par exemple pour les plus anciennes, ou Le Coeur du Monde, Toi et Moi et Les Porteños sont Fatigués parmi les toutes récentes.

Et en même temps je suis toujours frustré de ne pas entendre certains morceaux que j’adule mais qui n’auront cette fois-ci pas été retenus au programme… que n’aurais-je pas adoré entendre Sertao, Le Clan Mongol, L’Espoir ou Noir & Blanc pour ne citer que celles-là… Mais que voulez-vous, il faut bien faire des choix, je le sais bien…

Les cuivres de Marco et d'Olivier se répondent, Bernard danse, c'est La Salsa !

En revanche dans tout concert de Bernard Lavilliers qui se respecte, il y a des incontournables, des monstres sacrés de son répertoire sur lesquels il me semble bien ne jamais l’avoir entendu faire l’impasse, et pourtant, comme je le disais en introduction, ça fait des années (10 ? 20 ? je dirais même pas loin de 25 ans en réalité) que je vais le voir en concert à la moindre occasion. Quasi impossible de ne pas lui donner la réplique sur le refrain d’Idées Noires où le public remplace la voix de Nicoletta. Bien entendu, si Olivier Bodson et Marco Agoudeste se mettent en face à face avec leurs cuivres, on sait que La Salsa n’est pas loin. Et quand Bernard prend place seul au centre de la scène avec sa guitare sèche, on se prépare tous à reprendre avec lui le refrain de On the Road Again (« à vous… encore… plus fort… »)…

Il y a comme ça des réminiscences qui se font écho de concerts en concerts, d’années en années…

 

Ce samedi soir à Strasbourg, Bernard et l’aréopage de musiciens talentueux qui l’accompagnent, nous ont donné le meilleur d’eux-mêmes, comme à chaque fois.

Car ces types-là, ils ne trichent pas.

 

Alors pour tout cela merci à toi Bernard. Merci à toi Marco. À toi Olivier, à toi Michaël, à toi Xavier, à toi Vincent et à toi Antoine.

C’était mieux que bien. À bientôt.

Merci Olivier, Marco, Vincent, Bernard, Antoine, Xavier et Michaël !

* je précise le « nous » : outre moi-même, ma fée, ma petite sœur** et mon Nono.

** petite sœur qui comme à l’accoutumée s’est débrouillée pour nous faire de belles photos qu’elle m’a gentiment autorisé à utiliser afin d’agrémenter cet article qui serait sans elles bien trop verbeux...

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14 mai 2020 4 14 /05 /mai /2020 07:05

Il y a quelques jours je listais une série d'effets secondaires, positifs comme négatifs, liés au confinement et à la crise sanitaire du Covid-19.

Dans ma liste je n'ai pas parlé d'une des conséquences qui m'aura bien brisé les roustons : l'annulation, ou dans le meilleur des cas la reprogrammation à une date ultérieure des spectacles et concerts depuis le mois de mars et potentiellement jusqu'aux mois estivaux.

 

Et il se trouve que j'en avais un certain nombre de prévus sur mes tablettes, le début d'année s'annonçait riche sur le plan culturel et artistique...

 

C'est donc ainsi que je me suis vu passer sous le pif les concerts de :

  • Alain Souchon : je l'ai déjà vu à plusieurs reprises et à chaque fois c'est un plaisir de voir le dandy français sur scène, entre poésie, dinguerie et musicalité il reste un incontournable de la scène française.

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  • Seasick Steve : je connais un peu sa musique mais ne l'ai encore jamais vu en concert, c'était censé être une découverte avec l'ami Nono...

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  • James Blunt : tant pis pour mon côté midinette, le britannique repassera dans environ un an...

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  • Louis Chedid : en voilà un qu'il me tardait de découvrir sur scène ! J'adore sa musique mais ne l'ai encore jamais applaudi en live... va falloir prendre mon mal en patience jusqu'en janvier 2021 du coup.

 

 

 

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  • Nathaniel Rateliff : l'un de mes plus gros coups de cœur de ces dernières années. Le barbu a décalé son passage en France au mois d'octobre. En espérant que d'ici là la seconde vague sera déjà passée, parce que Nathaniel on a prévu d'aller le voir tous les quatre ensemble avec les garçons, le rock c'est une affaire de famille ! ;-)

  • Bebel Gilberto : elle aussi je l'attendais avec impatience ! La reine de la Bossa Nova enfin de passage pas loin de chez moi pour un concert intimiste dans une petite salle, j'avais rameuté une belle bande de potes pour y aller en groupe ! Aux dernières nouvelles ça se fera peut-être en novembre...

  • Greg Zlap : un inconnu pour vous ? Pour moi aussi ! C'est un cadeau-découverte de ma petite sœur, mais ça devra attendre encore quelques mois.

  • The Dead South : Ceux-là aussi il me tardait de voir ce qu'ils donnent en live, leurs clips sur youtube sont chouettes, il me faudra patienter jusqu'en avril 2021.

  • Eric Clapton : God himself !! Certainement le report qui me fait le plus braire !! J'avais déjà un peu fait mon deuil sur la possibilité de le revoir un jour (je l'ai vu sur scène une seule fois, il y a une vingtaine d'années) entre son âge (75 balais cette année), sa santé fragile, la quasi-disparition de dates en France lors de ses dernières tournées et les prix un poil over-the-top des billets de ses concerts. Ma fée avait réussi je ne sais comment à dégoter deux places pour aller le voir à Zurich en juin et pour moi ça tenait déjà du miracle, j'étais tout fou ! Mais le virus est passé par là et c'est donc en juin 2021 que le concert a été reprogrammé... si tout va bien d'ici là. Ça m'a fait un peu l'effet d'une douche froide. Je n'ai plus qu'à patienter une année supplémentaire...

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23 janvier 2020 4 23 /01 /janvier /2020 08:13

Après le cinéma et la littérature, place à un peu de musique et de spectacles vivants. Je vous propose donc ma sélection 2019, en me pliant à ma règle de départ : seulement 5 propositions par domaine. Alors c’est parti, montez le son et envoyez les basses !

Musique

Bien, vous avez tous préparé vos platines ? On va commencer par du lourd, par un génie doublé d’une icône de la musique : Sir Paul McCartney ! Avec son album Egypt Station, sorti en septembre 2018 mais qui aura tourné en boucle sur mon lecteur tout au long de l’année passée, l’ancien Beatles a produit rien moins qu’une pépite. Chaque morceau, je dis bien chaque morceau (et l’album compte 14 titres + 2 petits interludes) possède l’ADN d’un pur tube pop. C’est beau, c’est doux, c’est rythmé, ça glisse tout seul dans l’oreille et ça ne quitte plus l’esprit tant les mélodies sont addictives. Difficile de ne nommer qu’un ou deux titres à sortir du lot, mais bon si vous insistez je me risquerais avec I Don’t Know, Fuh You et Come On To Me, mais je me répète : il n’y a rien à jeter dans cet album, c’est une tuerie. Et la preuve que le vieux rocker embourgeoisé est encore capable du meilleur. À écouter sans retenue !!

Paul McCartney et son album Egypt Station

Bon, si McCartney a tout d’un taulier dans son domaine, il y en a un autre qui pourrait lui disputer le titre, et pour cause : on ne le surnomme pas le Boss pour rien ! Bien entendu il s’agit de Bruce Springsteen qui a sorti en juin 2019 un album superbe, Western Stars, en solo sans son fidèle E Street Band, mais quand même bien entouré question musicos. Alors là encore, c’est bien simple, l’album entier fonctionne à merveille et tous les titres ont su trouver le chemin direct entre mes esgourdes et ma mémoire à long terme : les morceaux sont parfaitement conçus pour s’introduire en vous et ne plus vous lâcher. Et quand le disque se termine, on appuie quasi machinalement sur play pour le relancer. D’ailleurs on peut se faciliter la tâche en programmant la lecture en boucle, c’est plus simple. Ôde à l’Amérique des films, l’Amérique de légende, l’Amérique rêvée et fantasmée par tous ceux qui ont un jour aimé les histoires de cowboys ou de cascadeurs, de John Wayne à Colt Seavers, en passant par les immenses plaines désertiques, l’âge d’or du cinéma hollywoodien et la liberté comme seule limite… Springsteen parle d’un monde qui n’existe pas en réalité, mais qu’on a tous au tréfonds de notre cœur malgré tout. Et quand c’est fini, il y en a encore

Bruce Springsteen et son album Western Stars

Un monstre sacré en voici un troisième, et pas des moindres : Leonard Cohen. L’immense Leonard Cohen s’est éteint un triste soir de novembre 2016, peu de temps après avoir sorti ce que je pensais être son ultime album, You Want It Darker. Il avait cependant enregistré d’autres textes, laissant à son fils Adam Cohen le soin de mettre le tout en musique. Et c’est ce que le fiston a fait, avec sérieux et abnégation, en toute discrétion jusqu’à l’annonce de sa sortie, et ça a donné Thanks For The Dance, sorti en novembre 2019. Le titre de l’album est d’ailleurs aussi celui d’une chanson que je connaissais déjà, puisqu’elle était sortie sur l’album Blue Alert d’Anjani Thomas en 2006 (ancienne choriste et un temps compagne de Leonard). Cet album posthume est à la fois doux et sombre, simple sans pour autant être léger. Adam Cohen a fourni un gros travail dans l’ombre, et il nous permet d’apprécier une fois encore, une dernière fois certainement, le timbre et le phrasé incomparables de son père, qui sont à n’en pas douter le principal intérêt de ce disque. Entendre une dernière fois cette voix magique, et se laisser bercer par elle sur de douces mélodies. Thanks For This Last Dance, A & L Cohen.

Leonard et Adam Cohen et leur album Thanks for the Dance

Restons au Canada, et dans l’entourage plus ou moins proche de Leonard Cohen, avec Watching You Think de NEeMA, chanteuse folk de Montréal, un album qui date de 2010 déjà, mais qui aura procuré beaucoup de bien à mes oreilles durant toute l’année 2019 tant je l’ai écouté. NEeMA n’est pas la plus connue des chanteuses canadiennes dans nos contrées, et pour cause, contrairement à la majorité d’entre elles, elle n’est pas du genre gueularde… Elle fait plutôt dans la douceur, dans la guitare-voix, dans la mélodie joyeuse ou mélancolique mais sobre, dans la berceuse même à l’occasion… Son prénom veut dire « grâce » ou « bienfait » en arabe, et je crois que Leonard Cohen avait vu juste en la soutenant au début de sa jeune carrière, il lui a même offert le dessin qui sert de pochette à cet album. Une belle chanteuse aux belles chansons, que je vous incite à découvrir.

NEeMA et son album Watching You Think

Et puis je termine en revenant vers la chanson française. Enfin francophone. Et encore, pas complètement… puisque dans son dernier album Homeless Songs, Stephan Eicher chante autant en suisse-allemand qu’en français. Et d’ailleurs, contre toute attente, je me suis rendu compte que parmi l’ensemble des titres qui forment l’album, bien que je les apprécie toutes, j’ai un petit penchant plus marqué pour celles en allemand. Sorti en septembre 2019, son album m’a chopé par le cœur et ne m’a plus lâché depuis. Depuis il tourne en boucle, et si ce n’est pas sur mon lecteur c’est dans ma tête, car les chansons de cet album ont un pouvoir magique, celui de vous tourner dans l’esprit de manière entêtante sans pour autant vous énerver de le faire. C’est très beau, c’est touchant, c’est intime, c’est doux, c’est entraînant, ça émerveille, ça rend mélancolique, en un mot, cet album est juste parfait. Un moment de pur bonheur, voilà ce que le chanteur suisse nous a offert avec cet album. Quelques titres comme ça en passant : Si tu veux (que je chante), Gang Nid Eso, Niene Dehei, Toi et ce monde, et surtout, surtout, la fabuleuse Still. À écouter et à savourer sans fin.

Stephan Eicher et son album Homeless Songs

Voilà pour ce qui est des albums musicaux, j’ai rempli ma mission, et elle a été ardue étant donné le nombre de bons disques que j’ai eu le plaisir d’entendre et de découvrir en 2019.

Mais comme la musique s’insinue un peu partout dans ma vie, je me suis dit qu’il serait judicieux de faire une petite sélection des spectacles que j’ai pu voir cette année, histoire de pouvoir prolonger un peu le plaisir de vous parler de bonne zique…

Spectacles

À tout seigneur, tout honneur, je commencerai donc par Mark Knopfler qui a annoncé que sa tournée mondiale entamée en 2019 serait sa dernière. Je l’ai donc vu, très certainement pour la dernière fois, au Zénith de Strasbourg le 12 mai 2019. Concert d’adieu donc, où il a égrainé des morceaux parmi les plus emblématiques de sa carrière. Un concert avec un arrière-goût de nostalgie pour moi, sans cesse en train de passer de mes souvenirs de ses précédents concerts à l’idée que je l’applaudissais pour la dernière fois. Knopfler avait mis pour l’occasion les petits plats dans les grands, et a proposé un concert plein, entier et maîtrisé, à l’image de sa carrière. Histoire de nous offrir un dernier souvenir. Un très bon souvenir.

Mark Knopfler au Zénith de Strasbourg

Si je l’ai vu pour la dernière fois, ceux-là je les découvrais pour la première fois sur scène le 10 juillet 2019, et j’espère bien que ça ne sera pas la dernière : le Kenny Wayne Shepherd Band au Kaufleuten de Zürich. J’étais resté complètement scotché par leur album de 2017, Lay It On Down, et The Traveler sorti en 2019 était du même tonneau, quand je les ai vus annoncés pas trop loin de chez moi (Zürich est à moins d’une heure et demi de route) je n’ai pas hésité une seconde, et grand bien m’en a pris. Pour ceux qui aiment le blues-rock à forte dominante de guitare électrique, ce groupe c’est du pur bonheur en décibels. Avec leur show à l’américaine, c’est-à-dire parfaitement millimétré et ultra-pro, c’est un vrai plaisir de les voir évoluer sur scène. Il se dégage d’eux une vraie énergie communicative et les prouesses de Kenny à la guitare laissent sans voix. Un must.

Kenny Wayne Shepherd au Kaufleuten de Zürich

Un autre que je voyais pour la première fois sur scène (pour un concert complet j’entends, je l’avais déjà vu en guest-star lors du concert-anniversaire de Fred Blondin au Casino de Paris), bien que je connaisse et apprécie sa musique depuis mes années étudiantes, c’est CharlÉlie Couture, que j’ai pu donc voir le 16 mai à l’Eden de Sausheim. Un type à part, un artiste incomparable, une musique si personnelle et si envoûtante… C’était un concert un peu spécial, et je ne savais pas du tout à quoi m’attendre en m’y rendant, et à l’arrivée ce fut simplement génial. Un grand moment avec un grand monsieur de la musique française.

CharlÉlie Couture à l'Eden de Sausheim

De la scène française, ceux-là sont des piliers incontestables aussi à mon avis : les Innocents m’ont fait le plaisir de passer à deux pas de chez moi, au Noumatrouff de Mulhouse, le 7 décembre 2019, et bien évidemment je ne pouvais pas rater ça. Pour mille raisons, et avant tout parce que c’est de la balle, leur musique m’habite depuis que je les connais. Mélodistes de génie, paroliers complètement azimutés, le duo JP Nataf et Jean-Christophe Urbain accouche de petits chefs-d’œuvre en album et fait des étincelles sur scène. Ils allient talent et bonne humeur, et font rimer complicité et perfection comme personne d’autre ne sait le faire. Du coup, sur scène ils s’amusent et c’est le public qui en profite !

Les Innocents au Noumatrouff de Mulhouse

Et puis, je l’ai gardée sciemment pour la fin. Parce qu’il ne s’agit pas d’un concert, mais d’un spectacle vivant d’humour. Un One Woman Show pour être précis. Qui s’est tenu le 19 septembre 2019 à La Comète d’Hésingue. Et l’artiste en question, c’est l’inénarrable Constance. Elle, c’est simple, elle est gravement dérangée dans sa tête. Tarée à la masse comme dirait mon ami Patrick. Absolument no limit. Vous choquer ne lui fait pas peur, je pense même qu’au contraire, c’est de ne pas vous choquer qui l’empêcherait de dormir. Elle crée, et interprète une foule de personnages sur scène, qui ont un point commun évident : ils sont puissamment atteints. On pourrait dire « décalés », mais on serait tellement loin de la vérité. En fait, ses personnages vivent dans un monde bien à part, un monde étrange et qui fait autant peur que rire (du reste il paraît que la peur et le rire répondent à des stimuli souvent très proches), un monde unique et sans pareil : l’intérieur de son esprit ! Constance est méchamment folle, et follement drôle, donc méchamment drôle, CQFD. Si vous ne la connaissez pas, ou si vous ne l’avez encore jamais vue sur scène, il FAUT la découvrir au plus vite. Ça n’est pas optionnel. Vous me maudirez certainement en premier lieu, et puis vous finirez bien par accepter l’évidence : vous allez l’adorer, et vous me remercierez sans fin ensuite. Garanti.

Constance !!

Ça y est, pari réussi ! Je vous ai livré mes 5 plus gros coups de cœur musicaux, et mes 5 plus gros kiffs de l’année côté spectacles en live. Peut-être même aurais-je réussi à vous donner envie de découvrir l’un ou l’autre de celles ou ceux que vous ne connaîtriez pas déjà…

Et si vous aussi avez des conseils ou coups de cœur à partager, n’hésitez pas à m’en dire plus en commentaire !

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12 décembre 2019 4 12 /12 /décembre /2019 08:37

Samedi 7 décembre, sur la scène du Noumatrouff à Mulhouse, se sont produits les Innocents ! Tout discret qu’il soit, voilà bien un groupe français qui figure dans mon panthéon musical personnel, et depuis bien longtemps. Depuis 1992 précisément, date de sortie de leur deuxième album, Fous à lier.

Fous à lier, album phare des Innocents

Ah ce que cet album a pu tourner dans mon lecteur !! Je le connais par cœur jusque dans les moindres arrangements, les moindres paroles, les moindres respirations. Bientôt 28 ans que je l’écoute avec toujours autant de bonheur, 28 ans que jamais, malgré son omniprésence dans mon environnement musical, je ne m’en lasse.

Bien entendu, j’ai été là également, impatient, à la sortie de chacun des albums qui ont suivi (Post-partum en 1995, Les Innocents en 1999, Mandarine en 2015 et cette année), et j’ai également été de la partie pour les deux albums solo de JP Nataf (Plus de sucre en 2004 et Clair en 2009). Et c’est bien simple, jamais je n’ai été déçu.

Le duo JP Nataf et Jean-Christophe Urbain, l'âme des Innocents a deux têtes !

Les Innocents ce sont avant tout un duo d’artistes, auteurs, compositeurs et interprètes : JP Nataf et Jean-Christophe Urbain. Un doux-dingue et un dingue doux. Des mecs qui ont la musique joyeuse, maline, précise, mélodieuse et sophistiquée. Des mecs avec un univers qui n’appartient qu’à eux, et dans lequel ils nous invitent à plonger avec allégresse. On ne peut pas nier leurs influences pop anglo-saxonne bien qu’ils chantent en français, et c’est d’ailleurs une autre de leurs particularités : leurs textes sont très travaillés, la sonorité des mots est essentielle, le sens et le son ont une égale importance. Combien de fois ai-je été frappé et marqué par un de leurs vers, leurs paroles mélangeant poésie et musicalité avec autant de classe que de talent. Les Innocents, c'est deux plumes, celle de Jean-Chri et celle de JP, et elles connaissent des fulgurances textuelles qui me parlent...

JP Nataf, un homme extraordinaire

J’avais été très heureux de leur reformation pour la sortie de l’album Mandarine, et j’avais à cette occasion pu les applaudir pour la première fois à Colmar, pendant leur tournée acoustique en duo. Mais cette fois c’est en formation complète qu’ils tournent pour la promotion de leur dernier album en date, .

 

Et sur scène c’est du bonheur : joyeux, entraînants, souriants, proches de leur public, sûrs de leur musique, les Innocents sont comme chez eux. Ils maîtrisent, ils s’amusent, ils déconnent, et ils font passer une énergie et une positivité dingues !

Jean-Christophe Urbain, la classe de Danny Wilde

Impossible de ne pas avoir la banane après leur concert ! D’autant que les deux potes sur scène enchaînent avec autant de bonheur leurs vieux tubes que tout le monde connaît par cœur, que leurs nouveaux morceaux, qui possèdent tous ce petit truc en plus, la « recette Innocents » qui rend leurs chansons belles et accessibles. Qu’elles soient douces ou plus dynamiques, elles ont ce charme à part qui nous font nous sentir bien, tout simplement. Et ce talent-là, n’est pas donné à tout le monde. Bien sûr j’ai chanté en chœur avec toute la salle pour les tubes comme Un Monde Parfait, L’ Autre Finistère, Colore, Un Homme Extraordinaire ou Fous à Lier. Mais j’ai été tout aussi transporté quand ils ont chanté certains titres certes moins connus mais que je classe parmi mes tous préférés, comme Les Cailloux que j’adule, les Philharmonies Martiennes qui a marqué leur renaissance, Dentelle qui me file des frissons ou Danny Wilde qui est juste magnifique.

La scène, c'est chez eux !

D’ailleurs je me suis fait cette réflexion pendant le concert, alors que les chansons s’enchaînaient : en dehors de quelques couplets d’une ou deux nouvelles chansons, je crois bien connaître l’intégralité de leur répertoire par cœur. Pas si courant que ça, il n’y a guère que Leonard Cohen, Bernard Lavilliers ou Fred Blondin dont je puisse dire la même chose. Pour dire si leur musique fait partie de moi.

 

Alors voilà, samedi soir les Innocents étaient là et l’espace d’un temps, celui qu’a duré leur concert, rien d’autre n’a existé. Ils m’ont emmené avec eux dans leur univers, et qu’est-ce que c’était bien ! Vivement la prochaine fois...

L'affiche de la tournée 6½

PS : Comme à chaque fois, un énorme merci à ma petite sœur pour les photos du concert !!

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5 décembre 2019 4 05 /12 /décembre /2019 08:35

Jeudi 28 octobre, est sorti dans une poignée de salles de cinéma à travers la France, un film à séance unique : Western Stars de Bruce Springsteen et Thom Zimny 1.

 

Comme tout un aréopage de fans du working class hero, j’étais évidemment au rendez-vous, puisque ô miracle, le Kinépolis de Mulhouse avait programmé le film.

 

Western Stars est le pendant cinématographique du 19ème album (du même nom) du Boss, sorti en juin 2019. C’est aussi aux yeux de Springsteen la dernière partie de la trilogie autobiographique du chanteur, composée de ses mémoires parues en 2016 (Born to Run, dont je parlerai ici un jour promis, puisque je l’ai lu et déjà chroniqué pour une future publication sur le blog…) et de son show intimiste à Broadway où il était seul sur scène. Pour les fans on peut également considérer le film comme un agréable palliatif à l’absence de tournée suite à l’album Western Stars 2.

De la guitare, des violons, une grange.

Car Western Stars c’est avant tout un concert filmé, durant lequel le Boss chante l’intégralité de l’album éponyme, en respectant l’ordre exact des chansons telles qu’elles s’enchaînent sur le disque. Mais c’est plus qu’un concert filmé, c’est aussi une forme de documentaire sur le chanteur, sur les pensées profondes qui le hantent depuis toujours et de plus en plus avec l’âge. Au cours du film, chaque chanson est introduite par de petites scènes iconiques, où le chanteur apparaît et s’interroge en voix off sur le conflit existentiel qui l’a de tout temps animé : le conflit entre liberté individuelle et vie en communauté auprès de ceux qu’il aime. Il a à ce sujet plusieurs réflexions qui peuvent paraître peut-être un peu sombres, voire cryptiques pour qui n’a pas lu son autobiographie dans laquelle il développe beaucoup plus ses pensées et les conclusions qu’il a tirées de sa maintenant longue expérience. « Il est facile de se perdre. Ou de ne jamais se trouver. Je sais bien écrire sur le fait d’être perdu. » lance-t-il entre deux morceaux, au volant de son vieux quatre-quatre en plein milieu du désert californien. « Plus vous vieillissez, plus les bagages du passé s’alourdissent », c’est une idée qui est déjà très présente dans son livre et qu’il répète aussi au cours du film.

Se retourner sur son passé mais aller de l'avant...

La partie musicale, qui est aussi en durée la plus longue du film, est filmée dans un endroit assez incroyable : une vieille et immense grange, plus que centenaire, sur la propriété du chanteur. Elle donne un cachet d’authenticité à la musique qui mêle à la perfection le groupe restreint de musiciens habituels autour du Boss, la trentaine de musiciens d’un orchestre symphonique qui l’accompagne et le style de pure Americana qui compose les morceaux de l’album Western Stars. C’est ainsi que devant un public d’amis et d’invités, le chanteur du New Jersey égrène les treize chansons de l’album avant de terminer sur la plus classique Rhinestone Cowboy composée par Larry Weiss et popularisée par Glen Campbell dans les années 1970. L’endroit magnifie les chansons qui s’inscrivent entre la folk contemporaine et le classique instantané…

La musique au centre de tout.

L’effet de proximité et d’intimité est encore accru, lorsque se mêlent au documentaire et à la musique quelques images d’archives privées de Bruce enfant, de sa famille, de son voyage de noces, de sa vie de couple avec Patti Scialfa, son épouse depuis près de trente ans. Elle est d’ailleurs là, à ses côtés durant tout le concert, chantant tantôt avec les chœurs, tantôt en duo avec Springsteen. L’alchimie entre les deux est palpable, dans les mots comme dans les regards.

Patti et Bruce, duo à la ville et sur scène...

La partie documentaire faite de courts métrages où l’on voit errer dans un paysage de Far West le leader du E Street Band, est quant à elle vraiment paradoxale. Springsteen y apparaît comme à la fois le cliché absolu de l’Amérique rêvée comme dans les films, et pourtant il a l’air d’être totalement au naturel, noyé dans un paysage désertique de sable et de cactus, au volant d’un vieux pick-up, avec en fond des chevaux sauvages au galop et des plans qui pourraient être tout droit sortis de vieux classiques américains. Avec sa gueule de pistolero échappé d’un film de John Ford, mixe de la mâchoire d’un Clint Eastwood et de la voix d’italien éraillée d’un Marlon Brando dans le Parrain, le Boss apparaît en vieux jean usé, chapeau de cowboy vissé sur la tête. On est en plein Western, John Wayne pourrait débouler et commander un whisky au bar que ça continuerait à paraître normal à tout le monde. Charles Bronson pourrait jouer de l’harmonica en arrière plan que ça paraîtrait évident. On est pendant tout le film dans une ambiance de rêve, d’absolu américain, on nage en plein cliché et parfois on déborde en plein kitsch, et pourtant : rien n’est choquant, tout passe, on se prend juste la force des images en pleine poire et on n’a rien à redire.

Un cheval, des étendues infinies : un symbole de la liberté pour le Boss.

Si tout paraît comme dans un conte moderne à l’écran, c’est je crois tout simplement parce que Springsteen lui-même est à présent devenu un mythe américain. Il est donc normal de le trouver dans un tel décor de carte postale. À 70 ans passés, dont près de 50 ans à faire de sa musique une des voix officielle de l’Amérique, il est une légende. Et une légende ça n’est pas cliché, il n’y a que ceux qui tentent de l’imiter qui le sont.

I'm a poor lonesome cowboy...

Et c’est donc ainsi que Bruce Springsteen peut tout faire, tout dire, tout chanter dans ce film. Tout roule. Tout passe. Tout fonctionne. On lui pardonne tout. Que n’importe quel zozo vienne me prêcher la bonne parole du Seigneur que je m’en irais au plus vite en courant, mais que le Boss ponctue son discours d’un « God bless you all » que je ne dirais rien d’autre que « Amen ». Parce que c’est le Boss et qu’il ne pense pas à mal, il a le droit.

1 Thom Zimny a déjà signé un certain nombre de clips de Springsteen, ainsi que son spectacle autobiographique à Broadway en 2018.

2 Springsteen a confié être dans une période de créativité très fertile, il est déjà en plein travail d’enregistrement sur le prochain album qu’il sortira en compagnie du E Street Band, son groupe mythique, et qui cette fois-ci sera suivi d’une nouvelle tournée.

L'affiche du film

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2 août 2019 5 02 /08 /août /2019 22:46

Bon, on ne va pas se mentir : Sting c’est un monument vivant de la musique Pop-Rock. On n’est pas obligé d’aimer certes, mais on ne peut pas nier l’importance du bonhomme dans son domaine. Moi ça tombe bien, parce qu’en plus je suis fan de sa musique. Depuis la toute première fois que j’avais pu le voir sur scène (c’était en 2012 et j’en avais déjà parlé ici), j’ai eu plusieurs fois l’occasion de le revoir, et pas plus tard qu’il y a deux étés, déjà à la Foire aux Vins de Colmar. Mais qu’importe, quand Sting passe pas très loin de chez soi, ce serait dommage de ne pas aller l’applaudir.

 

Donc ce jeudi 1er août, sorti du boulot j’ai filé récupérer ma petite sœur, et direction l’arène en plein air de Colmar. J’avais eu un peu peur que le concert soit annulé, Sting n’avait en effet pas pu assurer plusieurs de ses concerts au cours du mois de juillet, il a eu un problème de gorge, une infection. D’ailleurs lors de la première chanson du concert, car une fois n’est pas coutume il a entamé la soirée par Roxanne, classique parmi les classiques qu’il réserve habituellement pour la fin ou au moins la seconde partie de ses concerts, quand les spectateurs sont déjà bien « chauds », dès la première chanson disais-je donc, je me suis dit que peut-être il ne s’était pas encore totalement remis vocalement. Car il nous l’a faite en quasi-acoustique, guitare à la main assis seul, en tête-à-tête avec le public, sur un ton très doux, calme, intime. En fait, dès la seconde chanson, Message in a Bottle, j’ai compris mon erreur d’appréciation*. Sting, s’il a été malade il y a peu, n’en a rien laissé paraître, bien au contraire : envolé le mal de gorge, il a donné de la voix et de quelle manière !!

Sting en jaune ...

Autre satisfaction, qui plus est quelque peu inattendue celle-ci : pour une fois à la Foire aux Vins, la qualité sonore ne laisse pas trop à désirer. La qualité du son est un des soucis récurrents de ce festival d’été, depuis bien longtemps. Mais pas lors de ce concert, force est de le reconnaître. C’est simple : je n’ai pas eu besoin de mettre mes bouchons d’oreilles ! C’est de plus en plus rare en concert, et ça ne m’était presque jamais arrivé à la Foire aux Vins. Entendons-nous bien, la qualité n’était pas démentielle non plus, mais c’était très acceptable, et c’est suffisamment rare pour le noter,

 

Au bout de quatre titres, il avait déjà joué quatre tubes planétaires. Parce que oui, cette tournée avait tout d’une tournée best-of : elle suit la sortie de son dernier album studio, intitulé My Songs, et qui reprend justement dans des versions réactualisées, toutes ses plus grandes chansons.

Et ce fut bien le cas, Sting a enchaîné les tubes, pour le plus grand bonheur des spectateurs qui ont répondu présent (la salle était sold-out, 10 000 fans avaient fait le déplacement) et ont eux aussi bien donné de la voix, reprenant en chœur les refrains avec le chanteur.

... et Sting en bleu !

Tout y est passé, du plus ancien avec les morceaux phares de Police (So Lonely ou encore Walking on the Moon par exemple), jusqu’au plus récent avec la chanson co-écrite avec le jamaïcain Shaggy du précédent album, en passant par les ultra-classiques du répertoire solo de Sting, tels que Russians, Fields of Gold, If I Ever Lose My Faith in You, Fragile ou Englisman in New-York entre autres…

Et puis mon titre préféré entre tous, qu’il place à chaque concert pour mon plus grand plaisir, Every Breath You Take qui date quand même de 1983 et est un des plus gros succès du groupe Police.

 

Sting a chanté 1h30 environ, ce qui peut paraître court (surtout si on compare à d’autres marathoniens de la scène tels que Bruce Springsteen), mais son concert a été juste énorme. Malgré ses bientôt 68 ans, Sting continue à mettre le feu sur scène, et prouve concert après concert, année après année, à quel point son talent est immense, et sa personnalité hors du commun. Car parmi toutes ses qualités, évidemment musicales mais aussi humaines, il a ce truc en plus et qui fait toute la différence : la classe.

 

Sting c’est la grande classe, tout simplement.

 

PS : encore et toujours un grand merci à ma petite sœur pour ses photos !

 

* pour avoir eu le bonheur de le voir déjà 5 ou 6 fois à présent, j’aurais dû savoir qu’à chaque tournée Sting aime à réarranger, réorchestrer, réinterpréter ses chansons, et c’est particulièrement vrai pour Roxanne que je ne l’ai jamais vu chanter deux fois de la même manière sur scène (depuis la version classique, jusqu’à celle très jazzy de son concert All This Time, en passant par des versions plus rock, par l’arrangement spécial orchestre symphonique ou même carrément la version aux couleurs reggae, Roxanne a connu bien des tonalités différentes sur ses accords).

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17 juillet 2019 3 17 /07 /juillet /2019 13:35

C’était mercredi 10 juillet que le Kenny Wayne Shepherd Band posait ses guitares au Kaufleuten, haut-lieu culturel de la ville de Zürich… et ça va de soi, quand j’ai appris leur venue il y a quelques mois je n’ai pas hésité une seconde à prendre des billets !

 

À ce moment-là je ne m’étais pas encore totalement remis de leur album Lay It On Down sorti en 2017 et que je me passais régulièrement en boucle depuis. D’ailleurs je l’avais tellement adoré que j’ai commencé à en distribuer à quelques proches en guise de cadeau. Mais comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, le nouvel album, The Traveler, était programmé pour le 31 mai, ce qui me laissait grosso-modo un petit mois pour me le fournir et l’écouter avant le concert. Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’après l’excellent Lay It On Down, Kenny Wayne Shepherd enfonce le clou avec ce nouveau LP tout aussi réussi en entraînant que le précédent. Pas besoin de l’écouter longtemps avant que les morceaux vous restent en tête et que vous vous mettiez à en siffloter l’une ou l’autre mélodie sans vous en rendre compte à tout moment de la journée… C’était de bonne augure pour le concert à venir… Et effectivement, en live quel pied !

Lay It On Down et The Traveler, les deux derniers albums de Kenny Wayne Shepherd Band

Alors pour ceux qui ne connaissent pas, le Kenny Wayne Shepherd Band a ceci de particulier que le groupe porte le nom du leader qui est le guitariste, et non le chanteur. Alors cela dit, Kenny Wayne Shepherd chante aussi quelques morceaux et est en seconde voix sur la plupart des autres titres, mais le lead singer est Noah Hunt, à qui il arrive aussi de gratter un peu la guitare. Bon pour les différencier en revanche ce n’est pas compliqué : le brun c’est Noah, le blond c’est Kenny !

Pour ce qui est du style alors là c’est très simple : on est en plein Blues / Rock. Avec une très grosse tendance à mettre la gratte électrique en avant. En fait en concert, il n’y a pas un seul morceau sans son solo de guitare ! Et faut dire que ce serait dommage de s’en priver tant Kenny Wayne Shepherd est un petit génie de la guitare. Si mélodiquement il s’apparente plus à un Eric Clapton, il n’hésite pas à reprendre du Hendrix tout en se l’appropriant et en l’adaptant à son style propre, ce qui n’est déjà pas une mince affaire. D’ailleurs il a même sa propre ligne de guitares chez Fender, c’est tout dire.

Kenny Wayne Shepherd et sa guitare, seuls au monde...

Selon les morceaux donc, on se retrouve parfois dans une ambiance très Blues (comme avec cette reprise de Neil Young sur le dernier album), presque rétro même, comme on peut parfois basculer dans le Rock pur et dur à grands renforts de farouches riffs de guitare. Pour illustrer la dualité, Kenny Wayne Shepherd cite volontiers parmi ses plus grosses influences aussi bien Stevie Ray Vaughan que Slash ! Bref, on a avec lui un parfait mix entre mélodie et puissance, entre précision et énergie.

 

C’est ce qu’il n’a cessé de démontrer durant tout le concert de Zürich, enchaînant les morceaux avec un sacré rythme, mettant le feu à la salle sans lui laisser le moindre répit entre les chansons. Noah et Kenny se sont partagé le temps de chant de manière presque égale, mais il faut bien dire que sur scène Kenny a ce petit plus de charisme et de présence, grâce à ses prouesses à la guitare entre autre. Noah a pour lui une voix plus puissante et un sacré enthousiasme qui font qu’il parvient malgré tout à exister, et de bien belle manière, face à son génial duettiste. D’ailleurs n’oublions pas que leur plus grand succès, Blue on Black, sorti en 1997 (déjà !!) est chanté par Noah qui lui insuffle une belle énergie.

Kenny Wayne Shepherd et Noah Hunt se complètent sur scène

J’ai vraiment adoré ce concert qui m’a permis de découvrir sur scène le groupe, et je ne saurais assez remercier nos amis suisses-allemands de proposer régulièrement et pas trop loin de chez moi des concerts de musiciens de ce type, et qui font venir sur le vieux continent des groupes de la scène Blues / Rock américaine dont on n’entend que trop peu parler en France à moins de faire le déplacement à Paris de temps en temps…

Si je devais cependant émettre un bémol, j’en aurais deux en fait ! Le premier c’est le volume sonore. J’ai rarement vu plus fort que ce concert, bouchons d’oreilles rigoureusement indispensables. Le second c’est le timing. La précision suisse + un show parfaitement rôdé à l’américaine : début du concert à 20h00 pile, fin du concert à 21h30 pétantes, rappels compris. Il était bien précisé que le concert durerait 1h30, mais je ne pensais pas que c’était à ce point précis !! Le concert était top et la prestation musicale géniale, rien à redire là-dessus, mais franchement on en aurait bien repris une tranche pour la route avant de partir. Bon, faut s’y résoudre, tout le monde n’a pas la résistance d’un Bruce Springsteen sur scène.

 

On est là, parmi les bras levés un peu cachés par Kenny !

Mais peu importe, une chose est sûre, c’est que maintenant que j’ai goûté au Kenny Wayne Shepherd Band en live, j’y retournerai sans hésiter à la moindre occasion !

 

Si vous aimez le Blues, le Rock, la guitare électrique et la bonne zique : essayez, vous m’en direz des nouvelles.

L'affiche du concert

PS : comme d’hab, merci à ma petite sœur pour les photos ;-) (sauf celle depuis la scène, piquée directement sur la page facebook de Kenny Wayne Shepherd...)

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