Vendredi soir, Alain Souchon, qui est en tournée en ce moment, était de passage sur Mulhouse, et j’en ai profité pour le voir pour la première fois en concert.
J’avoue que je ne savais pas trop à quoi m’attendre, j’avais toujours intuitivement classé Souchon parmi les artistes à écouter sur cd, pas vraiment comme un show-man qui prend toute son envergure sur scène. D’abord parce qu’il a une petite voix, un style de chansons assez posé, et puis surtout parce qu’il est un artiste discret à l’image de poète, de gentil, de dandy. Pas une bête de scène quoi.
Eh bien sur ce coup-là, j’ai été bluffé par le bonhomme.
Aussi petit et maigrichon soit-il, ce gars est monté sur piles Duracell ! Il gambade, il gesticule, il sautille sans arrêt. Dans le genre pantin désarticulé sur scène, jusqu’à présent c’est William Sheller qui tenait la palme pour moi, mais Souchon n’a rien à lui envier ! Et attention, résistant le bougre : plus de deux heures de spectacle sans discontinuer ni baisser de rythme.
Autre bonne surprise : sa voix. Toujours très claire, parfaitement audible et juste. Un vrai plaisir que de l’écouter chanter. Moi qui pensais que ce n’était pas son point fort, je me suis totalement trompé : il assure ! (et un bon point au son limpide et pas exagérément fort, vraiment de bonne qualité)
Mais ce qui m’a le plus étonné, c’est l’ambiance du concert. Je m’attendais à un truc un peu cosy, du genre classe mais sage et bien ordonné, sans trop d’exubérance. Là encore j’avais tout faux : il a réussi à se mettre en un rien de temps le public dans sa poche (public vraiment de tous âges d’ailleurs) et a mis une ambiance géniale, joyeuse et festive. Ça bougeait bien quoi ! (et pourtant ce n’est pas le genre à faire du rock endiablé !)
Et surtout sa grande force, c’est son répertoire énorme. J’avais écouté quelques fois son dernier album (La Vie Théodore) de peur d’être un peu paumé avec ses nouvelles chansons (pour ses anciens albums pas de problème, mais c’est vrai que le dernier je ne m’y étais pas encore plongé en dehors des singles qui passent à la radio). Mais en fait, nouvelles comme anciennes, les rythmes de ses chansons sont toujours entraînants, qu’on les connaissent par cœur ou juste un peu, elles sont toutes agréables à l’oreille. Et évidemment, on a eu droit aussi à une panoplie impressionnante de ses anciens succès : Ultra Moderne Solitude, Foule Sentimentale, Rive Gauche, L’Amour à la Machine, Sous les Jupes des Filles, Rame, Les Filles électriques …
Et parmi elles mes petites préférées : C’est déjà ça et La Ballade de Jim, du grand Souchon.
Bien sûr il en a tant qu’il en manquait certaines que j’aurais beaucoup aimé entendre comme S’asseoir par terre, Bidon, J’ai Dix Ans ou Jamais Content par exemple… mais ce qu’on a eu était déjà excellent en soi…
Alors voilà, ce que je peux en dire c’est que j’ai été très agréablement surpris. Je savais déjà que j’aimais ses disques, maintenant je sais aussi que ses concerts valent le coup.
Alain Souchon, un artiste à écouter, mais aussi à voir !