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Avant de lire les notes que je fais sur les films que je vois et les bd que je lis, sachez que dans mes commentaires il m'arrive parfois de dévoiler les histoires et les intrigues. Ceci dit pour les comics, je n'en parle que quelques mois après leur publication, ce qui laisse le temps de les lire avant de lire mes chroniques.
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15 mars 2006 3 15 /03 /mars /2006 19:29

Beaucoup de gens considèrent Watchmen comme l’ultime chef d’œuvre de Alan Moore. À mon humble avis, sans vouloir nier la force de son histoire de super-héros vieillissants, je crois qu’il n’a rien fait de mieux à ce jour que V for Vendetta. Ici point de super-héros. Le personnage principal, V, est bel et bien masqué, porte la cape et un costume identifiable, mais c’est dans le cadre du « rôle » qu’il joue, comme les comédiens de la Grèce antique ou du Nô oriental (le théâtre traditionnel japonais).

V n’a pas de nom, pas d’identité propre, car V échappe à toute classification, à tout ordre imposé. V n’est plus une personne, mais un concept, une idée.

Dans un monde post-apocalyptique (bien que l’histoire se déroule en 1997-98, à l’instar du New-York 97 de John Carpenter), l’Angleterre est aux mains d’une dictature qui s’appuie sur une organisation très rigide.
La Voix
, outil de propagande du régime en place, le Nez, l’équivalent de la police d’investigation, l’Oreille, qui épie les moindres paroles, faits et gestes des citoyens, et la Main , véritable force de frappe et de maintien de l’ordre, sont les différents « organes » du pouvoir. Le tout sous le commandement de la Tête , autrement dit de l’homme qui en concertation avec son super-ordinateur, prend toutes les décisions.

Dans ce contexte, V est comme un chien dans un jeu de quilles. V se rebelle, V se fait le défenseur et le porte-parole de la liberté bafouée.

Couverture de l'intégrale chez Delcourt
Alan Moore ne fait pas l’apologie de l’anarchie, comme on pourrait le croire au premier abord. Cette notion l’intéresse et il en profite pour nous livrer ses réflexions à ce sujet. Mais le fond du propos de Moore n’est pas là. Ce qu’il défend, ce dont V est l’étendard (et c’est peut-être également la raison pour laquelle il n’a pas de visage humain), c’est avant tout la liberté de penser.

Et pourtant V est également un terroriste au sens strict du terme. Il fait exploser des monuments, assassine ceux qui représentent le pouvoir et méritent de mourir selon lui. N’oublions pas le « Vendetta » du titre. Par moment, on se demande si c’est l’esprit de vengeance pure qui guide V, ou l’idéal dont il se fait l’icône …

Alan Moore, comme à son habitude, développe un monde complexe et n’a pas peur d’entrer dans les détails. Les personnages sont nombreux, mais tous très justes dans leurs traitements et leurs évolutions.

Certains butteront sur un dessin austère, un trait dur. Il est vrai que le style de David Lloyd n’est pas des plus engageants. Je soupçonne même Moore de choisir ses dessinateurs selon ce critère. Ça lui permet de s’assurer de faire passer le scénario avant le dessin, de capturer toute l’attention du lecteur et de la diriger sur l’histoire.

Le revers de la médaille, c’est que cela décourage nombre de lecteurs potentiels, plus attachés à la qualité graphique d’une BD. Et là encore, j’ai ma petite hypothèse. Moore l’a prouvé maintes fois dans ses travaux, il ne laisse rien au hasard. Et il me paraît évident également qu’il fournit à chaque fois un travail énorme, dense, très complet qui doit lui demander beaucoup d’investissement. Il n’est donc pas impossible qu’il exige en retour de ses lecteurs un effort de lecture et de concentration à la hauteur de ses œuvres … ce qui cadrerait aussi avec le côté mégalo du personnage …

Alan Moore est définitivement un phénomène hors-norme parmi les scénaristes de comics.

 

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9 mars 2006 4 09 /03 /mars /2006 17:51

L’Affaire du voile, c’est le nouvel album des aventures de Jack Palmer, le privé en imperméable et personnage fétiche de René Pétillon. Rappelez-vous il y a quelques temps du précédent album qui avait déjà fait parler de lui : L’Enquête Corse. L’album avait même si bien marché (et disons le clairement : il l’a bien mérité car il était vraiment génial de drôlerie) qu’une adaptation au cinéma avait été tournée dans la foulée avec Christian Clavier et Jean Reno. D’ailleurs le film était lui-même assez plaisant, car il avait su conserver l’humour et l’esprit de la BD (ce qui avouons-le dans ce genre d’entreprise n’est jamais gagné d’avance).

Cette fois Pétillon entraîne son anti-héros dans une enquête au cœur de la communauté islamique, et surtout en plein dans un sujet d’actualité délicat : la religion musulmane en France. Rompu à l’exercice de style depuis ses nombreuses années de collaboration avec le journal du Canard Enchaîné, Pétillon sait croquer les thèmes d’actualité avec humour et justesse. Il avait déjà fait mouche quand il avait abordé avec brio le nationalisme insulaire et le terrorisme indépendantiste corse dans la précédente enquête de Jack Palmer, et cette fois encore il confirme son talent.

Il pointe du doigt les travers, les incohérences, dérives et exagérations de tout ce qui alimente la polémique aujourd’hui en France. Personne n’échappe au regard malicieux de l’auteur, et les personnages qu’il met en scène représentent plutôt bien l’ensemble des gens impliqués dans le vaste débat de la place de la religion dans un pays laïc tel que le notre.
Depuis les salafistes intégristes bornés, aux politiciens qui pensent régler les problèmes d’un coup de baguette magique, en passant par l’imam modéré et progressiste mais un peu dépassé par les évènements, les jeunes musulmanes qui revendiquent leur volonté de porter le voile, les petits bourgeois à côté de la plaque et complètement déconnectés de la réalité, et les jeunes paumés en plein conflit de générations et à la recherche d’une identité communautaire…


Ce qui est vraiment remarquable avec Pétillon, c’est qu’il appuie là où ça fait mal, se moque des contradictions et absurdités engendrées par les comportements des uns et des autres, mais tout cela sans jamais être méchant, provocateur ou accusateur. Bref, c’est fin et enlevé, même s’il faut bien le dire, cet album prête moins à rire aux éclats que le précédent (à cause d’un thème trop « chaud », d’un sujet trop tabou, de peur de choquer les convictions les plus affirmées ? Peut-être un peu de tout ça, peut-être aussi parce que les enjeux ont une certaine « gravité » parfois tétanisante, je ne sais pas vraiment en fait).

Il n’en reste pas moins quelques situations et répliques bien senties. Par exemple la femme de l’imam modéré qui interdit formellement à son fils aîné de « ramener à la maison » une fiancée voilée, ou quand un certain Saïd Asal (« Miel » en arabe), qui fait clairement référence à Tariq Ramadan soit dit en passant, parle de « moratoire sur la question sensible de la lapidation des femmes » …

Bref, Pétillon a réussi son coup avec cette nouvelle enquête de l’inénarrable Jack Palmer, mais malheureusement il semblerait d’après les premiers échos glanés dans les médias qu’il n’ait pas réussi à faire autant rire les musulmans qu’il n’était parvenu à faire rire les corses avec les tribulations de son détective en Corse…
Preuve supplémentaire qu’on peut de moins en moins rire avec (et encore moins remettre en question) des sujets comme la religion de nos jours ?

 

 

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4 mars 2006 6 04 /03 /mars /2006 01:15

Il est en ce moment une tendance dans le monde des comics, qui consiste à faire venir au sein des équipes créatives des artistes issus d’autres secteurs.
Est-ce pour s’attirer de nouveaux lecteurs que les maisons d’édition ont mis en place cette politique ? Ou peut-être pour gagner en crédibilité et en sérieux aux yeux de ceux qui voient les comics comme du sous-art ? (Aux USA les comics ne sont pas considérés comme la BD en France, on ne parle pas de forme d’art à leur sujet, mais juste de produits commerciaux)

Actuellement donc, on dénombre pas mal de transfuges de la télévision, du cinéma et de la littérature aux commandes de séries, et non des moindres, outre-atlantique. On peut citer John Michael Straczynski (créateur entre autres de Babylon 5 à la télévision) qui est scénariste de Amazing Spider-Man depuis quelques années. Joss Whedon (les séries télé Buffy et les Vampires et Angel, bientôt l’adaptation cinématographique de Wonder Woman) a également remporté un vif succès au scénario de la série Astonishing X-Men. Marvel a annoncé l’arrivée de Damon Lindelof, l’un des auteurs de la série vedette Lost sur une mini-série Hulk Vs Wolverine dans l’univers Ultimate. Même Thomas Jane (acteur) s’est piqué au jeu et va scénariser une mini-série consacrée au personnage qu’il a incarné à l’écran : le Punisher. Sans parler des romanciers et écrivains qui scénarisent des comics : Reginald Hudlin sur Black Panther par exemple, Robert Weinberg sur Cable, le fabuleux Neil Gaiman (1602, Sandman, Death, etc…), Michael Moorcock sur Tom Strong, Orson Scott Card, Brad Meltzer, Greg Rucka, Peter David, …

Bref, en quête de notoriété ou de crédit, l’industrie du comic sait diversifier ses auteurs et jouer sur le renom de ceux-ci dans d’autres arts pour donner une nouvelle image aux comics.
Mais dans ce débauchage massif d’écrivains, Marvel vient de frapper un grand coup. En effet, la Maison des Idées a dévoilé récemment son association avec le roi de la littérature fantastique Stephen King en personne !
Le maître incontesté des ventes de romans horrifico-fantastiques devrait scénariser l’adaptation en comics de sa saga La Tour Sombre , western post-apocalyptique qui raconte les aventures de Roland de Gilead, descendant d’une légendaire lignée de Pistoleros. L’adaptation devrait se faire sous forme de mini-séries de 6 épisodes, correspondants aux différents tomes de la saga, en commençant par l’enfance du Pistolero, en préquelle aux romans.

Projet de couverture (cliquer pour agrandir) Crayonné du Pistolero (cliquer pour agrandir)
Le dessinateur retenu par Marvel pour ce projet n’est pas des moindres. Il s’agit de Jae Lee, un véritable virtuose du crayon, dont le style à l’encrage très particulier est somptueux. Il s’était fait connaître ave sa reprise de la série Namor il y a une quinzaine d’années après John Byrne, son style très sombre avait fait polémique.
Depuis, son trait s’est affiné, sa personnalité s’est affirmée et il a officié sur de nombreuses séries ou mini-séries (Hellshock, Inhumans, Fantastic Four – 1234, …). Associé au coloriste frenchie Richard Isanove ( Wolverine : Origin, 1602, …), les planches d’essai qu’ils ont produites ont convaincu Marvel et King qu’ils étaient les hommes de la situation. Je vous laisse juger par vous-mêmes sur les extraits que je mets en ligne.

Page d'intro par Lee / Isanove (cliquer pour agrandir) Page d'intro par Lee / Isanove (cliquer pour agrandir)
Jae Lee et Richard Isanove, très motivés, ont d’ores-et-déjà prévenu qu’il s’agit d’un projet de longue haleine, qui leur demandera au minimum 3 années de travail s’il reste tel que prévu. Les dernières rumeurs viennent pourtant tempérer cet entrain. En effet Stephen King a proposé qu’un de ses associés le supplée au scénario, expliquant qu’il a déjà un calendrier chargé. Mais cela a créé un tel buzz négatif sur les forums internet spécialisés, que le mécontentement des lecteurs aurait fait changer d’avis l’écrivain, qui serait donc revenu sur sa décision de déléguer le scénario. Aux toutes dernières nouvelles donc, Stephen King est toujours de la partie et les premiers numéros du comic devraient sortir courant 2006.
Je suis très curieux de voir le résultat.

 

 

 

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22 février 2006 3 22 /02 /février /2006 17:40

Le Journal de mon Père est un manga.
Moi qui ai appris à lire avec Tintin, qui a été élevé avec Astérix et Gaston Lagaffe, et qui suis tombé dans les comics avant même d’entrer dans l’adolescence, j’ai mis très longtemps avant de lire un manga. Et c’est en écoutant les conseils avisés de connaisseurs en la matière, que j’ai décidé d’attaquer ce pan manquant à ma culture BD. Après le franco-belge et l’américain, je ne pouvais décemment pas rester à l’écart indéfiniment de l’art séquentiel japonais.
J’avais beaucoup d’a priori sur la question, mais l’auteur par lequel j’ai commencé ma découverte de ce continent de papier inexploré, en a balayé un bon nombre.
L’auteur en question, c’est Jirô Taniguchi, internationalement reconnu et primé pour ses mangas de qualité. Et Le Journal de mon Père est peut-être l’un de ses tous meilleurs.

Couverture de l'édition intégrale chez Casterman
Tout d’abord, mes réticences face aux mangas étaient dues au dessin. Bizarrement d’ailleurs, car je fais partie de cette génération qui a adulé Goldorak à la télé, et qui était passionnée par les aventures de Cobra ou des Chevaliers du Zodiaque, qui firent l’âge d’or du fameux Club Dorothée ! Mais je n’étais jamais parvenu à opérer le passage du petit écran au papier. À mes yeux, tous les mangas se ressemblaient, et j’ai toujours été bloqué par les collégiennes aux yeux immenses et par les grimaces grotesques des faire-valoir comiques. Évidemment, maintenant que j’ai pris la peine de feuilleter, comparer et découvrir plusieurs mangas différents, j’ai compris que le genre ne se limite pas à cette définition un peu primaire. J’ai pu me rendre compte de l’étendue d’auteurs différents, et surtout de la qualité de certains d’entre eux.

Deuxième a priori justement : les scénarios. Avant j’associais bêtement mangas et histoires aux scénarios sans fin, peu inventifs, très répétitifs, ultra-basiques, tirés en longueur et tournant toujours autour de deux axes principaux : l’humour et la baston (je passe volontairement sous silence le cas particulier des mangas érotiques).
En gros je m’imaginais qu’il ne s’agissait que de variation à l’infini d’histoires et de personnages à la Dragon Ball. Là encore, j’avais tout faux. Ou du moins sur le principe, car il faut avouer que ce genre est très présent dans la production nippone, mais le manga c’est aussi plein d’autres choses.

Le tout premier manga auquel j’ai vraiment accroché, c’était Quartier Lointain, lui aussi de Jirô Taniguchi. Et il y a quelques temps donc, j’ai pu lire Le Journal de mon Père, et là encore, j’ai été scotché.
L’histoire est celle de Yoichi, et des relations compliquées qu’il a eues avec son père tout au long de son existence. Du traumatisme qu’il a subi au divorce de ses parents, la disparition inexpliquée de sa mère alors qu’il était encore un enfant, et la communication quasi-inexistante entre un fils et un père dont la discrétion confine presque à l’austérité.
Le livre commence avec la mort du père de Yoichi, et nous invite à suivre le jeune homme au fil de ses pensées, qui en cette occasion va se remémorer toute sa vie. C’est avant les funérailles, en écoutant les amis et la famille raconter leurs souvenirs du père de Yoichi, que celui-ci va découvrir sous un jour nouveau l’homme qu’il croyait connaître et qui était devenu presque un étranger pour lui.
Cette histoire est l’histoire d’une profonde remise en question, par moment douloureuse mais finalement salvatrice pour Yoichi. Taniguchi nous plonge dans la culture japonaise si particulière, avec ses coutumes et son art de vivre, où le respect et l’honneur sont des valeurs traditionnelles et prépondérantes. Et pourtant le contexte, lui, reste universel. Au-delà du conflit des générations, la communication au sein d’une famille n’est pas toujours évidente. Quand les personnalités entrent en conflit, que le désir d’indépendance des uns est confronté à l’amour trop protecteur des autres, quand les silences et les non-dits l’emportent sur les mots et le partage des émotions.

Souvenirs d'enfance... (Cliquer pour agrandir)

En définitive, Le Journal de mon Père m’a vraiment subjugué malgré son rythme lent (il faut bien ça pour revenir sur une vie entière). L’histoire est belle bien que triste, et l’auteur dessine aussi bien qu’il raconte (ou peut-être est-ce l’inverse).
Je crois que les mangas n’ont pas fini de m’étonner, et c’est tant mieux.

 

 

 

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10 février 2006 5 10 /02 /février /2006 18:49

Après avoir vécu les nouvelles origines des Fantastiques version Ultimate dans les six premiers épisodes, voici le story-arc Doom, dans lequel nous apprenons ce qu'il est advenu de Victor Van Damme, seul des cinq participants à l'expérience de téléportation de Red, et dont on avait plus eu de nouvelle depuis lors.

Outre quelques flashbacks contant la jeunesse de Victor sous le joug d'un père tyrannique, froid et violent, on le retrouve lui aussi muté par son passage en Zone N. Alors que dans l'univers classique, Von Doom porte une armure de métal intégrale suite à l'accident qui l'a défiguré et dont il rend responsable Richards, ici Van Damme (rappelez-vous, son identité civile a été un peu remaniée dans cette version) a subi une transformation et possède des pouvoirs surhumains. Sa peau a été remplacée par du métal, il ne s'agit plus d'une armure. Son métabolisme s'est transformé en poison qu'il peut expulser par la bouche en un nuage toxique. Mais une chose n'a pas changé : dans l'univers ultimate aussi, il tient Red Richards pour responsable de son état, et à ce titre lui en veut mortellement.
Début d'un nouveau story-arc.
Ces six nouveaux épisodes nous amènent au premier confrontement entre Doom et les FF. L'équipe créatrice a changé, c'est Warren Ellis qui est au scénario, et Stuart Immonen qui assure les crayonnés. Si j'ai toujours apprécié Immonen dans ses différents travaux (Shock Rockets, Sebastian X, Superman : Identité secrète,...), je dois dire que je le trouve très irrégulier sur ces six épisodes-ci. Plutôt bon et fluide dans les quatre premiers épisodes, son trait se simplifie dans le plus mauvais sens du terme dans les deux derniers, on a presque l'impression de voir des esquisses et non ses dessins habituels, tant son style devient brouillon et minimaliste. Comme s'il avait été pris par le temps et avait fini en toute hâte, bâclant son travail. Très dommage.

Côté scénario par contre, Warren Ellis (The Authority, Planetary, StormWatch, Transmetropolitan,...) est fidèle à lui-même : c'est du bon et c'est varié.
À l'intrigue principale, il rattache habilement quelques subplots, flashbacks et digressions bienvenus. On apprend par exemple certaines choses qui en 40 ans n'ont jamais été abordées dans l'univers classique. Ellis s'attarde ainsi à donner des explications détaillées et scientifiquement documentées sur certains points telles que la téléportation ratée responsable de leur état, et répond à des questions cruciales comme « Que devient la nourriture que vient d'ingérer Red Richards quand il s'étire ? » ou encore «  La Chose va-t-elle aux toilettes ? ».
Le tout avec un humour qui fait mouche.
Question embarassante... (Cliquer pour agrandir)
Bref, on en apprend beaucoup sur les personnages auxquels on s’attache vraiment, l’originalité reste de mise et l’action est malgré tout au rendez-vous. Ellis s’impose sans difficulté alors que Immonen coince un peu sur la fin, mais dans l’ensemble ce story-arc est très intéressant, et reste une lecture que je recommande.
Réponse embarassée... (Cliquer pour agrandir)
(En VO ça se lit dans les épisodes #7-12 de UFF chez Marvel et en VF dans les #4-6 du magazine UFF chez Panini/Marvel France.)

 



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31 janvier 2006 2 31 /01 /janvier /2006 17:50

Voici venir le nouveau personnage de BD de Diego Aranega. Après Focu, un autre héros dont le patronyme cache mal la personnalité, c’est Victor Lalouz qui prend le relais pour faire marrer dans les chaumières.
Mais si Victor fait rire, ce n’est pas un farceur, pas un blagueur, ni un comique troupier. Quand on rit c’est toujours à ses dépends, et même quand il essaie d’être drôle, ce n’est jamais de sa blague qu’on rit…

Victor, radio-star...
Comme il le dit si bien dans les premières planches, c’est Victor Lalouz avec un L, pas Victor Labouz avec un B. La différence est de taille et il y tient. En tout cas le titre de ce tome annonce fièrement la couleur : ce n’est pas parce que Victor est un loser qu’il n’a pas d’ambition. D’ailleurs autant son nom est explicite, autant Victor semble le seul à ne pas se rendre compte de ce qu’il est.
Au point que par une étrange ironie du sort, le loser va devenir populaire justement parce qu’il est tellement naze, que tout le monde pense qu’il le fait exprès et qu’il est le roi de l’humour au douzième degré.
Dans En Route pour la Gloire, on va découvrir comment Victor va devenir en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, animateur de radio pour djeun’s. Ça m’a d’ailleurs ramené une douzaine d’années en arrière, quand la mode était aux émissions trash et un peu débiles, branchées cul et humour à deux balles. Rappelez-vous les moments de gloire de Fun Radio ou Skyrock : Doc et Difool (ça n’est pas sale), Tabatha Cash et ses conseils sexy, Maurice (Allokivala ?), SuperNana ou encore les débuts de Cauet
Et bien mélangez bien tout ça et imaginez un gars qui à l’antenne en fait un remix au premier degré. Ce gars, c’est Victor Lalouz.

Mais en dehors du boulot, Victor c’est aussi un type qui se fait des plans cul tout seul, qui vit en permanence dans un monde décalé dont il est le héros, qui voudrait bien emballer les filles même si c’est sa mère qui choisit ses slips, et qui appelle son psy papa.
Vous l’aurez compris : si je vous dis que Victor Lalouz est formidable, ce n’est pas lui qui me contredira ! Alors n’hésitez pas à vous payer une bonne tranche de rigolade (et ne vous moquez pas trop de lui : c’est quand même un gars cool Victor) en plongeant tête la première dans le nouveau délire de Diego Aranega.

Victor Lalouz, c’est drôle. Victor Lalouz, c’est fin (enfin presque). Victor Lalouz c’est bon. Mangez-en.

(et pour ceux qui en redemandent, je vous conseille de visiter son blog)

 

 

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27 janvier 2006 5 27 /01 /janvier /2006 16:53

Connaissez-vous tous Hulk ?

C’est le colosse de jade, très costaud et un peu idiot de chez Marvel. Créé en 1962 par le duo magique Stan Lee / Jack Kirby, on pourrait situer le personnage à mi-chemin entre le monstre de Frankenstein et Docteur Jekyll & Mr Hyde, le tout à la sauce radioactive (le nucléaire étant la grande peur de l’époque, comme peut l’être la manipulation génétique aujourd’hui).
Pour résumer en quelques mots le concept, il s’agit d’un scientifique qui a été accidentellement exposé à des rayons Gamma, et qui depuis lors se mue en monstre vert à la musculature surdéveloppée sous l’effet de la colère (à l’origine c’était la nuit qui enclenchait automatiquement la transformation -d’ailleurs au tout début il était gris et non pas vert- mais le déclencheur est vite devenu la colère).

Bruce Banner et son alter-ego vert...
Outre la version comics, il y eut à la fin des années 70 une série télévisée diffusée sur CBS de 1978 à 1982, soit 5 saisons de 81 épisodes au total, auxquels viennent s’ajouter 2 épisodes pilotes et 3 téléfilms (plus récents ceux-là : 1988, 1989 et 1990). Bill Bixby y incarnait le docteur David Banner qui en se transformant prenait les traits du musculeux Lou Ferrigno.

Enfin, c’est en 2003 que le personnage est porté sur grand écran avec le film Hulk, réalisé par Ang Lee, avec Eric Bana dans le rôle de Bruce Banner et un Hulk hyper-impressionnant entièrement en images de synthèse.

David Banner ? Bruce Banner ? Pourquoi donc cette différence de prénoms entre les versions ? Comment s’appelle-t-il réellement à la fin du compte ?

 

Comme j’ai déjà souvent entendu cette interrogation, je vais vous expliquer le pourquoi du comment…

Le personnage d’origine se nomme Robert Bruce Banner. C’est l’identité civile de Hulk dans les comics. À l’époque où Stan Lee a créé tous les personnages phares de Marvel, la mode était (à quelques exceptions près) de donner des initiales doubles aux héros : Peter Parker (Spider-Man), Matt Murdock (Daredevil), Reed Richards (Mr Fantastic), Stephen Strange (Dr Strange), etc… C’est donc le nom de Bruce Banner qui a été communément adopté pour ce personnage dans les comics.

Mais quand le héros a été adapté à la télévision, les producteurs l’ont rebaptisé David Banner. Raison invoquée à l’époque : Bruce était trop connoté « Gay » pour eux, déjà qu’un culturiste à la coupe au bol bandait ses muscles torse-nu à l’écran, les producteurs s’étaient mis en tête que David serait un prénom moins tendancieux ( !). Malgré les protestations de Stan Lee, rien n’y fit, tout juste acceptèrent-ils de le renommer officiellement David Bruce Banner (beau lot de consolation !). Voilà pourquoi tous les aficionados de la série TV (qui ne lisaient pas forcément le comic) connaissent le héros sous ce nom de David Banner.

David Banner devient l'incroyable Hulk...
Lors de l’adaptation au cinéma, le personnage retrouva son prénom d’origine, mais comme pour entretenir la confusion, c’est le père de Bruce Banner (interprété par Nick Nolte) qu’on nomma David Banner. Ce qui est d’autant moins compréhensible que dans le comic, le père de Bruce se prénomme Brian ! Allez comprendre la logique…

Bref, voilà pourquoi les fans de la série culte de CBS croient dur comme fer que leur héros se prénomme David, alors que pour les autres, son prénom est Bruce. Mais pour tout le monde il reste …
l’Incroyable Hulk !!

 

 

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23 janvier 2006 1 23 /01 /janvier /2006 17:38

Wolverine est un des personnages phares de l’univers Marvel. Il est sans conteste le X-Man préféré des lecteurs, et sa popularité est telle qu’il est omniprésent dans de nombreuses séries.
Principal protagoniste d’une pléthore de mini-séries qui lui sont consacrées, présent dans toutes les séries dédiées aux X-Men, depuis peu membre des Vengeurs … il collectionne les apparitions en guest-star et apparaît sur un nombre impressionnant de couvertures de comics. Bref, bien que moins connu du grand public qu’un Spider-Man, il est incontournable.

C’est donc très paradoxal de se dire qu’en même temps, sa série régulière n’a jamais vraiment déchaîné les passions. Pour ma part je l’ai d’ailleurs toujours trouvée plus anecdotique que les autres séries où il a été mis en scène. Même les grands évènements de sa « carrière » de super-héros ont eu lieu ailleurs que dans sa série, c’est tout de même un comble !
Quand Barry Windsor-Smith nous conte sa mésaventure avec l’organisation Arme X, c’est dans la mini-série du même nom. Quand Magnéto arrache son adamantium au squelette de Logan, c’est dans X-Men #25. Quand nous sont dévoilées les origines du nabot griffu, c’est encore dans une mini-série évènementielle (Origin par Joe Quesada, Paul Jenkins et Andy Kubert).

Inconsciemment, j’ai moi-même en tant que lecteur, toujours considéré la série Wolverine comme une « série B » face à ses aînées telles que Uncanny X-Men, Avengers ou Amazing Spider-Man. Une série souvent plaisante et distrayante, mais où il ne se passait rien de crucial.
Et j’ai l’impression en lisant les commentaires dans les forums, ou en discutant avec d’autres lecteurs de comics, que c’est un peu le sentiment de tout le monde.

Marvel a dû certainement faire le même constat, car il a été décidé de « booster » la série Wolverine en y créant l’événement. Tout d’abord, l’équipe créative a été remaniée, avec l’arrivée du décapant Mark Millar (tout auréolé du succès de ses Ultimates et Authority) au scénario, et de John Romita Jr en personne, transfuge de sa mythique série Amazing Spider-Man, au dessin. Excusez du peu.


De cette collaboration inédite est né le story-arc en six parties Enemy of the State, qui joue la rupture de ton avec ce qui avait été fait depuis des années sur la série. Millar dans son style percutant a décidé de revenir aux bases du personnage de Wolverine.
Qu’est-ce qui a fait que Wolverine sorte ainsi du lot des nouveaux X-Men lancés en 1975 ? Sa bestialité.
Logan est certes un héros, mais avant tout parce que l’humain prend le pas sur l’animal qui est en lui. Plus on remonte dans son historique, plus on se rend compte qu’il était sauvage, incontrôlable. C’est donc sur cet aspect que Millar base son histoire. Que se passerait-il si Wolverine se lâchait, s’il laissait parler la bête sauvage en lui ? D’autant que selon sa propre expression, il est sans conteste « le meilleur dans sa partie » …

On assiste donc au début de l’arc à un piège dans lequel Wolverine va tomber. L’Hydra, et la Main (deux des plus puissantes organisations criminelles de l’univers Marvel) s’associent pour transformer Wolverine en tueur à leur solde. Ils chargent le fantômatique et redoutable Gorgone, maître-ninja, de capturer le griffu et de le leur livrer moribond afin de lui faire subir un lavage de cerveau diabolique. Au-delà même de cela, il est littéralement reprogrammé pour devenir un tueur indomptable. La stratégie des criminels est simple : faire assassiner des super-héros par Wolverine afin de les récupérer pour les transformer à leur tour en tueurs implacables comme la Main l’avait fait à l’époque avec Elektra (tuée par Bullseye dans Daredevil vol.1 #181). En effet, la Main a la capacité de réanimer les corps de personnes mortes depuis peu de temps, pour en faire des quasi-zombies totalement soumis à ses ordres.
En ciblant des sur-hommes, ils tentent de gonfler leurs rangs de tueurs dotés de super-pouvoirs. Ce sera l’occasion de voir Wolverine en solo contre quelques stars du Marvel universe : Elektra, les 4 Fantastiques, Daredevil, ses coéquipiers X-Men… et c’est Captain America qui finira par le neutraliser, juste après qu’il ait tué l’un des X-Men lancé à sa poursuite. C’est sur la capture de Logan par le SHIELD (agence gouvernementale d’espionnage et d’affaires sur-humaines)d’un côté et la récupération d’Elektra par la Main (pour la seconde fois donc) que se finit Enemy of the State.


Comme souvent avec Millar, on ne s’ennuie pas à voir Wolverine semer le chaos alors que les autres héros se démènent pour l’arrêter. Les duels entre Wolverine et les nombreux héros qui interviennent au long des six épisodes sont très intéressants, pleins de punch et bien trouvés. Et il fait quelques victimes de second plan au passage, histoire de donner du poids et de l’authenticité à l’histoire.

Point de vue dessins, John Romita Jr rend une copie parfaite, il met dans ses planches de la puissance, de la fluidité et du spectaculaire, le tout mêlé à sa science bien rôdée de la narration. Il est et reste définitivement l’une des valeurs les plus sûres de l’écurie Marvel.

(Cliquez ici pour agrandir)


En résumé, si l’histoire et son déroulement sont assez basiques, les deux auteurs prennent visiblement du plaisir sur cette aventure de Logan, et ça se ressent à la lecture. C’est même plutôt communicatif. Bref, ce story-arc assure le spectacle tout en préparant le terrain à sa suite directe qui occupera les six épisodes suivants du duo Millar/Romita : Agent of the SHIELD.

 

 

 

 

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12 janvier 2006 4 12 /01 /janvier /2006 13:18

Sins Past est à mes yeux l’une des plus importantes histoires de Spider-Man de ces dernières années. Il faut dire que le tisseur a connu dernièrement des hauts et des bas. Après avoir crevé le plafond des chiffres de ventes au début des années 90 quand il a été confié au jeune prodige Todd MacFarlane (futur papa de Spawn !), il y a eu une longue traversée du désert pour le héros arachnéen qui a vu sa popularité décliner jusqu’à tomber au plus bas avec la fameuse Saga des clones, une histoire alambiquée, incohérente, incompréhensible, et interminable qui fera fuir, dégoûtés, bon nombre de fans du monte-en-l’air.

Devant l’ampleur du désastre, Marvel réagit tard mais fort. Spider-Man est ramené à ses « bases » (c’est-à-dire qu’on tire un grand trait sur presque tout ce qui a été fait avant et on revient à la formule qui a fait son succès), non sans casse au passage, et parallèlement est lancé Ultimate Spider-Man, la version « années 2000 » du Spider-Man des origines.
Si Ultimate Spider-Man ne tarde pas à cartonner (avec Brian-Michael Bendis et Mark Bagley aux commandes), la version classique du héros ne redécolle pas. Marvel débauche alors la star montante, Joe-Michael Straczynski (Rising Stars et Midnight Nation chez Top Cow, Babylon 5 pour la télévision) pour s’occuper de Peter Parker, associé au talentueux et indéboulonnable John Romita Jr. Dès lors, Amazing Spider-Man reprend de la hauteur. Les histoires sont de qualité, les scénarios intéressants, bref on vibre à nouveau pour le tisseur.

Et voilà qu’en août 2004, alors que John Romita Jr quitte l’aventure Spider-Man après près de 24 années de bons et loyaux services (pour se consacrer à d’autres séries de la Maison des Idées comme Wolverine ou Black Panther), JMS sort l’histoire qui marquera son passage dans la destinée de Peter Parker, dans les #509 à 514 de Amazing Spider-Man. C’est Mike Deodato Jr qui prend le relais aux crayons, et de bien belle manière, puisqu’il revient avec un style très réaliste et bien moins brouillon qu’auparavant (à comparer à ses prestations passées sur Thor, Hulk ou  Elektra).

Page crayonnée (cliquez pour agrandir) Page finalisée (cliquez pour agrandir)


Dans l’histoire en 6 parties Sins Past, JMS va introduire une révélation qui fera date chez les spider-fans. Une révélation sur le passé de Gwen Stacy, premier amour de Spidey. Pour ceux qui ne savent pas qui elle est et ne connaissent que la Mary-Jane Watson qu’on voit dans les 2 films de Sam Raimi, je fais un rapide topo sur elle.
Sachez que dans le comics, avant la rousse MJ, il y a eu la blonde Gwen …
Peter et Gwen se sont rencontrés au lycée et ont fait l’université ensemble. Gwen a été son premier grand amour, et tout semblait à croire qu’ils étaient destinés à finir leur vie ensemble. Mais c’est Norman Osborn, alias le Bouffon Vert, qui transformera l’histoire d’amour en tragédie. Lorsqu’il découvre l’identité de Spider-Man, il enlève Gwen et l’emporte en haut du pont de Brooklyn (scène reprise dans le premier film, avec MJ à la place de Gwen). S’en suit une bataille entre Spider-Man et le Bouffon au cours de laquelle celui-ci précipite Gwen dans le vide. Spider-Man tente de la rattraper avec sa toile, mais le choc brise la nuque de la jeune fille, qui meurt dans Amazing Spider-Man #121. Ce n’est que bien plus tard que Peter connaîtra à nouveau l’amour avec MJ, leur amie commune. Voilà pour vous situer Gwen Stacy.

La mort de Gwen (cliquez pour agrandir) La mort de Gwen (cliquez pour agrandir)

Sins Past débute donc avec une lettre que reçoit Peter chez lui, une lettre datée de quelques jours, écrite et signée de la main de … Gwen Stacy elle-même. Dans cette lettre inachevée, elle parle à Peter d’une révélation horrible qu’elle ne peut se résoudre à lui faire. Peter reçoit des menaces envers Tante May et MJ, et à plusieurs reprises doit en découdre avec deux mystérieux adversaires masqués, à la force et à l’agilité étonnantes. C’est en enquêtant sur la lettre de Gwen que Peter découvre, éberlué, qu’elle avait eu des jumeaux, Gabriel et Sarah, nés prématurés durant les quelques mois qu’elle avait passés en étude en France. Enfants dont Peter n’est pas le père, faute d’avoir eu de relations intimes avec Gwen.

Peter face au passé (cliquez pour agrandir)

Et le plus fort réside … dans l’identité du père des jumeaux, qui n’est autre que Norman Osborn en personne, l’ennemi le plus intime de Spider-Man !!! C’est Mary-Jane, au courant de toute l’affaire en tant que confidente privilégiée de Gwen, qui révèle tout à Peter, médusé d’apprendre de la bouche même de sa femme cet épouvantable secret.
Jugez plutôt : Peter apprend en bloc que sa douce et tendre Gwen Stacy avait eu une brève liaison avec Norman Osborn, son pire ennemi, alors que leur propre relation avait toujours été chaste. Et qu’elle a eu de lui des jumeaux, qui ont non-seulement hérité des pouvoirs extraordinaires de leur père, mais aussi subit de ce fait une dégénérescence génétique qui les fait vieillir 3 fois plus vite que la normale (évidemment, les mystérieux adversaires en noir que Spidey a combattu au début de l’histoire sont Gabriel et Sarah, persuadés que Peter est leur vrai père et qu’il les a abandonnés eux et leur mère).

Le voici face à une triple trahison : Gwen l’a trompé, de plus avec son ennemi juré, et MJ a toujours été au courant sans jamais rien lui dire. Voilà un vrai et grand bouleversement dans la vie de Spider-Man, bouleversement d’autant plus puissant qu’il amène à considérer d’un nouvel œil tout un pan de l’histoire du héros, en destituant de son piédestal Gwen Stacy de manière tout à fait plausible. C’est d’ailleurs ce que les fans hardcore de Spidey ont reproché à JMS : ne pas respecter le personnage devenu culte qu’a été Gwen Stacy. C’est comme si on venait vous dire que Rudolph Valentino était en fait gay ou que John Wayne avait peur des armes à feu, ça va à l’encontre de tout ce qu’on a toujours cru savoir du personnage de la douce Gwen.

Et pourtant je ne peux qu’avouer que JMS a parfaitement réussi son coup : tout colle jusque dans les moindres détails. On a du mal à le croire parce qu’on ne veut pas le croire, pourtant c’est vraiment étayé et plausible. Et c’est justement parce que cette histoire est imparable, et parce que les faits s’insèrent sans mal dans le passé des personnages sans créer d’incohérence de continuité, que la révélation prend une telle force, que la trahison fait si mal. C’est la première fois que je me suis senti trahi personnellement au même titre que Peter Parker par un personnage de BD. Preuve que Gwen représentait jusqu’alors dans l’inconscient collectif des lecteurs une forme de perfection, et que JMS a réussi à nous démontrer que même dans les comics, les êtres humains parfaits et irréprochables n’existent pas.
Rien que pour ça, bravo monsieur Straczynski !


(en VO ça se lit dans Amazing Spider-Man vol.1 #509 à 514, en VF dans le mensuel de Panini/Marvel France Spider-Man vol.2 #63 à 68 - avril à septembre 2005) 

 

 

 

 

 

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4 janvier 2006 3 04 /01 /janvier /2006 18:41

C’est en février 2004 qu’apparaissent les Ultimate Fantastic Four.
Depuis 2000, Marvel a lancé avec succès son univers Ultimate, et voilà donc le tour des 4 Fantastiques d’y avoir leur série.



L’univers Ultimate, ce n’est ni plus ni moins qu’une relecture des personnages cultes de Marvel, mais après transposition de leurs origines de nos jours. Les Fantastic Four classiques ont débuté leur carrière en 1962, ils ont donc 40 années d’aventures derrière eux, et presque déjà tout vécu : ils ont combattu les plus grandes menaces de l’univers, ont disparu plusieurs fois, sont morts, sont revenus à la vie, ont sauvé des dizaines de fois le monde voire la réalité toute entière, ont visité le passé, l’avenir et les dimensions parallèles, … tout cela et bien plus encore.
Les personnages ont évolué, grandi en même temps que leurs lecteurs, et commencent à avoir un lourd passé derrière eux. Parfois si volumineux qu’il dissuade les lecteurs novices de se plonger dans leurs aventures, tant le poids de ce qui s’est passé en 40 ans peut impressionner.

Car chez Marvel on cultive les concepts de « continuité » et « d’univers partagé ». C’est-à-dire que tous les héros vivent dans le même monde, ce qui permet des rencontres et autres crossovers gigantesques (comme si par exemple en franco-belge Tintin, Astérix et Gaston Lagaffe se rencontraient le temps d’une aventure), et ce qui implique aussi que ce qui se passe dans une série peut potentiellement avoir des répercussions sur toutes les autres. Cela veut dire également que ce qui arrive à un personnage peut avoir des conséquences sur sa « vie » plusieurs dizaines d’épisodes plus tard, la fameuse continuité implique que toute histoire d’un personnage est considérée, dès lors qu’elle est éditée, comme faisant officiellement partie intégrante de son passé, et il peut y être fait référence n’importe quand à l’avenir.

C’est une caractéristique de Marvel depuis 1962 (DC , l’autre géant de l’édition de comics, s’y est mis aussi, mais a été pendant très longtemps beaucoup moins strict sur ce point, ce qui a eu pour effet de voir cohabiter des versions très différentes d’un même personnage au gré des envies des auteurs), qui a indiscutablement joué en sa faveur en accentuant le réalisme de cet univers de papier, et l’authenticité de ses héros.

Mais il y a un double-revers à la médaille : d’une part la cohérence globale de l’univers Marvel est d’autant plus difficile à préserver du fait qu’il ne cesse de s’étendre, du fait du nombre d’artistes amenés à travailler dessus, et du fait de l’accumulation des contraintes des épisodes passés qui entravent la créativité des auteurs du moment. D’autre part, et c’est encore plus problématique, cela finit par poser de grosses difficultés au niveau du lectorat. Difficile en effet de débarquer après 40 ans et se sentir à l’aise sur une série sans rien n’en avoir jamais lu auparavant … d’où la raréfaction des nouveaux lecteurs.

C’est donc dans un désir de simplification et pour attirer de nouveaux lecteurs, que Marvel a lancé sa ligne éditoriale Ultimate. L’univers classique continue sur sa voie, et on crée à côté, d’une manière totalement indépendante, un duplicata des personnages, vierges de toutes aventures, comme s’ils venaient d’être créés en 2000 plutôt qu’en 1962. Les auteurs ont le double-avantage de travailler sur des icônes déjà connues et reconnues du public comme Spider-Man ou les X-Men par exemple, mais sans avoir la moindre contrainte scénaristique liée au passé à respecter. Il s’agit en fait d’une version moderne, rajeunie et adaptée aux goûts du jour de héros vieux de 40 années pour la plupart.



C’est ainsi que dans le premier story-arc en 6 épisodes de UFF, The Fantastic, Brian Michael Bendis et Mark Millar au scénario, associés à l’excellent Adam Kubert aux crayons, nous content les nouvelles origines des 4 Fantastiques. On note d’ailleurs au passage des différences notables entre la version ultimate et la version classique. Par exemple l’âge des protagonistes, plus jeunes dans la nouvelle version. L’origine des pouvoirs aussi change. Ce n’est plus lors d’un voyage en fusée qu’ils se feront bombarder de rayons cosmiques, c’est au cours d’une expérience de téléportation au travers une dimension parallèle nommée N-Zone (l’équivalent de la Zone Négative dans l’univers classique) que les corps de Red Richards, Sue (Jane en VF) et Johnny Storm, Ben Grimm et Victor Van Damme (eh oui, Fatalis voit ses origines liées au groupe de départ, et a troqué son nom de Von Doom contre celui d’un fameux belge aware !!) acquièrent de fabuleux pouvoirs. On assiste ensuite à la découverte de leurs nouveaux pouvoirs par les auto-proclamés Fantastiques, alors qu’ils sont confrontés à leur premier ennemi : l’Homme-Taupe, revisité lui aussi. Quant à Fatalis, il disparaît dans l’expérience de téléportation et reste introuvable.

Scénaristiquement c’est bien fichu, avec juste ce qu’il faut de nouveautés pour entretenir l’originalité tout en ménageant quelques clins d’œil référentiels pour ceux qui connaissent les origines datant de 1962 par Stan Lee et Jack Kirby.

 Graphiquement, le plus vieux des frères Kubert assure un travail très correct et sait insuffler le punch qu’il faut au moment où il le faut.

Bref, là où je n’attendais pas grand-chose, voire même là où je craignais la grosse déception, cette « re-création » des Fantastiques m’a plutôt agréablement surpris, et je reste très satisfait de ma lecture. Si vous voulez vous mettre aux Fantastiques, Ultimate FF est idéal, et pour ceux qui connaissent déjà les habitants du Baxter Building, jetez-y un œil par curiosité, vous ne devriez pas le regretter.


Bonne lecture à tous.

(En VO il s'agit des épisodes UFF#1-6, qu'on trouve en VF dans le bimestriel UFF#1-3)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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