Après avoir vécu les nouvelles origines des Fantastiques version Ultimate dans les six premiers épisodes, voici le story-arc Doom, dans lequel nous apprenons ce qu'il est advenu de Victor Van Damme, seul des cinq participants à l'expérience de téléportation de Red, et dont on avait plus eu de nouvelle depuis lors.
Outre quelques flashbacks contant la jeunesse de Victor sous le joug d'un père tyrannique, froid et violent, on le retrouve lui aussi muté par son passage en Zone N. Alors que dans l'univers classique, Von Doom porte une armure de métal intégrale suite à l'accident qui l'a défiguré et dont il rend responsable Richards, ici Van Damme (rappelez-vous, son identité civile a été un peu remaniée dans cette version) a subi une transformation et possède des pouvoirs surhumains. Sa peau a été remplacée par du métal, il ne s'agit plus d'une armure. Son métabolisme s'est transformé en poison qu'il peut expulser par la bouche en un nuage toxique. Mais une chose n'a pas changé : dans l'univers ultimate aussi, il tient Red Richards pour responsable de son état, et à ce titre lui en veut mortellement.
Ces six nouveaux épisodes nous amènent au premier confrontement entre Doom et les FF. L'équipe créatrice a changé, c'est Warren Ellis qui est au scénario, et Stuart Immonen qui assure les crayonnés. Si j'ai toujours apprécié Immonen dans ses différents travaux (Shock Rockets, Sebastian X, Superman : Identité secrète,...), je dois dire que je le trouve très irrégulier sur ces six épisodes-ci. Plutôt bon et fluide dans les quatre premiers épisodes, son trait se simplifie dans le plus mauvais sens du terme dans les deux derniers, on a presque l'impression de voir des esquisses et non ses dessins habituels, tant son style devient brouillon et minimaliste. Comme s'il avait été pris par le temps et avait fini en toute hâte, bâclant son travail. Très dommage.
Côté scénario par contre, Warren Ellis (The Authority, Planetary, StormWatch, Transmetropolitan,...) est fidèle à lui-même : c'est du bon et c'est varié.
À l'intrigue principale, il rattache habilement quelques subplots, flashbacks et digressions bienvenus. On apprend par exemple certaines choses qui en 40 ans n'ont jamais été abordées dans l'univers classique. Ellis s'attarde ainsi à donner des explications détaillées et scientifiquement documentées sur certains points telles que la téléportation ratée responsable de leur état, et répond à des questions cruciales comme « Que devient la nourriture que vient d'ingérer Red Richards quand il s'étire ? » ou encore « La Chose va-t-elle aux toilettes ? ».
Le tout avec un humour qui fait mouche.
Bref, on en apprend beaucoup sur les personnages auxquels on s’attache vraiment, l’originalité reste de mise et l’action est malgré tout au rendez-vous. Ellis s’impose sans difficulté alors que Immonen coince un peu sur la fin, mais dans l’ensemble ce story-arc est très intéressant, et reste une lecture que je recommande.
(En VO ça se lit dans les épisodes #7-12 de UFF chez Marvel et en VF dans les #4-6 du magazine UFF chez Panini/Marvel France.)