Pas de blabla introductif, tout de suite un résumé, pour que vous compreniez de quoi ça cause.
Désert d’Arizona, USA : un avion s’écrase à proximité de la petite ville de Peason. Pas de survivant, mais d’étranges histoires commencent à circuler dans la région, on parle de revenants, de fantômes… Quant à la boîte noire, si elle n’est pas retrouvée c’est surtout parce que l’ordre a été donné un peu rapidement de stopper les recherches…
Lancashire, Angleterre : Leo Tillman vivait une vie simple et banale, jusqu’au jour où en rentrant chez lui, sa femme et ses trois enfants avaient disparu sans laisser de trace, avec un simple mot à son intention : « Ne nous cherche pas ». Brisé, Tillman refuse les conclusions de la police, pour lui ce ne peut pas être un départ volontaire. Il décide de tout faire pour les retrouver, mais il est lucide : il n’a aucune compétence en la matière. Il s’engage alors dans l’armée, devient mercenaire, apprend tout ce qui peut lui être utile pour mener son enquête. 13 années se sont écoulées depuis la disparition de sa famille mais Tillman cherche toujours, obstinément. Sa seule piste est un nom : Michael Brand.
Londres : Heather Kennedy est flic et pas très populaire auprès de ses pairs depuis qu’elle a refusé de mentir pour couvrir ses collègues dans une affaire de légitime défense un peu douteuse. Laissée de côté elle hérite des enquêtes de seconde zone, comme celle de ce vieil universitaire mort en chutant d’un escalier. Cette mort n’a rien de suspect, mais à l’insistance de la famille le dossier est réouvert. Kennedy et son jeune assistant stagiaire vont découvrir que cela ressemble plus à un meurtre qu’à un accident, mais qui en voudrait à un chercheur en paléographie ? Le vieil homme travaillait sur les Manuscrits de la Mer Morte. Pas de quoi éveiller les convoitises. À moins que ?...
Tillman et Kennedy vont bientôt voir leurs enquêtes respectives se croiser, et passer de découvertes en révélations jusqu’à un final qui les mènera bien loin de leur point de départ…
Bon voilà, le décor est planté, en gros t’as lu un sous - Da Vinci Code me direz-vous.
Je ne sais pas, je n’ai jamais lu le Da Vinci Code vous répondrai-je.
Et pour avoir vu l’adaptation cinématographique de sa suite-préquelle (si j’ai bien tout compris), à savoir Anges et Démons, je peux vous assurer d’une chose : je ne le lirai jamais ! Si ce que raconte le Da Vinci Code est aussi mauvais que ce que raconte Anges et Démons, je vous prie de bien avoir l’obligeance de me laisser passer mon tour…
Donc je ne saurais pas faire de comparaison formelle entre L’Évangile des assassins et un quelconque bouquin de Dan Brown, mais ce que je peux dire c’est que le roman d’Adam Blake m’a plutôt bien plu. Je ne vais pas en faire l’éloge comme s’il s’était agi d’un chef-d’œuvre littéraire, mais franchement dans son genre il fait le job et remplit plus que très convenablement son rôle. C’est enlevé et rythmé bien que l’auteur prenne le temps au début de son roman de bien mettre en place ses personnages et les différents événements qui mis en parallèle vont doucement dessiner une trame d’ensemble cohérente et intrigante. Il y a des rebondissements, pas mal d’action qui ne dénoterait en rien dans un film à gros budget, les personnages sont bien campés et on suit leurs enquêtes avec intérêt et curiosité. Si je devais émettre un bémol, ce serait au sujet du personnage de Tillman, un peu too much, dont l’histoire personnelle est un chouïa perchée mais qu’il faut accepter pour continuer la lecture. Le personnage en lui-même n’est pas désagréable à suivre, mais c’est son évolution personnelle, sa trajectoire depuis la disparition de sa famille qui est un peu plus dure à avaler. Kennedy quant à elle est dans la veine des flics solitaires et rejetés de tous mais foutrement bons dans leur partie. Du classique mais du solide scénaristiquement. En tout cas l’association des deux fonctionne bien, et les héros se révèlent assez complémentaires.
Autre point fort du roman : la manière dont les choses s’entremêlent et le mécanisme de l’enquête qui est vraiment bien huilé et ne laisse pas le lecteur douter de ce qu’il lit. Aussi loin que va l’auteur dans ses révélations, jamais on n’a l’impression que « non là vraiment c’est exagéré ! », ce qui dans ce domaine donne un bon indice quant à la qualité du bouquin.
Dernière chose, mais qui pour moi n’est pas la moindre, Adam Blake n’est autre que le pseudonyme choisi par l’auteur britannique Mike Carey, scénariste de comics (il a officié sur un nombre impressionnant de BD, depuis les X-Men jusqu’aux Fantastic Four, en passant par Hellblazer -la série dans laquelle évolue le personnage John Constantine- ou The Unwritten) mais aussi auteur de romans comme Cercle vicieux dont j’ai déjà parlé ici il y a longtemps, où Celle qui a tous les dons (dont il a aussi écrit le scénario de l’adaptation cinématographique) dont je parlerai ici également (mais dans trèèèès longtemps).
Et pour avoir déjà lu pas mal de ses œuvres, je peux vous assurer que le bonhomme assure une plume à la main.
Donc si vous n’êtes pas allergiques aux thrillers mâtinés d’Histoire et de mythes, si les gros pavés ne vous font pas plus peur que ça (parce que mine de rien ça envoie pas mal en nombre de pages) et que vous aimez être transportés à travers le monde par une intrigue bien ficelée et pleine de mystères à résoudre, je ne peux que vous conseiller de vous laisser tenter par cet Évangile des assassins de bien bonne facture.