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Avant de lire les notes que je fais sur les films que je vois et les bd que je lis, sachez que dans mes commentaires il m'arrive parfois de dévoiler les histoires et les intrigues. Ceci dit pour les comics, je n'en parle que quelques mois après leur publication, ce qui laisse le temps de les lire avant de lire mes chroniques.
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2 février 2007 5 02 /02 /février /2007 16:47

Voilà un long métrage qui a suscité avant sa sortie la curiosité à plus d’un titre.

Tout d’abord parce qu’un film de Martin Scorsese est toujours un événement, et il est toujours attendu avec plus d’impatience que d’autres projets tant le réalisateur cristallise autour de lui les passions.

Ensuite parce que le nouveau film de Scorsese est un remake, qui plus est d’un film asiatique (celui de Infernal Affairs, film hong-kongais de Andrew Lau et Alan Mak). Depuis peu le cinéma asiatique est devenu pour Hollywood une nouvelle source d’inspiration, puisque lorsqu’ils ne débauchent pas les stars et metteurs en scènes locaux, les studios piochent allègrement dans les succès japonais ou coréens pour en faire des remakes à la sauce yankee et à grands renforts de stars en mal de rôles marquants. Les exemples sont légions, et malheureusement trop peu souvent à la hauteur de leurs ambitions, ce qui permettra au moins de ne pas perdre de temps à les énumérer...
Donc Scorsese en personne (considéré tout de même comme un auteur de premier ordre) qui se commet dans un remake, forcément cela attise la curiosité.

Et enfin parce que Les Infiltrés bénéficie d’un casting tout simplement somptueux en terme de renommée et de potentiel d’entrées au box-office. Mais la profusion de talents n’est pas toujours gage de qualité, et là aussi le film pique la curiosité, ne serait-ce que pour voir si autant de stars d’Hollywood peuvent cohabiter sereinement.

Costello et Billy en grande discussion : qui est donc la taupe ?
Et bien force est de constater que sur l’ensemble des questions que Les Infiltrés pouvait susciter, à chaque fois la réponse se révèle plutôt positive.

Scorsese et les films de gangsters ce n’est pas nouveau, et ici il parvient non seulement à s’en sortir parfaitement du point de vue réalisation formelle et maîtrise de son scénario, mais il réussit également à panacher le classicisme et l’originalité avec une certaine classe.

 Les Infiltrés (The Departed en V.O.) est une histoire à la trame tortueuse dans un cadre toutefois plutôt classique : la guerre entre les services de police et une organisation criminelle, celle de Franck Costello (Jack Nicholson dans un rôle taillé sur mesure pour lui) le caïd incontesté de la ville depuis des années.
La police infiltre un agent dans l’entourage de Costello afin de faire définitivement tomber celui qui leur échappe depuis toujours. Le jeune Billy Costigan (Leonardo Di Caprio absolument bluffant de justesse) est recruté à la sortie de l’école de police et accepte cette mission d’autant plus dangereuse que seuls ses deux supérieurs sont au courant de son véritable statut d’infiltré (Mark Wahlberg et Martin Sheen, tous deux remarquables).
Mais en parallèle, le vieux Costello en parfait stratège infiltre lui aussi dans le plus grand secret un de ses agents, Colin Sullivan (Matt Damon, tout en retenue) au sein du service de police qui le traque.
Tout le piment du film réside donc dans cette confrontation à distance entre les espions des deux camps, chacun essayant de découvrir le premier l’identité de la taupe du parti adverse tout en se couvrant lui-même.

Costello et Sullivan comptent bien déjouer les plans de la police...
Le semi reproche sous-entendu dans le simple fait de préciser qu’il s’agit d’un remake est pour sa part balayé d’un revers de main du maître. Le film possède malgré l’origine première de son scénario de base une identité bien à lui, elle-même forgée grâce à la combinaison des talents de Scorsese et des différents interprètes principaux. Il ne s’agit ni d’une décalque de l’original, ni d’une resucée sans saveur, il s’agit bel et bien d’un film de Scorsese dans le meilleur sens du terme. D’aucuns disent même que la version de Scorsese est bien supérieure à celle d’origine.

Ce qui fait très certainement la grande force du film, c’est surtout l’interprétation, malgré toutes les réticences que j’ai pu éventuellement avoir à un moment à l’énoncé du casting. On pouvait craindre le cabotinage avec des vieux briscards tels que Jack Nicholson ou Martin Sheen, et si effectivement le personnage du grand Jack reste truculent, il ne verse jamais dans l’exagération. Si cabotinage il y a , il est plutôt à chercher du côté de Mark Wahlberg et Alec Baldwin, interprétant avec un plaisir visible des personnages hauts en couleurs. On pouvait craindre que certains acteurs soient un peu « légers » pour de tels rôles, comme Leonardo Di Caprio ou Matt Damon par exemple, et au contraire ce sont eux qui s’en sortent avec le plus d’honneur. Di Caprio en tête d’ailleurs, avec une composition proprement époustouflante, à mille lieues de l’image de beau gosse éternel teen-ager qu’il se traîne depuis toujours.

Ellerby et Dignam, deux flics durs à cuire à qui on la fait pas.
Et sans vouloir divulguer la fin, le moins qu’on puisse dire c’est que le scénario ne laisse aucun répit au spectateur et que les personnages seront malmenés jusqu’au bout. Pour ma part la fin m’a très agréablement surpris dans sa forme comme dans son fond, assez éloignée de la moralité ou de la happy-end trop souvent de mise dans les blockbusters américains.

Alors oui, sur tous les plans Les Infiltrés de Scorsese est une très bonne surprise. Et très certainement l’un des meilleurs films de l’année 2006.


L'affiche française du film. 

 

 

 

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commentaires

S
Cynthia >> je sais que ces statuettes  remportées par Les Infiltrés ont fait plaisir à beaucoup de monde, je trouve juste dommage que Scorsese ait gagné avec ce film-ci plutôt qu'avec l'un de ses précédents tout aussi bons d'ailleurs. C'est le fait de récompenser un remake plutôt qu'un film original (et il y en a eu de très bons cette année) qui me turlupine. Mais le film reste excellent on est bien d'accord.
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C
Je suis ravie que Monsieur Scorses soit enfin recompensé aux Oscars pour l'un de ses films, qui au passage a reçu trois autres bustes d'or !!
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S
titi >> je sais qu'c'est pas vrai, ch'uis bidon... t'as voir ta gueule à la récré !!! :o)
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T
c'est bidon
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S
Spooky >> eh bien tu vois si même moi qui ne suis pas fan du tout de Di Caprio je le trouve excellent dans ce film, c'est qu'il fait une sacrée bonne performance d'acteur ! Et pour Les Infiltrés regarde le si tu en as l'occas, tu ne regretteras pas !Pierig >> tu trouves la fin typiquement américaine ? moi pas trop en fait, au contraire elle m'a (agréablement) surpris tant je ne m'attendais pas à cela. Maintenant est-ce que le final en fait trop, je ne sais pas vraiment, disons que ça se discute :o)Yaponchik >> oui, ça fait plaisir de voir d'aussi bons films de gangsters, je suis bien d'accord avec toi !
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Y
Certes, la fin peut sembler too much, mais l'ensemble est de haute qualité. Un très bon film de gangsters.
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P
Steph, je rejoins ta critique sauf pour la fin. Non pas qu'un happy end aurait été le bienvenu mais ce final en fait trop. Sinon, pour le reste, le rythme est bien soutenu et le jeu des acteurs est excellent comme tu l'as souligné. Ne sachant pas que ce film était une adaptation, il m'a aussi rappelé un autre film américain "sens unique" avec Kevin Costner. Cette impression de déjà vu et la fin typiquement américaine m'a un poil déçu. Reste que ce film est un très bon divertissement.
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S
Encore un bon film raté au cinoche ! Et pourtant Di caprio est pour moi l'un des meilleurs acteurs de sa génération... Bon, ma video-list s'allonge...
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