Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Moleskine et Moi
  • : de la Pop Culture, un peu d'actualité, pastafarismes et autres petites choses...
  • Contact

Attention !

Avant de lire les notes que je fais sur les films que je vois et les bd que je lis, sachez que dans mes commentaires il m'arrive parfois de dévoiler les histoires et les intrigues. Ceci dit pour les comics, je n'en parle que quelques mois après leur publication, ce qui laisse le temps de les lire avant de lire mes chroniques.
Bon surf !

Recherche

Série(s) en cours

29 août 2006 2 29 /08 /août /2006 11:25

L’été s’est avéré pauvre en sorties, mais depuis la fin août les films intéressants commencent à se bousculer en salles. L’opération « ciné cool – 4 € la place » aidant, c’est l’occasion idéale d’en découvrir quelques uns avant la rentrée…

Hier je suis donc allé voir La Science des Rêves, de Michel Gondry. Michel Gondry est le réalisateur français de deux films américains qui ont fait parler d’eux par le passé : Human Nature (que je n’ai pas encore pu voir) avec Patricia Arquette et Tim Robbins et le très beau Eternal Sunshine of the Spotless Mind réunissant Kate Winslet et un Jim Carrey bluffant. Son troisième long métrage est cette fois-ci français, et Gondry en a fait très certainement son film le plus personnel puisqu’il l’a écrit et scénarisé lui-même.

Si l’originalité de Eternal Sunshine of the Spotless mind en avait déboussolé plus d’un, Gondry remet ça de plus belle dans La Science des Rêves, film onirique s’il en est. Tim Burton avait jusqu’ici la réputation d’être un cinéaste doté d’un univers fortement tourné vers le rêve, mais sur ce plan Michel Gondry le ferait presque passer pour un triste et morose matérialiste !

L’histoire de La Science des Rêves est celle de Stéphane Mirioux (Gael Garcia Bernal, le jeune sex-symbol latin lancé par Pedro Almodovar) qui n’a véritablement de français que le nom ! En effet, le jeune homme dont la mère (Miou-Miou) est française débarque à Paris depuis son Mexique ensoleillé, d’où il ramène en plus d’un look décalé un accent à couper au couteau. Stéphane a perdu son père d’un cancer et veut se rapprocher de sa mère qui lui a trouvé un travail de graphiste dans une fabrique de calendrier de la capitale. Loin du boulot de créatif espéré, Stéphane doit se contenter d’un travail laborieux et sans intérêt à ses yeux, et s’intègre tant bien que mal parmi ses collègues au sein desquels il trouve rapidement un allié et confident en la personne de l’excentrique Guy (Alain Chabat). Stéphane rencontre lors d’un déménagement Zoé (Emma de Caunes) et son amie Stéphanie (Charlotte Gainsbourg). Attiré par les deux jeunes filles, il n’ose révéler à Stéphanie qu’il est en fait son voisin, et par la même occasion le fils de sa proprio… Bien qu’il ait du mal à se l’avouer, Stéphane tombe amoureux de Stéphanie, qui sous le charme du jeune homme quelque peu original fuit un peu son excentricité…

Stéphanie (Charlotte Gainsbourg) et Stéphane (Gael Garcia Bernal), amoureux ?
Jusque là, cela pourrait être le scénario type de n’importe quelle comédie romantique d’été… sauf que Michel Gondry ajoute à son histoire une dimension supplémentaire, celle du rêve. En effet, Stéphane est un personnage singulier à plus d’un titre. C’est quelqu’un qui vit dans ses rêves au sens propre du terme, il souffre de distorsion de sa perception de la réalité et mélange sans arrêt la vie réelle et la vie onirique dans laquelle il expérimente ses fantasmes les plus fous, ses délires et ses cauchemars… de quoi déstabiliser son entourage qui ne le comprend pas vraiment. Ce qui rend Stéphane attachant aux yeux de Stéphanie, le rend également instable, imprévisible et parfois incompréhensible…

Stéphane combat Guy (Alain Chabat) pour garder le contrôle de ses rêves !
Ce monde mi-réel mi-onirique donne l’occasion à Michel Gondry de se lâcher totalement du point de vue visuel et sur le plan des idées. Celles-ci s’enchaînent, passant de la plus loufoque à la plus romantique, de la plus poétique à la plus bizarre… Quand Stéphane s’endort, il se retrouve dans son rêve qui n’est autre qu’une émission de télévision virtuelle faite de décors en carton-pâte, représentant sa vie effective et fantasmée. Gondry fait de son héros un personnage à la fois génial (il est capable d’inventer des tas d’objets insensés grâce à son imagination sans limite), et à la fois totalement immature et infantile. Ce qui le rend très attachant et séduisant (voire attendrissant) mais également complètement déconcertant et impropre à toute identification du spectateur au personnage. Est-ce voulu ou seulement une conséquence de ce choix, toujours est-il que la personnalité du héros fait que le spectateur est en permanence tenu à distance, et qu’il ne peut réellement s’identifier émotionnellement au personnage principal. C’est à la fois la qualité et le défaut du film, Gondry nous plonge dans un monde totalement à part et innovant, mais à trop vouloir s’immiscer dans l’inconscient du jeune homme on s’en sent à l’écart tant il est particulier.

Rien de mieux que de déclarer sa flamme en chanson... et en rêve !
Difficile de juger un tel film tellement il ne répond à aucun critère cinématographique et scénaristique habituel. La Science des Rêves est bourré de qualités. Je citerais pêle-mêle l’inventivité et l’originalité qui débordent de chaque image. L’humour et la tendresse des situations et des personnages. L’adéquation des images avec l’histoire. La construction très naturelle des passages oniriques. Mais si le film est intéressant à regarder, il l’est plus sur un plan formel que sur le fond. Les idées sont belles, certaines même réjouissantes (la machine à remonter le temps d’une seconde, sacrée trouvaille !), mais on sort de ce film finalement comme on sort d’un rêve, en se disant : « c’était sympa », suivi presque immédiatement d’un « mais c’était n’importe quoi » (pas dans le sens péjoratif, plutôt dans le sens imagination débridée mais acceptée comme telle). C’est un peu comme lorsqu’on demande à quelqu’un de nous raconter les rêves qu’il a fait durant la nuit : il y a en nous une part de fascination étrange teintée d’amusement même envers les histoires les plus abracadabrantes.

Une chose est sûre : des films qui proposent une telle vision du monde et des relations humaines ne sont pas choses courantes, et de temps en temps ça fait du bien de se laisser emporter par les rêves des autres.
À vous de voir si les rêves des autres vous font envie ou non…

L'affiche très fidèle au film mais peu attractive sur un plan commercial. 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

S
Melissa_bel >> Bien d'accord avec toi. Visiblement ce film ne déclenche pas beaucoup les passions... pas sur ce blog en tout cas ! :o)
Répondre
M
Eh bien... au moins, ca a le mérite d'être différent! J'envie un peu le personnage de Garcia Barnal qui arrive a avoir le merveilleux faire littéralement partie de sa vie.
Répondre