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Avant de lire les notes que je fais sur les films que je vois et les bd que je lis, sachez que dans mes commentaires il m'arrive parfois de dévoiler les histoires et les intrigues. Ceci dit pour les comics, je n'en parle que quelques mois après leur publication, ce qui laisse le temps de les lire avant de lire mes chroniques.
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28 août 2006 1 28 /08 /août /2006 16:17

Le nouveau film de M. Night Shyamalan est enfin sur les écrans, et il a été précédé d’une réputation peu flatteuse tant le film a été un flop au box office américain (ce qui soit dit en passant est plus souvent bon signe qu’autre chose).

Depuis son énorme succès avec Sixième Sens, chaque nouveau long métrage de Shyamalan est attendu avec impatience et à chaque fois il a son lot de déçus et de détracteurs. Très certainement parce que le Sixième Sens a marqué durablement, et que même inconsciemment, les spectateurs attendent d’être à chaque fois autant touchés qu’ils l’ont été par la première collaboration entre Shyamalan et Bruce Willis. Ça n’a jamais été mon cas car je n’ai jamais attendu de chose particulière des films de Shyamalan. Ce qui fait qu’à chaque fois j’ai pris ses films pour ce qu’ils sont (et non pas pour la redite du premier que la plupart auraient voulu qu’ils soient), et ça m’a non seulement évité les déceptions mais au contraire, j’ai pu ainsi apprécier pleinement ses différentes oeuvres.

M. Night Shyamalan et Paul Giamatti dans un conte contemporain
De manière générale, ce que j’ai toujours beaucoup aimé chez ce réalisateur c’est son story-telling, l’ambiance qu’il installe dans ses films, et la progression de ses personnages dans l’histoire. D’ailleurs ce que je considère comme des qualités peut s’avérer être à double-tranchant, nombreux sont ceux qui trouvent justement ses films trop lents, trop calmes et pas assez spectaculaires. Et en effet, pour que la sauce prenne, il faut qu’on soit imprégné de l’histoire dès le départ, sinon on se sent sur la touche, et le film peut paraître opaque voire inintéressant.

C’est ce qui s’était passé pour moi avec Incassable, Signes et Le Village, je suis directement entré dans l’histoire, et une fois dans l’ambiance les films ont parfaitement fonctionné sur moi. Beaucoup voient dans les films de Shyamalan des films qui jouent d’une part sur la peur (des revenants dans Sixième Sens, des extra-terrestres dans Signes, des monstres dans Le Village et La Jeune Fille de l’Eau) et qui parallèlement vous embarquent dans une intrigue qui se retourne totalement lors d’un twist final qu’on ne voit pas venir. C’est en partie vrai, mais ce n’est qu’un carcan (pas du tout figé d’ailleurs) dans lequel il inscrit ses films et construit ses histoires. Mais le plus intéressant à mes yeux, c’est tout le reste : le développement de l’intrigue, la gestion des personnages et les émotions qu’ils font partager, et encore et avant tout l’ambiance qu’il installe.

Cleveland rencontre Story, et il n'est pas au bout de ses surprises...
C’est donc dans cet état d’esprit habituel que je suis allé voir La Jeune Fille de l’Eau, et pour la première fois je n’ai pas été convaincu par ce qui a jusqu’ici toujours fait la force de Shyamalan : l’histoire. Je ne me suis tout simplement pas senti impliqué dans les évènements, et du coup j’ai suivi le film en tant que spectateur extérieur.
Le film est un peu différent des thèmes que le réalisateur a abordé jusqu’à présent, ou plutôt dirais-je qu’il a poussé l’idée générale qui l’anime à son extrême. Après avoir touché aux histoires de fantômes, de super-héros et d’extra-terrestres dans ses premiers films, il avait abordé sans vraiment y entrer totalement celui des légendes et des peurs ancestrales avec une ambiance très petit poucet dans Le Village.
Ici il va plus loin et entre de plein pied dans le monde des contes, sans retenue aucune, presque naïvement, en tout cas avec beaucoup de simplicité et d’authenticité. Dans ce film il ne joue plus sur le questionnement et le doute du spectateur, tout est exposé et expliqué. L’élément fantastique est mis en place dès le départ et assumé pleinement : il y a des êtres fabuleux tout autour d’une résidence en plein Philadelphie. Une Narf (une nymphe aquatique) et un Scrunt féroce qui veut en faire son petit-déjeûner, un aigle géant qui sert de transport aérien aux narfs, des êtres mi-singes mi-hommes au nom imprononçable qui veillent au respect des règles entre le bien et le mal, et enfin des humains dotés de pouvoirs qui sont là pour aider la Narf à rentrer chez elle…

Cleveland : dans ses bras une Narf, devant lui un Scrunt !
Bref, tout un bestiaire très particulier et totalement en décalage avec le monde moderne. Comme dans n’importe quel conte pour enfants, sauf que Shyamalan nous demande comme postulat de départ d’y croire et de l’accepter comme la réalité. Là où les contes fonctionnent parce qu’ils s’adressent aux enfants, Shyamalan prend le pari risqué de transposer ce schéma aux adultes (car ce sont avant tout eux son public cible). Et je pense sincèrement que ce pari est quasiment ingagnable. De fait, soit on prend cette histoire à la rigolade (j’ai en effet entendu pas mal de rires dans la salle), soit on réussit à libérer la part d’enfant en nous pour accepter l’histoire telle qu’elle est. Soit encore on regarde le film sans déplaisir, mais d’un œil extérieur, observateur, et sans cette « magie » qui fait qu’on est habituellement immergé dans les films de M. Night Shyamalan, l’impact résultant est beaucoup moins grand.

Cela dit, La Jeune Fille de l’Eau n’est pas un mauvais film, loin de là, il possède même beaucoup de qualités, à commencer par une galerie de personnages intéressants interprétés par des comédiens très inspirés (mention spéciale à Paul Giamatti alias Cleveland, au jeu tout en finesse et en sincérité, et à Bryce Dallas Howard qui a vraiment l’air d’être « d’un autre monde » dans le rôle de la Narf) et une direction d’acteurs très pertinente de la part de Shyamalan. Shyamalan qui maîtrise toujours aussi bien ses effets, bien que ce film-ci repose moins là-dessus que les précédents.

Mais malgré tout, La Jeune Fille de l’Eau ne m’a pas totalement convaincu comme l’ont su le faire ses autres longs métrages. Je l’ai regardé sans passion, conscient de ne pas être impliqué dans l’histoire. Un peu comme lorsqu’on écoute un conte pour enfants avec des oreilles d’adultes… c’est bien fait et amusant, mais ça ne touche pas sa cible. Peut-être le film mériterait-il un second visionnage dans quelques temps, pour être vraiment apprécié pour ce qu’il est.

Ce n’est pas une véritable déception en soi, juste l’impression d’avoir vu un joli film en l’analysant plutôt qu’en le vivant. À voir pour se faire sa propre opinion.

L'affiche énigmatique du film 

 

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commentaires

S
TigreRouge >> oui dans notre salle il y a eu toutes les réactions possibles : des rires aux applaudissements. Comme je l'ai dit, je ne trouve pas du tout que ce soit un mauvais film, il ne m'a juste pas passionné comme l'ont fait ses précédents films. Shyamalan reste à mes yeux un excellent réalisateur. Spooky >> jusqu'à présent j'avais toujours été convaincu à 100% par les films de Shyamalan. Celui-ci je l'ai trouvé plaisant mais sans plus. Pour répondre à tes questions, effectivement les images de Shyamalan sont toujours très soignées et ça se ressent entre autre aux couleurs principales dans lesquelles baignent ses films. De là à t'interpréter le symbolisme précis des couleurs je ne m'y aventurerais pas !Oui Shyamalan se réserve un rôle dans chacun de ses films, et celui qu'il joue dans La Jeune Fille del'Eau est plus conséquent qu'à son habitude, tu verras.Mooutche >> Tarte aux quoi ? ;o)C'est vrai, de manière générale je crois que les émotions fortes sont plus présentes dans Le Village, Sixième Sens ou Signes, ici il joue sur un autre registre, un peu comme dans Incassable. Sauf que j'ai été beaucoup plus sensible au propos d'Incassable (certainement à cause de ma passion des comics) qu'à ceux de ce film-ci.
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M
ah puré, j'avais écrit un commentaire super long, et ça a planté... :o(Bon, ben pour résumer, ça se prononce Tartoutik, TAR-TOU-TIK ! :o)J'ai adoré Signes et Le Village, moins Incassable et comme on m'a raconté la fin du 6ème Sens avant que je le vois, ça a forcement diminué l'impact que le film a eu sur moi.La jeune fille de l'eau est un film très différent, vraiment éloigné de ses predecesseurs, et je partage un peu ton avis à son sujet.Ce film est beau, poétique, aérien, j'ai aimé les personnages (loin d'être aussi caricaturaux que le dépeignent les critiques), et aussi la recherche de La Guilde, du Guerisseur et du Gardien... J'ai passé un bon moment, mais je suis loin d'avoir ressenti autant d'émotions que devant Signes ou Le Village...Je comprends donc que certains spectateurs, s'attendant à autre chose, aient été dépassés par la tournure fantastique, enfantine, et linéaire de cette histoire.
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S
Ah !<br /> Voilà une chronique que j'attendais avec impatience !<br /> Je dois dire que Shyamalan a vraiment une place à part dans mon coeur de cinéphile. Comme beaucoup de gens, j'ai été subjugué par Sixième sens, sa beauté formelle, sa perfection d'écriture, sa grâce d'interprétation. J'avais aussi beaucoup aimé Incassable, pour des raisons proches. Ensuite j'avais été assez déçu par Signes, car je trouvais le propos à la fois verbeux, inutile ; et le twist final plutôt raté, d'autant plus qu'une scène cruciale -mais semblable- de La Guerre des Mondes l'a envoyé aux oubliettes. Puis Le Village m'avait quand même bien réconcilié avec Night, grâce essentiellement à l'ambiance qu'il avait bien su installer et instiller au cours du film. Autant dire que je suivais de près la production de Lady in the Water (titre VO). Las, des critiques assassines, des deux côtés de l'Atlantique, mais aussi des petits reportages diffusés à la télé (*SPOILER* le monstre ressemble quand même à une hyène boulimique, non ?) m'ont fait craindre le pire. Du coup, j'ai un peu peur... <br /> Mais si ça amrche pour Steph, ça risque de marcher pour moi.<br /> Simplement, deux questions, qui ont guidé mes visionnages des précédents films du réalisateur.<br /> - Shyamalan donne-t-il toujours une large place au symbolisme des couleurs ? Revoyez Sixième sens, Le Village et Incassable en regardant les couleurs des vêtements, ça donne un niveau de lecture supplémentaire.<br /> - Le réalisateur apparaît-il toujours dans son long métrage ? Mais si, rappelez-vous, il est de plus en plus présent au fil de ses films, pour avoir un rôle presque crucial dans Le Village...
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T
Je devais être dans un bon jour parce que je trouve que c'est le meilleur des films de M. Night que j'ai pu voir jusqu'à présent (Signes et le village)... Signes m'avait pas mal déçu, les ET, je ne pensais vraiment pas qu'ils seraient réels dans le film (effet 6eme sens, même sans l'avoir vu... je m'attendais à un twist final de tonnerre..)Le village m'a déjà un peu plus plu, avec un twist que je n'avais pas attendu et une atmosphère impeccable qui m'a plongé dans l'action directement...Quand à cette jeune fille de l'eau, je savais que c'était un conte et je l'ai donc pris comme cela était. J'ai retrouvé mon âme d'enfant pendant 1h30, je me suis laissé prendre au jeu. Ca ne s'explique pas, chacun réagira differemment face au film, moi-même à un autre moment, j'aurai peut-etre ri au ridicule des monstres, si je n'avais pas réussi à rentrer dedans... Peut-etre aussi dû aux autres spectateurs dans la salle, aucun rire, donc pas d'influence possible (du type "si mon voisin rit, je ne vais quand même pas y croire moi, j'aurai l'air débile"...). Il y a même eu des applaudissements en fin de séance, pas de moqueries, des applaudissements tout ce qu'il y a de plus sincères. Bref, j'ai réussi à accrocher immédiatement,et la sauce a pris. La magie a opéré pourrait-on même dire. Ajouter à cela un humour qui n'existait pas dans les autres films que j'ai pu voir du réalisateur, une petite reflexion sur la destinée (qui vaut ce qui vaut, ça reste un conte), le jeu des acteurs crédibles, et il n'en fallait pas plus pour que je passe un très bon moment dans la salle obscure.Moi, j'en redemande! :)
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