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Avant de lire les notes que je fais sur les films que je vois et les bd que je lis, sachez que dans mes commentaires il m'arrive parfois de dévoiler les histoires et les intrigues. Ceci dit pour les comics, je n'en parle que quelques mois après leur publication, ce qui laisse le temps de les lire avant de lire mes chroniques.
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31 juillet 2006 1 31 /07 /juillet /2006 19:51

Après Batman Begins de Christopher Nolan en 2005, DC relance sur grand écran la carrière de l’autre icône incontournable de son catalogue de super-héros : Superman. Et quel héros ! De tous, il est réputé être le premier (ce sont ses créateurs Joe Shuster et Jerry Siegel, qui ont posé en 1938 avec lui les jalons du comic de super-héros), et surtout le meilleur.

Dans Superman Returns, on est projeté plusieurs années après l’histoire du dernier film de la licence (Superman IV, 1987), durant lesquelles Superman (Brandon Routh) avait disparu de la surface de la Terre pour se rendre à l’emplacement de sa planète détruite Krypton, pour y chercher des réponses sur son passé. Quand il revient sur Terre, il découvre que le monde a appris à se passer de lui, y compris sa chère et tendre Loïs Lane (Kate Bosworth), mais il sera très vite remis à contribution face au danger imminent que représente un Lex Luthor (Kevin Spacey) plus revanchard que jamais et bien décidé à prendre le contrôle de la planète entière, en utilisant pour cela la technologie kryptonienne laissée à l’abandon pendant son absence par Superman…
Voilà pour le scénario somme toute assez simple.

Superman (Brandon Routh) revient et retrouve sa forteresse de solitude qui visiblement a été visitée en son absence...
Pour tout dire, moi qui suis un grand amateur de super-héros de toutes sortes, je n’ai jamais accroché à Superman, le prototype pourtant parfait du genre. Il est justement trop « parfait ». Rien ne peut lui résister, rien ne peut l’arrêter, rien ne peut le surpasser. Possédant un pouvoir incommensurable (puissance sans limite, super-vitesse, sens exacerbés, vision à rayon X, rayons occulaires dévastateurs, souffle réfrigérant, résistance à tous les impacts ainsi qu’au vide et aux températures extrêmes,…) et l’âme d’un éternel boy-scout, Clark Kent alias Superman est au sommet de ce qui se fait de mieux en termes de surhommes.
Ce trop plein de pouvoir fait de lui un héros qui ne craint rien ni personne, il est invulnérable, intouchable, imbattable. Au point qu’il en devient très vite si lisse qu’on a du mal à s’intéresser à son sort et pour cause : comment s’inquiéter pour quelqu’un qui ne risque jamais rien et dès lors, comment trouver de l’intérêt à ses aventures dont il sortira toujours vainqueur puisqu’il incarne la perfection ?
Non pas qu’il y ait tant de suspense avec les autres super-héros, eux aussi finissent la plupart du temps par gagner (quoique cette tendance commence à perdre du terrain au profit de quelques losers et de héros subissant de cuisants échecs, bien que ce ne soit pas la règle générale en la matière), mais dans le cas de Superman on ne peut même pas croire un instant qu’il puisse se trouver en danger, ce qui à mes yeux annihile d’entrée tout l’intérêt d’un récit.

Les scénaristes ont bien tenté avec les années de poser des limites à son invincibilité, en le rendant sensible à la kryptonite par exemple, mais ce genre d’artifices et d’astuces de narration ne sont pas déclinables à l’infini, ce qui limite d’autant les mésaventures potentielles du héros rouge et bleu.

Et pourtant, très curieusement, alors que lire Superman a plus tendance à m’endormir qu’à me tenir en haleine, à chaque fois que je le vois sur un écran de cinéma, c’est tout l’inverse. Comme si quelque chose de magique se produisait… C’était déjà le cas avec le Superman incarné par l’inoubliable Christopher Reeve dans les films de l’innovant et précurseur Richard Donner, et cela fonctionne encore une fois avec cette nouvelle version plus moderne : je trouve Superman au cinéma bigrement enthousiasmant !

Richard White (James Marsden), Clark Kent et Loïs Lane (Kate Bosworth) assistent en direct à la télévision aux méfaits de Luthor.

À la condition expresse d'accepter l'idée qu'une paire de lunettes puisse devenir un déguisement qui permette de ne pas être reconnu par ses proches Superman Returns a en effet plus d’un point positif jouant en sa faveur (j’occulte volontairement dans cette chronique les aspects négatifs et autres petits défauts du film).


Tout d’abord, cela tient à la personnalité et aux qualités de son réalisateur, Bryan Singer (qui a délibérément préféré déserter la pré-production de X-Men 3 pour se lancer dans l’aventure hasardeuse d’un nouveau Superman). Bryan Singer avait déjà bien potassé son sujet avec les mutants de Marvel, et il arrive encore une fois avec ce film à un mariage harmonieux entre personnages de comics et support cinématographique, là où tant d’autres se sont cassé les dents sur la cruciale étape de « l’adaptation » d’un medium à l’autre.
Son sens du storry-telling et de la mise en valeur des personnages compense son manque d’aisance avec un monde qu’il ne connaît finalement de son propre aveu que très peu, celui des super-héros.
Aussi bizarre que cela puisse paraître, c’est peut-être justement là que Singer fait la différence avec d’autres. Quand certains réalisateurs, fans auto-proclamés d’un super-héros, s’enlisent dans les difficultés à extirper leur personnage de son carcan de papier (l’exemple parfait : Mark Steven Johnson sur Daredevil), Bryan Singer sait en retirer le meilleur et le traduire dans un langage et un format nouveaux, ceux du 7ème art, de l’image en mouvement, du cinéma, bref son mode d’expression à lui ! Et force est de constater que cela lui réussit : il est parvenu à adapter ceux qui semblaient inadaptables au cinéma, les X-Men, aussi n’est-il pas surprenant qu’il ait pu si bien relever le défi de redonner vie à celui que tout le monde avait enterré en même temps que nous quittait son incarnation à l’écran, Christopher Reeve.

Car Bryan Singer a réussi : comme l’annonce le titre du film, Superman est à nouveau là ! Son interprète Brandon Routh, a ce qu’il faut de simplicité, d’humilité et de justesse pour parvenir à s’effacer derrière l’icône et à donner corps sans le dénaturer à un Superman qu’on a l’impression de toujours avoir connu. Un peu comme si ça avait toujours été lui, un peu comme si c’était encore Reeve qui revêtait le costume rouge et bleu…
Et l’autre tête d’affiche, Kevin Spacey, n’est pas en reste dans le rôle de Lex Luthor ! Physiquement en plein dans le personnage, Spacey parvient par son jeu parfait à interpréter un Luthor plus vrai que nature, machiavélique à souhait, à l’esprit génial et à l’ego surdimensionné, non sans un sens de l’humour pince sans rire et nihiliste du meilleur effet.

Lex Luthor (Kevin Spacey) accompagné de Kitty (Parker Posey) n'est pas là pour faire de la figuration !
Mais surtout, ce qui fait la grande force, incontestablement, de ce Superman Returns, ce sont les images, toutes plus belles les unes que les autres. Des effets spéciaux à tomber par terre de réalisme et parfaitement mises en valeur dans les scènes d’action du film. La scène d’ouverture, où l’on voit Krypton disparaître dans l’explosion de son soleil devenu géante rouge puis naine blanche et supernova est superbe, le sauvetage aérien du boeing est à couper le souffle et que dire de la balle de revolver qui vient s’écraser contre la rétine de Superman… énorme !!!
Enfin, enfin on voit un super-héros voler vraiment ! Car quand on voit Superman voler, on n’a aucun doute : c’est tout à fait évident que ce type là vole aussi naturellement que moi je marche. Cela peut paraître bête à dire, mais rien que ça c’est déjà bluffant et terriblement excitant à mes yeux.

Et cerise sur le gâteau, deux clins d’œil aux fans des films de Superman version Reeve sont présents : les images réutilisées de Marlon Brando en Jor-El, père naturel de Superman, qui s’adresse à lui dans son repère glacé, sa forteresse de solitude.
Mais aussi et surtout, la musique, intégralement reprise du film de 1978, signée John Williams. Bryan Singer le dit volontiers lui-même, et je partage pleinement son avis à ce sujet : « la musique de John Williams est si parfaite qu’il était inutile de chercher à en composer une nouvelle ». Et pour cause : quand au début du film le thème si connu de Superman retentit, on est littéralement pris d’un frisson de plaisir et d’enthousiasme, et les images étant à l’avenant de l’émotion musicale, alors que le film commence  à peine on est déjà conquis…
En tout cas, avec moi ça a marché à fond.

Pas de doute : Superman est de retour.

 

L'une des affiche (superbe) du film.

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commentaires

S
Pierig >> oui je crois que Superman n'arrivera pas à se débarasser de ce côté "has been", après selon les gens ça peut être totalement rédibitoire ou juste un défaut mineur, c'est à voir...
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P
Oui, c'est un film agréable à voir malgré le petit côté "has been" de Superman. Personnage trop parfait (bien dans le ton de ce qu'il a été) mais c'est aussi ça qui agace un peu. Bref, divertissant mais sans plus ...
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S
Spooky >> content d'avoir ton avis ! À en croire les chiffres au box office, la grande majorité du public français est un peu du même avis que toi. En France Superman a du mal à percer (les entrées sont beaucoup plus faibles qu'ailleurs), et je crois que c'est certainement dû au personnage lui-même, et à sa personnalité trop lisse comme tu le dis très justement.J'ai lu une critique intéressante qui, sans nier les qualités du film de Bryan Singer, concluait en disant que malheureusement Superman n'est plus un héros de notre temps. Il est dépassé voire empêtré dans son carcan de héros parfait et inaccessible, et ne parvient pas à en sortir. Et que du coup il ne correspond plus en rien aux goûts et envies du public d'aujourd'hui. Je pense qu'il y a de la vérité dans cette analyse. Mais bon, pour moi (et pour toi aussi si j'ai bien compris) le film reste très plaisant malgré tout ;o)
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S
Bon ça y est, je l'ai vu hier soir et...<br /> J'ai bien aimé, mais sans plus :)<br /> La faute sans doute au fait que Batman n'est pas un personnage qui m'intéresse réellement, que ce soit sur le papier (bon j'avoue, je ne crois pas en avoir jamais lu), ni sur l'écran. Les films de Richard Donner ne m'ont pas enthousiasmé plus que ça. Par contre, le fait que ce soit Bryan Singer qui soit aux manettes... <br /> Bref, j'ai trouvé ce film bien réalisé. Il y a des moments de bravoure, de grâce même (la scène du gamin, en effet, celle du sauvetage de l'avion...), et on se marre un peu aussi, grâce à Kevin Spacey dans un rôle taillé à sa mesure. :) Les effets spéciaux sont parfaits, rian à dire, mais...<br /> Il y a Superman. Il est niais, quoi. C'est un personnage qui ne m'enthousiasme pas, et même si Brandon Routh est un acteur correct, il ne parvient pas à surpasser le personnage (je pense que personne n'est capable de surpasser un personnage aussi lisse). <br /> Enfin voilà, je n'attendais pas un chef-d'oeuvre, il n'est pas arrivé, mais ce Superman-là, même s'il est (très probablement) le meilleur de la série, ne restera qu'un bon divertissement.
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S
Melissa_bel >> alors ton verdict ?Rico >> oui, plus c'est gros, mieux ça passe !! :o)
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R
C'est vrai, il y a la scène de l'enfant, mais aussi celle ou Loïs et son fiancé regardent Clarke en se disant qu'il a les mêmes mensurations que Superman...
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M
Eh bien je suis impatiente de le découvrir... ce vendredi normalement!
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S
Spooky >> Spécialiste je ne sais pas, mais enthousiaste oui, à coup sûr ! :o) Allez, va le voir et donne m'en des nouvelles...Rico >> Oui c'est vrai ce que tu dis, le gamin qui est le seul à se rendre compte de qui est vraiment Clark rien qu'en le regardant, c'est un bon clin d'oeil de la part de Singer. N'empêche que ça reste un truc à accepter et qui va à l'encontre de toute vraisemblance (tu me diras, un mec qui soulève des montagnes, au sens propre, c'est pas non plus facile à avaler alors...). En tout cas, des bons films de super-héros comme celui-ci, j'en redemande et j'espère qu'on ira encore en voir souvent ensemble !!
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R
Rien à ajouter à cette excellente chronique, sur un film que l'on a vu ensemble.<br /> Juste un détail sur l'identité secrète de Superman. Il est clair qu'il est difficile de concevoir que personne ne puisse jamais reconnaître Clark Kent juste à cause de ses lunettes. C'est d'ailleurs certainement la raison pour laquelle Singer a amorcé un début de démasquage dans le film, sans que celui-ci n'aille très loin. Juste pour le fun, quoi... La grande classe.<br />  <br /> Un excellent film pour un héros qui comme toi me passionne très peu en comics mais m'émerveille toujours sur grand écran !<br />  
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S
Hum hum...<br /> Deux avis très enthousiastes de la part de deux spécialistes des super-héros (Cassidy et toi)... Je sens que je vais craquer...
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