Les films se suivent et ne se ressemblent pas (du tout). Après mon incursion en terre cinématographique québécoise, qui visiblement en a refroidi plus d’un (si j’en crois les commentaires, blog et hors-blog), retour en une contrée plus chaude, pour une comédie qui m’a bien fait marrer. Direction la Californie. Direction Hollywood. Où quoi qu’on en dise, on sait faire des trucs bien, aussi.
Dans Date Limite de Todd Phillips on suit un couple de personnages improbables. D’un côté on a Peter Highman (Robert “la classe” Downey Jr), un type bien sous tous rapports, dont la femme Christine (Michelle Monaghan) est sur le point d’accoucher. Peter qui est à Atlanta s’apprête à rejoindre son épouse pour assister à la naissance de leur premier enfant. De l’autre on a Ethan Tremblay (Zach Galifianakis), un jeune acteur qui veut tenter sa chance à Hollywood et voyage avec son chien et les cendres de son père. Peter et Ethan se rencontrent à l’aéroport au départ d’Atlanta. Dès lors le destin de Peter est scellé. Car Ethan est tout sauf monsieur tout le monde. Un peu excentrique, complètement dans son monde mais foncièrement gentil, il va entraîner Peter de péripéties en catastrophes… à commencer par écoper tous deux d’une interdiction de vol à vie. Sans bagages, sans papiers et sans argent (qui sont restés dans l’avion, eux), Peter est contraint d’accepter l’offre d’Ethan de se rendre à Los Angeles par la route. Les deux hommes traversent donc le pays d’Est en Ouest au volant d’une voiture de location. Ce n’est que le début du long calvaire de Peter…
Peter : Je méprise ce que tu es à un niveau moléculaire !
Ethan : C’est une chose qu’on m’a déjà dite et je fais des efforts pour m’améliorer.
Bon on tape dans la grosse comédie là. Attention, je dis « grosse comédie » mais ça n’est absolument pas péjoratif ici. Tous ceux qui ont vu Very Bad Trip (du même réalisateur d’ailleurs) connaissent et reconnaissent Zach Galifianakis au nom immémorisable (oui j’invente des mots) mais à la dégaine reconnaissable entre toutes. Et il joue ici aussi dans le même registre de personnage, à savoir le mec totalement allumé et qui enchaîne gaffe sur gaffe. Un Pierre Richard des temps modernes, barbe florissante et bide assumé en prime. D’ailleurs le rapprochement avec des bons vieux films franchouillards comme La Chèvre ou Les Compères, où un type normal contraint de voyager avec un poissard de première subit déboires sur déboires, n’est pas du tout hors de propos. Sauf qu’ici c’est fait en 2010, avec les délires scénaristiques d’aujourd’hui et les moyens d’une comédie à gros budget américaine. Bref, en dix fois plus gros et plus exagéré. Ce qui n’empêche pas le film d’être très drôle du reste. Le concept du « toujours plus » n’étant pas forcément une mauvaise chose entre les mains de bons scénaristes. Et ici, les gars aux manettes connaissent leurs gammes. Ou peut-être est-ce encore une fois moi qui suis bon client. C’est pas exclu. D’autant plus que j’ai pu lire beaucoup de mauvaises critiques en surfant sur le web à propos de ce film…
En tout cas on retrouve le même type de schéma d’ensemble qu’on a pu voir dans Very Bad Trip que je citais plus haut. Autrement dit : pas de répit, on passe d’une scène drôle et inattendue à une autre sans cesse. Avec tout juste quelques petites touches de sérieux (oh pas plus de 30 secondes d’affilée hein) histoire de rendre le personnage de Ethan attendrissant et pas uniquement loufoque. Avant de replonger encore plus fort dans le délire. D’ailleurs, bien que j’adore Robert Downey Jr, la star du film est évidemment Zach Galifianakis qui porte à lui seul toute la force humoristique du film. Avec Very Bad Trip 2 qui est en cours de tournage, le barbu risque de vite cramer son personnage délirant et sans gêne par trop d’exposition. Mais pour l’instant on n’en est pas encore à l’overdose, donc moi je veux bien en reprendre un peu tiens. Histoire de se faire chatouiller les zygomatiques et de se prendre une bonne bouffée de grand n’importe quoi hilarant. Allez voir Date Limite et marrez-vous.