Période faste pour les comédies françaises sur grand écran en ce moment !
Après le succès phénoménal (plus de 10 millions d’entrées déjà) des Bronzés 3 bien que le film soit très moyen, le dernier Poelvoorde, le Ticket pour l’Espace des allumés Kad & Olivier, la énième aventure du François Pignon de Francis Veber, le génialissime Enfermés Dehors de Dupontel, l’arrivée annoncée à grands coups de promo dans les semaines qui viennent des films de Franck Dubosc (Camping), Dany Boon ( La Maison du Bonheur) et Jean Dujardin (OSS 117), les cinémas regorgent de films français (a priori) amusants.
Certainement pas tous des chefs-d’œuvre, mais incontestablement le signe d’une belle vitalité du genre. Et Jean-Philippe de Laurent Tuel en est encore une belle preuve, car outre un casting sur mesure, le film se construit sur une idée très originale et contrairement à ce qu’on aurait pu craindre, parfaitement développée et utilisée.
Fabrice (Fabrice Luchini) est un type banal : cadre moyen, un petit pavillon en banlieue, une vie de couple un peu monotone, une fille adolescente rebelle. Ce qui lui donne du punch et rend sa vie plus belle, c’est aussi l’objet de son unique mais envahissante passion, Johnny Hallyday.
Fabrice est le fan ultime du chanteur. Mais après une soirée un peu trop arrosée, il va se réveiller dans un monde qui pour lui a tout de l’enfer : dans ce qu’il suppose être une réalité alternative, Johnny Hallyday n’existe pas. C’est une autre star du rock français qui tient sa place, Chris Summer ( Antoine Duléry).
Désespéré, Fabrice se met alors à la recherche de celui qui aurait du devenir son idole : Jean-Philippe Smet (Johnny Hallyday dans son propre rôle). Il finit par le retrouver, mais le Jean-Philippe de ce monde est un sexagénaire patron d’un bowling !
Fabrice se met alors en tête de faire de Jean-Philippe celui qu’il aurait dû être, c’est-à-dire la méga star du rock Johnny Hallyday.
Voilà pour l’histoire. Si on peut y voir un point de départ proche de Podium de Yan Moix (les protagonistes sont des fans acharnés qui ne vivent que par et pour leur idole) le film s’en démarque très vite, tout en ménageant un petit caméo sympathique à l’inénarrable Bernard Frédéric.
Fabrice Luchini parfois cabotin est ici lumineux, magnifiquement juste et d’une sincérité extrême, et son compère Johnny trouve un rôle « à sa mesure » ! Moi qui suis loin d’être fan du papy rocker, je me suis laissé embarqué par l’enthousiasme teinté de folie douce du personnage de Luchini. Et il y a quand même quelques incontournables du répertoire du chanteur qui ne peuvent pas laisser de marbre.
Sans vouloir trop en dévoiler sur le film, je peux dire qu’on ne voit pas le temps passer, on rit de bon cœur et on est totalement dans le film jusqu’au final très astucieux mais parfaitement cohérent avec le thème de départ.
Que dire de plus au sujet de cet excellent film ? Allez une petite anecdote intéressante : le scénario est si original qu’il s’est fait remarquer outre-atlantique, Hollywood a d’ores et déjà racheté le concept, et on murmure pour l’adaptation rien moins que… le nom de Madonna à la place de notre Johnny national !
Pour l’idée originale, pour la performance des acteurs et même si vous n’êtes pas branché Johnny Hallyday, il faut aller voir Jean-Phillipe.