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Avant de lire les notes que je fais sur les films que je vois et les bd que je lis, sachez que dans mes commentaires il m'arrive parfois de dévoiler les histoires et les intrigues. Ceci dit pour les comics, je n'en parle que quelques mois après leur publication, ce qui laisse le temps de les lire avant de lire mes chroniques.
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12 novembre 2007 1 12 /11 /novembre /2007 16:32
Quand je disais que j’avais cumulé un certain retard (pour ne pas dire un retard certain) en ce qui concerne mes chroniques de films je n’avais pas menti… et pour preuve j’en suis aujourd’hui à chroniquer un film que j’ai vu en salles alors qu’il sort déjà en dvd !!

Alors pas de perte de temps supplémentaire, parlons du Spider-Man 3 de Sam Raimi.
Tout d’abord précisons que s’il a été présenté comme l’ultime volet d’une trilogie sur le tisseur de Marvel, personne n’était dupe et tout le monde se doutait bien qu’avec le succès de la franchise, on n’en resterait certainement pas là. C’est ce qui se confirme en ce moment avec le buzz autour du quatrième volet et l’engagement des uns et des autres (Sam Raimi, Tobey Maguire, Kirsten Dunst, …) pour tourner la suite des aventures de Peter Parker

Le troisième long métrage consacré à Spider-Man était plutôt attendu. En effet, considéré par beaucoup comme parmi les toutes meilleures adaptations de comics à l’écran, Spider-Man 3 se devait d’être à la hauteur des films précédents. D’autant plus que le programme était alléchant : la présence du costume noir, Venom, L’Homme Sable, l’arrivée de Gwen Stacy, le retour du Bouffon Vert… bref du lourd pour tout arachno-fan qui se respecte, moi le premier !
Il faut dire aussi qu’avec les deux premiers opus Sam Raimi avait fait fort, très fort, il se devait donc de faire au moins aussi bien.

Cette belle blonde n'est autre que Gwen Stacy, rivale de Mary-Jane...
Mais je dois bien dire que ce troisième film n’est pas exactement ce que j’attendais et n’a pas atteint l’excellence des deux premiers, se situant un cran nettement en-dessous.
Loin de moi l’idée de le jeter aux orties et de lui nier toute qualité, c’est juste que la déception est parfois disproportionnée quand les attentes sont grandes.

Au chapitre des déceptions donc, voyons ce qui ne va pas dans ce film.
En premier lieu Venom. Ennemi emblématique et parmi les plus impressionnants que compte le tisseur, Venom était très attendu par les fans. Sam Raimi pourtant dès le départ l’avait dit : il n’a pas d’affinité avec ce personnage pourtant plébiscité par les lecteurs. En effet Venom est apparu fin des années 80 début 90’s alors que Sam Raimi est un fan de la première heure, plus attiré par les vilains « historiques » existants depuis les années 60-70 comme le Bouffon Vert ou Octopus. Cédant à la pression des fans et de la production ou ayant réellement changé d’avis à son sujet, Raimi avait finalement accepté la présence de Venom dans le troisième volet.
Mais à l’écran le personnage semble totalement sous-exploité, pour ne pas dire délaissé par le réalisateur. Ses origines (il est vrai compliquées à expliquer si on avait voulu s’en tenir à celles du comics) sont bâclées comme rarement on l’a vu (un météore s’écrase sur Terre et un organisme parasite extra-terrestre noir s’en échappe pour contaminer le premier venu qui s’avère être, oh coïncidence, Peter Parker), ses apparitions à l’écran en tant que double maléfique de Eddie Brock (Topher Grace) sont peu enthousiasmantes, bref Venom est ouvertement mis au second rang par le réalisateur.

Venom en arrière plan et flou : allégorique !
En second lieu, on ne peut pas ne pas parler de ce qui est sensé être le nœud dramatique du film, à savoir la double-personnalité de Peter Parker. Au naturel doux, gentil et sympathique, le jeune homme se transforme au contact du parasite alien et laisse apparaître sa face noire. Il devient arrogant, violent, sombre. Et là rien ne va plus… En lieu et place de changement de personnalité, on a droit à un Peter Parker qui s’habille en noir pour montrer qu’il n’est pas content, qui se fait une raie sur le côté gominée avec grosse mèche sur le front digne du plus ringard des Clark Kent, qui marche en roulant des épaules pour montrer que non seulement il n’est pas content mais qu’il est aussi très méchant, qui se prend pour Travolta échappé de Saturday Night Fever pour montrer qu’il n’est plus le pauvre petit Peter tout timide (et ça bouh… ça fait pitié peur !)…

l'y vous fait-y pas peur comme ça ?

Bref, du grand n’importe quoi tendance bouffonnerie alors que ce changement est sensé être un profond chamboulement, quelque chose de noir, de profond, de sérieux et de grave. Autant dire que non seulement on n’y croit pas, mais en plus le personnage devient ridicule plutôt qu’inquiétant. Certains ont d’ailleurs émis l’idée que Raimi l’a fait exprès pour souligner qu’il n’était lui-même pas libre de montrer le véritable mauvais côté de Spider-Man du fait que la franchise de films était plus orientée grand public et enfants pour cause de succès des deux premiers. Peut-être. Mais de là à plomber complètement l’intérêt dramatique de l’histoire, je trouve ça exagéré, pour ne pas dire suicidaire.

Enfin et pour en terminer avec les mauvais points, Spider-Man 3 donne de plus en plus dans le gnan-gnan, la guimauve, le sentimentalisme, le soap-opéra (on avait déjà remarqué cette tendance s’amplifier dans le second film). Ça donne des longueurs, des scènes cucul la praline, des dialogues un peu fleur-bleus (moi j’aurais même plutôt tendance à dire tout simplement niais), et ça ralentit le film au point même qu’on se prend à s’ennuyer un tantinet par moment. Là où dans les deux premiers films Raimi avait évité l’exagération en étant toujours un peu sur la corde-raide, dans celui-ci il semble avoir perdu ses talents d’équilibristes et met les pieds dans le plat à l’une ou l’autre reprise. Bien sûr c’est depuis toujours une des composantes du comics Amazing Spider-Man ce côté aventures de super-héros mâtinées d’imbroglios sentimentaux, mais on a connu Raimi plus inspiré et plus fin dans les précédents films.

Aaaaaah Mary-Jane...
Avec tout ça vous allez finir par croire que je n’ai pas aimé du tout Spider-Man 3… et c’est faux ! Parce que si je déplore ses défauts, je lui trouve également de bien belles qualités.

D’un point de vue purement technique c’est toujours aussi beau et réussi. Effets spéciaux, scènes de combats, actions spectaculaires : on retrouve tout ce qu’on a déjà aimé dans les deux premiers, parfois même en mieux.
L’introduction du personnage de Gwen Stacy (Bryce Dallas Howard), à rebours chronologique par rapports aux histoires d’origine du comic, est finalement plutôt réussie alors que j’avais eu de sérieux doutes sur la cohérence scénaristique à son annonce.

Spidey face à l'Homme-Sable version montagne !

Mais surtout LE point positif du film, la chose à retenir avant tout, c’est l’introduction du personnage de Flint Marko (Thomas Haden Church) alias l’Homme-Sable. Si Raimi a flingué Venom, il a donné à l’Homme-Sable une envergure exceptionnelle et en a fait un des plus beaux personnages de la galerie cinématographique du tisseur. On sent clairement dans son traitement que Sam Raimi aime de tout son cœur Flint Marko. Il y a une énergie, une poésie, une beauté, et une force enthousiasmante dans chaque apparition du personnage à l’écran. Contrairement au cas Venom, Raimi prend tout son temps pour développer et expliquer les origines du Sandman, peaufine la personnalité de Marko en exposant son histoire et son drame, il en fait en quelque sorte son monstre de Frankenstein à lui (toute proportion gardée évidemment). Un méchant qui n’en est pas vraiment un, ou alors par la force des choses. Un homme qui seul contre tous fait parfois les mauvais choix avec les meilleures intentions. Bref, on sent que Sam Raimi aurait aimé faire de l’Homme-Sable le personnage principal du film (et ce dernier aurait tout à fait bien pu être le seul ennemi du tisseur sans que le film n’en eut souffert).

Flint Marko, le personnage incontournable du film
Ce qui est valable dans les comics est valable au cinéma : c’est la qualité du méchant qui détermine tout le reste. Et justement c’est là tout le problème de Spider-Man 3 : vous avez d’un côté un Venom inconsistant et une face sombre de Parker ridicule, et de l’autre côté un Homme-Sable fascinant et majestueux. Et par conséquent une partie de film ratée et une autre exceptionnellement réussie.
Autant dire que dans un bon jour vous verrez avant tout le bon côté de Spider-Man 3, et dans un mauvais jour le film ne fera que vous énerver un peu plus par tous ses aspects gavants. Finalement le film est à l’image de son héros : il a une double-personnalité plutôt troublante !!

L'affiche du film à l'accroche à prendre au propre comme au figuré
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commentaires

S
Pierig >> ça faisait longtemps ça faisait longtemps... tu veux dire par là que ma critique du Scaphandre et le papillon était toute pourrie ? ;o)
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P
J'étais pas chaud pour aller le voir ... j'attendrai donc sa sortie sur le petit écran. Sinon, belle critique ! Cela faisait longtemps ;)
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S
Spooky >> je croyais que tu l'avais déjà vu ! bon visionnage alors...
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S
Hum, je pense le louer un de ces quatre... Merci pour ton éclairage Steph, je vais pouvoir regarder ça de manière plus fine.
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