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Avant de lire les notes que je fais sur les films que je vois et les bd que je lis, sachez que dans mes commentaires il m'arrive parfois de dévoiler les histoires et les intrigues. Ceci dit pour les comics, je n'en parle que quelques mois après leur publication, ce qui laisse le temps de les lire avant de lire mes chroniques.
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19 septembre 2022 1 19 /09 /septembre /2022 13:24

 

Consigne 1 : Choisir une couleur.

 

Le Noir

 

Consigne 2 : Inventer une maladie à partir de cette couleur, lui donner un nom, la décrire en quelques mots. (temps de réflexion / écriture : 5 minutes)

 

La Noircilase de l’âme.

Elle s’attrape souvent de nuit. Elle a pour effet principal d’embrouiller le cerveau, d’avoir des idées noires, de broyer du noir. Les premiers symptômes sont le désarroi et la démotivation, puis viennent les symptômes physiques : la noircilase de l’âme empêche de sourire (les muscles des zygomatiques sont les premiers à s’atrophier) et dans les cas les plus avancés les malades ne parviennent même plus à parler…

Cas très rare : on recense quelques rares cas de noircilase de l’âme contractées lors d’éclipses de soleil…

 

Consigne 3 : Choisir un héros (personnage réel ou fictif, humain ou non, issu de notre propre imagination ou non)

 

Eddie Felson (personnage fictif incarné par Paul Newman dans le film L’Arnaqueur (1961) puis dans La Couleur de l’argent (1986), un as du billard.

 

Paul Newman alias Eddie Felson dans L'Arnaqueur (1961)

Paul Newman, alias Eddie Felson dans La Couleur de l'Argent (1986)

Consigne 4 : Votre texte doit raconter comment votre héros a contracté la maladie que vous avez inventée précédemment. En cours d’écriture l’animateur va introduire à trois reprises deux associations de couleurs / concepts, vous devrez à chaque fois en intégrer au moins l’une des deux à votre texte. (temps d’écriture : une trentaine de minutes).

 

Associations de départ : Violet / Mélancolie et/ou Noir / Élégance

Associations intermédiaires : Rouge / Sensualité et/ou Jaune / Vivacité

Associations de fin : Orange / Kitsch et/ou Blanc / Cadavérique

 

Eddie Felson était un oiseau de nuit. En effet il est rare qu’un tournoi de billard démarre à l’aube… quoique certaines parties l’avaient parfois mené jusqu’au petit matin. C’est à la lumière blafarde des néons des clubs de billard qu’il s’était donc lentement exposé à la Noircilase de l’âme. Il n’y avait pas pris garde de suite…

 

Il était toujours vêtu de son costume noir quand il allait jouer : qu’il affronte un jeune débutant en jean et trop sûr de lui, ou un vieux pilier de bar mal rasé, sa règle à lui c’était l’élégance en toute circonstance.

 

Vivre la nuit, enchaîner les parties, arnaquer au passage les gogos qui ne savent pas s’arrêter à temps, voilà ce qui formait sa routine. Une routine qui lui convenait (il faut bien vivre sur le dos des gens), mais qui manquait cruellement de ce qui le motivait : les défis !

Car son talent pour faire s’entrechoquer les billes de couleurs comme personne était aussi son talon d’Achille : il avait beau chercher un adversaire à sa hauteur, soir après soir, il n’en trouvait pas. Si bien que la mélancolie, doucement, avait fini par devenir son amie la plus fidèle.

 

Tout en dépouillant les pauvres types qui lui proposaient de jouer avec eux, il ne pouvait s’empêcher de repenser à Big Fat Domino, son adversaire légendaire qu’il avait battu après une nuit de billard mémorable à Cincinnati. Le gros Big Fat, au ventre débordant de son pantalon et au nez violacé par des années à boire plus que de raison, était tout le contraire d’Eddie.

Fort en gueule, pas une once de classe n’émanait de lui.

Et pourtant, ce qu’il avait pu lui donner du mal ce vieux roublard qui connaissait tous les trucs, toutes les astuces, et dont la précision des gestes contrastait tant avec l’allure de déménageur.

 

Ce qui avait fini par jouer en la faveur d’Eddie, ce fut la présence dans la salle d’une femme à la beauté sculpturale. Elle portait une robe d’un rouge incroyable, dont la coupe donnait tout à voir et ne laissait presque plus rien à deviner. Elle transpirait la sensualité

Big Fat Domino avait l’œil pour les combinaisons de billes, mais aussi pour les belles femmes et c’est ce qui avait incidemment donné l’avantage à Eddie. Car Big Fat avait décidé d’impressionner la jeune femme, et sa concentration avait progressivement dévié du tapis pour se focaliser sur elle.

Il n’en avait pas fallu plus à Eddie pour saisir l’opportunité d’en finir avec son adversaire trop orgueilleux et démonstratif.

 

Quand après un véritable combat qui les avait menés au bout de la nuit, Eddie avait empoché la dernière bille de la dernière partie, laissant Big Fat sans voix et sans un radis, le gros bonhomme s’était soudain tu, lui qui n’avait cessé de parler de toute la nuit. Son teint était devenu cadavérique et sa chemise, trempée de sueur, qui n’avait plus grand-chose de sa couleur blanche d’origine, ne laissait pas de doute sur son état : Eddie l’avait anéanti, moralement et physiquement. Ça avait été le plus grand match et la plus belle victoire d’Eddie…

 

C’était il y a quatre ans déjà. Depuis les parties s’étaient enchaînées mais plus jamais Eddie n’avait ressenti ce frisson. Cette peur de perdre, ce soulagement de gagner.

C’était ce qui le rendait jour après jour plus morose, plus silencieux, plus fermé.

 

Et c’est ainsi que la noircilase de l’âme avait fini par définitivement le contaminer.

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commentaires

C
Excellent choix de films pour ce joli exercice d'écrire ! :-)
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S
Merci à toi Chelmi !<br /> En effet le combo Paul Newman + Billard, je suis incapable d'y résister.