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Avant de lire les notes que je fais sur les films que je vois et les bd que je lis, sachez que dans mes commentaires il m'arrive parfois de dévoiler les histoires et les intrigues. Ceci dit pour les comics, je n'en parle que quelques mois après leur publication, ce qui laisse le temps de les lire avant de lire mes chroniques.
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15 juin 2020 1 15 /06 /juin /2020 07:57

Parmi les thèmes de littérature SF et Fantastique, le voyage dans le temps est de ceux qui emportent ma préférence. Le truc avec les voyages dans le temps, c'est que c'est compliqué à mettre en musique. On a vite fait de se retrouver embarqué dans un paradoxe temporel inextricable, de cumuler les incohérences et de tomber dans les pièges inhérents au concept. Bref, faut déjà être bien sûr de soi et bien couvrir tous les angles avant de se lancer dans l'aventure. C'est très exactement ce dont s'est assuré Duane Swierczynski pour nous proposer avec Date limite son histoire de voyage temporel à lui...

 

Mickey Wade n'a pas le vent en poupe ces derniers temps. Plus le temps passe, plus il devient une pathétique caricature de loser. Le journal dans lequel il travaillait depuis des années a subi une baisse d'effectifs et il s'est fait virer comme un malpropre. Sans une thune de côté, il se voit contraint de revenir s'installer dans le quartier de son enfance. Philadelphie est déjà une ville plutôt ouvrière, mais le quartier de Frankford c'est carrément encore un cran en-dessous. Bref, ça craint. Mais Mickey n'a pas trop le choix, le temps de retrouver un boulot, sa mère lui a proposé de vivre dans l'appartement de son grand-père qui est hospitalisé depuis quelques temps, dans le coma. Alors va pour le quartier pourri. Au lendemain d'une cuite qui lui occasionne une bonne gueule de bois, Mickey pioche dans la pharmacie de papy, il y a là des comprimés qui devraient pouvoir faire l'affaire. Sauf que l'effet des cachetons n'est pas du tout celui attendu. Mickey se réveille dans l'appartement de Frankford, mais quelques quarante années plus tôt, en 1972, l'année de sa naissance ! L'année de la mort de son père également. Mais les gens ne semblent ni le voir ni l'entendre, sauf cet étrange petit garçon... L'effet des pilules estompé, Mickey est de retour dans le présent. Il entreprend alors de retourner dans le passé pour tenter d'y arranger la destinée familiale : s'il peut sauver son père, toute sa vie pourrait s'en trouver meilleure...

 

Évidemment les choses ne seront pas du tout aussi faciles que ce que l'imaginait ce pauvre Mickey, qui va comprendre au fur et à mesure du récit qu'il y a des règles au voyage temporel, et un prix à payer aussi... C'est là justement que l'auteur, Duane Swierczynski est malin. Date limite n'est pas qu'une histoire de voyage dans le temps. Il ajoute une couche supplémentaire à son histoire qui va la faire glisser du côté du polar et du mystère à résoudre. Car Mickey va découvrir que ce qu'il croyait savoir de son passé n'est pas tout à fait conforme à la réalité des faits. Il va comprendre également à ses dépens que le voyage dans le temps est dangereux... Et comme si cela n'était pas assez, Duane Swierczynski en profite aussi pour faire de son roman une reconstitution de la Philadelphie des années 1970, de cette Amérique oubliée des prolos et des quartiers malfamés.

 

Finalement on se retrouve avec trois bouquins en un : de la SF, du polar et de la reconstitution historique ! Et chaque aspect est si soigné qu'il pourrait se suffire à lui-même, autant dire que l'auteur ne se fiche pas de son lecteur. C'est vraiment bien construit, le suspense est omniprésent, tout s'emboîte à merveille et on se fait régulièrement prendre au piège de chercher à comprendre par nous-mêmes, d'échafauder des théories pour expliquer les événements ce qui nous mène inévitablement à nous tromper et quand on finit par connaître la vérité, on est comme le lièvre pris dans les phares d'une bagnole lancée à fond : ébloui et scotché sur place. Oui, je ne vais pas vous raconter de cracks : quand je disais que le bouquin est malin, il l'est jusqu'à son dénouement, et personnellement je n'ai pas du tout été déçu par la fin (alors que c'est souvent un point faible des récits de voyage dans le temps). Je suis sorti de ce bouquin avec la sensation d'avoir passé un très bon moment de lecture et avec une certitude : Duane Swierczynski sait mener sa barque.* Et avec la prémonition que je croiserai encore à coup sûr sa carrière d'auteur.

* Pour la petite histoire et parce que j'accorde beaucoup d'importance à ce genre de détail, Duane Swierczynski n'est pas que romancier, il est également scénariste de comics, et je l'ai déjà croisé à plusieurs reprises chez Marvel (que ce soit sur X-Men, le Punisher, Iron Fist ou Cable par exemple).

 

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