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Avant de lire les notes que je fais sur les films que je vois et les bd que je lis, sachez que dans mes commentaires il m'arrive parfois de dévoiler les histoires et les intrigues. Ceci dit pour les comics, je n'en parle que quelques mois après leur publication, ce qui laisse le temps de les lire avant de lire mes chroniques.
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12 avril 2007 4 12 /04 /avril /2007 13:37

Bardé de récompenses internationales, La Vie des Autres est un film allemand à l’apparence pourtant bien austère. Cela est certainement dû au sujet qu’il traite : la vie sous le régime de l’ex-RDA, le manque de liberté, la censure politique, et la surveillance quasi-généralisée mise en place par les services de renseignements est-allemands, la Stasi.

L'Hauptman Wiesler écoute et retranscrit consciencieusement tout ce qui se passe chez Georg Dreyman.
Dans ce contexte froid et gris, La Vie des Autres retrace deux histoires montées en parallèle et intimement liées l’une à l’autre. Il y a d’abord Georg Dreyman (Sebastian Koch) artiste et intellectuel de renommé mondiale, l’un des derniers à vouloir demeurer coûte que coûte en RDA malgré le carcan étroit dans lequel il peut s’exprimer derrière le rideau de fer. Faussement sympathisant du pouvoir mais  réellement patriote, Dreyman aime son pays autant que son art, et il rêve de pouvoir faire de la résistance tout en douceur sans devoir abandonner la terre qui l’a vu naître. Usant de diplomatie, d’intelligence et d’une pointe d’hypocrisie teintée d’ironie, il parvient à mener sa barque tant bien que mal entre les politiciens véreux et soupçonneux et ses amis intellectuels opposants au pouvoir en place. L’autre personnage principal du film est un officier zélé de la Stasi, Gerd Wiesler (Ulrich Mühe), un homme froid, méthodique et totalement dévoué à sa cause. Wiesler devient sur ordre de sa hiérarchie l’ombre de Dreyman… C’est lui qui est en charge de le surveiller et de l’espionner afin de le faire tomber pour traîtrise au régime en place. L’Hauptman Wiesler est discret et surtout redoutablement efficace dans son travail. Si bien que rien de la vie de Dreyman ne restera longtemps secret pour lui… ni son intimité avec la belle Christa-Maria Sieland (Martina Gedeck), comédienne vedette d’Allemagne de l’Est, ni ses convictions politiques profondes…

Dreyman et sa muse, la somptueuse Christa-Maria Sieland.
Le réalisateur Florian Henkel von Donnersmarck aborde dans son film un sujet rarement développé (à ma connaissance) au cinéma : la vie à Berlin-Est avant la chute du mur et l’omniprésence de la Stasi (abréviation de Staats Sicherheit, littéralement « la sécurité de l’État »), le service de renseignement et la police secrète politique qui voit tout, entend tout, observe tout, sait tout.

Le film décrit la réalité d’un pays où la moindre opinion allant à l’encontre de la politique officielle était considérée comme indigne et punissable. Un régime où l’austérité règne, où l’opposition est muselée, enfermée et réduite au silence par la peur, où l’idéal communiste a viré depuis longtemps à la toute puissance de quelques dirigeants et à la privation quasi totale de liberté pour tous les autres.
Si le thème général peut sembler difficile, La Vie des Autres réussit vraiment à plonger le spectateur dans la vie de ses héros. On ressent l’impuissance et l’envie de révolte de Dreyman. On est touché au fur et à mesure qu’on le découvre par la droiture et le dévouement sincère mené à mal de Wiesler.

Nous avons les moyens de vous faire parler...
L’air de rien et sans qu’on s’y attende, le film nous happe dans son récit malgré des acteurs pour la plupart inconnus dans nos contrées (quoiqu’on ait vu récemment l’excellent Sebastian Koch dans le Black Book de Paul Verhoeven), une ambiance générale morose et un thème tout sauf glamour. Sobrement réalisé, parfaitement interprété et d’une sensibilité à l’image du Hauptman Wielser, c’est-à-dire tout en retenue mais profondément sincère, La Vie des Autres fait bien plus que convaincre. Intelligence du propos, subtilité du scénario, justesse de l’interprétation : voilà les principales qualités du film qui a remporté cette année l’Oscar du meilleur film étranger à Hollywood.

Et puis bien que ça n’ait rien à voir, j’ai été agréablement surpris de constater que mes souvenirs d’allemand m’aient permis de me passer le plus clair du temps des sous-titres français ! Mais que cela ne vous retienne pas d’aller le voir si vous n’entravez rien à la langue de Goethe : La Vie des Autres est un sacré bon film, avec ou sans sous-titres !


L'affiche française du film. 

 

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commentaires

S
Stella >> merci Stella ! pour ton retour dans les pages de commentaires de mon blog (je désespérais de t'en arracher un...) en premier lieu, et aussi pour avoir commenté un article qui sans toi risquait fort de sombrer dans les abysses du non-commentaire. Ach, zerais-du finalemente zenzibleu au charmeu hallemande ? Ja ? gut !  ;o)
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S
Si le film n'avait pas suscité tant de commentaires dithyrambiques tant de la part de la presse que des spectateurs, j'avoue que l'idée d'aller le voir ne m'aurait même pas effleurée : un film allemand, sur un sujet pas glamour du tout, avec des acteurs inconnus, pffffffffffffu … moi qui suis futile et pleine de préjugés, jamais de la vie je n'y serais allée. Eh bien, contre toute attente, je ne regrette pas ! Ce qui m'a touchée, ce n'est pas le contexte politique (rien de nouveau de ce côté-là), mais la plongée dans l'intimité des personnages. J'ai littéralement été scotchée par la performance des deux acteurs principaux, leur sensualité et la parfaite interprétation de leur personnage. C'était vraiment fascinant. Tellement passionnant que je n'ai même pas remarqué que j'étais obligée de lire les sous-titres !
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S
Dès que ça ne cause pas grecs en jupettes qui coupent des têtes tous les trois mouvements, ça n'intéresse personne...
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