Après un week-end passé à pelleter la neige qui avait décidé, en jetant un manteau blanc de 50 à 80 cm d’épaisseur, de prendre possession des routes, chemins, cours, entrées, escaliers, terrasses et autres parkings, je me suis installé dimanche soir devant ma télévision pour regarder la cérémonie des Oscar, retransmise en direct sur Canal+.
Vu le week-end pour le moins "physique" que je venais de passer, je ne m’attendais pas à tenir le coup longtemps avant de m’endormir devant ma télé. Finalement j’ai tout regardé, de 00h30 à 05h30, et je n’ai pas été trop déçu du palmarès, mon favori s’en étant même très bien sorti.
Voici donc le résumé des films récompensés :
La plupart des récompenses dites "techniques" (c’est-à-dire les meilleurs son, image, mixage, effets spéciaux, costumes, etc…) ont été partagés entre King Kong de Peter Jackson (pas présent en salle) et Mémoires d’une Geisha de Rob Marshall. Rien de bien passionnant là-dedans, mais cela reste assez logique (quoique pour le son j’aurais plutôt vu La Guerre des Mondes de Steven Spielberg).
L’Oscar de la meilleure chanson originale pour un film est revenu aux rappeurs Paul Beauregard, Cedric Coleman et Jordan Houston, pour le film Hustle & Flow de Craig Brewer. Là aussi, c’était assez prévisible.
L’Oscar du meilleur film documentaire est revenu au film phénomène La Marche de l’Empereur du français Luc Jacquet. Il n’y avait d’ailleurs pas trop de suspens non plus dans cette catégorie vu le succès immense du film sur les manchots à travers le monde entier.
L’Oscar du meilleur film étranger a été remporté par Tsotsi, film sud-africain de Gavin Hood dont personnellement je n’avais jamais entendu parler jusqu’alors.
L’Oscar du second rôle masculin est revenu à George Clooney (par ailleurs nominé à plusieurs reprises pour Syriana et Goodnight, and Good Luck) pour son rôle dans Syriana. Prix à mon avis amplement mérité même si j’aurais aimé que Clooney remporte également quelque chose pour son second film en tant que réalisateur. Clooney, qui avec sa classe habituelle et son sourire à la fois charmeur et malin, a tout de suite compris que ce serait un prix « de consolation » en déclarant (non sans une pointe d’ironie) dans ses remerciements que s’il recevait cet Oscar (le premier distribué de la soirée du reste) cela voulait certainement dire qu’il n’aurait rien d’autre de la soirée.
L’Oscar du second rôle féminin est revenu à Rachel Weisz dans The Constant Gardener de Fernando Meirelles. Je n’ai pas vu le film, mais Rachel Weisz est depuis longtemps une actrice que j’aime bien, j’ai donc été bien heureux de la voir remporter ce prix.
L’Oscar du montage a été octroyé à Hughes Winborne pour Crash (Collision en VF), vraiment mérité à mon avis.
L’Oscar du meilleur scénario-adaptation a été remporté par Diana Ossana et Larry McMurtry pour le film au succès public incontestable Brokeback Mountain.
L’Oscar du meilleur scénario original a été donné à Bobby Moresco et Paul Haggis pour l’excellentissime Crash.
L’Oscar du meilleur interprète masculin est revenu très logiquement et sans grande surprise à l’immense Philip Seymour Hoffman pour Truman Capote de Bennett Miller. Ceci dit le panel des nominés était de très hautes tenue, et tous auraient pu se targuer de tirer le gros lot sans rougir.
L’Oscar de la meilleure interprète féminine est revenu à Reese Witherspoon pour son rôle dans Walk the Line de James Mangold. Sans avoir vu le film, j’aurais plutôt parié sur Felicity Huffman pour son rôle de transexuel dans Transamerica de Duncan Tucker. Bref, un Oscar peu convaincant selon moi.
L’Oscar du meilleur réalisateur est donné à Ang Lee pour Brokeback Mountain, ce qui malgré la forte concurrence pour ce prix restait assez attendu tant ce film a créé l’évènement et l’enthousiasme général.
Et pour finir, l’Oscar du meilleur film a été remporté par … Crash de Paul Haggis, ce qui est réellement une surprise tant on annonçait le triomphe de Brokeback Mountain les semaines auparavant. Moi j’en suis plutôt content, puisque c’est tout de même mon film chouchou de 2005 (cf. Bilan Ciné 2005) qui remporte la timballe au nez et à la barbe du favori !
Un petit bilan rapide : j’ai trouvé ce palmarès plutôt bien équilibré, aussi bien du point de vue des nominations que des lauréats. Les films à caractère "sociaux et politiques" ont eu la part belle cette année, et c’est tant mieux.
Le grand perdant cette année reste selon moi Steven Spielberg, qui présentait deux films tout de même (Munich et La Guerre des Mondes étaient tous deux nominés) et n’a rien récolté du tout. Du moins pas pour les films qu’il a réalisé, puisqu’il peut se consoler avec la moisson d’Oscar "techniques" ramenés par Mémoires d’une Geisha, dont il est producteur.
Goodnight, and Good Luck, salué par toute la profession aurait également dû remporter une récompense selon moi, mais on va certainement me dire que je ne suis pas assez objectif avec ce que fait George Clooney… mouais, admettons.
En fin de compte je suis bien content que cette année il n’y ait pas eu de "rafle" de prix par un seul film (rappelez-vous dernièrement les 11 Oscar de Peter Jackson pour son Retour du Roi, mérités peut-être, mais tuant tout l’intérêt de la soirée), car je craignais un peu (sans vouloir minimiser la qualité du film) que Brokeback Mountain ne monopolise les prix les plus importants.
Bref, je me suis couché à 05h30 du mat’, mais je ne regrette pas ma nuit des Oscar !