Souvenirs, souvenirs…
Hiver 1997, dans mon 25 m² de la rue des Anges (je sais, c’était prédestiné) à Valenciennes. Un soir du mois de février, on toque à ma porte. Il est un peu tard et je ne suis pas très présentable en caleçon et vieux t-shirt, mais j’ouvre quand même ; c’est certainement Nono ou Stéph qui passe me voir.
Perdu.
C’est ma voisine du dessus, une brunette charmante au demeurant. Surprise, bafouillage d’usage en guise de bonsoir. Elle ne me laisse pas le temps de me reprendre et demande dans la foulée : « Désolée de vous déranger, mais est-ce-que vous avez un fouet par hasard ? ».
…
Quelques secondes de silence.
…
Je lui réponds que non, ne réalisant que plus tard qu’elle parle de l’ustensile de cuisine. Le petit laps de temps qu’il m’a fallu pour répondre lui a visiblement suffit pour faire le cheminement inverse de mes pensées, et c’est très certainement en comprenant le double-sens de sa question qu’elle se met à rougir, bredouillant un rapide « tant pis, merci quand même ! » avant de disparaître dans les escaliers.
(Cela dit, si je n’avais pas de fouet, en revanche j’avais reçu quelques temps auparavant de la part d’amis bienveillants et farceurs une paire de menottes-gadget du plus bel effet. Mais je ne sais pas si ça l’aurait fait rire.)
En tout cas, le lendemain soir, la même voisine est descendue m’apporter un petit bol de fraises, pour « s’excuser du dérangement de la veille ». Vous pensez qu’il y avait un double-sens là aussi ?
Je m’interroge aujourd’hui encore.