Il n'y a quasiment pas de femmes dans les premiers Norbert et Kari... (Années 1967-68 ; il y en avait peu dans la BD franco-belge de l'époque c'est vrai... Pilote compris). Ensuite, dans "L'île aux monstres" (qui est pourtant un plaidoyer pour le respect de la différence), elles sont -au même titre que les autres protagonistes ?- plus ou moins caricaturées... Et dans "Un empire sur pilotis", la jolie Polynésienne, Hannipépé-Anna, montre sa culotte à tout le monde... C'est une représentation un peu singulière de la femme quand même, non ?
CG : On m'accuse souvent de misogynie. Il y a même eu une journaliste féministe pour perdre son temps à le dénoncer dans un article extrêmement agressif à mon égard. Je trouve cette accusation grotesque. Pourquoi diable ne pourrait-on pas caricaturer les femmes ? Je suis à peu près persuadé que si on établissait des statistiques fiables pour comparer les abrutis dans les deux sexes, on en trouverait autant d'un côté que de l'autre. Mais ça, il ne faut pas le dire. Défendu. Impardonnable. Je viens de faire la démonstration que je suis misogyne. Enfin, pour les abruti(e)s dont je parlais plus haut, bien sûr.
Par contre, si on établissait le même genre de statistique pour comparer les tueurs en série dans les deux sexes, on en trouverait beaucoup plus chez les hommes.
Et les cuisinières lamentables beaucoup plus chez les femmes.
C'est un sujet globalement très délicat.
Les femmes ne tiennent pas non plus une place privilégiée dans l'univers de Martin Milan (une grosse mémère dans "1000 ans pour une agonie", une furie dans "L'ange et le surdoué"...) ; la seule qui ait comptée pour lui, nous raconte-t-il dans l'album "Il s’appelait Jérôme", est une Extra-Terrestre...
CG : Juste.
Je pense qu'on se comprend beaucoup mieux quand on ne parle pas la même langue.
Chimeer/Musky/Muskie dans le Vagabond des Limbes, Belle dans Le Grand Manque, Ewane Nagowitch dans Une folie très ordinaire, Joan Kimberly dans Le Cybertueur, Little Annie Candy dans le Grand Scandale, les Ghlomettes dans les Chroniques du Temps de la Vallée des Ghlomes, Oki dans Oki, Souvenirs d’une Jeune Fille au Pair, Ariane dans Dédales… les jolies jeunes femmes parfois dévêtues ne manquent pas dans vos œuvres…
CG : Dans la vie non plus. Vous voyez bien…
Encore une question concernant les femmes dans vos bandes dessinées... Dans Le Grand Manque, nous sommes en 347 après un grand conflit mondial, dans un monde dictatorial dominé par les femmes et dans lequel les hommes n'existent quasiment plus ; "Le grand manque" en question étant d'ordre... sexuel ! Au-delà de l'aspect fictionnel, c'est une vision assez particulière ; est-ce un fantasme, une crainte ??
CG : Ce n'est pas un fantasme. Encore moins une crainte. C'est la mise en équation de ce qui résulte des progrès de la science. On sait aujourd'hui se passer des hommes pour faire des enfants. En introduisant dans l'œuf à féconder une cellule judicieusement choisie. Ça, au moins, c'est un vrai progrès.
Je connais bien le genre masculin. Je ne le trouve pas très reluisant. Les femmes auraient tout intérêt à se passer des hommes, ce qui les conduiraient probablement à vivre entre femmes - et à faire des progrès en matière culinaire, d'ailleurs.
8. Les autres séries récentes
Un autre dessinateur avec lequel vous avez un certain historique : Claude Plumail. Il avait déjà collaboré aux décors du Grand Manque, puis il y a eu la série Cybertueur, un chapitre de Une Folie très Ordinaire et à présent Dédales. Que pouvez-vous nous dire à son sujet ?
CG : Il a aussi oeuvré sur le Vagabond. C'est le seul type que je connaisse qui soit capable de dessiner la Tour Eiffel boulon par boulon. On a beaucoup travaillé ensemble, il a des possibilités considérables, et nous venons de produire en effet Dédales ensemble. Apparemment, l'accueil est excellent puisque le premier tirage semble annoncé comme étant épuisé deux mois à peine après sa sortie. Nous sommes en train de travailler sur le tome 2. Il a excellé sur le tome 1.
Il s’agit encore une fois d’un thriller haletant. Vous mettez en scène le vrai Arsène Lupin, mélange une fois de plus d’authenticité et de fiction.
CG : Une petite précision. Il ne s'agit pas d'Arsène Lupin dont nous n'avons absolument pas les droits, mais d'un personnage qui est censé être, dans l'album, celui qui a inspiré Maurice Leblanc pour créer son personnage romanesque.
Maurice Leblanc s'est effectivement inspiré d'un personnage authentique, d'après ce qu'il a déclaré, mais j'ai préféré ne pas savoir lequel.
Combien de volumes prévus pour cette série ?
CG : Trois. Peut-être plus.
Vous avez assuré le scénario et le dessin pour Les Nouvelles Aventures de la Jungle en Folie : c’était votre retour en tant qu’auteur complet, en 2005. Le challenge est-il gagné ?
CG : Voir sur le sujet ma réponse plus haut.
Un mot en particulier sur Mic Delinx qui nous a quittés malheureusement il y a peu...?
CG : Idem.
Vous avez eu un petit démêlé avec lui sur la série, à propos des droits...
CG : Idem.
Oki avec Eric Juszezak aux dessins est une autre de vos séries qui commence à compter un certain nombre de tomes, une suite est-elle prévue prochainement ?
CG : Pas actuellement, à ma connaissance.
Parallèlement à vos séries humoristiques, vous faites également des séries plus réalistes (souvent à l'ambiance assez dure...) ; Oki souvenirs d'une jeune fille au pair, chez Glénat, dénonce la collusion entre le monde des affaires et celui des yakuzas, la corruption d'un ministre des Affaires Etrangères, l'implication de la mafia russe dans la politique, le blanchiment d'argent par les jeux en Afrique, etc... Vous mettez en scène des personnages facilement reconnaissables...
CG : Oui. Je trouve la bande dessinée très peu impliquée dans les affaires du monde d'aujourd'hui. Bien sûr, il y a des exceptions (L'affaire corse, de Pétillon, par exemple, ou Marjane Satrapi, et quelques autres) Mais les auteurs ne semblent pas tellement s'intéresser à ce genre de sujets. On peut le comprendre. C'est un métier que l'on choisit davantage pour échapper à la réalité que pour s'y complaire en permanence.
Cette série s'arrête cependant avec le 6ème album ; vous aviez encore des choses à y dire ?
CG : Ce sont des thèmes inépuisables. La série s'est arrêtée sur la décision de l'éditeur, et pas faute de sujet. C'est dommage car Eric Juszezak faisait un remarquable boulot, et le personnage de Oki était de plus en plus séduisant et vrai.
Si l'on compare Oki et Le Cybertueur, toutes deux réalisées dans les années 90-2000 dans la collection "Bulle noire" de Glénat, elles ont toutes les deux un style assez "cinématographique" et une ambiance polar assez "glauque" (noire) ; dans les 2 cas, il s'agit d'une victime féminine qu'un flic protégera et qui tomberont amoureux l'un de l'autre... Une différence est que Oki passe d'une mésaventure à une autre, alors que Le Cybertueur raconte sur plusieurs albums la traque et les méfaits d'un même criminel...
CG : Mes récits ont toujours eu un style «cinématographique», me semble-il.
Ce qui est contestable, car à quoi bon avoir ce genre de «style » ailleurs qu'au cinéma ?
Cette constatation me met en face de mon propre positionnement : « Qu'est-ce que je fous là ? ». Je veux dire dans la B.D. Est-ce que, par hasard, je ne me serais pas trompé de porte, par hasard, je dis ?
Et pourquoi continuer, perdurer dans l'erreur avec ce foutu «style cinématographique» ?
Qui aurait l'idée d'avoir le style «majordome Grand Siècle» alors qu'il est serveur au Quick ?
Ou genre maîtresse de Louis XIV quand elle est pétasse sur les grands boulevards ?
Bon. A part ce petit détail, je trouve que le format 46 pages est très court pour raconter une histoire et qu'il vous condamne à être superficiel, et terriblement allusif.
Il est autrement plus jouissif de s'exprimer sur une suite d'albums, bien sûr. Mais les contingences, que voulez-vous...
L'aspect "glauque" et violent de ces bd dans la collection "Bulle noire" - voir aussi votre série Une folie très ordinaire - correspond-il à des critères commerciaux de l'éditeur ?
CG : Non. L'aspect glauque ne correspond qu'à mes propres tréfonds dans lesquels je ne descends que rarement, quand je reçois des amis, notamment.
Toupet avec Blesteau, dans le journal de Spirou, est une série familiale... Que pouvez-vous nous en dire ? Comment est-elle née ?
CG : Sur la proposition de Van Hamme quand il était directeur général chez Dupuis, avec l'accord de Philippe Vandooren.
Le succès a l'air d'être au rendez-vous avec déjà 18 albums chez Dupuis...
CG : Bé non. Enfin si. En fait, globalement, Albert Blesteau et moi, avec Toupet, j'ai fait les comptes, nous avons vendu plus de 600.000 albums, sans compter les traductions, les post-publications, et le reste.
C'est un score dont nous sommes très fiers. Mais les Editions Dupuis ont décidé d'arrêter la série, et nous ont rendu nos droits. Ce n'est pas une blague. Le dix-huitième sera le dernier chez Dupuis.
9. Questions diverses
Fort du succès du Vagabond des limbes, vous avez monté votre propre maison d'édition: "Le Vaisseau d'argent" il y a une vingtaine d’années... Pensez-vous être arrivés à un mauvais moment sur le marché de la BD ? Aujourd’hui les temps auraient-ils été plus favorables selon vous ? Comment jugez-vous l’évolution du marché de la BD en France ?
CG : Effectivement, nous ne sommes pas arrivés à un moment porteur avec le « Vaisseau d'Argent ». Nous avons accumulé les difficultés avec la crise pétrolière des années 1990-91, le changement de stratégie chez notre distributeur principal, celui des Presses de la Cité, et ma propre vision des choses (prendre au sérieux ce qui précède), car j'étais crevé. Mais nous avons volontairement mis la clef sous la porte. Nous avions 200.000 albums en stock. Il suffisait d'en solder une petite partie pour passer le cap douloureux. Nous n'avons pas voulu. Nous avons eu tort. Surtout moi. Car, aujourd'hui, c'est encore pire.
Il n’existe pratiquement plus de prépublication des albums dans la presse. Comment jugez-vous ce changement par rapport à l’époque de Pilote ?
CG : Mortifère.
Au cours de vos nombreuses séries, depuis les gags en une page jusqu’à la science-fiction en passant par le thriller, vous avez couvert un grand nombre de genres. Y en a-t-il un qui a votre préférence ? A contrario y en a-t-il qui ne vous inspirent pas ?
CG : Ç’a été un grand plaisir de me confronter à des genres différents. Le seul genre qui ne m'inspire pas trop, c'est celui qui consiste à raconter des histoires de ce type qui se colle au plafond.
Beaucoup d’auteurs mettent des parcelles d’eux en leurs personnages favoris. Est-ce votre cas également ? Duquel de vos héros vous sentez vous le plus proche ? Martin Milan, Axle Munshine ? Lambert Lambert ? Al Jackson ?
CG : Hannipépé-Anna. Je me sens très proche. Tout proche.
Julio Ribera m’a raconté que vous êtes une formidable « machine à idées ». Il parlait entre autre de votre manie de noter chaque petite idée qu’il vous vient sur un bout de papier, vous créant ainsi une « banque d’idées » dans laquelle vous allez piocher quand vous élaborez de nouveaux scénarios. Il me disait même que vous êtes du genre à vous lever en pleine nuit pour noter une idée qui vous est venue afin de ne pas la perdre en vous rendormant… alors réalité ou légende ?
CG : Julio raconte des bêtises. Il n'a pas la moindre idée de la façon dont je passe mes nuits, il n'a jamais assisté à aucune d'elles.
Il est vrai que, quand j'ai une idée, et le temps, je la développe pour ne pas la laisser partir en fumée. Et que je conserve mes notes.
Il est vrai que j'en avais un grand nombre (enfin, n'exagérons rien !) dans lequel j'allais éventuellement puiser. Mais c'est de moins en moins le cas, maintenant. Et, la nuit, je dors.
L’inspiration ne semble pas vous faire défaut, mais vos BD sont très souvent également extrêmement documentées (par exemple La Bande à Bonnot, le Cybertueur ou le tout récent Dédales). Quelle part la documentation prend-elle dans votre masse de travail ?
CG : La documentation est une excellente base pour mettre en route l'inspiration. À une certaine époque, on faisait démarrer les voitures à la manivelle. La doc, c'est la manivelle.
Vous deviez vous amuser en faisant Norbert et Kari ou encore La jungle en folie... Il y a plusieurs niveaux de lecture, des jeux de mots, etc. Comme chez Goscinny... Le Vagabond des Limbes et Martin Milan sont aussi des séries où la réalité est distordue… Quel(s) public(s) visiez-vous ou avez-vous touché(s)?...
CG : Je ne sais pas. Les gens qui me ressemblent, peut-être ? Je n'ai jamais écrit ou dessiné une histoire en pensant à un public donné.
C'est la raison pour laquelle Uderzo vend à plusieurs millions d'exemplaires chaque nouveauté, J.K. Rowling plusieurs centaines de millions d'exemplaires… et moi pas.
En se basant sur votre bibliographie, on peut raisonnablement vous qualifier d’auteur prolifique. Mais êtes-vous également un grand lecteur de BD ? En avez-vous seulement le temps ?
CG : Non. Je ne lis pas beaucoup de B.D. Par contre, je les regarde volontiers.
Vous êtes un auteur reconnu et avez côtoyé les plus grands et participé à de nombreuses parutions mythiques telles que Vaillant, Pilote ou Le Journal de Tintin. Quelles ont été vos principales influences, quels sont les auteurs qui vous ont vous-même le plus marqué ?
CG : Franquin à mes débuts, comme tout le monde.
Gamin, j'étais un grand admirateur d'Uderzo. Aujourd'hui aussi, d'ailleurs.
Tillieux. Will. Alex Raymond (super). Greg (scénars). Van Hamme est très fort (très malin). Plein d'autres. J'aime beaucoup admirer.
Seriez-vous tenté par l'adaptation de l'une ou l'autre de vos BD sur grand écran ? Je pense par exemple à Une Folie très Ordinaire qui ferait un thriller tout à fait passionnant...
CG : Qui dirait non à une telle perspective ? Bien sûr. On m'a souvent tourné autour, dans ce domaine, et je crois que je saurais faire. Mais, voilà... Très récemment, un producteur m'a commandé l'écriture d’un scénario, à partir d'un point de départ qui lui appartenait. Ce que j'ai fait. Ça devait se passer sur la planète Mars. Et c'était romantique. Mais à l'arrivée, c'était trop cher à monter pour un prod français.
Dans Norbert et Kari ("Norbert et Kari au royaume d'Astap"), ainsi que dans Le Vagabond des limbes avec le personnage de Musky, vous exprimez le désir de rester enfant... le refus du monde des adultes...
CG : Non. Mais le refus de ressembler à des gens qui me font vomir, oui.
L’Histoire de France en BD pour Larousse, l’histoire de Jules Bonnot dans La Bande à Bonnot, le personnage de Maurice Leblanc dans Dédales entre autres exemples… l’Histoire serait-elle une de vos passions ?
CG : Non. Je ne suis pas équipé pour. Il m'est arrivé de passer trois mois à la grande bibliothèque pour travailler sur un sujet historique. Il est toujours dans mes cartons. Si jamais vous entendez parler de quelque chose...
BD et politique font-elles bon ménage ? Il semble qu'il y ait un petit regain d'intérêt ces dernières années ? Que pensez-vous de séries comme Les coulisses du Pouvoir, De silence et de sang, ou I.R.S. si vous les avez lues par exemple ?
CG : Delitte, c’est un bon. Desberg, ça tient bien la route. Quant à Corteggiani, c’est sûrement l’un des scénaristes français les plus costauds. Excellente énumération. C'est très intéressant. Je suis pour.
J'ai vu sur votre site internet que vous envisagiez de rééditer Norbert et Kari sur CD-Rom... Que pensez-vous alors des nouvelles technologies par rapport à la Bande Dessinée ? Quel avenir commun leur voyez-vous ? Quelle importance peut prendre un site comme BDTheque dans ce paysage futur, selon vous ?
CG : Je pense que nous sommes arrivés à un tournant et que les nouvelles technologies en question risquent de bouleverser le paysage de la bande dessinée et le changer radicalement.
On peut assister à de nouvelles habitudes de lecture, qui prendront probablement pas mal de temps pour s'installer, mais les choses peuvent aller très vite, de nos jours, et prendre tout le monde de court. Je pense à l'I-Pod, par exemple, à la B.D. case par case, au téléchargement, etc.
Les anciennes habitudes vont persister, résister, mais la surproduction va faire le ménage, et les retours également.
Vous écrivez également des romans et des pièces de théâtre...
CG : Oui. Bon.
Vous vous faites rare en festival de BD. Avez-vous des séances de dédicaces prévues prochainement ? L’exercice vous plaît-il en tant qu’auteur ? Avez-vous besoin du contact avec le public pour avoir un retour sur votre travail ?
CG : Nous avons quelques séances de dédicaces de prévues avec Claude Plumail, pour Dédales, en effet. Je suis de moins en moins client, pour ce genre d'exercice. Dessiner en public a un côté très « exhibitionniste », ce que je ne suis pas du tout. Mais il est vrai que le contact avec les lecteurs et souvent très révélateur. Et je ne vois pas par quoi cela pourrait être remplacé.
Sur votre site officiel vous évoquiez il y a quelques temps déjà certains de vos projets, dont 2 ébauches de séries : Les 7 Péchés Capitaux du Crime et Stan le Tagueur, ainsi qu’un film d’animation en 3D. Y a-t-il eu des avancées sur ces projets qui s’annoncent prometteurs à la lecture des synopsis que vous avez mis en ligne ?
CG : Les Sept péchés ont été sur le point d'être réalisés, mais une série utilisant le même mécanisme est apparue sur le marché, et finalement on a préféré s'abstenir. Stan le Tagueur est resté à l'état d'ébauche. Les producteurs du film d'animation 3D qui comptaient sur moi n'ont toujours pas réussi à réunir les capitaux nécessaires. Certains mettent dix ans ou plus à réaliser leurs projets. Alors...
Cette fois, je crois que vous avez épuisé votre sujet. Merci de votre intérêt.
Christian Godard, merci.
Interview réalisée le 31 juillet 2007 par Spooky, avec les participations de François Boudet, klod, marcel, Marie M et Stéphane Hoegel et les encouragements de scuineld.
(retrouvez également l'intégralité de l'interview sur BDThèque)