Quand je cause d'un film, je fais souvent des articles plutôt longs, et pas toujours en phase avec l'actualité du moment. Dans cette page d'avis vite dits je me propose de faire exactement l'opposé : quelques mots rapides pour donner un avis sur ce que je viens de voir. Certains films feront peut-être par la suite l'objet d'articles plus complets, ou pas. Cette page
est donc mise à jour en même temps que l'encart "Vu récemment" qui pointe vers elle...
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The English mini-série :
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Hunters saison 2 :
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Tulsa king saison 1 :
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The White Lotus saison 2 : La première saison avait lieu dans le paysage paradisiaque des îles de Hawaï, la seconde prend place dans le décor non moins somptueux d'une Sicile de carte postale, absolument magnifiée par des images et une lumière fabuleuses. On y retrouve quelques personnages de la saison précédente bien que ce qui nous est raconté ici n'a aucun rapport direct avec la précédente intrigue. La formule cependant fonctionne comme lors de la première saison (on sait dès le départ qu'un corps a été retrouvé dans la mer sans en connaître l'identité, puis retour une semaine plus tôt et on voit tout ce qu'il s'est passé depuis l'arrivée des vacanciers sept jours plus tôt), et encore une fois c'est fait avec beaucoup de malice, de sous-intrigues qui s'entremêlent juste ce qu'il faut pour mener le spectateur exactement là où les scénaristes le veulent et le laisser entre indices et fausses-pistes essayer de deviner qui sera la victime évoquée en introduction... Du coup on a plusieurs personnages qui vont s'entrecroiser et de multiples enjeux entre eux se tisser, et on ne peut pas éviter de se prendre au jeu pour deviner "qui va finir en nourriture à poissons" ? Au niveau interprétation j'ai été très impressionné par les comédiens, tous parfaits dans leurs rôles, plus vrais que nature, du papy libidineux et un peu gâteux (F. Murray Abraham) à la prostituée uber-sexy et ambitieuse (Simona Tabasco), en passant par le beau gosse plein aux as et ultra poseur (Theo James) ou la millionnaire refaite à la truelle et au burin aussi gourde et naïve qu'insupportable (Jennifer Coolidge). Une très chouette saison pour une non moins chouette petite série qui mériterait d'être plus connue.
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La Meilleure version de moi-même - mini-série : Blanche Gardin n'est pas une humoriste passe-partout. Loin de là, même. Elle aime avant tout quand ça gratte, quand ça pique, quand ça moque les petits (et gros) travers de la société d'aujourd'hui. Et quand elle balance, ce n'est pas à demi-mots. Elle est plutôt du genre à tirer à boulets rouges, ce qui ne l'empêche pas de cibler avec soin et précision. Dans cette mini-série dans laquelle elle se met elle-même en scène en tant que "Blanche Gardin, humoriste un peu en galère", elle aborde pas mal de thèmes actuellement très à la mode. Mais elle ne le fait pas en suivant le discours dominant, facile et qui se veut bien-pensant, pas du tout même. Elle le fait en montrant sincèrement ce qu'elle en pense, quitte à fâcher ou vexer. Elle appuie exactement là où toutes les théories actuelles qui émergent des sciences sociales (qui selon moi n'ont que très peu à voir avec les sciences, mais bon passons, ça n'est qu'un avis qui n'engage que moi de toute façon) sont les plus sensibles, c'est-à-dire dans leurs (innombrables) failles logiques, contresens, biais, impasses, hérésies scientifiques, quand il ne s'agit pas tout bonnement d'arnaques et de mensonges patentés. Et comme je le disais, elle n'y va pas avec le dos de la cuillère. Ce qui d'ailleurs rend sa série presque plus malaisante que drôle. On ne s'esclaffe pas, ou peu, alors qu'il s'agit d'une comédie. En revanche on capte parfaitement l'ironie, la dénonciation du n'importe-quoi que certains défendent avec tant de sérieux, on sent la gravité de certaines logiques complètement pétées quand on pousse les curseurs à fond, on a même plutôt envie de hurler devant tant d'aberrations et de sacralisation de la bêtise crasse. À ce titre, le personnage de Louis C.K., (qui est le compagnon de Blanche Gardin dans la vraie vie) n'est pas anodin du tout, étant donné la polémique dont il a fait l'objet et les effets de la cancel culture qu'il a subie à sa suite. Il apparaît dans la série comme celui qui est finalement le plus bienveillant en même temps que le gardien de la raison qui ose dire quand ça va trop loin, et qui se permet même d'exprimer toute sa colère quand les choses le méritent. Alors certes, du point de vue purement comédie, cette série ne vous fera pas vous gondoler toutes les 5 minutes, elle vous gênera même plutôt aux entournures. En revanche en terme de pavé dans la mare, elle éclabousse fort et loin, et ça j'avoue, c'est jouissif.
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Night Sky saison 1 : Cette série est thématiquement assez riche, et propose de parler aussi bien de la vieillesse et de ses démons (dépendance, perte d'autonomie, mémoire défaillante), que du deuil et du suicide (pour la partie la moins enjouée de l'histoire), mais aussi de portails dimensionnels qui permettent de voyager par téléportation sur Terre et dans l'univers et d'une organisation mystérieuse qui garde farouchement le secret (pour la partie la plus enthousiasmante et fantasy de la série). Surtout, son atout majeur, à mes yeux, c'est la participation dans un des rôles principaux de J.K. Simmons qui apparaît ici comme rarement je l'avais vu, c'est-à-dire en vieil homme sur une pente déclinante bien qu'il s'en défende, et qui donne ici à voir un pan très humain et attachant de sa personnalité. J'ai toujours beaucoup apprécié cet acteur qui aura surtout brillé dans des rôles de méchants voire de salopards ultimes (remember la série carcérale Oz ou le film de Damien Chazelle Whiplash), et je le découvre ici dans une fragilité que je ne lui imaginais pas mais qu'il rend à merveille à l'écran. J'ai trouvé cette série atypique et plaisante, même si par certains aspects elle a pu me frustrer (une propension à noyer le poisson et à délayer à plus tard des réponses qu'on voudrait avoir plus rapidement pour lever le voile sur le mystère général qui pèse sur l'histoire), et j'aurais aimé qu'elle avance plus vite dans son intrigue (bien que je reconnaisse volontiers que sa manière de prendre le temps de poser ses personnages est tout à son honneur). Le problème cependant réside surtout et malgré tout là : cette série ayant été malheureusement abandonnée alors que sa première saison prouve que les scénaristes ne le prévoyait visiblement pas du tout, elle laisse son lot de questions et d'intrigues en suspens, et de cliffhanger définitivement irrésolu, ce qui est rageant tant on a envie de savoir vers où cette histoire allait mener. Ne serait-ce que pour la prestation de J.K. Simmons cependant, je ne regrette pas d'avoir regardé cette première saison sans suite, mais regrette en revanche amèrement l'abandon diabolique d'une série qui promettait tant...
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Russian Doll saison 2 : La première saison proposait une histoire de boucle temporelle dont l'héroïne était prisoninère, cette seconde saison opte pour un voyage dans le temps plus classique, à ceci près que les protagonistes de ces voyages peuvent aller et venir entre les époques en empruntant une rame de métro spécifique (à volonté donc), et à ceci près aussi qu'ils s'incarnent dans un autre corps que le leur quand ils vont dans le passé (ce qui est l'occasion de situation assez savoureuses puisque l'héroïne se retrouve dans la peau de sa mère enceinte d'elle-même, et que l'autre voyageur temporel, un homme, se retrouve dans le corps de sa propre grand-mère alors jeune femme). L'avantage de cette série est son format, très court et donc très rythmé du point de vue du déroulement de l'intrigue. Pas de temps mort, pas de passage de remplissage, on avance à chaque épisode dans l'histoire de façon significative, et ça c'est un vrai plus narratif à mon sens. L'autre avantage de cette série c'est la personnalité très en décalage de Natasha Lyonne qui insuffle dans son personnage autant que dans l'histoire (elle est également co-créatrice et co-scénariste de la série) une grande part d'elle-même et de son excentricité. Cette seconde saison s'essaie se démarque un peu de la première dans sa thématique tout en gardant un lien fort avec elle, et j'ai trouvé l'ensemble plutôt malin et réussi. Sans être révolutionnaire, la série propose pas mal de bonnes idées et sa manière de traiter le voyage temporel m'a plu, moi qui suis adepte de ce type d'histoire. Je conseille, chouette petite série.
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The Nevers saison 1 partie 1 : Série mise en chantier à l'initiative de Joss Whedon, on replonge ici dans le Londres du XIXè siècle où un mystérieux vaisseau a laissé sur son passage des gens dotés de dons incroyables, ce qui n'est pas sans poser certains problèmes à certains des "touchés". Ou comment faire du super-héros (en l'occurrence, cela fait fort penser à la thématique des X-Men sur le fond) qui ne dit pas son nom. L'univers est riche, l'intrigue est prenante, le panel de personnages très varié permet beaucoup de déclinaisons potentielles et l'ensemble est assez agréable à suivre, même s'il s'agit d'une entremêlement de différents niveaux d'intrigues parfois touffu. Les effets spéciaux, sans être révolutionnaires, apportent leur pierre à l'édifice et sont un plus dans ce type d'histoire, ici donc ça fonctionne bien. Le casting est dense et m'a plutôt convaincu, j'ai retrouvé avec plaisir un Pip Torrens et une Olivia Williams très aristocratiques, et découvert quelques nouvelles têtes qui m'ont fait très belle impression (je pense en particulier à Ann Skelly et Tom Riley). Cette première partie permet de poser des jalons, de faire connaissance avec un univers somme toute étendu et peuplé de nombreux personnages, et d'exposer les enjeux tout en maintenant une part du mystère qui est dévoilé au fur et à mesure des épisodes. Belle photographie, belle lumière, très belles images, une reconstitution dans l'ensemble convaincante, de bonnes idées par-ci par-là, un brin d'originalité dans le reconditionnement d'idées déjà vues ailleurs, tout cela laisse augurer de choses intéressantes à venir. Malheureusement, la crise du Covid a interféré fortement dans la production de la série, d'où le découpage en deux parties de la première saison. Mais cela n'empêche pas de sentir de l'ambition dans le concept de cette série, et un savoir-faire digne de ce nom dans sa réalisation. Curieux de voir la seconde partie.
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Thor : Love and Thunder : Voici déjà le quatrième film entièrement consacré à Thor, et le second confié aux bons soins de Taika Waititi. J'avais été très enthousiaste sur le précédent, Thor : Ragnarok, car j'y avais beaucoup apprécié l'humour, la fraîcheur, le ton décalé, les effets spéciaux dantesques, l'action mêlée à la farce, bref : la signature Waititi. Et clairement, dans Thor : Love and Thunder, c'est cette recette qu'on essaie d'appliquer à nouveau (et à raison : autant utiliser ce qui a déjà marché et bien marché auparavant). Mais malheureusement, cette fois l'effet de surprise n'est plus là. Et le côté poussif l'emporte un peu trop souvent sur la volonté d'être décalé. On a encore quelques belles trouvailles par-ci par-là, mais dans l'ensemble j'ai trouvé qu'on avait perdu l'équilibre fragile trouvé dans le film précédent. L'humour décapant laisse trop souvent sa place au grand-guignol et à force de cumul, cela a plutôt tendance à nuire à l'intérêt général du film. Dommage car l'intrigue principale, centrée sur Gorr le tueur de Dieu est tout droit sortie d'un arc narratif récent du comic book et qui avait été une très bonne saga papier du Dieu du Tonnerre. Mais le personnage de Gorr est vraiment sacrifié selon moi dans ce film, ce qui est d'autant plus rageant qu'il est interprété par l'immense Christian Bale. C'était presque inévitable en y repensant, car Gorr est un véritable personnage dramatique au sens le plus strict du terme, ce qui entre dès le départ en contradiction avec le ton léger et potache qu'on veut donner au film. Ce qui a pour résultat qu'on a plus envie de se moquer de Gorr que de le prendre en pitié ou le craindre, alors que c'est ce dont il est puissamment le vecteur dans le comics. En fin de compte les enjeux dramatiques sont quasiment étouffés pour ne pas dire effacés, et on ne conserve qu'une gigantesque farce à l'écran. Émaillée de quelques bonnes blagues, je ne le nie pas, mais qui donne une sensation de trop plein assez rapidement, et c'est regrettable. Taika Waititi n'aura donc pas su pleinement transformé l'essai avec sa seconde illustration de l'univers du Dieu nordique, dommage.
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The Lost City of Z : Ce film m'a attiré pour deux raisons. La première et la principale, c'est le nom du réalisateur, James Gray. Ce que j'ai vu de lui jusqu'ici m'a toujours interpellé, bien que Ad Astra avait un peu déçu mes attentes en son temps. La seconde, c'était le thème même du film : l'exploration des contrées encore sauvages de l'Amazonie, dans le but de la cartographier, qui va mener à des recherches archéologiques sur un continent dont on ignorait alors encore à peu près tout du passé. Ajoutez-y l'authenticité par le fait qu'il s'agit de la vie de Percy Fawcett, explorateur ayant bel et bien existé, et vous obtenez là un cocktail qui a tous les atouts pour m'intéresser. Et patatras ! À l'arrivée, ce que j'ai vu est loin de m'avoir passionné. Pourtant comme je le disais, tous les ingrédients étaient réunis... mais en ce qui me concerne, la mayonnaise n'a pas pris, et j'en ai été le premier déçu et contrarié. Il manque à ce film quelque chose qui ressemblerait à du souffle épique, de l'entrain, de l'envie, de la passion. Je n'ai simplement pas été absorbé par ce que j'ai vu, j'ai trouvé le déroulé du film très plan-plan, très scolaire, dépassionné, et pour tout dire : plat. Non pas que le film soit entièrement dénué de bonnes choses, il y a des passages intéressants, des scènes qui méritent le coup d'oeil, et des comédiens qui paraissent plutôt investis dans leurs rôles, je ne le nie pas. Mais l'ensemble ne décolle jamais réellement, et c'est frustrant. Ce qui aurait été perçu moins gravement si je n'avais pas nourri de grandes attentes au sujet de ce film. Malheureusement de ce fait la déception étant exacerbée, je ne saurai trouver de bonnes raisons de le conseiller. Ce qui n'est visiblement pas le cas de la critique cinéma qui dans son ensemble a été plutôt élogieuse au sujet de The Lost City of Z lors de sa sortie. Je suis peut-être passé à côté de quelque chose s'en m'en apercevoir... je vous laisse donc vous faire votre propre avis !
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L'Amour c'est mieux que la Vie : Ceux qui me connaissent le savent, je ne m'en cache du reste pas, j'aime beaucoup (et certains de rajouter "trop" à cette locution) les films de Claude Lelouch. Un nouveau Lelouch pour moi, c'est comme une récré bien méritée, un bon moment en perspective. D'avance je sais que je vais y prendre du plaisir, et jamais encore cela n'a raté. Avec ce film, Lelouch déroge un peu à ses habitudes en se concentrant sur une histoire intime, une histoire d'amour (là en revanche c'est plutôt en plein dans ce dont il est coutumier), et malgré un beau casting le réalisateur français ne fait cette fois pas dans le film-choral. C'est Gérard Darmon qui incarne le personnage principal masculin, Sandrine Bonnaire étant son homologue féminin. Le couple fonctionne très bien à l'écran, on sent la connexion entre ces deux-là, même si, je dois bien le dire, je trouve que c'est Gérard Darmon qui emporte le morceau, bouffe l'écran, vampirise le regard du spectateur à chaque fois qu'il est à l'image. Sa voix, son ton, son jeu, sa situation, sa personnalité, font de son personnage quelqu'un d'infiniment touchant et on ne peut rester de marbre devant ce vieux-beau déclinant mais tellement authentique et humain. J'ai particulièrement aimé les deux scènes père-fils auxquelles Lelouch nous invite dans son film. Celle où Darmon est le père, avec Kev Adams dans le rôle de son fils, est très simple, toute en non-dits, mais vise juste (sauf que Kev Adams en boxeur-star c'est plus marrant que plausible mais bon, passons ce détail), mais aussi celle où Darmon est le fils, en face d'un Robert Hossein très diminué qui joue son père, et qui dans un autre registre s'avère bouleversante d'émotions et de sincérité, toute en vérités dévoilées à demi-mots et qui laissent deviner des sentiments et une pudeur en conflit permanent. Le "Ai-je été un bon fils ?" avec lequel il interroge son père, a certainement tout autant résonné en moi que ses doutes sur ses propres qualités de père envers son fils. Deux très beaux moments du film. J'en garde également la gaieté mâtinée d'amour qui encore une fois n'ose pas trop dire son nom, et qui caractérise les relations d'amitié entre Darmon, Philippe Lellouche et Ary Abittan (qui nous gratifient d'une pure scène de comédiens quand ils se font un concours de celui qui jouera le mieux l'émotion). Et puis ce personnage principal, touchant, naviguant entre le calme et la sérénité face à ce qui l'attend (il est condamné par son cancer à plus ou moins court terme), et l'envie folle de faire durer encore le plaisir, l'amour, la vie. Darmon qui troque son habit d'homme raisonnable contre celui d'homme amoureux pour son dernier tour de piste. Malgré quelques petites faiblesses passagères, j'ai trouvé que ce cinquantième film de Claude Lelouch était plutôt un bon cru, et j'ai passé un très agréable moment à le visionner.
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Parasite : Un autre film à la réputation élogieuse et que je voulais voir depuis longtemps ! Entre ses multiples récompenses internationales et les critiques plus que positives qui ont émaillé sa sortie sur le grand écran, j'avais presque un peu peur de m'y atteler. Peur d'être dépassé d'un côté, peur d'être éventuellement déçu de l'autre. Au final, j'ai beaucoup aimé ce que j'ai vu, impossible de le nier. Mais je reste un peu dubitatif malgré tout, sur le concert d'éloges dithyrambiques qui ont accompagné la carrière du film, ainsi que sur sa moisson exemplaire de prix cinématographiques dans à peu près tous les festivals dans lesquels il aura concouru. Le film est très bon, il n'est pas question de remettre cela en cause, mais de là à déclencher une telle unanimité en sa faveur, j'avoue que je trouve cela un poil exagéré. Notez bien que c'est certainement là le seul reproche, et encore ne peut-on pas appeler ça vraiment un reproche, disons plutôt un bémol, que je mettrais à son sujet. S'il n'avait pas eu cette réputation si positive qui le précède, je ne me serais posé aucune question et aurait juste apprécié en le voyant le très bon film qu'il est. Vous l'aurez compris, je n'en ferais personnellement pas un de mes films-cultes, mais je me vois mal lui reprocher quoi que ce soit de grave pour autant. Moi qui ai parfois (ok, souvent) des réserves sur les films ou séries d'origine coréenne parce que j'ai du mal avec le jeu régulièrement exagéré des comédiens, je n'ai pas ressenti ce désagrément avec Parasite. Je devine bien des traces de cette particularité culturelle dans le jeu d'acteur, mais je les trouve nettement moins marquées qu'ailleurs (exemple récent qui me vient en tête : Squid Games), et plus à propos également, car les situations décrites dans le film sont en elles-même rocambolesques et en savant équilibre sur le fil du croyable, lorgnant à plusieurs moment vers le vide du grand-guignol pur sans pourtant jamais y tomber. Bref, ce Parasite de très bonne facture m'aura de ce point de vue réconcilié avec le cinéma coréen !
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Citizen Kane : J'avais ce film depuis bien longtemps sur mes tablettes, son statut de film-culte, de film-référence cité par tous les cinéphiles, par tous les cinéastes, acteurs et amateurs d'art en général, m'attirait depuis des années, sans que jamais je ne trouve un moment pour m'y plonger. Chose faite à présent (mieux vaut tard que jamais n'est-ce pas ?), et je dois dire que je comprends que Citizen Kane se traîne une telle aura de grand film. Car le film est marquant, impressionnant, atypique, et qu'il ne souffre pas une seconde de son âge. Le film, mine de rien, est sorti en 1941 ! Et pourtant je n'est pas été gêné par le décalage dû à l'époque, comme ça arrive souvent avec les films anciens ou très anciens. Que ce soit scénaristiquement, thématiquement ou sur le plan du rythme, le film d'Orson Welles ne fait pas son âge, ne souffre ni de lenteurs ni de rhumatismes aux articulations ! Le plus impressionnant selon moi reste avant tout la performance d'acteur de Welles qui interprète un Charles Foster Kane aux visages multiples, à des âges différents, sans jamais surjouer, sans jamais taper à côté. Il joue un personnage hors-normes, mais il parvient à garder une cohérence, une logique dans son interprétation qui donne la mesure du talent du bonhomme (qui à côté de cela se farcit aussi la mise en scène, le scénario et la production, excusez du peu). En revanche, je pense aussi que ce film m'aurait peut-être été moins accessible si je l'avais visionné beaucoup plus jeune. Citizen Kane, tout comme le personnage dont il fait du nom son titre, est exigeant, je n'aurais certainement pas eu le bagage nécessaire pour correctement l'apprécier si je l'avais vu à vingt ans par exemple. Finalement, c'est peut-être une très bonne chose d'avoir attendu aussi longtemps avant de le voir. Maintenant que je l'ai vu, je comprends que tant de personnes le considèrent comme une véritable leçon de cinéma. Si le septième art en tant que média et pas uniquement en tant que vecteur de divertissement vous intéresse, n'hésitez pas à vous pencher dessus vous aussi...
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Outrage : Voilà bien longtemps que je ne m'étais pas mis sous la rétine un film de et/ou avec Takeshi Kitano, et j'ai pallié à ce manque avec cet Outrage, film de yakuzas d'assez bonne facture où il promène sa dégaine nonchalante et son regard inquiétant sans pour autant être le seul et unique centre d'intérêt du film. Comme souvent dans ses films, Kitano l'acteur de cinéma prend à contre-pied Kitano le clown de la télévision, en composant un rôle très sombre, très violent, et plutôt glaçant de tueur sans pitié voire avec un léger penchant psychopathe pour la chose. Ici ça ne manque pas, c'est très certainement l'une des versions de Kitano au cinéma que j'ai trouvé la plus désagréable, la plus antipathique de tout ce qu'il a déjà pu faire auparavant. Évidemment ce genre de film est très codé, il y a des passages quasi-obligés (un yakuza qui se coupe le doigt pour laver une offense par exemple) ou qui pourraient presque faire penser à des clichés (à ceci près qu'on reste surpris de la tournure des événements), mais je ne serai pas de ceux qui s'en plaignent, bien au contraire. Certainement même, aurais-je été déçu si des scènes de cet acabit avaient été absentes du métrage. En revanche on sait ce qu'on va voir en regardant ce film, il est clair que Kitano ne sort pas des sentiers battus de ce genre de films. Là où réside son petit plus, sa touche très personnelle, c'est sans doute dans l'interprétation, puisque le personnage qu'il incarne ici est clairement dérangé au-delà de toute ambition ou désir de traîtrise propres à ce genre d'histoires. Cela étant, Outrage n'est pas le meilleur de ce que j'ai pu voir de Kitano, mais fait bien le job, et surtout en ce qui me concerne, m'aura permis de renouer avec cet acteur-réalisateur que j'apprécie mais que j'avais un peu délaissé ces dernières années (par manque de temps et d'occasions, pas par manque d'envie).
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Calmos : J'ai pour Jean-Pierre Marielle une tendresse toute particulière. Les personnages qu'il compose ont toujours un je-ne-sais-quoi d'irrésistible qui fonctionne à tous les coups sur moi. Un mélange de simplicité, de sincérité, de franchouillardise, de poésie, de truculence, de tenue, d'authenticité, d'hédonisme, de pince-sans-rire, de verbe haut, de culture, et à sa manière très personnelle, de classe pure. Le tout, porté par une voix à nulle autre pareille, au timbre chaud, qui a du corps et du coeur, forte et douce à la fois, profondément honnête. Et que dire du duo qu'il forme ici avec un autre géant du cinéma français, Jean Rochefort, qui partage avec lui bon nombre des qualités énumérées plus haut ? C'est évidemment un duo gagnant, un couple parfait, qu'ils forment là. Car en amitié comme en amour, je crois qu'il ne faut pas s'interdire de parler de couple dans de telles circonstances. Ces deux-là, dans ce film-là, sont un couple d'amis plus vrais que nature. Et ça fait un bien fou de les suivre dans leurs pérégrinations insensées tout au long de Calmos, emmené par un Bertrand Blier toujours aussi irrévérencieux, provocateur et faussement timide. Avec qui plus est son paternel, l'inénarrable Bernard Blier en cureton à la morale souple et qui a définitivement rayé la gourmandise de la liste des sept péchés capitaux. Quel plaisir également de retrouver, ému, le temps d'une belle tirade, la voix extraordinairement reconnaissable de Claude Piéplu ! Si l'idée de départ de ce film est absolument géniale (deux hommes qui n'en peuvent plus décident de s'enfuir loin des femmes) et donne lieu à des dialogues savoureux et des scènes d'anthologie (la scène d'ouverture du gynécologue qui casse la croûte dans son cabinet devant une patiente qui l'attend les quatre fers en l'air donne d'entrée le ton !), le dénouement vire de plus en plus dans le surréalisme (la guerre civile entre les hommes et les femmes) jusqu'à la scène finale où les deux compères se retrouvent miniaturisés au fond d'une vulve, tels deux Robinson Crusoé échoués là. Inutile de préciser qu'un tel film n'aurait pas le début de l'ombre d'une chance d'être produit de nos jours, ce qui le rend d'autant plus précieux encore à mon sens. Mais même hors contexte, pour son casting royal et ses dialogues rabelaisiens, ce film doit être vu et revu. Croyez-moi, il vous fera un bien fou !
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Carter : J'aime autant vous prévenir de suite : vous n'êtes pas prêts pour ce que vous allez voir. Comment résumer ce film ?... Ça flingue, ça cogne, ça découpe, ça gicle, ça explose, ça démonte, ça castagne, ça saute, ça écrase, ça dézingue, ça tatane, ça court, ça défrise, ça électrise, ça crame, ça défonce, ça bastonne, ça fracasse, ça délire... et surtout, ça ne s'arrête jamais. La caméra est quasiment en permanence en mouvement, c'est d'ailleurs assez déstabilisant pour le spectateur qui aimerait bien de temps en temps reprendre son souffle et parvenir à identifier clairement un cadre fixe pour tenter de se sortir du vertige incessant dans lequel ce film le plonge. J'aime les films de baston, j'aime les films d'action, mais là on est loin, très loin au-delà. On est dans une espèce de jeu vidéo survitaminé pour épileptique parkinsonien. La caméra virevolte sans arrêt dans tous les sens et souvent dans des mouvements qu'on n'aurait même pas imaginés (bonjour les plans séquences bourrés ras la gueule de raccords numériques pour faire croire à des mouvement de caméra impossibles), ce qui sur un film entier est presque malaisant (je déconseille fortement quiconque viendrait de se bâfrer d'une bonne choucroute ou d'un cassoulet roboratif de se lancer dans le visionnage de ce film, il risquerait de mettre son estomac sous trop forte pression pour vraiment l'apprécier). Tant et si bien que certaines scènes à l'évidence très chorégraphiées deviennent pourtant complètement illisibles, tant on ne comprend pas où on se situe en tant que spectateur (vu que la caméra ne tient pas en place 2 secondes) ni comment se déplace le personnage principal (car on manque de référentiel stable). La scène de baston / gunfight en chute libre à 5 000 mètres d'altitude est à ce titre un exemple parfait. Le héros utilise à peu près tout ce qui permet de se déplacer et qui possède un moteur : bagnole, moto, camion, train, avion, hélicoptère, tout y passe. L'avantage de ces engins c'est que si ça a un moteur, ça peut exploser, et croyez-moi, le réalisateur ne va pas s'en priver. du point de vue du scénario, comment dire... c'est blindé de clichés et pourtant ça parvient à ne pas être très clair, ce qui est en soi un paradoxe remarquable. Vous y trouverez une pandémie mondiale, des simili-zombies très hargneux, des espions, des gens qui manipulent des gens qui manipulent d'autres gens qui croient manipuler les premiers, des méchants très méchants et sadiques, une enfant à sauver, un héros amnésique, un docteur qui a un antidote miracle, des traitres en veux-tu en voilà, la CIA, les chinois du FBI, des sud-coréens qui en veulent à mort à des nord-coréens qui en veulent à mort à des américains, des mafieux tatoués dans un sauna, et beaucoup, beaucoup de décès par mort violente dans le sillage du héros inarrêtable. J'en oublie très certainement au passage. Honnêtement je ne peux pas dire que ce film était à faire, en revanche maintenant qu'il est fait, il vaut le coup d'être vu, ne serait-ce que pour savoir qu'on peut faire ce genre de chose au cinéma. Et peut-être aussi pour se persuader que ce n'est pas une si bonne idée que ça finalement. Je vous laisse juger.
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1899 mini-série : 1899 est une série devenue une mini-série en n'étant pas renouvelée par Netflix. Cependant l'histoire se tient bien en une saison unique, et s'il y avait matière à développer par la suite, qu'on en reste là ne lui est pas pour autant préjudiciable. La série est plutôt classieuse, visuellement très travaillée, à l'ambiance plombante, à l'univers très particulier et dont on ne doute pas de la cohérence. Bref, on a là un bel écrin. Côté scénario, c'est un peu plus flou, volontairement je pense, histoire de bien balader le spectateur et le laisser en permanence dans une sensation de malaise, d'incompréhension, d'angoisse également. Du point de vue du casting c'est solide, il n'y a pas de tête d'affiche qui tire la couverture à elle, c'est cohérent, ça fait le job très honorablement. Sur le fond cependant, trop de mystère tue un peu le mystère au bout d'un moment, du moins c'est mon avis de spectateur anciennement traumatisé par des démarrages en trombe qui auront fini droit dans le ravin (remember Lost ?). Heureusement toutefois, l'explication et la résolution des mystères intervient en fin de saison, de manière un peu rapide et brutale en comparaison avec tout le temps passé à se poser des questions, mais au moins en a-t-on une. J'avoue cependant ne pas avoir été retourné par la révélation, par manque d'implication peut-être, je ne saurais pas dire exactement. Pour moi 1899 reste donc avant tout un produit à l'image bien travaillée, un bel objet vaguement mystique, mais avec peut-être comme un arrière goût de surcote qui ne donne pas forcément l'envie irrépressible de reviens-y...
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Love Death and Robots saison 3 : 9 épisodes seulement composent cette troisième saison, et comme lors des précédentes, on a forcément des préférences pour l'une ou l'autre, bien que tout l'ensemble soit de bonne qualité. Les graphismes varient selon les histoires présentées, certains plus percutants que d'autres, mais tous plutôt bien inspirés. Chaque épisode est l'équivalent d'une courte nouvelle mise en images, l'exercice est donc un peu répétitif sur la forme, mais la courte durée de chaque épisode rend l'ensemble tout à fait digeste. Le style et les thèmes abordés restent pour leur part dans le domaine du Fantastique et de la SF, ce qui personnellement est plutôt pour me plaire, mais c'est un détail qu'il vaut mieux connaître avant de s'y lancer. Cette série se regarde comme on mange une sucrerie : l'effet est immédiat et le goût assez marqué, mais ça ne dure pas bien longtemps et ne reste pas forcément longtemps en mémoire. Ce qui est finalement normal et logique pour une série de mini-épisodes anthologiques. Divertissant.
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Servant saison 3 : Servant est vraiment une série déconcertante à plus d'un titre. Capable du pire comme du meilleur. Au cours de cette troisième saison, l'histoire prend un nouveau virage, modifiant l'équilibre et le pouvoir entre les personnages. L'intrigue se ressert un peu autour des personnages principaux, et certains choses se précipitent un peu (surtout la fin qui est une fin-choc), et pourtant on a toujours cette impression de lenteur, de non-dits persistants, ce qui est assez paradoxal. L'angoisse habite cette histoire du début à la fin, et ce qui m'a gêné cependant, c'est l'irréalité de certaines réactions des personnages face aux événements, ce qui m'a d'ailleurs laissé à distance d'eux, m'empêchant de m'identifier et donc de m'impliquer pleinement dans ce qu'on me raconte. Je remarque les effets, je note les avancées, les astuces scénaristiques parfois très bien trouvées, mais en restant trop extérieur, ils me touchent moins, et je constate que l'intrigue fonctionne de moins en moins bien sur moi. Quelques passages cependant restent très marquants et réussis, mais trop peu sur l'ensemble d'une saison à mon goût. Le cliffhanger de fin de saison va peut-être rebattre les cartes et précipiter les choses, mais le recette actuelle de cette série continue de me laisser sur ma faim alors qu'on sent bien que le potentiel est là.
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Les Papillons Noirs, mini-série : Troublant et excellente mini-série que celle-ci ! J'ai été bluffé à tous les niveaux. Scénaristiquement parlant c'est très bien écrit, très bien mené et on nous promène tout du long par le bout du nez d'une façon magistrale. Alors que dès le départ on croit déjà savoir à quoi s'attendre. Mais non, l'histoire nous réserve quelques tours à sa manière et ça fonctionne plus que bien. La mise en scène n'est pas en reste, du montage à la mise en lumière c'est vraiment léché, un petit bijou de précision. Et surtout, l'interprétation est très réussie. Qu'il s'agisse de Nicolas Duvauchelle qui est d'une implication sans borne, de Niels Arestrup qui assoit son talent avec un naturel impressionnant, de Sami Bouajila lui aussi complètement habité et qui se sort avec brio d'un rôle difficile, mais surtout du duo de jeunes acteurs Axel Granberger (qui joue Albert jeune) et Alyzée Costes (qui joue Solange jeune) qui sont tous les deux hypnotiques, rien de moins, et qui vampirisent l'image à chaque apparition de leur couple. J'ai été scotché par la ressemblance physique mais aussi dans les mimiques, les gestes, la façon de parler entre Axel Granberger et Niels Arestrup qui jouent le même personnages à 50 ans d'écart. Choc un peu atténué par l'information que le second est le père du premier dans la vie réelle, d'où l'évidence de la ressemblance physique. Mais le travail de mimétisme n'en reste pas moins troublante. Quand à Alyzée Costes, c'est un diamant brut, ou plutôt devrais-je dire un rubis brut, en rapport avec sa rousseur naturelle mystifiante. Elle est totalement irréelle de beauté, de candeur, de pureté. Impossible de rester insensible à ce qu'elle dégage. Cette série est vraiment le tout haut du panier des productions françaises de qualité, et j'ai pris une claque monumentale en la regardant. Je conseille vivement, je recommande chaudement, j'applaudis des deux mains, enfin bref, je crois que vous avez compris l'idée : il faut voir cette série.
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Gaston Lagaffe : Oulala... m'enfin ! Me v'là bien. Gaston Lagaffe c'est un des premiers héros fétiches de ma jeunesse, quand je découvrais la BD franco-belge. Autant dire que je l'aime tout particulièrement et qu'il est cher à mon coeur, comme tout le petit univers qui gravite autour. Le génie de Franquin a toujours opéré sur moi. Alors une adaptation cinéma c'était forcément casse-gueule, et osons le dire, raté d'avance. Car qu'on le veuille ou non, un amoureux de Gaston aura toujours tel ou tel aspect du film qui le décevra car pas assez proche de la version papier. Et pour cause, la BD est tellement particulière, le trait de Franquin tellement génial, qu'aucune transposition "live" ne pourra lui rendre hommage et encore moins tenir la comparaison. On est donc quasiment condamné à sortir déçu du film. Sauf si on est un gamin et qu'on n'a pas forcément 30 ou 40 ans de "vie commune" avec Gaston Lagaffe. Là on se contente de ce que le film propose, et dès lors ça fonctionne mieux. Je l'ai constaté avec mes gamins, qui connaissent les BD parce qu'elles sont dans la bibliothèque familiale et qu'ils en lisent régulièrement, mais qui n'ont pas le même attachement presque sacré au personnage. Le film leur a plu, les a fait rire, malgré ses outrances, malgré ses délires, malgré ses approximations. Exactement comme la BD m'a fait rire moi à leur âge, malgré ses outrances et ses délires. Pour ma part j'ai apprécié les efforts ostensibles qui ont été faits pour coller au plus près à l'aspect graphique si spécial de Gaston, et j'ai évidemment reconnu tousles clins d'oeil et références aux scènes incontournables de la BD. Et pourtant la magie n'a pas opéré. Serais-je devenu trop vieux ? Pourtant je suis persuadé que le film s'adresse tout spécialement aux amoureux de Gaston, aux enfants qui l'ont lu et sont devenus des adultes depuis. Mais comme je le disais, en live, malgré les efforts des comédiens et de la mise en scène, la mayonnaise n'a que très peu pris sur moi. Impossible pour moi de défoncer ce film car je vois tout l'amour du personnage qui en transpire, mais le résultat n'est malheureusement pas à la hauteur de la BD. Et il n'avait aucune chance de l'être, voilà certainement sa malédiction originelle.
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Vikings Valhalla saison 2 : Suite des héritiers de la série-mère Vikings, dans cette seconde saison les personnages principaux se voient dispersés géographiquement, chacun menant sa petite affaire de son côté, avec le lot d'intrigues et de sous-intrigues qui vont avec. Du coup il y a des hauts et des bas en fonction de l'intérêt que l'on porte aux uns et aux autres. Autrement dit encore, c'est assez inégal d'un épisode à l'autre, bien que l'ensemble se tienne plutôt correctement. Mais pour le moment la série parvient toujours à me garder éveillé, ce qui est quand même assez bon signe. Je garde toujours les mêmes réserves évoquées dans mon commentaire sur la première saison, à savoir le ripolinage de réalités historiques passées à la moulinette d'une idéologie ultra-progressiste un peu trop voyante, mais bon, j'essaie de profiter du reste du spectacle en faisant autant que possible abstraction de certaines énormités. Pour l'instant la balance continue de peser en faveur de la qualité générale de la série, je m'en contente donc, sans être dupe. Sur la fin de cette saison, il semble que les enjeux se resserrent un peu et que les itinéraires de certains personnages dispatchés autour de l'Europe se mettent enfin à converger, ce qui annonce un regain d'intérêt pour la troisième saison. En revanche il faut rester honnête, on reste clairement un cran au-dessous de la qualité proposée dans la série Vikings. Ça laisse cependant encore une certaine marge, et tant mieux.
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See saison 3 : Conclusion de la série post-apocalyptique de Jason Momoa avec cette troisième saison. Et la fin est à l'image de l'ensemble de la série, assez inattendue et plutôt couillue. Dès le départ, le concept avait ce goût mêlé de curiosité mais aussi d'une pointe d'incrédulité de la part du spectateur. Un monde, une civilisation d'aveugles dans un environnement moyenâgeux, c'est clairement original et intrigant. Mais ça comporte aussi son lot d'invraisemblances qu'il faut parvenir à dépasser pour accepter l'histoire qu'on nous raconte. Et tout le talent de cette série aura été de réussir à marcher sur ce fil ténu en évitant de basculer dans le n'importe quoi tout en conservant l'intérêt qui est à la base de l'intrigue. J'avoue avoir été sceptique, mais je dois concéder à la série qu'elle a plutôt réussi à atteindre son but, en tout cas la majorité du temps. Cette fin est une vraie fin qui plus est, qui aura pris le temps de se mettre en place, et qui donne une cohérence globale à l'ensemble des trois saisons. Le produit fini se tient bien, c'est indéniable. Il y a eu un vrai travail de fond sur la création de cet univers très particulier et jusqu'ici inédit. Et puis l'une des très grandes forces de la série réside surtout dans l'interprétation, avec des rôles forts mais aussi et surtout avec des comédiens investis qui donnent le change. Jason Momoa en tête.
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Les Minions 2 : Voici le deuxième film consacré aux cacahouètes jaunes qui parlent une sorte d'esperanto à base d'onomatopées mais ne vous y trompez pas, c'est avant tout le personnage de Gru enfant qui est au centre de l'histoire. D'où le sous-titre du film. L'univers développé depuis Moi, Moche et Méchant ne s'essouffle toujours pas et conserve, film après film, un attrait et une fraîcheur inattendus pour un produit dérivé d'une licence qu'on commence à bien connaître. C'est toujours aussi inventif, toujours aussi drôle, toujours aussi innovant. Mais surtout, toujours aussi délirant. Et je crois qu'il faut également souligner l'emballage musical et sonore, qui revêt une grande importance et s'avère parfaitement réussi. Je ne me lasse donc toujours pas devant le spectacle des aventures iconoclastes de Gru qui déjà tout petit rêvait de devenir un super méchant, ni devant les exubérances et les pitreries de ses compagnons en forme de patates à pattes. Ça plaît qui plus est aux grands comme aux petits, et cela non plus, n'est pas donné à tout le monde. Je ne peux donc que conseiller ce petit film d'animation hyper dynamique et poilant.
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The Time Traveler's Wife saison 1 : Voilà une série sur laquelle je suis venue un peu à l'aveuglette. Uniquement parce que le thème abordé fait partie de mes thèmes favoris, à savoir le voyage dans le temps. J'ai cependant douté que l'histoire de l'épouse d'un voyageur temporel puisse être passionnante, soupçonnant avec certes une dose non négligeable d'idées préconçues que l'histoire du voyageur temporel lui-même serait certainement plus pertinente à développer. Mais je me suis trompé, et je dois avouer que l'angle trouvé et adopté pour raconter cette histoire est vraiment excellent et parfaitement adapté pour qu'on se sente à la fois curieux, puis franchement intrigué, avant d'être juste happé et embarqué pour de bon par ce qu'on nous raconte à l'écran. Comme je le disais, les histoires de voyages temporels m'ont toujours beaucoup plu, mais à la double condition que cela soit bien fait et avec une cohérence sans faille. Et c'est le cas ici. En tout cas, dans ce que j'ai pu en voir. Car je me dois de le préciser de suite : cette série a été annulée au terme de sa première saison et ne connaîtra donc pas de fin à l'écran. La fin de la première saison n'est pas décevante en tant que telle, mais il est clair que l'histoire appelait une véritable suite et qu'on reste sur notre faim du point de vue narratif global. Heureusement, cette série étant l'adaptation d'un roman, il reste la possibilité de se plonger dans le bouquin pour connaître le fin mot de l'histoire (ce que je prévois de faire). Mais cette première et unique saison reste cependant très séduisante et plutôt réussie dans son genre, en abordant le thème du voyage dans le temps d'une manière un peu innovante. Car en effet, on n'assiste pas à une histoire continue mais racontée un peu dans le désordre (façon de parler ceci dit : il y a de l'ordre narratif dans le désordre temporel de cette histoire !!). On a des sauts dans le passé, des retours au présent, des visions du futur, et surtout des personnages à différents moments de leurs vies, qui bien qu'étant les mêmes personnes, ont des enjeux et des motivations différentes selon leurs âges. Et c'est très malin, d'autant plus malin que ces personnages d'âges différents sont appelés à se rencontrer et à interagir entre eux. Dit comme ça je vous le concède, ça peut faire peur et donner un a priori d 'imbroglio à base de nœuds dans le temps, mais je vous assure que rien, jamais, n'est incompréhensible pour le spectateur. En ce sens la narration est vraiment très maîtrisée et les scénaristes ont fait montre d'un talent indéniable pour rendre leur histoire à la fois claire et captivante malgré sa complexité apparente. Une fois n'est donc pas coutume, mais bien que la série ait été annulée au bout de sa première saison, j'en conseille malgré tout très fortement le visionnage.
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J'ai 2 Amours mini-série : Mini-série en trois épisodes qui pose la question : peut-on aimer deux personnes en même temps ? Deux personnes de sexes différents qui plus est ? Je l'avoue, ce n'est pas pour son thème que j'ai regardé cette série mais avant tout pour son interprète principal, François Vincentelli, comédien que j'ai découvert et surkiffé dans la série Hard où il tenait le rôle de Roy Lapoutre. D'ailleurs sur ce point il n'y a pas photo, le bonhomme assure et est parfaitement crédible dans son double rôle, à la fois en tant qu'hétéro et en tant qu'homo. Sur le fond en revanche, j'ai trouvé l'intrigue bourrée de clichés à tous les niveaux, mais ça encore, si c'est bien fait pourquoi pas. Un cliché n'est pas forcément faux en soi, c'est même souvent plutôt l'expression d'une réalité générale qu'une erreur. Là où l'histoire m'a perdu c'est dans son dénouement, et grosso-modo l'ensemble du troisième et dernier épisode. Perdu pas dans le sens que je n'y comprenais rien, mais plutôt perdu dans le sens que je n'arrivais pas à croire à ce qu'on me racontait à l'écran. Sans vouloir divulguer la manière dont l'intrigue se résout, ce que je peux en dire c'est que cela ne m'a paru en rien crédible. Trop gros, trop naïf, trop ravi de la crèche. Déjà que la situation de base est quand même assez iconoclaste, mais son évolution et surtout sa conclusion partent vraiment dans le grand n'importe quoi. C'est le seul vrai reproche que je pourrais faire à cette série, mais il est de taille. Pour le reste, les comédiens sont bons voire très bons, le rythme est soutenu, j'ai aimé reconnaître certains coins de Strasbourg où la série a été tournée, le thème est audacieux mais pique la curiosité. Dommage que la fin m'ait laissé sur le bord du chemin. Mais en tout cas, ce François Vincentelli, quel beau gosse ! (et je plaide pour un retour de Roy Lapoutre !!)
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House of Dragon saison 1 : Voici le spin-off de Game of Thrones que nous a concocté HBO. Comme Daenerys a été un des personnages phares de la série mère, on s'est dit que de garder un personnage qui lui ressemble peu ou prou serait un bon plan, d'autant plus si cela permet de voir des dragons en pagaille ce faisant. Bien vu pour les dragons, ça apporte un vrai plus à la série, c'est indéniable. En revanche pour la simili-Daenerys et toute sa famille d'albinos l'effet est moins convaincant. Sincèrement, ils m'ont plus fait penser à une famille de dégénérés qui s'accouplent entre frères et sœurs, cousines et tontons, qu'autre chose. Mais c'est le concept qui veut ça, alors admettons. Sur le fond quoi dire de cette série : je pense qu'elle nourrissait tellement d'attentes qu'elle ne pouvait que décevoir, ce qui je l'avoue a été le cas en ce qui me concerne. Ce n'est pas foncièrement mauvais et on voit que les moyens sont là, mais c'est un peu la montagne qui accouche d'une souris. Et d'une souris très prévisible qui plus est. Dans le genre caricatural et pas très nuancé, pour une série qui lambine et prend son temps au point parfois de donner l'envie d'une petite sieste tellement il ne se passe rien de palpitant, House of Dragon se pose là. Quand je parle de caricatures, je pense surtout aux personnages principaux qui sont plus des archétypes que des personnages travaillés auxquels on aurait donné un minimum de profondeur. Je crois bien qu'aucun d'entre eux n'y échappe, les scénaristes les ont à peu près tous façonnés à la truelle. Quant aux enjeux de l'intrigue principale... non seulement ils sont longs à se mettre en place alors qu'on les voit venir depuis le début, mais ils prennent enfin l'envergure qu'on attendait quand la saison se termine. Alors ok, le cliffhanger est soigné, mais on n'en aurait voulu à personne s'il s'était passé un peu plus de choses intéressantes avant ! D'autant que le truc paraît cousu de fil blanc : comme Daenerys dans Game of Thrones, c'est la nana aux cheveux blancs et qui en a gros sur la patate qui va gagner à la fin, qui en doute vraiment ? (j'ai dû vérifier - et c'est je crois plutôt mauvais signe de ne pas l'avoir retenu - la blonde platine perpétuellement vénère s'appelle Rhaenyra)
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Rogue Heroes saison 1 : Grosse et heureuse surprise que cette série débarquée un peu incognito et sans faire de vagues, mais qui s'avère une pure pépite d'originalité et d'inattendu au visionnage. Nous voilà replongés en pleine seconde guerre mondiale en Afrique du Nord ou la confrontation entre les troupes alliées et les allemands va être décisive pour le contrôle de la Méditerranée et la poursuite du conflit. Malgré les enjeux immenses, une petite bande de pieds nickelés réfractaires aux ordres et à l'autorité vont se voir donner carte blanche par le haut commandement britannique pour attaquer et saboter les bases aériennes allemandes, le tout dans un joyeux foutoir et une organisation plus proche de la blague que de la rigueur militaire. Et contre toute attente, ce nouveau commando surnommé SAS va rencontrer succès sur succès et devenir une véritable légende. Les personnages sont tous plus haut en couleur les uns que les autres, et visiblement comédiens comme scénaristes se sont fait plaisir à appuyer sur l'aspect outrancier de l'histoire et des héros, tout en respectant malgré tout la véracité des faits historiques. Car rappelons-le, il s'agit d'une unité qui a bel et bien existé. Action, humour, suspense et audace sont les maîtres-mots qui résument l'esprit de cette série un peu foutraque, un peu folle, un peu too much par moment, mais follement séduisante et addictive une fois qu'on en a pris la mesure. Vivement la suite !