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  • : Moleskine et Moi
  • : de la Pop Culture, un peu d'actualité, pastafarismes et autres petites choses...
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Avant de lire les notes que je fais sur les films que je vois et les bd que je lis, sachez que dans mes commentaires il m'arrive parfois de dévoiler les histoires et les intrigues. Ceci dit pour les comics, je n'en parle que quelques mois après leur publication, ce qui laisse le temps de les lire avant de lire mes chroniques.
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Série(s) en cours

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Quand je cause d'un film, je fais souvent des articles plutôt longs, et pas toujours en phase avec l'actualité du moment. Dans cette page d'avis vite dits je me propose de faire exactement l'opposé : quelques mots rapides pour donner un avis sur ce que je viens de voir. Certains films feront peut-être par la suite l'objet d'articles plus complets, ou pas. Cette page

est donc mise à jour en même temps que l'encart "Vu récemment" qui pointe vers elle...

Fallout saison 1 :

Expendables 3 :

True Detective saison 4 :

Echo mini-série :

Le Problème à 3 Corps saison 1 :

Foundation saison 2 :

Shining Vale saison 1 :

Supersex mini-série :

Mayor of Kingstown saison 2 :

Paris Police 1905 mini-série :

Le Règne Animal :

Reach Me :

The Iron Claw :

Threesome saison 1 :

L'Entourloupe :

Deadpool 2 :

Comment réussir quand on est c.. et pleurnichard ! :

Ce Plaisir qu'on dit Charnel :

Sex Addiction : Petit film sans grande prétention, mettant en scène des comédiens de second plan (en tout cas à l'époque), on plonge grâce à ce long métrage dans les arcanes de la politique, la conquête du pouvoir, mais aussi les addictions (ici, au sexe), le cynisme qui va avec tout ça, et en fin de compte on a un tableau pas des plus réjouissants (mais à défaut, assez honnête et objectif) de la condition humaine moderne. Alors qu'au début, le personnage principal n'a aucun problème d'addiction sexuelle, on se demande ce qui tout à coup l'entraîne là-dedans, et pourquoi il commence à faire ça. Et on se rend compte qu'il le fait, parce qu'il le peut. Tout bonnement. C'est seulement ensuite, quand il y prend goût et en fait une habitude, qu'il ne peut plus s'en passer. Ce que j'ai particulièrement apprécié, c'est que le film évite de trop se vautrer dans le manichéisme lambda (le méchant mari sans morale, la gentille femme bafouée) et donne à voir un point de vue plus large (les qualités sincères du mari, les entorses avec la morale pour garder l'accès au pouvoir de la femme), qui permet d'être plus nuancé que ce qu'on pourrait croire au départ. Et puis il y a quelques scènes avec un Richard Dreyfuss qui incarne un maître politicien chevronné et habitué aux pires côtés de l'âme humaine. L'ensemble m'a convaincu que ce film, sans être un must, reste tout à fait honorable et intéressant à regarder.

Celles qu'on n'a pas eues : Film français du début des années 1980, où les hommes parlent entre eux des femmes, d'amour et de sexe. Ne serait-ce que d'un point de vue anthropologique quand on s'intéresse aux relations hommes-femmes ! Et aussi pour mesurer le gouffre qui nous sépare de la société française telle qu'elle existait il y a une quarantaine d'années. C'est un film comme il n'en existe plus, avec des dialogues écrits dans un français soutenu et parfait (qui serait moqué aujourd'hui), une mise en situation très scolaire (des hommes dans un compartiment de train racontent tour à tour un souvenir marquant d'une femme qu'ils désiraient mais qui a été la source de mésaventures), des comédiens à la papa, des histoires qui mettent en relief le sens de la morale d'alors (ce qui se fait, ne se fait pas, ou laisse des remords...). Sans que cela soit un grand film, ni dans son scénario ni dans sa réalisation, cela fait typiquement partie des œuvres que j'aime découvrir ou revoir pour justement leur aspect suranné qui les classe en total décalage avec le cinéma contemporain, tellement lisse, moralisateur et bien pensant. C'est presque à un cours d'histoire sociétale qu'on assiste en regardant ce film. Rien que pour ça (et pour sa brochette d'acteurs), il vaut le coup d’œil.

LT-21 saison 1 : Il y a comme ça de temps en temps, des petites séries françaises sorties de nulle part sans prévenir, et qui titillent ma curiosité et réveillent mon intérêt. C'est le cas de cette première saison de LT-21, qui nous parle d'une pandémie qui s'avère aussi dangereuse que non mortelle (tient, ça vous rappelle un truc ?). Le virus fait perdre la mémoire. On ne sait plus qui ont est, on ne reconnaît personne. Tout ce qui touche la mémoire "personnelle et affective" est effacé. Déjà, bien qu'intéressant sur le papier, le concept est bancal. Tu as oublié ton métier mais tu sais toujours faire du vélo ou conduire une bagnole. Tu as oublié les livres que tu as lus, mais tu sais toujours lire. Mouais. Moyen crédible. Déjà là, moi, je tique un peu. Mais bon, "Admettons !" comme dirait Jean-Marie. Si ce n'était que ça qui déconne dans cette série, ça irait. Malheureusement... Par où commencer ? Allez, par le plus évident, qui saute aux yeux dès les premières images, et qui perdurera tout au long de la saison : c'est ultra-cheap. On voit que les moyens sont très limités, et ça se ressent méchamment à l'écran. La production fait certainement de son mieux, mais elle est clairement fauchée comme les blés. Remarquez, ça encore, c'est un reproche sans en être un réellement. Ils n'y peuvent rien s'ils n'ont pas la thune suffisante. N'empêche que ça se voit un peu trop sur le produit fini, et c'est bien dommage parce que ça n'aide pas à rehausser la qualité de l'ensemble. Mais là encore : "Admettons !". En revanche, pour l'écriture, le scénario, les dialogues, l'interprétation, le manque de moyens n'est pas une excuse valable. Et désolé, mais c'est franchement pas terrible de ce côté-là. J'ai déjà parlé de la cohérence générale plus haut, mais il y a aussi l'écriture des personnages, superficielle, et des lignes de dialogue, pas folichonnes, pas subtiles. Du tout. Et la conséquence directe, c'est que le jeu d'acteur est à la mesure du texte à débiter. Dire que je n'ai pas été convaincu est un doux euphémisme. Il y a Patrick Bouchitey qui essaie de s'en sortir en cabotinant comme il peut (et dieu sait que je l'aime pourtant), misant tout sur sa gueule, mais même lui rame sévère. Ses tirades sur le mode complotiste, sur le privilège des vieux blancs hétéro tout droit sorties d'un discours de Sandrine Rousseau, c'est... pfff. Les militaires de leur côté sont d'un ridicule affirmé. L'héroïne, une infectiologue de talent aurait été empêchée dans son génie scientifique par le patriarcat systémique... j'en passe et des meilleures. Sur le fond, c'est d'une lourdeur sans nom. Bref, l'image est triste à pleurer, le son fait souffler fort du nez... et puis surtout l'intrigue me paraît bien mal embarquée pour le moment. La saison 2 permettra peut-être une évolution dans le traitement de la thématique, que ça fasse un peu plus envie à regarder, mais sincèrement, de ce que j'ai pu voir en saison 1, un doute raisonnable s'impose à moi.

Reacher saison 2 : La première saison de Reacher m'avait autant pris au dépourvu que très largement plu. Voici donc le retour du mastodonte enquêteur qui a pour seul bagage sa brosse à dents. Et cette fois encore, il va avoir fort à faire. On fait connaissance avec sa team d'enquêteurs qu'il supervisait quand il était encore militaire, et cette dernière se fait gentiment dégommer, cible d'un mystérieux commanditaire à la tronche patibulaire (Robert Patrick a vraiment chopé une gueule pas possible avec les années !). Comme à son habitude, Reacher va faire jouer son cerveau et ses muscles (pas toujours dans cet ordre) pour démêler l'affaire et se faire vengeance. On a donc droit à du suspense, des rebondissements, de belles scènes de baston de temps en temps, un peu de romance à l'américaine (et à la papa : autant Reacher est baraqué, autant ses nanas sont super carrossées) et des répliques savamment dosées. J'ai bien aimé le personnage du flic qui tient tête à Reacher, aussi bourrin et rigide que lui (Domenick Lombardozzi). J'ai bien aimé celle qui interprète son love interest, d'une classe folle à l'écran (Serinda Swan). J'ai beaucoup aimé le rôle en contre-emploi total de celle qui est le bras droit de Reacher (Maria Sten, une ancienne Miss Danemark qui n'a visiblement pas qu'un physique !). Et puis Alan Ritchson dans le rôle titre, est juste énorme (dans tous les sens du terme). Je l'ai déjà dit pour la première saison, mais la série Reacher est vraiment faite sur un moule à l'ancienne, qui n'est pas pour me déplaire, loin de là, je dirais même que ça manque cruellement sur le petit écran actuellement. À voir sans hésiter.

Fargo saison 5 : Avec sa cinquième saison, Fargo renoue avec le meilleur de sa production. Non pas que les récentes saisons aient été mauvaises, loin de là même, la qualité est toujours au rendez-vous avec Fargo. Mais là, on atteint des sommets. Cette histoire de femme au foyer parfaite qui cache un lourd secret est vraiment délectable du début à la fin. Quant à celui qui emporte le morceau sans contestation possible, c'est Jon Hamm qui incarne un shériff ultra conservateur et macho au dernier degré absolument monstrueux de charisme et de détestation qu'il inspire. Évidemment, dans leurs exagérations tous les personnages sont caricaturaux au possible, ce qui d'habitude aurait plutôt tendance à me faire fuir vite et loin, mais pas cette fois. Parce qu'il y a, comme souvent dans Fargo, cette pointe d'humour, d'ironie mordante, de cynisme larvé, qui transpire tout au long du récit. Ce petit quelque chose qui fait qu'on sait que tout cela doit être pris au second degré, voire plus. Tout comme d'ailleurs, on retrouve à chaque fois un aspect qui vient flirter avec le fantastique le plus pur (ici c'est le personnage mystérieux de Ole Munch, dont on sous-entend qu'il traine sa carcasse dégingandée depuis 500 ans dans les environs...). Fargo possède cette qualité rare d'enrober de subtilité ses outrances, ce qui lui permet de tout faire, même des caisses, sans que cela paraisse lourdingue. Traitée de manière plus directe et bas du front, tout l'aspect très féministe et victimisation de l'histoire m'aurait très vite fatigué tant on va loin parfois dans la caricature grotesque, mais là c'est tellement bien mené, le style et le ton sont tellement bien travaillés que ça passe crème. Comme quoi, avec du talent... et Fargo regorge de talent. De l'écriture à la réalisation en passant par l'interprétation. Croyez-moi, plongez la tête la première dans cette saison, vous allez adorer détester le Shériff Roy Tillman !

The Gilded Age saison 2 : La première saison m'avait très agréablement surpris, aussi bien par sa forme que sur le fond. La plongée dans le New-York de la haute société de la fin du XIXème siècle à laquelle nous convie The Gilded Age est très surprenante, pour le moins dépaysante, entre attitudes guindées et morale rétrograde (en tout cas vu d'aujourd'hui), lutte des classes, place de la femme, ségrégation raciale, relations amoureuses et intérêts financiers... J'ai presque envie de dire que toutes ces thématiques restent formidablement d'actualité, autant qu'elles l'étaient à l'époque. Seul le point de vue change quelque peu. C'est d'ailleurs là peut-être le seul petit reproche qu'on puisse faire à la série : par moments j'ai eu cette sensation de voir une situation des années 1880 présentée et mise en scène avec un regard d'aujourd'hui, laissant transparaître plus que je ne l'aurais aimé des pointes de décalages temporels sur le plan de la morale, du bien et du mal, du jugement. C'est léger et pas systématique, mais l'une ou l'autre fois ça m'a gêné. D'autant plus que sur tous les autres plans c'est une réussite totale. Du point de vue reconstitution historique, décors, interprétation, intrigues et sous-intrigues, intrication des différents personnages, suspense, enjeux... tout est vraiment bien maîtrisé, et on retrouve avec plaisir la qualité made in HBO sur l'écran. Et puis Carrie Coon. Rien que ça déjà... Bref, belle confirmation de la qualité d'ensemble de cette série en seconde saison, vivement la suite !

Satisfaction saison 1 : Cette série est assez déconcertante. Parfois inattendue, parfois les deux pieds dans le cliché le plus facile. Parfois témoin d'une réalité à laquelle tout le monde se verra un jour confronté à divers degrés, parfois chantre de ce qui se rapporte plus à des fantasmes improbables. Parfois jouant sur l'inversion des rôles et des valeurs, parfois se vautrant dans une morale toute occidentale. Plus j'avançais dans les épisodes, plus je me disais qu'en fait, chacun peut y trouver ce qui lui plaît ou l'arrange dans cette histoire. Ah ! à ce moment-là de mon commentaire, il est certainement utile de préciser que ça cause de relations de couple. De la vie d'un couple, mais aussi de ce qui se passe dans la tête de l'homme et de la femme qui le compose chacun de son côté. Des incompréhensions, des non-dits, mais aussi des évidences, du confort et du fait qu'il y a autant de dualité que de complémentarité à trouver au sein d'un couple. On aborde les envies, les désirs, parfois refoulés, parfois à bon escient et parfois malencontreusement, les fantasmes, les limites qu'on s'autorise ou non à franchir, qu'on autorise ou non l'autre à franchir. La série place souvent le débat au niveau de la morale, même sans la citer nommément, mais elle démontre également à quel point cette notion est floue et relative selon les circonstances et le moment. Cette série a les atours d'une série propre sur elle, presque prévisible, et pourtant elle pousse la réflexion plus loin qu'on ne le croirait aux premiers abords, si on se donne la peine d'y repenser. Elle apporte quelques réponses foireuses aux questions qu'elle pose, et d'autres bien plus nuancées et subtiles qu'il n'y paraît. Je suis très curieux de voir où va mener la suite, mais j'avoue avoir été surpris par le contenu de cette première saison.

Inside Man mini-série : Cette mini-série se décompose en seulement quatre épisodes qui développent cependant un certain nombre de personnages avec brio, une histoire composée de plusieurs sous-intrigues savamment mêlées, et ménage un suspense très prenant. Il y a dans cette mini-série un sens du tragi-comique assez particulier, et qui cerise sur le gâteau, fonctionne plutôt bien. Côté écriture donc, c'est bien foutu. Côté interprétation ensuite, on a un très beau casting qui semble se faire plaisir à l'écran, et ça se ressent. Le format ramassé en peu d'épisodes densifie le récit, et pourtant on n'a pas l'impression de survol, les personnages sont suffisamment fouillés malgré le peu de temps qu'on a pour cela, et l'action ne souffre d'aucune lenteur. Bref, c'est malin, ça sort de l'ordinaire, ça emmène certains personnages dans des dilemmes impossibles, ça a une bonne dose d'humour qu'on peut qualifier de féroce, et en fin de compte ça parvient à surprendre son petit monde. Bref, j'ai apprécié !

What If...? saison 2 : Retour de la série Marvel qui vous propose de visiter des mondes alternatifs dans lesquels les événements tels qu'on les connaît ont tous été soumis à un point de bascule au cours duquel quelque chose se sera passé différemment, entrainement ce faisant, toute une série de modification de l'Histoire pour aboutir à une toute autre réalité. L'idée est super intéressante, et personnellement j'ai toujours aimé ce concept, aussi utilisé dans le comics du même nom que je lisais déjà étant gamin. La série animée souffre du même problème que le comic book d'origine, à savoir : si le personnage développé ou l'événement alternatif ne vous branche pas plus que ça, l'histoire aura moins d'intérêt à vos yeux. C'est donc très relatif comme résultat, d'un épisode à l'autre, selon vos propres goûts et inclinaisons personnelles... Et justement dans cette seconde saison, sans que la qualité d'ensemble ne soit remise en cause, j'ai moins accroché que dans la première aux histoires proposées. Certaines oui, d'autres beaucoup moins. En revanche, ce que j'ai trouvé appréciable, c'est qu'une trame d'ensemble reste sous-jacente aux différents épisodes, cela donne au patchwork de réalité alternatives un semblant de cohérence et apporte un sens supplémentaires aux différents récits abordés. En tout cas, bien que j'ai trouvé cette seconde saison un peu en-dessous de la première, cela reste très agréable à regarder.

The Expanse saison 6 : La saison 6, qui plus est raccourcie à 6 épisodes, met un terme à la série The Expanse. On est très loin de l'adaptation de l’œuvre littéraire complète (qui comporte neuf tomes pour l'intrigue principale + un dixième regroupant des nouvelles dans l'univers de The Expanse) dont l'histoire est encore bien plus complexe et dense que ce que la série propose, bien que cette dernière soit, il faut bien le dire, de très bonne facture. Cette fin donc, qui ne correspond pas à celle des romans (et pour cause, bien des événements à venir et développements divers n'ont pas pu y être abordés dans la série), a un arrière-goût de frustration. Les scénaristes savaient que la sixième saison serait la dernière, ils ont donc aménagé une sorte de fin à peu près satisfaisante sur certains points, mais très décevante sur d'autres. Je n'ai pas compris par exemple, quel était l'intérêt d'introduire les personnages des enfants "ressuscités" de Laconia, ni même du reste pourquoi accorder de la place à un personnage, certes très important, mais qui n'aura pas le temps d'être correctement abordé tel que Winston Duarte. Tout ce qui concerne Laconia dans cette sixième saison restera lettre morte, et c'est vraiment très dommage d'un point de vue narratif. La série avait déjà commencé à dévier un peu des romans pour une raison que je n'arrivais pas à comprendre et de manière très abrupte en fin de saison 5 (mais j'ai eu le fin mot en retard : l'un des acteurs principaux s'est vu rattrapé par une polémique post MeToo, accusé de tout un tas de choses pas très en vogue en ce moment, sans qu'il n'y ait ni jugement ni poursuite judiciaire comme de bien entendu, mais flingage en bonne et due forme, sans autre forme de procès de la carrière du bonhomme), ce n'est pas cette fin-là qui rattrapera les choses, malheureusement. L'adaptation de cette série de romans m'avait dès le départ paru très ambitieuse, mais avait réussi là où je ne l'attendais pas forcément : rendre parfaitement crédible à l'image cet univers hyper-dense, fait de nœuds géopolitiques et de concepts scientifiques très intéressants. Ce que je craignais dès le départ a fini par arriver : la série n'a pas eu le temps de développer l'ensemble de l'intrigue des romans avant de s'achever contrainte et forcée. Certains choix narratifs n'ont pas été des meilleurs, d'autres m'ont semblé très pertinents. Cette fin a pour moi un goût amer, qui ternit un l'ensemble. Certainement est-ce ma déception qui parle plus fort que mon objectivité sur ce coup-là. En revanche, je ne saurais que trop conseiller aux amateurs de littérature de Science-Fiction de vous lancer à corps perdu dans les romans, qui forment une immense fresque humaine et spatiale, passionnante du début à la fin, et gérée de mains de maîtres (au pluriel car les romans sont écrits à 4 mains).

Troppo saison 1 : Australie + crocodiles + Thomas Jane = trois très bonnes raisons de découvrir cette série. Pourtant cette dernière n'a pas fait de vague, il s'en est fallu de peu que je passe à côté. Il me reste donc quelques réflexes de vigilance qui m'ont évité qu'elle passe sous mes radars. Curieux mélange de classicisme et de modernité que cette série. Une mort aussi curieuse que facilement classable en suicide. Une disparition troublante. Des enquêteurs baroques et mis au ban de la société mais aussi tenaces qu'intuitifs. Un environnement hostile, des personnalités borderline, des rebondissements, et une fichue impression d'être oppressé par l'humidité et la chaleur tropicales constantes qui transpercent l'écran. Les "héros" ne sont pas d'un contact facile, ils donnent plutôt envie de déprimer que de les connaître, mais dans leurs genres très particuliers et assez opposés, ils sont efficaces. Et ça c'est très agréable dans un film ou une série, qu'un duo parvienne à concilier l'originalité et la complémentarité. Parce que malgré la recette ultra bateau des deux enquêteurs très différents et qui ne s'entendent pas, on a quand même l'impression de voir quelque chose d'inédit. Cela témoigne à mon sens d'une belle qualité d'écriture, de caractérisation des personnages et d'interprétation. Thomas Jane que j'ai toujours beaucoup apprécié, se montre ici sous un jour que je n'ai pas l'habitude de lui voir : vieux, fatigué, défraîchi, fini. Quant à Nicole Chamoun que je ne connaissais absolument pas, elle ne passe pas inaperçue et dégage quelque chose de très troublant, quelque part à la confluence entre le bizarre, l'inquiétant et l'attirant. Le combo de ses deux comédiens donne à la série une personnalité dérangeante et authentique. Je n'en ferai pas une série à voir absolument ni la réussite de l'année, mais n'hésiterai pas une seconde à la qualifier de belle surprise.

Pax Massilia mini-série : Qu'il s'agisse de cinéma ou de télévision, quand Olivier Marchal est à la fois à l'écriture et à la réalisation, on sait d'entrée de jeu qu'on sera sur du qualitatif. Avec cette mini-série sur le milieu du grand banditisme à Marseille, et les liens entretenus, plus ou moins ambigus, avec les forces de police, Olivier Marchal revient aux bases qui ont fait sa réussite. Peut-être même tellement les bases qu'on pourrait l'accuser de se laisser aller ici et là au cliché. Peut-être effectivement. Mais ça fonctionne si bien qu'en réalité, on s'en fout ! Okay, ce n'est pas la composition la plus subtile qu'aura délivrée Marchal au cours de sa prolifique carrière, mais dans le contexte et sur ce format, cette approche se révèle à mes yeux très pertinente et particulièrement efficace. Et l'efficacité reste l'une des qualités cardinales d'un bon polar, non ? Dans cette mini-série on va volontairement mettre l'accent sur le flou qui existe dans la frontière entre policiers et racaille, sur cette idée qu'il s'agit des deux faces d'une même pièce sur le plan des méthodes et des actes. Qu'un de ces flics aurait aussi bien pu se retrouver dans le "camp d'en face" sans que sa personnalité n'en soit grandement changée, ou l'inverse.  Ce qui est assez troublant d'ailleurs, mais répond certainement à une certaine réalité en fin de compte. Tout comme le récit ne tergiverse pas et va droit au but, les personnages sont carrés, un poil caricaturaux et fortement caractérisés, presque iconiques. Mais ça marche. Certainement parce que le rythme imprimé à cette mini-série ne laisse pas le temps de s'appesantir sur les détails. Mais aussi selon moi, parce que l'interprétation se veut très fidèle à ce sentiment "brut de décoffrage". Sentiment qu'on retrouve également dans les dialogues, bourrés de punchlines et de testostérone (y compris chez les personnages féminins, rangez les reproches féministes prémâchés). Bref, on n'atteint pas le meilleur de ce qu'a pu créer Olivier Marchal, mais on a du solide. Très solide.

Les Chevaliers du Zodiaque : Si vous êtes de ma génération ou de la suivante, vous n'avez pas pu échapper aux Chevaliers du Zodiaque en version animée. Ça a été un hit à l'époque. Et comme tous les succès, il y a tendance à vouloir capitaliser dessus et le rentabiliser un max en produits / séries / films dérivés. Il y a déjà eu plusieurs tentatives de remettre les Chevaliers du Zodiaque au goût du jour en en modifiant légèrement le concept, sans que cela ne prenne vraiment (je fais ici référence au film d'animation récent sur Netflix, et à la myriade de déclinaisons en mangas papier par exemple)(exception faite du jeu de société édité chez Yoka By Tsume, vraiment très réussi). C'est donc partie remise avec cette adaptation live qui souffre des mêmes mots que les précédentes tentatives. À savoir, un scénario qui s'éloigne beaucoup trop du manga d'origine que tout le monde a encore bien à l'esprit. Pour le cas de ce film, des chevaliers de bronze vous n'en verrez que 2 : Seiya (Pégase) et Neron (Phoenix)(au lieu de Ikki), un gentil, un méchant. Exit Shiryû, Shun, Hiôga et tous les autres. Et d'armures finalement très peu aussi, une bonne partie des combats se déroulant sans armure. L'histoire de ce film, qui se veut le début d'une franchise (dont je doute quelque peu de la longévité) est plutôt banale, et j'étais à deux doigts d'ajouter une lettre pour écrire "bancale". Au crédit du film cependant, on peut noter des effets spéciaux travaillés à défaut d'être innovants, et surtout un casting pas inintéressant pour autant qu'on s'intéresse aux seconds couteaux. Jugez plutôt : dans le rôle principal de Seyia, on retrouve Mackenyu avant qu'il ne marque plus durablement la rétine dans son rôle de Roronoa Zoro dans la série One Piece (une autre adaptation de manga !), et parmi les seconds rôles on a une belle brochette d'anciennes gloires telles que Famke Janssen, Sean Bean (devinez ce qu'il advient de lui ?), Nick Stahl et Mark Dacascos. Pas dégueu quand même non ? Malheureusement je crains que le casting ne suffise pas à sauver ce film du sort qui lui est prédestiné... Si j'en crois mon horoscope personnel, les prévisions ne sont pas bonnes.

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Quand je cause d'un film, je fais souvent des articles plutôt longs, et pas toujours en phase avec l'actualité du moment. Dans cette page d'avis vite dits je me propose de faire exactement l'opposé : quelques mots rapides pour donner un avis sur ce que je viens de voir. Certains films feront peut-être par la suite l'objet d'articles plus complets, ou pas. Cette page

est donc mise à jour en même temps que l'encart "Vu récemment" qui pointe vers elle...

Your Honor saison 2 : Je ne m'attendais pas du tout à voir débarquer sur les écrans une seconde saison de cette série. La première saison se tenait parfaitement bien en l'état selon moi, et je ne m'en imaginais pas une suite. C'est pourtant le cas, et contre toute attente, le résultat n'est pas mauvais et complète plutôt habilement la première saison, en changeant légèrement de registre et de ton dans le traitement. J'avais un peu peur de me désintéresser du destin du juge après que l'intrigue incriminant son fils ne soit terminée, mais en fait la chose est suffisamment bien amenée pour continuer à capter l'attention. Avec l'ajout ou le développement de quelques personnages secondaires, on part dans une nouvelle direction qui se rattache bien à l'histoire de base. Pas de quoi sauter au plafond d'émerveillement, mais franchement, ça fait le taf. Surtout quand on ne l'attendait pas ! J'ai particulièrement apprécié le personnage de Jimmy Baxter (Michael Stuhlbarg compose un chef mafieux très iconique) par exemple, je me suis laissé surprendre par ce qu'en ont fait les scénaristes. Ironiquement, cette seconde saison qui termine par un appel très clair à une suite, sera la dernière puisque la série n'a pas été renouvelée pour une troisième saison. Cela ne gâche pas le spectacle de cette seconde saison pour autant, l'histoire peut en rester là sans qu'on souffre de ne pas en savoir plus, mais j'ai trouvé dommage ce coup d'arrêt alors qu'on avait les ingrédients nécessaires pour partir au moins sur une troisième saison.

Sexify saison 2 : J'avais été plutôt surpris par la première saison de cette série polonaise. La seconde saison continue dans la même lignée que la première, en accentuant peut-être un poil le côté drama mais en gardant tout de même un fond de comédie et une fraîcheur toute slave par un ton qu'on ne retrouve pas ailleurs. Je l'avais déjà noté la dernière fois, et cela se confirme (bien que de manière un peu moins marquée) : il est très intéressant de noter que cohabitent dans cette série un modernisme revendiqué et un fond de traditionalisme qui m'a l'air typique des productions d'Europe de l'Est pour le peu que j'ai pu en voir. Comme si deux siècles coexistaient dans le même espace-temps. L'ouverture d'esprit et le modernisme qui manquaient au XXème siècle, le sens des valeurs et des choses qui manquent si cruellement au XXIème siècle. Cela fait parfois des étincelles lors de collisions frontales, mais étonnamment, ça fonctionne plutôt bien. Il y a une sorte de naïveté qui s'invite également, et de simplicité dans les personnages et les mises en situation un peu plus "brut de décoffrage" et moins prout-prout que ce qu'il est de bon ton de raconter de nos jours, mais ça fait du bien. En résulte peut-être une prévisibilité un peu plus grande, et encore ça n'est pas hyper-flagrant non plus. En tout cas, ça change des productions occidentales habituelles, même si par moments on sent que ça essaie de les singer par-ci par-là. Je reste donc sur l'impression globalement positive que j'avais déjà ressentie avec la première saison.

Holy Shit ! : Très, très spécial comme film ! Déjà, c'est allemand. Bon, d'accord, ça arrive à des gens bien aussi. Mais ce film, comment dire ? Déjà le pitch, un type bloqué dans des toilettes de chantier renversées dans un lieu ou une charge d'explosif va bientôt exploser pour une inauguration de chantier, c'est un peu particulier. Mais là, l'enchaînement de péripéties tantôt gores, tantôt comiques, tantôt complètement barges, laisse assez dubitatif. Visiblement, étant donné l’exiguïté du décor, le film ne devait pas bénéficier d'un budget pharaonique. Et le peu qu'ils avaient a dû passer en weed vu la tournure que prend par moments le scénario ! Pourtant je ne jette pas forcément la pierre, Pierre, je salue même certains efforts. Mais j'ai un peu de mal à comprendre le but ultime recherché par ce film : stresser ou faire rire ? Parce que pour tout dire, c'est tellement wtfesque qu'on a du mal à vraiment stresser sur les événements (pour ça il faudrait qu'on les prenne un minimum au sérieux), mais d'un autre côté ça l'est un peu trop pour être vraiment drôle au sens premier du terme. La toute fin, la toute dernière réplique témoigne d'ailleurs de ce grand-guignol pour le moins assumé du film. Mais pour ce qui me concerne, j'ai plutôt eu l'impression d'assister à une longue farce d'assez mauvais goût mise en scène par une bande de sales gosses qui, laissons-leur ça au moins, ont eu l'air de bien s'amuser. Pour les amateurs de films bizarres / déviants / comico-gores.

Le Clan : Quand j'ai vu passer ce titre de film, ça m'a de suite interpelé. Le Clan, ça rappelle furieusement la série Mafiosa, le clan (excellente série française soit dit en passant). Surtout que nos quatre corses de l'affiche sont directement issus du casting de la série. J'ai donc jeté mon dévolu sur le film, tout curieux de voir de quoi il retourne, et qu'est-ce que j'ai bien fait ! Je me suis bien marré, j'ai eu un plaisir énorme à retrouver la trogne des quatre bras cassés qui forment le groupe de truands en goguette qui s'est mis en tête de kidnapper Sophie Marceau histoire de se faire un peu de fric en demandant une rançon. Car le film est une pure comédie, faut le savoir. En cela, rien à voir avec la série Mafiosa, qui elle, était un vrai drama/polar très sombre. Ici, on a une immense blague racontée avec l'accent corse, et les dialogues sont véritablement savoureux. Le seul bémol que je mettrais, c'est qu'on sent très fortement le fait qu'il s'agisse d'une adaptation cinéma d'une pièce de théâtre, dans le découpage, dans la mise en scène, ainsi que dans les dialogues, ce qui donne un peu l'impression d'assister à une succession de petits sketches filmés. Mais franchement, rien de bien gênant, surtout dans le contexte de ce film qui se veut avant tout humoristique. Je retiens donc pour ma part avant tout l'interprétation, le casting et les dialogues finement travaillés qui font de ce petit film un très chouette divertissement. Clin d’œil spécial à la scène où Sophie Marceau se rend au salon esthétique, un bijou de dialogues !

The Equalizer 3 : Voilà une suite à laquelle je ne m'attendais pas du tout. Et pour cause : Denzel Washington, qui n'a qui plus est jamais été une star du film d'action, commence à prendre de l'âge. Il faut cependant reconnaître qu'il ne les fait pas du tout, ses presque 70 ans au moment du tournage, le bougre. Cette fois, il nous emmène dans un coin de paradis, quelque part en Sicile. Mais qui dit Sicile, dit mafia. Et qui dit mafia, dit "pas de repos pour Robert McCall" le simili-vigilante interprété par Washington. Toujours mis en scène par Antoine Fuqua, comme l'ensemble de la franchise, ce troisième (et annoncé comme dernier) opus de la saga conserve les qualités des premiers. À savoir, une image léchée, un art du cadrage remarquable, des scènes d'action très vives, subites, rapides et impressionnantes, une gestion des décors et des personnages très pro, une recherche d'efficience dans les effets qui ne déçoit pas. Combinez cela avec un Denzel très convaincant dans son rôle de taciturne au grand cœur, un scénario très simple mais solide, et vous obtenez un film d'action presque "à l'ancienne" qu'on regarde avec plaisir, qui n'en fait pas des tonnes tout en étant efficace, et qui ponctue assez honorablement cette série de films moins bling-bling que les John Wick par exemple, mais tout aussi réussie dans son genre.

Gen V saison 1 : Spin-off de The Boys, avec Gen V on se concentre plus sur les super-héros en devenir, de grands ados encore à l'université, qui apprennent à utiliser correctement leurs pouvoirs avant d'accéder plus tard, pour les meilleurs d'entre eux, à l'élite des encapés. Je craignais qu'on ne baigne trop dans une ambiance teenager et que le public cible soit trop jeune, mais en fait on retrouve en grande partie le ton de la série-mère, sarcastique, désabusé, ironique, irrévérencieux et transgressif, simplement reporté dans un autre contexte. Du coup je n'ai pas trop ressenti le décalage générationnel qui m'inquiétait de prime abord. Bien entendu il y est plus question d'amourette de lycée que de sauver le monde, mais le traitement restant celui insufflé par la série d'origine, on se marre tout autant. J'ai même trouvé que sur certains points, Gen V osait pousser le bouchon un peu plus loin que sa grande sœur, et j'ai trouvé cela aussi surprenant qu'enthousiasmant. Bien que Gen V ne soit pas stricto sensu l'adaptation d'un comics éponyme, j'ai retrouvé des arcs narratifs développés dans le comic book The Boys, dans des numéros hors-série par exemple, et qui du coup n'apparaissent pas dans la série principale. Le résultat m'a donc plutôt convaincu, et pour une série dérivée, on a quelque chose qui se tient bien et se défend plutôt pas mal. Si vous aimez The Boys, Gen V en est le complément tout trouvé ! 

Le Maître du Haut Château saison 1 : Voilà une série qui est passée sous mon radar à sa sortie, que je rattrape des années plus tard. Cette première saison m'a agréablement surpris. Image léchée, univers dystopique travaillé et très intéressant, intrigues intriquées entre plusieurs personnages assez différents, scénario qui sait ménager suspense et retournements de situation avec une habileté consommée, reconstitution historique (dystopique mais historique à sa façon quand même) convaincante, bref, pour une première saison la série a bien planté ses bases et su éveiller en moi l'envie d'en savoir plus. N'ayant pas lu le roman original de Philip K. Dick j'ai l'avantage de ne pas savoir où tout cela va mener et je suis donc plus sensible aux surprises introduites dans le scénario. Pour l'instant l'ensemble a une belle cohérence, j'espère que la suite sera du même tonneau.

The Sinner saison 4 : Quatrième et dernière saison de la série dédiée à l'inspecteur Harry Ambrose, cette fois encore l'enquête sinueuse dans laquelle il va s'empêtrer va le pousser loin dans les méandres de ses propres failles et questionnements existentiels. Le personnage est doté d'une espèce de sixième sens indescriptible, de capacité hors-normes à se glisser dans la psyché des victimes ou des tueurs sur lesquels il enquête, de se retrouver sur la même longueur d'ondes qu'eux, ce qui en dit long sur son propre état psychologique. Car ce qui fait son talent d'enquêteur est aussi son talon d'Achille, il s'investit à un tel point, jusqu'à l'intimité la plus profonde de son âme, qu'il n'en ressort jamais indemne. Ici encore ce sera le cas, peut-être même mènera-t-il cet état de fait à son paroxysme. On craint à tout instant le pire pour l'inspecteur Ambrose tant il sera sur le fil tout du long de la saison. Et sachant qu'il s'agit de la dernière, le pire n'est jamais certain... C'est torturé, ça va au tréfonds des choses, et ça ne laisse pas de marbre. Une fin de série plutôt réussie pour un personnage atypique.

John Rambo : Avec ce quatrième opus de la franchise Rambo, Stallone revient sur un de ses personnages les plus emblématiques, 20 ans après l'avoir vu prendre fait et cause pour les moudjahidins (qui deviendront pour partie d'entre eux les talibans, ennemis jurés de l'Amérique post-11 septembre, ironie quand tu nous tiens, je te tiens par la barbichette...) contre les grands vilains russes dans un Rambo 3 caricatural et de pauvre facture. Ici, c'est l'armée birmane qui tient lieu d'antagoniste malfaisant et détestable au possible. On reste dans du classique donc. Sauf que ce retour de John Rambo en haut de l'affiche se devait de taper fort pour ne pas être réduit à la resucée de ce qui avait déjà été fait ailleurs, plus tôt, et bien souvent. Et "taper fort" dans le cas de ce film, ça tient du doux euphémisme. Les séances de combat sont tout bonnement hallucinantes de violence pure. Ça découpe à la sulfateuse comme qui rigole, ça ne saigne pas ça gicle, ça ne tire pas ça explose, d'ailleurs ça n'explose pas ça éparpille. De ce point de vue, ce chapitre 4 des aventures du vétéran du Vietnam, se démarque très nettement de ses prédécesseurs qui en comparaison font office d'amusantes guéguerres des bacs à sable. En revanche, pour qui vient chercher du lourd, pas de déception, il sera servi. Il y aura même un peu de rab pour les gourmands. Moi vous me connaissez, je suis un sentimental, je n'ai donc évidemment pas pu résister à mon Rambo d'amour favori, et il me l'a bien rendu. Mais attention quand même : ça n'est pas à mettre devant tous les yeux, âmes sensibles, amis des haïkus, adeptes des infusions "nuit calme" et autres membres de l'association militant pour le retour de Chantal Goya dans les génériques de manga animés, écoutez mon conseil. Passez votre chemin. Pour les autres, ma foi chaussez vos rangers, faites quelques pompes d'échauffement, vérifiez vos rations de survie et préparez-vous à vous rouler dans la boue joyeusement. Ça va dézinguer du niakoué.

Rictus saison 1 : Quand j'ai vu la tronche en biais de Fred Testot sur l'affiche et lu le pitch de départ d'un monde où le rire est devenu interdit par la loi et considéré comme une horreur morale et éthique, j'ai su que je voulais absolument regarder cette série. Quand j'ai visionné les épisodes, j'ai su que je n'aurais pas dû. Et j'ai été extrêmement déçu qu'un concept qui promettait tant ait accouché d'une série aussi navrante. Je sais, le concept c'était que le rire est interdit. Mais dans l'histoire, pas en tant que spectateur de la série. C'est simple, passées les grimaces improbables de Fred Testot, on ne rit jamais. Au contraire même : c'est soit ennuyeux (je me suis endormi plusieurs fois, sur des épisodes d'une vingtaine de minutes faut le faire quand même !!), soit malaisant (visuellement ou sur le plan sonore, j'ai eu plus d'une fois envie de zapper). Encore une fois, je pige l'idée de départ et j'adhère même complètement : l'idée de poser la question de l'humour, savoir si on a le droit de rire, de quoi on a le droit de rire, introduire par là le poids des réseaux sociaux et le retour fracassant du jugement moral de plus en plus pesant dans la société actuelle, la dénonciation de la bien-pensance, je suis parfaitement d'accord avec le discours de remise en question de ce qu'il se passe ces derniers temps. Mais était-il interdit de le faire avec talent, intelligence, humour, subtilité ? Parce que malheureusement, c'est tout ce qui m'a manqué dans cette série dont le thème m'avait pourtant conquis par avance. Et c'est avec une immense déception, et le sentiment qu'on est passé à côté de quelque chose qui promettait vraiment beaucoup, que la mort dans l'âme je ne peux décemment pas conseiller cette série.

Ahsoka saison 1 : Star Wars. Disney. Spin-off. En trois mots, on a résumé cette série et tout ce qu'on y trouve. On est dans l'univers Star Wars post-moderne, c'est-à-dire à la sauce Disney qui en a récupéré tous les droits d'exploitation, et on explore ainsi les à-côtés de l'univers principal, en se penchant cette fois-ci sur le personnage secondaire (très secondaire en réalité) d'Ahsoka, rare Jedi survivante, et accessoirement ex-padawan d'Anakin Skywalker avant qu'il ne devienne Dark Vador. Et sur son entourage proche, c'est-à-dire (en dehors d'Anakin) que d'illustres inconnus. Non pas que ce soit un défaut en soi, bien au contraire même, c'est souvent avec des personnages "vierges" qu'on peut explorer de nouvelles pistes et créer de l'inédit intéressant. Mais dans ce cas précis, j'avoue qu'aucun des personnages nouveaux (pour certains tirés des romans Star Wars des années 1990 comme l'amiral Thrawn par exemple) ne m'a convaincu ou séduit. Même le rôle-titre, Ahsoka, qui a l'immense avantage d'être interprétée par la somptueuse Rosario Dawson qui fait partie de mon panthéon personnel d'acteurs préférés, manque de profondeur, d'intérêt, de relief. J'apprécie son look, mais cela s'arrête pour ainsi dire là. Tout le reste est très anecdotique, un peu plan-plan, un peu déjà vu, voire inintéressant. Les acolytes d'Ahsoka m'ont laissé froid par exemple. Même le nouveau droïde introduit dans la série (dont j'ai déjà oublié le nom tant il m'a marqué) est raté à mon goût. Quant aux méchants, on est dans la caricature là aussi, pas de quoi se relever la nuit. Un peu de nostalgie de voir pour son dernier rôle, l'immense charisme de Ray Stevenson qui n'aura malheureusement pas eu beaucoup de temps à l'écran. Quant au retour dans le rôle d'Anakin d'Hayden Christensen, je vous laisse juger s'il s'agit d'un atout ou non pour la série... La série Ahsoka reste d'un bon niveau pour tout ce qui est effets spéciaux, et conserve l'avantage de permettre aux aficionados de l'univers de Georges Lucas d'explorer encore un peu plus les méandres de sa création. Mais il faut dire ce qui est : on s'y ennuie un peu et on n'en garde pas grand-chose (rien ?) de marquant à l'esprit. Pour fans de Star Wars donc.

Slow Horses saison 2 : Cette seconde saison mettant en scène les mis au ban des services secrets britanniques au sein de cette unité anti-élite nommée l'étable reprend les ingrédients dilués dans la première saison en les corsant encore un peu plus, ce qui permet d'approfondir les personnalités des personnages tout en favorisant le suspense et les situations inattendues. Le personnage du chef de l'étable, incarné par un Gary Oldman bien crado, autoritaire, grossier et faussement menfoutiste, reste l'attraction principale de la série, mais l'ensemble du casting tire son épingle du jeu, chacun dans son genre. Il y a de l'humour, des réparties cinglantes, une dose d'action non-négligeable, des retournements de situation, et tout cela amène à une série sur les services secrets et les espions qui parvient à habilement détourner certains des codes en la matière pour en faire quelque chose de neuf, d'original et de décalé. Je conseille vivement cette seconde saison, et si vous ne vous y étiez pas déjà mis, cette série. Bien entendu, je serai de la partie sur la troisième saison.

The Killer : Adaptation de la bande-dessinée "Le Tueur" de Jacamon et Matz (BD française, cocorico !) par un faiseur d'images hors paire, à savoir rien moins que David Fincher, le film met en scène un Michael Fassbender impeccable dans le rôle d'un tueur à gages implacable, ultra-méthodique et ordonné, à la discipline de fer, qui de tueur devient cible. Scénaristiquement c'est très simple mais c'est mené de main de maître, hyper maîtrisé, en tout point parfait. Je suis immédiatement rentré dans l'histoire, happé par la mise en scène et la science du cadrage de Fincher. Quant à Fassbender, il est tout bonnement hypnotique. Il se dégage du film une ambiance faussement calme qui débouche par moment sur de vrais moments d'action survitaminée qui font mouche par leur violence et leur énergie. Le personnage de ce tueur un peu autiste, génie absolu dans son domaine, m'a totalement convaincu, autant dans l'écriture que dans l'interprétation. Excellente cuvée Fincher de l'année 2023.

Besoin d'Amour saison 1 : Toute petite mini-série française, sortie d'un peu nulle part, et très en dehors des sentiers battus. Déjà, on a un personnage principal hors du commun : acteur porno en fin de carrière, aussi timide sentimentalement que décomplexé sexuellement, gros nounours tout gentil, un peu gaffeur et un poil glandeur, il est à l'opposée de la caricature du hardeur. Il subit la vie plus qu'autre chose, et possède aussi un grand sens du sacrifice, mais le sacrifice suprême : celui qui consiste à se sacrifier en silence et en toute discrétion, sans même que ceux qui bénéficient du sacrifice ne s'en rendent compte. On utilise souvent comme synonyme plus familier l'expression "trop bon, trop con" pour être clair... Et voilà que ce grand gaillard rencontre un problème de santé qui lui fait perdre connaissance intempestivement. Diagnostic du médecin : il manque d'amour... J'ai trouvé cela très frais, très original, très décalé. J'ai beaucoup aimé le sens du dialogue, les mises en situation simples et efficaces, les personnages en dehors des cadres (la mère psy incarnée par Clémentine Célarié est sans équivoque par exemple), la sensibilité mêlée d'humour que d'aucuns pourraient soupçonner d'être beauf alors que pas du tout. J'ai adoré le comédien/personnage lunaire Frédéric Hazan (dans le rôle titre) et la solaire Laetitia Vercken (dans le rôle de sa coloc), que je ne connaissais pas du tout mais qui dégagent une personnalité folle, une douceur et une authenticité rares. Bref, vous l'aurez sans doute compris, sans m'y attendre je me suis fait cueillir par cette très chouette série française, que je recommande évidemment chaudement.

The Marvels : Les films Marvel se sont succédé ces dernières années sans éveiller grand-chose chez moi, qui pourtant suis un passionné de Comics et qui ai grandi dans cet univers de super-héros en papier. Je ne m'attendais pas à un miracle sur ce plan, surtout pas avec un film qui met en scène Captain Marvel (dans sa version la plus récente, c'est-à-dire féminine) dont j'avais modérément apprécié le premier film (qui possédait cependant des qualités, en particulier son ancrage dans les années 1990 qui m'avait bien plu) et Miss Marvel, héroïne récemment créée, à destination d'un public très ciblé dont je ne fais pas partie (je suis trop vieux, trop blanc, trop athée et pas du bon sexe). Seul le personnage ajouté de Photon (qui dans les comics avait été la première femme à reprendre le titre de Captain Marvel après la mort de celui-ci) éveillait un peu de curiosité de ma part, car il renvoyait peu ou prou à un personnage de papier que j'ai connu gamin. Je n'en attendais pas grand-chose donc, et j'en ai eu encore moins que ça à l'arrivée. Le film est décousu, le scénario se veut complexe mais n'est en fait qu'une succession de scènes sans véritable lien et débouche sur une intrigue à la fois très pauvre et dont je n'ai pas réussi à saisir le fil rouge. Le plus triste dans tout cela, ce sont les scènes d'action qui sont rendues illisibles par une fausse bonne idée, celle qui consiste à ce que les trois personnages stars permutent dès lors qu'elles activent leurs pouvoirs. Sur le papier ça pouvait sembler sympa, et permettre de chouettes imbroglios (et surtout rendre possible la rencontre de ces trois héroïnes de façon un peu forcée), mais dans les faits et à l'image, cela donne des scènes tellement fouillies où l'action se trouve noyée dans ses effets de permutations successives incessantes, qu'on peine à comprendre ce qui se passe à l'écran et que très vite on lâche l'affaire. Du coup, ce qui est souvent gage de qualité dans les films Marvel, à savoir les scènes d'action à effets spéciaux bien travaillées et mises en scène, laisse place à de la bouillie visuelle difficilement digeste. L'intrigue très pauvre déjà citée, l'humour de plus en plus gnangnan et gamin au fur et à mesure des films, et le manque de charisme et de profondeur des personnages proposés finissent de rendre le film ennuyeux au possible. Car c'est bien de cela dont il s'est agi quand j'ai vu The Marvels : je me suis ennuyé du début à la fin, malgré toute ma bonne volonté de lui laisser sa chance... Il paraît que le film a bidé un peu partout. Personnellement l'inverse m'aurait étonné. Si Marvel pouvait revenir sur ce qui a fait son charme et son succès : raconter de chouettes histoires avec de chouettes images déjà pour commencer, ce serait pas mal.

Dark Winds saison 2 : La première saison m'avait surpris aussi bien par sa thématique que par son ton, c'est avec plaisir que j'ai retrouvé les personnages des romans de Tony Hillerman pour cette seconde fournée d'épisodes. Cette fois encore l'histoire se tient en une saison de 6 épisodes, tout en permettant d'approfondir les personnages principaux ou récurrents. J'ai particulièrement apprécié cette plongée dans l'univers Navajo de la fin des années 1970, aussi dépaysante culturellement que temporellement et géographiquement. Les somptueux paysages du nord de l'Arizona et de l'Utah, dont la mythique Monument Valley qui a éveillé d'excellents souvenirs chez moi, sont le berceau d'un thriller d'un autre temps, et l'immersion dans la Nation Navajo donne un cachet tout particulier à l'intrigue sur fond de chasse à l'homme et de tueur implacable. La série a également un verni social intéressant, les relations entre les autochtones amérindiens et le gouvernement américain y sont montrées sans détour, et on sent une atmosphère parfois pesante entre deux cultures que tant de choses opposent. Enfin, petit plaisir personnel : j'ai retrouvé, non sans surprise, A. Martinez dans un second rôle de shériff local. A. Martinez, rien moins que le légendaire Cruz Castillo de Santa Barbara ! Le bellâtre à la mâchoire carrée est toujours gominé, mais il a pris cher depuis le temps lointain du soap opera où il batifolait avec la jolie Eden Capwell... Dark Winds confirme donc la bonne impression que j'en ai eue lors de sa première saison, et je ne peux que vous conseiller d'y jeter un œil à l'occasion. 

Bodies saison 1 : Voyages dans le temps, paradoxes temporels, j'adore ça. Mais attention ! Pour que ça marche, il faut que ce soit bien fait, il faut une cohérence du récit et une grande rigueur scénaristique. Et une touche d'originalité ne fait jamais de mal non plus, ce qui est vrai pour n'importe quel type d'histoire du reste. Ici, l'originalité est de mise puisque le même corps est trouvé sans vie dans les mêmes conditions et au même endroit mais à 4 périodes temporelles différentes. Ce qui permet de varier les personnages, les ambiances, les thèmes propres à chaque situation. Évidemment l'intérêt principal est ce qui lie ces 4 périodes différentes, et on découvre en même temps que les différents enquêteurs par petites touches ce qui est à l'origine de ce phénomène hors-normes. De ce point de vue le récit est plutôt bien maîtrisé, et on retombe sur une boucle temporelle vertigineuse, très bien pensée. Le seul bémol que j'aurais à pointer du doigt, c'est la toute fin, la dernière scène, qui est en dissonance avec le reste. Je ne sais pas si c'est l'amorce de la seconde saison, ce serait une explication, car sinon cette histoire qui se tient bien en une saison et qui pourrait narrativement s'arrêter là, finirait sur une incohérence majeure que je ne comprends pas, et qui dénoterait du reste. L'avenir le dira. Ce qui pour une série sur les méandres et vissicitudes du temps, a du sens.

Heels saison 2 : Ça ne fait pas très sérieux de dire qu'on aime bien le catch. Ça vous catégorise comme au choix : ado attardé et naïf, brute épaisse, américain bas du front, amateur de chiqué. À ceux qui considèrent le catch ainsi, je dis : regardez Heels. Vous comprendrez que le catch, c'est bien plus, bien mieux, bien plus complexe que ce que vous vous imaginez. C'est avant tout un sport à part entière, avec de véritables athlètes, des prises de risques et des blessures, des entraînements à n'en plus finir, la précision de la chorégraphie, mais aussi l'art de raconter des histoires, de créer des rivalités, de jouer avec les émotions humaines. Et bien entendu c'est aussi un business avec ses hauts et ses bas, ses stars et ses laissés-pour compte. Qu'on soit amateur ou pro, le catch c'est tout un état d'esprit. Et c'est ce qu'on voit, ce qui transpire à l'écran dans Heels, qui magnifie sans en cacher les défauts ni les zones d'ombres de l'univers typiquement américain du ring de catch. On pourrait croire qu'une série consacrée au catch ne raconte que des histoires de musclés qui font semblant de se taper dessus, mais Heels démontre que cela va bien au-delà de ces idées reçues. Cette seconde saison va encore un peu plus loin dans cette direction en mettant au centre de ses intrigues des histoires de relations humaines. Entre frères, entre parents et enfants, entre hommes et femmes, entre jeunes et vieux. Mais avec des coups de la corde à linge, des étranglements des yeux et des sauts par-dessus la troisième corde en prime. Franchement, je ne pouvais rien demander de plus, personnellement j'ai été comblé par cette série inattendue. Seule grosse, très grosse déception : Heels n'a finalement pas été renouvelée pour une troisième saison, et la seconde saison se termine sur un cliffhanger terrible et des intrigues non résolues qui me laisseront orphelin d'une chouette histoire en cours. Mais je n'en regrette pas pour autant les deux premières saisons pleines d'émotions et de spectacle, qui resteront certes inachevées scénaristiquement, mais auront proposé beaucoup de bonnes choses en une vingtaine d'épisodes.

Occupied saison 1 : Troublante série datant de 2015, mettant en scène la Norvège occupée par son voisin Russe pour des questions d'accès aux sources d'énergie à base d'hydrocarbure. Lorsqu'on la regarde en 2023, on ne peut évidemment pas s'empêcher de faire le parallèle avec ce qu'il se passe en Ukraine. C'est d'ailleurs je trouve, l'intérêt principal de cette série de géopolitique-fiction. Pour ce qui est du traitement de l'histoire, on est plutôt dans une ambiance proche de ce qu'on a pu voir dans des séries d'espionnage telles que 24h Chrono par exemple, l'urgence et l'unité de temps restreint en moins. On voit certaines choses arriver, d'autres non, c'est assez habile scénaristiquement. L'autre thème principal, outre l'occupation russe, est le virage vers une énergie décarbonée et les résistances qui existent à cela dans notre système occidental voire mondial de gestion des ressources. Il est d'ailleurs intéressant de noter que la solution "écologique" à l'énergie carbonée proposée dans cette série, est de type nucléaire (pas telle que ce que qu'on connaît aujour'hui, mais un dérivé tout de même), ce qui est amusant quand on sait à quel point les écologistes les plus virulents sont anti-nucléaires (à ce sujet je me permets cet aparté : je ne peux que très vivement conseiller la lecture de la BD "Le monde sans fin" de Christophe Blain et Jean-Marc Jancovici, une mine d'or si vous voulez mieux comprendre tous ces enjeux autour des différentes sources d'énergie). J'ai trouvé la première saison très agréable à suivre, à défaut d'être absolument passionnante elle se laisse très facilement regarder. Bien assez pour envisager d'en visionner la suite.

Sex Education saison 4 : La série de Netflix avait à sa sortie permis un renouvellement intéressant dans le catalogue de programmes en ligne et suscité pas mal d'enthousiasme par son contenu, son ton et sa manière d'aborder de front des sujets pas toujours faciles et consensuels, tout en gardant une approche divertissante et un humour qui faisait mouche. Et puis, le temps passant, c'est devenu moins rentre dedans, moins percutant, moins drôle, et malheureusement plus attendu aussi. Cette quatrième saison enfonce le clou encore un peu plus en ce sens, et on assiste à ce qui ressemble à une véritable récitation de bons sentiments, de dénonciations en carton, une homélie qui passe au surligneur fluo (pour ceux qui ne comprendraient pas au fond) la liste complète des chevaux de bataille d'un ultra-progressisme à la sauce "éveillée" qui à force commence à vraiment se voir, et surtout à vraiment fatiguer... À un moment j'ai quand même cru que la série allait remettre un peu tout cela en question en dénonçant la propension incroyable des défenseurs de la bonne pensée à mettre au ban et à pratiquer la cancel culture à la moindre occasion, sans chercher ni à comprendre, ni surtout à essayer de vérifier qu'ils ne se font pas manipuler. Plusieurs personnages subissent cela au cours de la saison, mais sans que cette détestable pratique ne soit réellement critiquée malheureusement. On dénonce, on juge, on désigne comme coupable en trente secondes pour un simple soupçon, une bête impression, une triste rumeur, sans attendre ni écouter les explications des mis en cause. Une génération et un état d'esprit où l'on est très prompt à juger autrui au nom de la bienveillance, et où la réflexion et la nuance n'existent plus. Cette quatrième saison transpire littéralement ces nouvelles "bonnes valeurs", et c'est tellement dommage car cela noie en même temps les messages positifs et réellement importants que se veut porter la série. Des messages sur la tolérance, tellement nécessaires. Mais malheureusement illustrés par l'intolérance envers quiconque émet une idée un tant soit peu critique et nuancée, un triste paradoxe. Pourtant tout n'est pas à jeter dans cette quatrième et dernière saison : les personnages restent bien campés, il y a une véritable évolution des héros vers une version "plus adulte" d'eux-mêmes, des situations au long cours qui trouvent des conclusions qui, il faut le laisser au bénéfice de la série, ne vont pas forcément vers la tentation de la "fin facile" et prévisible. C'est donc un adieu un peu mitigé pour les personnages de Sex Education, et presque un soulagement que la série s'arrête avant de trop verser dans les extrêmes. D'autant plus que la majorité des comédiens flirtent allègrement avec la trentaine, ce qui commence à se remarquer quand on interprète des lycéens. Bref, Sex Education ça a été très chouette, et ne serait-ce que pour la faire bénéficier d'une "vraie" fin, elle mérite d'être vue en entier, malgré les quelques réserves émises plus haut sur cette dernière saison.

The Bear saison 2 : J'avais beaucoup aimé la première saison de The Bear. Je l'avais trouvée rafraîchissante et enthousiasmante, bien que très nerveuse et parfois même sombre par moment. Dans la seconde saison on garde les ingrédients (les personnages) mais on change un peu la recette (la narration) pour rester dans des considération culinaires. Cette fois, la sandwicherie veut devenir restaurant, et la difficulté des travaux et changements que cela nécessite sera à la hauteur des ambitions des héros. La formule de cette saison va donc se concentrer plus spécifiquement à chacun des personnages en fonction des épisodes. Ce qui a plusieurs avantages : en premier lieu celui de multiplier les points de vue, mais aussi celui de développer des seconds rôles jusqu'alors simplement esquissés, voire carrément caricaturaux pour certains d'entre eux. Dans ce genre d'exercice, on ne peut pas s'empêcher d'avoir son ou ses petits préférés, et en ce qui me concerne j'ai beaucoup apprécié l'arc narratif consacré au pâtissier Marcus, mais surtout, surtout, celui qui met en vedette Richie, le cousin grande gueule, homme à tout faire et bon à rien qui prend une épaisseur inattendue. Ou comment prendre un personnage secondaire très basiquement élaboré et sans grande consistance, et en faire un héros complexe, intéressant, fouillé, touchant et profondément humain, le tout en un seul épisode. Une véritable Masterclass scénaristique. L'autre épisode qui sort du lot cette saison, est celui qui relate sous forme de flashback le repas de famille des proches de Carmy et apporte beaucoup de contexte émotionnel et narratif au héros. Et permet de voir en guest stars quelques très grands comédiens comme Jon Bernthal, Bob Odenkirk, Oliver Platt et une Jamie Lee Curtis aussi impressionnante que méconnaissable. Excellente saison 2 de The Bear donc, qui fait plus que confirmer la bonne impression laissée par la première saison. Chaudement recommandée !!

One Piece saison 1 : Ma culture manga n'est pas très conséquente, et pour preuve, bien que j'en connaissais le nom, jamais je n'avais eu entre les mains le moindre tome du best-seller One Piece. Mes garçons en revanche, en sont de grands fans et connaissent par coeur les aventures de Luffy et ses amis. L'arrivée d'une version en série télévisée live a donc été l'occasion de me frotter à cet univers qui me restait inconnu jusqu'alors. De toute façon, pour mes fistons l'affaire était entendue : le visionnage n'était pas une option, mais bel et bien une évidence. Eh bien figurez-vous que j'ai été plutôt positivement et agréablement surpris par ce que j'y ai vu. C'est coloré, loufoque, foutraque, exagéré, décomplexé, parfois saugrenu, toujours bon enfant, il y a une véritable énergie positive qui s'en dégage à tout moment. Alors ça pioche dans tout un tas de références, de classiques, ça mélange les genres et les personnages très différents, mais le résultat n'est pas, contre toute attente, indigeste. Bien au contraire. C'est même plutôt rafraichissant et amusant. Je craignais le gnangnan et le débilitant, et au final j'y ai surtout vu quelque chose de divertissant et qui ne se prend ni la tête, ni au sérieux. Évidemment, tout au long des épisodes, j'ai eu droit aux commentaires avisés de mes gamins, agrémentés de "ça c'est trop bien fait" ou "ça c'est pas comme le manga", mais de leur côté le verdict s'est avéré ultra-positif : ils ont adoré. Quant à moi, bien que je ne fasse pas du tout partie du public cible, j'ai apprécié ce que j'ai vu et je suis curieux de découvrir comment la série va évoluer par la suite. Bref, j'ai aimé One Piece version live.

Le Bazar de la Charité mini-série : Ou comment faire un récit "historique" à la sauce ultra-contemporaine. Une sauce qu'on aurait laissé tourner au soleil je précise. Cette histoire transpire de tous les côtés les thèmes et enjeux d'une idéologie très actuelle qui se veut un bon gros mélange de néo-féminisme, de progressisme bienpensant, d'anarchisme comme horizon indépassable d'une réflexion politique digne de la collection "pour les nuls", de situations cousues de fil blanc à grosse maille qu'on voit venir de très loin (et ô surprise, on n'est jamais pris à défaut à cet exercice, c'est dire à quel point tout est ultra-cliché et prévisible), d'incohérences qui frôlent parfois le ridicule... Je veux tout de même (car ce qui va suivre pourrait vous faire croire que je ne suis que fiel envers cette série) souligner la qualité et le soin porté à l'image, somptueuse, et la reconstitution historique des décors, vraiment très convaincante. Mais ! Mais, du point de vue narration, style, enjeux et fond du propos, c'est vraiment tellement grossier et superficiel qu'on en est gêné pour eux par moment. Côté interprétation c'est un poil mieux, mais là encore, l'écriture de certains personnages s'avère à ce point caricaturale qu'il vaut mieux en rire, que même les meilleurs interprètes du monde ne pourraient pas transformer un personnage mal écrit en un personnage intéressant par leur seul talent de comédien. Que dire du grand méchant de l'histoire interprété par Gilbert Melki (qui est un comédien que l'apprécie énormément) ? Comment voulez-vous que ce pauvre Melki le porte à l'écran autrement qu'en surjouant en permanence à force de grimaces arrogantes, de gros yeux inquiétants, de petits sourires sardoniques et vicieux, de murmures en guise de menaces ou d'éclats de voix tonitruants pour bien montrer qu'il est un colère permanente et toxique au dernier degré ? Imaginez quand même que le personnage cumule tous ces vices : politicien corrompu (de droite conservatrice of course), mari violent et jaloux, père froid et sans cœur, mais aussi violeur, tueur, adepte de la torture aussi bien morale que physique, horriblement sadique, menteur (mais bon, on avait déjà dit politicien non ?), tricheur, falsificateur, traître à sa patrie et je n'aurais pas cru que les scénaristes auraient osé aller aussi loin sans avoir de peur de complètement verser dans le ridicule affiché et assumé : il est aussi secrètement en cheville avec les Allemands (ou comment traiter un personnage de nazi avant que le nazisme n'existe !!). N'en jetez plus, la cour est pleine. Personnellement, à la place des scénaristes je l'aurais également affublé d'une bosse sur le dos et d'une mauvaise haleine, et accusé de pédophilie et de trop aimer Michel Sardou. Et s'il était le seul... il y a aussi le jeune promis à la belle (très, très belle) Camille Lou : lui n'a même pas besoin de parler avec sa petite tronche de fouine (la direction du casting a dû se faire plaisir comme jamais là) on a envie de lui mettre des baffes dès qu'il apparaît à l'écran et guess what ? Sans surprise c'est une horrible petite larve aussi pleutre et détestable qu'il est insipide physiquement. Quant au mari de la femme défigurée par l'incendie du début : il est tellement méchant, bête, veule et arrogant qu'on rigole à chacune de ses apparitions (alors qu'on devrait en être dégoûté si j'ai bien saisi l'intention des scénaristes). Bref, comment dire ? Amis de la nuance : fuyez tant que vous le pouvez !!!

Secret Invasion mini-série : Cette série est l'adaptation d'un récit aux ramifications tentaculaires (une forme qu'on nomme 'crossover') de la maison d'édition Marvel, paru fin des années 2000. Beaucoup plus modeste que sa version papier, cette mini-série m'a justement déçu par ce manque d'ambition qui m'a presque fait penser à une promesse non tenue. La promesse incluse dans un titre qui renvoie à mon expérience de lecteur, et qui s'avère au finale très loin de l'originale. Non pas que Secret Invasion version papier fut à ce point mémorable et d'excellente qualité, mais elle avait une toute autre envergure malgré tout. Ici, dans la version MCU, elle est réduite à sa portion congrue, et à vrai dire j'ai même plutôt envie de la commenter d'un "tout ça pour ça ?" tant j'ai eu l'impression qu'une montagne accouche d'une souris en la regardant. Il ne s'y passe pas grand-chose, et en tout cas rien de révolutionnaire. C'est d'autant plus dommage, que les performances des comédiens, Samuel L. Jackson en tête, étaient tout à fait convaincantes et à la hauteur, c'est même je pense l'atout principal de cette série et ce qu'il y a à en retenir de plus positif. L'ambiance espionnage / complot / jeu de dupes compte également dans les bon côtés de cette série. C'est surtout dans les enjeux, les implications et les conséquences que le récit pêche. On a l'impression à la fin des 6 épisodes, d'avoir été baladé un peu en vain, et d'un point de vue narratif, on ne retient au final quasiment rien. Je pensais à l'annonce de cette série qu'elle allait remettre presque en cause l'ensemble du MCU actuel, rebattre les cartes et amener un vrai vent de nouveautés rafraîchissantes, mais force m'a été de constater qu'il n'en a rien été. Formellement assez maîtrisée, cette série s'avère plus que décevante sur le fond et sur le contenu de son intrigue. Dommage.

Warrior saison 3 : Quel plaisir de retrouver la suite de cette série ! Car il faut bien le dire, on n'en trouve de moins en moins souvent des séries de ce type. Des séries où l'on fait la part belle à la castagne, la bad attitude, le glamour, le sexe, le brut de décoffrage, le sanguinolent même par moment, le violent. Et où on a droit à un habile mélange des genres entre des thèmes à la papa, un contexte historique et une narration moderne. Warrior parvient encore à nager dans ces eaux-là, et ça fait du bien aux neurones et au cœur d'un cinéphile qui n'en peut plus des trucs aseptisés et lissés à l'extrême pour ne surtout pas choquer ou même risquer de choquer la farandole sans fin des bulbes fragiles qui se scandalisent de tout, et surtout de n'importe quoi. Dans la droite lignée d'un Banshee (avec qui la série partage son créateur) qui nous rappelle de bien bons souvenirs (et même là on est obligé de sentir que Warrior est déjà un peu plus adouci, moins jusqu'auboutiste que son aînée, c'est dire si la bienpensance et les dégâts qu'elle provoquent ne cessent de progresser au détriment de la qualité du spectacle proposé), Warrior s'impose une fois encore avec sa troisième saison comme un divertissement jouissif, une forme d'îlot sauvage étrangement sauvegardé. Ce qui n'empêche en rien le développement d'intrigues qui font aussi réfléchir et cogiter, de rapports fouillés et complexes entre personnages aux enjeux souvent moins basiques qu'on ne le pense. Il y a dans cette troisième saison l'aboutissement de certaines situations poussées à leur paroxysme, et des scènes vraiment réussies de baston comme j'aime. J'ai eu aussi le plaisir de constater que Mark Dacascos s'en tire encore très bien en tant que vétéran des films d'arts martiaux, et les prouesses techniques d'Andrew Koji et de Joe Taslim en particulier m'ont vraiment ébloui. Quant à l'intrigue générale, tout semble converger pour que la quatrième saison atteigne des sommets, et je ne serai pas surpris qu'elle signe la fin de la série. Bref, Warrior reste excellente depuis son tout début, et je conseille au-delà de toute réserve.

Twin Peaks saison 3 : Twin Peaks a marqué en son temps et durablement, les esprits lors de sa sortie en 1990. Elle fut l'une des toutes premières à marquer un jalon décisif pour l'évolution des séries et le phénomène d'ampleur que ces dernières vont prendre au tournant des années 2000 et la grande époque HBO. Objet télévisuel qui échappe à toute définition claire et précise, Twin Peaks est l'une des œuvres les plus marquantes dont David Lynch a été à l'origine. Tellement déroutante que la série sera annulée au bout de la seconde saison, malgré son indéniable qualité, devenant presque instantanément une œuvre culte aux yeux de beaucoup. Et 25 ans plus tard, voici que débarque la suite... avec un bon nombre des comédiens de l'époque (bien que certains rôles principaux -le shérif Harry Truman- ou charismatiques -le nain venu d'ailleurs- manquent à l'appel), pour un retour fracassant dans l'univers de Twin Peaks. J'ai mis du temps à moi-même m'y replonger, j'avais un peu peur de ce que j'allais y découvrir. Et finalement je me suis attelé à ces 18 nouveaux épisodes quelques années après leur sortie, et d'emblée j'ai retrouvé l'ADN de la série d'origine. Le côté étrange et décalé, le ton inédit, l'aspect choral avec sa multitude de personnages, de lieux et d'intrigues, l'humour sous-jacent permanent, le visuel déconcertant, la symbolique omniprésente, la bande son très travaillée, et surtout, surtout, cette impression d'être dans un univers complètement à part, tantôt onirique, tantôt très terre-à-terre, dont les règles nous échappent la plupart du temps et dans lequel on ne sait jamais à quoi s'attendre. Dans cette troisième saison, David Lynch pousse tous les curseurs à fond, sans vergogne, sans retenue aucune. À mon avis, il savait pertinemment qu'il n'y aurait pas de suite, pas de potentielle quatrième saison, et donc il s'est pleinement lâché, allant au bout du bout de son délire, ne faisant aucune concession dans sa vision de son œuvre, mettant tous les potards à fond, se foutant ouvertement de savoir si ça allait plaire ou non. Pour moi, cette troisième saison est vraiment une œuvre-ultime, complète, intense et démesurée. Lynch se permet des choses incroyables, y-compris à fort potentiel de repoussoir. À ce titre, l'épisode 8 est vraiment quelque chose que je n'ai jamais vu à l'écran. Une séquence de 15 minutes dans le noir, avec des sons saturés, des images non-sensiques, des scènes muettes, aboutissant à des passages d'un inconfort total pour le spectateur, et qui durent, qui durent, et qui durent encore au point que plusieurs fois j'ai regardé le minutage de l'épisode, n'en revenant pas de la longueur de ces passages, me disant "c'est pas possible, ça va durer encore combien de temps ?" tant j'étais moi-même incommodé par ce que je voyais à l'image. Et pourtant je suis plutôt client de Lynch, même de ses films les plus obscurs et ses scènes les plus insensées. Mais jamais encore je n'avais vu ce que propose cette troisième saison. Et parfois j'ai vraiment détesté ce que j'ai vu. Sans parvenir pour autant à m'en détourner. C'est le pouvoir incroyable, et à mon humble niveau simplement inexplicable, de David Lynch et de son Twin Peaks. Inclassable, hypnotique, dérangeant, foutraque, drôle, inquiétant, mélancolique, fulminant, hérétique, émouvant, beau, laid, triste, enthousiasmant, déroutant. La troisième saison de Twin Peaks c'est tout cela, et bien plus encore. Mais il faudra bien vous accrocher, car vous ne serez pas préservés...

Le Flambeau -  Les Aventuriers de Chupacabra : J'avais beaucoup ri avec La Flamme, où l'on se moquait avec bonheur des émissions de téléréalité du type Bachelor et compagnie. Cette fois c'est Koh-Lanta qui est dans le viseur des trublions de l'équipe de Jonathan Cohen, et cette fois encore, peut-être même plus que pour La Flamme, ça envoie du lourd ! Déjà, avec un casting est assez fou : Jonathan Cohen, Kad Merad, Gérard Darmon, Jérôme Commandeur, Adèle Exarchopoulos, Leïla Bekhti, Natacha Lindinger, Jonathan Lambert, Ramzy Bedia, Ana Girardot, Pierre Niney...  ça se pose là ! Mais surtout avec un humour potache ravageur, des comédiens qui se font visiblement très plaisir sur le tournage, des délires qui vont parfois très loin, des références aux émissions style Survivor appuyées et qui touchent tellement là où ça gratte, des réparties bien trouvées, de l'autodérision permanente... cette série est un petit bijou d'humour et de second degré. Et c'est un amateur de Koh-Lanta qui vous le dit ! Je me suis marré du début à la fin, même les blagues lourdes ont fonctionné sur moi, j'ai kiffé tous les aventuriers loufoques et surtout je voudrais souligner la prestation de Jérôme Commandeur en présentateur, il est juste parfait dans son rôle. Bref, j'ai passé un excellent moment devant cette série, et je conseille à tous les amateurs de Koh-Lanta, et même aux autres, d'aller eux-aussi se bidonner devant.

Bandit : Autant le dire de suite, si j'ai regardé ce film c'est en tant que grand amateur de Mel Gisbon. Le voyant à l'affiche dans un des rôles principaux, je me suis dit "allons-y" sans chercher plus longtemps à comprendre. Le fan de Mad Mel que je suis a un poil été déçu, puisque ses apparitions à l'écran ne sont pas très nombreuses, et disons le tout net, son personnage n'a pas d'influence énorme sur l'action. Le film se concentre sur le personnage interprété par Josh Duhamel, et l'histoire est tiré d'une histoire vraie, celle d'un braqueur de banque d'un genre très particulier, qui mise tout sur le maquillage et la duperie et refuse d'employer la violence pour commettre ses larcins. Ce qui ne l'empêchera pas de devenir le recordman du nombre de braquages réussis au Canada dans les années 1980 - 1990. Alors soit, Mel Gibson est surtout là pour ajouter un nom bankable sur l'affiche, c'est entendu, mais au final le film n'a rien de honteux, il s'en tire même plutôt bien dans son genre. Il ne fait ni dans le spectaculaire, ni dans le dramatique, mais il y a une forme d'authenticité qui en transpire qui a fini par me le rendre assez sympathique. Ô bien entendu, je ne m'en relèverai pas la nuit. Et je ne vais non plu sici vous en chanter les louanges en canon et en trois langues différentes. Mais ce serait malhonnête de ma part de le descendre en flèche simplement parce que son affiche est un peu trompeuse et qu'il joue plus dans le film de catégorie B que dans la grosse production. Maintenant que je vous en ai prévenu, vous saurez à quoi vous attendre avec ce film, et peut-être même qu'il vous fera passer un moment pas désagréable à défaut de vous éblouir par son contenu. À vous de voir !

Le Tourbillon de la Vie : Les films qui explorent les réalités virtuelles, qui donnent vie aux "Et si...?" juste pour voir comment un événement mineur peut modifier les choses à grande échelle, j'aime beaucoup. Je ne crois pas avoir vu beaucoup de productions françaises s'aventurer sur ce chemin, aussi dois-je rendre hommage à ce film qui ose farfouiller dans ce qui peut très vite devenir un imbroglio narratif et un labyrinthe scénaristique si on n'y prend pas extrêmement garde. C'est le risque principal de ce type d'histoire. Et plus on multiplie les points de divergences, plus on diversifie les sous-possibilités liées à chaque évolution distincte de base, plus on complexifie l'ensemble au risque de perdre le spectateur. Eh bien, ce film parvient à décliner l'héroïne de départ dans de nombreuses versions potentielles d'elle-même, entrainant autant d'évolutions différentes de son histoire, tout en réussissant à garder une belle cohérence, une narration claire malgré un montage qui fait passer de l'une à l'autre, revenir en arrière, faire des bonds en avant dans le temps, sauter d'une situation à l'autre. En tant que spectateur, on n'est jamais perdu, on sait à tout moment de qui on parle et qui on voit à l'écran. Ne serait-ce que sur ce plan, il s'agit déjà d'une belle réussite. C'est un poil moins vrai pour les autres personnages, comme le rôle masculin principal qui lui aussi, apparaît sous diverses déclinaisons, les parents ou les amis de l'héroïne. Tout se joue donc autour de l'actrice principale, Lou de Laâge, qui interprète de nombreuses versions différentes de son personnage, toujours avec une belle crédibilité et beaucoup de sensibilité à l'écran, jusqu'à un final, à la limite du too much, qui m'aura fait penser à celui sur le fond à celui de Professeur Holland, et sur la forme à une scène chorale / musicale tout droit sortie d'un Lelouch. Je ne sais pas si le film a voulu charrier un message profond avec lui, je n'y ai pas réfléchi plus que cela, mais sur le plan formel c'est une très belle réussite, tant pis si je me répète. Un film-concept donc, un film à échelle humaine aussi, une jolie réflexion sur la vie et ce que d'aucuns appelleront le destin, et sur ce qui peut le faire dévier à tout instant. J'ai aimé, et si ce type de thème vous intéresse, je vous le recommande bien volontiers.

Le Pire Voisin au Monde : Au visionnage de ce film dont je n'attendais pas grand-chose, je me suis rendu compte d'une chose. On est rarement déçu par une prestation de Tom Hanks. Même dans un film moyen. Même quand l'histoire ne vous enthousiasme pas plus que ça. Le bougre parvient toujours a tiré son épingle du jeu, c'est assez bluffant. Ils ne sont pas si nombreux, ces acteurs caméléons capables de tout jouer, et de toujours être crédibles, humains, touchants, justes dans leur rôle. Tom Hanks est de ceux-là, et clairement il est l'atout principal de ce film, qui sans lui aurait certainement pu me désintéresser totalement. J'avoue m'être laissé embarquer par le jusquauboutisme du personnage de Otto, incarné par Tom Hanks. Alors que les autres personnages, tous les rôles secondaires m'ont paru ternes, anecdotiques, ou clichés au dernier degré. À l'exception notable, et c'est peut-être l'autre aspect qui sauve le film selon moi, des deux comédiens qui jouent les rôles d'Otto et Sonya jeunes. Toutes les scènes de flashback où ils apparaissent fonctionnent vraiment bien et apportent une part d'humanité et de profondeur au personnage d'Otto qu sans cela serait trop monolithique et froid pour être réellement intéressant. La solaire Rachel Keller et le troublant Truman Hanks dans ces deux rôles, auront réussi à vampiriser l'écran et capturer l'attention à chacune de leurs apparitions. Tant et si bien qu'à l'arrivée, même si je reste conscient qu'il s'agit d'un film mineur dans la filmographie de Tom Hanks, cette comédie dramatique aura su m'embarquer avec elle et me faire passer un agréable moment. Le film ne fait pas d'étincelles mais fonctionne plutôt bien tout du long. Je conseille donc.

Donjons & Dragons - L'Honneur des Voleurs : Comme tout le monde j'en avais déjà entendu parler, mais n'étant pas adepte des jeux de rôles, je n'en savais pas plus sur Donjons & Dragons, son univers, sa mythologie, ses règles, sa mécanique. Et je n'ai jamais non plus vu les précédentes adaptations cinématographiques, jamais lu de novélisations... bref je suis arrivé sur ce film quasi vierge de toute référence préalable à la franchise. En mode découverte donc. J'ai été d'entrée de jeu (si je puis dire) surpris du ton très humoristique du film. Je m'attendais à de la fantasy blindée d'action traitée avec des pointes d'humour, en fait j'ai eu l'impression de tomber sur une comédie située dans un monde médiéval fantasque. Du coup, tout est traité avec une forme d'ironie, de second degré, comme si tout était cliché et que les personnages eux-mêmes n'étaient pas dupes de leur nature profonde. J'avoue que je ne suis pas à l'aise avec ce genre de traitement narratif, ça me sort trop de l'histoire, et à mes yeux ça ruine une bonne partie de l'importance des enjeux. D'autant que le côté comédie pure à très peu fonctionné sur moi. Du point de vue des interprètes il y a à boire et à manger, et ceux qui s'en sortent mieux que les autres. À ce titre, concernant le rôle principal, rarement acteur aura aussi bien porté son patronyme... Sur le plan visuel, c'est très coloré, il y a pléthore d'effets spéciaux plus ou moins aboutis, des pointes d'originalité comme le dragon obèse ou le bâton de téléportation par exemple, mais ça reste dans la moyenne de productions de ce style. Rien d'exceptionnel donc, mais rien de honteux non plus. Heureusement que les péripéties s'enchaînent, car sinon j'aurais vraiment pu trouver le temps long tant l'histoire m'aura laissé froid. Je crois savoir que l'accueil du public a pourtant été assez bon, les joueurs en particulier ayant apprécié cette adaptation si j'en crois ce que j'ai pu lire sur le net. Aurais-je eu un autre avis sur le film si j'avais été moi-même un amateur du jeu de rôle ? En tout état de cause, je n'ai pas accroché à ce Donjons & Dragons -  L'Honneur des Voleurs, mais mon avis ne semble pas être partagé par la majorité des spectateurs, je vous laisse donc juges.

The Whale : Quand il s'agit d'un film de Darren Aronofsky je me méfie, il est capable du meilleur comme du pire, bien que j'aurais plutôt tendance à lui faire confiance, il a tout de même commis un Noé de sinistre mémoire (du moins selon moi) et peut parfois partir dans certains films dans des délires très ésotériques difficiles à suivre. J'ai donc découvert The Whale avec une certaine curiosité, d'autant que Brendan Fraser n'a jamais été à mes yeux un gage absolu de qualité, et que de le voir grimé en personne atteinte d'obésité morbide extrême avait tendance à me voir rester sur mes gardes également. Et au cours de son film d'ailleurs, le réalisateur avance comme un funambule, sur la corde raide, risquant à tout moment de basculer du mauvais côté, dans l'exagération ou le ridicule, le gênant, l'involontairement drôle. Pourtant, jamais il ne perdra cet équilibre fragile qui donne au film sa force et son intérêt. Parfois un poil prévisible, parfois à la limite du larmoyant, l'essentiel est cependant sauvé et le film fonctionne plutôt bien. J'ai par ailleurs été scotché par un Brendan Fraser qui se retient justement d'en faire trop, son impressionnant maquillage en faisant déjà bien assez pour lui. Dommage, il m'aura coupé l'herbe sous le pied d'une vanne toute faite : je ne pourrai donc pas l'accuser d'en faire des tonnes. Si je devais retenir une chose de ce film, ce serait donc effectivement la prestation de son interprète principal, qui m'aura embarqué avec lui avec simplicité et véracité, à aucun moment je n'ai douté que le bibendum que je voyais pesait son double quintal. Au bas mot. Sous ses kilos de fausse graisse il aura su laisser poindre son humanité et sa sensibilité avant tout, j'avoue que je n'aurais pas parié sur lui aveuglément. Pour moi il ne s'agit pas d'un film aussi bouleversant qu'il se voudrait l'être, mais sa mécanique fonctionne plutôt bien et à l'arrivée j'ai assisté à un bon film dramatique, bien réalisé et bien joué. Un bon Aronofsky en somme.

The Son : Alors là, j'avoue que je ne m'y attendais pas. Ce film m'a sincèrement secoué. Évidemment, en touchant l'une de mes cordes les plus sensibles, à savoir les relations père-fils. Au départ j'ai surtout regardé ce film pour Hugh Jackman que j'apprécie beaucoup en tant qu'acteur. Je ne savais pas trop de quoi il retournait du côté de l'intrigue. Et à l'arrivée ce film m'a chopé et retourné comme une crêpe. Impossible de le lâcher, impossible de m'en désintéresser, impossible de ne pas me sentir touché par ce que j'y voyais. Jackman est d'une justesse remarquable, loin, tellement loin du cliché du "simple" comédien de films d'action qui lui a collé à la peau dès lors qu'il a endossé le rôle de Wolverine sur grand écran, voici ... pffff... déjà beaucoup plus de vingt ans ! Personnellement je n'avais jamais douté de son talent d'acteur, l'ayant déjà constaté auparavant (c'est l'exemple de Prisoners de Denis Villeneuve qui me vient à l'esprit là tout de suite), mais dans ce film il éclate au grand jour de façon indiscutable. Difficile cependant de parler trop de ce film sans en dévoiler l'essentiel, alors que je considère que l'intrigue mérite d'être découverte au fur et à mesure du récit. Je vais donc ne pas m'appesantir sur le scénario, et simplement dire que l'histoire tout comme l'interprétation m'ont littéralement bouleversé. Un film que je n'attendais pas, et qui m'a filé un uppercut émotionnel comme ça faisait longtemps que je n'en avais pas encaissé un. Je conseille, bien évidemment.

The Fabelmans : On ne présente plus Steven Spielberg. Personnellement, il a accompagné toute ma vie de cinéphile, depuis mon plus jeune âge (je me souviens encore de l'effet sur moi de Indiana Jones et E.T. que j'ai vus encore tout minot à leur sortie en salle) jusqu'à aujourd'hui, m'infligeant régulièrement de grosses baffes sur certains de ses films, dont quelques-uns figurent dans mon palmarès personnel des meilleurs films au monde (vous avez dit Les Dents de la Mer ?). Ces dernières années j'ai été un peu moins fervent spectateur de tout ce qu'il sort en salle, je l'avoue, mais j'ai encore bien en tête sa déclaration d'amour au genre qui l'a rendu célèbre avec son récent Ready Player One, qui m'avait enthousiasmé. Avec The Fabelmans, je ne m'attendais à rien de spécial. Évidemment, c'est très exactement pour cette raison que ce diable de Spielberg m'a cueilli comme un bleu. Il m'a embarqué, trimballé, ému, amusé, émerveillé avec ce film qui se veut en partie autobiographique. J'y étais, avec ce jeune garçon passionné d'image, j'ai ressenti son dilemme, j'ai compris ses réactions, je suis totalement entré dans le jeu de Spielberg, sans aucune retenue, et il m'a emmené exactement là où il voulait. J'ai senti tout l'amour du cinéma que l'auteur porte en lui, et j'ai réalisé pourquoi et comment ce type bourré de talent a réussi à produire autant de films qui m'ont marqué plus ou moins profondément. Je partage visiblement la même forme de sensibilité que lui. Est-ce générationnel (bien qu'une génération nous sépare en termes d'années) ou juste dans l'air du temps ? Suis-je un simple produit façonné par le Hollywood des années 1970 à 2000 ? Ou est-ce plus profond que cela ? Je ne sais pas exactement, en tout cas j'ai eu la confirmation qu'aujourd'hui encore, Spielberg garde intact son impact sur moi en tant que spectateur de ses films. Et ça m'a donné furieusement envie de voir et revoir sa longue et prestigieuse filmographie.

Creed III : Bon, je ne m'en cache plus depuis bien longtemps, je suis fan de la franchise Rocky. Oui, même les V et VI je trouverais des arguments pour prendre leur défense s'il le faut. Parce que j'aime Rocky Balboa, ce personnage est très certainement la plus belle réussite professionnelle de Stallone. Forcément, j'ai été de la partie pour la reprise de la franchise avec les Creed. Qui se défendaient pas mal mine de rien à l'arrivée. Sur ce troisième volet, j'ai cependant clairement ressenti une forme de déception. En gros et pour faire court, les films Creed reprennent les films Rocky  en version actualisée, remise au goût du jour et un poil ripolinée pour faire clinquant. Creed II faisait ouvertement référence à Rocky IV. Avec Creed III on est en plein dans le thème de Rocky III. Mais en moins bien. J'aime beaucoup Michael B. Jordan, et il faut lui laisser que physiquement le gaillard fait ce qu'il faut pour être dans la peau du personnage de manière crédible. Mais il n'est pas Stallone. Quant à son adversaire du film, Jonathan Majors, qui joue un bad guy sorti de prison qui a les crocs et un insatiable appétit de revanche, s'il fait lui aussi bien le job, il reste cependant loin, très loin du charisme de son équivalent narratif dans Rocky III, à savoir Mister T. Oui, c'est un sacré steak le garçon, mais Mister T avait pour lui, en plus d'un physique impressionnant à la Mike Tyson, une gueule incroyable tant il transpirait la colère, la provoc et l'arrogance à la manière d'un Mohamed Ali des grands jours. Et sans vouloir lui manquer de respect, Jonathan Majors ne joue pas dans la même catégorie... Alors forcément, quand les films sont thématiquement aussi semblables qu'on ne peut pas ne pas les comparer, mais que les interprètes sont quant à eux un cran en dessous en termes d'intensité et d'impact à l'écran que leurs prédécesseurs, eh bien la comparaison tourne évidemment en la défaveur du plus récent des deux films. Indubitablement, ce troisième opus est le plus faible de la série des Creed, et je ne peux m'empêcher de noter que c'est le seul qui ne comporte pas Stallone à l'affiche... Je n'affirme pas que ceci explique cela, mais simplement je remarque qu'un Rocky-like sans Rocky, c'est moins bien qu'avec Rocky. Mais on va m'accuser d'être trop nostalgique et adepte du "c'était mieux avant" si j'insiste trop sur le sujet, aussi vais-je m'arrêter là.

Avatar 2 - La Voie de l'Eau : Dire que je ne l'attendais plus tiendrait de l'euphémisme. Pour rappel, le premier volet date de 2009. Il avait fait grand bruit à l'époque (le spectacle était certes beau, mais ne méritait pas tant de succès selon moi), et depuis, on nous annonçait une suite imminente chaque année. Il aura fallu attendre 13 ans quand même. Autant dire que le soufflé était retombé depuis belle lurette quand la suite du menu a été servie. Mais le pire dans tout ça, ce n'est même pas le délai de livraison de cette suite. C'est son contenu. Encore une fois très beau, très soigné visuellement, très léché, indubitablement. James Cameron a toujours su faire, il n'a pas perdu la main sur ce point. Mais l'histoire, c'était déjà pas bien fameux dans le premier, ou plutôt disons que ça lorgnait vers du classique lambda revisité à grands coups d'effets spéciaux qui déchirent la rétine, mais alors dans le deuxième volet, pfff... Je vais rester gentil en disant qu'il n'y a rien dans ce scénario qui donne envie de le retenir. Rien qui ne donne envie de revoir le film. Rien qui marque, rien qui ne sorte du tout-venant et du plan-plan narratif. C'est plat scénaristiquement, autant que virevoltant graphiquement. Et même ça, on pourrait encore le pardonner, si ça ne s'étalait pas dans les grandes largeurs sur plus de trois longues et interminables heures. Les jolies images c'est bien, mais ça ne peut pas tout. Parfois, investir un peu plus dans le scénario et pas uniquement dans les effets spéciaux, cela peut porter ses fruits également...

Spider-Man across the Spider-verse : Le premier long métrage animé consacré à Spider-Man version Miles Morales m'avait pris par surprise, rebuté sur le principe mais totalement conquis après visionnage. Il allait donc de soi d'être de la partie pour cette suite. Et évidemment, comme souvent dans ces cas-là, c'est un peu l'effet inverse auquel j'ai goûté : hypé par l'annonce, enthousiasmé par l'idée de plonger encore plus profond dans les méandres du Spider-verse, j'ai finalement ressenti une pointe de déception en sortant de la salle. Graphiquement j'ai été un peu gêné par l'aspect trop peinture pastel de l'univers de Spider-Gwen (c'est beau, je ne dis pas le contraire, mais au détriment de l'animation je trouve), et par le côté parfois psychédélique et ultra-cut du truc (voulu et cultivé bien entendu, mais je reste un peu sur ma réserve sur ce choix de découpage et de narration graphique). J'attendais beaucoup de découvrir de nouveaux Spider-Men, mais comme le mieux est l'ennemi du bien, ici le trop a porté préjudice au tout. Une multitude personnages c'est bien, mais ça empêche d'en développer suffisamment en profondeur, ce qui fait qu'on les voit passer sans quasiment les retenir. Connaissant les récits papier dont le film est inspiré, j'ai un peu plus de facilités à repérer et identifier les différentes versions du tisseur qu'on voit parmi une multitude, mais ça garde un côté frustrant de les entrapercevoir à peine avant de passer à un autre, et un autre, et un autre... J'ai été un peu déçu de constater le traitement réservé à Miguel O'Hara (Spider-Man 2099) dans cette histoire, en revanche j'ai adoré voir que c'est la Tâche qui revêt le costume du super-vilain principal de l'intrigue ! Non seulement cet obscur personnage de troisième zone des comics est largement inconnu du grand public, mais il permet des effets graphiques excellents, il a un potentiel à la fois de surpuissance et de lose impressionnant, est un parfait client pour développer autour de son pouvoir des gags sans fin et a contrario une menace extrêmement sérieuse. Il fait clairement partie des gros points positifs du film. Au même titre que le ton, toujours très moderne, vif et empli d'auto-dérision. Un peu surpris de voir que le film n'est qu'une première partie (je ne savais rien à ce sujet en allant le voir), je ne sais pas si c'est vraiment approprié dans le contexte d'un animé de ce type. Je crains qu'il faille attendre trop longtemps pour la suite, et que de ce fait l'ensemble perde et de son impact et de sa spontanéité, ce qui avait contribué au succès du premier opus. Pas complètement convaincu donc, bien que la franchise Spider-Man version Miles Morales reste d'un très bon niveau général. De la suite (et fin) dépendra la qualité de l'ensemble.

Silo saison 1 : J'étais assez curieux de voir ce que pouvait donner l'adaptation télévisuelle du roman de Hugh Howey que j'ai lu quelques mois auparavant, et qui m'avait plus séduit aussi bien par l'originalité que par la cohérence de l'univers qu'il développe dans son récit. Et ce sont justement deux qualités parfaitement bien conservées et transposées à l'écran. Forcément quand on connaît l'histoire on a toujours un petit temps d'avance sur la série, et on est moins soumis au suspens et aux effets de surprise, qui je pense fonctionnent cependant plutôt bien. La série prend son temps pour correctement poser et son ambiance et ses personnages, en plus des règles qui sont propres à cet univers particulier et qu'il faut intégrer pour bien se plonger dans l'histoire. Je pense que c'est le bon choix, même si cela peut paraître se faire à certains moments au détriment du rythme. Mais à mon sens ce récit penche naturellement plus du côté du récit d'ambiance que d'action pure, la forme narrative retenue me semble donc tout à fait appropriée. J'ai beaucoup apprécié découvrir un casting principal constitué en partie d'acteur encore largement méconnus : non seulement ils sont bons, mais des visages "vierges" de toute association avec des rôles marquants antérieurs, c'est un plus pour pouvoir donner corps avec force à cet univers original. Et puis la présence de quelques vieux de la vieille comme Tim Robbins, Iain Glenn ou Will Patton qui apportent leurs trognes et leur charisme en appui de la jeune génération, vient parfaire ce casting en amenant un bel équilibre des forces. Au vu de tout ce qu'il reste à raconter, j'ai été un peu frustré d'arriver si vite à la fin de cette première saison, mais je dois dire que si j'avais quelques doutes à l'annonce du projet, le visionnage les a balayés. C'est un excellent début pour cette série qui je l'espère, saura développer son intrigue au rythme et dans les conditions qu'elle a prévu dès le départ sans se soucier d'éventuels risques d'annulation ou autre contraintes de production. Vivement la suite.  

Visitors saison 1 : Simon Astier a un gros problème : quand il sort une série il est quoi qu'il fasse comparé à son grand frère Alexandre. D'autant que le ton est proche, qu'il y a une influence naturelle et presque inévitable de l'un sur l'autre. C'était déjà le cas avec sa précédente série Hero Corp, cela se répète avec Visitors. Et d'ailleurs les deux séries sont très comparables entre elles, mêmes qualités, mêmes défauts. Au chapitre des qualités un rapport plaisant à la pop culture, de très chouettes idées, des dialogues et des situations souvent à mi-chemin entre le burlesque et le grave, des personnages hauts en couleurs, des effets narratifs amusants et inventifs. Mais aussi un côté moins positif avec des personnages principaux auxquels on a du mal à s'attacher, un peu apathiques par moment, une certaine lenteur du propos qui se remarque même dans des épisodes courts, un humour parfois cinglant mais trop sporadique, une impression générale de flou dans le déroulé de l'intrigue. Et puis le point certainement le plus noir (et en partie injustement, car la comparaison d’œuvres est toujours bancale) : la comparaison avec Kaamelot se fait toujours systématiquement en faveur de cette dernière. C'est, parfois involontairement, ce qu'on retient en priorité de ses séries, et ça n'a pas loupé, c'est aussi le cas ici. Il en résulte en constat un peu mitigé, pour une série majoritairement plaisante mais qui semble toujours rater l'occasion d'être franchement réussie, pour d'obscures raisons, certainement plus de l'ordre du ressenti que de la raison. Bref, c'est sympa mais sans plus.

Indiana Jones et le Cadran de la Destinée : Dire qu'on ne l'attendait plus, cet énième opus du père Indiana Jones, serait un doux euphémisme. Son annonce avait étonné, puis fait sourire (dans le sens : "c'est cela oui" façon Splendid), et enfin inquiété quand on a compris que le projet allait bel et bien se faire. Parce que Harrison Ford est âgé de 79 ans lors du tournage, parce que Steven Spielberg associé au projet quitte son rôle de réalisateur avant le tournage, parce que tout semblait avoir été dit sur le personnage... autant de raisons objectives de se méfier de cette suite inattendue. Pourtant je dois bien le confesser, en ce qui me concerne la curiosité et l'excitation de revoir une dernière fois Indy à l'écran l'ont emporté sur la crainte de voir l'épisode de trop (et nombreux sont ceux qui considèrent le film précédent comme étant déjà l'épisode de trop !). Le nom de James Mangold a la réalisation m'avait en partie rassuré, et ça s'est confirmé en salle, visuellement et narrativement, le film tient la route, bien que certains lui reprochent son aspect "recette habilement retranscrite" moi je ne trouve pas grand-chose à redire sur le spectacle proposé à l'écran. Si ce n'est toutefois une chose, qui m'aura du reste fortement surpris, c'est la qualité très variable des effets spéciaux. J'ai par exemple trouvé le rajeunissement de Harrison Ford pour les scènes se déroulant en 1945 particulièrement réussies pour ne pas dire bluffantes, et j'ai également beaucoup apprécié les poursuites motorisées dans les rues de Tanger, tout comme la reconstitution antique de l'attaque de Syracuse. En revanche, il y a au début du film une scène d'explosion de véhicule tout en digital parfaitement ratée, et une poursuite à pieds sur le toit d'un train où l'on voit à un moment la silhouette foirée et approximative du héros courir qui m'ont réellement sauté au visage et choqué par leur laideur. Difficile de saisir comment de tels effets nullissimes ont pu être conservés quand d'autres effets par ailleurs sont éblouissants. C'est certainement de l'ordre du détail me direz-vous, mais cela m'a gêné. Ce qui je vous le concède est paradoxal puisqu'à côté de ça, j'ai été beaucoup plus conciliant avec les pourtant grosses incohérences scénaristiques de certains passages (les différents déplacements des protagonistes et leur timing (les méchants laissés sur un rafiot en mauvais état en Grèce parviennent à arriver quasiment en même temps que les héros en Sicile alors même qu'ils ne savaient pas qu'ils s'y rendaient...), le fait qu'ils se retrouvent toujours à point nommé au mêmes endroits à travers leurs pérégrinations, la motivations des uns et des autres (à quoi sert-il aux nazis d'emmener avec eux dans leur avion un Indiana Jones blessé au fond d'une grotte ?)... Bref, il faut fermer les yeux sur quelques facilités scénaristiques pour bien apprécier le spectacle proposé. Mais dans son ensemble j'ai trouvé que le film était plutôt réussi, et même bien plus convaincant que tout ce que l'on pouvait craindre au départ. Signant ainsi, non sans jouer sur une certaine nostalgie un peu appuyée, un adieu honorable au grand écran pour un Indiana Jones qui aura été pendant quarante ans une icône du cinéma. Moi qui ai vu chacun des cinq films à leur sortie au cinéma (le premier étant l'un de mes plus vieux souvenir de cinéma, j'avais 6 ans à l'époque et avait été fortement marqué par un film que j'avais trouvé incroyable !), j'avoue un regard peut-être biaisé et un poil indulgent sur le dernier opus, ne m'en veuillez pas, je garde en partie mon âme d'enfant et refuse de bouder mon plaisir quand il s'agit d'Indiana Jones...

La Vertu des Impondérables : Je suis un très grand amateur de Claude Lelouch, mais je sais toutefois distinguer ses grands films de ses productions mineures, voire ratées. Je crains que celui-ci fasse partie de cette dernière catégorie malheureusement. Non pas que tout soit bon à jeter, il reste toujours dans ses oeuvres, même les moins marquantes, des choses intéressantes. Souvent d'ailleurs grâce aux comédiens et à la direction d'acteurs sans égale de Lelouch. Ici, c'est sans conteste le personnage interprété par Stéphane De Groodt qui m'aura le plus plu, mais j'avoue que j'ai un peu coincé sur le reste du casting (quoique le jeune Luca Mailhol a également une vraie présence à l'écran). Ce qui m'a gêné tient en plusieurs points. L'écriture d'abord, qui pourtant est souvent un point fort chez Lelouch, m'a ici paru faible, anecdotique, superficielle. On veut nous démontrer que même dans des pires malheurs peuvent émerger de bonnes et belles choses, ce qui en soi est certainement vrai, mais j'ai trouvé la méthode pour le montrer trop peu subtile, trop maladroite. Pas convaincante du coup. L'autre point faible à mes yeux, c'est la mise en image. Encore une fois c'est contre-nature pour Lelouch qui se singularise habituellement par une mise en scène très particulière mais toujours très travaillée. Ici le métrage entier est filmé avec un Iphone (c'était la tocade du moment d'un Lelouch toujours à la recherche de nouveauté et d'innovation) et je crois que cela a joué sur la manière dont j'ai perçu le film (alors qu'avant visionnage je n'en savais pourtant rien). Je trouve que les images sont trop lisses, trop plates, trop lumineuses, sans relief, sans envergure, sans souffle, sans élan, bref il m'a manqué quelque chose à l'écran sans que j'ai su tout du long de quoi il s'agissait. En résumé La Vertu des Impondérables pèche à mes yeux sur les points de coutume forts de Lelouch, ce qui en fait pour moi un raté de sa filmographie.

On aura tout vu : Pierre Richard + Jean-Pierre Marielle déjà à la base on a un combo alléchant. Rajoutez-y une Miou-Miou toute mignonne, un Jugnot jeunot avec encore des cheveux mais déjà sa voix stridente, un Henri Guybet rafraichissant et un duo Lautner / Veber aux commandes qui sait faire rire et ciseler leurs dialogues, et on obtient un film très chouette, très frais (surtout quand on le regarde 50 ans plus tard !), drôle et tendre, avec juste ce qu'il faut de burlesque dans les situations, qui n'en fait jamais trop mais qui ne se freine cependant sur rien, et surtout, surtout, qui fait la part belle aux comédiens. Il y a une naïveté touchante dans le jeu de Pierre Richard qui fait qu'on ne peut que l'aimer, quant à Marielle il joue encore une fois de sa truculence et autant dire qu'en producteur cynique de porno il fait mouche. Ce film fait partie des comédies françaises typiques des années 1970, qui gratte un peu mais sait alterner avec des moments de candeurs sincères, qui aborde des sujets qu'aujourd'hui on fuirait de peur de froisser une horde de pauvres victimes fragiles, un genre de comédie qu'on ne sait plus faire depuis longtemps malheureusement, mais qui fait pourtant tellement de bien au visionnage et qui prouve brillamment que bien sûr que si, c'est possible de produire de tels produits cinématographiques. Ça a existé. Et par bonheur on peut s'y replonger le temps d'un film.

The Consultant saison 1 : Série assez surprenante mettant en scène un personnage mystérieux autant qu'inquiétant, aussi bien sur le plan purement professionnel (critique du management aveugle uniquement guidé par l'efficacité et les bénéfices) que sur le plan moral (est-il l'incarnation du Diable ?), mais qui a pour lui des résultats qui plaident en la faveur de ses méthodes. On change régulièrement d'avis quand il s'agit de se prononcer au sujet de son identité : il apparaît parfois d'une roublardise extrême et parfois d'une ignorance qui confine presque à la naïveté selon les sujets. Le secret qui l'entoure fait tout le sel de la série et finalement tous les autres personnages, mêmes principaux, sont parasités par lui, le rôle incarné par Christoph Waltz est le centre de tous les intérêts, bien plus que les petites sous-intrigues personnelles des autres protagonistes. Je retiens principalement l'épisode où il emmène son employé en soirée dans un club très privé, soirée qui prend des allures totalement inattendues et qu'on peut juger très différemment selon les points de vue exposés. C'est je crois l'épisode le plus emblématique de l'ambiance instaurée par la série, et le plus réussi. Si vous aimez les personnages troubles et les mystères bien alambiqués, cette série saura très certainement vous satisfaire par son originalité. Bonne surprise donc.

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Quand je cause d'un film, je fais souvent des articles plutôt longs, et pas toujours en phase avec l'actualité du moment. Dans cette page d'avis vite dits je me propose de faire exactement l'opposé : quelques mots rapides pour donner un avis sur ce que je viens de voir. Certains films feront peut-être par la suite l'objet d'articles plus complets, ou pas. Cette page

est donc mise à jour en même temps que l'encart "Vu récemment" qui pointe vers elle...

The Peripheral saison 1 : Très intéressante cette première saison d'une série qui se veut plutôt ambitieuse dans la forme comme le fond. On aborde des thèmes entre le Fantastique et la SF soft, comme le voyage dans le temps (d'une manière peu commune, vous verrez), les univers parallèles, la transposition de l'esprit dans un autre corps, futur dystopique, soldats "améliorés", programme de simulation de réalité virtuelle... Et à l'image, ça rend assez bien, du moins suffisamment pour qu'on ait l'impression que la série se donne les moyens de ses ambitions. Du fait des concepts un poil plus complexe que d'habitude à appréhender, des différentes époques temporelles couvertes par l'histoire, et de la somme des personnages impliqués, l'intrigue prend un peu de temps à correctement se mettre ne place, mais dès lors que tout est plus ou moins clair et posé, on se prend très vite au jeu et ça devient rapidement très plaisant à suivre (et encore plus quand entre en scène le vieil homme qui s'avère un tueur à gages ultra efficace, dans les derniers épisodes de la saison). J'ai été positivement surpris par Chloë Grace Moretz en héroïne principale, je craignais qu'elle ne dénote dans le contexte et au contraire je l'ai trouvée très juste, très impliquée et bien plus subtile que je n'avais déjà pu la voir auparavant. Quant à la narration, si ce n'est certains épisodes qui auraient, je pense, gagné à être plus courts (plusieurs dépassent 1 heure de durée), l'intrigue est bien dosée, on avance correctement en même temps qu'on comprend les tenants et les aboutissants, il y a quelques scènes d'action bienvenues, on gère agréablement plusieurs fils narratifs en parallèle sans se perdre ni chronologiquement parlant, ni sur le fond... Bref tout cela mis bout-à-bout donne une série un peu inattendue et de très bonne facture. Tout ce que je demanderais à ce stade-là, c'est une confirmation de la qualité proposée lors de la seconde saison !

Beau is Afraid : Quel film particulier que voilà ! Je l'ai vu sans rien en savoir au préalable, attiré uniquement par l'affiche et le titre. Parce que Joaquin Phoenix surtout faut dire. Et clairement, je n'étais pas prêt pour ce que j'ai vu. Ça commence pourtant plutôt pas trop mal, c'est intriguant, l'image est léchée, on sent que visuellement tout est très travaillé et rien n'est laissé au hasard. Et Joaquin Phoenix sait tellement bien jouer le mec borderline que forcément on se prend au jeu. Pendant au moins la première heure, j'étais happé par ce que je voyais à l'écran. Et puis doucement un doute s'insinue : où le cinéaste veut-il nous emmener ? Car plus le temps passe, plus on perd pied dans cette histoire, par ailleurs très minimaliste dans les faits. Et c'est là que j'ai commencé à décrocher. Que le sens soit flou, qu'on soit dans l'allégorie ou le conte à la limite pourquoi pas, mais encore faut-il à un moment que les choses trouvent une cohérence, qu'on devine même, à défaut d'en être sûr, un début de message transmis par le film. Mais là non, jamais, à aucun moment. Ou alors des choses tellement bateau que c'en serait triste si c'était le seul motif de ce film. Que tous les problèmes psychologiques sont liés à la mère par exemple. Bonjour le cliché, au revoir la nuance. Le film est une lente (très lente) et longue (trèèès longue) plongée dans la folie, mais intégralement selon le point de vue du fou (en tout cas, je l'ai interprété ainsi) ce qui a pour conséquence qu'en tant que spectateur "sain d'esprit" on n'a aucun repère, rien à quoi se raccrocher avec certitude. Par exemple : le quartier où vit Beau a l'air uniquement rempli de gens violents, sanguinaires et eux-mêmes complètement cinglés, au point que des cadavres jonchent la route sans que ça ne gène personne, et on ne saura jamais avec certitude s'il s'agit de la réalité ou d'un problème de perception de Beau. Personnellement j'ai décidé de pencher pour cette seconde solution, sinon le monde entier de Beau aurait sombré dans la folie et ce serait encore lui le plus "normal" de la bande... Bon, pourquoi pas, ça pourrait être un parti pris narratif à la limite que ce soit la pure réalité, mais encore une fois : quel sens cela aurait-il au final de raconter la folie d'un homme lui-même réellement prisonnier d'un monde incensé ? Et plus le film déroule ses scènes, plus le temps passe, et plus il devient long, voire pénible à regarder. À la fin je n'en pouvais plus d'attendre la conclusion, qui a fini par arriver après trois heures ! Et une fin tellement navrante et jusqu'auboutiste qu'elle n'apporte rien qu'on ne sache déjà : Beau est né, a vécu, et a fini absolument taré, au sens strict du terme. Clairement j'ai été d'abord très surpris, puis décontenancé, et au final très déçu par ce film. Et pourtant, Dieu sait que j'aime l'acteur principal. Ou alors, et je n'exclus pas d'emblée cette possibilité, peut-être ne suis-je tout simplement pas assez correctement équipé intellectuellement pour percevoir le sens et l'intérêt profond de ce long métrage. En attendant, et étant seul juge pour ma propre personne, je peux affirmer que je n'ai pas aimé ce film. Faites ce que vous voulez de cette information...

Ant-Man et la Guêpe : Quantumania : Les deux premiers films dédiés à Ant-Man avaient eu pour eux la fraîcheur et la légèreté saupoudrées d'une bonne dose d'humour qui faisait clairement lorgner les films vers la comédie encore plus que vers le film de Super-Héros. Cette troisième incartade dans l'univers de l'Homme-Fourmi (j'aime bien de temps en temps reprendre les noms francisés des héros, tels que je les avais connus en les découvrant dans les comics de ma jeunesse) a un peu perdu de cette forme d'innocence et de bonhomie qui faisaient son charme et le classait un peu à part dans le MCU. L'humour y est moins naturel, plus attendu (et donc par définition moins impactant), et si la débauche d'effets spéciaux et visuels reste de très bonne facture, j'ai presque eu l'impression qu'il s'agissait de combler le vide d'une histoire peu palpitante, et de personnages moins bien troussés que précédemment. La présence d'un Bill Murray fait plaisir, l'introduction d'un méchant charismatique de l'univers Marvel est appréciable aussi (d'ailleurs à ce sujet, il est intéressant de constater que les c'est souvent par Ant-Man, personnage insignifiant si on le compare à Thor ou Iron-Man par exemple, que sont introduits certains éléments clés qui vont bouleverser le MCU : par le passé la solution du voyage quantique pour défaire ce que Thanos a fait, et ici la découverte du nouveau antagoniste majeur aux héros du MCU). Mais le film en lui-même manque de souffle épique, pas qu'on s'ennuie mais les enjeux peinent à nous passionner. C'est dommage, après la réussite inattendue des deux premier, ce troisième opus manque un peu sa cible j'ai trouvé, ça aurait pu faire une chouette trilogie sinon. Mais l'essentiel est là cependant : Kang est dans la place !

Miracle Workers saison 3 : La seconde saison de cette série m'avait déçu car si l'originalité etait toujours de mise, le pouvoir comique avait beaucoup régressé et le résultat s'en était très largement ressenti. Mais cette troisième saison redresse bien la barre de ce point de vue-là, et à plus d'une reprise je me suis pris à pouffer sur des bêtises, une situation rocambolesque ou un dialogue bien torché. Cette fois on se retrouve dans un décor de western, ou plutôt de conquête de l'Ouest, et c'est l'occasion pour les scénaristes d'enchaîner les gags de manière assez inspirée. Encore une fois dans cette série, ce n'est pas l'intrigue principale qui est le plus important, mais bel et bien les situations et l'effet comique. Avec en tête de proue l'inénarrable Steve Buscemi qui assure à lui seul une bonne part de la réussite du spectacle. Cette série n'a rien d'un incontournable, je ne vais pas tenter de la survendre ici, mais on passe un agréable (et court) moment en la regardant, et c'est déjà pas si mal par les temps qui courent.

The Boys présentent : les Diaboliques saison 1 : Toute petite saison d'épisodes courts (moins de 15 minutes) qui plongent dans l'univers de The Boys (le comic book devenu série télévisée) et en explore les coins et recoins autour du composé-V de Vought. Différents styles graphiques, différents styles narratifs, variant entre humour et cynisme défaitiste. Tous les épisodes ne se valent pas, c'est une évidence de dire cela dans le cadre d'une série d'animation de ce type, mais l'ensemble démontre une belle qualité générale malgré tout, ce qui est notable (et plaisant). Sur certains épisodes, je dirais même qu'on se rapproche plus encore de l'esprit du Comics que la série live. Sur l'aspect délirant et outrancier surtout (je pense tout particulièrement à l'épisode consacré aux "pouvoirs de merde"). Sans que cela ne parvienne à tous les coups à égaler le matériau d'origine cela dit (je pense à l'épisode autour de la crotte vivante par exemple, fausse bonne idée selon moi). Cette petite série s'avère donc amusante et plaisante, mais reste au final assez anecdotique. Que ceux qui la rateront se rassurent, ils ne passeront pas à côté d'une pépite méconnue, ceux qui s'y essaieront quant à eux, passeront un moment agréable mais pas marquant, d'autant plus que la série est regardée en son entièreté en moins d'une heure et demi. À vous de voir donc !

The Head saison 1 : Le décor polaire est idéal pour un thriller à la sauce whodunit. Il facilite le huis-clos, limite les possibilités et oblige les scénaristes à être plus créatifs que d'habitude. Mais en contrepartie, l'exercice demande une écriture rigoureuse, une parfaite maîtrise spatio-temporelle des événements et une gestion au cordeau des personnages. L'aspect thriller de l'intrigue repose sur la confrontation des récits antagonistes des survivants de la mission Polaris VI. Or, dès le départ, je n'ai pas réussi à me départir de l'idée lancinante que quelque chose cloche. Quelque chose dans l'ossature même de l'histoire, quelque chose qui assurerait la cohérence globale, un je-ne-sais-quoi de l'ordre du ciment narratif manquait à la consolidation de l'intrigue. De fait, gêné sans parvenir à mettre le doigt sur ce qui en était la cause, je n'ai pas pu entrer pleinement dans ce que proposait le scénario. Ça coinçait. Et si les premiers épisodes parvenaient à faire le job, au fur et à mesure de l'avancée de la saison, ça coinçait de plus en plus. De fait, la révélation finale ne m'a pas eu sur moi l'effet escompté. Non pas que j'avais découvert le pot-au-roses exact, mais il était évident pour moi depuis le début que ce qu'on nous racontait était faux, ou au moins biaisé. Du coup, ce qui tient lieu de révélation, et potentiellement de twist qui remet en lumière toute l'histoire depuis le commencement, n'a pas fonctionné puisque je l'attendais tout en me disant tout le long des épisodes, "ça ne marche pas, quelque chose dont le manque est trop palpable à l'écran m'empêche de croire ce qu'on me montre". Sans arriver à définir plus clairement ce manque. Il est d'ordre narratif, plus encore que scénaristique à mon sens. Un petit quelque chose dans la façon de narrer l'histoire m'a fait tiquer dè sle départ, et cela a grandement atténué l'effet de la série sur moi. Dommage, car l'idée de départ était séduisante. Les personnages un peu trop caricaturaux (mais en 6 épisodes, difficile de faire très fouillé quand on a une dizaine de personnages à développer) sont assez prévisibles, l'action un peu lente (des épisodes plus resserrés auraient peut-être établi un rythme plus adéquat). J'avais envie d'apprécier cette série, mais à l'arrivée ça ne l'a pas fait. Peut-être ne suis-je pas la bonne cible, du moins ai-je cru comprendre que la série avait eu son petit succès critique à sa sortie. Mais elle ne m'a pas convaincu.

Better Things saison 3 : Better Things continue sur sa lancée, renforçant ses aspects plaisants, mais persévérant aussi dans ses côtés moins attractifs (à mes yeux). La petite famille poursuit son petit bonhomme de chemin, les petites ou grandes joies, les petites ou grandes peines, les questions existentielles, les colères, les énervements, les réconciliations, tout cela est plutôt bien géré, mis en musique et ponctué de traits d'humour (ou d'ironie aussi) de façon fort agréable à suivre. En revanche, certaines situations, certaines réactions, certaines idées ou discours m'ont parfois fait tiquer. Le cul entre deux chaises du personnage principal de Pamela Adlon m'a aussi souvent ennuyé. Elle se veut une femme forte qui gère tout toute seule, qui ne doit rien à personne, qui en remontre aux mecs, qui évidemment a eu un mari "toxique", qui défend des valeurs d'indépendance et de girl power aux accents très féministes, mais qui bien souvent dans son comportement démontre être aussi le contraire de tout cela. Elle se plaint beaucoup de sa vie, de ses enfants, de son rythme effréné, de courir en tout sens, de subvenir à tout, mais au final dans la série on constate qu'elle vit dans une belle et grande maison, n'a visiblement pas de problème d'argent, laisse un maximum de liberté à ses enfants qui vivent leur vie la plupart du temps sans elle, se lâche régulièrement sur l'alcool, la bouffe et le cul (et tant mieux !) et accessoirement travaille de temps en temps en tant qu'actrice (autrement dit, et sans vouloir manquer de considération pour le métier d'acteur, elle ne se tue pas à la tâche 8 heures par jours sur une chaîne d'usine quoi...). Bref, c'est un peu le côté "moi je, moi je, moi je" de la plupart des personnages (les gamines Frankie et Max ne sont pas en reste de ce point de vue là) qui ne voient les choses qu'au travers d'un prisme ultra égocentré qui me gonfle parfois quand on les compare aux discours et idées très progressistes qu'ils tiennent en parallèle. Le paradoxe de la vie certainement. Mais si on ne s'attarde pas sur ces détails, c'est assez amusant de suivre les pérégrinations de la petite famille de Sam Fox.

La Nuit sera longue saison 1 : Cette série espagnole cumule qualités et défauts, ce qui en fait une série compliquée à juger. Pour les qualités : une intrigue à la base assez simple qui recèle cependant des subtilités qu'on découvre au fur et à mesure, un environnement de prison / hôpital psychiatrique qui donne une ambiance bien spéciale à l'histoire, des dilemmes moraux et des situations inextricables qui font cogiter. Pour les défauts : une action qui a tendance à se diluer et une gestion du temps qui m'a dérangé (le temps infini qu'il faut au commando pour forcer des portes, fussent-elles blindées, ne me paraît pas très crédible), des réactions pas toujours évidentes de personnages dans des situations données, des effets de suspense qui semblent parfois extraits aux forceps, des explications techniques un peu trop lights à mon goût (les lignes téléphoniques sont coupées, ou brouillées, comme ça sans plus d'explication, faut juste l'accepter, les discussions par talkies-walkies sont parfois confidentielles, parfois captées par les adversaires en fonction des besoins du scénario on dirait, ça marche comment exactement ? Quant au générateur et à la voiture réparés en moins de deux, là aussi on certainement à faire à des génies de la mécanique). En ce qui concerne les personnages, qui sont nombreux, on côtoie le bon comme le moins bon. Il y en a de très réussis et charismatiques (je pense à Cherokee en particulier, mais aussi le glaçant tueur en série ou la cintrée Manuela) et d'autres qui manquent cruellement de personnalité convaincante (le directeur Hugo en premier lieu, la plupart des gardiens, ou la prisonnière à crâne rasé et son comparse amoureux transi, caricaturaux au possible). Le plus inquiétant dans cette série reste qu'en à peine 6 épisodes j'ai déjà l'impression qu'on essaie de beaucoup trop en faire sans pour autant que l'histoire n'avance vraiment, je crains que la seconde saison n'enfonce le clou dans cette direction. Mais je concède au twist final d'être intriguant et de donner envie d'en savoir plus. La suite déterminera très certainement de quelle côté la balance penchera, en attendant je suspends mon jugement...

Mayor of Kingstown saison 1 : Après sa longue parenthèse Marvel en tant qu'Hawkeye, Jeremy Renner se reconvertit grâce à cette série dans le thriller sombre et violent et se forge une étoffe de bad guy au cuir hyper tanné qui résiste à tout et ne recule devant rien. La série met un peu de temps à bien s'ancrer sur ses nombreux personnages, mais une fois la toile quelque peu complexe tissée entre eux, tout s'emboîte à merveille et les engrenages de la fatalité réclament leur dû, menant l'intrigue vers des sommets de suspense et d'action. La partie carcérale du récit est en grande partie dépositaire de cette montée en puissance de la série d'épisode en épisode, mais le puzzle alambiqué d'interactions entre les différents clans qui s'affrontent est également très intéressant à suivre en dehors des murs de la prison. Des prisons même devrais-je dire, puisque les événements de la série ont des répercussions aussi bien dans le pénitencier pour hommes que dans la prison pour femmes voisine. Et cette montée en puissance, qui connaît son climax dans les deux derniers épisodes de la saison, augure d'une seconde saison tout aussi intéressante et prometteuse puisqu'on devine déjà certains développements de l'intrigue principale à venir. Très bonne surprise que cette série rude et violente, pas évidente d'approche au départ, mais très généreuse en émotions et en rebondissements dès sa première partie passée. À voir.

Sisu, de l'Or et du Sang : Si le terme finnois 'Sisu' a été conservé dans le titre, c'est en partie parce qu'il n'a pas d'équivalent exact en français. Il a un sens proche de 'ténacité', 'persévérance' ou 'détermination', mais avec une intensité plus forte, il désigne le fait de s'éccrocher coûte que coûte à son objectif, et ne rien abandonner à l'adversité. Et quand on sait ça, on sait à peu près tout ce qu'il y a à savoir du film. Parce que c'est exactement la définition de ce qu'il se passe à l'écran. Le personnage, un taiseux vétéran de la grande guerre, a un objectif à tenir, et rien, pas même les nazis qu'il va croiser sur son chemin, ne l'arrêtera. Faut dire que le bonhomme est doté d'une capacité de résistance physique hors normes, d'une volonté de fer, et surtout de qualités inégalées dans le domaine du combat et de la survie. Économe en parole, l'ancien combattant cause peu. Mais quelle prolixité dans l'art de faire saigner et d'occire son prochain. En tout cas quiconque essaiera de le dévier du chemin qu'il s'est fixé. Le film est à l'image de son héros : brut de décoffrage, déterminé, violent, jusqu'auboutiste. Parfois à la limite du too much et de la crédibilité, le film développe une telle énergie et une telle tension, qu'on ne peut se détourner de ce que l'on voit à l'écran. Ça ne fait pas dans la dentelle mais ça ne le revendique à aucun moment. Le film est carré, brutal, sanglant et sans pitié, mais cohérent avec lui-même de bout en bout. Si vous avez envie de beaucoup d'action et de peu de mots, si la vue du sang et des tripes éparpillées ne vous empêche pas d'apprécier un bon film, alors Sisu est fait pour vous. Les autres, passez votre chemin.

Red Light mini-série : Annoncée avec une belle réputation de série "coup de poing" sur l'univers de la prostitution dans les bas fonds du quartier rouge d'Anvers, munie d'un casting plutôt léché (Carice Van Houten en tête de gondole), Red Light, une production néerlandaise et belge promettait de belles choses. Et aussi bien sur l'ambiance que dans les images, les premiers épisodes tiennent largement la route, l'intrigue n'est pas d'une folle originalité mais a l'air solide, l'interprétation est au diapason, et on trouve un faux-rythme qui, bien que l'histoire n'avance pas à pas de géants, donne une apparence de maîtrise du sujet. Si bien que ça fonctionne plutôt pas mal pendant les trois quarts de la série. Mais quand arrive le dénouement, principalement sur les deux derniers épisodes où les choses se précipitent un peu plus, on bascule dans le n'importe quoi et les mauvais choix scénaristiques et narratifs se succèdent, laissant place à quelques clichés inattendus, et surtout à une bonne dose d'incohérence dans la gestion des personnages. L'épisode où les trois héroïnes sont isolées dans une maison de campagne sous la menace d'un groupe d'hommes de main du proxénète qui viennent pour les buter est édifiant. Il fait nuit noire, elles ont un 4x4 à disposition et l'une d'elle connaît une petite route secondaire dans les bois (puisqu'à la fin elle part par là), mais non, elles préfèrent attendre là que les gugusses arrivent. Elles sont trois, eh bien elles réussisent à faire trois groupes de "une". Bigard n'a rien inventé dans ses sketches, c'est la triste réalité. L'une d'elle prend une balle en pleine forêt, est en train de crever seule dans la nuit, essaie d'appeler à l'aide avec son téléphone portable alors qu'elle entend au loin les secours arriver mais pas de bol, ce dernier n'a plus de batterie... Alors elle rampe comme elle peut, trop faible pour crier et se faire entendre, avant de sombrer dans l'inconscience, persuadée de vivre ses derniers instants. Tout du long, elle a un revolver avec elle, pas une seconde il ne lui vient à l'idée de tirer pour se manifester aux autres... Ce sont des détails vous me direz, mais ce genre de truc, moi ça me fume pour une série qui se veut si proche de la réalité. Sur le plan morale et éthique, il y a de quoi redire aussi d'ailleurs. On comprend assez rapidement que dans cette série, les femmes sont mises au premier plan, et les hommes sont tous des enfoirés à divers degrés, qu'aucun n'est bon à sauver. Mais tout de même, ce qu'il advient de la prostituée en toute fin laisse songeur. Quant à la fliquette, outre son alcoolisme et son abandon de famille, que son premier réflexe soit, toute drapée de blanche vertue, de balancer (auprès de sa hiérarchie et même de sa femme sur son lit de mort) son coéquipier qui a toujours été là pour elle dans les pires moments quand elle découvre qu'il a été une taupe (alors qu'il l'a fait en sacrifice pour prendre soin de son épouse en phase terminale de sclérose en plaque), ben désolé, mais j'ai du mal avec le sens de la loyauté et la morale à géométrie variable de l'héroïne... Je cite là quelques exemples qui m'ont marqué, et qui j'en ai peur risquent de spoiler un poil la série, mais ils sont pour moi des marqueurs forts d'une série bien débutée mais malheureusement inaboutie scénaristiquement. C'est toujours très dommageable, une fin ratée. Car c'est de cela qu'on se souvient avant tout.

Venom : Let There Be Carnage : La franchise Venom m'a toujours inspiré une grande méfiance, depuis l'annonce fracassante d'un premier volet horrifique qui avait laissé place à un spectacle tout public. Cette fois, avec l'arrivée de Carnage dans le champs d'action, le film écope d'une interdiction aux moins de 12 ans, ce qui, vu le thème et les personnages impliqués, est un strict minimum. Et malgré cela, on sent à chaque seconde du métrage que le film a le cul entre deux chaises. Andy Serkis à la réalisation aurait certainement eu envie d'aller plus loin et plus sérieusement dans le gore et le malsain, pour coller au plus près de la psyché de ce psychopathe de Cletus Cassady, mais Venom est un personnage Marvel, qui plus est de l'univers de Spider-Man, et à ce titre doit attirer et rester accessible aux jeunes. D'où je pense cette édulcoration du personnage titre ainsi que du grand méchant Carnage. D'où également cette compensation aux quelques images un peu plus violentes que dans le premier, qui consiste à blinder le film d'humour lourdingue (les dialogues entre Eddie et Venom) censé dédramatiser l'appétit de cerveau du symbiote par exemple. On garde le principe, mais on ironise un maximum dessus (le parallèle avec les poulets et le chocolat par exemple) histoire de détourner l'attention d'un acte factuellement répugnant et malsain. À mes yeux, ce genre de choses, pas subtiles pour un sou et très répétitives à la longue, plombent le film. Si on ajoute la contrainte de "faire peur sans tomber dans l'horrifique" pour ratisser le plus large possible malgré tout, on glisse régulièrement vers le kitsch et le ridicule. J'adore Woody Harrelson, mais avec sa moumoute de rouquin et son sourire forcé de fou-furieux, il est plus pathétique qu'inquiétant. Mais ça c'était couru d'avance, ce choix d'antagoniste pour un film qui, de par son cahier des charges, ne peut pas se permettre certaines outrances, c'était se tirer une balle dans le pied dès le début. Alors que le premier opus avait su miraculeusement ne pas totalement sombrer dans les dérives que je craignais, le second s'y vautre allègrement, et je n'y ai en fin de compte rien trouvé de valable à sauver. Je ne peux même pas dire qu'il s'agisse là d'une grosse déception, tant je m'y attendais.

The Mosquito Coast saison 2 : Seconde saison de la série adaptée du roman éponyme, qui avait déjà donné lieu à une adaptation cinéma en 1986 avec Harrison Ford dans le rôle principal (sortie sur support dvd il y a quelques années, dans une version absolument affreuse). Au cours de la première saison j'avais été déboussolé par la distance assez marquée entre l’œuvre dont je me souvenais avec Harrison Ford et la série, comprenant entre les lignes que la version télévisée se permettait d'entrer beaucoup plus dans les détails et le background des personnages que le film, ce qui permettait d'en apprendre bien davantage mais en contrepartie avait pour effet de ralentir substantiellement le rythme et l'intrigue principale. Cette deuxième partie embraie sur le même modus operandi, pour vous donner une idée : la fameuse Mosquito Coast qui donne son nom au roman, au film et à la série, n'est atteinte qu'en toute fin de la seconde saison. Dans le film, c'est là que se concentre le nœud de l'intrigue, de ce personnage de scientifique un peu fou, obsédé par l'idée de sortir du système et de créer l'environnement de vie idéal pour sa famille en rupture de ban avec la société, sur le mode "grandeur et décadence" (je n'en dis pas plus pour ceux qui voudraient voir le film). C'est dire si la série prend son temps pour en arriver au cœur de l'histoire. Le hic, le gros hic, c'est qu'elle a visiblement trop traîné en route... de sorte que le diffuseur (Apple Tv) a décidé de jeter l'éponge et de ne pas renouveler la série pour une troisième saison. Ce qui explique la fin absolument précipitée, inattendue et très différente de l'histoire d'origine qui survient brusquement et sans prévenir ni s'appesantir sur ses conséquences pour les personnages, dans le tout dernier épisode de la seconde, et donc dernière, saison. Narrativement, on est à deux doigts de la catastrophe tant cette fin bricolée arrive comme un cheveu sur la soupe. Scénaristiquement c'est très dommage, car bien que la série aurait gagné à aller plus rapidement au but, cette annulation avant même que le centre du récit ne soit abordé rend le récit des deux premières saisons presque inutile, et ôte toute la profondeur de l'histoire. On se demande un peu, voire beaucoup, à quoi bon tout cela pour finir ainsi. J'imagine que cette fin ratée et précipitée faite de bric et de broc a été préférée à un cliffhanger qui ne verrait jamais de suite, mais je ne suis pas loin de penser que le remède est presque pire que le mal sur ce coup-là. En revanche, cela m'a donné l'envie de lire le roman, pour pouvoir enfin compléter la boucle, et avoir l'histoire dans sa complétude, plus large que dans le film qui l'aura certainement réduite et concentrée au maximum, et que dans la série qui l'aura amputée d'une bonne moitié par manque de temps. Gros gâchis en l'état pour ce qui aurait très certainement pu donner une excellente série voguant sur le thème de l'altermondialisme et de l'écologie responsable...

Les Galettes de Pont-Aven : De temps en temps, se faire ou se refaire un film culte, quel bonheur... Avec Les Galettes de Pont-Aven, on touche au film étendard, celui qui surnage la filmographie de son réalisateur, Joël Séria, mais aussi certainement celui qui a donné l'un des rôles les plus emblématiques et mémorables au yeux du grand public à Jean-Pierre Marielle. Il incarne Henri Serin, comme le serin, représentant de commerce en parapluies de qualité, qui souffre en silence dans sa vie de famille, dans son boulot alimentaire alors qu'il se rêve en Gauguin, en artiste peintre. Un homme mûr qui se sent incompris, engoncé dans un carcan social et familial qui l'étouffe, certains parleraient de crise de la quarantaine, d'autres de rébellion à l'ordre établi, d'autres encore de recherche de sens à son existence morne et sans relief... Ce film, qui est généralement taxé de comédie par son outrance, son langage fleuri, la légèreté avec laquelle les personnages féminins sont vêtus tout au long du récit, n'en est en fin de compte pas tellement une. J'y vois beaucoup de noirceur, de tristesse, de désespoir, dans ce film. Il est certes truculent, surtout en ce qui concerne les dialogues savoureux, mais en réalité son personnage central ne cesse de se débattre, comme il le peut, contre le sort, le système en place, la frustration, les désillusions, la fatalité... sans forcément toujours y parvenir du reste. Plutôt un constat implacable et lucide qu'une cure d'optimisme, ce film garde un aspect très sympathique par son rapport très direct au monde réel, toujours à hauteur de quidam, toujours sur un ton de sincérité, presque de naïveté, et surtout il véhicule et revendique du début à la fin une forme de tendresse inaltérable, vraie, pleine. Rien n'y est tout blanc ni tout noir, des personnages aux situations, des liens qui se font ou se défont. Si à sa sortie, le film était volontiers qualifié de provocateur et dérangeant, aujourd'hui je le perçois beaucoup plus comme un cri du cœur, d'une sincérité folle, et comme une fenêtre mélancolique sur un monde passé et perdu où l'humain prévalait encore sur tout le reste. Un mot sur Jean-Pierre Marielle : grandiose. Et je n'oublie pas non plus la qualité des seconds rôles délicieux à la pelle. Un film emblématique du cinéma français des années 1970, au même titre que Les Valseuses selon moi. À voir et revoir sans modération.

Shrinking saison 1 : J'avais eu un coup de coeur pour l'acteur Jason Segel dans la série Dispatches from Elsewhere en 2020, et bon, Harrison Ford c'est Harrison Ford quoi. Il ne m'en a donc pas fallu plus pour me lancer dans cette série que de voir la trogne de ces deux-là sur l'affiche de promo de la série. Et puis une histoire de psy qui pète une durite et sort de la déontologie et des règles habituelles pour tenter d'obtenir de meilleurs résultats avec ses patients, j'ai trouvé le pitch de départ engageant. Alors la première saison qui nous est proposée n'a rien de révolutionnaire, ce n'est pas un chamboulement ni un coup de cœur absolu comme peuvent l'être parfois certaines séries sorties de nulle part, mais ce que j'y ai vu m'a plu, m'a fait rire, m'a parfois surpris, et a su jouer sur le double tableau drame / comédie avec un certain brio. Ce qui avec moi fonctionne toujours quand c'est bien fait. Il y a en plus du duo d'acteurs principaux une brochette de seconds rôles très bien trouvés et très bien campés (je pense à Lukita Maxwell et Ted McGinley en particulier). Les quelques cas psy exposés dans la série sont surtout là pour la blague et traités sur ce ton-là, de manière assez réussie d'ailleurs, mais ce sont évidemment les psychothérapeutes eux-mêmes qui sont les premiers touchés par des blessures intimes profondes (le deuil pour Jimmy, la maladie dégénérescente pour Paul, les rapports père-fille pour les deux). C'est ce qui nourrit le côté drame du show. Ça oscille donc beaucoup entre rires et tristesse, on passe du moment émouvant au gros gag un peu trash, de  la mélancolie voire du désespoir le plus noir à la répartie qui tue d'une seconde à l'autre. On navigue donc entre deux eaux sans jamais basculer complètement d'un côté ou de l'autre, et c'est plutôt bien fait et agréable à voir. En revanche, une chose m'a frappée, c'est l'incessant renvoi à la "race" des uns et des autres. Les blacks d'un côté, les blancs de l'autre, comme essentialisés dans le discours de chaque protagoniste alors même que l'histoire démontre par a+b qu'il n'y a pas de différence de ce type à faire, qu'aussi bien dans ce qui leur arrive que dans leurs réactions, ils sont très proches. La psy black, qui visiblement fait partie du haut du panier socioculturellement parlant, comme en témoignent sa Tesla flambant neuve ou l'artiste black avec qui elle est en couple et qui fait son vernissage dans une galerie d'art prestigieuse, cette psy donc fait pourtant systématiquement référence à la victimisation des afro-américains, rangeant indifféremment les "petits blancs" parmi une caste de privilégiés plein de fric (à laquelle elle ne semble pas consciente d'appartenir elle-même, nonobstant sa couleur de peau). Quand racialisation et classes sociales se confondent... ça peut vite amener à perdre le sens des réalités. C'est un discours très américain il me semble, qui tend à se généraliser, et qui s'insère insidieusement (mais pas très subtilement) jusque dans des séries qui se veulent 'disruptives' et bien-pensantes mais qui ce faisant gomment au passage toute notion de 'nuance' dans leurs discours et leur représentation de la société états-unienne. J'ai trouvé cela dommage. Mais ça reste un problème mineur quand on considère l'ensemble plutôt qualitatif de cette série, que je conseille absolument.

Sanctuary saison 1 : Plongez dans l'univers atypique du sumo avec cette série japonaise totalement inattendue et à contre courant de ce qu'on a l'habitude de voir en occident. Vieux d'au moins 1500 ans, cet art martial est pétri de tradition et suit un protocole immuable, qui en fait une fenêtre sur le passé plutôt déroutante de nos jours. Rien que pour ces rites, ses règles, son folklore et toute l'aura qu'un combattant de sumo génère aux yeux de la population, cette série est extrêmement dépaysante, et formidablement intéressante. J'ai personnellement adoré m'immerger dans ce monde à part qui est lui-même un îlot de particularités au sein de la société japonaise déjà bien éloignée de la nôtre par bien des aspects. On retrouve toute la démesure dont les japonais sont capables, mais aussi un profond respect des traditions malgré toute la modernité dans laquelle le Japon baigne. Je ne vous cache pas que le premier épisode m'a un peu laissé dubitatif, il m'a fallu un temps d'adaptation, aussi bien au contexte de l'histoire qu'au jeu des comédiens (j'ai toujours ce sentiment de décalage avec la façon de jouer la comédie dans les œuvres asiatiques au sens large). Mais dès le deuxième épisode, et encore plus ensuite, j'ai été happé par ce que je voyais à l'écran. On en apprend énormément sur ce sport ancestral resté finalement assez méconnu chez nous dès lors qu'on sort de ses aspects les plus caricaturaux, mais on plonge aussi dans la société japonaise avec tout ce que cela englobe, là encore, de dépaysement. Si je ne devais exprimer qu'un bémol, ce serait concernant la fin, qui en tant que telle peut parfaitement tenir lieu de final définitif, mais qui donne quand même furieusement envie d'en voir plus, d'en savoir plus. En huit petits épisodes, je suis donc passé de 'dubitatif' à 'convaincu', et cette série figure parmi mes coups de cœur de 2023 !

Les Gardiens de la Galaxie Vol.3 : Alors que l'avenir de ce film était bien mal engagé après l'éviction de James Gunn de l'écurie Marvel, le retour en grâce du réalisateur a permis de boucler la boucle des Gardiens de la Galaxie en gardant l'ADN de la franchise telle qu'on l'avait connue jusqu'ici. À savoir : un ton décalé, de l'action à gogo, des images impressionnantes et des effets spéciaux à l'avenant, beaucoup de second degré, et une pointe de 'je m'en fous je fais ce que je veux' ponctuée de clins d'oeil réguliers au spectateur. James Gunn a réussi à développer au sein du MCU un univers spécifique fait d'extravagance et d'originalité tout en intégrant des éléments canons de l'univers Marvel, quelque part entre respect et réinterprétation, maintenant cet équilibre fragile assez inédit avec brio tout du long. Génial pour un fan des comics de voir le chien Cosmo ou la station spatiale Knowhere si proche de ce que les comics proposent, côtoyer la version très particulière d'un Yondu par exemple, qu'un intégriste fondamentaliste de Marvel devrait rejeter avec force alors que le personnage fonctionne pourtant parfaitement bien à l'écran, et certainement bien mieux qu'une version qui aurait été plus fidèle à la version papier. Quand on parle d'adaptation au cinéma, c'est proche de l'exploit que de parvenir à un tel résultat, qui mixe avec autant de réussite la fidélité et le respect de certains personnages et l'apport de nouveaux angles d'approche pour d'autres. Le seul bémol, que je qualifierais même de faux-pas assez grossier, c'est selon moi le traitement d'Adam Warlock dans ce troisième opus. Le personnage est surtout là pour apporter un prétexte d'introduction à la trame principale du film qui l'oublie bien vite, avant de revenir faire une petite apparition en fin de métrage, mais en soi Warlock n'apporte rien. Et d'en faire un personnage aussi neuneuh qu'il est balèze, avec son air bovin et très limité intellectuellement, n'est pas la meilleure idée de Gunn, pour une fois. D'abord parce que ça fait un peu trop répétitif comme traitement de personnage (des balèzes bas du front il y en a déjà treize à la douzaine dans les Gardiens de la Galaxie), et surtout parce que ça trahit plus un manque d'idées sur la façon de s'en servir qu'autre chose. D'où mon avis qu'il ne sert à rien et qu'il aurait mieux valu se passer de sa présence. Mais c'est assez secondaire en fait. Le vrai personnage central de ce film c'est évidemment Rocket dont on apprend les origines assez dramatiques, ce qui permet d'ailleurs au film de prendre une autre envergure que ce que la franchise nous a servi jusqu'ici à base "de blagues et de bastons". On est même ému par moments par le destin de cette boule de poils jusqu'alors plutôt traitée sur un mode très premier degré dans les films précédents. Quant au grand méchant du film, soyons honnête il n'a rien de très "grand", mais il est bien "très méchant", presque de manière caricaturale d'ailleurs tant il manque de nuances lui aussi dans son traitement (ce qui est dommage quand on connaît la version papier qui a beaucoup plus de profondeur en vérité). Mais encore une fois, il s'agit presque d'un détail tant l'importance réelle du récit est portée sur Rocket. Le film a également ce léger parfum d'adieux, on sent que le réalisateur tourne une page et accorde à chacun des protagonistes de l'équipe son petit moment d'hommage à l'écran (ça se remarque tout particulièrement lors de deux scènes de baston où chaque héros est mis en avant tour à tour et fait la démonstration très visuelle de ses capacités physiques spécifiques). Il clot ce faisant toutes les mini-intrigues individuelles de chacun, et introduit en toute fin une potentielle piste d'évolution pour Peter Quill de retour sur Terre, ainsi que la nouvelle mouture des Gardiens de la Galaxie. Ça fait presque un peu chant du cygne vu de cet angle. Et en marquant le départ de James Gunn du MCU, ça laisse craindre aussi la perte d'un ton à part qui risque de manquer (surtout si on compare ce Volume 3 aux autres films récents des Studios Marvel). Espérons que le futur du MCU ne s'en verra pas de plus en plus aseptisé, il l'est déjà bien assez comme ça...

Charlie et ses deux nénettes : Avec ce second long métrage de Joël Séria, on plonge en plein cinéma franchouillard un peu fauché des années 1970, avec tout ce que cela comporte de positif comme de négatif : une image pas folichonne qu'on sent faite avec des moyens pas démesurés, même pour l'époque, un scénario très linéaire et pour autant approximatif par moments, des dialogues et des scènes gentiment naïfs et très en décalage avec le monde d'aujourd'hui, mais aussi un charme suranné qui fonctionne bien parce qu'on a aucun mal à croire à la sincérité de ce qu'on voit, un propos qui ne se cache pas et va droit au but, où une chatte est une chatte sans pour autant que cela choque ni dérange, une approche très minimaliste de l'esthétique, de la gouaille et du naturel dans l'interprétation, un rapport au réel et à la vie de tous les jours qui change de nos habitudes actuelles. Bref, ça se passe en France il y a à peine 50 ans et pourtant on est par moment totalement dépaysé, et personnellement c'est quelque chose que j'aime particulièrement dans ce genre de film : une impression de replonger dans un passé qu'on a connu (ou à peu de choses près) mais qui semble pourtant presque onirique tant il est loin émotionnellement... Côté interprètes on a en rôle principal Serge Sauvion, qui n'est rien moins que la voix française de l'inspecteur Columbo (mais pas seulement : il est aussi Paulie dans la saga des Rocky, Terry le pilote d'hélico pote de Magnum, Stacy Keach dans Mike Hammer, et tant d'autres doublures-voix au cinéma comme à la télévision), mais aussi les toutes jeunes Jeanne Goupil et Nathalie Drivet qui donnent une image de la jeunesse tellement éloignée de celle d'aujourd'hui, c'est assez troublant. Et puis un second rôle de choix en la personne de Jean-Pierre Marielle, en bonimenteur mi-charmeur mi-beauf de première catégorie. Alors bon je ne vais pas vous survendre la chose : c'est un film très mineur, on ne parle pas d'un chef d’œuvre du cinéma français, mais il reste un marqueur de l'époque, une usine à nostalgie sur bien des plans aussi, le représentant d'un cinéma qui n'existe plus depuis belle lurette et qu'on aurait même du mal à imaginer qu'il ait pu exister tant qu'on n'en a pas vu des films comme lui, et de ce point de vue le film est intéressant, dépaysant car déphasé, surprenant car insoupçonné. Outre qu'en ce moment j'apprécie de voir ou revoir des films français d'une époque révolue, j'ai pris beaucoup de plaisir avec le jeu des acteurs, tellement à mille lieues de ce qu'on voit de nos jours, et de ce fait tellement rafraîchissant même s'il nous sert un truc à ce point démodé qu'on a l'impression de regarder un vestige de la préhistoire cinématographique par moments. Ça fait du bien de se reposer pendant 1h30 en 1973. Rien que pour ça, je conseille.

Sweet Tooth saison 2 : Curieux mélange de monde enfantin avec des personnages touchoupinoux (I Love Bobby !!) et une ambiance post-apocalyptique où il ne fait pas bon être un survivant et qu'on sait l'humanité condamnée à disparaître... vous y trouverez des bons sentiments, de la cruauté, du courage, de la violence, de l'espoir, des désillusions, de l'émerveillement, la mort, de la gentillesse, des sacrifices, des gentils, des méchants, et une bonne dose d'ironie du sort aussi... Dans la droite lignée de la première saison qui m'avait très positivement surpris, je suis resté accroché du début à la fin à cette suite qui n'a rien perdu ni en fraîcheur, ni en rythme, ni en qualité narrative. Mais que l'emballage ne vous trompe pas : si à première vue on pourrait croire que la série est à destination des enfants (visuellement tous les codes du conte de fées y sont) il n'en est rien en ce qui concerne le fond, les concepts traités et le destin de certains personnages. Certes on n'est pas dans Mad Max, mais ne croyez pas pour autant vous promener dans l'île perdue de Peter Pan version Disney, et ce n'est pas parce que le grand méchant de l'histoire, le Général Abbot est aussi visuellement kitsch que le Capitaine Crochet sous acides qu'il faut les confondre... Pour ceux qui n'auraient pas encore tenté l'aventure depuis que la première saison est sortie en 2021, il n'est pas trop tard, je vous assure que vous risquez d'être surpris par le résultat. En revanche j'espère que la saison 3 sera la saison finale, ou alors que la narration opère un saut temporel, car le problème est récurrent dès lors qu'une série intègre des enfants : ils grandissent vite ! Et d'une saison à l'autre, ils ont pris un an voire parfois plus si la production prend du temps entre les saisons. Et ça c'est mortel à l'écran, pour peu qu'un des mômes soit pris d'une bonne crise de croissance entre temps, et ça vous fiche votre cohérence visuelle par terre quand dans l'histoire il est censé se passer quelques jours seulement d'une saison à l'autre... Or, si pour l'instant ça reste gérable, j'ai déjà perçu des changements chez le jeune Gus entre la découverte en saison 1 et la poursuite de l'histoire en saison 2, alors que le scénario reste dans une temporalité linéaire quasi-continue. Je crains donc la suite, faudrait pas que Gus, censé avoir 10 ans se ramène du haut de ses 1m70, le visage bouffé d'acné, ça ferait tâche... et tout de suite moins mignon aussi ! Bref, pour le bien de l'histoire, bien que je trouve cette série vraiment réussie et intéressante, mieux vaudrait qu'elle ne s'éternise pas trop. En tout cas, je conseille vivement son visionnage.

Black Panther : Wakanda Forever : Je suis un lecteur invétéré de comics depuis l'âge de 8-9 ans, et j'ai grandi avec Marvel. Aussi pour moi, même depuis tout ce temps, ça ressemble toujours et encore à un rêve éveillé de voir mes héros de papier que j'aime et que je connais depuis des lustres, prendre vie sur un écran de cinéma, en chair, en os et en effets spéciaux. Croyez-le ou non, c'est certainement très enfantin comme réaction j'en suis conscient mais je ne la contrôle pas, ça me file encore et toujours des petits frissons quand je découvre un nouveau personnage "en live", quand je vois pour la énième fois le tisseur voltiger au bout d'une toile dans le ciel de Manhattan, quand j'entends le "Snikt !" des griffes en adamantium qui sortent des avant-bras de Wolverine, quand Hulk hurle de rage avant de tout détruire, quand on fait référence à un obscur personnage connus seulement de quelques rares fans de comics dont je suis (Les Gardiens de la Galaxie quand leur premier film est sorti, ou récemment Man-Bull et El Aguila dans la série She-Hulk par exemple). Ça parle très certainement directement à quelque chose d'ancré en moi, aux vestiges de l'âme d'enfant que j'ai été, je ne sais pas exactement. Ou quelque chose d'approchant. C'est pourquoi je les regarde tous, ces films, ces séries. C'est parfois un gros kiff, parfois une énorme déception. Mais même dans les déceptions, j'arrive toujours à me raccrocher à quelque chose de positif. Et pourtant, pour la première fois je crois avec Black Panther : Wakanda Forever, je me suis ennuyé tout du long, du début à la fin, sans arriver à retrouver quoi que ce soit qui éveille la moindre étincelle du frisson que j'évoquais plus haut. Il y a un déficit d'action assez manifeste dans ce film, ça blablate sans cesse, ça tourne en rond, ça tergiverse, ça promet parfois, mais ça tient très peu. Même la famélique ration de scènes d'action qu'on nous sert dans le film oscille entre le déjà-vu et le raté. Allons-y franco en ce qui concerne les deux "nouveautés" introduites dans ce film. D'abord Shuri en Black Panther (qui apparaît en tant que telle au bout de 2 heures de film, je suis tenté d'ajouter "et pour cause") : ça ne fonctionne absolument pas. On n'y croit pas, c'est moche, elle ne dégage ni force, ni dynamisme, ni puissance ni même charisme dans le costume de Black Panther. Ses scènes d'actions sont molles, ou outrancièrement "incroyables" dans le sens premier et péjoratif du terme. Au final on a à l'écran une grande perche vaguement anorexique qui se balade déguisée en panthère, avec un casque démesurément trop gros par rapport au reste de son corps, c'est d'une tristesse absolue. Quant à l'autre personnage de premier plan inédit dans ce film, à savoir Namor, il se traîne malheureusement un handicap de taille. Un certain Aquaman avec l'ultra badass Jason Momoa dans le rôle-titre est passé avant lui, et nous aura durablement imprimé la rétine de son charisme étincelant, de sa puissance physique et de son aura magnétique. Namor a beau être historiquement le premier des deux a être apparu dans les pages de comics de super-héros, au cinéma c'est l'inverse, et pour ce pauvre Namor, la comparaison avec Aquaman cumulée à son arrivée tardive, sont fatales au personnage Marvel. Et c'est quelqu'un qui n'est pas un grand adepte de DC Comics qui vous le dit ! Marvel a beau eu de chercher à dévier le plus possible de la version DC, en ne parlant pas d'Atlantes pour désigner le peuple de Namor, en enracinant ses origines dans le peuple amérindien inca alors qu'on lit sur son physique imposant les origines hawaïennes de Momoa. D'ailleurs physiquement aussi, Tenoch Huerta Mejia qui interprète Namor, ne tient pas la comparaison. Bien que de bonne condition physique (je ne voudrais pas m'afficher en maillot de bain à côté de lui quoi), dans certaines scènes il a presque l'air grassouillet le Namor, là où Aquaman déborde de muscles et de tatouages. Forcément, tout cela joue sur le spectateur, et en ce qui me concerne, je n'ai pas réussi à voir en Namor le personnage surpuissant et extrêmement dangereux qu'il est censé être, au point que j'ai fortement tiqué quand je ne sais plus quel personnage se sent obligé, en parlant de Namor, de préciser qu'il pourrait être potentiellement aussi fort que Hulk... Désolé, mais ça ne saute pas aux yeux à l'écran. Et puis, sorti des deux antagonistes principaux du film, il y a encore largement à redire, malheureusement. Le début, ouvertement et fortement politisé ce qui est étonnant de la part de Disney / Marvel, m'a surpris. Les mercenaires présentés comme clairement français qui tentent de piller les richesses du Mali et mis à mal par les Dora Milaje... je délire où on est en train de travestir l'intervention militaire française au Mali contre les forces djihadistes du Al-Qaïda local en extorsion pure et simple de richesses naturelles ? Je n'ai pas pensé à vérifier dans le générique de fin si par hasard le film ne serait pas co-produit par le Groupe Wagner, mais à ce niveau de simplification et de déformation de la réalité, on pourrait presque se laisser aller à le supposer. Mais cela reste encore de l'ordre du détail par rapport à ce qui m'a le plus désarçonné dans ce film. L'ennui. Très clairement, et très tristement. L'ennui. Marvel ne m'y avait pas habitué, et je suis pourtant plutôt un bon spectateur, pas trop regardant quand il s'agit de film de super-héros, j'ai même d'insoupçonnées capacités de magnanimité envers ce genre précis de cinéma... mais là...

3615 Monique saison 2 : Avec cette seconde saison de 3615 Monique, j'ai replongé dans du bon franchouillard avec une gourmandise non feinte. La première saison m'avait laissé de très bons souvenirs. Aussi ai-je un poil déchanté au début de la seconde. Pas mauvais pour autant, les premiers épisodes de la seconde saison ont un peu peiné à me passionner. Ils manquent, je trouve, de liant, d'intrigue de fond, de fil rouge clairement établi. En dehors de la présence des trois personnages principaux, il n'y a que peu d'éléments qui lient les épisodes entre eux. Au début du moins, passée la première moitié on retrouve cette dynamique générale, le récit prend un peu plus d'ampleur, la toile de fond reprend un peu d'épaisseur. On se marre toujours gentiment, on retrouve avec délice l'environnement des années 1980 en France (et ça c'est d'autant plus top quand comme moi, on les a vécues en vrai), on a des clins d'oeil réguliers à l'évolution de l'informatique (car oui messieurs-dames, le minitel c'était une forme -archaïque mais révolutionnaire pour l'époque- d'informatique et de modernité sans équivalent) qui pour des geeks ou simili-geeks font toujours plaisir. C'est un peu caricatural faut bien le dire, mais dans le cadre d'une petite série humoristique sans grande ambition philosophique, ça passe bien et on pardonne volontiers ce genre de défauts minimes. En revanche à plusieurs reprises, ce qui m'a un peu dérangé, dans le sens où j'ai trouvé cela très anachronique, ne serait-ce que dans les termes utilisés, c'est l'évocation directe sans aucune forme de tentative d'adaptation à l'époque de concepts et même d'éléments de langage très actuels (par exemple l'utilisation de termes tels que "relations toxiques", "comportements problématiques", typiquement des locutions très actuelles et tout droit sorties des réseaux sociaux de ces dernières années). Ça faisait tâche et c'est dommage. Pour le reste, j'ai pris plaisir à retrouver les héros atypiques de cette petite série française sympathique, et j'espère pouvoir les revoir dans la troisième saison prévue, qui, si elle se fait, devrait clore la série avec le passage au monde d'internet.

P-Valley saison 1 : Souvent la petite chaîne américaine Starz propose des séries qui sortent de l'ordinaire. Aussi bien sur le thème que dans le ton. Ici encore, la recette Starz fonctionne : une série qui prend place au sein d'une boîte de striptease en pleine Bible-Belt des états du sud des USA, un ton adulte qui se veut provocateur mais qui laisse çà et là percer des saillies très moralisatrices et bienpensantes (aussi bien du côté réac-religieux que du son opposé progressiste-woke). Bref, si on reconnaît des choses ici et là qu'on a déjà vues cent fois, on a cependant un mélange détonnant et pas si courant que cela à l'arrivée. J'ai trouvé cette série tantôt intéressante, tantôt exaspérante, souvent même d'une scène à la suivante ! Elle est en cela, je crois, très moderne et ancrée dans son temps. Et en disant ceci, je ne suis pas sûr qu'il s'agisse vraiment ni complètement d'un compliment ou d'une critique. Vous l'aurez compris, la série a éveillé en moi des réactions parfois diamétralement opposées, variant du très positif au plus négatif. En soi, c'est déjà la marque d'une série qui sort du lot vous me direz. Au total cependant, j'ai du mal à définitivement me positionner à son sujet : ai-je aimé ou non ? Je ne saurais répondre avec conviction. Si sur le fond je ne m'étalerai pas plus que ça, sur la forme cependant je dois dire qu'il y a deux-trois choses qui m'ont imprimé la rétine. Elarica Johnson alias Automn Night / Hailey en tout premier lieu : cette fille est renversante, au bas mot. Un pur joyau de beauté, et une f###ing présence à l'écran. Shannon Thornton alias Miss Mississippi la suit de près dans la schwing-itude. Nicco Annan alias Uncle Clifford est lui aussi un monstre de charisme. On a l'impression qu'il surjoue en permanence, et pourtant certaines scènes bien spécifiques nous démontrent que le gus est en fait en plein contrôle de son jeu. Scotchant. Une scène de pole dance de Brandee Evans alias Mercedes m'a également fortement impressionné : je ne savais pas qu'il est possible de faire tout cela avec juste une barre verticale comme support, ni que des muscles fessiers puissent faire des choses aussi époustouflantes. Bref, vous l'aurez compris, visuellement et esthétiquement parlant, cette série saura vous surprendre, sur un plan sportif et anatomique aussi d'ailleurs. Pour le reste, je vous laisse juger par vous-mêmes.

The Witcher saison 1 : C'est à l'heure où existaient déjà une seconde saison et une série spin-off que j eme suis lancé dans The Witcher. Avec un certain art consommé du retard donc. D'abord parce que mille choses à voir. Ensuite parce que moi et la Fantasy, on n'a jamais été cul et chemise. Et enfin parce que je ne connaissais rien, ni des romans, ni des jeux vidéos de la franchise qui ont précédé cette adaptation télévisée, ce qui n'avait donc en rien excité ma curiosité. Mais un auteur de mes amis ayant récemment sorti un mook sur l'univers du Sorceleur (coucou Yannick), je me suis dis qu'il serait une bonne idée de me pencher sur le sujet. Mon temps de réaction légendaire et mon emploi du temps de ministre m'ont donc permis de m'y lancer enfin. Je suis donc vierge de tout a priori lié à une quelconque comparaison avec une version préalable sur un autre média de cette histoire. J'avoue avoir été surpris par le ton parfois beaucoup plus trash et bourrin que ce à quoi je m'attendais au départ (quelques récentes déconvenues sur des séries Netflix ne m'avaient pas préparé à ce que j'ai vu dans cette série). Plutôt bonne la surprise. J'ai été un peu plus frileux quant au mélange visible à l'écran d'un étalage de moyens certains et d'un aspect parfois volontairement (?) kitsch qui donne quelque chose d'un peu bâtard, un peu en équilibre instable entre le sérieux et le burlesque. Des tirades chantées par un barde assez ridicule cotoient des têtes tranchées et des full frontal plutôt aguicheurs : ça m'a un peu perturbé j'avoue. L'aspect Fantasy m'a un peu retenu mais ça c'est un problème purement personnel que j'entretiens avec le genre. La magie, les sorcières, les enchanteurs, tout ça par exemple ça n'a jamais été mon truc. Quand la sorcière se nomme Yennefer et est belle à damner un sein, pardon un saint, et pas avare d'en montrer un de temps en temps, j'ai réalisé que la magie à l'écran opère mieux et m'ennuie moins. Comme quoi, à quoi ça tient n'est-ce pas ? Sur l'intrigue de fond j'ai trouvé que la série lambinait un peu par moment et aurait gagné à avoir un rythme un poil plus soutenu (des épisodes de 45 minutes plutôt qu'une heure n'auraient fait de mal à personne à mon avis), mais vu le petit nombre d'épisodes au total cette critique est à minimiser. Disons que pour le moment si je n'ai pas trouvé la série inintéressante, voire parfois surprenante, il lui manque encore quelque chose qui tiendrait du souffle épique pour en faire un incontournable du genre. Je verrai donc ce qu'il en est dans la deuxième saison, peut-être aurai-je plus de matière à juger dans un sens ou dans l'autre.

Andor saison 1 : En tant que série consacrée à un personnage du film Rogue One, on peut qualifier cette production de spin off de spin off. Ou de déclinaison d'un dérivé. On accumule donc les strates de décalages vis-à-vis de l'oeuvre originelle, et ce faisant on augmente d'autant les risques de dillution de l'intérêt du spectateur venu à la base voir du Star Wars. Là où la série Obi-Wan Kenobi promettait un retour au sources avec l'histoire de l'un des protagonistes historiques principaux du tout premier Star Wars, on a eu pour résultat un foirage dans les grandes largeurs, d'un ennui mortel et au contenu aussi risible qu'indigent. Andor, qui propose pourtant de suivre un personnage bien moins central et beaucoup plus mineur que le maître de Luke Skywalker, parvient contre toute attente à bien plus intéresser que sa glorieuse aînée. On y retrouve l'esprit un peu plus rebelle (c'est le cas de le dire) qu'avait Rogue One, si j'étais un politique ou un pro-novlangue de bois à deux balles, je dirais même que la série est disruptive. Dans Andor on aborde plusieurs genres : on a du suspense avec une histoire de montage de bracage d'un trésor impérial, on a un passage en milieu carcéral et ses codes bien spécifiques, on a un côté très complotiste et des personnages qui se salissent les mains d'un point de vue éthique et moral (en particulier le rôle très ambigu interprété par Stellan Skarsgard), on a de l'action plus bourrine où s'affrontent frontalement rebelles et troopers... Et finalement tout cela s'articule suffisamment bien pour parvenir à l'essentiel : capter la curiosité et l'attention, raconter une histoire cohérente qui se tient tout en élargissant son propos, bref donner envie de regarder la suite épisode après épisode. Tout comme Rogue One en son temps, Andor sort du lot dans l'univers sériel de Star Wars, par son caractère inattendu et globalement plutôt qualitatif.

Euphoria saison 2 : Après une première saison plutôt réussie car décapante sur le sujet de la vie intime des ados (on va dire entre 16 et 19 ans), cette seconde fournée d'épisodes se devait de maintenir un niveau élevé de 'trashitude' pour tenir la comparaison et franchir le cap après un démarrage tonitruant. C'est donc ce que les scénaristes se sont attelés à faire, et soyons francs, ils ont réussi leur coup. Rien que la scène d'intro du premier épisode est déjà en soi une petite pépite (la rétrospective de la jeunesse de Fez élevé par sa grand-mère) qui vous met bien dans l'ambiance et pose une narration un tantinet déconstruite (pour utiliser un mot en vogue et raccord avec les thèmes progressistes de la série) que j'ai trouvée très agréable à suivre. Et puis ça embraie bien avec les intrigues des différents protagonistes dont la plus intéressante à mes yeux a été celle du couple clandestin Cassie / Nate. Cependant j'ai eu le même problème qu'en première saison : le personnage principal Rue m'a parue si fade et prévisible au début que je n'ai pas compris qu'elle soit le centre névralgique de la série. D'autant que dans les 2-3 premiers épisodes (ainsi que par moments comme une rechute dans les deux derniers), l'actrice Zendaya qui l'interprète m'a semblée totalement à côté de la plaque, naviguant avec grand mal entre trois expressions faciales uniquement, ne sachant que grimacer en lieu et place d'un sourire, soupirer les yeux mi-clos ou faire des grands "O" avec sa bouche pour marquer l'étonnement... bref, en surjouant avec un cruel manque de talent son personnage. Ce n'est qu'à partir de l'épisode où Rue se déchaîne contre sa mère et sa sœur que son jeu prend enfin de la consistance, et comme par magie, de l'intérêt pour le spectateur (à se demander : est-ce la qualité du scénario qui a tiré son jeu d'actrice vers le haut, ou est-ce en haussant son niveau d'interprétation qu'elle a su éveiller l'intérêt autour de l'intrigue de son personnage ?). Alors évidemment, je l'avais déjà exprimé sous forme de bémol lors de la première saison, avec un personnage de droguée on ne peut pas vraiment trop jouer sur le suspense de ce qui va arriver : tôt ou tard on sait qu'elle va craquer et foirer tout ce qu'elle entreprend. Cette remarque reste valable en seconde saison. Mais j'ai trouvé que c'était moins handicapant narrativement cette fois. Certainement parce que de nombreux personnages périphériques prennent de l'ampleur eux-aussi, et que les intrigues parallèles sont de qualité (personnellement, j'ai trouvé le personnage de Cal interprété par Eric Dane très intéressant, et bien plus subtil et profond que la manière dont il est présenté au premier abord dans la série). Alors j'avoue que je craignais avant visionnage d'être saoulé par une tonne de sujets progressistes ultra wokes travaillés à la truelle et au marteau-burin, et effectivement on y a droit à une belle fréquence, mais pourtant je dois concéder que cela n'a pas suffi à éroder l'attention que j'ai portée à l'histoire et à la majorité des personnages, et que j'ai été plutôt positivement et agréablement surpris par la voie empruntée par Euphoria. Une troisième saison devrait clore la série, je la suivrai donc avec curiosité et intérêt.

The Expanse saison 5 : J'avais pris un peu (euphémisme) de retard sur cette série, c'est donc avec plaisir que je retrouve James Holden, Naomi Nagata, Amos Burton, Alex Kamal et Bobbie Draper qui dans cette saison sont éparpillés à travers tout le système solaire. Cette cinquième saison est également l'adaptation de l'un de mes tomes préférés de la saga littéraire The Expanse, bien qu'elle en dévie quelque peu, en particulier à la toute fin de saison, qui voit un retournement de situation inattendu pour l'un des personnages principaux (qui n'apporte rien narrativement et arrive comme un cheveu sur la soupe, sans que l'importance de l'événement ne soit suffisamment traitée selon moi). Mais hormis cette conclusion un peu bizarre pour qui a lu les romans, toute la saison aura permis de sauter de lieux en lieux au gré des aventures solos de chaque personnage, tout en tissant une trame générale cohérente et convaincante. Visuellement c'est toujours aussi abouti pour une série télévisée, l'univers reste riche et bien que la version télé n'entre pas tant dans les détails que les romans, on en garde l'essentiel et ce qui lui donne son originalité. Je suis un peu déçu de savoir que la prochaine saison est la dernière, car la saga littéraire s'étale sur neuf tomes + un tome de nouvelles (chaque saison de la série correspond grosso-modo à un tome), ce qui laisse supposer que la dernière saison sera soit très dense en événements, soit qu'une partie de l'histoire ne sera pas du tout traitée au risque de connaître une fin différente de la version papier. Assez dommage je trouve, étant donné la fidélité globalement respectée jusqu'à cette cinquième saison au matériau d'origine. En tout cas cette saison reste dans la droite lignée des précédentes, entendez par là qu'il s'agit de SF de qualité qui sait mélanger intrigues politique, action, spectacle et personnages travaillés, ce qui vous l'admettrez, est déjà un beau cocktail en soi.

Miss Hulk saison 1 : Je me rends compte au moment d'écrire un avis sur cette série de quelque chose d'assez paradoxal : autant j'ai trouvé la série Miss Hulk très mineure dans le MCU, autant j'ai beaucoup de choses à en dire. Faut-il que j'en déduise que je ne m'intéresse jamais tant qu'à des choses futiles ? Bref, passons. Série mineure disais-je, car il ne s'y passe pas grand-chose d'intéressant ni de bouleversant pour l'univers Marvel. Dans le contexte actuel où Disney / Marvel cherche à mettre en avant autant que possible la diversité sous toutes ses formes (entendez par là : des super-héros qui ne soient pas des mâles blancs hétéros), le personnage phare de Miss Hulk s'avérait idéal. Une nana verte forte-en-gueule, on tapait ainsi dans le mille. On avait même d'emblée le thème principal tout cuit : comment exister en tant que telle dans l'ombre envahissante et paternaliste du cousin Hulk ? Et le début laissait à penser que c'est ce chemin-là qu'emprunteraient les scénaristes. Mais je suis obligé de constater que la majorité des épisodes ont été consacrés aux petites contrariétés de Jennifer Walters, à savoir comment obtenir le maximum de matchs sur Tinder, et où trouver une garde-robe qui ait de la gueule quand elle se transforme en Goliath vert (désolé, il n'existe pas de forme féminine du mot Goliath, et ne comptez pas sur moi pour ajouter bêtement un 'e' à la fin du mot). Des causes essentielles, de haut-vol quoi. Pour ce qui est du fond, j'ai donc trouvé la série un peu légère. Sur la forme, j'ai deux-trois choses à dire également. D'abord que ce soit dans la démarche, le rendu de la peau verte, voire certaines mimiques du visage, je n'ai pas pu m'empêcher de penser parfois très fort à Shrek. Ce qui n'est pas grave parce que j'aime beaucoup Shrek, mais je doute cependant que ce fut l'objectif recherché à la base. Mais ce qui m'a le plus fait tiquer, c'est la mise en abyme que j'ai trouvée assez raté de la série. J'avais bien capté la référence plus ou moins appuyée à la période la plus en vue de la version papier de Miss Hulk, à savoir le run de John Byrne qui remonte à la fin des années 1980, début des 1990's (bon sang, déjà... et dire que je me souviens parfaitement du parfum de nouveauté révolutionnaire que le comics avait quand il est sorti !!). Byrne aimait beaucoup faire démolir le quatrième mur à son héroïne (normal pour une Hulk  de démolir me direz-vous), ce qui était extrêmement novateur à ce moment-là dans un comics Marvel. Je précise que c'était avant l'avènement de Deadpool qui en a depuis fait sa marque de fabrique. Aujourd'hui, on a l'habitude des pitreries du mercenaire disert, et le procédé a donc perdu en originalité, mais je vous assure qu'à l'époque c'était quelque chose, du jamais vu pour ainsi dire. Je salue donc la référence historique à John Byrne, mais je suis cependant désolé de devoir dire qu'à l'écran c'est plutôt raté. Ou malvenu, comme vous voudrez. Par petites touches encore ça passe (je n'aime pas, mais je tolère avec une certaine magnanimité) (car oui je suis magnanime), mais je désapprouve totalement le dernier épisode, complètement centré autour de l'idée du quatrième mur fracassé (car là pour le coup, il est carrément foulé aux pieds !), qui m'a complètement sorti de l'histoire, et qui ôte toute sorte d'importance (sur le plan dramatique, ou tout au moins narratif) à ce qui a été vu, fait et dit dans les épisodes précédents. C'est intéressant comme expérience certes, mais pas du tout concluant, malheureusement. Vous aurez remarqué que jusqu'à présent, j'ai été assez avare en compliments au sujet de Miss Hulk. Et encore je n'ai pas mentionné la scène post-générique de twerk, sinon j'aurais été obligé d'en dire que c'est certainement ce qu'on peut faire de plus avant-gardiste dans le domaine du mauvais goût le plus crasse et débilitant. Pourtant tout n'est pas à jeter dans cette série. Ce que je retiens et qui la sauve à mes yeux, ce ne sont ni ses tentatives d'humour, ni les traces de moraline pas fraîche dans ses intrigues caricaturales, mais tous les easter eggs qui parsèment la série dans chaque recoin d'épisode. Qui aurait cru qu'un jour un personnage aussi obscur et oublié qu'El Aguila soit incarné à l'écran ? Qui d'ailleurs l'a reconnu au premier coup d’œil avant même qu'il ne se présente ? Il faut être le dernier des geeks marvélophiles pour cela. Et c'est justement parce que je suis un de ces dinosaures qui ont bouffé du Marvel depuis tout petit (c'est-à-dire depuis quarante ans maintenant), c'est justement parce que j'ai immédiatement su que c'était El Aguila qui se fracassait avec l'Homme-Taureau chez Emil Blonsky, que je ne peux pas complètement jeter l'anathème sur la série Miss Hulk. De Daredevil à Eugène Patilio alias l'Homme-Grenouille, en passant par le Démolisseur et son pied-de-biche asgardien ou le Porc-épic qui suit une psychothérapie chez l'Abomination, toutes ces références, quelquefois de niche, ont fait mon bonheur tout au long de la série. Et je le confesse, pour le simple plaisir d'en découvrir d'autres de cet acabit, je regarderai la seconde saison de Miss Hulk si d'aventure il devait y en avoir une !

The Last Of Us saison 1 : Je précise d'entrée : je ne suis pas un gamer, je ne connaissais même pas de nom le jeu vidéo qui a servi à l'adaptation en série télé. Donc je n'ai aucun point de comparaison avec le matériau d'origine, et me contenterai donc d'en dire ce que j'en ai pensé pour ce que c'est, c'est-à-dire une série. Inévitablement, ça m'a fait penser à The Walking Dead pour ce qui est de la trame de départ (les infectés, les morsures, l'aspect post-apocalyptique, les survivants organisés en colonies ou en pillards, etc...). Arrivé parmi les premiers et avec un impact qui aura été très fort, c'est presque impossible de ne pas comparer toute nouvelle série post-apocalyptique avec The Walking Dead, à tort ou à raison. Cependant, j'ai trouvé que The Last Of Us ne se concentre pas tant sur les infectés et fait la part belle aux survivants, encore plus que The Walking Dead en son temps. Limite, j'aurais aimé en voir un peu plus finalement des infectés. C'est ce qui évite à la série à mon avis de basculer intégralement dans le gore / horreur, et je pense que ce choix est de ce point de vue judicieux. La série tient en grande partie sur le duo d'acteurs Pedro Pascal / Bella Ramsey, et force est d'admettre que ce duo fonctionne vraiment bien. L'épisode "annexe" consacré à Bill et Franck, qui si j'ai bien compris a été source de polémiques, est je trouve très réussi dans son ensemble, même si on détecte ici et là quelques marques d'idéologie un peu forcés qui m'ont fait tiquer et sortir de l'histoire le temps de s'en faire la réflexion (mais pas plus que ça, ça reste donc de l'ordre de l'anecdotique pour moi). Un très bel épisode en forme de parenthèse à l'intrigue principale (qui intervient au troisième épisode, soit un peu tôt à mon avis, mais c'est un défaut là encore très mineur), qui parle d'amour, de solitude, de compréhension, de sacrifice, et le fait avec un impact émotionnel d'une sensibilité parfaite. Quant à l'intrigue principale, elle n'a rien de révolutionnaire, ni dans son déroulement ni dans son dénouement qu'on sent un peu arriver. Mais ça n'est pas grave, pour une raison très simple : c'est bien fait, c'est équilibré du début à la fin, parfois intense parfois intimiste, ça ne surjoue pas, c'est spectaculaire sans que cela prenne le pas sur l'humain, bref, c'est exactement ce qu'une série de survie dans un monde détruit doit être. L'avantage de cette série aussi, c'est de ne pas tergiverser des heures, ça va là où ça doit aller sans tirer en longueur pour rallonger la sauce, et ça c'est très remarquable. À voir ce qu'il adviendra d'une éventuelle suite, mais le cas échéant j'en serai avec plaisir.

Parallèles mini-série : Petite série française pour le compte de Disney qui joue avec malice sur tout un tas de thématiques intéressantes, telles que le voyage dans le temps, les mondes parallèles, les super-pouvoirs... le tout en ayant pour protagonistes principaux des ados qui vont bientôt entrer au lycée, donc de 14 ans environ. Au final le résultat est contrasté car s'il y a du bon, il y a du discutable aussi. Évacuons d'abord le ton général. On est dans une série Disney, assez ostensiblement destinée si ce n'est exclusivement aux adolescents du moins à un public familial, donc forcément, l'ensemble sera policé, il n'y aura pas grand-chose qui dépasse ou qui dérange, c'est propre, c'est net. On ne peut donc pas reprocher cela à la série, on sait ce qu'on regarde, il n'y a pas tromperie sur la marchandise. Comme je le disais, les thématiques abordées sont intéressantes, il y a une large couche de fantastique qui n'est pas pour me déplaire, et des concepts qui demandent un peu de rigueur qui sont maniés avec une certaine aisance, tout du moins au début, et c'est à mettre au crédit de la série. Les gamins qui jouent n'ont rien à envier à ceux qu'on peut croiser dans des séries analogues comme Stranger Things, ils sont naturels, caricaturaux mais crédibles. Et au point de vue de la narration on voit que les scénaristes savent faire : chaque épisode se conclut par un cliffhanger qui donne très envie de voir la suite, il n'y a pas de temps morts, ça avance et c'est agréable à regarder. Tout cela est très positif donc. Pour ce qui concerne le verre à moitié vide, je ne peux pas m'empêcher de parler de la résolution de l'intrigue, qui contrairement à sa mise en place, m'a paru très bâclée, les explications un peu bancales, et surtout la solution tirée d'un chapeau qui tient plus du tour de magie sorti de nulle part que d'une vraie résolution scénaristiquement bien ficelée et qui assouvirait notre envie de comprendre le pourquoi du comment. En gros, la mère d'un des gamins fait de la physique quantique, ça tombe déjà plutôt bien, mais en deux schémas, trois lignes de code en unix et dix minutes de réflexion, elle résout le problème et renvoie on ne sait comment tout le monde à sa place de départ (pardon, mais je crois bien que je viens de vous spoiler... cela dit je rappelle ma remarque précédente : on est dans une série Disney pour la famille, vous pensiez sérieusement que ça pouvait mal finir ?). En gros, la mère physicienne c'est un croisement entre Einstein et Stephen Hawking (en plus jolie quand même) mais elle ne le savait pas jusqu'ici. C'est je crois l'écueil principal de la série, cette solution de facilité pour la résolution de l'intrigue. Autre petit bémol que j'apporterai : autant j'ai aimé les différentes thématiques fantastiques incluses dans la série, autant je pense qu'il aurait fallu choisir et en laisser certaines de côté, car en l'état ça fait presque trop. Le voyage temporel + les univers parallèles pourquoi pas, mais l'ajout par-dessus cela de super-pouvoirs, j'ai trouvé ça superflu, et en l'espace de seulement 6 courts épisodes, le cumul fait qu'aucun des thèmes n'est traité à fond, et c'est dommage je trouve. Mais je loue la bonne volonté de départ cependant. Bref, vous l'aurez compris, il y a du bon mais il y a aussi à redire dans cette petite série française. Nul doute qu'un public plus jeune que moi sera moins regardant sur les détails qui m'ont chiffonné.

The English mini-série : J'avais bêtement fait l'impasse dessus en lisant son pitch de départ. Heureusement mon pote Olivier me l'a fortement conseillée et suffisamment bien vendue pour que j'y jette quand même un œil, et grand bien m'a pris de réviser mon jugement de base. Des westerns comme ça, c'est bien simple, j'en prends et en reprendrais volontiers ! Très belle image, un beau casting de gueules marquantes, une intrigue qui a l'air simple au départ mais qui se révèle dans toute sa profondeur au fur et à mesure, et tout particulièrement au cours du dernier épisode magistral... Moi qui ne suis pas fan de la pourtant sculpturale Emily Blunt, je dois avouer qu'elle m'a bluffé sur ce coup là. Quant à l'indien Pawnee qui l'accompagne, interprété par Chaske Spencer, c'est un personnage assez magnétique, tout en retenue, mais puissamment charismatique et véritablement intéressant. Autre comédien qui m'a scotché par la brutalité perverse et la sauvagerie parfois à peine contenue qu'il insuffle à son personnage, c'est Rafe Spall, qui m'était jusqu'alors un parfait inconnu mais qui bouffe littéralement l'écran à chacune de ses scènes. Alors autant le dire de suite cependant, cette série n'est pas des plus optimistes qui soient, et la dureté et la cruauté de la vie dans l'Ouest américain de cette époque y sont montrées sans prendre trop de gants. Le fait qu'elle se conclut en 6 épisodes seulement, rend cette série très agréable à regarder car pas trop diluée dans le temps, l'intrigue évoluant sans temps morts. Pour tout amateur de western donc, et même pour les autres d'ailleurs, cette mini-série mérite très largement d'être vue, et conseillée autour de vous. Dans la mouvance récente de la série 1883, on revisite grâce à The English une époque qu'on a parfois trop simplifiée, romancée et glamourisée. Je valide à 100% !

Hunters saison 2 : Je n'attendais pas forcément une suite à la première saison de Hunters, mais vu la qualité de celle-ci, je n'ai pas hésité une seconde en me voyant proposée cette seconde fournée d'épisodes qui mettent en scène les chasseurs de nazis des années 1970. Et j'ai bien fait, car on reste dans la lignée de ce qu'on a pu voir précédemment. À savoir du beau jeu d'acteur, de l'action débridée, une bonne dose de provoc, la part d'humour noir qui va avec, et puis des scénaristes qui vont vraiment au bout de leur idée, avec rien moins que Hitler en personne comme grand méchant de cette seconde saison. Seconde et dernière a priori, en tout cas est-ce ainsi que cela a été présenté, et en effet, au visionnage on a ce qu'il faut pour boucler la boucle et clore l'intrigue générale définitivement. Un petit mot tout de même au sujet du Führer : c'est ce cinglé de Udo Kier qui l'incarne et de quelle manière ! Il prête donc ses traits (et perso j'ai carrément envie de dire que c'est le contraire, c'est Adolf qui lui prête ses traits en fait !) à un Hitler du troisième âge qui n'a rien perdu de sa hargne et de son inflexibilité. Il est tout bonnement bluffant, et glaçant dans ce rôle, parvenant à allier l'exagération à une parfaite crédibilité. Rien que pour lui, cette saison mérite d'être vue. Et comme elle a bien d'autres atouts aussi, c'est du tout bénef ! Que dire par exemple de sa Eva Braun vieillissante, si ce n'est qu'elle s'avère très réussie elle également... Bref, moi qui ne m''attendais pas à une suite, j'ai été surpris et content d'apprendre son existence, et ravi du résultat après l'avoir vu. Bien entendu dans ces conditions, je ne peux que vous la conseiller.

Tulsa king saison 1 : De plus en plus, les séries prennent le pas sur le cinéma, et les stars d'Hollywood, réalisateurs comme acteurs, font de plus en plus souvent l'expérience de la série. C'est le tour de Sylvester Stallone, l'un des tauliers du box office depuis plus de 40 ans déjà, d'aller s'essayer à la série télévisée. Et pour ce faire, il s'est confectionné un rôle sur mesure, du cousu main, prévu pour qu'il se fasse plaisir, à lui comme à nous d'ailleurs ! Stallone en vieux taulard libéré de prison, membre d'une branche de la mafia italienne de New-York, un gangster à l'ancienne, avec de la gueule, des biscotos et de l'honneur qui débordent de partout. Un type qui fait sa loi, calme et droit, mais qu'il ne faut pas chercher si on ne veut pas devoir en assumer les conséquences (un direct du droit, une danse sur le rythme de sa batte de baseball ou un face-à-face avec son calibre, en fonction du préjudice subi). Jouant de sa stature naturelle, rehaussée par la dignité que lui donne l'âge, Stallone n'a même pas besoin de cabotiner, il incarne son personnage d'un simple regard, d'un simple mot de sa voix grave et rocailleuse, juste en se tenant bien droit dans son costard bien taillé, et en faisant parfois parler le poing quand les répliques bien balancées ne suffisent plus. Bref, un personnage en or pour le papy de la baston qui ne raccroche décidément pas les rôles physiques à 75 balais passés. Inutile de dire que j'ai aimé ce que j'ai vu et ce que propose cette série, certes pas révolutionnaire, certes pas d'une originalité folle, mais tellement appropriée à Sly que tout autre que lui aurait été moins bien à sa place. C'est un peu une déclaration d'amour à son interprète principale cette série, du moins est-ce ainsi que je l'ai ressentie. Et vu que perso, j'aime beaucoup Stallone, évidemment que je ne peux être qu'enthousiaste au sujet de Tulsa King. Donc je valide et je conseille, qui en doutait ?

The White Lotus saison 2 : La première saison avait lieu dans le paysage paradisiaque des îles de Hawaï, la seconde prend place dans le décor non moins somptueux d'une Sicile de carte postale, absolument magnifiée par des images et une lumière fabuleuses. On y retrouve quelques personnages de la saison précédente bien que ce qui nous est raconté ici n'a aucun rapport direct avec la précédente intrigue. La formule cependant fonctionne comme lors de la première saison (on sait dès le départ qu'un corps a été retrouvé dans la mer sans en connaître l'identité, puis retour une semaine plus tôt et on voit tout ce qu'il s'est passé depuis l'arrivée des vacanciers sept jours plus tôt), et encore une fois c'est fait avec beaucoup de malice, de sous-intrigues qui s'entremêlent juste ce qu'il faut pour mener le spectateur exactement là où les scénaristes le veulent et le laisser entre indices et fausses-pistes essayer de deviner qui sera la victime évoquée en introduction... Du coup on a plusieurs personnages qui vont s'entrecroiser et de multiples enjeux entre eux se tisser, et on ne peut pas éviter de se prendre au jeu pour deviner "qui va finir en nourriture à poissons" ? Au niveau interprétation j'ai été très impressionné par les comédiens, tous parfaits dans leurs rôles, plus vrais que nature, du papy libidineux et un peu gâteux (F. Murray Abraham) à la prostituée uber-sexy et ambitieuse (Simona Tabasco), en passant par le beau gosse plein aux as et ultra poseur (Theo James) ou la millionnaire refaite à la truelle et au burin aussi gourde et naïve qu'insupportable (Jennifer Coolidge). Une très chouette saison pour une non moins chouette petite série qui mériterait d'être plus connue.

La Meilleure version de moi-même - mini-série : Blanche Gardin n'est pas une humoriste passe-partout. Loin de là, même. Elle aime avant tout quand ça gratte, quand ça pique, quand ça moque les petits (et gros) travers de la société d'aujourd'hui. Et quand elle balance, ce n'est pas à demi-mots. Elle est plutôt du genre à tirer à boulets rouges, ce qui ne l'empêche pas de cibler avec soin et précision. Dans cette mini-série dans laquelle elle se met elle-même en scène en tant que "Blanche Gardin, humoriste un peu en galère", elle aborde pas mal de thèmes actuellement très à la mode. Mais elle ne le fait pas en suivant le discours dominant, facile et qui se veut bien-pensant, pas du tout même. Elle le fait en montrant sincèrement ce qu'elle en pense, quitte à fâcher ou vexer. Elle appuie exactement là où toutes les théories actuelles qui émergent des sciences sociales (qui selon moi n'ont que très peu à voir avec les sciences, mais bon passons, ça n'est qu'un avis qui n'engage que moi de toute façon) sont les plus sensibles, c'est-à-dire dans leurs (innombrables) failles logiques, contresens, biais, impasses, hérésies scientifiques, quand il ne s'agit pas tout bonnement d'arnaques et de mensonges patentés. Et comme je le disais, elle n'y va pas avec le dos de la cuillère. Ce qui d'ailleurs rend sa série presque plus malaisante que drôle. On ne s'esclaffe pas, ou peu, alors qu'il s'agit d'une comédie. En revanche on capte parfaitement l'ironie, la dénonciation du n'importe-quoi que certains défendent avec tant de sérieux, on sent la gravité de certaines logiques complètement pétées quand on pousse les curseurs à fond, on a même plutôt envie de hurler devant tant d'aberrations et de sacralisation de la bêtise crasse. À ce titre, le personnage de Louis C.K., (qui est le compagnon de Blanche Gardin dans la vraie vie) n'est pas anodin du tout, étant donné la polémique dont il a fait l'objet et les effets de la cancel culture qu'il a subie à sa suite. Il apparaît dans la série comme celui qui est finalement le plus bienveillant en même temps que le gardien de la raison qui ose dire quand ça va trop loin, et qui se permet même d'exprimer toute sa colère quand les choses le méritent. Alors certes, du point de vue purement comédie, cette série ne vous fera pas vous gondoler toutes les 5 minutes, elle vous gênera même plutôt aux entournures. En revanche en terme de pavé dans la mare, elle éclabousse fort et loin, et ça j'avoue, c'est jouissif.

Night Sky saison 1 : Cette série est thématiquement assez riche, et propose de parler aussi bien de la vieillesse et de ses démons (dépendance, perte d'autonomie, mémoire défaillante), que du deuil et du suicide (pour la partie la moins enjouée de l'histoire), mais aussi de portails dimensionnels qui permettent de voyager par téléportation sur Terre et dans l'univers et d'une organisation mystérieuse qui garde farouchement le secret (pour la partie la plus enthousiasmante et fantasy de la série). Surtout, son atout majeur, à mes yeux, c'est la participation dans un des rôles principaux de J.K. Simmons qui apparaît ici comme rarement je l'avais vu, c'est-à-dire en vieil homme sur une pente déclinante bien qu'il s'en défende, et qui donne ici à voir un pan très humain et attachant de sa personnalité. J'ai toujours beaucoup apprécié cet acteur qui aura surtout brillé dans des rôles de méchants voire de salopards ultimes (remember la série carcérale Oz ou le film de Damien Chazelle Whiplash), et je le découvre ici dans une fragilité que je ne lui imaginais pas mais qu'il rend à merveille à l'écran. J'ai trouvé cette série atypique et plaisante, même si par certains aspects elle a pu me frustrer (une propension à noyer le poisson et à délayer à plus tard des réponses qu'on voudrait avoir plus rapidement pour lever le voile sur le mystère général qui pèse sur l'histoire), et j'aurais aimé qu'elle avance plus vite dans son intrigue (bien que je reconnaisse volontiers que sa manière de prendre le temps de poser ses personnages est tout à son honneur). Le problème cependant réside surtout et malgré tout là : cette série ayant été malheureusement abandonnée alors que sa première saison prouve que les scénaristes ne le prévoyait visiblement pas du tout, elle laisse son lot de questions et d'intrigues en suspens, et de cliffhanger définitivement irrésolu, ce qui est rageant tant on a envie de savoir vers où cette histoire allait mener. Ne serait-ce que pour la prestation de J.K. Simmons cependant, je ne regrette pas d'avoir regardé cette première saison sans suite, mais regrette en revanche amèrement l'abandon diabolique d'une série qui promettait tant...

Russian Doll saison 2 : La première saison proposait une histoire de boucle temporelle dont l'héroïne était prisoninère, cette seconde saison opte pour un voyage dans le temps plus classique, à ceci près que les protagonistes de ces voyages peuvent aller et venir entre les époques en empruntant une rame de métro spécifique (à volonté donc), et à ceci près aussi qu'ils s'incarnent dans un autre corps que le leur quand ils vont dans le passé (ce qui est l'occasion de situation assez savoureuses puisque l'héroïne se retrouve dans la peau de sa mère enceinte d'elle-même, et que l'autre voyageur temporel, un homme, se retrouve dans le corps de sa propre grand-mère alors jeune femme). L'avantage de cette série est son format, très court et donc très rythmé du point de vue du déroulement de l'intrigue. Pas de temps mort, pas de passage de remplissage, on avance à chaque épisode dans l'histoire de façon significative, et ça c'est un vrai plus narratif à mon sens. L'autre avantage de cette série c'est la personnalité très en décalage de Natasha Lyonne qui insuffle dans son personnage autant que dans l'histoire (elle est également co-créatrice et co-scénariste de la série) une grande part d'elle-même et de son excentricité. Cette seconde saison s'essaie se démarque un peu de la première dans sa thématique tout en gardant un lien fort avec elle, et j'ai trouvé l'ensemble plutôt malin et réussi. Sans être révolutionnaire, la série propose pas mal de bonnes idées et sa manière de traiter le voyage temporel m'a plu, moi qui suis adepte de ce type d'histoire. Je conseille, chouette petite série.

The Nevers saison 1 partie 1 : Série mise en chantier à l'initiative de Joss Whedon, on replonge ici dans le Londres du XIXè siècle où un mystérieux vaisseau a laissé sur son passage des gens dotés de dons incroyables, ce qui n'est pas sans poser certains problèmes à certains des "touchés". Ou comment faire du super-héros (en l'occurrence, cela fait fort penser à la thématique des X-Men sur le fond) qui ne dit pas son nom. L'univers est riche, l'intrigue est prenante, le panel de personnages très varié permet beaucoup de déclinaisons potentielles et l'ensemble est assez agréable à suivre, même s'il s'agit d'une entremêlement de différents niveaux d'intrigues parfois touffu. Les effets spéciaux, sans être révolutionnaires, apportent leur pierre à l'édifice et sont un plus dans ce type d'histoire, ici donc ça fonctionne bien. Le casting est dense et m'a plutôt convaincu, j'ai retrouvé avec plaisir un Pip Torrens et une Olivia Williams très aristocratiques, et découvert quelques nouvelles têtes qui m'ont fait très belle impression (je pense en particulier à Ann Skelly et Tom Riley). Cette première partie permet de poser des jalons, de faire connaissance avec un univers somme toute étendu et peuplé de nombreux personnages, et d'exposer les enjeux tout en maintenant une part du mystère qui est dévoilé au fur et à mesure des épisodes. Belle photographie, belle lumière, très belles images, une reconstitution dans l'ensemble convaincante, de bonnes idées par-ci par-là, un brin d'originalité dans le reconditionnement d'idées déjà vues ailleurs, tout cela laisse augurer de choses intéressantes à venir. Malheureusement, la crise du Covid a interféré fortement dans la production de la série, d'où le découpage en deux parties de la première saison. Mais cela n'empêche pas de sentir de l'ambition dans le concept de cette série, et un savoir-faire digne de ce nom dans sa réalisation. Curieux de voir la seconde partie.

Thor : Love and Thunder : Voici déjà le quatrième film entièrement consacré à Thor, et le second confié aux bons soins de Taika Waititi. J'avais été très enthousiaste sur le précédent, Thor : Ragnarok, car j'y avais beaucoup apprécié l'humour, la fraîcheur, le ton décalé, les effets spéciaux dantesques, l'action mêlée à la farce, bref : la signature Waititi. Et clairement, dans Thor : Love and Thunder, c'est cette recette qu'on essaie d'appliquer à nouveau (et à raison : autant utiliser ce qui a déjà marché et bien marché auparavant). Mais malheureusement, cette fois l'effet de surprise n'est plus là. Et le côté poussif l'emporte un peu trop souvent sur la volonté d'être décalé. On a encore quelques belles trouvailles par-ci par-là, mais dans l'ensemble j'ai trouvé qu'on avait perdu l'équilibre fragile trouvé dans le film précédent. L'humour décapant laisse trop souvent sa place au grand-guignol et à force de cumul, cela a plutôt tendance à nuire à l'intérêt général du film. Dommage car l'intrigue principale, centrée sur Gorr le tueur de Dieu est tout droit sortie d'un arc narratif récent du comic book et qui avait été une très bonne saga papier du Dieu du Tonnerre. Mais le personnage de Gorr est vraiment sacrifié selon moi dans ce film, ce qui est d'autant plus rageant qu'il est interprété par l'immense Christian Bale. C'était presque inévitable en y repensant, car Gorr est un véritable personnage dramatique au sens le plus strict du terme, ce qui entre dès le départ en contradiction avec le ton léger et potache qu'on veut donner au film. Ce qui a pour résultat qu'on a plus envie de se moquer de Gorr que de le prendre en pitié ou le craindre, alors que c'est ce dont il est puissamment le vecteur dans le comics. En fin de compte les enjeux dramatiques sont quasiment étouffés pour ne pas dire effacés, et on ne conserve qu'une gigantesque farce à l'écran. Émaillée de quelques bonnes blagues, je ne le nie pas, mais qui donne une sensation de trop plein assez rapidement, et c'est regrettable. Taika Waititi n'aura donc pas su pleinement transformé l'essai avec sa seconde illustration de l'univers du Dieu nordique, dommage.

The Lost City of Z : Ce film m'a attiré pour deux raisons. La première et la principale, c'est le nom du réalisateur, James Gray. Ce que j'ai vu de lui jusqu'ici m'a toujours interpellé, bien que Ad Astra avait un peu déçu mes attentes en son temps. La seconde, c'était le thème même du film : l'exploration des contrées encore sauvages de l'Amazonie, dans le but de la cartographier, qui va mener à des recherches archéologiques sur un continent dont on ignorait alors encore à peu près tout du passé. Ajoutez-y l'authenticité par le fait qu'il s'agit de la vie de Percy Fawcett, explorateur ayant bel et bien existé, et vous obtenez là un cocktail qui a tous les atouts pour m'intéresser. Et patatras ! À l'arrivée, ce que j'ai vu est loin de m'avoir passionné. Pourtant comme je le disais, tous les ingrédients étaient réunis... mais en ce qui me concerne, la mayonnaise n'a pas pris, et j'en ai été le premier déçu et contrarié. Il manque à ce film quelque chose qui ressemblerait à du souffle épique, de l'entrain, de l'envie, de la passion. Je n'ai simplement pas été absorbé par ce que j'ai vu, j'ai trouvé le déroulé du film très plan-plan, très scolaire, dépassionné, et pour tout dire : plat. Non pas que le film soit entièrement dénué de bonnes choses, il y a des passages intéressants, des scènes qui méritent le coup d'oeil, et des comédiens qui paraissent plutôt investis dans leurs rôles, je ne le nie pas. Mais l'ensemble ne décolle jamais réellement, et c'est frustrant. Ce qui aurait été perçu moins gravement si je n'avais pas nourri de grandes attentes au sujet de ce film. Malheureusement de ce fait la déception étant exacerbée, je ne saurai trouver de bonnes raisons de le conseiller. Ce qui n'est visiblement pas le cas de la critique cinéma qui dans son ensemble a été plutôt élogieuse au sujet de The Lost City of Z lors de sa sortie. Je suis peut-être passé à côté de quelque chose s'en m'en apercevoir... je vous laisse donc vous faire votre propre avis !

L'Amour c'est mieux que la Vie : Ceux qui me connaissent le savent, je ne m'en cache du reste pas, j'aime beaucoup (et certains de rajouter "trop" à cette locution) les films de Claude Lelouch. Un nouveau Lelouch pour moi, c'est comme une récré bien méritée, un bon moment en perspective. D'avance je sais que je vais y prendre du plaisir, et jamais encore cela n'a raté. Avec ce film, Lelouch déroge un peu à ses habitudes en se concentrant sur une histoire intime, une histoire d'amour (là en revanche c'est plutôt en plein dans ce dont il est coutumier), et malgré un beau casting le réalisateur français ne fait cette fois pas dans le film-choral. C'est Gérard Darmon qui incarne le personnage principal masculin, Sandrine Bonnaire étant son homologue féminin. Le couple fonctionne très bien à l'écran, on sent la connexion entre ces deux-là, même si, je dois bien le dire, je trouve que c'est Gérard Darmon qui emporte le morceau, bouffe l'écran, vampirise le regard du spectateur à chaque fois qu'il est à l'image. Sa voix, son ton, son jeu, sa situation, sa personnalité, font de son personnage quelqu'un d'infiniment touchant et on ne peut rester de marbre devant ce vieux-beau déclinant mais tellement authentique et humain. J'ai particulièrement aimé les deux scènes père-fils auxquelles Lelouch nous invite dans son film. Celle où Darmon est le père, avec Kev Adams dans le rôle de son fils, est très simple, toute en non-dits, mais vise juste (sauf que Kev Adams en boxeur-star c'est plus marrant que plausible mais bon, passons ce détail), mais aussi celle où Darmon est le fils, en face d'un Robert Hossein très diminué qui joue son père, et qui dans un autre registre s'avère bouleversante d'émotions et de sincérité, toute en vérités dévoilées à demi-mots et qui laissent deviner des sentiments et une pudeur en conflit permanent. Le "Ai-je été un bon fils ?" avec lequel il interroge son père, a certainement tout autant résonné en moi que ses doutes sur ses propres qualités de père envers son fils. Deux très beaux moments du film. J'en garde également la gaieté mâtinée d'amour qui encore une fois n'ose pas trop dire son nom, et qui caractérise les relations d'amitié entre Darmon, Philippe Lellouche et Ary Abittan (qui nous gratifient d'une pure scène de comédiens quand ils se font un concours de celui qui jouera le mieux l'émotion). Et puis ce personnage principal, touchant, naviguant entre le calme et la sérénité face à ce qui l'attend (il est condamné par son cancer à plus ou moins court terme), et l'envie folle de faire durer encore le plaisir, l'amour, la vie. Darmon qui troque son habit d'homme raisonnable contre celui d'homme amoureux pour son dernier tour de piste. Malgré quelques petites faiblesses passagères, j'ai trouvé que ce cinquantième film de Claude Lelouch était plutôt un bon cru, et j'ai passé un très agréable moment à le visionner.

Parasite : Un autre film à la réputation élogieuse et que je voulais voir depuis longtemps ! Entre ses multiples récompenses internationales et les critiques plus que positives qui ont émaillé sa sortie sur le grand écran, j'avais presque un peu peur de m'y atteler. Peur d'être dépassé d'un côté, peur d'être éventuellement déçu de l'autre. Au final, j'ai beaucoup aimé ce que j'ai vu, impossible de le nier. Mais je reste un peu dubitatif malgré tout, sur le concert d'éloges dithyrambiques qui ont accompagné la carrière du film, ainsi que sur sa moisson exemplaire de prix cinématographiques dans à peu près tous les festivals dans lesquels il aura concouru. Le film est très bon, il n'est pas question de remettre cela en cause, mais de là à déclencher une telle unanimité en sa faveur, j'avoue que je trouve cela un poil exagéré. Notez bien que c'est certainement là le seul reproche, et encore ne peut-on pas appeler ça vraiment un reproche, disons plutôt un bémol, que je mettrais à son sujet. S'il n'avait pas eu cette réputation si positive qui le précède, je ne me serais posé aucune question et aurait juste apprécié en le voyant le très bon film qu'il est. Vous l'aurez compris, je n'en ferais personnellement pas un de mes films-cultes, mais je me vois mal lui reprocher quoi que ce soit de grave pour autant. Moi qui ai parfois (ok, souvent) des réserves sur les films ou séries d'origine coréenne parce que j'ai du mal avec le jeu régulièrement exagéré des comédiens, je n'ai pas ressenti ce désagrément avec Parasite. Je devine bien des traces de cette particularité culturelle dans le jeu d'acteur, mais je les trouve nettement moins marquées qu'ailleurs (exemple récent qui me vient en tête : Squid Games), et plus à propos également, car les situations décrites dans le film sont en elles-même rocambolesques et en savant équilibre sur le fil du croyable, lorgnant à plusieurs moment vers le vide du grand-guignol pur sans pourtant jamais y tomber. Bref, ce Parasite de très bonne facture m'aura de ce point de vue réconcilié avec le cinéma coréen !

Citizen Kane : J'avais ce film depuis bien longtemps sur mes tablettes, son statut de film-culte, de film-référence cité par tous les cinéphiles, par tous les cinéastes, acteurs et amateurs d'art en général, m'attirait depuis des années, sans que jamais je ne trouve un moment pour m'y plonger. Chose faite à présent (mieux vaut tard que jamais n'est-ce pas ?), et je dois dire que je comprends que Citizen Kane se traîne une telle aura de grand film. Car le film est marquant, impressionnant, atypique, et qu'il ne souffre pas une seconde de son âge. Le film, mine de rien, est sorti en 1941 ! Et pourtant je n'est pas été gêné par le décalage dû à l'époque, comme ça arrive souvent avec les films anciens ou très anciens. Que ce soit scénaristiquement, thématiquement ou sur le plan du rythme, le film d'Orson Welles ne fait pas son âge, ne souffre ni de lenteurs ni de rhumatismes aux articulations ! Le plus impressionnant selon moi reste avant tout la performance d'acteur de Welles qui interprète un Charles Foster Kane aux visages multiples, à des âges différents, sans jamais surjouer, sans jamais taper à côté. Il joue un personnage hors-normes, mais il parvient à garder une cohérence, une logique dans son interprétation qui donne la mesure du talent du bonhomme (qui à côté de cela se farcit aussi la mise en scène, le scénario et la production, excusez du peu). En revanche, je pense aussi que ce film m'aurait peut-être été moins accessible si je l'avais visionné beaucoup plus jeune. Citizen Kane, tout comme le personnage dont il fait du nom son titre, est exigeant, je n'aurais certainement pas eu le bagage nécessaire pour correctement l'apprécier si je l'avais vu à vingt ans par exemple. Finalement, c'est peut-être une très bonne chose d'avoir attendu aussi longtemps avant de le voir. Maintenant que je l'ai vu, je comprends que tant de personnes le considèrent comme une véritable leçon de cinéma. Si le septième art en tant que média et pas uniquement en tant que vecteur de divertissement vous intéresse, n'hésitez pas à vous pencher dessus vous aussi...

Outrage : Voilà bien longtemps que je ne m'étais pas mis sous la rétine un film de et/ou avec Takeshi Kitano, et j'ai pallié à ce manque avec cet Outrage, film de yakuzas d'assez bonne facture où il promène sa dégaine nonchalante et son regard inquiétant sans pour autant être le seul et unique centre d'intérêt du film. Comme souvent dans ses films, Kitano l'acteur de cinéma prend à contre-pied Kitano le clown de la télévision, en composant un rôle très sombre, très violent, et plutôt glaçant de tueur sans pitié voire avec un léger penchant psychopathe pour la chose. Ici ça ne manque pas, c'est très certainement l'une des versions de Kitano au cinéma que j'ai trouvé la plus désagréable, la plus antipathique de tout ce qu'il a déjà pu faire auparavant. Évidemment ce genre de film est très codé, il y a des passages quasi-obligés (un yakuza qui se coupe le doigt pour laver une offense par exemple) ou qui pourraient presque faire penser à des clichés (à ceci près qu'on reste surpris de la tournure des événements), mais je ne serai pas de ceux qui s'en plaignent, bien au contraire. Certainement même, aurais-je été déçu si des scènes de cet acabit avaient été absentes du métrage. En revanche on sait ce qu'on va voir en regardant ce film, il est clair que Kitano ne sort pas des sentiers battus de ce genre de films. Là où réside son petit plus, sa touche très personnelle, c'est sans doute dans l'interprétation, puisque le personnage qu'il incarne ici est clairement dérangé au-delà de toute ambition ou désir de traîtrise propres à ce genre d'histoires. Cela étant, Outrage n'est pas le meilleur de ce que j'ai pu voir de Kitano, mais fait bien le job, et surtout en ce qui me concerne, m'aura permis de renouer avec cet acteur-réalisateur que j'apprécie mais que j'avais un peu délaissé ces dernières années (par manque de temps et d'occasions, pas par manque d'envie).

Calmos : J'ai pour Jean-Pierre Marielle une tendresse toute particulière. Les personnages qu'il compose ont toujours un je-ne-sais-quoi d'irrésistible qui fonctionne à tous les coups sur moi. Un mélange de simplicité, de sincérité, de franchouillardise, de poésie, de truculence, de tenue, d'authenticité, d'hédonisme, de pince-sans-rire, de verbe haut, de culture, et à sa manière très personnelle, de classe pure. Le tout, porté par une voix à nulle autre pareille, au timbre chaud, qui a du corps et du coeur, forte et douce à la fois, profondément honnête. Et que dire du duo qu'il forme ici avec un autre géant du cinéma français, Jean Rochefort, qui partage avec lui bon nombre des qualités énumérées plus haut ? C'est évidemment un duo gagnant, un couple parfait, qu'ils forment là. Car en amitié comme en amour, je crois qu'il ne faut pas s'interdire de parler de couple dans de telles circonstances. Ces deux-là, dans ce film-là, sont un couple d'amis plus vrais que nature. Et ça fait un bien fou de les suivre dans leurs pérégrinations insensées tout au long de Calmos, emmené par un Bertrand Blier toujours aussi irrévérencieux, provocateur et faussement timide. Avec qui plus est son paternel, l'inénarrable Bernard Blier en cureton à la morale souple et qui a définitivement rayé la gourmandise de la liste des sept péchés capitaux. Quel plaisir également de retrouver, ému, le temps d'une belle tirade, la voix extraordinairement reconnaissable de Claude Piéplu ! Si l'idée de départ de ce film est absolument géniale (deux hommes qui n'en peuvent plus décident de s'enfuir loin des femmes) et donne lieu à des dialogues savoureux et des scènes d'anthologie (la scène d'ouverture du gynécologue qui casse la croûte dans son cabinet devant une patiente qui l'attend les quatre fers en l'air donne d'entrée le ton !), le dénouement vire de plus en plus dans le surréalisme (la guerre civile entre les hommes et les femmes) jusqu'à la scène finale où les deux compères se retrouvent miniaturisés au fond d'une vulve, tels deux Robinson Crusoé échoués là. Inutile de préciser qu'un tel film n'aurait pas le début de l'ombre d'une chance d'être produit de nos jours, ce qui le rend d'autant plus précieux encore à mon sens. Mais même hors contexte, pour son casting royal et ses dialogues rabelaisiens, ce film doit être vu et revu. Croyez-moi, il vous fera un bien fou !

Carter : J'aime autant vous prévenir de suite : vous n'êtes pas prêts pour ce que vous allez voir. Comment résumer ce film ?... Ça flingue, ça cogne, ça découpe, ça gicle, ça explose, ça démonte, ça castagne, ça saute, ça écrase, ça dézingue, ça tatane, ça court, ça défrise, ça électrise, ça crame, ça défonce, ça bastonne, ça fracasse, ça délire... et surtout, ça ne s'arrête jamais. La caméra est quasiment en permanence en mouvement, c'est d'ailleurs assez déstabilisant pour le spectateur qui aimerait bien de temps en temps reprendre son souffle et parvenir à identifier clairement un cadre fixe pour tenter de se sortir du vertige incessant dans lequel ce film le plonge. J'aime les films de baston, j'aime les films d'action, mais là on est loin, très loin au-delà. On est dans une espèce de jeu vidéo survitaminé pour épileptique parkinsonien. La caméra virevolte sans arrêt dans tous les sens et souvent dans des mouvements qu'on n'aurait même pas imaginés (bonjour les plans séquences bourrés ras la gueule de raccords numériques pour faire croire à des mouvement de caméra impossibles), ce qui sur un film entier est presque malaisant (je déconseille fortement quiconque viendrait de se bâfrer d'une bonne choucroute ou d'un cassoulet roboratif de se lancer dans le visionnage de ce film, il risquerait de mettre son estomac sous trop forte pression pour vraiment l'apprécier). Tant et si bien que certaines scènes à l'évidence très chorégraphiées deviennent pourtant complètement illisibles, tant on ne comprend pas où on se situe en tant que spectateur (vu que la caméra ne tient pas en place 2 secondes) ni comment se déplace le personnage principal (car on manque de référentiel stable). La scène de baston / gunfight en chute libre à 5 000 mètres d'altitude est à ce titre un exemple parfait. Le héros utilise à peu près tout ce qui permet de se déplacer et qui possède un moteur : bagnole, moto, camion, train, avion, hélicoptère, tout y passe. L'avantage de ces engins c'est que si ça a un moteur, ça peut exploser, et croyez-moi, le réalisateur ne va pas s'en priver. du point de vue du scénario, comment dire... c'est blindé de clichés et pourtant ça parvient à ne pas être très clair, ce qui est en soi un paradoxe remarquable. Vous y trouverez une pandémie mondiale, des simili-zombies très hargneux, des espions, des gens qui manipulent des gens qui manipulent d'autres gens qui croient manipuler les premiers, des méchants très méchants et sadiques, une enfant à sauver, un héros amnésique, un docteur qui a un antidote miracle, des traitres en veux-tu en voilà, la CIA, les chinois du FBI, des sud-coréens qui en veulent à mort à des nord-coréens qui en veulent à mort à des américains, des mafieux tatoués dans un sauna, et beaucoup, beaucoup de décès par mort violente dans le sillage du héros inarrêtable. J'en oublie très certainement au passage. Honnêtement je ne peux pas dire que ce film était à faire, en revanche maintenant qu'il est fait, il vaut le coup d'être vu, ne serait-ce que pour savoir qu'on peut faire ce genre de chose au cinéma. Et peut-être aussi pour se persuader que ce n'est pas une si bonne idée que ça finalement. Je vous laisse juger.

1899 mini-série : 1899 est une série devenue une mini-série en n'étant pas renouvelée par Netflix. Cependant l'histoire se tient bien en une saison unique, et s'il y avait matière à développer par la suite, qu'on en reste là ne lui est pas pour autant préjudiciable. La série est plutôt classieuse, visuellement très travaillée, à l'ambiance plombante, à l'univers très particulier et dont on ne doute pas de la cohérence. Bref, on a là un bel écrin. Côté scénario, c'est un peu plus flou, volontairement je pense, histoire de bien balader le spectateur et le laisser en permanence dans une sensation de malaise, d'incompréhension, d'angoisse également. Du point de vue du casting c'est solide, il n'y a pas de tête d'affiche qui tire la couverture à elle, c'est cohérent, ça fait le job très honorablement. Sur le fond cependant, trop de mystère tue un peu le mystère au bout d'un moment, du moins c'est mon avis de spectateur anciennement traumatisé par des démarrages en trombe qui auront fini droit dans le ravin (remember Lost ?). Heureusement toutefois, l'explication et la résolution des mystères intervient en fin de saison, de manière un peu rapide et brutale en comparaison avec tout le temps passé à se poser des questions, mais au moins en a-t-on une. J'avoue cependant ne pas avoir été retourné par la révélation, par manque d'implication peut-être, je ne saurais pas dire exactement. Pour moi 1899 reste donc avant tout un produit à l'image bien travaillée, un bel objet vaguement mystique, mais avec peut-être comme un arrière goût de surcote qui ne donne pas forcément l'envie irrépressible de reviens-y... 

Love Death and Robots saison 3 : 9 épisodes seulement composent cette troisième saison, et comme lors des précédentes, on a forcément des préférences pour l'une ou l'autre, bien que tout l'ensemble soit de bonne qualité. Les graphismes varient selon les histoires présentées, certains plus percutants que d'autres, mais tous plutôt bien inspirés. Chaque épisode est l'équivalent d'une courte nouvelle mise en images, l'exercice est donc un peu répétitif sur la forme, mais la courte durée de chaque épisode rend l'ensemble tout à fait digeste. Le style et les thèmes abordés restent pour leur part dans le domaine du Fantastique et de la SF, ce qui personnellement est plutôt pour me plaire, mais c'est un détail qu'il vaut mieux connaître avant de s'y lancer. Cette série se regarde comme on mange une sucrerie : l'effet est immédiat et le goût assez marqué, mais ça ne dure pas bien longtemps et ne reste pas forcément longtemps en mémoire. Ce qui est finalement normal et logique pour une série de mini-épisodes anthologiques. Divertissant.

Servant saison 3 : Servant est vraiment une série déconcertante à plus d'un titre. Capable du pire comme du meilleur. Au cours de cette troisième saison, l'histoire prend un nouveau virage, modifiant l'équilibre et le pouvoir entre les personnages. L'intrigue se ressert un peu autour des personnages principaux, et certains choses se précipitent un peu (surtout la fin qui est une fin-choc), et pourtant on a toujours cette impression de lenteur, de non-dits persistants, ce qui est assez paradoxal. L'angoisse habite cette histoire du début à la fin, et ce qui m'a gêné cependant, c'est l'irréalité de certaines réactions des personnages face aux événements, ce qui m'a d'ailleurs laissé à distance d'eux, m'empêchant de m'identifier et donc de m'impliquer pleinement dans ce qu'on me raconte. Je remarque les effets, je note les avancées, les astuces scénaristiques parfois très bien trouvées, mais en restant trop extérieur, ils me touchent moins, et je constate que l'intrigue fonctionne de moins en moins bien sur moi. Quelques passages cependant restent très marquants et réussis, mais trop peu sur l'ensemble d'une saison à mon goût. Le cliffhanger de fin de saison va peut-être rebattre les cartes et précipiter les choses, mais le recette actuelle de cette série continue de me laisser sur ma faim alors qu'on sent bien que le potentiel est là.

Les Papillons Noirs, mini-série : Troublant et excellente mini-série que celle-ci ! J'ai été bluffé à tous les niveaux. Scénaristiquement parlant c'est très bien écrit, très bien mené et on nous promène tout du long par le bout du nez d'une façon magistrale. Alors que dès le départ on croit déjà savoir à quoi s'attendre. Mais non, l'histoire nous réserve quelques tours à sa manière et ça fonctionne plus que bien. La mise en scène n'est pas en reste, du montage à la mise en lumière c'est vraiment léché, un petit bijou de précision. Et surtout, l'interprétation est très réussie. Qu'il s'agisse de Nicolas Duvauchelle qui est d'une implication sans borne, de Niels Arestrup qui assoit son talent avec un naturel impressionnant, de Sami Bouajila lui aussi complètement habité et qui se sort avec brio d'un rôle difficile, mais surtout du duo de jeunes acteurs Axel Granberger (qui joue Albert jeune) et Alyzée Costes (qui joue Solange jeune) qui sont tous les deux hypnotiques, rien de moins, et qui vampirisent l'image à chaque apparition de leur couple. J'ai été scotché par la ressemblance physique mais aussi dans les mimiques, les gestes, la façon de parler entre Axel Granberger et Niels Arestrup qui jouent le même personnages à 50 ans d'écart. Choc un peu atténué par l'information que le second est le père du premier dans la vie réelle, d'où l'évidence de la ressemblance physique. Mais le travail de mimétisme n'en reste pas moins troublante. Quand à Alyzée Costes, c'est un diamant brut, ou plutôt devrais-je dire un rubis brut, en rapport avec sa rousseur naturelle mystifiante. Elle est totalement irréelle de beauté, de candeur, de pureté. Impossible de rester insensible à ce qu'elle dégage. Cette série est vraiment le tout haut du panier des productions françaises de qualité, et j'ai pris une claque monumentale en la regardant. Je conseille vivement, je recommande chaudement, j'applaudis des deux mains, enfin bref, je crois que vous avez compris l'idée : il faut voir cette série.

Gaston Lagaffe : Oulala... m'enfin ! Me v'là bien. Gaston Lagaffe c'est un des premiers héros fétiches de ma jeunesse, quand je découvrais la BD franco-belge. Autant dire que je l'aime tout particulièrement et qu'il est cher à mon coeur, comme tout le petit univers qui gravite autour. Le génie de Franquin a toujours opéré sur moi. Alors une adaptation cinéma c'était forcément casse-gueule, et osons le dire, raté d'avance. Car qu'on le veuille ou non, un amoureux de Gaston aura toujours tel ou tel aspect du film qui le décevra car pas assez proche de la version papier. Et pour cause, la BD est tellement particulière, le trait de Franquin tellement génial, qu'aucune transposition "live" ne pourra lui rendre hommage et encore moins tenir la comparaison. On est donc quasiment condamné à sortir déçu du film. Sauf si on est un gamin et qu'on n'a pas forcément 30 ou 40 ans de "vie commune" avec Gaston Lagaffe. Là on se contente de ce que le film propose, et dès lors ça fonctionne mieux. Je l'ai constaté avec mes gamins, qui connaissent les BD parce qu'elles sont dans la bibliothèque familiale et qu'ils en lisent régulièrement, mais qui n'ont pas le même attachement presque sacré au personnage. Le film leur a plu, les a fait rire, malgré ses outrances, malgré ses délires, malgré ses approximations. Exactement comme la BD m'a fait rire moi à leur âge, malgré ses outrances et ses délires. Pour ma part j'ai apprécié les efforts ostensibles qui ont été faits pour coller au plus près à l'aspect graphique si spécial de Gaston, et j'ai évidemment reconnu tousles clins d'oeil et références aux scènes incontournables de la BD. Et pourtant la magie n'a pas opéré. Serais-je devenu trop vieux ? Pourtant je suis persuadé que le film s'adresse tout spécialement aux amoureux de Gaston, aux enfants qui l'ont lu et sont devenus des adultes depuis. Mais comme je le disais, en live, malgré les efforts des comédiens et de la mise en scène, la mayonnaise n'a que très peu pris sur moi. Impossible pour moi de défoncer ce film car je vois tout l'amour du personnage qui en transpire, mais le résultat n'est malheureusement pas à la hauteur de la BD. Et il n'avait aucune chance de l'être, voilà certainement sa malédiction originelle.

Vikings Valhalla saison 2 : Suite des héritiers de la série-mère Vikings, dans cette seconde saison les personnages principaux se voient dispersés géographiquement, chacun menant sa petite affaire de son côté, avec le lot d'intrigues et de sous-intrigues qui vont avec. Du coup il y a des hauts et des bas en fonction de l'intérêt que l'on porte aux uns et aux autres. Autrement dit encore, c'est assez inégal d'un épisode à l'autre, bien que l'ensemble se tienne plutôt correctement. Mais pour le moment la série parvient toujours à me garder éveillé, ce qui est quand même assez bon signe. Je garde toujours les mêmes réserves évoquées dans mon commentaire sur la première saison, à savoir le ripolinage de réalités historiques passées à la moulinette d'une idéologie ultra-progressiste un peu trop voyante, mais bon, j'essaie de profiter du reste du spectacle en faisant autant que possible abstraction de certaines énormités. Pour l'instant la balance continue de peser en faveur de la qualité générale de la série, je m'en contente donc, sans être dupe. Sur la fin de cette saison, il semble que les enjeux se resserrent un peu et que les itinéraires de certains personnages dispatchés autour de l'Europe se mettent enfin à converger, ce qui annonce un regain d'intérêt pour la troisième saison. En revanche il faut rester honnête, on reste clairement un cran au-dessous de la qualité proposée dans la série Vikings. Ça laisse cependant encore une certaine marge, et tant mieux.

See saison 3 : Conclusion de la série post-apocalyptique de Jason Momoa avec cette troisième saison. Et la fin est à l'image de l'ensemble de la série, assez inattendue et plutôt couillue. Dès le départ, le concept avait ce goût mêlé de curiosité mais aussi d'une pointe d'incrédulité de la part du spectateur. Un monde, une civilisation d'aveugles dans un environnement moyenâgeux, c'est clairement original et intrigant. Mais ça comporte aussi son lot d'invraisemblances qu'il faut parvenir à dépasser pour accepter l'histoire qu'on nous raconte. Et tout le talent de cette série aura été de réussir à marcher sur ce fil ténu en évitant de basculer dans le n'importe quoi tout en conservant l'intérêt qui est à la base de l'intrigue. J'avoue avoir été sceptique, mais je dois concéder à la série qu'elle a plutôt réussi à atteindre son but, en tout cas la majorité du temps. Cette fin est une vraie fin qui plus est, qui aura pris le temps de se mettre en place, et qui donne une cohérence globale à l'ensemble des trois saisons. Le produit fini se tient bien, c'est indéniable. Il y a eu un vrai travail de fond sur la création de cet univers très particulier et jusqu'ici inédit. Et puis l'une des très grandes forces de la série réside surtout dans l'interprétation, avec des rôles forts mais aussi et surtout avec des comédiens investis qui donnent le change. Jason Momoa en tête.

Les Minions 2 : Voici le deuxième film consacré aux cacahouètes jaunes qui parlent une sorte d'esperanto à base d'onomatopées mais ne vous y trompez pas, c'est avant tout le personnage de Gru enfant qui est au centre de l'histoire. D'où le sous-titre du film. L'univers développé depuis Moi, Moche et Méchant ne s'essouffle toujours pas et conserve, film après film, un attrait et une fraîcheur inattendus pour un produit dérivé d'une licence qu'on commence à bien connaître. C'est toujours aussi inventif, toujours aussi drôle, toujours aussi innovant. Mais surtout, toujours aussi délirant. Et je crois qu'il faut également souligner l'emballage musical et sonore, qui revêt une grande importance et s'avère parfaitement réussi. Je ne me lasse donc toujours pas devant le spectacle des aventures iconoclastes de Gru qui déjà tout petit rêvait de devenir un super méchant, ni devant les exubérances et les pitreries de ses compagnons en forme de patates à pattes. Ça plaît qui plus est aux grands comme aux petits, et cela non plus, n'est pas donné à tout le monde. Je ne peux donc que conseiller ce petit film d'animation hyper dynamique et poilant.

The Time Traveler's Wife saison 1 : Voilà une série sur laquelle je suis venue un peu à l'aveuglette. Uniquement parce que le thème abordé fait partie de mes thèmes favoris, à savoir le voyage dans le temps. J'ai cependant douté que l'histoire de l'épouse d'un voyageur temporel puisse être passionnante, soupçonnant avec certes une dose non négligeable d'idées préconçues que l'histoire du voyageur temporel lui-même serait certainement plus pertinente à développer. Mais je me suis trompé, et je dois avouer que l'angle trouvé et adopté pour raconter cette histoire est vraiment excellent et parfaitement adapté pour qu'on se sente à la fois curieux, puis franchement intrigué, avant d'être juste happé et embarqué pour de bon par ce qu'on nous raconte à l'écran. Comme je le disais, les histoires de voyages temporels m'ont toujours beaucoup plu, mais à la double condition que cela soit bien fait et avec une cohérence sans faille. Et c'est le cas ici. En tout cas, dans ce que j'ai pu en voir. Car je me dois de le préciser de suite : cette série a été annulée au terme de sa première saison et ne connaîtra donc pas de fin à l'écran. La fin de la première saison n'est pas décevante en tant que telle, mais il est clair que l'histoire appelait une véritable suite et qu'on reste sur notre faim du point de vue narratif global. Heureusement, cette série étant l'adaptation d'un roman, il reste la possibilité de se plonger dans le bouquin pour connaître le fin mot de l'histoire (ce que je prévois de faire). Mais cette première et unique saison reste cependant très séduisante et plutôt réussie dans son genre, en abordant le thème du voyage dans le temps d'une manière un peu innovante. Car en effet, on n'assiste pas à une histoire continue mais racontée un peu dans le désordre (façon de parler ceci dit : il y a de l'ordre narratif dans le désordre temporel de cette histoire !!). On a des sauts dans le passé, des retours au présent, des visions du futur, et surtout des personnages à différents moments de leurs vies, qui bien qu'étant les mêmes personnes, ont des enjeux et des motivations différentes selon leurs âges. Et c'est très malin, d'autant plus malin que ces personnages d'âges différents sont appelés à se rencontrer et à interagir entre eux. Dit comme ça je vous le concède, ça peut faire peur et donner un a priori d 'imbroglio à base de nœuds dans le temps, mais je vous assure que rien, jamais, n'est incompréhensible pour le spectateur. En ce sens la narration est vraiment très maîtrisée et les scénaristes ont fait montre d'un talent indéniable pour rendre leur histoire à la fois claire et captivante malgré sa complexité apparente. Une fois n'est donc pas coutume, mais bien que la série ait été annulée au bout de sa première saison, j'en conseille malgré tout très fortement le visionnage.

J'ai 2 Amours mini-série : Mini-série en trois épisodes qui pose la question : peut-on aimer deux personnes en même temps ? Deux personnes de sexes différents qui plus est ? Je l'avoue, ce n'est pas pour son thème que j'ai regardé cette série mais avant tout pour son interprète principal, François Vincentelli, comédien que j'ai découvert et surkiffé dans la série Hard où il tenait le rôle de Roy Lapoutre. D'ailleurs sur ce point il n'y a pas photo, le bonhomme assure et est parfaitement crédible dans son double rôle, à la fois en tant qu'hétéro et en tant qu'homo. Sur le fond en revanche, j'ai trouvé l'intrigue bourrée de clichés à tous les niveaux, mais ça encore, si c'est bien fait pourquoi pas. Un cliché n'est pas forcément faux en soi, c'est même souvent plutôt l'expression d'une réalité générale qu'une erreur. Là où l'histoire m'a perdu c'est dans son dénouement, et grosso-modo l'ensemble du troisième et dernier épisode. Perdu pas dans le sens que je n'y comprenais rien, mais plutôt perdu dans le sens que je n'arrivais pas à croire à ce qu'on me racontait à l'écran. Sans vouloir divulguer la manière dont l'intrigue se résout, ce que je peux en dire c'est que cela ne m'a paru en rien crédible. Trop gros, trop naïf, trop ravi de la crèche. Déjà que la situation de base est quand même assez iconoclaste, mais son évolution et surtout sa conclusion partent vraiment dans le grand n'importe quoi. C'est le seul vrai reproche que je pourrais faire à cette série, mais il est de taille. Pour le reste, les comédiens sont bons voire très bons, le rythme est soutenu, j'ai aimé reconnaître certains coins de Strasbourg où la série a été tournée, le thème est audacieux mais pique la curiosité. Dommage que la fin m'ait laissé sur le bord du chemin. Mais en tout cas, ce François Vincentelli, quel beau gosse ! (et je plaide pour un retour de Roy Lapoutre !!)

House of Dragon saison 1 : Voici le spin-off de Game of Thrones que nous a concocté HBO. Comme Daenerys a été un des personnages phares de la série mère, on s'est dit que de garder un personnage qui lui ressemble peu ou prou serait un bon plan, d'autant plus si cela permet de voir des dragons en pagaille ce faisant. Bien vu pour les dragons, ça apporte un vrai plus à la série, c'est indéniable. En revanche pour la simili-Daenerys et toute sa famille d'albinos l'effet est moins convaincant. Sincèrement, ils m'ont plus fait penser à une famille de dégénérés qui s'accouplent entre frères et sœurs, cousines et tontons, qu'autre chose. Mais c'est le concept qui veut ça, alors admettons. Sur le fond quoi dire de cette série : je pense qu'elle nourrissait tellement d'attentes qu'elle ne pouvait que décevoir, ce qui je l'avoue a été le cas en ce qui me concerne. Ce n'est pas foncièrement mauvais et on voit que les moyens sont là, mais c'est un peu la montagne qui accouche d'une souris. Et d'une souris très prévisible qui plus est. Dans le genre caricatural et pas très nuancé, pour une série qui lambine et prend son temps au point parfois de donner l'envie d'une petite sieste tellement il ne se passe rien de palpitant, House of Dragon se pose là. Quand je parle de caricatures, je pense surtout aux personnages principaux qui sont plus des archétypes que des personnages travaillés auxquels on aurait donné un minimum de profondeur. Je crois bien qu'aucun d'entre eux n'y échappe, les scénaristes les ont à peu près tous façonnés à la truelle. Quant aux enjeux de l'intrigue principale... non seulement ils sont longs à se mettre en place alors qu'on les voit venir depuis le début, mais ils prennent enfin l'envergure qu'on attendait quand la saison se termine. Alors ok, le cliffhanger est soigné, mais on n'en aurait voulu à personne s'il s'était passé un peu plus de choses intéressantes avant ! D'autant que le truc paraît cousu de fil blanc : comme Daenerys dans Game of Thrones, c'est la nana aux cheveux blancs et qui en a gros sur la patate qui va gagner à la fin, qui en doute vraiment ? (j'ai dû vérifier - et c'est je crois plutôt mauvais signe de ne pas l'avoir retenu - la blonde platine perpétuellement vénère s'appelle Rhaenyra)

Rogue Heroes saison 1 : Grosse et heureuse surprise que cette série débarquée un peu incognito et sans faire de vagues, mais qui s'avère une pure pépite d'originalité et d'inattendu au visionnage. Nous voilà replongés en pleine seconde guerre mondiale en Afrique du Nord ou la confrontation entre les troupes alliées et les allemands va être décisive pour le contrôle de la Méditerranée et la poursuite du conflit. Malgré les enjeux immenses, une petite bande de pieds nickelés réfractaires aux ordres et à l'autorité vont se voir donner carte blanche par le haut commandement britannique pour attaquer et saboter les bases aériennes allemandes, le tout dans un joyeux foutoir et une organisation plus proche de la blague que de la rigueur militaire. Et contre toute attente, ce nouveau commando surnommé SAS va rencontrer succès sur succès et devenir une véritable légende. Les personnages sont tous plus haut en couleur les uns que les autres, et visiblement comédiens comme scénaristes se sont fait plaisir à appuyer sur l'aspect outrancier de l'histoire et des héros, tout en respectant malgré tout la véracité des faits historiques. Car rappelons-le, il s'agit d'une unité qui a bel et bien existé. Action, humour, suspense et audace sont les maîtres-mots qui résument l'esprit de cette série un peu foutraque, un peu folle, un peu too much par moment, mais follement séduisante et addictive une fois qu'on en a pris la mesure. Vivement la suite !

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Quand je cause d'un film, je fais souvent des articles plutôt longs, et pas toujours en phase avec l'actualité du moment. Dans cette page d'avis vite dits je me propose de faire exactement l'opposé : quelques mots rapides pour donner un avis sur ce que je viens de voir. Certains films feront peut-être par la suite l'objet d'articles plus complets, ou pas. Cette page

est donc mise à jour en même temps que l'encart "Vu récemment" qui pointe vers elle...

Slow Horses saison 1 : Sympathique série qui prend les codes et clichés liés aux histoires d'espions à revers, les chope par les roustons, les secoue un grand coup, et ramasse ce qu'il en reste après traitement. Ici ce sont des agents secrets oui, mais le fond du panier, ceux dont personne ne veut, les losers, les ratés, les erreurs du système. Le MI6 a un bureau qui leur est dédié : quand on veut se débarrasser d'un espion trop nul, trop boulet, ou qu'on veut le sanctionner pour une faute lourde, il est envoyé à "l'étable", le nom du bureau des nazes. Et bien entendu, ils écopent des missions les plus pourries également. Sauf que, parfois les caves se rebiffent, comme disait Michel Audiard. Et ils peuvent se révéler plus utiles et efficaces qu'on ne le pense de prime abord. Et c'est sur cette ambivalence que la série joue et fonctionne : on a une équipe de bras cassés mais qui veulent bien faire et qui démontrent qu'ils ne sont pas complètement demeurés non plus, même si parfois on a bien de la peine pour eux. Avec à leur tête un chef à la fois crado, impitoyable et m'enfoutiste mais paradoxalement protecteur, ils pourraient bien jouer les troubles-fêtes dans une affaire très sérieuse et médiatique... De par son approche novatrice du domaine de l'espionnage, cette série apporte un vent de fraîcheur sur ce genre ultra-balisé. La comédie est cependant surtout de situation, jamais on ne bascule dans le burlesque ou le too much, car comme toute bonne histoire d'espion, il faut garder un minimum de crédibilité pour qu'on y croit, et Slow Horses réussit de ce point de vue un numéro d'équilibriste remarquable. Très bonne surprise, je conseille.

Domina saison 1 : Ah la Rome antique, ça c'est un sujet que j'apprécie tout particulièrement ! Alors soyons clairs d'entrée : je n'ai encore jamais rien vu qui surpasse la série HBO Rome dans les années 2000. Deux petites saisons seulement, ce qui est bien malheureux, mais quelles saisons ! Ce n'est pas Domina qui viendra déloger Rome de son statut de série phare sur l'Antiquité, mais il y a des choses très intéressantes malgré tout, et qui méritent qu'on s'y attarde plus que d'un œil distrait. Sur le papier j'étais un poil sceptique, puisque l'une des accroches de la série s'enorgueillit de la définition : "vision féministe de l'Antiquité". Je m'attendais donc à une bonne dose de prêchi-prêcha, d'idéologie post-moderne appliquée à l'Histoire. Ce qui est toujours, quelle que soit l'idéologie en cause, un mauvais plan, puisque inévitablement, on a tendance à tordre l'Histoire, les faits et la réalité telle qu'elle a eu lieu, pour coller à l'idéologie. Bref, on dénature assez rapidement les faits, parfois même avec de bonnes intentions, mais ce faisant, on quitte le champs de l'Histoire en tant que telle, et on prend aussi un peu les gens pour des jambons. Cela étant dit, ce n'est pas trop ce que j'ai vu dans cette série-ci. Bien sûr, on repère assez vite les signes de l'idéologie qui est poussée, ici un féminisme moderne activiste, mais honnêtement, cela ne m'a pas vraiment gêné, voire pas du tout. Pour une raison simple : je pense sincèrement que les femmes ont de tout temps, et particulièrement aussi du temps de la Rome Antique, tenu un rôle bien plus important et actif qu'on ne s'en fait l'idée. Que l'Histoire avec un grand H a peut-être été écrite par de grands hommes, mais aussi par de grandes femmes, même si ces dernières étaient moins sur le devant de la scène. Ainsi, bien que romancée comme il se doit et se permettant quelques libertés historiques surtout liées au parti pris narratif, je pense que la vie de Livia Drusilia, la mère de l'Empereur Tibère, a dû fortement ressembler à ce qu'on nous montre, au moins dans l'importance qu'elle a eu, dans son influence politique et dans les manipulations psychologiques qui ont eu cours à l'époque. Je suis convaincu qu'elle a eu cette force de caractère et cette volonté farouche d'imposer sa loi, ses intérêts propres, comme c'est dépeint dans la série. Pour autant la série n'est pas exempte de quelques défauts, peut-être un peu trop poseuse, jouant un peu trop sur l'aspect veuve noire belle et mortelle à qui rien ne résiste, mais ce ne sont là que de menus et secondaires défauts, l'ensemble restant très cohérent, bien fait, assez esthétique et surtout doté d'une intrigue générale très intéressante à suivre. Comme quoi, le scénario a su balayer mes préjugés par sa qualité, et c'est très logiquement que je suivrai la suite des aventures de Livia dans la prochaine saison !

The Walking Dead saison 11 partie 3 : Et voilà, c'est par cette dernière salve d'épisodes que s'achève l'aventure The Walking Dead (du moins si on ne tient pas compte des divers spin-off). Soyons honnête : ça faisait bien longtemps que la série survivait tant bien que mal, offrant de temps en temps un bon épisode par-ci par-là, et multipliant en contrepartie les intrigues indigentes et les évolutions scénaristiques hasardeuses avant tout dictées par les régulières défections au sein du casting principal. Si bien que sur la fin, il ne restait pas que les couteaux les plus affutés du tiroir, pour reprendre une expression à la mode en ce moment. Ou pas les cacahuètes les plus salées du paquet si vous préférez cette variante. Autrement dit, cela faisait longtemps que les personnages restants n'étaient pas les plus intéressants, ce qui a eu pour effet de baisser d'autant l'intérêt pour cette série (et pour cause : quand on se fiche d'un personnage, ce qui peut bien lui arriver éveillera au mieux, un vieux reste de curiosité polie, et encore). Dites-vous quand même que en comparaison avec le comics d'origine, il n'y a quasiment plus aucun personnage principal en commun à la fin. Exit Rick Grimes, exit Michonne pour les plus charismatiques. Exit Carl, qui est pourtant dans le comics le symbole du futur. Dans la série c'est Daryl, personnage absent du comics qui tient la vedette. Son principal talent : marmonner en monosyllabique avec les cheveux sales. Carol est là aussi, alors qu'en tant que personnage chiant comme la mort, ça fait bien longtemps qu'elle s'est faite bouloter par un zomblard dans le bouquin. Idem pour Rosita qui devient une guerrière badass dans la série alors que dans le comics elle joue la carte du couple pour s'en sortir (entendez par là la protection masculine, tout de suite nettement moins badass la meuf), ce qui ne l'empêchera pas d'y passer quand même. Tout comme le père Gabriel, à l'évolution complètement whatthefuckesque dans la série mais qui n'a pas survécu aux Chuchoteurs dans le comics, ou encore Ezekiel qui ne sert plus à grand-chose depuis qu'il n'a plus son tigre et dont Kirkman s'était débarrassé dans le livre en en faisant une victime emblématique des Chuchoteurs. Il reste un Eugène qui est resté à peu près constant et cohérent du début à la fin, quel que soit le support de l'histoire. Et une Maggie revenue cachetonner après avoir tenté l'aventure dans une autre série qui n'aura pas fonctionné, ou un Negan devenu un good guy dont on a complètement oublié les atrocités (mais qui disparaît sans plus faire parler de lui et en restant le fdp qu'on connaît dans le comics). Bref, cette série alignait régulièrement les déceptions depuis la saison 8 environ, il était donc grand temps qu'elle se termine. D'ailleurs à propos de fin : celle du comics est (encore une fois) bien plus réussie à mon goût. Dans la version télévisée, on sent quand même qu'on s'est gardé la possibilité plus que probable de revenir faire un petit revival d'ici quelques années...

The Rings of Power saison 1 : La fameuse série tirée de l'univers du Seigneur des Anneaux de Tolkien... que n'a-t-elle pas fait couler d'encre avant même sa sortie ! En ligne de mire quelques polémiques sur le casting : plus de femmes fortes, plus de personnes de couleurs, plus de "minorités" en tout genre et moins de "mâles blancs" en tant que héros (pour jouer les méchants en revanche ça va). À l'arrivée, c'était "moins pire" que ce que je craignais. Ça faisait un peu "tâche" car tellement surligné au stabilo fluo pour que personne ne le rate que ça prenait le pas sur le reste de la narration, mais après tout, quand on sait à quoi on a à faire, pourquoi pas. Plus gênant en revanche selon moi, c'est le manque cruel de rythme de cette série, ses digressions un peu gnangnans qui plombent régulièrement le scénario, et surtout le fait qu'il ne s'y passe quand même pas grand-chose en fin de compte. En tout cas, pas assez pour alimenter correctement les huit épisodes un peu longuets de cette première saison. Un petit twist de fin histoire de relancer l'intrigue et donner l'envie de voir la suite, mais définitivement pas assez d'action pour empêcher de piquer un petit roupillon de temps en temps au cours d'un épisode un peu trop mollasson. Par contre il faut avouer que sa réputation de série ultra-chère n'est pas galvaudée : c'est extrêmement beau et ça se voit à l'écran, on en prend plein les yeux, c'est chiadé, c'est léché, et du point de vue purement visuel c'est une franche réussite à mes yeux. Maintenant j'aimerais bien que l'histoire décolle enfin, que l'action prenne plus de place, que les atermoiements de chacun soient un poil moins développés, et qu'on entre dans le vif du sujet dans la saison 2 !

Hallelujah, les mots de Leonard Cohen : Parfois il m'arrive de penser que Leonard Cohen est mort, et comme si je l'avais oublié, cela me fait un choc, je peine à réaliser et j'en suis déprimé pour la journée. Pourtant la musique de cet homme a tant habité ma vie, que je pense pouvoir affirmer qu'il ne passe pas un jour sans que d'une manière ou d'une autre, je pense à lui, à son talent, à ses chansons. Il a été compliqué de voir ce film documentaire en salle, pour une raison tristement simple : son manque de programmation de par chez moi. Deux pauvres séances uniquement, plus d'un mois et demi après la sortie officielle du film. Mais je ne l'ai pas raté, et la salle était comble. Le documentaire se scinde en deux grands thèmes principaux, une biographie survolée de Leonard Cohen qui ne m'a pas appris grand-chose sur sa vie (j'ai déjà lu plusieurs biographie à son sujet) mais qui a livré son lot d'images inédites que je n'avais jamais vues, et l'histoire spécifique de sa chanson la plus connue, Hallelujah. J'ai toujours eu une relation un peu distante avec cette chanson, qui est très loin d'être ma préférée de l'artiste. Peut-être parce que la plupart des gens ne savent pas qu'elle est de lui et l'associent à Jeff Buckley (dont la version larmoyante ne m'a jamais beaucoup intéressé). Mais l'histoire de cette chanson est tout de même assez exceptionnelle, et le documentaire m'a appris beaucoup de choses que j'ignorais à son sujet. Bien que par moment j'aurais préféré que le film se concentre un peu plus sur Leonard Cohen que sur la ribambelle d'interprètes plus ou moins autocentrés de sa chanson, j'ai malgré tout passé un excellent moment devant ces images, interviews et extraits d'entretiens du canadien errant. De lui tout jeunot jusqu'à ses dernières apparitions publiques, chacune de ces scènes m'a collé un grand et large sourire de bonheur. Et j'ai pu mesurer une fois encore, à quelle point il manque dans le paysage musical actuel. À quel point il me manque.

Dark Winds saison 1 : Saison ramassée en 6 épisodes seulement, qui nous mène en plein territoire Navajo, au sein de la Police Tribale, de ses démêlés avec la FBI, et d'enquêtes au cœur du peuple amérindien. Il s'agit d'une série policière avec tout ce que ce genre implique, mais on y aborde aussi des questions d'ordre plus sociétal, en particulier le statut des peuples indigènes dans les États-Unis des années 1970-1980. Entre la tentation de vivre en vase-clos et la volonté de s'ouvrir au monde alors que certains gardent la sensation d'avoir été dépossédés de leurs terres et de leurs droits ancestraux, la série montre également en creux le combat entre tradition et modernité qui secoue les consciences. Le casting est flamboyant, la reconstitution très convaincante, l'ambiance et l'image vraiment soignées. L'intrigue de départ qui sert de fil rouge quant à elle n'a rien d'exceptionnelle mais fait très bien le job et surtout permet de développer autour d'elle tout un univers passionnant à découvrir. Les amateurs de comics y verront peut-être une pointe de "Scalped", pour ma part je n'ai pas pu m'empêcher de faire le lien avec cette série Vertigo de Jason Aaron et R.M. Guéra que je profite de conseiller aussi au passage. Je serai de la seconde saison, hâte de voir vers où cette série peut évoluer.

Dates saison 1 : Petite série dont la première saison n'aura pas été renouvelée et c'est bien dommage, car le concept était très sympa. Chaque épisode (court : moins de 25 minutes) narre le rendez-vous entre deux personnes qui se sont contactées par une application de rencontre. Ça joue donc uniquement sur du dialogue et du jeu d'acteur, souvent en huis-clos, avec très peu d'interventions extérieures. On aborde donc bien évidemment le sujet très intéressant des relations humaines, des relations hommes-femmes, des problèmes de compréhension mais aussi d'engagement, du paraître et de l'être, des défauts qu'on veut cacher et des qualités qu'on essaie de mettre en avant, de ce que chacun recherche, de ce que chacun est prêt à donner pour recevoir, etc... Bref, plein de choses passionnantes et condensées en très peu de temps pour chaque rendez-vous. Malheureusement on n'échappe pas à certains clichés, parfois vraiment très très clichés, et si je devais peut-être émettre un bémol ce serait sur l'exagération de certains traits de caractère (très majoritairement des traits prêtés aux hommes) qui donnent parfois des situations qui ont l'air tellement grosses qu'on est presque amené à en rire (le rendez-vous entre la sublime Erica et le gros beauf éructant de Callum est à ce titre complètement hallucinant)(tout comme les boulets que se coltine la pauvre Jenny : un homo refoulé arrogant et alcoolique puis un homme-enfant coureur de jupons et adepte d'une secte). Dit comme ça on pourrait croire que c'est dépeint à la truelle, et c'est pour certains personnages le cas, mais sur l'ensemble on a quand même quelque chose d'intéressant et de frais et heureusement que certains des hommes décrits dans la série ont droit à un traitement un peu plus nuancé, sinon on serait à deux doigts du discours bateau (et tellement à côté de la réalité) de "ces pauvres femmes versus tous ces gros connards". La qualité des interprètes m'a toutefois fait regretter que cette saison soit l'unique de la série, j'aurais aimé en voir plus pour couvrir de plus nombreuses situations possibles. Je conseille donc si le sujet vous branche.

Industry saison 2 : Retour au sein des équipes de traders d'un grand groupe bancaire de la City. La plupart des membres avaient déjà bien morflé lors de la première saison, il faut croire qu'ils n'en ont pas eu assez parce qu'ils en redemandent dans la seconde. On repart donc pour une série d'intrigues financières, de coups tordus, de trahisons de haute volée et de stratégies qui mêlent la fois le professionnel et l'humain. C'est d'ailleurs ce qui permet de se raccrocher à l'histoire et aux personnages : l'aspect humain qui n'est pas oublié voire même qui vient court-circuiter la froideur purement financière qui anime les différentes personnalités du groupe. Sans ce côté humain et terre-à-terre on aurait vite fait de décrocher tant ce monde apparaît hors-sol pour quiconque ne s'y intéresse pas. Et c'est aussi cet aspect qui renforce encore les effets de trahison et l'évolution des personnages au cours de la seconde saison. On a souvent l'impression d'avoir à faire à des robots de la finance, et puis tout à coup leur humanité ressort et tout le reste en subit les contrecoups. Et c'est là qu'on comprend qu'on se fiche bien des montages financiers et des coups fourrés de derrière les fagots, c'est bien de l'évolution des personnages que la série tire tout son sel. Sans être une série incontournable, Industry continue donc de faire son petit trou et reste très intéressante à regarder.

City on a Hill saison 1 : Avec cette série on plonge en plein dans une ambiance fin des années 1980 début des années 1990 revigorante tant la reconstitution est réussie. L'environnement urbain de Boston, la lutte contre la criminalité avec parfois (souvent) des méthodes borderline, la guéguerre interne des services entre le FBI, la Police locale, le Bureau du Procureur... tout cela pourrait faire croire à une série à l'ancienne, l'éclairage et les couleurs ternes accentuent du reste cette impression. Au-delà de l'apparence il y a aussi le fond, et pour le coup on est beaucoup plus dans l'actualité puisqu'il y est très largement question des problèmes sociaux et sociétaux, de racisme, de pauvreté, de corruption et de magouilles en tout genre. Cette série m'a fait un peu penser à la confrontation entre deux philosophies : celle de la défense du "bien" et de la "morale" versus celle pour qui "la fin justifie les moyens" bien moins regardante mais beaucoup plus pragmatique. Et ce que j'ai apprécié c'est qu'on y voit le pour et le contre de chaque conception de la justice et de l'ordre. J'ai tout particulièrement aimé le personnage de flic ripoux mais pas encore complètement déshumanisé Jacky Rohr interprété par un Kevin Bacon totalement habité. On ne peut que le détester tant il cumule des défauts, et pourtant, dès lors qu'on gratte un peu sous la couche de saloperie qu'il a accumulée, on est moins enclin à le condamner sans appel (en tout cas moi non !). Bref, le personnage reste un humain et est traité comme tel, même si on n'évite pas certains clichés. La série dans son ensemble est très prometteuse et j'en regarderai avec plaisir et attention la suite.

Gangs of London saison 2 : La première saison avait eu sur moi l'effet d'un uppercut de Tyson Fury, ni plus ni moins, tant je ne l'avais pas vu venir et tant il m'avait laissé sonné après visionnage. Cette seconde saison va plus loin encore, enfonce le clou et vous matraque à chaque épisode d'une scène choc quand il ne s'agit pas tout simplement d'une scène d'anthologie. Dans le domaine de la baston je précise. Il y a aussi du drama, du suspense, des retournements de situations, des trahisons, des stratagèmes, des surprises, de la colère, de la tristesse, des pointes de désespoir, de la douleur... il y a tout cela dans cette saison. Mais le domaine dans lequel la série marque au fer rouge, c'est très clairement celui de la violence à l'écran. Ça envoie sévère, ça fracasse, ça tatane, ça trucide, ça estropie, ça fait souffrir, ça déglingue, ça torture, ça empoigne, ça transperce, ça castagne, ça dézingue, ça défonce, ça ramollit la viande, ça fait sauter des dents, ça fracture des os, ça démolit des articulations, ça énuclée, ça distribue des bastos... Bref, ça fait mal. Vous allez souffrir avec les personnages, aussi bien physiquement qu'émotionnellement (l'épisode consacré à Lale, la cheffe des Arméniens est de ce point de vue une Master Class), vous allez être surpris, sur le cul, voire complètement retourné. Et pour tout ça vous pourrez dire "merci" à une belle brochette d'acteurs, mais aussi et surtout à monsieur Gareth Evans (le gars qui a commis The Raid entre autres).

Trois mille ans à t'attendre : Plusieurs choses m'ont attiré dans ce film. En premier lieu son réalisateur, George Miller, mais aussi son thème original et ses interprètes principaux, Idriss Elba et Tilda Swinton. Plutôt une belle brochette d'atouts, de mon point de vue en tout cas. Peut-être est-ce pour cela que j'ai été un poil déçu. Pas parce que le film est mauvais, loin de là même, mais parce que je m'attendais à être totalement emporté par l'histoire et que cela ne s'est pas produit. J'ai vu un bon film certes, qui a de nombreuses qualités à faire valoir, mais qui ne m'a pas passionné pour autant. Par manque d'implication peut-être, parce que j'étais sans cesse dans l'attente de plus, parce que je m'attendais à autre chose de moins onirique, je ne saurais le dire avec précision, toujours est-il que je n'ai pas été embarqué par ce que j'ai vu, je suis même resté un peu spectateur sur le quai en fait. Ce qui, j'insiste, ne démontre surtout que j'en attendais trop, certainement pas que le film est mauvais. Il y a parfois comme ça des rendez-vous qui finissent par ne pas avoir lieu, tout simplement.

The Best Offer : Le monde des œuvres d'art et des ventes aux enchères est le décor de cette histoire, mais les thèmes abordés sont en réalité bien plus nombreux et variés que cela. Il y est question d'amour, de relations hommes-femmes, d'asymétrie dans les sentiments, d'image qu'on donne à voir aux autres, d'image qu'on prête aux autres, de la confrontation entre rêve (dans le sens de désir profond) et réalité, entre sincérité et mensonge, de la force dont on pense être détenteur et de la faiblesse dont on n'a pas conscience... J'ai trouvé le film très bien construit et m'y suis laissé prendre sans soupçonner là où le scénario voulait en venir, ce qui en a accentuer l'effet sur moi. Pas mal de seconds couteaux dans ce film, pas de réelle star, mais une force dans l'interprétation qui emporte avec elle votre suspension d'incrédulité... Je préfère ne pas trop commenter pour éviter de dévoiler l'histoire, ses tenants et ses aboutissants, mais j'ai trouvé que ce film, sous ses airs de ne pas y toucher, sous son air modeste et qui ne recherche pas le clinquant, très réussi aussi bien sur la forme que sur le fond. Je me suis pris au jeu, à l'histoire, et y ai trouvé beaucoup de qualités en fin de compte. Je conseille sans hésiter !

Pleasure : Attention, film à ne pas mettre devant tous les yeux, puisqu'il s'agit de l'itinéraire d'une jeune suédoise qui débarque en Californie pour faire carrière dans le X. C'est très cash, les images pas du tout édulcorées, les situations plus scabreuses les unes que les autres, il y a de la violence, évidemment du sexe (et pas vraiment que du "conventionnel"), de la drogue, de la dépravation... J'ai du reste eu un peu de mal à comprendre où la réalisatrice voulait vraiment en venir car il y a plusieurs aspects à son film. Il a un rôle descriptif avant tout, mais aussi dénonciateur j'ai trouvé, et si on peut facilement lui trouver des atours féministes dans sa façon de montrer à quel point les actrices porno sont traitées comme de "la chair à canon", sans vouloir faire de mauvais jeu de mot, le film a aussi cette particularité de mettre en scène des personnages féminins forts et très loin de ce qu'on pourrait considérer comme des personnes soumises et exploitées contre leur gré. Au contraire, elles ont énormément de répondant, de l'ambition et du caractère, de la jugeote et toute leur capacité à décider pour elles-mêmes. Ce qui est un poil contradictoire avec une partie de ce qu'elles vivent dans les faits, mais permet au moins de ne pas tomber dans du victimaire pur et dur et des situations trop manichéennes, et c'est selon moi une bonne chose d'avoir traité l'histoire de cette façon. Je ne sais pas si le film apporte beaucoup de réponses aux questions qu'on se pose (et la première d'entre elles c'est : "mais pourquoi ?") mais a au moins la qualité et la force de caractère de ne pas tomber dans la facilité, ce qui n'est pas si courant de nos jours. À voir pour vous faire votre propre avis sur le sujet, mais encore une fois, n'oubliez pas que ce n'est pas du tout public, loin de là même !

Angelyne mini-série : Voilà une mini-série assez déconcertante, à de multiples points de vue. D'abord le thème : elle traite d'une bimbo complètement azimutée, toute de rose vêtue, à la plastique ultra exagérée, aux seins débordants de plastique, et dont le seul talent est apparemment d'être une créature hors-sol, "Angelyne". Elle n'est connue que pour ça, pour son habitude de sillonner les rues de Los Angeles au volant de sa corvette rose et pour les affiches géantes où elle apparaît toute en silhouette aguicheuse et qui sont parsemées dans toute la ville. Cela suffit pour faire d'elle une star. Du moins en est-elle persuadée. J'ai cru d'abord à un gag, un personnage inventé tellement il est exagéré et unilatéralement dévolu à la forme (aux formes !) sans rien apporter sur le fond. Mais en fait, il s'agit d'un biopic, car Angelyne a existé (et existe toujours, elle a eu 72 ans en 2022 et continue d'apparaître çà et là en tenue rose bonbon, ostensiblement indifférente aux ravages du temps puisqu'elle continue d'arborer les tenues qui l'ont faite connaître). Ensuite le maquillage : tous les personnages principaux de la série apparaissent à différents âges, depuis les années 1970 jusqu'à aujourd'hui, et sont toujours interprétés par les mêmes comédiens qui sont donc rajeunis et/ou vieillis par le truchements d'effets de maquillage, de perruques et par moment d'effets spéciaux (en tout cas c'est ce qu'il m'a semblé pour certains visages). Rien de réellement extraordinaire si ce n'est pour le rôle titre : Emma Rossum évolue physiquement au cours de la série et c'est hyper convaincant et réussi comme effet. Enfin l'interprétation justement, qui est l'attrait principal de cette série mi-comédie mi-mise-en-abyme... Emma Rossum s'amuse follement et ça se voit, elle parvient même malgré toutes les exubérances de son personnage à lui donner une pointe de mystère, ce qui n'était pas gagné d'avance avec un tel sujet. Cependant il faut bien l'avouer, cette série vaut surtout pour la forme que pour le fond dont on ne retire finalement pas grand-chose, ce qui est absolument logique étant donné la superficialité ultime de son héroïne principale. À voir par pure curiosité.

The Old Man saison 1 : Je ne m'y attendais pas. À voir le Dude de Big Lebowski en papy marqué par le temps qui passe, et encore moins à voir ce papy être capable d'une violence extrême et sans concession. L'histoire de ce vieil agent secret rebelle qui se réveille parce qu'on vient le chatouiller là où il ne faut pas m'a beaucoup, beaucoup plu. L'un des très gros points forts de cette série, c'est la mise en parallèle des personnages d'aujourd'hui avec ce qu'ils étaient et ont fait il y a 40 ans, mais surtout, c'est la cohérence et la précision dans le choix des comédiens aux deux âges qui est vraiment une réussite totale. Bill Heck est Jeff Bridges jeune. Christopher Redman est John Lithgow jeune. Idem pour les deux actrices qui interprètent Abbey. Un plaisir aussi de retrouver la très classe Amy Brenneman et de découvrir la charismatique Alia Shawcat que je ne connaissais pas du tout. On aborde dans cette série plusieurs genres parfois très éloignés les uns des autres : l'espionnage, la chasse à l'homme, la violence crue mais aussi la relation père-fille, l'amour et la trahison, la nature profonde des gens, la loyauté, la rédemption. Entre autres. J'attends avec impatience de voir où va nous mener la seconde saison après une première déjà aussi riche que surprenante.

Chaque Fidélité mini-série : Mini-série italienne en 6 épisodes qui traite d'amour, de mariage, de fidélité et évidemment, de tromperies et de tentations. Il y a donc 4 personnages principaux, un couple formé d'un professeur de littérature charismatique et d'une agente immobilière qui se sent à l'étroit dans son travail, ainsi que les 'tentations' de chacun : une ravissante étudiante en lettres d'un côté, un séduisant kinésithérapeute de l'autre. Alors autant le dire tout de suite, on a à faire à 4 gravures de modes, on n'est pas dans le monsieur-madame Toulemonde. Limite dans le caricatural même. Déjà Sofia, la jeune étudiante, surjoue la femme-enfant ultra fragile au charme érotique envoûtant, mais alors le pompon revient sans aucun doute à Andrea le kiné ténébreux aux yeux clairs, qui cumule une somme de clichés assez fantastique : la blouse blanche, le masseur viril et taiseux un peu en mode 'maître SM', la boucle d'oreille associée à la barbe de trois jours et au crâne rasé, les yeux bleus océan, le cuir de motard, le wheeling à chaque fois qu'il démarre en trombe sa moto et cherry on the cake : il participe à des combats de MMA clandestins le soir dans des caves malfamées !! Non non, pas too much du tout hein... Et pourtant,malgré ces détails qui m'ont franchement fait marrer, l'ensemble se tient plutôt bien et aborde avec honnêteté la question de l'amour, de la fidélité et des tentations en dehors du couple, et si on prend la peine de bien analyser la série, on voit que ces thèmes ne sont pas traités de la même manière qu'il s'agisse de l'homme ou de la femme. La culpabilité pour lui qui ressent du désir sans passer à l'acte mais se voit puni professionnellement et au sein de son couple malgré tout, de la libération et de l'épanouissement pour elle avec un sous-entendu de vengeance quand elle prétexte l'infidélité en pensées de son mari comme déclencheur de son infidélité concrète à elle alors que cette envie la rongeait préalablement déjà. Stéréotypes de genres insoupçonnés ? Je vous laisse juge. En tout cas cette série m'a beaucoup intéressé et j'ai trouvé l'objet télévisuel, bien que pas exempt de défauts, très beau et source de réflexions sur la société occidentale actuelle et la place qu'y tient le couple. À voir si le sujet vous branche.

Le Hobbit : La Bataille des Cinq Armées : Dernier volet de la trilogie du Hobbit assez facilement résumable en "on réunit tous les personnages croisés dans les deux premiers films et on les balance dans un royal rumble géant", ce qui je crois n'est pas très loin d'être exact (si on ôte Golum de l'équation et qu'on rajoute les Aigles par exemple, Deus Ex Machina récurrents dans les adaptations cinéma de Tolkien). Encore une fois, point de vue effets spéciaux on est servi, c'est spectaculaire et assez grandiose, il y a de l'héroïsme et du sacrifice, des personnages qui vrillent avant de revenir à la raison, des combats titanesques et des batailles d'anthologie, bref, ça bouge bien. Film le plus court de la trilogie c'est aussi celui qui connaît le moins de moments creux. Et puis surtout la fin boucle la boucle en raccrochant parfaitement les wagons avec la trilogie du Seigneur des Anneaux, donnant une vraie cohérence d'ensemble et une identité commune indéniable. Finalement cette trilogie du Hobbit, au sujet de laquelle j'avais entendu beaucoup de commentaires négatifs et de déception, ne m'a pas tant ennuyé que ce à quoi je m'attendais, je l'ai même trouvée plutôt agréable à regarder dans la continuité. Peut-être parce que je ne suis pas un fan de Tolkien et que je n'ai pas lu les livres qui forment le matériau d'origine des adaptations cinéma... mon ignorance des romans m'aura sans doute rendu plus tolérant vis-à-vis de ce que j'ai vu à l'écran. Pour ce qui me concerne donc, ce que j'ai vu m'a majoritairement plu et suffisamment diverti pour que j'en conseille le visionnage.

Westworld saison 3 : La série évolue pour sa troisième saison et sort de son décor de Western pour s'implanter dans un monde futuriste plus urbain pour sa plus grande partie. À la fois on y perd visuellement, car les décors et les costumes de far-west me plaisaient énormément dans les deux premières saisons, mais on y gagne narrativement ou tout du moins on s'évite de s'enfermer dans ce qu'on a déjà vu au risque de se répéter et de lasser. C'est à double-tranchant car on perd ainsi une partie de l'identité visuelle de la série avec en contre-partie une évolution scénaristique qui bouge réellement l'histoire de son carcan. À mes yeux le pari n'est pas entièrement remporté car je n'ai pas trouvé l'histoire trépidante (sans pour autant m'être ennuyé je le précise) alors que la maestria esthétique des premières saisons m'a manquée. Je suis donc resté un peu sur ma faim, malgré le courage d'avoir osé partir dans une nouvelle direction que je reconnais volontier aux scénaristes. L'interprétation quant à elle est toujours au diapason, ce qui reste un point très positif de cette série, bien que le casting ait lui aussi évolué (des départs notables, mais également des arrivées remarquées). Je suis cependant très curieux de ce que pourra donner la suite dans une quatrième saison, que je ne manquerai pas de regarder.

Le Hobbit : La Désolation de Smaug : Second volet de la trilogie du Hobbit, qui reprend les bons côtés du premier, à savoir un visuel somptueux et des effets spéciaux très réussis, et en gomme un peu les défauts en étant un peu plus rythmé et remuant que le premier. Bien sûr il aurait tout de même gagné à être moins dilué et plus court, mais dans l'ensemble ça passe plutôt bien, surtout grâce à l'ajout non négligeable des scènes mettant en scène les Elfes et les Humains. Quant à Smaug et tout ce qui concerne la Montagne Solitaire, encore une fois on tape dans le grandiose visuellement. C'est beau, ça claque, et si on pourrait déplorer que tout soit misé avant tout sur les effets spéciaux peut-être au détriment du narratif, au moins à l'écran on en a pour son argent, c'est déjà ça. Ça ne permet pas de hisser cette trilogie à la hauteur de la précédente qui cumulait les qualités précitées, mais ça reste satisfaisant en tant que film à grand spectacle. Et auprès des gamins, ça marche parfaitement bien aussi.

Pam & Tommy mini-série : J'ai regardé par curiosité cette mini-série n'en attendant pas grand-chose étant donné qu'il s'agit d'un produit estampillé Disney+. Et j'ai été bluffé par ce que j'y ai vu, pensant découvrir quelque chose d'aseptisé et tout public. Il n'en est rien du tout : images crues, situation équivoques, nudité, vocabulaire grossier, je n'aurais pas pensé énumérer tout cela en parlant d'une série Disney ! C'est pourtant ce qui compose l'essentiel de Pam & Tommy. Et non seulement ça, mais en plus ça fonctionne carrément bien à l'écran, l'histoire est d'autant plus intéressante qu'on en a tous entendu parler à l'époque (la sextape volée d'une star du petit écran qui était devenu le fantasme numéro un de tout mâle de la fin des années 1990) et que grâce à la série on en apprend plus et surtout on découvre les coulisses de cette affaire. Coulisses pour le moins rocambolesques ! Lily James qui interprète Pamela Anderson est une copie conforme de la starlette d'Alerte à Malibu, c'est assez incroyable. Quant à Sebastian Stan dans le rôle de Tommy Lee, il est purement génial et à contre-courant complet de son rôle de Bucky / Le Soldat de l'Hiver dans les films Marvel. C'est certainement parce que je n'en attendait rien que j'ai été cueilli par cette série, réussie de bout en bout. Alors on n'y dévoile pas des secrets d'État c'est certain, mais les dessous de cette sordide histoire m'auront tout de même captivé bien plus que je ne l'aurais cru. À voir.

The Pursuit of Love mini-série : Cette mini-série est composée de 3 épisodes d'une heure, et nous plonge principalement dans l'entre-deux guerre au sein d'une famille bourgeoise anglaise, et plus particulièrement dans la relation intime de deux cousines inséparables. Il y a un peu de tout dans cette série : de l'humour (so british), de la politique, des questions sociétales, de la religion, du féminisme, de la légèreté, mais surtout, surtout, beaucoup de romantisme (bien que parfois traité au second degré, ce qui n'est pas plus mal). Je ne sais pas du tout comment décrire cette sensation avec exactitude, mais j'avoue n'avoir pas su me sentir vraiment impliqué dans ce qui arrive à chacune des deux cousines pourtant très différentes l'une de l'autre. Je ne sais pas, ma part de féminité est-elle à ce point réduite que je ne parviens pas à comprendre / compatir à ce qui leur arrive et à leur manière de penser ? J'espère que ce n'est pas ça, sincèrement. J'y ai vu pourtant beaucoup de choses très intéressantes, mais il y a une forme de naïveté qui paraît presque feinte tant elle est poussée loin, à laquelle je n'arrive pas à adhérer, à accepter comme telle, ce qui me tient trop éloigné des protagonistes et de leurs destins. À noter cependant plusieurs points : Dominic West dans un second rôle m'a beaucoup fait rire en vieil aristocrate ultra-rétrograde, Assaâd Bouab m'a littéralement subjugué en caricature de french-lover tant il a une dégaine folle et une beauté à couper le souffle, et surtout j'étais sur cul en découvrant simultanément Lily James qui est très charismatique dans cette série et en même temps (coïncidence parfaite) dans la série Pam & Tommy où elle crève l'écran également. Sur le cul, car si je n'avais pas eu le nom de cette actrice sous le nez au générique de ces deux séries, jamais je n'aurais fait le rapprochement seul, même en en regardant des épisodes parallèlement. Au final The Pursuit of Love n'est pas désagréable à regarder mais je n'y ai pas trouvé de quoi me passionner pour autant. Elle en dure que 3 épisodes et en fait c'est très comme cela, plus aurait été de trop.

Le Hobbit : un Voyage Inattendu : Mes gamins ont adoré la trilogie du Seigneur des Anneaux. Mais j'avais mis comme condition au visionnage de la trilogie du Hobbit que mon aîné ait d'abord lu le roman de Tolkien dont est issu l'histoire. Et comme il s'est acquitté de sa tâche nous avons donc pu entamer ce premier volet. Plusieurs choses à en dire : tout d'abord visuellement c'est réussi, les effets m'ont encore une fois bluffé, tout particulièrement et encore plus que dans la trilogie de l'Anneau la gestion à l'écran des tailles des différents protagonistes. Vraiment, ça frôle la perfection tout du long. L'humour est bien là et c'est plaisant, les scènes d'action tirent habilement leur épingle du jeu, l'histoire cependant est clairement diluée et étirée à outrance, les 2h30 pour cette première partie c'est clairement de trop. J'espère que la suite va un peu gagner en rythme parce que je dois avouer m'être un peu ennuyé par moment. Donc assez mitigé à l'arrivée sur ce Voyage Inattendu : du bon et du moins bon à son bilan, j'attends de voir la suite pour me prononcer plus définitivement.

The Handmaid's Tale saison 4 : Cette saison de The Handmaid's Tale est enfin en rupture avec les saisons précédentes, en ceci que le statu quo qui a perduré 3 saisons entières bouge enfin. La situation évolue vite et beaucoup pour les personnages principaux dont au premier chef, June. On sent en même temps un changement de tonalité dans le récit aussi bien que dans la mise en scène. June devient plus que rebelle, elle est revancharde, sauvage, cruelle, violente, l'écriture de son personnage prend une tournure presque inquiétante. Quant à la mise en scène, plusieurs épisodes sont réalisés par Elisabeth Moss elle-même, elle aussi prend des aspects visuellement dérangeants, rentre-dedans. Les gros plans, voire très gros plans sur le visage de June, les regards caméra très fréquents de l'héroïne, tout cela nous approche au plus près de son état mental qui flirte par moment avec la démence à force de subir de plein fouets des émotions de grande amplitude et d'intolérable violence aussi bien physique que psychologique. D'ailleurs j'ai même trouvé le procédé trop répétitif et du coup trop voyant, quasi-systématique sur les épisodes mis en scène par Elisabeth Moss. Mais on ne peut nier que cela a un effet puissant. Et que cela donne la part belle à l'interprétation toujours au cordeau de l'actrice principale. Maintenant que l'histoire a franchement évolué dans un sens précis, je me demande ce que va pouvoir donner la suite. De mon point de vue cela a clairement relancé l'intérêt de la série en évitant de tomber encore une fois dans la redite (car même bien faite, la redite reste de la redite !).

Shots Fired mini-série : Si je me suis intéressé à cette mini-série, c'est avant tout pour son casting. On y retrouve une brochette de comédiens chevronnés en seconds rôles tels que Richard Dreyfuss, Helen Hunt ou encore Will Paton. Le premier cité étant mon chouchou je ne me suis donc pas fait prier pour me lancer dans son visionnage. Ici on aborde des sujets compliqués et qui mettent actuellement à mal l'unité de la société américaine. Le statut des afro-américains y est central. Le racisme y est évidemment directement connecté. Ce que j'ai plutôt apprécié, c'est que pour contrebalancer le manichéisme un peu trop facile dans ce genre de sujet sociétal, on suit une double enquête : un jeune blanc tué lors d'une interpellation par une policier noir, un jeune noir dont la mort n'a suscité aucune enquête et qu'on soupçonne fortement d'être liée aux exactions de la police locale corrompue. C'est l'histoire d'un deux poids deux mesures, entre les couleurs de peaux comme entre les statuts sociaux des uns et des autres, mais aussi de manipulations politiques et religieuses qui viennent s'y greffer, et tout cela fait qu'on a souvent bien du mal à trouver la voie de la justice la plus stricte. À plusieurs reprises j'ai senti la série glisser inéluctablement dans un camp plutôt que l'autre, les "gentils" et les "méchants" étant rapidement caractérisés par leurs origines. Pourtant la série parvient à se rattraper à chaque fois en nuançant un peu ses personnages qui sans cela resteraient trop caricaturaux. La "gentille" enquêtrice a des gros problèmes à assumer son rôle de mère et en arrive à certaines limites très discutables, le "méchant" flic ripoux voit sa loyauté sincère le mener à l'abattoir alors que lui aussi cherche à redorer son blason aux yeux de sa fille. C'est je trouve ce qui sauve la série de la facilité et de la prévisibilité dont elle fait malgré tout preuve à plusieurs reprises. En tout cas, c'est une fiction très symptomatique des profonds problèmes que traversent actuellement les USA. Intéressante de ce point de vue donc.

The Bear saison 1 : Ceux qui m'ont déjà entendu parler de la série Shameless l'ont forcément compris : l'acteur Jeremy Allen White m'a fortement marqué et sa dégaine d'éternel paumé anxieux me plaît et m'inspire énormément. Alors quand j'ai vu qu'il était en tête d'affiche de cette nouvelle petite série je me suis dit qu'il fallait absolument que je regarde, et j'ai bien fait. On retrouve comme dans Shameless ce rapport aux gens du quotidien, ceux qui triment, ceux qui galèrent, ceux qui sont en bas de l'échelle sociale mais qui ont l'envie, l'énergie et la niaque de dépasser leur statut. On retrouve également le même environnement, les quartiers populaires et urbains de Chicago. Et puis on y retrouve des thèmes communs, peut-être un peu plus axés vers le drame dans cette série. La série est un peu foutraque, la caméra ne tient pas en place, les cadrages sont au plus serré, il y a une sorte d'impatience qui traverse toute la série, que ce soit visuellement ou à travers les différents personnages et leurs histoires, c'est frappant et très actuel dans le scénario comme dans la narration. Ça parle beaucoup mais sans faire de longues phrases ennuyeuses, on est dans la répartie, le juron, l'onomatopée parfois, mais à un rythme effréné et avec peu de moments de répit. C'est nerveux, c'est parfois énervant aussi, c'est direct, nature, vrai, authentique. Jeremy Allen White est hyper convaincant dans son rôle, et il est entouré d'une brochette de comédiens qui pour moi sont de quasi inconnus mais qui sont tous absolument parfaits dans leurs rôles. Bref, on plonge tout entier dans l'univers un peu chaotique de ce restaurant pas commun et on suit les personnages avec plaisir et intérêt. Belle petite découverte, je souhaite à cette série de trouver son public et sa part de succès.

Miss Marvel saison 1 : Vous me connaissez, je suis fan de comics, j'ai grandi avec les super-héros Marvel et je n'ai jamais cessé d'en lire. Et forcément depuis l'avènement des super-héros au cinéma, et depuis quelques années à la télévision, j'essaie de suivre l'évolution de ces personnages de papier que je connais plutôt bien dans leurs versions live ou animée. Et puis à présent j'ai l'excuse de mes gamins qui sont très clients aussi, je regarde avec eux donc. Que penser de Miss Marvel... Plusieurs choses. Deux principalement. 1- c'est très bien foutu, surtout graphiquement, plein d'idées qui popent de partout, de l'inventivité, de la modernité, du design et de l'esthétique léchés, ça accroche l’œil et l'humour léger et gentillet marche plutôt pas mal. Et 2- c'est très dans l'air du temps, très politiquement correct, lisse sur la forme mais idéologiquement engagé, ça coche toutes les cases de la bien-pensance au détriment parfois de la pertinence et du réalisme, bref c'est du Disney tout public pour post millennials. Ça a donc ses avantages et ses inconvénients. Ce qui en soit n'est pas si grave quand on a du recul sur ce qu'on regarde et les bases suffisantes pour faire la part des choses entre ce qu'on nous montre (souvent de manière idéalisée et prêchi-prêcha) et la réalité (toujours plus complexe et nuancée). Pas sûr en revanche que la majorité du public cible soit armé pour bien faire le distinguo, c'est ce qui m'inquiète parfois un peu. Mais on est chacun un produit de notre temps, ne soyons pas trop pessimistes non plus. Donc cette série parlera à coup sûr aux enfants et aux ados, et plaira très certainement à un public jeune et moderne. Moi évidemment, du haut de mes 47 balais et de mon oeil plus critique, je n'en ferai pas grand cas mais je ne vais pas m'amuser à critiquer par pur mauvais esprit, ce serait tout aussi idiot que de l'encenser béatement. Miss Marvel c'est très marketé, très polissé, gentiment naïf, visuellement très réussi, narrativement innovant, mais au final pas vraiment surprenant. Du tout venant super-héroïque à destination des ados.

For All Mankind saison 3 : Troisième saison déjà pour cette série qui ne cesse de me surprendre et me plaire de plus en plus. La série uchronique nous emmène cette fois sur la surface de Mars en suivant toujours sa logique de départ : si les Russes avaient conquis la Lune les premiers, la course à l'espace n'aurait pas ralenti pour quasiment s'arrêter dans les années 1980, mais aurait été boostée par la rivalité et le projet d'aller sur Mars aurait été très vite abordé en y mettant les moyens qu'il faut. Dans cette saison on observe l'arrivée d'un troisième candidat à la conquête spatiale en la personne d'une richissime chef d'entreprise privée passionné d'espace et qui lui aussi injecte tout son argent dans la course à la planète rouge (évidemment le parallèle avec Elon Musk n'échappera à personne), et c'est l'occasion de retrouver l'excellent Edi Gathegi qui incarne ce visionnaire aventurier un peu borderline à l'écran. Cette troisième saison ne traîne pas et les événements se précipitent tout du long des 10 épisodes avec un rythme soutenu et un suspense de tous les diables. Visuellement, sans atteindre le niveau d'un film hollywoodien, les effets spéciaux et décors spatiaux et martiens sont très corrects, le tout avec cette petite touche rétro qui s'y ajoute (puisqu'on est dans les années 1990), c'est tout à fait convaincant à l'image. Quant à l'évolution des personnages, là aussi on a droit à quelques surprises et bouleversements bien sentis, l'arc narratif le plus intéressant étant à mon avis celui consacré à la directrice de la NASA et à sa relation à distance et pleine de non-dits avec son homologue russe. For All Mankind m'a régalé encore une fois, et j'espère qu'une quatrième saison viendra parfaire cette série qui s'annonçait casse-gueule mais qui s'avère très réussie.

Black Bird mini-série : Très réussie cette mini-série tirée d'une histoire vraie. Les deux rôles principaux, celui du prisonnier infiltré tenu par Taron Egerton, et celui du tueur en série interprété par Paul Walter Hauser, sont la clé de la réussite de cette série. Dans des styles très différents, les deux comédiens s'imposent de façon magistrale. Egerton dans le rôle du type positif, enjôleur, séducteur est parfait. Hauser quant à lui est inquiétant à souhait, son physique hors-normes lui permettant d'entrée de jeu d'aimanter tous les regards dès qu'il apparaît à l'écran. Il ajoute par-dessus cette image détonante un travail sur la voix, très aigüe, et sur sa prosodie qui finissent d'en faire un personnage à nul autre pareil, proprement glaçant. Cet acteur m'avait déjà fortement marqué dans la série Kingdom et je crois savoir qu'il a également marqué les esprits dans le film de Clint Eastwood Le Cas Richard Jewell (que je n'ai pas encore vu). Il a en outre dans Black Bird une scène incroyable dans laquelle il passe instantanément de son état quasi permanent de calme rêveur à la toute petite voix à une fureur terrifiante où explose toute sa colère et sa violence contenues... ce mec fait littéralement flipper ! La série quant à elle a également d'autres qualités : elle est courte (6 épisodes), ne connaît pas de temps morts, propose plusieurs points de vue qui apportent tous quelque chose à la narration (les enquêteurs, la famille du tueur, les victimes), et offre à Ray Liotta son dernier rôle avant son décès en mai 2022, le rôle poignant du père du héros, diminué par un AVC qui pose une fragilité inattendue à sa grande carcasse blanchie par l'âge et la maladie. Un dernier rôle très fort. Pour toutes ces raisons, cette mini-série constitue donc une très bonne surprise et je vous la conseille vivement.

Better Call Saul saison 6 : Voilà, c'est fini. C'est ce qu'on s'était dit à la fin de Breaking Bad, en ayant bien conscience qu'on avait assisté à une série master class. Et puis il y a eu un retour inattendu, un goût de reviens-y avec ce spin-off consacré à Saul Goodman, l'avocat véreux et fantasque de Walter White et Jesse Pinkman. Un spin-off aussi inattendu que déroutant, car derrière le clown en costards criards, on a découvert Jimmy, un type un peu loser, un peu pathétique, mais terriblement humain et attachant. Un type qui n'a jamais connu la lumière et qui veut montrer à tout le monde qu'il en est digne lui aussi. À commencer par son frère qui le méprise. On a ainsi découvert tout un nouvel environnement mais aussi de nouveaux personnages, tout en gardant constamment un pied qui nous rattachait à Breaking Bad au travers des rues d'Albuquerque, des Salamenca, de Gustavo Fring, et du génialissime Mike Ehrmantraut. Better Call Saul n'a pourtant jamais été une série "facile" du genre : ce perso était génial mais sous-utilisé, on va rallonger la sauce en surfant sur son succès. Car la série a pris d'entrée le contre-pied de Saul Goodman, en nous montrant Jimmy McGill avant qu'il ne devienne la caricature de lui-même, si bien que le Saul Goodman tel qu'on l'a connu dans Breaking Bad, on ne le revoit que dans les derniers épisodes de la dernière saison. Narrativement aussi, cette série aura été du début à la fin très audacieuse, et surtout très ambitieuse, car elle aura très tôt mélangé des lignes temporelles différentes, la vue d'ensemble, le puzzle scénaristique ne prenant tout son sens qu'à la dernière saison (il en faut des cojones pour faire durer quelque chose d'aussi peu banal et incompréhensible au premier degré pendant plus de 5 saisons !). C'est d'autant plus remarquable qu'en tant de préquelle, cette série finit forcément par arriver à un point qu'on connaît déjà, ce qui du point de vue du suspens n'est pas aisé à gérer vous l'avouerez. Sur ce plan d'ailleurs, précisons que Better Call Saul ne s'arrête pas avec ce qu'on a vu dans Breaking Bad mais donne aussi à voir ce qu'il advient de Saul / Jimmy ensuite, même plusieurs années après. Un mot sur cette fin : elle est dure, peut-être même cruelle si l'on veut, mais terriblement humaine encore une fois. Exit la happy end tout autant que les pleurnicheries et le pathos d'une fin horrible (et pourtant j'étais persuadé depuis au moins la moitié de la série que ça finirait très mal pour l'un ou l'autre des personnages principaux, et malgré tout, ça ne s'est pas du tout passé comme je l'imaginais). Cette dernière saison de Better Call Saul m'aura passionné, comme toute la série du reste, malgré son rythme lent, malgré son scénario emberlificoté, malgré ses sauts narratifs dans le temps. Better Call Saul m'a fait rire souvent, mais aussi régulièrement pincé le coeur au travers du destin de tel ou tel personnage, et cette combinaison de sentiments contradictoires, quand c'est bien fait et que ça touche autant à une extrême qu'à l'autre, moi je suis archi-client. J'ai surkiffé Better Call Saul parce que c'est très drôle et très triste, d'une intelligence profonde et parfois totalement burlesque, totalement iconoclaste et pourtant terriblement réaliste. Pour finir car mon avis vite dit devient un avis très longuement exprimé en fait, un mot sur le casting, de premier ordre. Des comédiens tous absolument excellents qui auront donné à leurs personnages une humanité formidable. J'ai toujours adoré Jonathan Banks (déjà dans Un Flic dans la mafia, rappelez-vous les plus vieux ! ;-) ), et s'il a eu de très belles scènes et arcs narratifs dans Better Call Saul, il est un peu en retrait de cette dernière saison, il passe au second plan. Derrière celui qui a tenu la baraque depuis le début et sur qui peu auraient parié avant Breaking Bad, Bob Odenkirk. Ce type est vraiment exceptionnel. Il est n'est ni beau, ni jeune, ni grand, ni fort, ni badass (encore qu'il fracasse cette image dans Nobody, mais c'est une autre histoire), ni glamour, ni sexy, ni séduisant, ni ténébreux. Il est juste génial, et ça fait toute sa différence. Merci pour cette superbe série !

Obi-Wan Kenobi saison 1 : Alors là, quelle déception ! Pourtant cette série avait beaucoup de choses en sa faveur pour être une réussite. Le personnage principal pour commencer, l'un des plus emblématiques du microcosme des Jedis. Le casting en second lieu : entre le rôle titre et les différentes participations de personnalités de l'univers Star Wars (Jimmy Smits, Liam Neeson, Joel Edgerton, Hayden Christensen...), il y a du beau monde à l'écran. Le format court en 6 épisodes, qui permettait en étant ramassé de maintenir un bon rythme et une narration agréable. Mais surtout l'intérêt du récit : boucher ne serait-ce qu'un tout petit peu le trou entre la fin de l'épisode III et le début de l'épisode IV et comprendre la trajectoire d'un personnage comme Obi-Wan Kenobi, c'était une bonne idée, qui intéresserait n'importe quel fan de Star Wars selon moi. Et à l'arrivée on a 6 épisodes insipides au possible, sans le moindre intérêt, pauvre narrativement autant que qualitativement, qui jettent le discrédit voire l'incompréhension sur un personnage iconique, et qui même visuellement n'apportent aucune satisfaction réelle. Les looks des inquisiteurs : des cosplayeurs ont déjà fait mieux. Les effets spéciaux mettant en scène des vaisseaux, les poursuites dans l'espace : ignobles. D'ailleurs parlons-en de la poursuite entre un vaisseau de transport "rebelle" et un croiseur impérial... c'est quoi cette blague ? Avec de temps en temps un tir de laser par ci par là, des détonations à droite à gauche... risible. Et les chasseurs non, ça n'existe plus ? Ils sont tous en révision ou au contrôle technique ? Les combats et autres chorégraphies au sabre laser : proprement honteux. Quant à la cohérence scénaristique vous savez exactement ce que vous pouvez en faire... un coup Obi-Wan sue sang et eaux pour faire bouger un petit morceau de métal sur 20 centimètre grâce à la Force, et dans le même épisode il retient la pression de l'eau d'un océan entier sur des parois vitrées sous-marines craquelantes. Et d'ailleurs quand il lâche son effort il a juste le temps de courir et de sauter derrière des portes coulissantes qui se referment derrière lui, l'océan déferlant à sa suite remember. Pas une goutte d'eau n'a eu le temps de passer les portes bien que l'autre côté du couloir soit noyé instantanément. Et puis la version gamine de Leia, toute mimi qu'elle est : à quelle moment c'est crédible quand on l'envoie réparer le câblage du vaisseau spatial, ou quand elle tient tête à la grande méchante inquisitrice qui lui pose des questions et qui exaspérée par la morveuse décide de l'attacher à un crucifix robotisé pour la torturer avec deux mixeur-mélangeurs plutôt que de lui en coller une ou deux et lui faire cracher le morceau ? Ils sont très méchants ou ils sont très cons les grands inquisiteurs ? Et des choses comme celles-là il y en a à chaque épisode en veux-tu en voilà. À vous de voir si vous préférez en rire ou en pleurer.

Les Bad Guys : Un DreamWorks sorti en Direct-To-Video en plein été, c'est surprenant. Et puis finalement au visionnage, non pas tant que ça. Clairement, face aux concurrents directs Disney/Pixar, les studios DreamWorks ont depuis longtemps perdu leur mojo. Ils vivotent sur des franchises pépères mais loin des méga-hits du passé, et sans parler de la qualité objective de leurs longs métrages, de quand date leur dernier gros succès populaire ? J'ai regardé, c'est Kung-Fu Panda 3, et ça remonte à 2016 quand même ! Eh bien tel une Cassandre des temps modernes je vous l'annonce : ce n'est pas Les Bad Guys qui va leur faire regagner la première place du podium. Non pas que c'est mauvais, mais c'est juste sans grande saveur, sorti de nulle part et renvoyé au même endroit, un peu impersonnel, et pour tout dire on dirait un devoir de quelqu'un qui s'est bien appliqué à suivre la recette mais qui n'a pas su mettre l'ingrédient roi : l'originalité. Que ce soit dans les personnages un peu trop lisses ou dans l'histoire un peu trop plate, on n'a rien pour vraiment s'enthousiasmer dans ce film d'animation. Ce qui est dommage car le savoir-faire technique reste là, on s'en rend bien compte. Seuls la narration et du coup le montage sortent un tout petit peu de ce qu'ils font d'habitude, mais même là, ce n'est pas forcément pour le meilleur à l'arrivée. Bref, je me fais certainement trop vieux pour ce genre de spectacle, j'en conviens aisément, mais force a été de constater que si je l'ai regardé sans déplaisir, je n'en ai pas retenu grand-chose de saillant sur lequel appuyer une critique vraiment positive. Mais la piste de l'âge comme explication semble se confirmer à mon grand désarroi, puisque du côté de mes gamins ce film est passé crème. CQFD.

The King's Man : Première Mission : Retour dans l'univers Kingsman, avec cette fois une préquelle qui nous ramène au début du 20ème siècle et nous raconte l'origine et la création de l'agence de renseignements so british. Bien que Matthew Vaughn soit toujours aux commandes, on sent un changement de ton général, quelque chose de plus dramatique voire fataliste dans la manière de raconter l'histoire. L'humour tient une place bien moins grande que d'habitude, de même que l'exagération des personnages et des situations est moins poussée à l'extrême que d'habitude. Il y a de temps à autres quelques retour au naturel en ce sens, mais l'ensemble est nettement plus sombre que dans les précédents film de la franchise. Logiquement, étant donné le déplacement dans le temps de l'intrigue, la galerie de personnages est entièrement remaniée et on ne retrouve donc plus les têtes que l'on connaissait jusqu'ici. Le casting est cependant solide, pas d'inquiétude à avoir à ce sujet. J'ai été globalement moins emballé que par le premier opus, et plus intéressé que par le second (qui partait un peu trop frontalement dans le portnaouaque), mais un peu dérouté par la différence de traitement de l'histoire. En revanche j'ai beaucoup aimé quelques scènes, dont la plus emblématique selon moi est la baston versus Raspoutine qui est dantesque et survoltée (sa manière de tataner ses adversaires en dansant le Kazatchok est une trouvaille géniale !). On retrouve également un peu de la démesure qui a fait la marque de fabrique de Vaughn dans la dernière partie avec l'attaque du repère du grand méchant. Film divertissant et agréable à regarder, qui permet encore une fois de se plonger dans l'univers Kingsman que j'apprécie beaucoup.

La Merditude des choses : Longtemps après avoir lu le roman, j'en vois enfin l'adaptation qui en a été faite à l'écran. C'est plutôt bien foutu, l'ambiance y est clairement bien retranscrite, les personnages sont campés avec une certaine ferveur qui fait plaisir à voir, et dans son ensemble le film est assez fidèle au matériau d'origine. Évidemment, le principal reproche qu'on pourra faire c'est que le film est beaucoup plus synthétique que le livre, moins riche, moins détaillé. Cela tient presque de la tarte à la crème que de le dire. Mais pour moi qui ai beaucoup apprécié le livre de Dimitri Verhulst, cela explique également que je n'ai pas eu un coup de coeur aussi indiscutable en ce qui concerne le film, que je juge chouette, mais néanmoins un cran en dessous. En revanche j'ai apprécié de me plonger en live dans cet univers de losers pathétiques et de confrérie de la picole en version belge flamande. La Belgique, ce si beau pays !

Prey : Première inquiétude au sujet de ce film : voir un film de Predator estampillé Disney ! De quoi ? La firme de Mickey et l'extraterrestre chasseur, à mes yeux, étaient un peu trop éloignés comme univers. Et puis finalement non, ça va, le décalage tant redouté n'apparaît pas trop à l'écran. Autre curiosité : le film se passe dans le passé, et dans les plaines d'Amérique du Nord, avec des indiens comme cibles pour le chasseur intergalactique. Intéressant et original. Certes. Autant que pas très vraisemblable. Un Schwarzy au meilleur de sa forme, ultra armé et entouré d'une équipe de tueurs surentraînés a déjà eu beaucoup de mal, que pourrait bien faire une petite indienne armée d'une hachette rudimentaire ? C'est chouette, c'est marrant, c'est innovant. Mais ça ne tient pas la route 2 secondes, désolé. Même l'ours mal léché dans le film se fait désosser à mains nues par le prédator (ours moyennement réussi point de vue effets spéciaux, soit dit en passant), alors Pocahontas... Mais curieusement, si on laisse de côté cette incohérence (cependant majeure), le film se laisse regarder. Très propre, bien réalisé, une très belle image, de l'ambiance, quelques poncifs aussi, mais on est chez Disney remember. Bref, pas mauvais formellement je dois bien le concéder, je ne déconseille pas sa vision. Mais après ça, hop un petit Schwarzy quand même, faut pas déconner.

Totems saison 1 : Une série française sur les manigances des services secrets internationaux en pleine guerre froide qui peine un peu à démarrer mais qui, une fois son rythme pris, devient très agréable à regarder. J'ai eu au départ une petite gêne avec l'ambiance générale et la reconstitution de l'époque que je trouvais un poil trop fade, trop artificielle, mais au bout de deux épisodes cette sensation m'a quitté et j'ai véritablement commencé à apprécier ce que je voyais. Le seul que j'ai trouvé au final un peu décalé, comme hors du temps voire presque trop contemporain pour le contexte historique, c'est le personnage principal, Francis Mareuil. En revanche j'ai été agréablement surpris par le contre-emploi réservé à José Garcia dans cette série. qui se révèle étrangement convaincant dans son rôle de dur à cuire façon ours mal léché. La fin était un peu prévisible sur certains points, reste à voir ce que la série réserve comme rebondissement en saison 2, si celle-ci voit le jour. Intéressante donc cette série, bien que le battage qui a été fait autour d'elle à sa sortie me semble un peu exagéré tout de même. Totems est de bonne qualité certes, mais n'est pas non plus devenue une référence incontournable immédiate dès sa sortie, n'exagérons rien.

The Umbrella Academy saison 3 : Mine de rien, la série Umbrella Academy aborde déjà sa troisième saison et continue de surprendre là où on ne l'attendait pas. Originale, drôle, moderne, décalée : voici en quelques mots ce que m'inspire cette série de super-héros pas comme les autres. Elle continue donc à creuser le sillon des retours dans le passé pour modifier les événements à venir, et les choses ne cessent de se gâter toujours un peu plus. Un classique du genre me direz-vous, mais quand c'est bien fait et intelligent dans le traitement, où donc serait le problème ? En revanche la gestion du changement de genre dans la vraie vie de l'une de ses héroïnes principales (Ellen Page), qui devient donc un héros (Elliot Page) m'a un peu laissé circonspect. Cela vient comme un cheveu sur la soupe et est traité comme si c'était un simple détail, une chose des plus normales et communes, ça ne fait pas de vague. J'ai trouvé ça assez peu réaliste humainement parlant pour le coup. Mais bon, c'est dans l'air du temps et on est sur Netflix, donc ce n'est pas si étonnant en fin de compte. Toujours est-il que de manière générale j'ai trouvé cette troisième saison assez réussie, toujours aussi punchy et drôle, et le casting ne cesse de m'épater à chaque fois. Je reste donc à bord et attend de pied ferme la suite.

La Loi du Marché : J'ai toujours trouvé Vincent Lindon hyper-convaincant dans le registre réaliste et d'autant plus quand il y a un parfum général dramatique. C'est typiquement le cas de ce film, qui aborde le sujet de l'emploi, ou plutôt de la perte de l'emploi et du difficile chemin pour en retrouver un. Entre les rendez-vous avec le conseiller Pôle Emploi, les stages et les formations, et enfin les boulots qu'on accepte faute de mieux mais dans lesquels on se sent oublié, perdu, déshumanisé... tout cela est abordé et décrit d'une manière si convaincante que l'on regarde ce film presque comme un documentaire. Il décrit le monde du travail tel qu'il est pour ceux qui galèrent à en trouver un, pour ceux qui se sont retrouvés le bec dans l'eau après une vague de licenciements, pour ceux qui n'ont plus l'embarras du choix mais seulement le choix de l'embarras... Alors bien en tendu ce n'est pas très joyeux comme film, c'est même tout l'inverse, il faut s'accrocher, comme le personnage de Vincent Lindon, pour ne pas démoraliser et pourtant il a un certain pouvoir hypnotique ce film, on ne le lâche pas de yeux, il nous fait souffrir mais on continue à le regarder. Ce film parle de notre société malade et en fait un triste portrait. A voir.

La Planète des Singes : Suprématie : Après un premier volet qui m'avait surpris mais péchait un peu à mon goût sur le plan des effets spéciaux simiesques, un second opus qui m'avait subjugué sur tous les plans et avait enterré mes doutes sur les dits effets spéciaux, j'avais raté le troisième et dernier film au cinéma, et c'est avec beaucoup de retard que je l'ai finalement vu en BluRay. Moins guerrier que ce à quoi je m'attendais, moins bourrin également, j'ai trouvé le troisième film moins dans le démonstratif que le précédent. Ce qui lui permet d'explorer d'autres aspects. La comédie par exemple, avec l'ajout d'un personnage spécialement dédié à cet effet (méchant singe !) ce qui est à double-tranchant. Le personnage fonctionne et rend bien, il n'y a rien à redire à ce sujet, on ne peut s'empêcher d'être amusé par lui, en revanche la "recette" de l'humour intégré à un blockbuster de ce type pour désamorcer un poil le côté dramatique peut s'avérer un peu trop systématique et à ce titre énervante dès lors qu'on repère de loin le stratagème. Mais j'avoue que sur ce coup, c'est plutôt très bien fait, je serai donc moins sévère qua dans d'autres circonstances. Dans l'ensemble j'ai trouvé le film réussi et pas décevant dans le sens où il a sa tonalité propre qui le distingue des 2 premiers, mais à toutes choses égales je dois avouer qu'il m'a moins séduit que le second opus qui reste selon moi le meilleur de la trilogie. Il reste cependant évidemment à voir pour compléter cette franchise au final très qualitative.

Halo saison 1 : Je préfère le préciser d'entrée, je ne suis pas (plus) un gamer, et je ne connais rien de rien à la licence vidéoludique Halo. Si je me suis laissé tenter par cette série c'est pour son arrière-plan SF mais aussi pour deux de ses acteurs principaux : Pablo Schreiber, le digne petit frère de Ray Donovan quand même, mémorable Pornstache dans Orange is the New Black et fendard Sweeney le leprechaun dans American Gods, mais également et surtout Natascha McElhone, la divine et inoubliable Karen de Hank Moody. Et question charisme, il n'y a pas à dire, ces deux-là surplombent d'une bonne tête tous les autres. Pour ce qui est de la série en elle-même je ne peux pas prendre le jeu comme référence en comparaison, je dirai donc simplement que le scénario n'a rien d'extraordinaire mais reste cohérent et honnête, ce qui n'est déjà pas si mal. Il y a quelques facilités, quelques ficelles qui ne surprennent pas vraiment, et de manière générale les enjeux de l'intrigue ne m'ont pas fait me relever la nuit. Mais c'est distrayant et visuellement assez soigné. Pas de quoi faire de moi un afficionado, et soyons honnête, sans les 2 comédiens sus-mentionnés que j'apprécie tout particulièrement, pas sûr que j'eus été aussi magnanime. Mais comme je suis faible, je suivrai Natasha n'importe où, y-compris dans une seconde saison si celle-ci voit le jour.

Southcliffe mini-série : Les anglais ne sont pas comme tout le monde, c'est un fait. Leurs séries télévisées le prouvent continuellement. Cette mini-série en 4 parties ne fait pas exception à la règle et se démarque très clairement de ses homologues américaines pour ne citer qu'elles. Ici donc, il est question d'un tueur de masse dans le trou du cul de la campagne britannique, de ce qui a précédé son acte fou et l'a déclenché, mais aussi de l'impact sur la population des survivants et sur son traitement médiatique. La partie "meurtrière" est froide et sans concession mais ne prend pas toute la place, et ne cède rien au spectaculaire non plus, ce qui la rend d'autant plus glaçante et impactante sur le spectateur. L'humanité qui émane des personnages est très touchante voire déroutante, mais pas ripolinée une seconde à la manière hollywoodienne. Être humain ça signifie avoir des failles, des mauvais côtés, des défauts, et c'est justement parce que cette série montre tout cela de ses personnages qu'elle sonne aussi vraie. Attention cependant : comme tout ce qui se rapporte à la réalité sans la farder de bons sentiments, cette série n'est pas aisée à regarder et ne brosse pas forcément le spectateur dans le sens du poil. Si c'est du divertissement pur que vous recherchez, cette série ne vous conviendra pas. Si vous coltiner à la dureté du réel ne vous fait pas peur, alors tentez Southcliffe.

The I-Land saison 1 : Netflix joue dans la cour des grands paraît-il... il lui fallait donc sa version de Lost mise au goût du jour de la téléréalité et de la réalité virtuelle. Sauf que Netflix a également un cahier des charges à tenir côté bien-pensance et politiquement correct. Le mix de tous ces ingrédients donne donc The I-Land, qui passée une mise en place intrigante prend vite le fumet du gloubi-boulga déjà vu et ultra prévisible. L'aspect "moral" par lequel sont passés à la moulinette les personnages (sans vouloir trop en dévoiler) est à géométrie variable et ça m'a un peu gêné aux entournures de constater que l'on ne coupe à aucun des clichés actuels sur ce plan. Mais comme dans l'ensemble la série est de qualité très limitée, on va dire que c'est raccord. J'étais pourtant content de retrouver en rôle principal Natalie Martinez qui m'avait positivement marqué la rétine dans la série de MMA (pas les assurances hein !!) Kingdom, malheureusement elle joue ce qu'on lui donne à jouer... J'imagine que l'idée de décliner la série en plusieurs saisons était potentiellement à l'ordre du jour, la série finit en "série limitée" et ce n'est pas moi qui m'en insurgerai...

Made for Love saison 2 : L'univers particulier, à la fois original et ultra-référencé, mis en place dans la première saison, est dans cette seconde saison approfondi. Un peu moins de manichéisme (on découvre l'humanité de Gogol par exemple), un chouïa plus de drame qui équilibre la balance avec le côté humoristique / sarcastique, des rebondissements et surtout une réflexion sous-jacente sur la conscience et l'intelligence artificielle font de cette saison un essai transformé. J'ai tout spécialement été surpris du contenu plutôt profond de l'épisode centré sur l'héroïne, son double numérique et son père... Bref, sans tambours ni trompettes, cette série continue son petit bonhomme de chemin et ce qu'elle propose est ma foi fort intéressant. On n'est pas en présence d'un hit qui casse tout sur son passage, mais qualitativement Made for Love tient la dragée haute à plus d'une série mieux exposées qu'elle. Je valide !

Dollface saison 2 : La première saison m'avait convaincu parce que assez originale sur la forme, et rafraîchissante dans le ton. La seconde c'est une autre affaire. L'effet de surprise est passé, donc exit ce point positif. Sur la forme on retrouve ce qui a été mis en place dans la première saison, c'est-à-dire principalement les passages oniriques où on plonge dans des univers parallèles tout droit issus de l'imagination débridée de Jules et où la femme à tête de chat vient lui taper la discute. Sur le fond en revanche, le drapeau est en berne. C'était déjà plutôt banal lors de la première saison (une nana redevient célibataire après une relation de plusieurs années qui l'a un peu coupée -volontairement- de ses amies "d'avant"), mais là on descend encore d'un cran : les 4 amies deviennent trentenaires et ont du mal à négocier ce virage (entendez par là : "les filles, on devient vieilles, on est foutues"). Autrement dit, le sujet ultra-bateau que vous retrouverez à intervalles réguliers dans toute la presse dite féminine. En fait, c'est plus généralement l'effet que m'a fait cette seconde saison : j'ai eu l'impression de plonger la tête la première dans une montagne de tartes à la crème sortie directement des pires clichés estampillés "Marie Claire", "Cosmopolitan", "Vanity Fair", "Causette", "Femina" et compagnie... Vous l'aurez sans doute deviné mais je le dis quand même pour les moins perspicaces : c'est pas mon truc du tout ce genre de magazines (et on ne peut pas me soupçonner d'idées reçues : régulièrement je m'inflige ce type de lecture pour savoir de quoi je parle, ce qui est un minimum si on se permet de donner un avis critique). Tout ça pour dire que j'ai été très peu convaincu par cette suite, que j'ai trouvée souvent ennuyeuse, parfois nunuche, régulièrement à côté de la plaque et pire que tout : prévisible de A à Z. La voix toujours omniprésente et toujours insupportable en VO d'une Kat Dennings à l'air constipé plus souvent qu'à son tour n'a pas aidé, faut bien le dire aussi...

That Dirty Black Bag saison 1 : Amateurs de Western, de gueules cassées, de règlements de comptes, de duels au soleil, de chasseurs de primes, de saloons et de cowboys borderline, soyez les bienvenus dans That Dirty Black Bag. Non seulement vous y croiserez du beau monde (Travis Fimmel, Aidan Gillen, Dominic Cooper), mais on ne vous prendra pas pour des pieds-tendres ni des jambons. Ici quand ça tire, ça fait mal. Ça saigne, ça râle, ça meurt, et pas que de vieillesse au fond son lit. Cette série me fait penser à un mélange de plein de choses, toutes assaisonnées de sauce western, par-dessus lesquelles on applique un filtre concocté par un mec un peu dément situé quelque part entre Quentin Tarantino et Nicolas Winding Refn. On secoue bien le cocktail obtenu et on sert avec un Whisky sec et du beef jerky hot'n'spicy. Vous obtiendrez la saison 1 de That Dirty Black Bag. Vous en reprendrez bien un peu avec moi ?

Le Livre de Boba Fett saison 1 : Depuis la reprise de l'univers Star Wars par Disney, de nombreuses critiques fusent, mais la série Mandalorian par exemple m'avait laissé sur une note plutôt positive en ce qui me concerne. Les choses sont plus contrastées avec cette série consacrée à Boba Fett, et pour cause : le personnage le moins intéressant que vous verrez dans toute cette série, c'est justement Boba Fett. Au point d'ailleurs que sur la dernière moitié de la saison, c'est le Mandalorian qui reprend les commandes et la place de personnage principal. Et comme par hasard, c'est à partir de là aussi que les épisodes deviennent un peu plus intéressants et agréables à suivre. Triste sort que celui réservé à Boba Fett : se sortir de la gueule d'un Sarlacc affamé pour nous faire mourir d'ennui sur Tatooine en tant que parrain de la pègre qui veut du bien à tout le monde, c'est cruellement ironique. Mais ça permet de développer quelques intrigues secondaires et parallèles, de revoir certains personnages, de combler des trous entre les différents récits. N'empêche c'est dommage pour Boba. Mais que voulez-vous, le rôle du mec cool avec un seau sur la tête a déjà été pris par un autre, et en plus cet autre se promène avec un bébé Yoda (Grogou, pardon), c'était donc râpé d'avance en termes de popularité pour le fils de Jango. À voir en priorité donc pour les personnages satellites, et savoir ce qu'il advient après la fin de la seconde saison du Mandalorian.

Paris Police 1900 saison 1 : J'hésite, je ne suis pas sûr de moi sur ce coup, est-ce une mini-série ou une première saison ? Les deux seraient possibles, l'histoire se tient en 8 épisodes et connaît une conclusion parfaitement acceptable en tant que telle puisque toutes les intrigues sont résolues, mais la caractérisation des personnages et leur devenir en fin de saison pourrait donner lieu à une suite très facilement en les reprenant là où on les a laissés. L'avenir le dira j'imagine. Toujours est-il que cette série nous plonge dans les services de police de Paris au tournant du XXème siècle, ce qui nous permet au tout début d'assister à la fin tragique (mais plus enviable que d'autres il faut bien le dire !) de Félix Faure, de faire la connaissance de celle qui sera surnommée, non sans humour noir (très noir) "Pompe Funèbre", et de suivre dans son rôle de préfet ultra charismatique Louis Lépine, celui qui donnera son nom au fameux concours d'inventeur mais qui laissera aussi sa trace en tant que préfet de police novateur et engagé. On côtoiera aussi Alphonse Bertillon et son "bertillonnage", l'inventeur de l'anthropométrie judiciaire (un ancêtre des Experts de Las Vegas quoi). Tout cela sur fond d'antisémitisme galopant mis en exergue par l'affaire Dreyfus. L'interprétation est rugueuse, les personnages pour la plupart naviguant largement en zones d'ombre, l'ambiance est sombre (d'ailleurs dans cette série il fait souvent nuit, noir ou au minimum gris, rappel subliminal que la lumière, tout comme l'électricité, n'était pas omniprésente dans les rues et les maisons de la capitale à cette époque), le quotidien des personnages peut s'avérer très violent... bref on nous démontre que la vie n'était pas des plus simples et faciles dans ces années-là ! J'ai été convaincu par les comédiens, l'histoire n'a rien d'extraordinaire mais se tient bien (c'est un habitué des scénarios de BD, Fabien Nury qui l'a écrite), bref cette série mérite d'être découverte, ne serait-ce que pour son aspect historique par exemple.

Jurassic World : le Monde d'après : Je crois l'avoir déjà dit, moi dès qu'on aborde la franchise Jurassic Park, je ne suis plus complètement impartial ni objectif. Il y a des dinosaures à l'écran, ils ont l'air carrément vrais et vivants (oui je sais, d'énormes libertés, issues d'un manque de connaissances lors du tout premier film en 1993, ont été prises sur les vélociraptors par exemple, mais je ne peux pas m'empêcher de pardonner ces écarts avec la réalité), et moi ça me replonge illico en enfance, du temps où comme presque tous les gamins, j'ai eu ma "période dinosaures", où je connaissais tous leurs noms à coucher dehors, leurs particularités physiques, leurs dates d'apparitions, etc... Et je me rends compte (non sans une certaine satisfaction d'ailleurs) que l'effet est identique, voire peut-être encore plus marqué, chez mes gamins. Ils connaissent tout, et bien mieux que moi, des dinosaures j'en reste parfois bouche bée ! Bref, revenons-en au film, le troisième de la franchise Jurassic World. Des 3, c'est clairement le moins surprenant. Il reste cependant très performant au niveau visuel, d'autant que de nouveaux dinosaures sont ajoutés encore une fois (avec là aussi plus ou moins de libertés : des dimétrodons dans des grottes ça me semble contre nature par rapport à leurs voiles dorsales très certainement utilisée par ces animaux pour capter les rayons du soleil... et rappelons pour les puristes que les dimétrodons ne sont pas des dinosaures mais des reptiles proches des reptiles mammaliens), et que certaines scènes sont très impressionnantes et toutes celles mettant en jeu des dinosaures sont nickels graphiquement. D'ailleurs une scène sort très clairement du lot à mon sens : la poursuite en moto avec des atrociraptors survitaminés dans les rues de Malte. Elle est tout bonnement époustouflante. Autre gros kif : retrouver les professeurs Alan Grant (Sam Neill, toujours autant la classe !), Ellie Sattler (Laura Dern, toujours aussi émerveillée par les dinos, et Ian Malcolm (Jeff Goldblum, dont l'énergie et la souplesse semblent l'avoir abandonné mais pas le flegme !) qui il faut bien l'avouer tiennent la dragée haute aux protagonistes de la deuxième trilogie (et sans forcer). Et B.D. Wong aussi est toujours là, dans l'ombre mais fidèle au poste. Bref, si on lui passe ses incohérences, ses facilités (les héros ont une curieuses tendance à se retrouver les uns les autres "par hasard", même en pleine forêt, en ville, dans des complexes industriels, etc...), ses libertés, ses grosses ficelles scénaristiques... ça fait beaucoup certes, mais on y parvient quand même en mettant un peu de bonne volonté, ce film reste un chouette divertissement pour tous ceux qui comme moi, sont des fans de dinosaures...

The Boys saison 3 : Série quasi instantanément culte et ultra iconique, The Boys suscite du coup à chaque saison de grosses attentes (en tout cas de ma part !). Et cela comporte le risque de chercher à en faire toujours plus, toujours plus fort, quitte à parfois tomber dans la course à la surenchère un peu gratuite. Je crois que c'est ce qui arrive par moments à cette série. Moi personnellement je ne m'en plains pas, bien au contraire même : de toute façon, la série télévisée restera quoi qu'elle fasse, bien en-dessous de l'irrévérence du comics de base qui lui ne connaît aucune limite. Cette saison 3 apporte son lot de scènes choc, de passages un peu dégueux, de tripailles à l'air et de super-slips complètement azimutés du bulbe. Mais je lui trouve un déséquilibre marqué entre blabla inutile et humour noir corrosif. Trop du premier (ça cause quand même plus que ça n'en montre) et pas assez du second (il n'y aura jamais assez du second !!!). Attention, dit comme ça, on croirait que la saison n'est pas bonne. Or ce n'est pas mon propos, j'ai apprécié cette troisième saison mais j'y ai senti un ralentissement sur le fond et une accélération sur la forme. Je ne sais pas si je me fais bien comprendre, mais le but n'étant pas de spoiler je ne rentrerai pas dans les détails pour mieux expliquer. Tant pis pour vous, faudra regarder !! Et plus encore que de regarder cette très chouette série qui sort des cadres classiques des séries, je ne peux que vous encourager de toutes mes forces à vous encanailler dans les pages du comics de Garth Ennis et Darick Robertson.

Station Eleven - Mini-série : Mini-série s'apparentant à une saison unique contant une histoire complète. Une fièvre dévastatrice se répand à vitesse grand V sur le monde. Seuls quelques survivants s'en tireront, et à quel prix... 20 ans après on découvre ce que l'humanité est devenue, au travers une troupe de comédiens nomades. Le récit propose des aller-retours dans le temps ce qui provoque donc une narration non-linéaire, qui incite le spectateur à bien suivre et se concentrer sur ce qu'il voit, chaque détail pouvant avoir son importance. Cette construction narrative permet également de ménager des effets de révélations qu'un récit temporellement linéaire n'aurait pas permis. Cela implique également  des changements d'ambiance fréquents, ce que personnellement j'ai plutôt apprécié. Petit bémol cependant, il y a des épisodes plus verbeux que d'autres, et le thème récurrent du théâtre shakespearien alourdit par moments la série, tout en lui conférant cependant une identité propre et unique. Pour ma part j'ai eu plaisir de retrouver Mackenzie Davis dans un des rôles principaux de la série, je lui trouve une présence hors du commun qui ne l'a jamais quittée depuis que je l'ai vue pour la première fois dans la splendide série Halt & Catch Fire. Station Eleven est adaptée du roman éponyme, que je n'ai pas lu, et on ne peut s'empêcher d'y voir des liens forts avec la récente pandémie de Covid19, bien que les conséquences n'aient rien à voir. La série n'a pas que des qualités, mais apporte une fraîcheur et un ton inattendu au thème de la fin du monde et de la dystopie post-apocalyptique. Je la conseille à tous ceux que ces domaines intéressent.

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Quand je cause d'un film, je fais souvent des articles plutôt longs, et pas toujours en phase avec l'actualité du moment. Dans cette page d'avis vite dits je me propose de faire exactement l'opposé : quelques mots rapides pour donner un avis sur ce que je viens de voir. Certains films feront peut-être par la suite l'objet d'articles plus complets, ou pas. Cette page

est donc mise à jour en même temps que l'encart "Vu récemment" qui pointe vers elle...

Fear The Walking Dead saison 7 : Après l'explosion des ogives nucléaires la région est soumise aux radiations. Le groupe est divisé et éparpillé mais chacun a trouvé le moyen de survivre d'une manière ou d'une autre. Du coup chaque épisode est consacré à un personnage en particulier et l'intrigue avance ainsi par petites touches individuelles qui mises bout à bout permettent de former une peinture de l'ensemble plus ou moins convaincante. Il y a clairement des épisodes beaucoup plus réussis que d'autres, souvent est-ce lié à l'intérêt qu'on porte au personnage traité. Cependant l'ensemble manque quand même cruellement de cohérence, les radiations s'en vont s'en viennent au gré des besoins des scénaristes et de l'envie du réalisateur de voir les acteurs avec ou sans masques à l'écran, vous apprendrez également que les radiations ça se respire seulement, autrement dit si vous avez un masque à oxygène vous pouvez vous promener en poncho sans craindre grand-chose. J'ai remarqué une évidente baisse de niveau scénaristiquement parlant, c'est dommage, Fear The Walking Dead avait enfin réussi à trouver un équilibre correct sur les 2-3 dernières saisons, celle-ci vient un peu remettre en question tout cela.

Jeune & Jolie : Avec ce film, François Ozon aborde le sujet de la prostitution sous un angle qui n'est pas forcément celui de l'air du temps, à savoir dans un contexte volontaire, une prostitution non forcée, sans proxénétisme et hors toute considération de nécessité liée à la pauvreté. Car la jeune fille qui s'y adonne n'est ni dans un réseau de prostitution, ni poussée par le besoin financier, bien au contraire. Elle fait ça d'abord "pour voir", et sans que cela soit expressément dit (car elle ne s'en explique jamais vraiment), on sent au fur et à mesure, d'une part une dose de masochisme (car cela ne se passe pas toujours idéalement bien), d'autre part une sorte de fascination qui la pousse à continuer. La fascination (et en cela, une forme de pouvoir qu'elle exerce) dans les yeux des hommes qui la regardent et la désirent. Immanquablement, on ne peut pas ne pas faire le lien avec sa première expérience sexuelle qui s'avère très loin de ce qu'elle s'imaginait, pourtant avec un jeune homme séduisant et qu'elle a librement choisi. La déception semble telle pour elle, que le sexe, objet de curiosité et de convoitise tant qu'elle ne l'a pas encore expérimenté, passe quasi instantanément d'idéal fantasmé en désillusion et acte complètement désacralisé une fois sa première fois consommée. Puis le sexe semble devenir autre chose pour elle. Un moyen, presque un outil, pour exister, pour s'affirmer, pour prendre sa revanche sur le "rêve" qu'on lui avait vendu (par les contes de fées, les légendes urbaines, les histoires de princesses et de beaux chevaliers, le romantisme fleur bleue, que sais-je ?) et qui s'est avéré si en-deçà de ses attentes. Ce que j'avance là ne sont que des suppositions, car la jeune femme ne donnera jamais, même quand on la questionne à ce sujet, les raisons exactes qui l'ont poussée à décider de se prostituer, si ce n'est la simple curiosité qui consiste à essayer pour voir. Ce qui ne nous avance pas plus sur ses raisons de poursuivre une fois qu'elle a pu tester la chose. En tout cas ce film amène son lot de réflexions et d'interrogations sur les différentes voies que peut prendre pour une femme le rapport à son propre corps, son rapport à la sexualité, la part de morale également qu'on peut y trouver (ou non), où l'on place la frontière entre ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas, si notre liberté de disposer à notre guise de notre corps doit connaître des limites ou non. Les réactions très épidermiques de sa mère à ce sujet sont d'ailleurs l'illustration parfaite de toute l'ambivalence des réponses qu'on peut apporter à ces questions en fonction de nos propres sensibilités. Film très intéressant donc, qui pousse à se poser pas mal de questions de fond, et qui a l'intelligence de ne pas apporter de réponses définitives à celles-ci, laissant le soin de trouver à chacun les siennes propres.

Outer Range saison 1 : Il y a parfois des séries qui débarquent de nulle part et qui emportent le morceau sans coup férir. Outer Range est de celles-là. Prenez quelques très bons acteurs souvent cantonnés aux seconds rôles (Josh Brolin, Lili Taylor, Will Patton, Tom Pelphrey et Imogen Poots), mettez-les dans un contexte et une ambiance familière (ici le western contemporain avec des cowboys d'aujourd'hui) et ajoutez-y ce qui va faire complètement vriller l'ensemble par un décalage aussi puissant qu'inattendu (en l'occurrence, le trou sombre, opaque et en apparence sans fond qui apparaît dans une prairie). Et vous obtenez un excellent mélange de départ pour ce qui s'avère être une série à la fois originale, intrigante et à multiples facettes, à l'univers riche de personnages intéressants et aux sous-intrigues passionnantes. Ce n'est pas si courant que ça et pourtant ça m'est arrivé à au moins 3 ou 4 reprises au cours de cette première saison : j'ai été scotché par la scène finale d'un épisode ! La révélation de fin de première saison en revanche je l'avais sentie venir dès la moitié des épisodes, mais ça n'ôte en rien l'intérêt que je porte à cette histoire au final. Je suis très curieux de voir qu'il voie va emprunter la suite, en tout cas j'en serai !!

Un Talent en Or Massif : Nicolas Cage est vraiment un cas à part dans le milieu du cinéma américain. Capable du meilleur comme du pire, cet acteur déborde de talent et pourtant est devenu parallèlement une icône du nanardesque absolue. Et c'est justement parce qu'il est conscient de cette dualité, voire presque de ce dédoublement de personnalité qui a fait sa carrière, qu'il se permet cette mise en abyme ultime avec ce film où il joue son propre rôle, celui de Nicolas Cage, ancienne star d'Hollywood aujourd'hui un peu à la ramasse, dont le train de vie dispendieux lui impose d'accepter à peu près tout ce qui se présente à lui comme projet du moment que c'est bien payé... Entre auto-critique et détournement burlesque de la vérité, on ne sait pas, on ne sait plus avec cet énergumène, où se situe clairement la frontière entre la fiction et la réalité de son existence. Alors on se laisse gentiment porter par l'histoire, un tantinet too much, mais à l'image exacte de tout ce qui touche Nicolas Cage en fin de compte. Cet acteur est too much, ce mec est too much, c'est aussi simple que ça. Et ça marche en fin de compte ! On s'amuse, on rit avec lui de lui, on prend du bon temps sans se prendre au sérieux, exactement comme Nicolas Cage le fait. Surtout que dans l'opération, il est secondé de main de maître par Pedro Pascal, dont je ne peux m'empêcher de me dire plus je le vois à l'écran, que c'est quand même bien dommage que le Mandalorian ôte si peu souvent son casque dans la série éponyme. Comédie d'action à l'ironie mordante et à l'humour assumé, j'ai plutôt été positivement convaincu par ce Talent en or massif qui est un peu le fardeau que se traîne l'ami Nicolas Cage. Je conseille donc pour les amateurs du bonhomme, sans hésiter.

Planète préhistorique : Chouette mini-série documentaire sur le monde des dinosaures que nous propose là la BBC. Surtout qu'on a vraiment droit à des images inédites, jamais vues auparavant et innovantes. La famille de tyrannosaures qui nagent en mer par exemple : ça surprend autant que ça permet de découvrir de nouvelles facettes de ces animaux des temps lointains sur lesquels on croyait déjà tout savoir. Il n'y a que 5 épisodes au total d'une durée d'une quarantaine de minutes chacun, mais c'est un vrai plaisir que leur visionnage, et ça fonctionne aussi bien sur un public d'enfants que de plus grands. À coup sûr faut-il y voir le résultat d'images somptueuses au rendu hyper réaliste bluffant, mais aussi d'une approche un peu différente que ce qu'on a pu voir jusqu'alors dans le domaine des documentaires sur les dinosaures. Ici on a vraiment l'impression d'être dans un documentaire animalier pointu digne des meilleurs documentaires contemporains de ce genre. À regarder en famille pour apprendre tout en s'extasiant devant les images.

Barbaque : Hymne à la poésie et au raffinement made in Fabrice Éboué ! Partant d'une idée simple autant que géniale : un couple d'artisans bouchers va essayer de sauver leur commerce en vendant une viande d'une incroyable finesse, du jambon de végan. C'est absurde et hilarant à la fois. En tout cas avec moi, ce genre d'humour trash marche du tonnerre, et je me suis réellement marré du début à la fin, sans même ressentir, je dois ici l'avouer, la moindre ombre d'un début d'une queue de sentiment honteux. J'ai toujours été client de l'humour rentre-dedans d'Éboué, et ce film n'aura fait que de confirmer mes goûts (d'aucuns parleraient de déviance, mais peu importe). Il y a dans ce film un mélange de burlesque et d'horreur, de délires et d'évidences, de drôlerie et de tristesse profonde, qui en fin de compte donne à observer, non sans une certaine inquiétude quand on en prend conscience, la réalité du monde dans lequel nous vivons de nos jours. Et cette réalité pas forcément très belle à voir, nous fait aussi par moment mourir de rire tant elle peut toucher à l'absurde... À ne peut-être pas conseiller aux âmes les plus sensibles, ni aux êtres les plus bien-pensants qui risqueraient de culpabiliser de rire de quelque chose qui les révulse idéologiquement, mais pour tous les autres, si vous avez envie de vous en payer une bonne tranche (si j'ose dire), allez-y, Barbaque c'est du tout bon !

Fishbowl Wives saison 1 : Série japonaise moderne sur laquelle je me suis risqué par pure curiosité, ma culture en série nippone étant jusqu'ici proche du néant. Et cela m'a amené pas mal de réflexions parfois contradictoires. J'ai plutôt apprécié le choc des cultures entre le quotidien des relations humaines dans la société japonaise (telles qu'elles sont décrites dans la série j'entends) et ma perception de spectateur occidental. Il y a également, et c'est très intéressant à observer, un contraste saisissant entre une forme de tradition très poussée et un modernisme omniprésent. Là où j'ai cependant toujours un peu de mal dès lors qu'il s'agit d'oeuvres asiatiques de manière générale, c'est l'approche du jeu d'acteur et l'écriture des réactions des personnages. Je sais que c'est typiquement un obstacle culturel dont je devrais parvenir à me défaire, mais je ne peux m'empêcher de les trouver certains passages souvent surjoués, exagérés, trop appuyés. Impossible aussi pour moi de ne pas noter cette manière très particulière d'aborder des sujets parfois complexes et profonds, tout en y juxtaposant un aspect quelque peu naïf, presque adolescent j'ai envie de dire. Et j'avoue, ce mélange me déstabilise souvent. Pour autant j'y ai aussi vu une dualité nette entre sexualité et romantisme, traitée sur différents plans : parfois de manière cynique, parfois de manière gentillette. Il y a comme une forme de combat permanent dans le for intérieur de chacun des personnages, entre la pureté des sentiments (et tout particulièrement de l'amour) et l'impureté presque sauvage de la sexualité. J'ai été très surpris de passer de scène de sexe plutôt torride, voire à tendance un peu obsessionnelle ou fétichiste, à d'autres scènes dégoulinantes de romantisme presque juvénile et de sentiments hyper fleur bleue, impliquant pourtant les mêmes personnages. Ajoutez par-dessus cela une grosse dose d'un autre élément primordial, dont bien souvent nous manquons chez nous en occident, je veux parler du sens très développé au Japon de l'honneur, de la responsabilité personnelle et de la droiture. Bref, tout cela fait que j'ai souvent eu l'impression d'être en terrain télévisuel totalement inconnu et imprévisible, ce qui a pu éveiller chez moi des sentiments et réactions parfois très positifs parfois plus circonspects sur ce que je voyais. Mais qui ne m'a pas dissuadé de retenter l'expérience à l'occasion, ce qui est finalement plutôt beau signe, non ?

Raised by Wolves saison 2 : La première saison de cette série inattendue m'avait pris par surprise. Le concept m'avait intrigué, certaines idées m'avaient même conquis, mais il restait quelques aspects qui peinaient plus à me convaincre, un petit côté ésotérique un poil trop appuyé, et quelques effets un peu fumeux venaient contraster ce qui était dans son ensemble une bonne surprise. La saison 2 continue en fin de compte sur la même voie : des objets de satisfaction mais aussi des idées et des concepts parfois un peu limite, et qui passent moyennement ma barrière de suspension d'incrédulité. Et puis toujours des effets spéciaux par moments un peu cheap pour une série qui veut jouer dans la SF de haute tenue. Ce que je trouve cependant le plus dommageable avec cette seconde saison, c'est que je n'ai pas réussi à bien cerner le propos général, je n'ai pas compris vers où cette saison a voulu aller, et du coup je me suis senti moins concerné par ce qui se passait à l'écran. Attention tout de même : la série garde de belles qualité d'ensemble, mais il persiste un certain flou général qui m'empêche de me passionner pour elle jusqu'à présent.

Moon Knight saison 1 : Déception au visionnage de cette série Marvel qui pourtant m'inspirait de bonnes choses a priori. Le personnage de Moon Knight déjà est assez intéressant et je lui ai toujours trouvé un côté intrigant et élégant dans les comics, j'étais donc curieux de voir comment il allait être traité sur écran. L'annonce d'Oscar Isaac dans le rôle titre avait contribué d'autant plus à ma curiosité et à cet a priori positif. Malheureusement à l'arrivée je suis loin d'avoir réellement adhéré à cette série. Le traitement sur le thème de la personnalité double (d'un point de vue psy) pourquoi pas, ça a le vent en poupe et ça se tient bien avec l'historique de ce personnage. Mais dans les faits, le résultat ne m'a pas convaincu du tout. Pour exemple : à chaque fois que les choses se compliquent et que la personnalité violente de Moon Knight prend le dessus, à l'image que voit-on ? Un Oscar Isaac pris de convulsions, yeux révulsés, images saccadées et puis... et puis rien car une belle et énervante ellipse vient remplacer la scène d'action où Moon Knight est sensé se déchaîner (et guess what ? justement c'est ce qu'on voudrait bien voir en fait !!!). Et ceci à répétition quasiment à chaque fois que ce genre de situation se présente. Moi j'avoue : ça m'a saoulé. Sinon l'ensemble répond aux standards habituels des séries Marvel, à savoir une image léchée, des effets spéciaux dignes de grosses productions au ciné, des clins d’œil réguliers au reste de l'univers Marvel, une dose d'humour omniprésente, un casting assez fourni. Il manque cependant à mon goût un peu de liant à l'ensemble, et surtout un traitement un peu plus assumé des accès de violence dont est censé faire preuve Moon Knight dans sa forme d'avatar...

Severance saison 1 : Très bonne surprise que cette série sortie d'un peu nulle part sans prévenir ! L'idée de départ est je trouve à la fois originale et très intéressante car assez peu vue auparavant : les employés d'une grosse boîte un peu tentaculaire acceptent de se faire implanter une puce qui dissocie leur être en deux : au travail ils sont des personnes quasi "vierges" de tout souvenir de leur vie, ce qui les empêche d'être diverti par des influences extérieures, et au civil ils n'ont aucun souvenir de ce qu'ils font au travail, garantissant ainsi à leur employeur un totale discrétion sur le travail fourni. Sauf que ce faisant, deux personnes distinctes cohabitent dans le même corps et s'avèrent au final parfois très différents d'une personnalité à l'autre. Cette idée de 2 personnes différentes issues du même esprit mais pris dans des conditions différentes est absolument fascinante j'ai trouvé, et permet des développements passionnants et réellement inédits pour ce type d'histoires de personnalités multiples. On suit majoritairement les personnalités "travail" durant la série, et on se rend compte de leur détresse véritable de ne pas savoir "qui ils sont dans la vraie vie", réduits à une existence uniquement vouée au travail (puisqu'en dehors de celui-ci ils n'ont aucun souvenir) ce qui fait d'eux quasiment des esclaves au service de leur employeur, et plus perversement, au service de leur personnalité "civile". Le scénario est parfois un peu flou ou vaporeux, en particuliers au sujet de la finalité de leur boulot et de la réalité de la boîte qui les emploie, on aimerait en savoir plus, on a mille questions qui nous viennent, et les réponses arrivent tout doucement, au compte-goutte presque. Mais la série s'attarde surtout sur l'aspect humain, et c'est très réussi. À ce titre, l'interprétation est de premier ordre : Adam Scott et Britt Lower sont bluffants, idem pour John Turturro et Christopher Walken dans des rôles plutôt inattendus. Et le cliffhanger de fin donne diablement en vie d'en apprendre plus dans une deuxième saison !

Masters of SF anthologie : Cette mini-série est une anthologie de six épisodes, chacun introduit par la voix artificielle de Stephen Hawking, et qui abordent des thèmes "classiques" dans le genre Science Fiction / Fantastique. C'est aussi l'occasion à quelques acteurs renommés d'apparaître dans une série sans s'engager sur une saison complète, et à l'arrivée si l'on prend l'ensemble des castings de tous les épisodes on se retrouve avec une sacrée brochette de noms à égrener. Et pourtant, malgré cet avantage certain, cette série a été une très grosse déception pour moi. C'est plan-plan, ça manque de rythme, c'est hyper-attendu, on peine vraiment à s'attacher aux personnages malgré les têtes d'affiche, c'est même parfois grandiloquent et involontairement drôle. Ce qui m'a le plus gêné c'est l'aspect très kitsch, très cheap, très pauvre de l'ensemble. Je ne sais pas si c'est fait exprès pour rappeler les vieux films de SF faits avec les moyens du bord ou si c'est réellement un manque cruel de moyens, toujours est-il que le rendu est vraiment pas terrible, et nuit selon moi à la série. Gros ratage à mon avis, pour quelque chose qui pourtant à la base me bottait bien.

The Walking Dead saison 11 parties 1&2 : J'avoue m'être fait avoir, je pensais qu'au terme de ces 16 épisodes la série tirerait sa révérence définitivement, je n'avais pas percuté que la dernière saison était composée de 3 et non pas 2 parties. C'est pourquoi plus d'une fois je me suis demandé pour quelle raison un épisode s'appesantissait tant sur tel personnage ou telle situation somme toute anecdotique par rapport à la conclusion de l'intrigue générale d'une série avec autant d'historique. Dans la perspective d'une troisième partie à venir je comprends mieux ce qui m'apparaissait comme un problème de rythme et de confusion dans les priorités narratives. Sans pour autant retrouver la qualité qui a pu être la sienne (il y a longtemps), la série reprend tout de même du poil de la bête et parvient même par moments à redevenir intéressante. En recentrant l'intrigue sur quelques personnages clés et importants (qui ne sont pas forcément les mêmes que dans la conclusion de la version papier, pour des raisons de casting qui fait faux bond principalement), on regagne un peu en intérêt général. Bien que les héros mis en avant dans la série peinent à rivaliser (au diable les litotes : ils n'y arrivent simplement pas du tout !) avec ceux qu'ils remplacent dans la version papier (par exemple : il y a un parallèle manifeste dans la série entre le Aaron télévisé et le Rick de la BD, ainsi qu'entre la Yumiko télévisée et la Michonne du comics), cette interversion a au moins l'avantage de conserver des intrigues et/ou aspects proches de ceux développés dans le comic book. Au rang des bonnes surprises : les comédiens qui interprètent Princesse et Mercer sont vraiment des copies conformes des personnages papiers, la ressemblance est bluffante. Il ne me reste plus qu'à espérer que la dernière partie soit à la hauteur et permette à la série de finir sur une bonne note.

Doctor Strange in the Multiverse of Madness : Avec ce second volet des aventures du Docteur Stephen Strange, les Studios Marvel continuent de nous entraîner dans le concept de Multivers, qu'on a déjà pu expérimenter à travers Spider-Man No Way Home et la série animée What If ?. D'ailleurs on retrouve des personnages communs comme l'agent Carter devenue Captain Britain par exemple. Ce concept de Multivers et surtout la manière de voyager à travers toutes ses réalités parallèles n'est pas forcément ultra évidente mais j'ai trouvé que la narration employée permettait de la rendre le plus clair possible, pour peu qu'on ne tape pas un roupillon pendant les scènes explicatives. Le retour de Sam Raimi derrière la caméra pour un film de super-héros, qui plus est de super-héros Marvel est autant une surprise qu'une réussite à mes yeux. Le style Raimi est là et bien là, entre humour et horreur, avec évidemment le caméo indispensable de Bruce Campbell, le clin d'oeil très appuyé à Evil Dead, l'humour potache et un peu moqueur de la scène post-générique obligatoire en mode foutage de gueule, des scènes de drama voire de désespoir (Wanda est autant à plaindre qu'à redouter finalement), et puis sa manière de flirter en continu avec le malaisant si ce n'est l'horreur pure (le coup de la résurrection dans un corps zombifié est quand même très limite pour un jeune public)... on ne peut nier la patte très personnelle du réalisateur. Côté continuité de l'univers cinémathique Marvel, ce film permet de faire de grands pas vers l'avenir, entre autres avec l'apparition de Charles Xavier (version Patrick Stewart) et de Reed Richards (avec l'inattendu mais inspirant John Krasinski dans le rôle) qui annoncent l'arrivée imminente des X-Men et des Fantastic Four dans l'univers partagé du MCU. Même Anson Mount reprend son rôle de Black Bolt alors que je pensais les personnages des Inhumains définitevement enterrés après le fiasco de la série qui leur a été consacrée... Sur le plan de l'histoire à proprement parler de ce film, j'ai été moins enthousiasmé que pour le reste. Strange n'a jamais été un personnage auquel j'ai accroché, et la Sorcière Rouge pas beaucoup plus, leur confrontation n'a donc rien éveillé de particulier en moi. Si ce film m'a plu c'est avant tout pour tout son décorum, ses références à l'univers Marvel, les seconds rôles et l'enchevêtrement bientôt inextricable des intrigues er personnages qui fait du MCU quelque chose d'étonnamment cohérent au regard de l'ampleur qu'il prend.

Monsters Inside, the 24 Faces of Billy Milligan : Mini-série documentaire en 4 épisodes sur Billy Milligan, un jeune homme arrêté en 1978 pour vols et viols mais dont le cas s'avérera absolument exceptionnel et quasiment inédit d'un point de vue judiciaire puisque sa défense invoquera l'irresponsabilité pour cause de trouble dissociatif de l'identité. En effet, le jeune Billy n'est pas seul aux commandes de son corps mais le partage avec pas moins de 24 personnalités distinctes ! J'avais lu le livre à son sujet qu'avait écrit Daniel Keyes (l'auteur du superbe Des Fleurs pour Algernon) et qui m'avait beaucoup marqué, et j'ai trouvé dans cette série documentaire un complément très intéressant à ma lecture, car la série va plus loin dans le temps (elle retrace la vie entière de Billy jusqu'à sa mort en 2014 alors que le livre est paru en 1982 si ma mémoire est bonne), mais surtout propose plusieurs points de vue sur l'affaire et prend beaucoup plus de recul sur le personnage que le livre. En ce sens la série est beaucoup plus complète et moins définitive sur la maladie mentale dont souffrait Billy Milligan, et démontre que les choses sont bien moins claires et bien plus ambiguës que ce que décrit le livre, pourtant remarquable lui aussi. La série est plus factuelle et moins partisane que le livre, en revanche le bouquin a pour lui d'être beaucoup plus sensible à l'humanité du jeune Billy Milligan. Je pense que les deux objets se complètent parfaitement et méritent d'être lu et vu tous les deux pour avoir une parfaite connaissance de ce cas hors-norme.

Marvel's Hit Monkey saison 1 : Les productions Marvel accouchent parfois de choses très inattendues. Ici, c'est une série animée consacrée à Hit Monkey, un personnage ultra-secondaire de l'univers Marvel, assez récent, et extrêmement peu connu, même des fans. Mais pour le coup, cela a l'avantage de donner une vraie liberté aux scénaristes qui ont un personnage "presque vierge" à exploiter comme bon leur semble. Et ils se sont fait plaisir, visiblement. D'abord sur le ton : c'est très adulte, violent, trash, et souvent pas approprié à la cible classique de Disney / Marvel, à savoir les jeunes enfants. En ce sens ça suit un peu la voie déjà tracée par M.O.D.O.K. dont j'ai déjà parlé ici il y a quelques temps. Bref, le ton est inattendu. Et l'histoire également, puisque ce personnage est à ce point inconnu, que la série n'a pas l'inconvénient de devoir raconter des origines que tout le monde connaît déjà, et a donc le champs libre pour nous surprendre et s'inventer tout un contexte particulier et un univers spécifique (ici on mélange les thèmes du tueur à gages à celui du Japon, à la fois ultra-moderne et traditionnel, mais aussi à l'idée de rédemption et de surnaturel). J'avoue avoir été à la fois surpris et convaincu par ce que j'ai vu, et j'espère avoir encore de nombreuses autres bonnes surprises de ce type avec les prochaines productions Marvel un peu moins sous les projecteurs que les blockbusters sur grand écran.

Infiniti saison 1 : Série française issue des Studios Canal+, Infiniti s'aventure dans le polar mâtiné de SF/Fantastique et l'ensemble est de plutôt bonne tenue. Le tout début impressionne par ses effets spéciaux mettant en scène l'ISS, puis ce sont les thèmes lentement introduits puis développés qui surprennent et donnent envie d'en savoir plus, plus vite. C'est peut-être là le seul reproche (minime) que je pourrais faire à l'encontre de la série, c'est un poil lent et ça bavarde pas mal, mais ça n'avance pas à une allure folle. Cependant, cela a l'avantage de bien poser les personnages, les intrigues et les liens qui se tissent entre les destinées des différents protagonistes. Cela s'accélère un peu sur la fin et se termine sur un cliffhanger très intéressant qui amène à se poser pas mal de questions, que je ne poserai pas ici sous peine de divulgâcher l'ensemble de la première saison. En tout cas, la voie sur laquelle la série s'engage me semble ambitieuse scénaristiquement parlant, et j'espère que la qualité de la narration suivra car ce genre de thèmes nécessite une rigueur et une maîtrise du récit sans faille pour tenir sur la longueur et ne pas perdre le spectateur. Rendez-vous en seconde saison pour confirmer ces bons débuts.

Peaky Blinders saison 6 : Toutes les bonnes choses ont une fin, même la géniale série Peaky Blinders qui voit sa conclusion avec cette sixième saison. les premiers épisodes annoncent une fin apocalyptique, et j'ai été plutôt surpris par la toute fin, qui ne va pas là où je m'attendais à ce qu'elle aille. Ce qui est une bonne chose sur le plan de l'originalité et de l'imprévisibilité, mais qui me déçoit un poil sur le plan de l'intensité dramatique. Mais cela reste un avis très personnel et n'ôte rien à la qualité intrinsèque de cette série qui se sera maintenue du début à la fin à un très haut niveau. Encore une fois, le travail de reconstitution est exceptionnel, l'interprétation au diapason et l'écriture très serrée est toujours au rendrez-vous. C'est un peu triste de se dire qu'une si bonne série soit finie, mais elle ne méritait pas de se perdre en interminables extrapolations, aussi faut-il se convaincre que c'est un mal pour un bien !

The Gilded Age saison 1 : D'un abord austère, cette série ne passionne pas d'entrée de jeu mais parvient toutefois à se révéler très intéressante sur la durée. Beaucoup de personnages, autant d'enjeux et d'intrigues à installer, un environnement peu familier (le New-York de la haute société à la fin du XIXème siècle) : il faut un certain temps d'adaptation avant de bien cerner l'histoire et d'en appréhender les tenants et aboutissants. Mais une fois l'essentiel présenté, la série se met sur des rails qui lui permettent d'être très agréable à suivre. Pour ce qui me concerne, je ne résiste de fait pas à jeter un oeil au minimum curieux sur toute oeuvre qui met en vedette la sublime Carrie Coon, devenue une de mes actrices préférées depuis The Leftovers. Ici encore, elle éclabousse l'écran de son talent et de sa présence. Le casting d'une manière plus générale est d'ailleurs l'un des points forts de cette première saison, habile mélange de têtes connues et d'autres moins célèbres mais qui ne sauraient tarder à le devenir. Mon conseil pour aborder The Gilded Age : accrochez-vous au départ, sur les deux premiers épisodes, et vous serez récompensés par la suite. Pour ma part je suis conquis.

Last Man Down : Oh My God ! Ça faisait bien longtemps que je n'étais pas tombé sur un tel nanar qui coche à peu près toutes les cases du ratage absolu. Un scénario indigent qui surfe (très mal) sur l'idée de pandémie, de population dévastée par un virus et de survivalisme, des personnages plus caricaturaux que jamais, des interprètes aux mono-expressions faciales et au jeu terrrrriblement mauvais, des dialogues faussement profonds qui se veulent philosophiques mais qui déclenchent fous rires sur fous rires, un doublage français qui n'arrange rien bien au contraire, et le comble pour ce genre de film : des scènes d'action ratées, ennuyeuses, laborieuses, mal montées... Bref, ce qu'on appelle de la pure daube de compétition m'sieurs-dames ! Les scènes dramatiques sont drôles, les scènes d'action sont drôles, les scènes de présentation des personnages sont drôles, sans qu'aucune d'entre elles ne cherchent à l'être. À ce niveau de ratage, c'est du grand art. Pour les connaisseurs : je le range sans hésiter aux côtés du Cyborg avec Van Damme (1989 quand même), à ceci près qu'à cette époque j'avais 14 ans et un stock encore considérable d'indulgence (et de naïveté, et de bêtise), ce qui n'est plus du tout le cas 33 ans plus tard...

Reacher saison 1 : Le premier Jack Reacher au cinéma, avec Tom Cruise en tête d'affiche m'avait agréablement surpris, et beaucoup plu au final. J'avais cependant déjà lu que Lee Child, l'auteur de la série de romans dont Jack Reacher est le héros, regrettait amèrement le choix de Cruise pour incarner son héros fétiche, tant il était physiquement éloigné de ce que son personnage de papier représentait. Et après avoir vu la première saison de la série qui vient d'être adaptée des romans, (et plus précisément du tout premier roman de la série, intitulé Killing Floor, ou Du fond de l'abîme en VF) comme je le comprends !! Car dans cette nouvelle incarnation à l'écran, exit le minuscule Cruise et welcome Alan Ritchson dans le rôle titre, et permettez-moi de vous dire, qu'il envoie du lourd le gaillard, dans tous les sens du terme. J'ai tenté cette série sans trop y croire, c'est peut-être pourquoi j'ai été à ce point étonné de ce que j'y ai vu : c'est fort, c'est brut, c'est dur, c'est efficace. À l'image du héros. J'ai à vrai dire trouvé cette série complètement (ou presque) à contre courant de ce qui se fait actuellement, de l'air du temps, de la petite musique lancinante qui parcourt la grande majorité des séries (et films) actuellement produites et mises en avant. Et ça m'a vachement plu, ce vent d'air frais, de virilité positive (si si je vous assure : ça existe, ne croyez pas le discours habituel à ce sujet), de retour à des valeurs sûres de la fiction d'action, et tant pis si c'est mâtiné d'une fine (?) couche de frime pour enrober le tout (en même temps, si le personnage de Jack Reacher ne peut pas se permettre un poil de frime, qui le pourrait ??). Très bonne surprise donc que cette première saison de Reacher, je serai de la suite, assurément !

Killing Eve saison 3 : Première fois que je ressens un peu de lassitude sur cette série. Le jeu du chat et de la souris ça va un temps, mais à force ça fait un peu la sensation de tourner en rond. Villanelle reste un personnage fascinant, et les meilleurs épisodes de cette saison sont ceux qui lui sont consacrés (je pense à son retour dans sa famille en particulier). En revanche, le personnage de Eve commence à me fatiguer un peu avec ses atermoiements et ses pleurnicheries incessantes... Les seconds rôles tirent habilement leur épingle du jeu également et finalement si la série continue à m'intéresser c'est pour tout sauf ce qui concerne le personnage qui donne son titre à la série ! Ce qui est tout de même significatif de quelque chose me semble-t-il. Peut-être faudrait-il songer à apporter une conclusion bientôt ?

Cuisine et Dépendances : Je me suis rendu compte il y a peu de temps que dans mon esprit je confondais régulièrement Cuisine et Dépendances avec Un Air de Famille, si bien qu'ayant vu le second je n'avais jamais vu le premier ! Voilà qui est donc corrigé. De ce film que retenir ? D'abord une brochette de comédiens français de premier ordre, au rang desquels le regretté Jean-Pierre Bacri figure en tête. Ensuite une belle mécanique narrative, qu'on sent découler en ligne droite de l'origine théâtrale du récit. Et puis cette science du dialogue, avec des réparties bien senties, des punchlines percutantes, des running gags souvent subtils, mais qui verraient leur impact moindre si tout cela n'était pas porté par des interprètes excellents. Ça peut parfois flirter avec le "surjoué" mais dès lors qu'on se replace dans un contexte de pièce de théâtre on en est moins frappé. En tout cas les caractères très marqués et un peu caricaturaux dépeignent quand même assez bien tous les petits travers humains du quotidien, impossible de les rater, impossible de ne pas s'identifier, même de loin, dans l'un ou l'autre de temps en temps. Je dirais que finalement ce film a les qualités de ses défauts, son côté théâtral renforce la narrativité et les dialogues mais apporte aussi son lot de limitations qu'on n'a pas l'habitude de voir dans un film. Content quoiqu'il en soit d'avoir comblé, même tardivement, cette lacune de ma culture cinématographique.

Vikings Valhalla saison 1 : Série plus ou moins spin-off de Vikings, l'histoire prend place une centaine d'années après la première. On y croise de nouveaux personnages dont un certain nombre sont tirés des récits historiques nordiques et ont bel et bien existé. Comme pour la série-mère, quelques libertés chronologiques et scénaristiques ont été prises pour que tous ces personnages se croisent, mais c'est relativement compréhensible et acceptable si on veut que le récit ne se dilue pas trop. En revanche, de très grosses libertés sont prises sur d'autres plans, et le fait que la franchise ait été reprise par Netflix n'y est à mon avis pas étrangère, car elles sont beaucoup plus marquées idéologiquement que narrativement ou historiquement. À ce titre, la différence avec Vikings produit par la chaîne History, malgré ses plus modestes moyens, est notable et flagrante. Par exemple, le Jarl de Kattegat est à présent une femme noire. Et la cité est défendue par une armée d'élite de femmes. Sans vouloir jouer au prof d'Histoire que je suis loin d'être, on nage un peu dans le n'importe quoi là. En revanche, contrairement à la précédente série, il n'est plus fait mention de l'esclavage dans la société viking, qui était pourtant bel et bien d'usage. L'une des qualités principales de Vikings était justement de montrer des aspects de la vie courante de cette époque chez les vikings, quitte à casser des idées reçues (par exemple : la place des femmes guerrières, la relative liberté sexuelle). Dans cette nouvelle série en revanche, on ne peut plus se fier à ce qu'on voit : est-ce une réalité historique ou les reliefs d'une idéologie très actuelle qu'on voit à l'écran ? Ça a un avantage remarquez : ça oblige à chercher et à se renseigner sur la réalité historique, et donc à se cultiver, ce qui est toujours une bonne chose. Mais c'est un peu décevant je trouve. Pour le reste : je suis plutôt convaincu par le casting et l'interprétation, tout comme par l'aspect visuel très léché, on voit que Netflix y a mis les moyens. Le rythme est soutenu, la narration agréable, les intrigues et sous-intrigues intéressantes, j'ai tout particulièrement été intéressé par l'un des aspects abordés dans la série : la rivalité entre la religion nordique et le christianisme qui gagne de plus en plus de terrain auprès des vikings eux-mêmes. Cet aspect est plutôt bien traité à mon avis. En tout cas, la nouvelle série donne envie d'en savoir plus et de connaître le destin de ses héros, ce qui ne devrait pas tarder avec une deuxième saison déjà en projet. Et j'en serai !

Peacemaker saison 1 : J'avoue que je n'étais pas d'emblée convaincu. Les séries de super-héros DC, j'en ai surtout l'image de trucs proprets et un peu limités destinés aux ados, du type Arrow, Flash ou Supergirl. Et puis je n'ai pas encore vu le second film Suicide Squad dont cette série est un spin-off direct (d'ailleurs le tout premier épisode commence par un "Previously in Suicide Squad" qui m'a certainement un poil spoilé le film !). Mais la bonne réputation qui précède la série, le nom de John Cena au générique et surtout l'estampillage HBO Max ont suscité ma curiosité et je m'y suis lancé. Et grand bien m'a pris ! Que ce soit la scène de chorégraphie du générique, Aiglounet, ce débilos de Vigilante, ce vieux débris de Robert Patrick ou ce doux-dingue de Peacemaker, tout m'a plu dans cette série. Je me suis marré du début à la fin, mes craintes quant au public cible ont été très (très !) vite écartés (le ton, les dialogues, l'humour, et quelques scènes assez cash font de cette série quelque chose à ne pas regarder avec vos jeunes enfants !!), et bien qu'étant pas très fan de l'univers DC Comics, et donc moins familier des personnages que je ne peux l'être avec ceux issus de l'univers Marvel, j'ai adoré cette série de A à Z et j'étais plongé dedans intégralement. J'en suis devenu immédiatement fan. Excellente surprise, poilade assurée, gros kiff. Merci James Gunn et vivement la suite.

OVNI(s) saison 2 : Gros plaisir que de retrouver nos hurluberlus du GEPAN dans cette seconde saison ! Tout ce qui avait fait la recette gagnante de la première saison est toujours bien présent, mais en rajoutant à l'intrigue une véritable avancée dans la percée du mystère qui plane tout au long de la saison précédente, une dose supplémentaire de rires et de délires, et quelques personnages supplémentaires qui viennent agrandir la galerie de zozos pourtant déjà bien colorée en gugusses en tous genres. Chouette par exemple de voir participer Jonathan Lambert ou Alice Taglioni. La partie "reconstitution" de la fin des années 1970 / début des années 1980 reste un must absolu et l'un des gros "atouts charme" de la série (pour ce qui me concerne en tout cas). Plus encore que dans la première saison, j'ai trouvé dans cette seconde partie un aspect visuel inexplicable de bande-dessinée portée à l'écran, tout particulièrement pour ce qui est des personnages que j'ai l'impression de voir sortir d'un album de Franquin ou d'Uderzo. Melvil Poupaud et Michel Vuillermoz sont à ce titre exceptionnels de charisme, de drôlerie et de loufoquerie, ils m'ont fait mourir de rire par leurs mimiques, leur fraîcheur, leur sincérité et leur originalité. Et cerise sur le gâteau, alors qu'on croit que tout est enfin résolu, la fin de saison rebondit sur une nouvelle surprise que je n'avais pas du tout vue venir alors que la narration avait bel et bien semé ici et là des indices avant-coureurs. Bref j'adore cette série, et j'attends avec impatience la suite !

1883 saison 1 : Quelle belle surprise que cette série sortie de nulle part ! On suit dans 1883 le périple de pionniers bien décidés à tracer la route au départ du Texas en direction de la terre promise : l'Oregon. On plonge avec eux au plus près de ce qu'ont pu être les conditions de vie et de voyage à cette époque-là. C'est très dur et sans concession, mais ce faisant, certainement plus réaliste et plausible que de nombreux westerns. Pour le soin porté à l'image et au réalisme visuel, cela m'a fait penser à Deadwood, certainement la série incontournable dans ce genre précis. Ce qui dans ma bouche, est un vrai gros compliment ! Le scénario ne ménage pas les personnages, il n'y a ni justice ni morale dans les aventures que vivent ces pionniers, et c'est diablement intéressant comme parti pris. Mais surtout, c'est le casting qui est plus que mémorable et qui apporte la pierre finale à ce très réussi projet qu'est 1883. Il y a Sam Elliott qui promène ses 77 ans à dos de canasson comme si de rien n'était et qui apporte tout son charisme et sa rudesse naturelle à la série. Il y a aussi Tim McGraw qui pour moi était jusqu'alors un parfait inconnu et qui lui aussi possède un charisme incroyable et dégage une impression de force et de sûreté inouïe. J'ai reconnue avec plaisir Faith Hill également, la chanteuse de country-folk étant ici plus qu'à son aise, j'ai envie de dire, quasiment dans son environnement naturel. La jeune chanteuse que j'ai connue au tournant de l'année 2000 est devenue une femme mûre qui en impose, et son talent de comédienne m'a ici autant surpris que convaincu. Amusant d'ailleurs de savoir qu'à l'écran comme à la ville, McGraw et Hill sont un vieux couple. Mais surtout, surtout, il y a la jeune Isabel May qui bouffe littéralement l'écran à chaque fois qu'elle apparaît dans un plan. Elsa est le personnage principal indiscutable de cette série, et non seulement le personnage est très bien écrit (on est bien d'accord que c'est avec les codes d'aujourd'hui, qui renvoient à l'idée de femmes forte et indépendante qui s'affirme envers et contre les préjugés et les traditions patriarcales, ce qui remis dans son contexte n'est que très peu plausible historiquement, mais suffisamment bien écrit, joué et mis en scène pour qu'on puisse y croire) mais il est avant toute chose merveilleusement interprété. Isabel May irradie l'écran, elle est lumineuse du début à la fin, d'une sincérité et d'un charme naturel incroyable, on ne doute pas un seul instant de la véracité pourtant presque anachronique de son personnage. Cette actrice est la révélation de l'année selon moi. Un dernier mot encore sur la fin, qui en est une vraie à n'en pas douter car je ne pense pas qu'une seconde saison soit prévue. Inattendue, elle aussi sans concession, elle a le mérite d'aller au bout des choses, au bout des idées. Excellente série que ce 1883.

Start Up saison 3 : Troisième et pour l'instant dernière saison de la série, il se murmure cependant qu'une reprise pourrait avoir lieu prochainement avec une quatrième saison. Ce serait à mon avis tout à fait appréciable, car je l'avoue volontiers, cette fin proposée ne me va pas du tout. En vérité je ne vois pas en quoi cette conclusion ouverte en points de suspension peut s'avérer pertinente et satisfaisante pour qui a suivi les aventures et mésaventures de ces héros hors du commun depuis le début. Pourtant la dramaturgie monte bien durant toute cette troisième saison et fait réellement évoluer les relations entre tous les personnages d'une manière assez intéressante. L'apport de Mira Sorvino dans un rôle énigmatique et inquiétant est réussi, le personnage de Ron Perlman mériterait selon moi d'être un poil plus développé, et celui qui tient le haut du pavé reste à mon avis Edi Gathegi qui parvient aussi bien à paraître convaincant en tant que good guy que de bad guy, ce qui mérite déjà largement d'être souligné. Martin Freeman quant à lui ne fait plus partie du casting, et les personnages de Nick et d'Izzy sont plus en demi-teinte que dans les 2 précédentes saisons, l'évolution psychologique de ces personnages étant selon moi trop radicale et en rupture avec ce qu'on a vu d'eux auparavant. Sinon petit coup de cœur au passage de ma part pour l'interprète de Mara, Addison Timlin. Bref j'ai apprécié toute cette saison encore plus torturée que d'habitude, il n'y a que la fin qui m'ait laissé un goût d'inachevé et c'est dommage. En espérant donc voir un jour une suite...

Space Force saison 2 : Il faut prendre Space Force comme une petite série récréative, amusante et pas prise de tête, car c'est très exactement à mon sens ce qu'elle est. Cette seconde saison poursuit dans la lignée de la première, en gardant ce qui marche le mieux et maintenant qu'on est familier des personnages, les intrigues de chacun d'entre eux s'étoffe sympathiquement. Bien entendu, le fer de lance reste l'incontournable Steve Carell qui assure le spectacle comme personne. En ceci il est très efficacement secondé par John Malkovich qui se pose tantôt en partenaire tantôt en adversaire au personnage du général fantasque. L'humour fonctionne plutôt bien, il y a cette patte associée à l'énergie communicative de Steve Carell qu'on reconnaît quoi qu'il fasse. Le format court sied parfaitement à la série, et lui permet de maintenir un rythme agréable sans pour autant verser dans l'overdose. Et puis Carell a ceci de particulier en lui qui fonctionne toujours bien : il sait mixer son côté burlesque et franchement comique avec des moments où il parvient remarquablement bien à faire passer de l'émotion sincère (je pense pour cette saison à la scène de dialogue père-fille dans la voiture) avant inévitablement de rebasculer dans le loufoque, et ce mélange est irrésistible. Bref, c'est un réel plaisir que de passer un peu de temps en compagnie de cette Space Force rafraîchissante !

Spider-Man : No Way Home : Voilà déjà le troisième volet de la troisième version de Spider-Man au cinéma depuis le premier film de Sam Raimi en 2002 (argghhh 20 ans !). Il reprend là où le précédent s'était arrêté, à savoir sur la révélation de l'identité civile de Spider-Man. Avec le Docteur Strange en guest star, No Way Home se lance dans ce qui a fait le succès du film animé Spider-Man New Generation et qui s'est très largement développé depuis plusieurs années chez Marvel en version papier : les univers parallèles. Et, bien que je nourrissais certaines craintes à cet égard, j'ai trouvé cela vraiment très réussi. J'avais peur que cela paraisse surfait, artificiel, pas crédible, alors qu'au final j'ai marché à fond dans la combine. J'ai même pris un énorme plaisir à voir (warning : spoiler en approche imminente, si vous ne voulez vraiment rien savoir du film avant de l'avoir vu stoppez ici de suite !!!) se côtoyer Tom Holland, Andrew Garfield et Tobey Maguire dans les costumes spécifiques de leurs versions distinctives du Tisseur au sein d'un seul et unique film. Avec le retour également des super-vilains de chaque film (et quelle joie de retrouver le meilleur d'entre tous, toutes périodes confondus, j'ai nommé le Docteur Octopus !!)(d'ailleurs je ne sais pas ce qu'ils lui ont fait au père Molina, mais il a l'air plus jeune aujourd'hui que dans le film de 2004 !!). J'ai eu le temps du film l'impression de me retrouver dans une version live d'un épisode des sagas Spider-Verse et Spider-Geddon que j'avais beaucoup apprécié en comics. Attention cependant, le film n'est pas parfait pour autant, je lui ai même trouvé quelques longueurs, chose que je n'avais pas ressentie lors des deux précédents opus. Mais du point de vue originalité et coup de poker avec l'idée (et la gageure) de réunir une grosse majorité des castings des 3 versions différentes, c'est un coup de maître. J'ai marché à fond dans le concept, pour tout dire j'en suis sorti ravi de ce film. Et mes gamins aussi, que demander de plus ?

Riders of Justice : Voilà un film qui m'a autant étonné que plu. Étonné par le mélange de genres inattendu : un gros bourrin taciturne et qui tue sans vergogne s'associe à un trio de geeks complètement foutraques pour rendre la justice. Évidemment le gros dur c'est Mads Mikkelsen, impérial dans son rôle. Les trois siphonnés du bocal sont d'illustres inconnus mais croyez-moi vous les reconnaîtrez tout de suite : ils ont le physique de l'emploi ! Sur le fond j'ai vraiment apprécié le concept, plutôt casse-gueule faut bien le dire, et qui pourtant a parfaitement fonctionné (sur moi en tout cas). Le jusqu'auboutisme cash du tueur d'un côté, les délires gentiment ravagés des geeks de l'autre. Ça aurait pu vite et facilement basculer dans le grand-guignol insupportable et en fait non, ça reste parfaitement cohérent et contre toute attente, ça a de la tenue du début à la fin. Et aucun des deux côtés n'édulcore l'autre, ce qui est notable. La partie hard est bien hard, la partie drôle est vraiment drôle. Certainement que la distribution de ce film danois y est pour beaucoup. En dehors de Mikkelsen aucune tête connue, ce qui permet certainement mieux de les accepter tels quels et ainsi d'entrer sans effort dans le film. Cerise sur le gâteau : un petit twist final vient tout remettre en cause et j'avoue que je ne l'avais pas vu venir, j'ai trouvé ça très réussi. Petit film qui est passé plus ou moins inaperçu, je vous invite à ne surtout pas le laisser passer sans y jeter un oeil, vous pourriez en être aussi positivement surpris que moi.

BAC Nord : Il paraît que ce film a défrayé la chronique, fait polémique. Parce qu'il retrace des faits réels relativement récents, du moins en présente-t-il une version, et qu'il symbolise la collision frontale entre plusieurs idéologies qui scindent la société française en deux, si l'on en croit les journaux et les chaînes d'infos en continu. Les "pro" et les "anti" flics par exemple. Les anti-fa, les anti-racistes et ceux qui appellent à la loi et à l'ordre par exemple encore. De manière générale et pour résumer : les thèmes qu'aborde ce film sont souvent ceux qui font débat entre idéologues de tous poils qui justement, préfèrent raisonner selon leurs idéologies qu'en se basant sur des faits réels et avérés. Et pourtant je ne crois pas que le film soit justement aveuglé dans un sens ou un autre par une idéologie. Il montre des choses dures, incontestablement difficiles à regarder et à accepter, mais non moins réelles pour autant. Le film est beaucoup plus nuancé sur le plan des idées que ce que j'ai bien pu en entendre à droite et à gauche avant de le voir. Et c'est tant mieux d'ailleurs. Sur un plan plus formel, le moins que je puisse en dire c'est que je l'ai trouvé très efficace, très réaliste, très brut de décoffrage sans pour autant sembler sensationnaliste ou volontairement exagéré. Il m'a donné l'impression d'être honnête dans ce qu'il raconte et dans la façon dont il le fait. Les scènes d'action et de suspense sont vraiment bien maîtrisées, on est dedans sans se poser de questions, preuve que ça fonctionne parfaitement. Les personnages quant à eux ont tous du fond et l'interprétation est au top. Si Gilles Lellouche et François Civil ne déméritent pas, c'est bel et bien Karim Leklou qui remporte mon coup de cœur sur ce film, grâce à son jeu parfaitement juste, profondément touchant. Un film qui ne méritait pas autant de polémique mais plus de commentaires sur ses qualités cinématographiques si vous voulez mon avis. En tout cas, définitivement à voir.

Light of my Life : Tous ceux qui ont vu La Route y comparerons certainement Light of my Life. Le contexte est semblable bien que visuellement moins apocalyptique : un père et son enfant voyagent à pied avec leurs sacs à dos, à travers ce qui reste des États-Unis après une pandémie qui a massivement tué les femmes. Ces dernières sont devenues des exceptions et sont considérées comme des denrées très rares... ce qui commence à poser problème maintenant que l'enfant grandit et qu'il devient de plus en plus difficile de faire passer la jeune fille pour un garçon... la survie se complique d'autant ! Bien que d'apparence moins pessimiste que La Route, on arrive en fin du film avec la même émotion, le même sentiment de désespoir profond, d'inéluctabilité de l'existence. Il y a à la fois de la pureté, de la poésie même qui se dégagent de ce film, en même temps que de la noirceur et du réalisme plombant. C'est assez déroutant ce mélange. Et donc évidemment cela ne laisse pas de marbre, en tout cas pas moi. Ce n'est cependant pas un film "facile" à voir, il faut le savoir avant de s'y embarquer. Il montre le meilleur comme le pire de l'humanité, et pas toujours là où on le pense. Ce film fait réfléchir, non seulement sur l'évolution du monde et les éventualités qui pourraient mener à un effondrement plus ou moins grand de notre société telle que nous la connaissons, mais aussi sur un plan plus personnel, plus individuel, sur ce que nous sommes, sur qui nous sommes. Un film dur, sans concession, mais très intéressant à regarder si on en a le courage.

Adieu les Cons : Se plonger dans un film d'Albert Dupontel, c'est à chaque fois comme des retrouvailles avec une famille dysfonctionnelle emplie de gens attachants mais un poil bizarres. Des inadaptés sociaux, des personnes qui sont à la marge, intellectuellement, émotionnellement, socialement... Des gens un peu loufoques, un peu étranges, dont la pureté du raisonnement et des sentiments confine parfois aux limites de l'autisme et les place au ban de la société, malgré souvent tous les efforts. C'est depuis Bernie, il y a plus de 25 ans déjà, une constante dans le cinéma de Dupontel. Quand il écrit ses histoires, il ne peut pas s'empêcher d'y mettre en scène des personnages aux contours très nets qui les distinguent inévitablement des autres. Et qui font aussi tout leur charme soit dit en passant. C'est encore une fois le cas ici, avec Jean-Baptiste et Suze, des personnages d'apparence banals, voire insignifiants, mais qui au final s'avèrent de véritables grains de sable dans les rouages d'une société corsetée. Ce sont des incompris, mais eux se comprennent, et c'est bien là tout l'essentiel. S'en suit une histoire, comme toujours avec Dupontel, complètement baroque et déjantée mais jamais insensée, au contraire, toujours pleine de sens. À noter absolument, outre les performances remarquables de Dupontel (qui nous y a habitués) et de Virgine Effira (que j'ai appris a apprécier de plus en plus film après film), le second rôle savoureux tenu par un autre fidèle du cinéaste, Nicolas Marié, qui cette fois prend les traits d'un aveugle flicophobe inoubliable. Coup de coeur également pour Jackie Berroyer dans un petit rôle tout en drôlerie mélancolique et en tendresse pure. Un très beau film, radical, drôle, intelligent, utile. À voir bien évidemment !

Old : M. Night Shyamalan a à nouveau le vent en poupe, aussi le retrouve-t-on plus régulièrement au cinéma. On ne peut pas dire qu'il ait retrouvé son statut de quasi-génie de la caméra tel qu'il l'avait après Le Sixième Sens ou Incassable, mais mine de rien il s'est refait une petite santé ces dernières années avec des projets plus modestes mais plus aboutis. Avec Old on repart donc dans ce qu'il sait faire : idée minimaliste mais intrigante, pas de grosse star à l'écran, un scénario assez bien ficelé et une histoire qui semble inéluctable dans son déroulement, et enfin un petit rebondissement final que je peine à qualifier de véritable twist (le réalisateur en a pourtant fait sa marque de fabrique). Sans être absolument passionnante, l'histoire que Shyamalan nous propose reste très attractive et on a bien entendu envie de savoir comment tout cela se termine dès lors qu'on a commencé à regarder. Rien de révolutionnaire donc pour un scénariste-réalisateur de cette trempe (et avec ses antécédents) mais rien d'honteux non plus. Juste un film "moyen +" qui tire habilement son épingle du jeu sans pour autant laisser un souvenir impérissable.

Adieu Paris : Ahlala, que dire d'un tel film ? C'est un pur bonbon pour ceux qui aiment les comédiens généreux, la répartie, la tchatche, le jeu débridé, les dialogues enflammés, les bons mots, la science du discours au-delà de la pertinence de la pensée... Bref ça fait un plaisir immense à ceux qui aiment quand ça joue à fond, quand ça déclame, quand ça s'écoute parler, quand ça évoque comme dirait Léodagan de Kaamelott. Ça risque de moins plaire, soyons honnêtes, à ceux qui privilégie l'histoire, le scénario, le sens profond, ceux qui aiment qu'une histoire ait un début, un milieu et une fin, une morale, une ossature clairement définie. Parce que ce film est foutraque, c'est avant tout une suite de scènes où les acteurs (et le réalisateur) se font très visiblement plaisir à jouer, où ils se font un malin plaisir à brouiller les pistes entre les personnages qu'ils interprètent et leurs véritables personnalités. Ça s'apostrophe, ça s'invective, ça se moque, ça s'accroche, ça s'envoie des vacheries mais aussi des mots d'amour et d'amitié, ça se cache pudiquement autant que ça se dévoile parcimonieusement, ça en dit long mais en creux sur les gens, les postures, l'être et le paraître, la sincérité et l'image qu'on a de soi, celle qu'on cherche à donner aux autres également. Ce film n'est ni bon ni mauvais, tout dépend d'où vous le regardez. Du point de vue des comédiens, ce n'est ni plus ni moins qu'un feu d'artifice. Du point de vue d'un spectateur lambda, c'est parfois nombriliste, souvent démonstratif, un peu vain également. Bref vous l'aurez compris, ça clive pas mal comme film, vous êtes prévenu. Moi j'ai beaucoup aimé cette débauche de comédiens surdoués. Et j'ai aussi beaucoup regretté que n'y soit pas ajoutée une histoire plus développée. Mais ce n'est pas grave, je prends tel quel malgré tout.

Polar : Film Netflix plutôt surprenant dans sa forme. L'histoire du vieux tueur à gages devenu gênant que sa propre organisation tente d'éliminer est presque un cliché, ce qui sort ce film du lot c'est justement le traitement qui est fait de ce scénario somme toute basique. Et c'est tout particulièrement par les personnages que ce film détonne et surprend. Hauts en couleurs, déjantés pour la plupart, caricaturaux mais dans le bon sens du terme, ils apportent tous leur touche de fantaisie à une histoire qui resterait trop plate sinon. Le petit twist de fin est également bien venu, et j'avoue ne pas l'avoir vu venir trop tôt, ça aussi c'est plutôt bon signe. Alors on est clairement dans de l'outrance à tendance rigolote et il faut absolument regarder ce film d'un œil amusé et ouvert plutôt que critique et trop sérieux. Si on accepte le principe de base, on passe devant ce film un très bon moment d'action et de délires en tous genres. Extravagant certes, mais avec une pointe de classe quand même, le film sait quand s'arrêter juste avant que ça ne bascule dans un too much trop indécent. Efficace quoi. Bref, moi ça m'a bien plu à l'arrivée.

Arctic Circle saison 1 : Série policière finlandaise qui joue la carte locale à fond. Si vous aimez le grand Nord, les plaines enneigées à perte de vue, les motos-neige comme moyen de locomotion et que vous ne sortez jamais sans votre sous-pull Damart par dessous votre pull en laine et votre grosse doudoune, cette série est faite pour vous. Si au contraire un décor entièrement immaculé a tendance à vous stresser et que le grand air par -15°C vous donne des envies de suicide, passez votre chemin. L'aspect polar est ici doublé par une enquête sur un virus exotique qui donne des résultats peu ragoûtants, ce qui n'est pas sans surfer sur une ambiance anxiogène qu'on a connu il n'y a pas très longtemps. La comparaison avec la crise sanitaire du Covid-19 s'arrête toutefois là. Plutôt réussi en fin de compte, la série a trouvé son ton propre et une identité à part, ce qui est toujours une bonne chose en soi. Après, certains scènes peuvent dérouter ou sembler décalées, mais l'ensemble reste cohérent et permet d'ignorer ces quelques défauts minimes. Point fort de la série : l'interprétation, on découvre ainsi de chouettes comédiens inconnus sous nos latitudes et qui mérite le coup d’œil. À suivre pour savoir si la seconde saison confirme la bonne qualité générale de cette série.

Frank of Ireland saison 1 : Petite série passée sous les radars (mais pas les miens !), Frank of Ireland se regarde très vite et plutôt agréablement. L'humour irlandais est comme son accent : rugueux et pas toujours compréhensible du premier coup. La série est à cette image. Les personnages sont pour le moins malmenés, et ça gratte pas mal en même temps que ça fait pouffer. Vous savez quand l'envie de se marrer est toujours un peu entravé par un sentiment de gêne ? Ben Frank of Ireland c'est ça tout du long. Du coup c'est plutôt bienvenu que la série soit courte et les épisodes pas trop longs. Parce que plus ce serait trop à mon humble avis. Là on a la juste dose, celle qui permet d'en profiter tout en évitant l'overdose fatale. Alors sur le fond c'est très simple, on a Frank, trentenaire débonnaire qui vit chez sa mère et dont les ambitions n'ont d'égales que la fainéantise, aussi bien sur le plan professionnel que sentimental. Persuadé d'être un musicien de génie, il comprend mal que cet état de fait ne soit pas reconnu par le reste du monde. Persuadé également d'être irrésistible, il comprend mal que sa vie sexuelle et amoureuse tourne en rond. Il vit aux crochets de sa mère qui ne se gêne du reste pas pour le lui rappeler régulièrement, son meilleur pote est aussi son souffre-douleur, et son plan cul régulier vient de tomber amoureuse d'un médecin. Bref, c'est la dèche en Irlande, et Frank vous convie à ses mésaventures... ça ne casse pas trois pattes à un canard, mais si on n'est pas trop exigeant on peut accepter l'invitation. L'Irlande, ça dépayse.

Dexter : New Blood : La série Dexter fut en son temps une petite révolution et un gros succès d'audience autant que d'estime. Avec le temps, certes, elle avait baissé en qualité, mais restait intéressante à suivre. Ses dernières saisons furent cependant un ratage total, la conclusion en particulier était un foutage de gueule éhonté, et je me souviens parfaitement bien avoir pesté devant mon téléviseur quand j'ai vu le piètre final qui avait été réservé aux boucher de Bay Harbor. Voici donc 8 ans plus tard que Dexter revient pour une mini-série conclusive. Échaudé par la précédente fin, j'avoue que je n'attendais rien de spécialement bien de cette suite tardive. Et il faut bien le dire, aux premiers abords ça sent quand même un peu le réchauffé. Le père Michael C. Hall s'est un peu empâté, tout comme son personnage qui n'a plus la rigueur de la série d'origine. Mais au fur et à mesure que les épisodes passent on retrouve des détails qui avaient fait le sel et l'originalité du psychopathe vengeur de Miami. Et puis il y a ce vieux brigand de Clancy Brown qui vient traîner ses guêtres et sa dégaine d'ours mal léché, ce qui ne peut pas faire de mal non plus. La vraie (bonne) surprise vient de la toute fin, en rupture assez nette (mais en gardant une cohérence et une logique narrative, ce qui est primordial) avec ce qu'on connaît de Dexter et aux habitudes qu'on a de le voir toujours se sortir des pires ennuis par son intellect supérieur. Le dernier épisode est à ce titre la meilleure chose qui soit arrivé au personnage de Dexter depuis bien longtemps. Une remise en question profonde, un retour aux bases pour déboucher sur une réelle évolution du héros / tueur en série. La fin proposée s'avère surprenante mais quand on y pense, plutôt intelligente. Et surtout, il s'agit enfin d'une fin digne de ce nom pour un personnage qui le méritait vraiment. Je dirais donc que cette mini-série conclusive, si elle n'est pas dénuée de défauts, se montre toutefois satisfaisante.

Hawkeye saison 1 : Marvel continue son petit bonhomme de chemin avec cette nouvelle série qui vient faire le lien entre certains de ses films (en l'occurrence ici, entre la franchise Avengers et le film Black Widow plus particulièrement) et de potentiels développements à venir. Avec cette série dédiée à Hawkeye, Marvel introduit un certain nombre de personnages secondaires de l'univers Marvel, des clins d'oeil qui font toujours plaisir à un passionné des comics comme moi. On a donc l'occasion de croiser ici la jeune Kate Bishop, la nouvelle Hawkeye au féminin de Marvel, mais aussi Écho la justicière trouble et muette initialement apparue dans les pages de Daredevil sous les crayon de David Mack et Joe Quesada au tournant des années 2000, ou encore Jacques Dusquesne alias le Swordsman (le Spadassin en VF) qui dans les comics a été le mentor de Clint Barton avant que celui-ci ne devienne un super-héros. Chouette de revoir aussi le Caïd sous les traits de Vincent d'Onofrio, personnage que je pensais relégué au placard après l'arrêt de la série Netflix consacrée à Daredevil. Cette courte série Hawkeye (6 épisodes seulement) m'a été fort sympathique donc, avec un rythme soutenu, une bonne balance entre scènes d'action et humour (la marque de fabrique des Studios Marvel à l'écran), un ancrage assumé et réussi dans l'univers Marvel, une intrigue simple mais bien menée. Même l'inévitable accent "progressif et inclusif" qui est à présent un passage obligé dans toute production Marvel / Disney,  a été amené intelligemment et sans que ça ne paraisse ni lourd ni artificiellement appuyé, avec la surdité dégénérescente de Clint et le double handicap de Maya Lopez alias Écho. Comme quoi quand ça a du sens et que c'est fait avec mesure, même les bons sentiments et la bienpensance passent bien ! Enfin, comme pour celles qui l'ont précédée, cette série Marvel marche aussi bien avec les adultes que les enfants, les miens en sont la preuve vivante. Chouette Série si vous aimez l'univers des super-héros Marvel.

The Naked Director saison 1 : J'ai déjà exprimé ici mes sentiments partagés envers les séries coréennes que j'ai pu expérimenter. Avec cette série japonaise cette fois-ci, c'est un peu différent. J'y ai retrouvé moins d'exagération dans le jeu des comédiens, mais une originalité toute aussi forte. L'histoire (vraie !) de ce réalisateur qui a révolutionné le monde du porno nippon dans les années 1980 est vraiment totalement inattendue, et clairement dépaysante ! Auusi bien sur le fond que sur la forme d'ailleurs. Elle ne sont plus si courantes ces séries qui ose parler mais surtout montrer du cul très frontalement et sans tabou. Tellement rares d'ailleurs que cette caractéristique en font presque un objet démodé, old school, à l'apparence presque naïve (mais l'apparence seulement). Subversive diraient certains. Alors que non, c'est juste que question sexe les japonais ("et ces gens là, malgré tous leurs défauts, ont compris beaucoup de choses" vient de s'écrier subrepticement le Benoît Poelvoorde de C'est arrivé près de chez vous dans mon esprit un peu malade) semblent en être restés à la base, au naturel, on pourrait presque dire au "classique" bien que cela puisse passer pour un gros mot aujourd'hui. Ce qui n'empêche en rien de parler de la place de la femme, de l'émancipation féminine. C'est selon moi la réussite de cette série : parler de sexualité (et en montrer) sans mettre en conflit hommes et femmes. Montrer du sexe, pas la guerre des sexes. Et c'est vachement rafraîchissant si vous voulez mon avis. Par sa tenue et son contenu cette série m'a surpris plus que passionné, mais j'en suivrai avec plaisir la seconde saison !

After Life saison 3 : After Life est vraiment devenue une de mes séries chouchou du moment ! C'est bien simple, il y en a très peu que j'attends avec autant d'impatience et que je regarde avec autant de plaisir à chaque saison ces derniers temps. Ricky Gervais a réussi à créer un univers à la fois drôle et dramatique, rempli de personnages tantôt déchirants de tristesse, tantôt débordant d'humour. Et attention, pas de demi-mesure : quand c'est triste ça vous arrache les larmes tant la détresse émotionnelle des personnages est puissante, mais quand c'est drôle ça va vous chercher là où ça gratte bien comme il faut, avec de l'humour noir, de l'humour vache, du rentre-dedans et du cash bien raide. Dans ces deux extrêmes des sentiments qu'After Life fait alterner avec brio, il vaut mieux pour vous être bien accroché parce que ça déménage, ça bouscule. La fin de cette troisième saison laisse penser qu'il s'agit d'une fin de série, ce qui serait cohérent avec l'état dans lequel on laisse Tony après ces ultimes épisodes. Un Tony qui semble arriver dans l'acceptation du deuil, dont la douleur reste entière mais qui a retrouvé une place dans le monde qui lui convient. Cette série déborde d'humanité dans tout ce que ce terme comporte : de vie, de mort, d'humour, de colères aussi, de tristesse, de désespoir, de petits plaisirs, de souvenirs, de remises en question, de tendresse, de renoncement, d'amour, d'amitié, de philosophie, de questionnements, de bon sens, de cruauté et de beauté... Ce que vous n'y trouverez pas en revanche, c'est de la bienpensance ou de la méchanceté, de la moraline ou du gnangnan. Cette série est une ode à la finesse, à l'intelligence, à la vie. À voir et revoir absolument et sans limite. Merci à Ricky Gervais de proposer une telle qualité sur nos petits écrans, ça devient rare des pépites de ce type. Ah et puis : bande son au top !

Ray Donovan - The Movie : Je n'émouvais de la fin réservée à la série qui avait été interrompue après sa septième saison sans cela ne fut prévu, ce qui avait donc laissé cette géniale série sans conclusion digne de ce nom. Cette injustice doublée d'une immense frustration vient donc d'être en partie corrigée, puisque ce film vient mettre un point final à la série un peu plus de deux ans après son arrêt inattendu. Bien sûr il faut faire en deux heures ce qui l'aurait été en une saison d'une dizaine d'épisodes, et ça se ressent un peu au final, mais c'est toujours largement mieux que rien. Alors forcément, il y a des personnages sacrifiés car ils n'auront que très peu de temps à l'écran (je pense à Darryl dont le destin est expédié vitesse grand V, mais aussi à Terry qu'on voit peu de temps, mais qui s'en sort pas mal avec une très belle scène de fin qui rend bien hommage au personnage de dur au cœur sensible qu'il a été tout du long), et d'autres un peu mieux servis (évidemment Ray lui-même, et d'une manière incontournable Mickey, qui aura été du début à la fin le personnage central de la série à mes yeux). Dans l'entre-deux il y a Bunchy et Bridget, bien présents pour ce final, mais un poil en retrait tout de même. C'est compréhensible pour Bunchy dont le story-arc était déjà moins passionnant lors de la dernière saison, mais c'est un peu dommage pour Bridget qui est un personnage clé de cette fin, et qui aurait mérité d'être plus mis en avant, et dont l'évolution psychologique aurait dû être plus approfondie, car elle passe d'un extrême à l'autre de manière trop rapide à mon goût (sans vouloir trop en dévoiler cependant ici...). La fin est toutefois plutôt réussie, un peu expédiée si on la rapporte au déroulement du reste de la série (ça paraît évident), mais surtout émotionnellement elle garde une belle puissance évocatrice, qui m'aura marqué (et qui aurait certainement été encore plus marquante au terme d'une saison complète) et à laquelle je ne m'attendais pas vraiment. Finalement, cette série aura été, sans jamais le dire vraiment, l'histoire d'un père qui aime son fils et d'un fils qui aime son père. Et en cela, j'ai été à la fois surpris par cette révélation qui apparaît à la toute fin, et ému par la totalité des non-dits et des blessures intimes qui auront fait l'ADN de ces personnages. Belle fin malgré tout.

Invasion saison 1 : Très perturbante cette série. Parce que très inégale. Le sujet : une invasion (vous vous en serez doutés !!) extraterrestre. Moi j'apprécie ce type d'histoire a priori. La forme : on adopte plusieurs points de vue en suivant une mère de famille américaine entrain de voir son couple partir en sucette, un GI en mission en Afghanistan, un gamin épileptique de Londres en sortie scolaire, et une technicienne de l'équivalent de la Nasa au Japon dont la compagne cachée s'apprête à décoller pour une mission sur l'ISS. L'idée d'un récit choral moi j'aime assez quand c'est bien fait. Donc sur le papier, ça a tout pour me plaire. Sauf qu'en termes d'invasion alien, il faut quasiment attendre les derniers épisodes pour correctement voir de quoi il retourne, et que sur la forme les petits problèmes conjugaux des uns, l'interminable errance en plein désert d'un autre, le harcèlement scolaire du gamin et l'histoire d'amour contrarié de la notre japonaise LGBT, ça prend tant de place et de temps à l'écran alors que ce n'est pas ça le coeur du récit (remember le titre nom de nom !), qu'on a largement le temps de s'ennuyer et d'attendre qu'il se passe vraiment quelque chose. Ah, je passe sous silence l'arnaque pure et simple du premier épisode qui met en avant un Sam Neil qui fait un petit tour et puis s'en va... Quel intérêt y avait-il à commencer à développer ce personnage, ça m'échappe. Il y a cet épisode hyper frustrant de l'attaque de la maison isolée dans la forêt : il fait nuit, on ne voit quasiment rien de tout l'épisode, ou alors c'est moi qui doit faire revoir mes lunettes (oui je porte des lunettes le soir devant mon écran de télé, sinon je galère trop avec les sous-titres)(on a l'âge de nos artères que voulez-vous...). Sur la fin l'histoire s'emballe un peu plus, mais ça n'est pas foufou non plus hein, on n'est pas chez Michael Bay calmez-vous. En fait, plus j'y repense et moins je trouve d'aspect positif à cette série. Donc une fois n'est pas coutume, je m'abstiendrai de vous donner un conseil à son sujet. D'ailleurs moi-même je vais encore m'accorder un temps de réflexion pour décider si je tenterai la saison 2 à sa sortie.

Benedetta : Paul Verhoeven. Nonnes lesbiennes. Virginie Effira. Normalement, ces quelques mots devraient suffire à éveiller la curiosité (et l'envie d'en voir plus) chez n'importe qui. Si. N'insistez pas je vous dis que si. Pas la peine de nier, je ne vous croirai pas. Je ne sais pas qui a eu l'idée de génie de donner ce scénario au hollandais fou, mais ce choix est d'une telle évidence qu'il semble couler de source. C'est toujours, toujours un plaisir de retrouver Verhoeven derrière une caméra, quel que soit le film qu'il met en scène ou l'histoire qu'il nous raconte, ce type a une signature unique, un ton à lui, une science de l'image sans équivalent. Après, une histoire de bonnes-sœurs lubriques et lesbiennes, c'est carrément casse-gueule tant ça peut paraître cliché dans le plus mauvais sens du terme. Mais avec Verhoeven, ça passe crème, on ne s'en rend même pas compte en fait. Et puis, Virginie Effira, ce n'est pas le premier nom qui me serrait venu à l'esprit pour un tel rôle, j'avoue. Je la classe plus volontiers dans la comédie, voire la comédie romantique a priori. Comme quoi, les a priori c'est de la merde. Elle est Benedetta en chair et en os (et en chair surtout quand même). Elle l'incarne parfaitement, intégralement, j'allais dire religieusement. Ah oui, le petit plus qui ajoute du piquant au film : la phrase d'intro "ceci est inspiré d'une histoire vraie" donne un relief encore plus particulier au long métrage. On se retrouve au final avec un objet filmique très spécial, difficile à comparer à d'autres œuvres, presque unique en son genre. Étonnant de bout en bout, avec une caractéristique à la fois fascinante et dérangeante : on ne sait pas ce qu'il faut croire, ce qu'il faut en penser, ce qu'il faut en tirer comme conclusion. Le traitement de Verhoeven fait de Benedetta un personnage absolument incernable (à défaut d'impénétrable), et ça c'est très fort. Jusqu'à la fin, même à sa conclusion on ne sait pas avec certitude à qui on a à faire, et c'est à mon sens l'une des grandes réussites de ce film. Évidemment, alors que c'est l'une des caractéristiques principales du récit, je ne saurais ne pas en parler : il y a tout au long du long métrage de nombreuses scènes sulfureuses, de nu, de sexe, et ce mélange de cru et de sacré qui laisse ce sentiment de péché, de blasphème, d'incongruité également... Qui connaît la carrière de Verhoeven y verra la continuité naturelle de son œuvre, qui n'est pas familier de son art et/ou allergique aux scènes explicites (il y a plusieurs full frontal d'anthologie et une tension sexuelle quasi permanente) risque de se sentir mal à l'aise, ou pour le moins bousculé dans ses habitudes. Moi il m'en faut plus pour me bousculer hein. N'empêche que je suis contraint de concéder qu'on n'a plus l'habitude de voir ce type de scènes au cinéma depuis belle lurette. Et bon sang je me rends compte que ça manque et que ça en dit long sur ce que devient l'art cinématographique de nos jours (de plus en plus lisse, propret, dépourvu d'angles saillants, sage, morne, prévisible, et la liste est encore longue...) au nom de ce que certains nommeraient le politiquement correct, d'autres le respect, d'autres les bonnes manières, d'autres la bienpensance, d'autres encore ni plus ni moins que la censure... Alors certes, sur le fond ce film n'est pas parfait, ce n'est pas le chef d’œuvre ultime et instantané, il est intéressant sans en devenir pour autant passionnant, je n'en ferai ni le film de l'année (quoique...) ni un film révolutionnaire. Mais pour toutes ses qualités, et surtout pour tout ce qui le distingue de la marée innombrable qui constitue le tout-venant de la production cinématographique actuelle, je le conseille vivement, je le loue et le salue comme il convient. Et pour conclure, merci à Paul Verhoeven d'exister et de nous proposer encore de temps en temps un film digne de ce nom.

Future Man saison 3 : Dernière saison de cette série Hulu qui sort de l'ordinaire ! Dans le genre foutraque et délirant, vous êtes sur ce qui se fait de mieux ces dernières années. Cette troisième saison est la dernière et propose une conclusion en 8 épisodes aux rocambolesques aventures de Josh Futturman et de ses 2 acolytes guerriers du futur, la sexy tueuse Tiger et le volcanique Wolf. À force de passer de ligne temporelle en ligne temporelle, et de mettre un beau bazar partout où ils passent, modifiant sans cesse la réalité au gré de leurs pérégrinations et de leurs conséquences inattendues, ils sont rattrapés par la patrouille, et condamnés pour crimes temporels. La série reste dans le ton qui a fait son succès, à savoir un humour absurde, féroce et très référencé qui je dois bien le dire fait mon bonheur. Cependant, il faut aussi dire les choses comme elles sont, l'effet de surprise n'étant plus là, il devient de plus en plus compliqué pour la série de surprendre. C'est pourquoi je trouve que cette dernière saison est un cran en-dessous de cette claque qu'a été la première saison, même si quelques idées savoureuses permettent de relever le plat qui sans cela pourrait paraître pour du réchauffé. La partie de la saison qui se situe à Haven entre autres, et qui voit nos héros en compagnie de différentes icônes américaines et mondiales disparues (d'Abraham Lincoln à James Dean, en passant par Gandhi, Jésus ou Marilyn Monroe) donne lieu à quelques passages sympas et prétextes à du pur délire comme les show runners de la série ont su en concocter plusieurs depuis le début. Ce qui est appréciable, c'est qu'une vraie conclusion est apportée, et qu'elle reste fidèle à l'ensemble de la philosophie de la série : ne pas se prendre au sérieux et se marrer entre connaisseurs pour des conneries. Chouette série.

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Quand je cause d'un film, je fais souvent des articles plutôt longs, et pas toujours en phase avec l'actualité du moment. Dans cette page d'avis vite dits je me propose de faire exactement l'opposé : quelques mots rapides pour donner un avis sur ce que je viens de voir. Certains films feront peut-être par la suite l'objet d'articles plus complets, ou pas. Cette page est donc mise à jour en même temps que l'encart "Vu récemment" qui pointe vers elle...

Messiah saison 1 : Série Netflix au casting international (dont l'excellente Michelle Monaghan, le très surprenant Tomer Sisley et le charismatique Mehdi Dehbi) et qui se paie le luxe d'avoir des scènes en langues différentes (anglais, arabe et hébreu principalement, et même des passages en français). La série aborde un sujet somme toute très intéressant : que se passerait-il si un nouveau messie apparaissait ? Un homme aux traits et au comportement proches de ceux qu'on prête habituellement et culturellement à Jésus ? Un homme qui fasse le lien entre les 3 grandes religions du Livre ? Serait-il cru ? Suivi ? Pourchassé ? Enfermé ? Moqué ? Ignoré ? Et comment faire pour se forger un avis sur lui ? Se fier à son charisme ou exiger des preuves et des miracles ? La foi et la raison peuvent-elles cohabiter en un même personne ? Ou faut-il choisir son camp entre les croyants et les incrédules coûte que coûte ? C'est un peu tout ça qui est traité dans cette série, et sur le fond c'est très intéressant comme je le disais. La série alimente tout du long le doute sur l'identité de celui qui est surnommé El-Masih en arabe, alternant des épisodes propices à donner raison aux croyants et d'autres épisodes apportant de l'eau au moulin de ceux qui dénoncent un affabulateur et un manipulateur de génie. De ce point de vue-là c'est scénaristiquement assez malin et bien fait, en tant que spectateur on se laisse porter d'une théorie à l'autre avec une égale facilité, et chaque nouvel argument et débuts de preuves apportés semblent toujours convaincants jusqu'au suivant qui arrivera en contradiction... Narrativement un grand nombre de pistes sont semées et engagent plusieurs personnages distincts qui semblent tous avoir leur importance, et la majorité de ces intrigues restent en suspens à la fin de la première saison. Et c'est paradoxalement le principal reproche qu'on peut faire à cette série, car cette dernière ayant été annulée après la première saison, alors que tout dans le récit appelait à une suite, on ressort de cette unique saison avec une certaine frustration de ne pas en savoir plus, et de n'avoir pas pu explorer plus avant les débuts d'intrigues parsemés en cours de route. Il vous faudra donc choisir seul et sans plus d'indices si vous préférez croire que ce nouveau messie est d'origine divine ou un génial arnaqueur téléguidé par un éventuel réseau de comploteurs... C'est d'autant plus rageant que cette annulation a son explication officielle (trop de contraintes de production alors que démarrait la pandémie de Covid19) et l'autre plus officieuse (un sujet trop polémique qui aura généré un certain nombre de levées de boucliers de la part des croyants des "grandes" religions mises en cause et convaincu Netflix de laisser tomber devant la promesse de complications inévitables sur les réseaux sociaux...). Là non plus vous n'aurez pas le fin mot de l'histoire et il vous faudra choisir seul de croire à l'une ou l'autre des explications... Bref, un beau potentiel, un chouette casting, un sujet enthousiasmant à mon sens, mais une grosse frustration en fin de compte suite à l'arrêt prématuré de la série.

The Sinner saison 3 : The Sinner est une série assez atypique, qui suit les enquêtes d'un flic à l'ancienne et à l'existence un peu morne et grise, Harry Ambrose. Mais aussi bourru et asocial soit-il, il a cette capacité hors-norme à détecter les failles chez les suspects, à comprendre d'instinct que quelque chose ne colle pas là où tous les autres ne voient que de l'ordinaire ou de l'évident. Handicapé social lui-même, il fait pourtant preuve d'une empathie incroyable avec ceux qui sortent des sentiers battus. Ce qui fait que les enquêtes qu'il mène sont toujours particulières, que sa méthode n'a rien de conventionnelle, et qu'il est parfois aussi difficile à suivre par le spectateur que par ses collègues flics qui le voient d'un drôle d'oeil... Dans cette troisième saison il va se créer entre lui et le suspect d'une enquête un lien très spécial, très bizarre et pour tout dire assez malsain. Peut-être faut-il un flic un peu bizarre lui-même pour comprendre et traquer un malfaiteur lui-même complètement barré psychologiquement... Cette saison m'a un peu moins plu que les deux précédentes parce qu'ici plus qu'auparavant encore, je n'ai pas toujours réussi à entrer dans la logique de l'inspecteur, ce qui m'a empêcher d'entrer vraiment dans son enquête, trouvant certains choix et décisions du policier trop hors-sol, trop incompréhensibles, trop éloignés du sens commun. Mais attention : l'ensemble se tient cependant. C'est juste que sur le plan humain j'ai moins accroché aux personnages et au cas présenté.

Nine Perfect Strangers saison 1 : Dans cette série on plonge dans un camp de remise en forme un peu baba, un peu new age, conçu spécialement pour des gens qui veulent se désintoxiquer de leur quotidien pour X raisons par l'intermédiaire d'un retour à la nature, d'un style de vie sobre et quasi-militaire (horaires précis, encadrement strict, régimes spécifiques et personnalisés, etc...) et surtout recours à la prise de parole et coaching par une sorte de gourou totalement azimutée en la personne d'une Nicole Kidman assez inattendue... Faut dire aussi que c'est réservé à ceux qui peuvent se le payer, parce que la colonie de vacances hippie n'est pas à la portée de tout le monde... Chacun des "patients" de cette thérapeute hors-norme (et à mon envie pas remboursée du tout par la sécu) est déjà un cas en soi, dès lors le mélange des différentes personnalités et d'autant de failles et de terrains glissants va vite se transformer en imbroglio invraisemblable (moi j'aurais juste dit que c'est un beau bordel mais bon...). Chaque personnage est très particulier, parfois un peu cliché, souvent excessif, et il apparaît assez rapidement que les thérapies expérimentales et quelque peu exotiques qui leur sont proposées ne vont vraiment arranger les choses mais plutôt accentuer les névroses et autres failles psychologiques. Ou peut-être est-ce l'effet de quelques psychotropes ajoutés au menu du jour ?... Cette série est bizarre, autant par ce qu'elle raconte que par la façon dont les choses sont présentées. Pas inintéressante pour autant notez bien. Mais bizarre. Après si vous êtes dans un mood tolérant et prêt à accepter certains principes de base, ça passera, sinon vous risquez de tomber rapidement sur l'un ou l'autre personnage qui vous insupportera au plus haut point, voire plus si affinités. Moi j'ai regardé cette série comme un véritable curiosité, mais je peine à me convaincre que ce que j'ai vu est vraiment bon et original ou juste délirant et portnawaquesque. En revanche une chose marque, c'est le casting qui est plutôt impressionnant. Honnêtement je ne sais que vous conseiller, si ce n'est d'essayer par vous-même. Et peut-être d'éviter les champignons hallucinogènes, sait-on jamais. Sinon Nicole continue de fasciner (physiquement j'entends) : d'une scène à l'autre, d'un plan voire d'un angle de caméra à un autre, elle est soit divine soit un plaidoyer à elle seule contre les dérives de la chirurgie esthétique à outrance...

Start Up saison 2 : Seconde saison pour Start Up et on monte d'un cran, autant dans l'intrigue que dans le casting où l'on voit apparaître le génialissime Ron Pearlman, un comédien que je ne me lasse jamais de voir et qui malgré son âge conserve de projets en projets, de films en séries, cette aura incroyable et magnétique. Cette fois le risque croît mais également les enjeux, puisqu'après la cryptomonnaie nos anti-héros tentent de percer dans le darkweb, ce qui ne sera pas sans s'attirer beaucoup d'ennemis et de dangereux (au sens physique du terme) concurrents... J'ai particulièrement apprécié l'évolution du personnage de Ronald, l'agent Rask quant à lui est moins présent dans cette saison même s'il conserve un statut important. Ça bouge bien et de manière pas toujours attendue, ce qui pour une série qui lorgne sur le suspens et le thriller, est toujours bon signe. Si la série fonctionne c'est avant tout grâce à ses personnages bien campés, et donc à leurs interprètes, c'est un des points forts de Start Up. Il est clair que la fin de la saison 2 donne gravement envie de voir ce qui va se passer ensuite...

For All Mankind saison 2 : Le concept de cette série me fascine. Il s'agit d'une uchronie, c'est-à-dire d'une revisite du passé, où un détail de l'Histoire est modifié et où par conséquent toute la suite des événements varient de manière plus ou moins importante avec l'Histoire telle qu'on la connaît. Ici le point de divergence a lieu dans les années 1960 : les américains perdent la "course à la Lune" et se voient devancés par les russes qui débarquent les premiers sur le satellite de la Terre. Alors que dans le monde tel qu'on le connaît, le succès de Apollo 11 a fini par déboucher sur un abandon progressif de l'intérêt pour la colonisation spatiale par les américains, dans cette uchronie l'échec des américains a paradoxalement boosté leur intérêt pour la chose et la Lune devient rapidement un enjeu primordial, entrainant de fait un très fort investissement technologique et scientifique pour la conquête spatiale. Si bien que dans cette série le progrès en la matière n'a jamais cessé et la suite logique, la conquête de Mars, devient un projet concret bien avant l'année 2000 déjà... Alors évidemment si ni le concept d'uchronie, ni le domaine de la conquête spatiale ne vous intéressent, vous risquez de ne pas trouver grand chose d'intéressant dans cette série. Mais dans le cas contraire, croyez-moi vous allez être passionnés par ce que les scénaristes ont envisagé comme développement de l'Histoire (avec un grand H on est bien d'accord). Ajoutez par dessus une dose de drama pour que les personnages soient plus attachants, évidemment du suspense mais aussi de l'héroïsme (du genre plutôt réussi faut bien le dire), de la géopolitique, des clins d'oeil réguliers (sachez par exemple que le fait que les américains aient été seconds à poser le pied sur la Lune aura eu pour effet secondaire amusant que John Lennon échappe à l'attentat qui lui a coûté la vie !!)... Bref c'est à la fois intelligent, malin et bien pensé, tout autant que divertissant et au risque de me répéter : passionnant. Alors vous attendez quoi pour découvrir For All Mankind ??

Foundation saison 1 : J'ai lu beaucoup de SF dans ma vie, mais je confesse n'avoir jamais lu de roman d'Isaac Asimov ! Je sais, je sais : c'est un pilier du genre qui manque à ma culture personnelle. Mais bon, c'est comme ça. En revanche, les teasers et autres bandes annonces de l'adaptation en série TV de son cycle Fondation m'avaient bien donné l'eau à la bouche, aussi m'y suis-je mis sans attendre de lire au préalable les romans. Je n'ai donc aucune référence en tête, je ne pourrai pas comparer la version papier avec la version télévisée. Qu'en dire dans ces conditions ? D'abord que c'est très, très beau à l'écran. Il y a des moyens, ils sont bien utilisés, et ça se voit. C'est aussi visiblement un univers très riche qui mérite d'être exploré et qui demande à la fois du temps pour cela et une certaine concentration pour bien intégrer la foisonnante somme d'idées et de concepts qui la composent. Du coup, j'imagine que c'est plus "simple" d'approche quand on a déjà lu le roman que lorsqu'on découvre tout à l'écran. Personnellement j'ai trouvé les épisodes, surtout en début de saison, un peu trop lourds, trop longs, et manquant de rythme. Peut-être le matériau d'origine ne permettait-il pas de jouer sur l'action pour doper justement le rythme de la série, n'empêche que cela se ressent au visionnage, et j'avoue que tout n'est pas forcément des plus passionnants. Mais c'est un univers vaste et une intrigue complexe qui nécessitent ce passage "lent" pour bien poser le décor, les personnages et les enjeux. Il y a également le fait que l'histoire s'étale sur une très longue période (on parle en siècles) ce qui fait faire des sauts dans le temps qui sont à la fois surprenants narrativement parlant, mais aussi déstabilisants pour ce qui est de l'attachement aux personnages et l'implication du spectateur dans les différentes situations décrites. Il y a cependant des idées vraiment intéressantes qui y sont développées, telles que par exemple l'empereur Cleon qui se fait cloner de générations en générations, et surtout qui existe simultanément et en permanence en trois versions d'âges différents, j'ai trouvé ça à la fois original et bien trouvé comme concept. L'idée de la psycho-histoire basée sur les maths, les statistiques et les probabilités aussi très intéressante, c'est une autre manière de parler de la dualité entre hasard et déterminisme, de liberté et de destin écrit à l'avance. Là où, selon moi, la série pêche un peu plus, ce n'est pas sur les idées mais sur les personnages. J'avoue qu'en dehors de l'empereur Cleon et le mathématicien Hari Seldon, j'ai peu accroché aux personnages. Je pense d'ailleurs que les formidables prestations de l'impeccable Jared Harris en Seldon, et surtout du charismatique Lee Pace en Brother Day y sont pour beaucoup dans l'attrait de leurs personnages et éclipsent en même temps un peu les autres comédiens. Donc pour résumer : une série à l'imagerie et au style grandioses, une intrigue complexe qui manque cependant de rythme, un Lee Pace qui bouffe l'écran, des concepts très intéressants, une lenteur un peu problématique par moment... ce n'est pas un carton plein mais il y a largement assez d'ingrédients dans cette série pour donner envie d'en voir la suite. Les bonnes séries de SF ne sont pas si nombreuses que ça à l'écran, celle-ci, bien que perfectible, en est, alors autant en profiter !

Heels saison 1 : Alors avant toute chose, pour ceux qui ne le sauraient pas déjà : j'aime beaucoup le monde du catch. Ça me vient de quand j'étais gamin et qu'à l'arrivée de Canal+ dans le paysage audiovisuel français, il y avait dans leurs programmes du catch. Et figurez-vous que si nous n'avions pas le décodeur Canal à la maison, j'avais parfois l'autorisation d'aller voir une émission de catch chez mon tonton qui lui l'avait, le fameux décodeur. C'est ainsi que j'ai découvert les catcheurs des années 1980, d'André le Géant à Hulk Hogan en passant par tout un aréopage de mecs hauts en couleurs et en moule-burnes bariolés (et si d'aucuns faisaient le lien avec une autre passion que me vient de la même époque, les super-héros, ils n'auraient certainement pas tout à fait tort)... Et ça m'a imprimé la rétine durablement. On est d'autant plus impressionnable qu'on est jeune hein ;-) Bref, tout ça pour dire que ça m'est resté, j'ai grandi et je ne vois plus ce spectacle du même oeil émerveillé qu'alors, mais je garde une tendresse particulière pour ce monde à part, fait d'extravagances et d'exagérations testostéronées. Alors quand je suis tombé sur cette série qui raconte les coulisses d'une petite ligue locale de catch, j'ai tout de suite été intéressé. Ajoutez là-dessus le fils aîné de Ragnar Lothbrock (un Alexandre Ludwig tout en muscles) et une version HulkHoganisée du Bobby de The Deuce (un Chris Bauer au charisme de fou, également d'une classe imparable dans la première saison de For All Mankind soit dit en passant), il n'en fallait pas plus pour me convaincre de me lancer dans les huit épisodes de cette première saison. Et bien m'en a pris, car c'est une très chouette série qui surfe sur plusieurs thèmes greffés sur l'intrigue principale du héros Jack Spade, qui a repris (en plus de catcher lui-même) la gérance de la ligue locale de catch que son père a créée et laissée en héritage moral. La dualité entre Jack et Ace les deux frères sera au centre des débats, mais la série abordera encore bien d'autres sous intrigues et développera un certain nombre de personnages très réussis et attachants (Bobby Pin, Crystal, Wild Bill Hancock pour les plus marquants). En plus de tout cela la série évite un travers qui m'inquiétait un peu avant de la voir, j'avais peur que le côté catch fasse un peu trop cheap, mais en fait pas du tout, les comédiens assurent parfaitement de ce point de vue-là et le spectacle proposé est hyper-crédible visuellement. Il y a même un caméo de luxe en la personne de CM Punk que je n'avais même pas reconnu en Ricky Baby ! J'ai beaucoup, beaucoup aimé cette série, j'en attends déjà la suite avec impatience et je ne peux que vous la conseiller vivement ! (laissez-vous tenter, je suis sûr que quand vous étiez mômes, vous aussi vous kiffiez les catcheurs !!)

Marvel's What If...? saison 1 : Marvel enchaîne les films et les séries à tour de bras, ici on aborde un des concepts que j'adorais étant gamin quand je lisais mes Strange, Titans et consorts mensuels : le concept du "Et si ?..." La série animée reprend des personnages et situations connues du MCU et en propose une alternative : et si Steve Rogers n'avait jamais reçu le sérum du super soldat mais que l'agent Carter l'ait eu à sa place ? Et si Stephen Strange n'avait pas perdu l'usage de ses mains lors de son accident de voiture mais que cela avait coûté la vie de celle qu'il aime ? Et si Ultron avait récupéré les gemmes de l'infini ? Et si Thor avait été fils unique et que Loki n'avait pas été adopté par Odin ? etc... Déjà à la base c'est plutôt marrant de refaire l'histoire (même fictive) et de voir où cela peut mener. On accroche plus ou moins avec certains personnages mais peu importe, ce qui compte ça reste la créativité et l'originalité que la série permet. Mais ce que j'ai trouvé très chouette et auquel je ne m'attendais pas, c'est que le final de la saison reprenne des éléments de chaque épisode pour constituer une intrigue plus générale. C'est vraiment bien vu et comme c'est aussi bien fait, ça fonctionne parfaitement bien. À noter la qualité de l'animation et la fraîcheur du trait, à mi-chemin entre le dessin animé et le dessin réaliste (il y a un léger lien de parenté visuel avec  le Spiderman New Generation...), et petit plus non négligeable : les vrais voix des comédiens qui doublent leurs alter egos dessinés. L'idée d'une série What If...? me plaisait car elle réveillait de bons souvenirs de lecteur chez moi, mais m'inquiétait un peu car elle allait inévitablement être passée à la moulinette de la modernité (ce qui n'est pas toujours gage de qualité admettons-le). À l'arrivée j'ai été agréablement surpris et même carrément conquis par le résultat. Et en plus ça a énormément plu à mes gamins, preuve que la série est accessible et plaît à plusieurs générations et quel que soit votre niveau de connaissance de l'univers Marvel. Vivement la suite !!

Feel Good saison 2 : J'avais plutôt apprécié la première saison de cette toute petite série Netflix centrée sur le personnage de Mae, jeune femme non-binaire qui ne se définit pas comme une femme mais pas comme un homme non plus, et qui essaie de percer dans le monde de l'humour et du stand-up. Cette seconde saison m'a en revanche laissé un arrière-goût un peu plus amer malheureusement. Ce que j'avais beaucoup aimé dans la première saison, c'était l'équilibre entre le drame et la comédie, entre la gravité de certaines scènes et la légèreté de certaines situations. Il y avait une façon de tenir en équilibre instable et sur le fil du rasoir qui m'avait séduit. Il y avait du drôle et du touchant, du burlesque et de la tristesse. Les éclats de rire comme les larmes n'étaient jamais très loin les uns des autres, et quand ce genre de combo improbable fonctionne bien c'est jackpot avec moi. Dans cette seconde saison il m'a manqué cet équilibre. La série n'est plus que dramatique, larmoyante, nombriliste, autocentrée sur le personnage complètement paumé de Mae. On ne rit plus, parfois, péniblement, on sourit. Et jamais grâce à Mae. Du coup la série bascule dans un autre genre, qui pour la peine, m'intéresse beaucoup moins. Parce que plus clichée, parce que moins inattendue, parce que moins second degré. Alors c'est bien aussi le premier degré, le drame, tout ça tout ça, je suis aussi client de ce genre de choses, mais là ce n'est clairement pas ce que j'attendais. Et j'ai trouvé ça décevant autant que dommage.

Les Éternels : Déjà la phase 4 du MCU dans les salles, et Marvel continue de piocher de temps à autres dans des licences peu connues voire pas du tout par les plus jeunes. C'est le cas ici avec Les Éternels, un groupe de super-héros tout droit sorti de l'imagination fertile de Jack "The King" Kirby dans les années 1970. Cela a un double avantage : celui d'explorer de nouveaux coins de l'univers Marvel et ainsi potentiellement remettre sur le devant de la scène de nouveaux titres en cas de succès cinématographiques, et celui d'avoir une plus ample latitude et liberté dans l'adaptation que lorsqu'il s'agit de personnages à la notoriété déjà bien installée. Avec Les Éternels, Marvel atteint ces deux objectifs. Ils créent de la nouveauté avec du matériel ancien qui dormait au fond des tiroirs, et ils peuvent se permettre d'adapter à la sauce actuelle sans trop risquer de déclencher de levées de boucliers des fans. Il faut dire que Jack Kirby avait créé toute une mythologie, vaste et complexe, autour de ces personnages, et que pour les intégrer "en cours de route" dans le MCU, il a fallu revoir et corriger pas mal de choses dans les origines de ces héros. Ce n'est du reste pas ce qui m'a le plus convaincu dans ce film... dans une volonté de "simplification" et pour rendre les personnages "accessibles" aux néophytes du monde Marvel papier, j'ai plutôt trouvé leur présentation un peu nébuleuse et par moment tirée par les cheveux. La manière dont a été introduit le concept fascinant des Célestes m'a paru ratée pour le coup. Dommage. Bien sûr, une équipe aussi vaste et quasi-inconnue du grand public, a permis aussi de valider un certain nombre de quotas, et sur ce plan, même si à l'écran c'est assez réussi, on ne peut pas ne pas noter que toutes les cases ont été scrupuleusement et ostensiblement cochées : vous trouverez donc autant de femmes que d'hommes, un très large panel d'origines ethniques, une handicapée, un gay, une personne en surpoids,... et dans le tas, je vous laisse deviner qui joue le rôle du traître. Difficile de faire plus convenu sur ce point ! Je dois dire que tout cela était un peu trop visible et démonstratif pour ne pas me titiller un poil. Ça ne m'a pas complètement sorti du film, mais ça n'a pas aidé non plus à bien m'y plonger. En revanche ce qui m'a vraiment plu c'est l'aspect visuel, très riche, très travaillé, très clean (bon sur ce dernier point, certains pourraient dire que "trop clean" est un défaut, mais pas moi en ce qui concerne ce film). Je n'irais pas jusqu'à dire "original" car en matière de super-héros au cinéma on commence à avoir de la bouteille maintenant, mais très réussi est tout de même le moins qu'on puisse en dire. Le scénario en lui-même est intéressant (façon polie de dire "mouais bof, admettons"), certains passages m'ont clairement dérangé, mais l'ensemble reste très cohérent et de bonne facture. Certains personnages sortent clairement du lot (Gilgamesh, Cerci, Théna en premier lieu). Le truc un peu dur à avaler c'est de recoller ensemble cette mythologie de héros millénaires, pour certains surpuissants, avec un monde dans lequel sont déjà censés évoluer les Avengers. Et la mini-explication apportée pour justifier leur non-apparition dans les conflits mondiaux majeurs qu'ont mené les Avengers est un peu légère à mon goût ("on avait pour ordre de ne pas intervenir dans les affaires humaines"). Bref, de bons côtés, de moins bons aussi, dans ce film Marvel que j'attendais avec curiosité, mais qui a eu plus de mal que d'habitude à me convaincre.

Sweet Tooth saison 1 : D'habitude, j'essaie de lire les oeuvres papier avant d'en voir les adaptations au cinéma ou en série. Cette fois j'ai dérogé à ma règle. Je ne pourrai donc pas me prononcer sur la qualité de l'adaptation ni sur sa fidélité au matériau d'origine, mais uniquement sur l'objet série tv. Je ne savais rien de l'histoire, si ce n'est qu'elle se concentrait sur un garçon muni de bois de cerf sur la tête ! Je me suis donc complètement laissé surprendre par l'histoire, le contexte, les personnages secondaires, les enjeux, le ton, l'esthétique... et l'ensemble de ce que j'ai vu m'a positivement convaincu. J'ai trouvé le héros Gus très réussi, le jeune comédien qui l'interprète est vraiment génial, il bouffe littéralement l'écran. La petite Wendy dans son genre est pas mal non plus, bien qu'on la voit beaucoup moins longtemps. Dans l'ensemble les effets spéciaux tiennent la route, même si pour les hybrides aux caractéristiques animales plus prononcées que celles de Gus ou Wendy, l'effet visuel fait un peu plus enfantin voire parfois kitsch, mais reste mignon et colle bien malgré tout au ton qui emprunte un peu à la fable ou au conte (et pourtant ce genre-ci n'est pas ma tasse de thé). Il émane de cette série une fraîcheur et un optimisme qui contraste plutôt avec le contexte du récit (on parle quand même d'un monde post- Grand Effondrement où il y a des vagues régulières de mortalité due à la maladie qui a déclenché l'Effondrement, et où la population a été fortement réduite pour ne pas dire décimée par endroits). C'est aussi une série où le monde des enfants et celui des adultes entrent en permanence en collision, offrant tour à tour une vision colorée et joyeuse, ou sombre et inquiétante selon le point de vue adopté. Sans trop savoir à quoi m'attendre j'ai donc été agréablement surpris par cette série, et j'attends déjà d'en voir la suite qui je l'espère ne tardera pas trop.

Start Up saison 1 : Miami. Izzy Morales, une chica latinos, codeuse de génie, a en tête le projet d'une crypto-monnaie révolutionnaire. Nick Talman, fils de truand, employé de banque modeste, honnête et soucieux de sortir de sa condition et de faire ses preuves croit dur comme fer au projet d'Izzy. Ronald Dacey, bras droit du chef de gang du quartier de la petite Haïti de Miami, veut un meilleur avenir pour sa famille et les siens, et a confié son argent au père de Nick, qui s'est envolé avec. Il a disparu des radars car il est soumis au chantage et à l'extorsion de son argent sale par l'agent fédéral corrompu, Phil Rask. Ces 4 personnages vont voir leurs destinées s'entrechoquer et les sortir tous les 4 de leurs vies toutes tracées. La série aborde plusieurs thèmes mais reste avant tout un polar baigné par le soleil de la Floride. Elle prend son temps pour mettre en place ses enjeux, mais une fois la mécanique des différentes relations interpersonnelles bien calée, l'intrigue devient véritablement intéressante. Chaque personnage sonne juste, tous dans des genres très différents et qui a priori ne devraient rien avoir à faire ensemble. Et pourtant la mayonnaise prend, et je dois dire que c'est fait d'une manière plutôt maligne. Ce n'est pas une série au rythme échevelé, il n'y a pas non plus de grande démonstration impressionnante à vous laisser bouche bée, mais l'ensemble est intelligent et l'accent est mis avant tout sur les personnages (ce qui est toujours une bonne idée quand on veut crédibiliser son récit selon moi) plus que sur les péripéties ou les rebondissements. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas de ces derniers ! Bonne petite série, plutôt discrète, pas frimeuse mais qui en a sous le pied. Je conseille aux amateurs du genre.

Squid Game saison 1 : C'est la série phénomène du moment à côté de laquelle j'ai bien failli passer sans même me retourner. Quand j'ai vu que ça sortait, j'ai jeté un oeil sur le pitch qui avait l'air intriguant, puis j'ai vu que la série était d'origine coréenne, et j'ai donc décidé de passer mon tour, considérant que de toute façon j'ai déjà un retard suffisamment conséquent à rattraper côté séries pour ne pas me lancer dans des trucs que je ne sentais pas trop. Ne me jette pas la pierre Pierre, j'ai déjà essayé des productions coréennes, et à chaque fois ça a été le même constat pour moi : des sujets intéressants, des thèmes de base que je trouvais malins voire excitants, mais une réalisation et une écriture ultra-décevantes. Il y a toujours des personnages qui en font des caisses, des acteurs qui surjouent entre grimaces et exagérations ridicules pour bien faire passer le message au spectateur pas très subtil, des passages ou des réactions incohérentes qui me sortent du récit... et tout cela prend souvent le pas sur le reste, même si il y a également du très bon dans le tas (souvent des scènes ou images choc comme peu osent en user, mais aussi des concepts recherchés qui titillent l'imagination...). Je n'en fais pas une loi universelle sur la production coréenne ni un procès d'intention, je fais juste un constat honnête sur ce que j'en ai déjà vu. Mais le phénomène m'a rattrapé : à force d'en entendre tout le monde parler, y compris dans les infos qui rapportent l'effet colatéral de la série sur les enfants et leurs jeux en récréation à l'école, la curiosité a pris le dessus, et je m'y suis donc essayé. Et j'ai retrouvé exactement tout ce que je décrivais plus haut : des choses très intéressantes et des défauts qui m'empêchent d'apprécier pleinement ce que je vois. Il y a des passages vraiment excellents (un deux trois soleil évidemment, mais aussi le tir à la corde par exemple). Mais il y a des choses totalement insupportables : la scène de constipation dans les toilettes pour femmes est d'un ridicule consommé, tout ce qui concerne le bad guy et sa romance avec la constipée susmentionnée est complètement risible, la scène du commissariat de police, à peu près tout ce qui implique Gi-Hun avant la toute fin de série est navrant de naïveté et/ou stupidité (je vous laisse choisir)... Bref, ça fait beaucoup à accepter à l'arrivée pour ce qui ne s'avère finalement rien de plus qu'un jeu de massacre doublé d'un faux suspense sur qui va survivre (car soyons honnêtes : qui doute de l'identité du survivant final ?). Tout ça pour dire que cette série est selon moi très largement surcotée. Elle est même selon mes critères à moi, plutôt très moyenne. En revanche, ce qui a, après vision complète, presque relancé mon intérêt pour cette série, c'est l'analyse très pertinente qu'en a tirée une youtubeuse que je suis, et je vous invite furieusement à visionner sa vidéo que j'ai trouvée vraiment très intéressante, et qui vous fera peut-être percevoir cette série (que vous l'ayez appréciée ou non) d'un oeil neuf, c'est par ici : l'analyse de Praveena.

M.O.D.O.K. saison 1 : J'étais très intrigué par l'annonce de cette petite série animée Marvel, ne sachant pas du tout à quoi m'en tenir, je craignais cependant un truc un peu trop enfantin, un peu trop gentillet, trop cartoon. Et alors là, pas du tout mais alors du tout du tout ! C'est même carrément à l'opposé de cela ! C'est du trash, de l'humour tantôt débile, tantôt burlesque, souvent volontairement bas du front, parfois crade, régulièrement axé cul, très référencé, joliment parodique... bref pas du tout gnangnan comme j'en avais peur. Les gamins ont aimé aussi, même s'ils n'ont pas tout compris sur certains gags osés (et heureusement qu'ils n'ont pas demandé à ce que je leur explique !!!), ça ne les a pas empêché de s'esclaffer sur des conneries plus caca-prout ou mongolo-débilos qui émaillent l'histoire. Quant à moi je dois avouer que passée ma surprise initiale, j'ai vraiment bien aimé ce que j'ai vu. Je me suis marré de ce que je voyais, marré aussi des sous-entendus que je captais mais sur lesquels les enfants ne tiltaient pas, et surtout j'ai adoré constater que Marvel se permet aussi des contenus cash et borderline qui s'adressent directement aux adultes et sachent sortir complètement de leur zone habituelle de l'humour potache et gentil qui est une de leurs marques de fabrique au cinéma par exemple. Alors on remarquera tout de même que la série n'est pas une série estampillée Disney+ mais affiliée à leur label de distribution plus "adulte" Hulu, ceci explique sûrement cela... Mais si vous êtes comme moi un vieux lecteur Marvel, que vous connaissez et aimez cet univers mais avez passé l'âge des sempiternelles gamineries bienpensantes, vous allez clairement prendre votre pied avec M.O.D.O.K. ! J'espère qu'il en reste encore assez des comme moi, pour que le succès soit suffisant à ce qu'une seconde saison soit programmée !!

Enragé : Je n'ai jamais été un grand fan de Russell Crowe, même du temps de sa splendeur, quand il surfait sur l'immense succès de Gladiator. Je l'ai toujours trouvé trop bovin, trop monolythique, trop peu subtil. Aussi ne me suis-je pas précipité pour voir ce film, bien que le pitch avait de quoi m'intéresser avec ses faux-airs de parenté avec Chute Libre avec Michael Douglas et Robert Duvall. Et en effet, il partage le thème central, celui de l'homme lambda qui pète un boulon au volant de sa grosse bagnole et décide de se faire justice lui-même suite à un banal geste d'incivilité sur la route du boulot un matin... Mais la comparaison s'arrête là, puisqu'ici on a à faire à un vrai détraqué qui n'a qu'un vague début de prétexte pour s'en prendre au monde entier (sa femme l'a trompé puis quitté et son divorce s'est mal passé) et qui laisse éclater toute sa violence avec une jouissance et un sadisme extrêmes. Alors que le personnage de Chute Libre était un type bien qui voulait faire les choses bien mais sur qui le sort s'acharnait jusqu'à le faire craquer complètement. Ici, impossible d'avoir le moindre début d'empathie pour le personnage de Russell Crowe, qui est juste un gros bourrin sans aucune subtilité. L'image même que je me faisais de cet acteur soit dit en passant. Le film en lui-même se laisse regarder, dès lors qu'on n'en attend pas plus que ce qu'il propose : juste un type qui prend en chasse une nana qui lui a manqué de respect et qui passe en mode terminator pour un coup de glaxon. Ne cherchez pas de mise en perspective ou d'étude psychologique approfondie. En ce sens on se rapproche même plus du slasher que du thriller. Avec une bonne dose de clichés dans l'air du temps quand même, et sur lesquels il faut passer si on veut regarder le film pour ce qu'il est : le récit d'un psychopathe en roue libre.

Un Homme en Colère : Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas regardé un film de Guy Ritchie. Ni de Jason Statham d'ailleurs. Alors que pourtant, j'apprécie plutôt les deux. Avec Un Homme en Colère on a ce que ces deux-là font de plus sérieux dans leur registre. Loin des trucs bourrins boum-boum maxi-entertainment qu'a pu faire Statham ces dernières années, loin également des montages alambiqués et de l'humour corrosif et poil-à-gratter que Ritchie aime à insuffler dans ces films noirs. Ici c'est noir de chez noir. Aucune envie de se marrer à aucun moment. Pas non plus dans l'extravagance ou dans l'exagération qui amenuiseraient la force du propos et décrédibiliseraient l'ensemble. On est dans de la pure vengeance, tout est froid et calculé, il n'y a aucune place pour l'espoir ni la légèreté, à aucun moment. Il faut le savoir et l'accepter pour apprécier ce film très sombre sur son fond, tout comme il est très clinique dans sa forme. Ritchie s'autorise cependant tout de même une narration temporellement non-linéaire, afin de découvrir au fur et à mesure les faits qui ont mené à la situation présente du film, et mieux comprendre au fur et à mesure les motivations et les enjeux des personnages. C'est destructuré par moment, mais ça reste fait de manière plutôt maîtrisée, j'ai même envie de dire, élégante. On avance donc et on en apprend de plus en plus en même temps qu'on découvre les événements qui ont précédé l'action présente du film. C'est froid, c'est violent et sans consensus, la morale et l'espoir n'y ont pas trop leur place, donc ce film n'est à conseiller qu'à ceux qui sauront faire avec ce genre d'environnement plutôt hostile. Mais dans son genre, c'est très bien fait, très réussi. Personnellement j'ai beaucoup apprécié.

See saison 2 : La saison 2 confirme la bonne impression de la première, l'univers de See s'étoffe, les enjeux se diversifient, les personnages sont plus développés et prennent de l'épaisseur. Le bémol reste le même que lors de la première saison : il faut accepter le postulat de départ qu'un monde d'aveugles puisse fonctionner aussi bien sur tous les plans que ce que nous propose la série, avec des sociétés complètes, des villes, du commerce, des conflits politiques mais aussi armés, des voyages à travers les étendues sauvages... Tout ceci en étant parfaitement aveugles, c'est parfois à la limite du plausible. Mais si l'on est capable de faire preuve de la suspension consentie d'incrédulité suffisante pour accepter que tout cela est possible, la série devient alors vraiment intéressante et très plaisante à suivre, voire même passionnante par moments. Le personnage de Baba Voss reste central et clairement c'est sur ses épaules que repose la série, mais avec le temps et les épisodes, les autres personnages prennent de plus en plus de place également, ce qui scénaristiquement est très bénéfique à la série. D'autant que l'intrigue générale avance bien et qu'on ne s'ennuie donc pas, les huit épisodes sont pleinement utilisés pour développer l'histoire, pas de sensation de tourner en rond ni de remplissage comme c'est parfois (souvent ?) le cas ailleurs. On n'en est pas encore à l'ampleur d'une série comme Game of Thrones bien entendu, mais le visionnage de See reste très agréable et donne inévitablement envie de voir la suite dans une troisième saison !

Tell Me You Love Me saison 1 : Série à saison unique, datant de 2007, Tell Me You Love Me a créé une certaine polémique à l'époque, non pour les sujets abordés (le couple, l'amour, le sexe : rien de bien innovant !) mais pour quelques scènes de sexe qui en montrent plus que ce qu'on a l'habitude de voir, si bien que d'aucuns se sont demandés si elles étaient vraiment simulées ou non... Attention hein : ces scènes un peu trash ne sont pas du tout représentatives de la série et n'apparaissent en fin de compte qu'à une petite dose. C'est une série HBO qu'on regarde, pas un vulgaire boulard. Mais c'est vrai qu'elles sont bien présentes, et qu'elles sortent de l'ordinaire dans ce domaine. Pas courant par exemple de voir des testicules apparentes pendant des ébats dans une série télé qui ne se veut pas porno. Dans Tell Me You Love Me vous en verrez. Pas de quoi en faire un fromage non plus hein, mais ça peut surprendre. Pour le reste, et j'allais dire pour l'essentiel, on est dans le relationnel de couple, avec toutes sortes d'interrogations, liées au sexe mais pas que, et de loin, puisqu'il est aussi question d'amour, de jalousie, d'enfants, d'engagement, de parentalité, de désir, d'image, de confort,...  de questionnements qui somme toute sont au final des sujets qui peuvent tous non concerner. Et on se rend compte également au fur et à mesure de l'avancée de la série, que les questions qui se posent au sein d'un couple pour son bon fonctionnement, sont avant tout des questions très personnelles qu'il faut se poser à soi-même avant de chercher à en débattre à deux. Tout cela est abordé à travers 3 couples : l'un en fin de vingtaine qui se pose la question de l'engagement sur le long terme, l'un dans la trentaine qui cherche à faire un enfant sans y parvenir, l'un dans la quarantaine, pour qui la routine et les enfants ont éteint l'attirance physique et qui n'ont plus fait l'amour depuis un an. Tous ces protagonistes vont voir la même psychanalyste, une femme dans la soixantaine dont le couple connaît ses propres difficultés, ce qui donne lieu à une quatrième approche de ces questions, avec un couple d'un âge plus avancé. L'ensemble est agréable à suivre, bien que j'ai été un peu surpris par la fin : en effet j'ai eu cette bizarre sensation qu'en 10 épisodes, les personnages avaient pour certains beaucoup évolué en se posant de grandes questions sur eux-mêmes, pour finalement en revenir presque à leur point de départ... Comme si la vie était un éternel recommencement. À voir si le sujet vous intéresse (les parties de jambes en l'air ou les questions de couples, je vous laisse choisir ce qui vous parle le plus).

Sex Education saison 3 : Parmi la déferlante de séries Netflix dont nous abreuve la société de vod en streaming, j'avoue que peu d'entre elles me convainquent vraiment, surtout sur la longueur. Sex Education fait réellement à mes yeux figure de haut-du-panier de ce point de vue là. C'est une des rares à être et rester très qualitative depuis le début, et à mes yeux elle incarne ce que Netflix propose de mieux. Cette troisième saison permet d'approfondir les personnages et les relations évoluent (parfois de manière très inattendue). J'ai ressenti toutefois à quelques reprises que la série était à la limite extrême de ce qui est acceptable niveau crédibilité de certaines situations... mais jamais la série n'a basculé dans le too much irrémédiable. Cette troisième saison conserve la recette de ce qui a fait son succès, et j'avoue que je suis le premier étonné d'accrocher autant au concept : à la base la petite vie de lycéens modernes ne m'attire pas vraiment, au contraire même. Et pourtant le ton est et reste adulte sans se prendre trop au sérieux (les extravagances et l'humour donnent un coup de jeune et d'originalité à l'ensemble), ce qui me convient très bien. Pour autant je m'interroge sur l'avenir de la série, je crains un peu qu'elle ne finisse par tourner en rond à plus ou moins court terme. Et puis des lycéens ça ne reste pas éternellement au lycée... (d'autant que l'ensemble des comédiens phares sont tous dans une vingtaine pour certains déjà bien entamée) Je remarque cependant aussi, qu'avec le succès (qui ne se dément pas depuis la première saison) la série continue de beaucoup parler de sexe (et de sentiments) mais en montre de moins en moins explicitement (plus besoin d'attirer le chaland ?). Curieux de voir comment la série va continuer d'évoluer, et très convaincu par cette troisième saison : je serai évidemment de la partie pour la suite !

Le dernier voyage : Film français de SF au casting intriguant, qui débarque d'un peu nulle part et m'a laissé quelque peu interloqué. À l'image c'est assez beau, léché, réussi autant que surprenant. Le casting, comme dit précédemment, est éclectique et donne envie d'en voir plus : un Hugo Becker charismatique, des apparitions visuelles et vocales de Philippe Katerine, un Paul Hamy qui joue avec brio un personnage très trouble et profondément inquiétant, un Jean Reno un peu en retrait mais qui surplombe le tout, un Bruno Lochet inattendu... En revanche sur le fond, je suis plus réservé. Une histoire un poil abracadabrantesque, à mi-chemin entre la hard-SF et le conte pour enfants, toute une panoplie de références, souvent visuelles, qui s'entrechoquent et donnent un petit aspect fourre-tout à l'ensemble, quelques éléments qui semblent ne pas avoir grand-chose à faire dans cette histoire (les militaires / gardes / chasseurs de têtes qui semblent un mix entre des stormtroopers et des mandaloriens trop vénères). Une conclusion très symbolique qui ramène au format "fable" dont je parlais plus haut, avec la morale de l'histoire qui va bien et ce genre d'artifices qui me font sortir d'un film la plupart du temps. Bref, un ensemble de choses qui prises séparément sont toutes plutôt bien fichues, mais qui mises bout à bout font l'effet d'un patchwork hétéroclite, et qui m'ont, en ce qui me concerne, un peu déboussolé. Pour l'expérience particulière je dirais que le film vaut d'être vu, mais sur le fond je n'ai pas été convaincu.

2050 : Tout petit film qui explore l'avenir sexuel et amoureux des humains tel qu'il sera (peut-être) dans quelques décennies (en 2050 précisément, comme vous l'aurez compris au titre !). Nul doute qu'à cette échéance il existera des robots sexuels qui répondront à nos fantasmes de manière bien plus aboutie que ne le font les sex-toys actuels. Mais dès lors le risque sera d'en tomber amoureux... Alors quand je dis "tout petit film" c'est à prendre à tous les niveaux. On se croit dans un téléfilm petit budget, sans décors, sans grande inventivité, à l'éclairage crépusculaire, aux costumes sans âme, aux cadreurs et monteurs débutants. Quant à l'interprétation... je ne m'étalerai pas dessus. Bref dans ce film, en dehors du pitch, il n'y a pas grand chose à retenir. En premier lieu les dialogues, d'une platitude et d'un désintérêt navrants. Je n'ai pas vraiment compris le but du film, l'intérêt de l'histoire, mais le fait que ce fut tellement insipide que je me suis endormi devant n'a pas dû aider à la bonne compréhension de l'ensemble. Bref, vous l'aurez deviné, je ne saurai décemment vous conseiller de le regarder, mais si vraiment vous y tenez, il pourra peut-être vous servir de somnifère comme ce fut le cas pour moi. Qui sait ?

Réminiscence : Thriller d'anticipation qui prend place dans un monde où le niveau des mers est monté et où l'eau a envahi un bon nombre de villes côtières, dont Miami, théâtre de l'intrigue. La technologie aussi a évolué, elle permet entre autre de revivre à volonté des souvenirs, et de ce fait le "marché de la nostalgie" est florissant. Le héros Nick tient une petite boîte privée qui permet pour quelques dollars de se replonger dans son passé. Quand une chanteuse de jazz sculpturale lui demande son aide afin de fouiller sa mémoire pour y retrouver des clés égarées, Nick va instantanément tomber sous son charme et ce faisant, mettre le doigt dans un engrenage dont il n'a pas idée et dans une intrigue bourrée de faux-semblants... Visuellement, ce film est plutôt réussi. Point de vue ambiance, c'est surtout l'interprétation qui assure qu'on soit pris par l'histoire, les personnages sont intéressants et plus nuancés qu'on ne pourrait le croire au premier abord. Quant à l'intrigue en elle-même, sans crier au génie, c'est plutôt bien trouvé, et assez malin dans l'usage qui est fait de l'exploration de notre mémoire. Ce thème en particulier, est à mes yeux passionnant, et j'ai aimé ce que les scénaristes en ont fait dans le film. Il m'a manqué toutefois un je-ne-sais-quoi supplémentaire pour faire de ce long métrage de SF d'anticipation un vrai coup de cœur et une référence en la matière. Je ne saurais définir exactement quoi, mais le film m'a laissé un petit goût de potentiel pas tout à fait exploité à fond. Mais dans l'ensemble ça m'a fait passer un bon moment et je recommande aux amateurs de SF à la fois psychologique et d'anticipation.

The White Lotus saison 1 : Bienvenue à Hawaï, au White Lotus, hôtel de grand luxe, réservé à une clientèle ultra-privilégiée à qui on ne refuse jamais aucun caprice. À la fois décalé par certains aspects (les "problèmes" des riches si je résume grossièrement) et ancré dans l'actualité américaine du moment (idéologie woke et victimisation des minorités), cette série, sous ses apparences loufoques, abordent des idées et concepts bien plus sérieux qu'il n'y paraît. Et je dois bien le dire, d'une manière plus subtile que ce qu'on peut croire au premier abord, même si on n'évite jamais totalement de tomber dans les travers d'une sorte de caricaturisation (ça existe comme mot ça ?) à outrance (la réalité est toujours plus complexe que ce qu'on veut bien en dire, quel que soit le point de vue). Les personnages sont tous campés de façon géniale, évidemment celui qui ressort du lot reste le directeur de l'hôtel, Armond (Murray Bartlett, capable de passer en un clin d'oeil d'un personnage ultra-sérieux et professionnel à un type totalement déluré et limite inquiétant tant on le sent capable de déraper à tout instant). J'avoue cependant que je ne connaissais pas cet acteur, et que j'ai choisi cette série sur son thème général, parce qu'elle prend place à Hawaï et parce que j'ai vu Alexandra Daddario au casting principal... (allez-y, jetez-moi la première pierre tous ceux dont la rétine n'a pas été durablement imprimée par la scène du canapé avec Woody Harrelsonoù on la découvre  dans la première saison de True Detective...) À l'arrivée cette série aura su ménager un poil de suspens, de l'humour, de la loufoquerie, des questions d'ordre social, des préjugés, de la mesquinerie pour arriver à un final plutôt inattendu, assez réussi et cynique à souhait. De chouettes performances d'acteurs à retenir avant tout selon moi. Et je pense que je me laisserais certainement tenté par la seconde saison si celle-ci voit le jour...

Loki saison 1 : Le MCU continue de dérouler son programme, et les séries s'entremêlent aux films, avec pour le moment, un résultat plutôt concluant selon moi. Loki ne déroge pas à la règle. La série a pour elle son protagoniste principal, charismatique et apprécié des fans, le dieu de la malice himself. Et elle sert d'entrée à un concept très coutant chez Marvel (version papier), à savoir les univers alternatifs et autres réalités divergentes. J'ai toujours beaucoup apprécié ces récits qui permettent de réécrire et réinterpréter dans des situations différentes des personnages bien connus. C'est d'ailleurs encore plus centralement le sujet de l'autre série Marvel du moment, What If ? (mais j'y reviendrai en temps et en heure.) Ce qui est intéressant dans la série Loki donc, c'est que ce concept est intégré à la réalité du monde Marvel sur petit et grand écran, ce qui va à l'avenir permettre à coup sûr quelques extravagances scénaristiques inattendues (ou attendues, comme l'arrivée des X-Men et des Fantastic Four par exemple). Pour ce faire, Loki est finalement plutôt un bon choix de personnage, lui-même autorisant un grand nombre de variations autour de sa personnalité. Pour une série télévisée, les Studios Marvel mettent encore une fois les petits plats dans les grands, et assurent un spectacle et des effets spéciaux dignes du cinéma. Seulement 6 épisodes forment cette première saison, mais leur durée moyenne (autour de 45-50 minutes environ) permet de suffisamment bien développer l'intrigue et d'avancer à un rythme régulier, sans précipitation ni lenteurs. La fin laisse un peu sur sa faim car on aimerait en savoir plus sur ce qu'il adviendra de Loki, d'autant que la série va certainement devoir composer pour ce qui est de son thème central, avec l'arrivée prochaine du second long métrage consacré au Docteur Strange, et qui devrait lui aussi aborder le concept des mondes alternatifs... Très curieux encore une fois, de voir comment les différents éléments de cette grande machinerie qu'est le MCU, vont s'intriquer à l'avenir...

Into the Night saison 2 : Suite de la petite série belge sortie de nulle part il y a un an et qui impose à ses héros de fuir à tout prix le soleil. Cette fois on n'est plus dans la fuite permanente, mais dans la survie au sein du bunker de l'OTAN déniché en fin de première saison. Et la cohabitation entre protagonistes continue à s'avérer compliquée. Moins punchy que la première saison, le rythme compense par un nombre très restreint d'épisodes, qui plus est relativement courts (autour de 30 minutes), qui permet malgré tout à l'intrigue de continuer à avancer sans trop de temps morts. Et si on voit certains événements arriver, d'autres parviennent à surprendre (des morts inattendues autant que des imbroglios scénaristiques osés). En fin de compte la série se regarde en un rien de temps et laisse sur une frustration réelle quand arrive le dernier épisode. Il est clair que j'aurais vraiment aimé en savoir plus. Les cliffhangers c'est bien, en revanche quand une saison est très courte, si courte qu'on la regarde en très peu de temps, devoir attendre toute une année pour connaître la suite est un peu disproportionné, et peut peut-être même être contre-productif (attendre si longtemps pour avoir si peu d'épisodes...). J'espère cependant que la suite se montrera à la hauteur de ce qui a été proposé pour l'instant, et continuera à avancer l'intrigue sans compromis comme ça a été le cas pour l'instant. Donc, vivement la suite !

Fear The Walking Dead saison 6 : La première série spin-off de The Walking Dead suit son petit bonhomme de chemin... déjà la sixième saison ! Largement meilleure qu'à ses débuts, elle n'en reste pas pour autant exempte de défauts (structurels j'ai envie de dire en ce qui concerne toutes les séries de la franchise Walking Dead), au premier rang desquels, un souci majeur selon moi : bien souvent les réactions des personnages dans certaines situations données vont à l'encontre de toute logique, voire même parfois du simple bon sens. Régulièrement, face à une urgence vitale, les personnages sont subitement inspirés à faire quelque chose qui n'a rien à voir dans la situation. Autre tarte à la crème de ces séries : d'une seconde à l'autre, un environnement à découvert peut se retrouver infesté de zombies, qui rappelons-le quand même marchent très lentement, et réussissent à surprendre les protagonistes malgré une démarche au ralenti et le grognement incessant qu'ils émettent. C'est tellement récurrent que s'en est presque drôle à ce niveau. Malgré ces (gros) défauts, il reste que la série a pour elle un certain nombre de personnages intéressants. À vrai dire, plus intéressants qu'actuellement dans la série mère ! (évidemment cette considération n'engage que moi.) C'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai été un peu amer de voir le sort qui a été réservé à certains, l'un en particulier, qui détonnait dans l'univers Walking Dead, et qui avait pour lui un ton et traitement pour une fois assez original (pour ne pas spoiler, je parle de celui qui se voit "remplacé" par son père dans l'intrigue, ceux qui ont vu comprendront). Manière de rappeler peut-être que personne n'est vraiment à l'abri dans cette série, et peut disparaître à tout moment, y-compris d'une manière pas très glorieuse ? Je ne sais pas si c'est bien cela qui explique ce choix scénaristique, mais admettons. Autre satisfaction de cette saison : un nouveau méchant plutôt réussi, aussi bien visuellement que narrativement, et interprété de façon assez réjouissante j'ai trouvé. Bref, il y a autant à prendre qu'à laisser comme souvent dans la franchise aux zombies, et je ne sais pas si le spin-off survivra longtemps après l'arrêt de la série principale, mais cette sixième saison aura au moins su nous réserver quelques surprises inattendues, c'est déjà pas mal.

Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux : Avec la crise sanitaire, le calendrier des sorties Marvel a été quelque peu bouleversé et c'est donc au pas de charge que le MCU se met en marche pour rattraper le retard accumulé. 2 mois après Black Widow et 2 mois avant Les Éternels, voici Shang-Chi qui débarque au cinéma. Shang-Chi c'est le maître des arts martiaux made in Marvel, créé dans les années 1970 pour surfer sur le succès des films de kung fu de de l'époque, et calqué sur le modèle de la superstar d'alors, Bruce Lee. Pour le grand public d'aujourd'hui c'est un personnage de troisième ou de quatrième plan, longtemps délaissé voire oublié (il aura bien connu quelques utilisations ici ou là au cours des décennies qui nous sépare de sa création, mais rien de véritablement notable cependant). Il faut dire que chez Marvel, le seul personnage issu de la mode "kung fu" qui aura su survivre réellement au cours des années, c'est Iron Fist qui a connu une série dédiée sur Netflix, très faible soit dit en passant. Mais Marvel est actuellement à la recherche de personnages plus variés, qui offrent plus de visibilité à la diversité ethnique entre autre. D'où la sortie de la naphtaline d'un personnage comme Shang-Chi. Sauf que le personnage tel qu'il a été écrit dans les années 1970 a dû être retravaillé pour : 1- mieux coller aux attentes du public actuel et 2- supprimer tous les clichés et aspects trop simplistes qui ne posaient pas question lors de sa création. Le résultat est plutôt réussi, toujours selon la formule Marvel Studio, c'est-à-dire du grand spectacle, une touche d'humour, une origin story intégrée à l'intrigue générale, et des clins d’œil aux connaisseurs de l'univers Marvel papier et/ou cinématique. J'avoue que la partie purement "arts martiaux" m'a convaincu pour ce qui est de la créativité des chorégraphies de combat, on y décèle d'ailleurs des références à d'autres maîtres en la matière, Jackie Chan en particulier. Cependant, si j'ai trouvé la scène de combat d'art martial du bus très réussie, j'ai été déçue qu'il n'y en ait pas eu beaucoup plus. Un combat sur un échaffaudage géant tire son épingle du jeu aussi (et lui aussi fait référence à d'autres films de kung fu qui utilisent cet environnement pour leur chorégraphie) mais passée la première moitié du film, de kung fu il n'y en aura quasiment plus, ce qui est très dommage. Point très positif : les Mandarins (le vrai et le faux !!) sont tous deux très réussis. Le faux pour l'aspect comique et clin d’œil à Iron Man 3 et aux critiques qui lui avaient été alors réservées, le vrai pour son côté dramatique très oriental, un méchant qui n'en est pas vraiment un, qui essaie de se racheter, qui agit mal mais pour une cause noble, qui est lui-même trompé autant qu'il sait se montrer machiavélique par ailleurs (Tony Leung a et garde la grande classe) ... Et puis pour finir, le spectacle est tout à fait à la portée des plus jeunes, qui une fois de plus auront marché à fond dans la "recette Marvel" (les miens en tout cas !). Bref, un film Marvel sympa, inattendu, et presque original. On ne lui en demandait pas plus.

Sexify saison 1 : Très surprenante série. C'est un mélange de modernité et de traditionalité (je ne sais pas si cela se dit) sur un ton pas courant, avec des images d'apparence vieillotte et un montage inattendu qui rend l'ensemble à la fois trash et suranné. L'explication principale est très certainement à chercher dans les origines de cette série : la Pologne. Très nettement, on ressent la différence d'avec le monde "occidental" et en même temps on perçoit sans peine l'envie de se raccrocher aux mêmes thèmes et aux mêmes modes que "chez nous". Ici on va nous parler de sexe (le titre ne laisse pas trop de doute à ce sujet), de libération de la femme, d'orgasmes, de tabous, un peu de discours LGBT aussi, mais c'est vu par différents prismes, dont celui de la religion et des traditions par exemple. Car visiblement en Pologne il y a collision entre les générations : les jeunes très libérés et ultra-connectés et les anciens beaucoup plus prudes et traditionalistes. Et le mélange fait autant d'étincelles qu'il démontre une certaine perte de répères chez les plus jeunes, tiraillés entre l'appel de la modernité et la force des racines et de la société dans laquelle ils ont grandi. Vu d'ici (où il faut bien dire que l'influence de la eligion par exemple est bien moindre que là-bas), le décalage saute aux yeux et on ressent diffusément qu'avoir 20 ans à Varsovie aujourd'hui, ce n'est pas vraiment la même chose que d'avoir 20 ans à Londres ou Paris par exemple, même si certains codes sont repris et adaptés localement... Du coup ce décalage nous tient un peu éloigné des personnages et de ce qui leur arrive, il y a comme une distance fluctuente entre notre réalité et la leur. Mais cela reste très intéressant à regarder ! Car si par certains aspects on se croit revenu quelques dizaines d'années en arrière (les fêtes familiales de Pâques par exemple : j'ai connu ça étant gamin, mais dans la série il s'agit d'une tradition encore bien vivante et ancrée dans la société, au point d'en faire le contexte d'un épisode complet), à d'autres moments on est dans ce que la société moderne produit de plus actuel (les applis smartphone, le festival du sexe, les revendications LBGT). Cette dichotomie saute aux yeux à chaque instant, et c'est à la fois surprenant mais aussi très rafraîchissant. Je ne vais pas dire que j'ai trouvé ça génial, mais cette vision de la jeunesse des pays de l'Est de l'Europe m'a paru sympathique et suffisamment originale pour me donner envie de voir la suite si une seconde saison voit le jour. 

My Wonder Women : Film sur la vie de William Marston qui est le créateur de Wonder-Woman, mais aussi un professeur de psychologie d'Harvard très controversé. Sa vie privée très en décalage avec les normes américaines des années 1930, à savoir un mélange de libertinage et de combat pour l'égalité entre sexes, va lui apporter bien des ennuis mais aussi être à l'origine du personnage de comics qui va lui apporter réussite et reconnaissance (avant que Wonder-Woman ne soit attaquée par les ligues de bien-pensance et réduite à une héroïne beaucoup moins forte et spéciale pendant de nombreuses années). J'ai trouvé ce film très intéressant, aussi bien sur le plan historique (cette période spécifique du 20è siècle aux USA) que culturel (ou tout du moins pop-culturel, ce qui est quand même un de mes dadas !). Cette version de la vie de Marston, de son épouse Elizabeth et de leur maîtresse Olive Byrne, est certainement en partie romancée, je ne me suis pas suffisamment renseigné à ce sujet pour en être certain, mais elle reste à mon sens très pertinente sur l'ambiance sociale de l'époque, et donne un point de vue original qui permet de comprendre d'un nouveau point de vue les origines profondes d'un personnage mondialement connu et pourtant sous bien des aspects inattendu qu'est Wonder Woman. Pour toutes ces raisons je ne peux que conseiller ce film !

Proxima : Film français sur l'exploration spatiale, avec Eva Green dans le rôle principal, celui d'une femme qui veut concilier son ambition de devenir astronaute à son rôle de maman. J'ai bien apprécié le réalisme du film où l'on voit de près le quotidien des astronautes en préparation, le mélange des cultures avec les coopérations internationales. J'ai apprécié également qu'on montre comment une femme peut trouver sa place dans cet univers initialement très masculin (même si le coup du gros macho américain était vraiment pas très fin), les difficultés supplémentaires qu'elles rencontrent (aussi bien des choses très terre-à-terre comme la gestion des règles ou des cheveux longs en apesanteur, comme d'autres plus symboliques comme le statut de femme dans un groupe d'hommes, ou celui de l'instinct maternel qui se fracasse contre la dureté et la rigueur d'un programme spatial très exigeant). C'est dans l'ensemble fait avec tact et mesure, il n'y a qu'une ou deux fois où les choses sont un peu trop caricaturales à mon avis. En revanche, la fin m'a semblé aller à contre-sens de tout ce que veut prouver le film, à savoir qu'une femme peut très bien réussir dans cette voie malgré les a priori négatifs qui peuvent peser sur elles, puisque le personnage d'Eva Green décide pour voir sa fille avant de partir de contrevenir à toutes les règles très strictes de quarantaines auxquelles sont soumis tous les astronautes. Je disais que c'est à contre-sens du but initial (à moins que j'ai mal compris ce dernier) car elle fait ce qu'un astronaute n'a strictement pas le droit de faire sous l'unique prétexte de son statut de maman : n'importe quel masculiniste de base pourrait prendre cela comme une preuve définitive que les femmes ne sont pas faites pour ce métier !! J'ai trouvé cela vraiment très dommage. En revanche tout le reste du film m'a beaucoup plu, et Eva Green dans un rôle à la fois physique et très humain était encore une fois parfaite. A voir.

Les Nouveaux Mutants : Ce film aura su se faire attendre et couler beaucoup d'encre. Faut dire que son timing aura été plutôt catastrophique : sa production et son exploitation sont tombées en plein rachat de la Fox par Disney, et comme les Nouveaux Mutants sont issus de l'univers Marvel et plus particulièrement de la branche affiliée aux X-Men, le traitement du film et de l'histoire aura vu bien des modification et des changements de politique éditoriale. L'idée de faire de ce film quelque chose qui lorgne du côté du film d'horreur est plutôt bonne selon moi, et certains personnages tels que Mirage, Magie et Félina y sont parfaitement adaptées. Revers de la médaille, les personnages masculins de Rockett et Solar sont sous-exploités, presque maltraités même, par rapport à leurs collègues féminines. Point de vue effets spéciaux on est à mi-chemin entre le film de super-héros classique et d'horreur, rien de particulier à redire. J'ai même trouvé plutôt réussie la représentation de l'ours-démon, graphiquement comme symboliquement. Si à l'arrivée ce film n'est donc pas la catastrophe tant annoncée, je crains cependant qu'il ne reste lettre morte à l'heure où l'univers cinématique Marvel va repasser quasi-intégralement (à l'exception notable de la branche arachnéenne) sous l'égide de Disney. Autre remarque au passage : le film n'est pas adapté à des enfants trop jeunes à mon avis. 

Sky Rojo saison 1 : Petite série au rythme endiablé et aux épisodes punchy, cette production espagnole a l'avantage de proposer des quasi-inconnus (je n'ai reconnu qu'un des acteurs de la série Sense 8 des Wachowski) dans les rôles principaux d'une histoire simple mais survoltée. Série Girl-Power d'ailleurs, puisque les 3 héroïnes principales sont des prostituées d'un bordel de Ténérife qui décident de reprendre leur liberté, contre l'avis de leurs proxénètes ça va de soi. Moi qui ne suis pas un grand fan de l'actuelle mode girl-power (pour son statut de mode pour commencer, et pour le message véhiculé en sous-texte la plupart du temps qui m'horripile régulièrement par son manque de réalisme et sa bêtise revendicatrice jusqu'auboutiste, mais ça n'est pas le sujet...) que je trouve exploitée avec les pieds, j'ai trouvé cette série vraiment réussie. Les personnages sont simples mais cohérents, l'intrigue assez basique mais blindée d'effets choc et suffisamment rythmée pour ne pas s'arrêter aux détails parfois un peu limite, et puis surtout il y a un faux manichéisme plus subtil qu'on peut le croire à première vue qui me plaît et me rend l'ensemble sympathique. Seul bémol que j'apporterais : c'est court et rapide mais en fin de saison 1 on a l'impression de revenir au point de départ, c'est assez dommage. Mais le cliffhanger fait son effet et je suis sûr que la seconde saison saura évoluer dans le bon sens sans forcément tirer l'histoire trop en longueur (car je la vois mal s'y prêter).

The Mosquito Coast saison 1 : The Mosquito Coast a été un film qui m'avait marqué durant mon adolescence (j'ouvre une parenthèse que je referme aussi vite pour dire que la version dvd sortie il y a quelques années et seul support dispo en zone 2 jusqu'à aujourd'hui est d'une qualité absolument dégueulasse et correspond grosso-modo à la capture en format 4/3 d'une vieille K7 VHS un peu trop exposée à la lumière et à la chaleur pendant quelques années. Et c'est HON-TEUX !). Quand j'ai vu qu'une nouvelle version sous forme de série démarrait chez AppleTV, qui plus est avec Justin Theroux dans le rôle principal, il était évident pour moi que je devais y jeter un œil. J'y ai tout d'abord appris que l’œuvre d'origine était le roman éponyme, écrit par un certain Paul Theroux, l'oncle de l'acteur star. Ce qui m'a plutôt rassuré, il s'agit ici d'une affaire de famille donc. Et de qualité. En effet, cette série semble avoir les moyens de ses ambitions, et son ambition est de voir loin à en juger par la première saison. Je dis "voir loin", car l'intrigue progresse vraiment lentement et pour tout dire, le propos principal du film des années 1980 n'est pas encore abordé quand se termine la première fournée d'épisodes. N'ayant pas lu le roman, je me demande même si il n'y a pas eu de gros ajouts au récit pour donner du volume à l'ensemble et ménager un vrai background important aux différents personnages. Car ici ce n'est pas seulement Allie Fox, cet inventeur aussi génial que parfois lunaire, qui prend toute la place de l'histoire, mais bel et bien toute sa famille (dont Melissa George qui interprète son épouse Margot, autre signe prometteur à mes yeux). Revers de la médaille : le rythme n'est pas fou-fou pour qui a déjà vu le film et s'attend donc à y revoir cette intrigue. La série prend son temps et pose son récit autant que ses protagonistes. J'ai été agréablement surpris, d'autant que ce format et cette décision de prendre son temps, permettent de voir autre chose qu'une simple adaptation bête et méchante. Je ne peux cependant pas encore me prononcer définitivement puisque pour moi, l'intérêt principal de cette série va démarrer en seconde saison (d'après ce que je connais de l'histoire du moins). Ce qui est sûr c'est que j'en serai pour en apprécier la qualité.

Tenet : Qu'est-ce que c'est compliqué ! À suivre d'une part, et de se prononcer dessus d'autre part. Christopher Nolan est un type à part, largement au-dessus du lot parmi les scénaristes / réalisateurs actuels. Sans conteste. Il y a toujours dans ses films une large place au cérébral, à la réflexion, à l'intelligence. Ce qui ne l'empêche nullement de produire de superbes images, de jouer des effets spéciaux comme peu savent le faire, et de soigner autant le rythme, que le suspens ou encore les scènes d'action de ses films. On pourrait dire que le mec coche à peu près toutes les cases. Inception ou Interstellar m'avaient complètement scotché et malgré des concepts pas toujours évidents qui étaient à la base des intrigues, Nolan avait toujours su s'en sortir avec brio et signer des films d'anthologie. Ici encore, le concept de base est complexe. Il s'agit d'introduire dans l'histoire des objets, puis des personnages, à "l'entropie inversée", entendez par là "pour lesquels le temps s'écoule dans l'autre sens que pour nous". Déjà rien qu'à le dire c'est coton, mais à l'expliquer c'est encore plus velu. Quant à le comprendre et l'assimiler, on touche à l'impossible ou presque. Je ne dis pas qu'un esprit supérieur (au mien), qu'un Einstein en herbe, ou qu'un futur lauréat de la médaille Fields ne puisse pas s'en sortir avec ce qu'on voit à l'écran, tout piger et même pourquoi pas y prendre son pied, mais j'ai bien dû me rendre à l'évidence : cet esprit supérieur, eh bien ça n'est pas moi ! Pourtant j'avais envie. Et puis je trouvais l'idée vraiment intéressante, pour ne pas dire carrément couillue. Dès lors qu'on s'attaque au Temps (non, la majuscule n'est pas là par hasard) dans une histoire Fantastique ou de SF, moi je suis client. Friand même de tout ce qui peut s'approcher des concepts de paradoxes temporels et dérivés, de mondes quantiques, d'univers parallèles (remember récemment les séries Dark mais aussi Tales from the Loop), dès lors que la chose est bien amenée et surtout, traitée avec cohérence et intelligence, j'adhère. Donc sur le papier, Tenet avait tout pour me plaire. Pourtant en pratique, malgré toute ma bonne volonté, j'avoue que ça ne l'a pas fait. L'idée était chouette, mais sa retranscription à l'image m'a laissé sur le côté de la route. Attention : les images sont belles, les effets soignés, on sent que c'est fait par des pros. Mais il m'a manqué l'essentiel cependant : la lisibilité. La plupart du temps je ne comprenais pas ce que je voyais. Même quand je savais ce que j'étais en train de regarder et que je comprenais ce qu'on voulait me montrer, les images à l'écran me restaient inaccessibles, confuses, obtuses, insensées, je ne les comprenais tout simplement pas. Ajoutons à cela un autre manque : la motivation du héros principal. Outre le fait qu'on ne nous le présente pas une seule seconde, je ne suis pas parvenu à piger clairement ce qu'il voulait et surtout pourquoi. Donc je voyais un type agir à l'écran, mais non seulement un certain nombre de ses actes m'étaient incompréhensibles dans l'espace et le temps, mais je n'avais pas non plus accès à ses motivations profondes et donc à ce qui aurait pu servir à me raccrocher au moins à quelque chose : le moteur de ses actions. Évidemment, ça je l'ai bien capté (au moins une chose !), je comprends que le scénariste n'en dise pas trop sur le protagoniste principal histoire de créer du suspense et surtout de préparer à ce qui sert de "révélation finale", mais il y a un minimum syndical en-deça duquel moi je décroche narrativement parlant. C'est donc avec curiosité que j'ai regardé ce film, mais surtout avec une bonne dose de frustration et d'incompréhension, et ce sont malheureusement ces deux sentiments qui l'ont emporté pour moi au final. Film trop ambitieux ou spectateur trop basique, certainement un mélange des deux, en tout cas j'avoue ne pas avoir trouvé mon compte, pour une fois, dans un film de Christopher Nolan.

Les derniers jours du monde : Un film de fin du monde français, qui démarre gentiment à Biarritz en pleine période de vacances, c'est déjà pas banal. Ajoutez-y un casting plus que classe (Amalric / Frot / Viard / Lopez / Hesme) et pour certains dans des rôles pour lesquels on ne les attendait pas forcément, une intrigue où deux lignes temporelles s'entremêlent, où l'ambiance de fin du monde n'empêche pas la passion et l'obsession amoureuse, et complétez l'ensemble par des scènes et des images très fortes pour ne pas dire marquantes pour certaines, tout en s'ancrant dans un réel d'abord presque banal (le serveur de café qui s'effondre en plein service, le personnage qui saute par le fenêtre, etc...). Vous obtenez un film qui sort clairement des sentiers battus, encore plus pour une production française, et qui exploite narrativement la fin du monde d'une manière très originale mais, et j'en ai été le premier surpris, néanmoins tout à fait pertinente. En dire plus serait en dire trop, d'autant que certains passages sortis de leur contexte pourraient vraiment sembler plus qu'iconoclastes, mais pour ceux qui n'ont pas peur de l'étrangeté, qui ne craignent pas non plus d'être un poil bousculés et surpris, et qui enfin sont ouverts à d'autres représentations de catastrophes planétaires que celle que les classiques de SF proposent d'habitude, à ceux-là je dis : essayez donc ce film, ça pourrait bien vous plaire !

The Girlfriend Experience saison 3 : Chaque saison de The Girlfriend Experience change de protagonistes, d'histoire et de mise en situation. Dans cette troisième saison, on s'aventure du côté de l'étude expérimentale autant qu'humaine sur le désir et les relations hommes / femmes. Le but étant de "cartographier" l'univers des relations humaines complexes pour en tirer de quoi nourrir un algorithme d'intelligence artificielle qui sache interagir de manière autonome et naturelle avec les humains. Que cela débouche sur la création de robots intelligents capables de feindre n'importe quelle interaction humaine, fut-ce-t-elle sexuelle, n'est pas explicitement dit, mais on se doute bien que le marché du sexe artificiel se profile à l'horizon des motivations de certains protagonistes. Les motivations de l'héroïne principale sont quant elles plus floues, du moins plus complexes qu'il n'y paraît. Il y a la perspective de la pure recherche scientifique qui est prédominante, mais pas que. Elle a son intérêt personnel qui entre en jeu avec la maladie dégénérative de son père qui tient un grand rôle et explique sa dévotion au projet. Mais également un appétit et une curiosité plus individuels et propres qu'elle a en elle. Elle est curieuse de l'humain, et son rapport libre et sans entrave à la sexualité lui permet de sortir du carcan imposé classiquement par la société occidentale. C'est donc sur plusieurs plans que l'histoire se développe et que les ramifications de l'intrigue évoluent sans jamais définitivement se fixer sur un point de vue unique. Ce mélange de thèmes est plutôt intéressant, ajoute de l'intelligence au simple attrait physique de la chose, de la réflexion à l'esthétique de base. La comédienne principale, Julia Goldani Telles, que j'ai déjà pu voir en rôle secondaire dans The Affair (elle y interprète la fille aînée des Solloway), a bien mûri et bouffe littéralement l'écran, sans jamais pourtant trop en faire, sobrement mais avec une présence assez impressionnante. Cette saison aura su encore une fois se renouveler, sans faire de l'esbroufe ni de l'image aguichante et facile pour rien. Vu le sujet de base, c'est assez notable pour être signalé.

Shameless US saison 11 : "Voilà, c'est fini" (sur un air connu). La onzième aura été la dernière saison de cette série totalement iconoclaste, absolument inclassable et farouchement jouissive qu'a su être et rester pendant toute son existence Shameless US. Fait suffisamment rare pour le souligner, la quasi-totalité du casting principal de départ aura fait l'ensemble des saisons. Seule Fiona manque à l'appel dans cette dernière saison (et pour être parfaitement honnête, elle manque au show, celle à qui on a fourgué le fardeau de la remplacer, à savoir sa petite sœur Debbie devenue grande, n'avait clairement pas les épaules pour ça, sans vouloir la dénigrer pour autant). Tous les autres sont là. Le tout dernier épisode, à la fois drôle et triste, étrangement émouvant, intègre quelques extraits de la première saison et c'est là qu'on mesure à quel point le temps passe. Revoir les comédiens avec une douzaine d'années de moins, ça fait un choc. Et c'est là aussi qu'on réalise que les personnages de Shameless c'était un peu comme notre famille : on les côtoie depuis si longtemps et avec une telle proximité artificielle qu'on ne les a pas vus grandir pour les uns, vieillir pour les autres. C'est pourtant d'une flagrance totale pour ce qui concerne les enfants devenus adultes, mais ça l'est aussi pour les adultes qui eux ont bien vieilli. Franck et Kev en tête, ont pris de sacrés coups de vieux quand on compare la première à la dernière saison... Ça m'a fait bizarre de me dire que cette fois c'était bien terminé, et que jamais plus je ne verrai ce que deviennent ces personnages que j'ai tant aimés, qui m'ont tant fait rire depuis toutes ces années. Ce doux-dingue de Kevin Ball, cette fausse-rebelle de Debbie, ce garnement devenu flic de Carl, ce faux-dur et vrai romantique de Ian. Et mon préféré de loin et depuis toujours, celui qui a eu le plus d'armes pour s'en sortir par son sens de la débrouille et son QI de génie mais qui aura cumulé toutes les malchances et ironies du sort, l'insaisissable et éternel balloté par la vie Lip. Cette série fait partie de mon panthéon personnel des meilleures séries de tous les temps. Par sa qualité, sa drôlerie, sa capacité à dépasser les limites sans arrêt tout en restant parfaitement cohérente, ses interprètes juste parfaits, son désir de mélanger drame urbain et comédie loufoque, et surtout, surtout, par son humanité sans faille. Du début à la fin. Alors oui, cette dernière saison m'aura un peu moins fait rire que les autres, certainement parce que je savais que c'était la dernière et que j'appréhendais un peu, certainement parce qu'ils savaient que c'était la dernière et que les auteurs comme les acteurs avaient plus la tête à la nostalgie et aux adieux qu'à la grosse déconne. Cette saison n'est pas la plus drôle de la série, c'est vrai, mais elle signe une fin marquante. Les Gallagher vont gravement me manquer.

Pig : Nicolas Cage a ceci d'irrésistible qu'il possède une capacité inouïe à cabotiner dans tout un tas de films complètement barrés, complètement cintrés, et souvent construits expressément autour de sa personnalité hors-normes. De ce type de projets sortent souvent des œuvres étonnantes, parfois proches du navet transgénique de compétition, parfois de qualité ovniesque. Mais toujours des films déroutants. Des concepts déglingués. Ici, Nicolas Cage incarne Rob, un vieil ermite qui vit reclus dans son abri en pleine forêt avec pour seul compagnon son cochon. Mais pas n'importe quel cochon : un cochon truffier au talent prospectif extraordinaire, qui lui permet de vivre des truffes qu'il revend à un jeune cake, mi-magouilleur mi-grossiste en fruits et légumes. Jusqu'à ce qu'une nuit des inconnus s'introduisent chez lui et enlèvent son cochon. Rob n'aura dès lors de cesse de récupérer son bestiau. Plongez tout ça dans un contexte de grands chefs étoilés (car Rob n'est pas qu'un ermite vagabond...) et vous obtenez ce Pig très particulier et complètement baroque. Évidemment, mettez n'importe qui d'autre que Nicolas Cage avec un look à la ZZ Top et en fringues de clodos dans le rôle et ça ne fera pas le même effet, car Cage a ce super-pouvoir de rehausser n'importe quel concept foutraque en collant simplement son image de demi-dieu du nanar dessus. Et donc au final, on a un objet filmique détonnant, inattendu, un peu excentrique mais pas déplaisant du tout, que vous n'aurez jamais vu ailleurs et qui se laisse regarder sans déplaisir de bout en bout. Du pur Nicolas Cage quoi.

Sibyl : Pffff... Voilà typiquement le genre de film qui donne raison à ceux qui font des généralités (que je ne cautionne pourtant pas du tout) sur les films français. C'en est presque le portrait-robot du film intellectuello-chianto-arnaquo-faussement-profond que les détracteurs du cinéma français dénoncent à longueur de temps. Parce que là on a tout ça : une histoire entremêlée faussement compliquée, artificiellement alambiquée par une narration temporelle confuse, des personnages qui se veulent tellement trop complexes mais qui ne sont que des caricatures à l'arrivée, une histoire qui se veut intimiste mais se révèle surtout impudique et navrante de banalité et de prévisibilité dans les rapports humains... Il reste un casting talentueux qui sauve un peu les meubles mais qui ne peut pas faire de miracles malgré tout, quand on demande aux comédiens de jouer des trucs navrants, ben on a des comédiens qui jouent des choses nazes mais avec beaucoup de talent. Manière involontaire de souligner le paradoxe. Et puis il y a ces deux scènes ovnis qui semblent provenir d'un autre film tellement elles sont décalées et parfaitement réussies : les deux scènes à caractère sexuel. Je vous vois venir, je vous entends déjà ricaner, "comme par hasard..." que vous vous dites n'est-ce pas ? Et pourtant je persiste et signe : la scène de sexe par terre entre Virginie Efira et Niels Schneider est superbe de simplicité et d'esthétique. Dans un tout autre style, la scène plus "habillée" mais tout aussi torride entre Adèle Exarchopoulos et Gaspard Ulliel sur le bateau est d'une sensualité et d'une véracité assez inattendue. Sorti de là, tout le reste du film m'a gentiment ennuyé. J'attendais qu'il se passe un truc, si possible un truc auquel je ne m'attendais pas, et en fin de compte, non. En fait j'ai trouvé cette histoire creuse et sans grand intérêt, si ce n'est donc ces deux scènes sus-citées. Et non ça n'a rien à voir avec le fait que c'est Virginie Efira et Adèle Exarchopoulos qui donnent d'elles-mêmes. Ou bien seulement un peu, ou alors j'ai oublié... Bref, faites-en ce que vous voulez en fin de compte de ce film, tout n'est pas à jeter.

Fatman : Mel Gibson en vieux Père Noël un peu déglingué qui aime bien s'en jeter une et faire un carton au semi-automatique sur de vieilles canettes de bière dans son jardin, ça a l'air bizarre mais je me suis dit "tiens pourquoi pas ?". Avec une petite crainte quand même : les histoires de Père Noël j'ai un peu passé l'âge. Et puis j'ai vu que Walton Goggins est de la partie, dans un rôle de tueur psychopathe comme il sait si bien les incarner, je me suis dit "ah, de plus en plus intrigant". Évidemment j'ai pas pu m'empêcher, j'ai regardé. Et c'est plutôt pas mal. Pour la manière très décalée dont est représenté le Père Noël et l'institution dont il est l'image. Pour le côté branque, un peu crado, un peu déglingos des personnages. Pour l'histoire finalement marrante d'un môme de la haute bourgeoisie habitué à mener son petit monde à la baguette et à parvenir à ses fins par les pires saletés, qui décide de se venger du Père Noël pour le cadeau-punition qu'il a eu et de le faire buter par son homme de main chelou et hyper violent. Homme de main qui lui-même à des comptes à régler avec le vieux barbu, ça tombe bien. Alors achtung : c'est pas du Ronsart, ça casse pas trois pattes à un canard, et ce n'est pas non plus un chef d’œuvre de subversion, faut pas pousser. Mais c'est sympa à regarder, et de toute façon dès lors qu'il y a Mad Mel dans l'affaire, à mes yeux ça prend toujours d'office un peu de galons. Si comme moi vous aimez Gibson quoi qu'il fasse, vous lui pardonnerez sans problème cette pochade qui se révèle ma foi pas désagréable à regarder sans se prendre la tête. En espérant qu'après ce genre de petites récréations, Mel Gibson nous reviendra bientôt dans un grand rôle, un truc détonnant vraiment à sa mesure. En attendant donc, il y a Fatman.

Coyote saison 1 : Ça faisait un bail que je n'avais plus vu Michael Chiklis dans un rôle principal. Difficile de toute façon de le voir autrement qu'en Vic Mackey dans The Shield, personnage et série qui m'ont profondément marqué. C'est pour lui donc que je me suis décidé à regarder les 6 épisodes de cette première saison d'une série dont je n'avais strictement rien entendu dire avant de m'y lancer. Il interprète un garde-frontière qui prend sa retraite, après une carrière exemplaire. Il a passé sa vie a traquer les clandestins venus du Mexique illégalement sur le territoire américain. Bourru, bourrin, bas du front même j'ai envie de dire, mais droit comme un I. Un mec de conviction, d'honneur et de parole, dur mais juste. Il va se voir embarquer dans une histoire inextricable de passeurs de drogues, de clandestins et de trafiquants qui vont l'amener à voir les choses sous un autre angle, à remettre en question certaines de ses certitudes. Premier constat : Chiklis a vieilli et grossi. L'aura majestueuse et inquiétante qu'il dégageait il y a 15-20 ans dans The Shield, a laissé place à une caricature de vieux redneck, buveur de Bud et électeur de Trump. Son bide impressionne plus que ses muscles à présent. Et finalement ça colle bien avec le personnage de cette série : un mec qui a quelques beaux restes, surtout en mémoire plus que dans le physique, et qui décline doucement, qui passe la main, qui se voit mis sur la touche, remplacé car trop usé. La série quant à elle est plutôt intéressante, et maligne dans le sens où elle ne donne pas ce à quoi on s'attend de prime abord : son héros est fatigué et là où je m'attendais à le voir en type dur et coriace que rien n'arrête, on se retrouve avec un gars qui atteint ses limites, qui se veut dur et intraitable mais qui doit plier, qui doit céder contre plus fort que lui. Ce qui rend la série à la fois inattendue et du coup intrigante quant à sa suite. Petit bémol : 6 épisodes seulement dans cette saison, et par conséquent on se retrouve très vite en fin de saison alors qu'on aurait aimé en voir plus, aller plus loin, plus vite. Je ne peux pas encore dire ici que je suis convaincu à 100% par cette série, car justement il me faudrait en voir un peu plus pour me prononcer, mais les débuts sont prometteurs.

Kaamelott premier volet : Après 10 ans d'attente, qui se virent prolongées d'une année supplémentaire pour raison de covid-casse-couilles, voici enfin le grand retour du roi Arthur et de l'ensemble des pieds nickelés des terres de Logres. Sous forme de long métrage cette fois-ci. Et même du premier volet d'une trilogie au cinéma, puisque le succès annoncé du premier film ne devrait pas laisser longtemps perdurer le suspense quant à la suite envisagée si la demande du public suivait suffisamment. Quoi dire du film : d'abord ça fait bizarre de les revoir tous, il y en a une certain nombre qui ont pris un bon coup de vieux au passage. Mais qu'on se rassure : aucune conséquence sur leur niveau de connerie qui reste, elle, toujours au top malgré les rides et les cheveux blancs supplémentaires. Le casting historique est donc là et bien là (un vrai, immense plaisir non-dissimulé pour ma part, bien que son temps de présence à l'écran aurait mérité une petite rallonge, de retrouver le grand, l'incomparable, l'inégalable Léodagan !!), et s'y ajoute un certain nombre de petits nouveaux, quelques uns bien gratinés aussi (le gendre de Karadoc m'a l'air d'un beau vainqueur par exemple). Je passe sur le kiff complet de voir Sting en chef des Saxons. Quant à Astier il a plutôt bien joué son coup. Du scénario malin à la réalisation aux petits oignons, en passant évidemment par son interprétation d'un personnage qu'il tient si bien qu'il lui est devenu quasi-indissociable, il a assuré sur tous les plans. J'avais un peu peur du passage d'un format très court à base de mini-sketchs à un format long qui se doit de tenir sur la longueur, mais le pari est tenu et gagné, ça fonctionne bien sur grand écran aussi. Bref, on attend déjà la suite de pied ferme. Je n'ai qu'un mot à ajouter : Troupaskaïa !!!!

The Walking Dead saison 10 partie 2 : le covid n'en finit pas de faire des siennes et d'interférer avec tout, y compris les calendriers de tournage et de diffusion des séries télévisées ! C'est donc sur le tard que j'ai vu la seconde partie, décalée en terme de diffusion, et composée de 6 épisodes, de la 10ème saison de The Walking Dead. Ces épisodes prennent le parti de se concentrer à chaque fois sur un ou deux personnages en particulier, ne faisant en ce sens quasiment pas progresser du tout l'intrigue principale, mais apportant des éclairages plus spécifiques sur l'un ou l'autre des survivants. À ce jeu-là, tout le monde ne gagne pas ! Il y a à peu près un épisode sur deux de vraiment très intéressant, l'autre moitié ressemblant plus à remplissage et du drama limite soporifique. Je n'ai jamais été un grand fan de Darryl qui avec le temps et la défection progressive des autres acteurs principaux est devenu la figure de proue des survivants restants. L'épisode qui lui est consacré m'a confirmé dans mon sentiment : je me fiche totalement de ce qui lui arrive, aucune empathie envers ce personnage trop caricatural et faussement brut de décoffrage à mon goût. Idem pour les atermoiements de Carol qui m'insupportent de plus en plus. D'autres m'ont beaucoup plus intéressé : l'épisode très bizarre consacré à Princesse par exemple a su éveiller ma curiosité. Le final dévolu à Negan m'a également beaucoup plu. Bref, il y a du bon et du moins bon dans cette fournée tardive de TWD, et on sent grandement que la fin approche. Cela fait plusieurs saisons que la série tourne quasiment à vide et que l'énergie et l'enthousiasme du début n'y sont plus. Espérons que la dernière saison rendra honneur à cette série qui aura finalement trop duré.

Black Widow : Et voilà, après plus d'un an de retard, le retour d'un super-héros Marvel au cinéma ! Ou plutôt d'une super-héroïne, puisqu'on a le plaisir de retrouver la rousse Black Widow (sa version blonde lavasse du dernier Avengers était vraiment trop insipide !). Et pas qu'elle : ce film est très clairement sous le signe du Girl Power !! On a donc pas une seule Black Widow mais toute une armée de veuves noires qui se chargent de remplir le cahier des charges aussi bien côté action que côté charme. Les deux seuls hommes à tenir un rôle de premier plan sont le grand méchant tortionnaire, éleveur de veuves, faiseur d'orphelines et d'esclaves à sa solde, la quintessence même de l'ordure sans même le moindre début de reflet de lumière pour le sauver. Le type que tout le monde veut voir mourir, et si possible dans d'atroces souffrances. Pas vraiment nuancé comme zig quoi. L'autre homme c'est le Red Guardian, ou plutôt ce qu'il en reste. Lui est clairement là pour amuser la galerie, et plutôt en tant qu'objet de moquerie qu'en tant que réel talent comique. Mais après tout, en comparaison de tous les autres films Marvel aux super-héros testostéronés, ça fait du bien aussi de ne pas toujours reproduire les mêmes types de personnages. Ce qui m'a cependant un peu manqué dans ce film, ce sont les vraies bonnes chorégraphies de combats auxquelles nous avait habitués Black Widow lors de ses précédentes prestations dans les Avengers par exemple. Pas que ce secteur du film soit totalement raté, mais j'en attendais clairement plus et mieux. Le film pèche un peu de ce point de vue j'ai trouvé. Sinon en action pure et grand spectacle on a ce qu'il faut, à la manière Marvel, c'est-à-dire très propre visuellement, toujours spectaculaire, très axé effets spéciaux digitaux, bref de la belle ouvrage, presque du classique maintenant tant ils nous y ont habitués. L'histoire développée dans ce film permet de mieux apprendre à connaître qui est Natasha Romanova alors qu'elle est des tous premiers personnages du MCU mais qu'on n'en savait finalement que très peu sur elle. L'intérêt d'ailleurs est que cette histoire est majoritairement détachée de celle du personnage papier telle que les lecteurs de Marvel le connaissent, ce qui a l'avantage de donner un parfum d'inédit au film pour tout le monde, vieux briscards comme néophytes en matière de super-héros. Évidemment cela risque de mécontenter les puristes, mais sincèrement, le traitement de Natasha tel qu'il est fait dans ce film m'a semblé très cohérent, intelligent et pertinent, je n'ai donc rien à en redire. Film Marvel mineur, qui permet cependant de se remettre dans le bain avant l'arrivée de nouvelles franchises, mais qui pour l'instant ne permet pas de relancer la machine vers quelque chose "de neuf", vers un nouvel arc narratif original. On n'a donc pas encore d'avant-goût des nouveautés qui nous attendent mais un petit rappel de ce qui a fait le succès des films du MCU jusqu'ici.

Comment je suis devenu super-héros : Comment, oui comment résister à l'envie de voir ce film quand on en connaît les ingrédients principaux : film français de super-héros, mélange de genres entre polar et film fantastique, Pio Marmaï en rôle principal, Benoît Poelvoorde en vieux justicier masqué parkinsonien à la ramasse ? Moi il ne m'en fallait pas autant pour aiguiser ma curiosité à son égard. Et j'ai été plutôt content de ce que j'ai vu. Ce que j'ai particulièrement apprécié, c'est le ton général, l'ambiance du film. On ne cherche pas à faire concurrence à Marvel ou DC, mais on reste dans une démarche sérieuse malgré tout, on ne donne ni dans la surenchère ni dans la parodie, le genre super-héros est respecté. Tout en lui donnant un angle d'approche inédit. Difficile d'ailleurs à qualifier autrement que de film de super-héros "à la française" même si cela peut paraître insuffisamment précis dit comme ça. Dans le traitement, ça m'a un peu fait penser à l'humanisation des personnages à super-pouvoirs que j'ai déjà pu rencontrer dans certains comics (au hasard, ceux écrits par Alan Moore ou Garth Ennis par exemple), ou encore sur d'autres supports comme le roman La vie sexuelle des super-héros de Marco Mancassola (bien que le sujet de fond y soit différent bien entendu). Gros point fort donc, l'interprétation et l'écriture. Quoique pour une fois le point faible du film réside plutôt dans le personnage du méchant, un peu too much, un peu trop caricatural pour le coup, alors que c'est pourtant le méchant qui donne l'impression de qualité de ce type de film à l'accoutumée. Ici il manque cruellement de profondeur, et ses excès et dérives ne suffisent pas à en faire un personnage suffisamment intéressant. Mais l'essentiel n'est pas là mais bien partout ailleurs, car tout le reste est plutôt réussi, ou tout du moins a su être à mon goût ! Je recommande donc, et évidemment : longue vie à Monte Carlo !

American Gods saison 3 : Avec American Gods je suis un peu embêté. Parce que j'aimerais en dire beaucoup de bien, l'encenser et le conseiller à tout le monde, mais je ne peux pas. Pourtant sur le papier tout y est pour que cette série cartonne : thème original et plein de promesses tiré du roman original de Neil Gaiman, casting en béton, image et effets ultra classes et léchés, narration chorale avec intrigues enchevêtrées exactement comme j'aime, critique de la société moderne et discours intelligent qui ne prend pas le spectateur pour un demeuré... Vraiment rien à redire sur tout ça. Et malgré cela, la mayonnaise ne prend pas comme elle devrait. L'intérêt varie d'un épisode à l'autre, parfois même d'une scène à l'autre. Le rythme s'en trouve impacté. L'opacité de certaines situations l'emporte sur la fluidité de la narration.  Si bien qu'à l'arrivée, on a conscience d'avoir regardé quelque chose d'agréable et de beau, mais on n'en ressort pas passionné, pas subjugué comme on le devrait. C'est malheureusement un sentiment visiblement partagé par le plus grand nombre, car malgré la qualité générale de haute tenue de la série, elle n'a pas été reconduite après sa troisième saison. Et très clairement cette option n'avait pas été envisagée par les scénaristes qui nous laissent en pleine intrigue, pour ne pas dire en plein cliffhanger de fin de saison, avec la perspective de n'en jamais voir la suite. Alors personnellement, ayant lu le roman je la connais cette fin tant attendue, mais je trouve rageant toutefois de ne pas avoir droit à une conclusion digne de ce nom pour une série quand même hors norme, aussi travaillée et ambitieuse  que celle-ci. Une dernière saison aurait largement suffit à terminer proprement et correctement toutes les intrigues en cours, c'est vraiment dommage de s'arrêter si près du but. La faute certainement aux nombreux couacs qui ont émaillé la production de cette série (conflits internes et départs de show-runners, scénaristes et comédiens en cours de route). L'essentiel n'aura donc pas su être sauvé, et en tant que spectateur on ne peut qu'amèrement le regretter...

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Quand je cause d'un film, je fais souvent des articles plutôt longs, et pas toujours en phase avec l'actualité du moment. Dans cette page d'avis vite dits je me propose de faire exactement l'opposé : quelques mots rapides pour donner un avis sur ce que je viens de voir. Certains films feront peut-être par la suite l'objet d'articles plus complets, ou pas. Cette page est donc mise à jour en même temps que l'encart "Vu récemment" qui pointe vers elle...

Nobody : Gros gros kiff que ce film !! Je ne m'attendais pas du tout à ce que j'allais voir, et ça a dû influer sur mon ressenti, parce que la surprise a été totale, et son effet sur moi très positif. Si j'ai regardé c'est uniquement pour voir Bob Odenkirk dans un premier rôle dans un long métrage, déconnecté de son rôle fétiche et qui l'a fait connaître, de Saul Goodman dans Breaking Bad et Better Call Saul. Et pour un rôle déconnecté j'ai été servi. Au départ le héros qu'il interprète est dans la veine de ce qu'on l'a déjà vu jouer ailleurs : le type lambda, un peu loser, un peu en manque d'éclat. Et puis il se passe quelque chose qui va révéler sa vraie personnalité, celle qui est enfouie en lui volontairement quand il a voulu changer de vie et devenir quelqu'un de banal, un "nobody"... Et c'est là que tout part en vrille, le film change complètement de tonalité et on se retrouve dans un tout autre genre, ultra-violent, ultra-jouissif, ultra-décomplexé. Ça m'a fait penser par certains aspects à du Punisher à la sauce Garth Ennis (et dans mon esprit, ceci est un compliment de premier ordre), mais encore rehaussé par le physique très passe-partout de Bob Odenkirk, qui apporte au film ce décalage inattendu. Car jamais je n'aurais imaginé voir cet acteur dans un tel rôle. Et encore moins que cela soit aussi réaliste au final. Et puis cerise sur le gâteau : dans le rôle de son paternel grabataire mais pas encore bon pour la casse, rien de moins que le légendaire Christopher Lloyd qui visiblement se fait ici autant plaisir à lui qu'il nous en fait à nous ! Bref, c'est pas du Ronsard comme dirait l'autre, mais bordel qu'est-ce qu'il fait du bien ce petit film !

Losing Alice saison 1 : Série israélienne assez inclassable, entre drame psychologique, thriller érotisant, suspense et affaire de moeurs... J'ai trouvé qu'il y avait de très bonnes idées et d'autres un peu plus discutables (d'un point de vue cohérence des personnages et réactions humaines logiques et acceptables). L'idée de souffler le chaud et le froid histoire de maintenir l'intérêt et de faire changer l'avis du spectateur sur les personnages est bonne, mais dans les faits, j'ai trouvé que ces aller-retours ont eu plutôt tendance à faire tourner la série en rond au bout d'un moment. En revanche il y a une certitude, c'est que les deux héroïnes principales, chacune dans son style unique, bouffent littéralement l'écran à longueur de temps. Qu'il s'agisse de la classe absolue incarnée par Ayalet Zurer ou de l'attraction volcanique qui émane de Lihi Kornowski, ce duo de comédiennes emporte tout sur son passage et ne laisse aux autres acteurs que des miettes... Malgré quelques scènes d'une intensité rare, j'ai trouvé l'ensemble un peu trop hésitant, trop indécis pour réussir à transformer cette série en franche réussite. Je retiens donc avant tout les deux interprètes féminines principales, exceptionnelles toutes deux, mais je resterai un poil plus circonspect sur le scénario et la finalité de la série (qui promet plus qu'elle ne donne, si ce n'est sur ses deux derniers épisodes).

Luca : Nouveau dessin animé Disney, branche Pixar, tout de suite on se dit, la qualité sera au rendez-vous. Effectivement, graphiquement c'est top, on sent l'ADN Pixar sans aucun problème, le rythme est bon, les personnages ultra-caricaturaux mais attachants. L'histoire est à mi-chemin entre le conte de la petite sirène modernisé et le récit philosophico-moraliste teinté (fluorisé serais-je même tenté de dire) de politique contemporaine. Évidemment les gamins n'y verront que du feu, mais quel adulte pourrait ne pas faire le rapprochement entre les deux héros hommes-poissons qui débarquent sur les côtes d'une Italie de carte postale des années 1960 et la problématique actuelle des migrants qui traversent la Méditerranée ? Après ça reste tellement bon enfant et techniquement réussi qu'on pardonne l'incursion grossière de thèmes politiques dans cette histoire destinée principalement aux enfants. Outre l'animation et le design, somptueux tous deux, j'ai apprécié l'humour et la tendresse qui émanent de ce film. Et les enfants ont adoré, ça va presque sans dire. Très chouette spectacle familial donc !

The Watch saison 1 : Une adaptation de l'univers foutraque de Terry Pratchett, forcément ça promet de partir dans tous les sens, et surtout dans celui du délire assumé. C'est exactement ce que propose cette série. Un monde fait de bric et de broc, un mélange de science et de magie absolument inextricable, des personnages complètement azimutés, une logique pratchettienne qui associe cohérence interne et décalage incessant d'avec la réalité... il y a tout ça, et bien plus encore dans cette série. Le sel du récit est clairmeent à chercher dans ses personnages, tous plus iconoclastes les uns que les autres. À mes yeux, c'est sans conteste le personnage principal qui emporte le morceau, qui personnellement m'a laissé sur le cul tant il a de charisme et présence à l'écran. Pourtant tout maigrichon, facialement à mi-chemin entre Popeye et un capitaine Haddock sous cocaïne, il en impose pourtant ! Et quand on sait qu'il s'agit de Richard Dormer (qu'on a pu voir dans Game of Thrones entre autres) on hallucine tant la transformation physique est impressionnante. C'est bien simple, la première réflexion que je me suis faite en voyant cette série a été : "mais c'est qui ce mec ? comment c'est possible que je ne l'ai jamais vu auparavant avec une tête pareille ?". Donc interprétation et idées délirantes sont les points forts de cette série. Côté malus, je dirais que le rythme n'est pas foufou, qu'on ne voit pas toujours quel est le projet du truc (on nous raconte quoi exactement ?), que le mélange de thèmes différents est intéressant mais peut parfois perdre un peu le spectateur sur le fond, et que d'une manière générale la série manque un peu de liant pour structurer l'ensemble. Mais c'est plutôt divertissant.

Made for Love saison 1 : Voilà une petite série un peu hors-sol, sortie de nulle part, complètement surprenante. Le magnat de l'informatique et des réseaux, Byron Gogol (évidemment l'égémonie de la Gogol Compagnie est tout sauf une ressemblance purement fortuite avec ce que vous imaginez...), est un control freak milliardaire absolument tyrannique. Sa nouvelle innovation va bientôt sortir, et il décide de la tester sur son épouse, enfermée avec lui depuis 10 ans que dure leur mariage, au sein du Hub, habitation ultra-moderne et autonome, joyau de réalité virtuelle et de domotique dernier cri, mais également véritable prison dorée. Sa nouvelle invention, qu'il nomme "Made for Love" est une puce qui va permettre à terme de fusionner deux esprits en un seul. Et qui est accessoirement aussi le système de surveillance ultime... Sauf que sa femme Hazel ne l'entend pas ainsi, et a bien décidé que cette fois c'en était trop et qu'elle allait demander le divorce. Bref, on parle ici de nouvelle technologie bien entendu, de connexion au réseau planétaire (et du droit, que dis-je, du devoir de déconnexion !), d'amour, de passion, de réalité et de virtualité, et en fin de compte, comme toujours suis-je tenté de dire, de relations humaines. Entre hommes et femmes, entre un père et sa fille, entre patron et subordonnés, entre inconnus... Il y a de tout ça, avec une bonne dose d'humour pour accomoder l'ensemble, un petit côté déjanté aussi, mais surtout, et je pense que c'est le plus intéressant, une pointe d'anticipation pas si folle ni exagérée que cela. Le genre de thème déjà abordés ici ou là dans d'autres séries actuelles, depuis Black Mirror à Brave New World, en passant par The One ou Soulmates par exemple... Et c'est fascinant de voir comme les nouvelles technologies peuvent modifier les rapports des gens. Ici c'est principalement traité sur le ton de l'humour, mais je crois que cette petite série est aussi, sous ses airs de pas-y-toucher, une invitation à une réflexion plus profonde pour ceux qui veulent bien faire l'effort. À voir.

Fargo saison 4 : Ah Fargo ! Cette série est définitivement à part dans le paysage télévisuel américain. Par son ton, son rythme, ses sujets, son visuel. Sa façon de mener des histoires chorales également, multipliant par la même occasion les personnages développés à l'écran. Cette fois on est en 1950, et on suit la confrontation entre la mafia italienne maîtresse des rues et un gang noir américain qui essaie de lui prendre le pouvoir. Le tout sur fond de racisme et de ségrégation décomplexés. Rajoutez par-dessus une infirmière tueuse en série, un couple de braqueuses lesbiennes échappées de prison, un flic ripoux bourré de tocs et un marshall des États-Unis mormon, et vous obtenez la quatrième saison de Fargo. Avec comme à l'accoutumée un casting pléthorique et de premier choix. Il faut laisser le temps aux différentes intrigues de se tisser et de se ramifier les unes avec les autres, on retrouve ici l'une des caractéristiques principales de Fargo, à savoir un rythme lent et mesuré mais voulu. Qui sert en fin de compte la narration. En revanche, bien que je sache apprécier ce type de récit, j'ai trouvé l'histoire très éloignée, voire complètement détachée, des origines de la série Fargo. On y retrouve certes le style Fargo, mais cela s'arrête à peu près là. Elle aurait très bien pu se nommer n'importe comment que ça aurait été pareil. J'ai trouvé dommage que le lien ne soit pas plus spécifique avec les premières saisons. Mais cela ne m'empêchera évidemment en rien de vous conseiller sa vision, si toutefois vous avez déjà constaté que le "style Fargo" vous sied.

Jupiter's Legacy saison 1 : Dans le monde des Comics, Mark Millar est un type à part. Formidable créateur de concepts-chocs, le scénariste sait attirer l'attention et éveiller la curiosité avec des thèmes et des images marquantes. C'est aussi un homme d'affaires qui sait mener sa barque et a ainsi passé un deal avec Netflix pour que la plateforme de streaming et lui soient partenaires privilégiés pour l'adaptation à l'écran des nouveaux comics de l'auteur depuis quelques mois déjà. C'est ainsi que Jupiter's Legacy a vu le jour sous forme de série télé. On y décline le sujet des super-héros en y abordant des thèmes tels que la politique, l'interventionnisme, le pouvoir et la façon de l'exercer, mais aussi le conflit des générations en ce qui concerne la morale et l'éthique, la liberté et les lois, les droits et les devoirs... Bref, c'est assez intéressant de mener ce type de réflexions en partant de personnages pourtant abordés de façon très classiques, presque old-school (les costumes colorés, les capes au vent et bottines en caoutchouc, pseudos d'un autre temps...). Et pour tout dire, le comics d'origine est vraiment réussi de ce point de vue. Le passage à l'écran de télé en revanche n'est pas aussi heureux. D'abord il faut accepter le côté ouvertement kitsch des personnages et de leur allure. Ensuite il y a dans la série une double-narration qui se fait en parallèle : l'ancienne génération et la manière dont ils obtiennent leurs formidables pouvoirs suite au krach boursier de 1929, et les conflits de générations actuels entre les mêmes anciens toujours vaillants et leurs enfants jeunes adultes et grands adolescents (oui c'est à savoir et à accepter : on vieillit très lentement chez les super-héros de cette histoire). La série ne cesse de faire des aller-retours entre passé et présent, et c'en est presque trop tant l'action se voit interrompue sans arrêt par ces flashbacks. Mais selon moi le plus gros problème de cette série, c'est sa lenteur. Elle souffre d'un immense problème de rythme. pour tout dire les choses n'avancent pas !! Et c'est d'autant plus frustrant que le comics quant à lui est très rythmé et l'intrigue y avance rapidement. Ici j'ai eu l'impression que la sauce était tirée en longueur d'une manière exagérée, qu'il s'agisse de l'intrigue principale ou de l'obtention des pouvoirs dans le passé, tout se traîne effroyablement. Quel dommage, car ayant lu le comics, je sais qu'il y a de belles choses à voir à l'écran pourtant !! Doublement dommage serais-je tenté de dire d'ailleurs, car on vient d'apprendre que la série a été annulée par Netflix et qu'elle ne connaîtra vraissemblablement pas de saison 2. Alors que croyez-moi, le meilleur de l'histoire restait vraiment à venir. Donc voici mon conseil : laissez tomber cette saison et jetez-vous sur les deux tomes (en VF) du comics de Mark Millar et Frank Quitely !!

Faucon et le Soldat de l'Hiver saison 1 : Les Studios Marvel continuent à nous dévoiler leur univers partagé sous forme de séries avec cette fois le duo Faucon et le Soldat de l'Hiver. Personnages secondaires des franchises des films Avengers et Captain America, ils tiennent ici les premiers rôles. Marvel sait faire ce genre de choses (aussi bien en comics qu'à l'écran) : faire d'un second couteau un héros surprenant et enthousiasmant à suivre. Cette fois cependant, la mayonnaise prend un chouïa moins bien que précédemment. Il faut dire que la série se situe dans un contexte plus politisé, j'allais même dire plus moral que ce que Marvel a pu proposer jusqu'à présent. En celà la série suit la ligne directrice qu'avaient empruntée les comics il y a quelques années : faire d'un héros noir le symbole de l'Amérique en remplaçant Captain America dont Avengers 4 avait scellé le destin en lui faisant passer le flambeau à Sam Wilson. Avec tout ce que cela peut entraîner comme questions sociétales, les différents visages de l'Amérique, les rapports entre les noirs et les blancs, et en second plan entre riches et pauvres. La série ne va cependant pas aussi loin dans la critique sociale que ne l'avait fait les comics en leur temps, et c'est à la fois heureux et dommage. Heureux car on voit bien que cette série n'est pas vraiment dans le moule des précédentes productions de Marvel Studios et que ce poids et cette gravité supplémentaires qu'elle porte en elle n'a pas que des bons côtés : le propos est ralenti et le rythme de la série s'en ressent, et l'intrigue peine du coup à passionner les plus jeunes qui ne regardent peut-être pas ce type de séries pour son arrière-plan politique. Dommage en revanche car on sent bien qu'il y a de véritables pistes encore inexplorées dans cette direction, et que tout n'est pas réellement dit et évoqué. Que le propos pourrait être encore beaucoup plus profond et intelligent, bien qu'il en perdrait certainement encore un peu en fun et légèreté. Cette série a donc un aspect un peu hybride qui la sort du lot, mais pêche cependant dans l'action et le rythme. Le petit plus qui semble devenir une marque de fabrique supplémentaire des séries estampillées Marvel Studios, c'est la multitude de petits signaux et clins d'oeil en direction des connaisseurs des comics, en plaçant ici et là des personnages, lieux et concepts de l'univers Marvel papier, et ça fait toujours plaisir à ceux qui les captent au passage...

Unbelievable saison 1 : Sujets très en vogue en ce moment, les violences faites aux femmes et la libération de la parole de ces dernières sont au coeur de cette série. L'histoire se base sur des faits réels, une agression sexuelle à laquelle personne n'avait cru et qui pourtant s'est avérée réelle. La série est vraiment bien foutue, et la brochette de comédiennes principales sont visiblement très ancrées dans leurs rôles, y compris dans les défauts et excès de leurs personnages. Le parti pris est clairement annoncé : ici la plupart des hommes sont dépeints de manière négative ou au mieux sourds et impuissants à aider les femmes qui font appel à eux. Pour ce qui est des femmes, bien qu'on les montre sous plusieurs facettes, ce qui m'a un poil dérangé c'est que même lorsque le scénario aborde certains de leurs défauts ou incohérences, c'est toujours fait de manière à les expliquer, et même  souvent à les dédouaner (toujours pour de bonnes raisons et avec de bons sentiments, mais jamais vraiment parfaitement en phase avec la réalité des choses). C'est je pense ce qui m'a un peu dérangé dans cette série : narration bien maîtrisée, comédiennes parfaites, sujet compliqué et moderne, mais un vrai manque de nuances par moments. Mais à part cela, cette saison est très agréable à regarder et on suit avec intérêt l'avancée de l'enquête des deux héroïnes flics. Leur duo fonctionne plutôt bien : il y a la gnan-gnan et la bad girl, elles ont chacune un côté très agaçant dans leurs excès, mais elles se complètent à merveille et font ressortir le meilleur l'une de l'autre. Et puis c'est Toni Collette quand même !!

3615 Monique saison 1 : Petite série franchouillarde récente, 3615 Monique, comme son nom l'indique, traite d'un sujet ô combien anciennement futuriste, et surtout terriblement français : le minitel rose !! Avec des années d'avance sur le monde entier, la France a communiqué sur l'ancêtre des réseaux sociaux, issu d'une branche morte de l'évolution d'un cousin éloigné de l'internet, le minitel. Et bien sûr, l'un des tous premiers usages qu'on y a trouvé, ça été d'y développer des services de cul. Mais à la française, c'est-à-dire avec beaucoup plus de mots que d'images, et une approche pour le moins artisanale pour ne pas dire amateur. En revanche, avec dès le départ de beaux petits profits sonnants et trébuchants à se faire. D'où d'ailleurs, l'ardeur à s'engouffrer dans cette nouvelle branche, cette révolution numérique bleu-blanc-rouge... Je le précise quand même au cas où ça n'était pas évident pour tout le monde, cette série est à la base une comédie ! Ça parle de trois petits étudiants qui comprennent avant tout le monde tout le potentiel du minitel, et tout l'intérêt de lancer ce genre de services érotiques inédits dans la France de l'élection de François Mitterrand. Trois petits jeunes qui ont compris qu'il y a de la maille à se faire et qui sont prêts à donner d'eux-mêmes pour réussir à percer dans le monde nouveau et innovateur du minitel. Saison courte, épisodes de moins d'une trentaine de minutes, personnages peu nombreux, intrigue resserrée et humour bon enfant, cette série a le double avantage d'être originale et amusante. Et puis il y a toujours ce travail de reconstitution d'une période pas si lointaine, que j'ai personnellement connue (avec quelques années de différences d'avec les protagonistes principaux), et qui me ravit à chaque fois (c'est un peu la période à la mode en ce moment dans les séries : OVNIs, Le Serpent, For All Mankind, Glow, Future Man saison 2 pour ne citer que les dernières que j'ai en tête...). Quant à l'autre point fort de cette série sans prétention, ce sont les personnages, appuyés sur un casting très réussi. La saison s'arrête sur ce qui pourrait bien être un bon cliffhanger pour une seconde saison, j'espère que ça va pouvoir se faire.

Billions saison 3 : Déjà la saison 3, et Billions commence à tourner sur ses acquis, on peut presque dire que ça ronronne cette affaire. Attention pas de méprise : ça n'est pas pour me déplaire car il s'agit plutôt d'un compliment tel que je le conçois. Les personnages sont tous bien installés, les dynamiques entre eux ont été posées solidement, maintenant on peut tranquillement aller explorer les recoins des personnalités des uns et des autres. Et comme il y a visiblement une équipe de scénaristes parfaitement rodés à l'exercice qui s'y colle, l'histoire est plaisante à voir, on se laisse embarqué sans trop d'efforts dans les méandres de ses guerriers en cols blancs, ces chevaliers de la finance et de la loi. Car ne nous y trompons pas, on parle de héros qui navigue dans les hautes sphères, mais ça castagne bien comme il faut quand même. Ça intrigue, ça manigance, ça envoie des coups bas et ça fait étalage de faux semblants, mais à l'arrivée c'est plutôt mentalement violent. En gros, c'est du Dallas des années 2010/2020, fois 10 pour ce qui est des coups de pute et fois 1000 pour ce qui est des sommes engagées. Après ça a sa limite. Billions c'est bien, mais à dose raisonnable. Une saison de temps en temps c'est parfait. Avec plus, on atteindrait vite l'overdose, parce que quand même c'est un monde tellement à part, tellement hors normes, où les gens évoluent dans des sphères qu'on arrive à peine à imaginer... Les affaires se règlent à coups de dizaines de milliards, les primes des collaborateurs se négocient par tranches de millions. Au bout d'un moment, ça écœure, faut bien le dire. En revanche pour ce qui est de l'interprétation alors là rien à redire : c'est du tout bon. Quelques seconds rôles savoureux (Taylor, Mike, Spyros, Mafee, Charles Rhodes, Connerty, Grigor Andolov) et surtout un trio génial de rôles principaux : Paul Giamatti que j'aime tout particulièrement, Damian Lewis qui a un charisme incroyable dans cette série, et Maggie Siff qui est d'une justesse folle d'un charme absolument irrésistible... Évidemment que je regarderai la saison 4, juste, pas tout de suite !

Venom : J'avoue, j'avais décidé de boycotter ce film à sa sortie en salles. Parce qu'il nous avait été vendu pendant des mois avant sa sortie comme d'un film hyper couillu, violent et cash, limite horrifique, bref parfaitement dans l'esprit du personnage de Venom, avant d'être complètement revu et corrigé pour être accessible à un jeune public. On attendait un film réservé aux 16 ans et plus, on a eu un film tout public. C'était la raison pour laquelle je n'y étais pas allé. Ironique, car c'est pour la même raison que je l'ai regardé dernièrement : Tom mon plus jeune garçon est un fan de Venom (et de Spider-Man, et de tous les super-héros Marvel pour mon plus grand plaisir) et il me tannait pour enfin voir ce film. Et comme le film n'est pas réservé "aux grands" j'ai donc accédé à sa demande. Bon, premier constat : je n'ai pas raté grand chose en n'allant pas le voir au cinéma, c'est du tout venant super-héroïque et je ne m'en relèverai certainement pas la nuit. Deuxième constat : ce n'est pas non plus un naufrage absolu aussi définitif que ce à quoi je m'attendais. Rien d'aussi énervant que ce que j'ai pu voir récemment dans Wonder Woman 2 par exemple. Bien entendu, il y a pas mal d'adaptation dans ce film qui ne conserve que peu de choses, voire presque rien, des origines du personnages de comics. Et pour cause : sans s'appuyer sur Spider-Man, ni faire référence aux Guerres Secrètes, impossible de transposer ses origines telles que dans le comics. Pour une raison autre également : à son apparition dans l'univers Marvel, Venom est un super-vilain, et un bien badass même. Or, ici il s'agit du héros de l'histoire, il fallait donc que l'aspect criminel du personnage soit en tout ou partie effacé. Troisième constat : pour qui n'y connaît que dalle en Venom et en super-héros papier, cette origin story-là est tout à fait acceptable. Rien de folichon on est d'accord, très mainstream même, mais parfaitement acceptable en l'état. Pour les autres, ma foi, faut faire son deuil du personnage d'origine, de son histoire et de son évolution, d'une grande part de sa sauvagerie aussi. Au point d'ailleurs, que son aspect assez horrifique qui lui a été conservé (les tentacules, la langue proéminente, les dents immenses, les yeux vides) est presque incongru : son image n'est plus vraiment raccord avec son comportement. De même, un des aspects très intéressant du personnage de Venom a toujours été la dualité de son essence : le "Nous" que forme Venom, mélange du symbiote extraterrestre et de l'humain Eddie Brock. Malheureusement dans le film, cet aspect n'est qu'effleuré, peu utilisé. Dommage. Enfin un mot rapide sur la fin post-générique : l'arrivée de Cletus Cassady (alias Carnage) dans le prochain opus me laisse dubitatif. Carnage est encore pire question sauvagerie que le Venom d'origine, mais si c'est encore une fois pour produire un film accessible au plus grand nombre, je me demande quel est l'intérêt d'introduire ce personnage complètement out of limit dans les comics. À part gâcher le plaisir des fans et ajouter au sentiment de frustration vis-à-vis de tout ce que ça promet et qu'on ne nous montrera jamais, je ne vois pas.

Adult Material saison 1 : Toute petite mini-série de 4 épisodes d'un peu moins d'une heure chacun, comme son nom l'indique cette fiction nous emmène dans l'univers des films pour adultes. Pas les films érotiques à la M6 de la vieille époque où les acteurs faisaient l'amour en slip, non, on parle bien de films de boules bien explicites, avec double-péné et éjac faciale inclus. Et donc le drama se tient dans cet environnement là, et met en scène Jolene Dollar, star de porno un peu en fin de carrière, mère de trois enfants et grande gueule qui a à peu près tout connu dans l'industrie du film X. C'est en prenant sous son aile une débutante dans le métier que les choses vont déraper pour elle. Cette série est difficile à classer, car on y trouve aussi bien des sujets très graves et sérieux tels que le consentement, le viol, la place qu'on donne au sexe, l'image qu'on donne et qu'on a de soi, la liberté de parole, que des passages plus légers voire ouvertement comiques (certainement indispensables pour désamorcer certaines scènes plus dures). J'ai senti une sorte de glissement entre le début et la fin de la série, un virage un poil moraliste j'ai trouvé. Au début Jollene est présentée comme un personnage fort et décidé, qui ne fait que ce qu'elle veut et qu'on ne manipule pas. Puis au fur et à mesure que la série avance, elle prend un autre visage, tirant plus vers le statut de victime, d'abusée, et on remet même en cause ses décisions et ses choix par différents biais (l'alcool, l'origine sociale pauvre, les abus sexuels dans sa jeunesse), on la présente presque comme une personne adulte mais pas consciente de la portée de ses choix, irresponsable, immature alors que c'est ce contre quoi elle se bat depuis toujours. Un peu comme si on niait sa personne, son statut d'adulte, sa capacité à comprendre et décider pour elle-même. J'ai trouvé ça dérangeant, et un peu contradictoire car le personnage lui-même va à l'encontre des idées reçues alors que le scénario semble finir par l'y enfermer. En tout cas si il y a bien une chose de sûre, c'est que cette série démontre que dans ces domaines rien n'est aussi évident qu'on ne croit, et que de vouloir tout simplifier et essentialiser est une erreur. Car essentialiser c'est aussi réduire. Et personne n'apprécie d'être réduit à une seule de ses dimensions... Série intéressante, à voir.

Le Serpent saison 1 : Cette série a été précédée d'une certaine hype autour de son sujet et de ses interprètes. Tahar Rahim dans le rôle principal a été unanimement porté aux nues par la critique, et il est vrai que son personnage est charismatique et aussi intriguant que dérangeant dans cette mini-série. Cependant j'avoue être un peu resté sur ma faim. Problème de rythme, problème de narration ? Je ne saurais le dire exactement, mais la série m'a semblé par moment manquer de souffle pour vraiment entraîner et passionner le spectateur. Ce qui reste toutefois la force de cette série, c'est son sujet : se dire que peu ou prou, tout ce qu'on voit à l'écran s'est réellement déroulé au cours des années 1960 / 1970, c'est à la fois intéressant et glaçant. Et si le personnage de Charles Sobhraj est définitivement à classer parmi les sales types et les meurtriers irrécupérables, j'ai trouvé un peu ambigu le traitement réservé à sa compagne, Marie-Andrée Leclerc, que la série présente plus comme une victime que comme une complice, alors que dans les faits, elle semble avoir quand même quelques petites choses à se reprocher... En fin de compte, cette série, sans être passionnante, m'aura fait découvrir de manière intéressante ce tueur en série français dont j'ignorais l'existence, et aura su me plonger dans une très réussie reconstitution des années 1970 en Asie. Pas la série de l'année, un peu surcotée à mon humble avis, mais pas déplaisante non plus. 

Wonder Woman 1984 : Le premier film consacré à Wonder Woman avait été à l’origine d’un buzz plutôt mérité. Déjà parce qu’une super-héroïne auquel on consacre un film dont elle est le personnage central ce n’est pas courant, ensuite parce que le film a remporté un beau succès auprès du public, et enfin parce tout cela redorait le blason quelque peu terni du DC Universe au cinéma ces dernières années. Gal Gadot y incarnait une amazone très réussie, j’en avais été le premier surpris (je m’explique : jusqu’alors je rangeais plutôt la sculpturale Gal du côté des top models très glamour et un peu fragiles que des actrices à rôles badass), et n’étant pas plus client que ça des Super-Héros DC, le film m’avait pourtant convaincu par ses qualités. Voici donc le second volet, qui vient prendre place au sein des années 1980. Plus besoin de présenter l’héroïne, ses origines, ses pouvoirs, tout ça c’est fait, on peut donc concentrer tout le film sur une bonne histoire, développer une intrigue originale et qui impose Wonder Woman comme la patronne des super-héroïnes au cinéma. Et patatras. Rien. Le vide. Le néant total. Scénaristiquement on pleure, narrativement on s’étrangle, et du point de vue du spectateur, on s’ennuie à mourir. Rien ne va dans ce film. Même pas les scènes d’action qui sonnent affreusement faux, même pas les effets spéciaux qui se révèlent d’indignes ratages visuels. On n’a qu’une espèce de gloubi-boulga à l’écran, à forte tendance colorée-psychédélique, des clichés éculés, une bouillie scénaristique qui se veut féministement rebelle mais qui ne s’avère que tristement prévisible et d’un ridicule des plus aboutis. Même l’ambiance des années 1980 manque de panache et d’intérêt. Quant aux dialogues, ma foi, leur indigence parvient à faire regretter le temps du cinéma muet. Seul Pedro Pascal nous fait relever une paupière de temps en temps, et encore faut-il qu’il en fasse des tonnes pour arriver à ce résultat. Quant à la pauvre Kristen Wiig en Cheetah, on touche avec tout ce qui concerne ce personnage aux parties les plus honteuses du film. Lent, long, laborieux, systématiquement à côté de la plaque et incapable de nous offrir quoi que ce soit de réussi du point de vue « grand spectacle », Wonder Woman 1984 est, comment le dire poliment… décevant. À tout le moins.

Hippocrate saison 2 : La première saison d'Hippocrate m'avait surpris et séduit lors de sa sortie et ce n'était pas gagné d'avance : outre qu'il y a déjà eu pléthore de séries médicales ces 20 dernières années (et donc qu'on aura déjà à peu près tout vu sur le sujet, pour ne pas dire que ça devient gentiment redondant et lassant), je me demandais ce qu'une série française pourrait bien apporter dans ce domaine. La réponse est simple : le ton. C'est l'approche du genre qui est à la fois innovante et personnelle. Le casting étant pour une très grande part responsable de cette réussite, au moins autant que la personnalité du showrunner, Thomas Litli (lui-même ancien médecin, qui a d'ailleurs interrompu le tournage de cette seconde saison pour rempiler et prêter main forte pendant la crise sanitaire de la "première vague" du Covid-19) qui connaît son sujet sur le bout des doigts. Cette saison 2 se concentre sur une période temporelle très courte de quelques jours ce qui est un peu déconcertant et donne l'impression que les personnages n'auront pas assez de place (et de temps) pour être correctement développés, et pourtant au final on se rend compte qu'il n'en est rien. Tous voient leur situation fortement évoluer. Gros coup de cœur pour le personnage de chef des urgentistes incarné par Bouli Lanners, qui parvient presque à effacer son accent belge et propose une interprétation d'une humanité et d'un charisme impressionnants. Le seul bémol que j'ai vis-à-vis de cette série, c'est le petit nombre d'épisodes par saison, qui accentue certainement le plaisir de visionnage mais également la frustration de devoir attendre de longs mois avant la suite...

Wandavision saison 1 : Et voici donc la toute première série Marvel entièrement produite par les studios Marvel, et qui s'insère parfaitement dans la continuité officielle du Marvel Cineverse. Avec dans les rôles principaux Wanda Maximoff et le synthézoïde Vision. Selon moi c'est une vraie réussite, et ceci à plusieurs niveaux. Tout d'abord visuellement ça à grave de la gueule. Le fait de passer par différents marqueurs visuels ça peut sembler très casse-gueule au départ, mais c'est tellement bien fait et surtout ça se justifie si bien par rapport au récit proposé, que c'est un vrai coup de maître à mon avis. D'ailleurs, le parti pris de la forme très spéciale que prend le récit est lui aussi culotté et au final le pari est parfaitement réussi et remporte la mise de bien belle manière. Mais en dire plus ici serait déflorer l'effet de surprise et la compréhension progressive de ce qui se passe au fur et à mesure des épisodes. C'est vraiment mieux de se garder cet effet pour le visionnage. Ce que je peux en dire c'est que c'est à la fois drôle et malin, et ce qui a fini de me convaincre c'est l'aspect référentiel de la chose. Doublement référentiel du reste : clins d’œil à l'univers des séries télévisuelles qui ont marqué les différentes décennies des années 1950 à nos jours, et easter eggs et références disséminés un peu partout pour les fans de l'univers des comics Marvel classiques. Cerise sur le gâteau : la série se permet même d'insérer avec humour un lien, voire même une véritable passerelle, avec les films de la franchise X-Men qui ont été produits avant que les Studios Marvel ne récupèrent les droits cinéma du groupe de mutants (là encore je ne veux pas vous gâcher la surprise, sachez simplement que Wanda et son frère Pietro sont des personnages qui sont apparus aussi bien dans la franchise X-Men de la Fox que Avengers des Studios Marvel, sous des traits bien entendu différents). Et puis Wandavision ne se contente pas de raconter une histoire toute simple circonscrite aux 9 épisodes qui la forment, elle jette également des ponts vers l'avenir de l'univers cinématique Marvel : Monica Rambeau y tient un rôle important (et je vous fiche mon billet qu'elle va devenir de plus en plus présente dans le MCU), la possibilité de revoir rapidement Vision est clairement suggérée et justifiée, quant à la fenêtre ouverte vers l'univers des X-Men, ce ne saurait être qu'une anecdote marrante lancée au hasard... Je n'attendais pas grand-chose de cette série qui était précédée d'une image trop "bizarre" et axée comédie à mon goût, mais à l'arrivée j'ai été tout à fait conquis et je peux dire que j'ai vraiment beaucoup apprécié cette série qui est bien plus intelligente et profonde que ce qu'elle laissait supposer. Un coup de maître !

Raya et le dernier Dragon : Dernier Disney en date, je n'ai pas échappé à sa sortie puisque mes enfants l'ont déjà regardé plusieurs fois ! (ils ont tendance à être monomaniaques quand ils aiment quelque chose) On est dans un univers globalement asiatique bien que pas nommément défini, dans un univers de fantasy et de légendes, et surtout : il y a des dragons ! Enfin, un dragon en particulier. Pardon : une dragonne (notez bien que tous les rôles principaux sont féminins). Une dragonne qui soit dit en passant, m'a méchamment fait penser à Natasha Lyonne, pour ceux qui situent, ça aurait été trop raccord qu'elle double ce personnage d'ailleurs ! L'histoire est très classique et comme il y a une sacrée maîtrise générale derrière ce dessin animé, le récit fonctionne bien. Sans surprise en revanche, c'est le revers de la médaille quand on applique consciencieusement une recette tout faite. Ce qui m'a vraiment marqué, c'est la qualité graphique insensée, ce dessin animé est d'une beauté et d'une fluidité remarquables. Cela saute littéralement aux yeux dès lors que l'élément liquide est représenté à l'écran, le rendu est juste bluffant. J'ai été un peu déçu cependant par l'aspect humoristique : pas assez fendard, trop téléphoné et "sage" comme humour. Bien entendu on est dans un produit à destination des enfants, je ne l'oublie pas, je ne m'attendais pas à du Baffie ou du Gaspard Proust c'est évident, mais un peu plus de situations ou de répliques à double-lecture ne m'aurait pas déplu j'avoue, entendez-moi bien, pas du trash mais à la manière d'un Astérix tout bonnement. Bref, avec les mômes ça marche du tonnerre, pour ma part je suis resté un peu plus réservé. C'est vachement beau, sorti de là...

Servant saison 2 : La première saison m'avait fait forte impression, bien que sa conclusion m'eut laissé sur ma faim. Cette seconde saison tombe malheureusement dans les travers de beaucoup de séries qui commencent sur les chapeaux de roues : elle a du mal à négocier le virage et confirmer avec autant de force qu'en première saison. En y réfléchissant bien, je pense avoir compris ce qui fait défaut dans cette suite : l'effet de surprise n'est plus là, et il faut bien avouer que c'était une des qualités principales de la première saison. Maintenant qu'on connaît le contexte, qu'on sait où on met les pieds, la série peine à nous surprendre encore. On a bien droit à quelques scènes-choc, mais plus axées sur le visuel qu'autre chose, rien de véritablement neuf par rapport à ce que la série a déjà pu proposer auparavant. Même côté comédien, on sent qu'il y a de la redite. Rupert Grint qui interprète Julian cabotine gravement, Lauren Ambrose dont le rôle est très particulier est toujours sur le fil, à la limite de surjouer en permanence, et finalement c'est Boris McGiver (qui n'a pas de coupe mulet je précise) qui emporte tout sur son passage grâce à son interprétation de l'oncle George. Le rythme aussi m'a posé problème : là où la première saison avançait et ne laissait pas le temps de s'ennuyer, on a l'impression plus d'une fois que cette seconde saison est en mode "on allonge la sauce et on tergiverse" tant l'action est diluée et l'unité de temps mal maîtrisée. Dommage, car malgré tout, on a toujours (enfin je dis "on" mais je parle surtout de moi) envie de comprendre le fin mot de l'histoire. Je serai donc de la partie si une troisième saison voit le jour (sinon tant pis pour l'intrigue en cours...), en espérant que la voie empruntée par cette seconde saison sera laissée de côté au profit de celle qui avait fait mouche au début de la série.

OVNI(s) saison 1 : Typiquement le genre de petite série qui vous prend par surprise et vous donne bien du plaisir. Non, je ne reformulerai pas cette phrase, je la garde telle quelle. Perdue quelque part à mi-chemin entre la comédie, la SF et la reconstitution historique, cette série française (et pour le coup : cocorico !!) nous entraîne à la fin des années 1970, au temps où la France était l'un des acteurs principaux de la conquête spatiale. Derrière les américains, certes, mais clairement à se tirer la bourre avec les russes pour la seconde place. C'est avec l'Europe encore toute fraîchement constituée sur le plan communautaire, que le projet Ariane pointe son nez à l'horizon. Le professeur Didier Mathure s'y voit déjà, à la tête de ce défi immense qu'est le lanceur de satellites européen. En lieu et place de quoi, il va se retrouver propulsé à la tête d'un obscur bureau du CNES, le Gepan. Tellement obscur que pour la plupart des scientifiques du CNES, le Gepan ne serait qu'une légende façon dahu : une farce. La mission que lui confie le directeur est claire : il faut fermer ce service qui ne prête qu'à sourires et moqueries. Et en effet, aux premiers abords le Gepan est un beau repère de bras cassés. Sauf que... certains événements inexpliqués surviennent, qui vont obliger le professeur Mathure à reconsidérer quelques unes de ses certitudes. Voilà pour le pitch de départ. Ce que vous avez besoin de savoir : c'est drôle, décalé, frais, original, rythmé, faussement caricatural, génialement interprété, délicieusement reconstitué (des fringues aux bagnoles et passant par la technologie futuriste du passé -je me comprends- à la bande son, tout sonne méchamment vrai et surtout, remémore bien des souvenirs à ceux de ma génération ou qui m'ont précédé), finement référencé (vous y croiserez aussi bien Jean-Claude Bourret que Steven Spielberg ou Valéry...)... Bref, je me suis laissé surprendre par cette série et j'ai totalement succombé à son charme un poil suranné, et je ne peux que très vivement vous la recommander !!

Better Call Saul saison 5 : Vraiment, qu'est-ce que j'aime cette série. Pourtant je lui reconnaît volontiers un certain nombre de défauts et d’imperfections qui pourraient paraître rébarbatives à d'autres. Sa longueur et son rythme par trop inégal : cette série sait se montrer aussi lente que passionnante d'un épisode à l'autre. Mais sa principale richesse se trouve dans ses personnages, tous vraiment très bien écrits, et superbement interprétés. C'est cet atout-là, que je considère comme primordial, et qui me fait tant aimer Better Call Saul. Imaginez tout de même que ce n'est que depuis la saison 4 que le héros a pris le nom de Saul Goodman, et que ce n'est que depuis celle-ci qu'il l'endosse pleinement et que cela devient un aspect important du récit ! C'est quand même gonflé (d'aucuns diraient suicidaire) pour une série de ne pas utiliser le nom du personnage alors qu'il s'agit du titre de la série et de n'y faire réellement référence qu'à la cinquième saison ! C'est une marque de personnalité (et presque de courage je dirais) selon moi, mais je comprendrais aussi qu'on puisse lui en faire le reproche ; le reproche de ne pas aller assez dans le vif du sujet. C'est pourtant aussi ce qui fait le charme de la série : toutes ces circonvolutions autour des personnages et des situations, et je crois que cette approche n'est pas dénuée de sens au final. Car n'oublions pas qu'on connaît déjà le dénouement, on sait déjà où tout ce qu'on voit va nous amener : au personnage et à la situation qu'on a déjà vus dans la série Breaking Bad, puisque Better Call Saul est une préquel basée sur un personnage secondaire truculent de la série mère. En ce sens, s'attarder sur le passé de l'anti-héros Jimmy / Saul est pertinent. Bien entendu pour que la formule fonctionne sur vous, il vous faut à la base que Saul Goodman vous plaise et vous intéresse, sinon il est évident que l'ensemble de la série n'aura que peu d'intérêt pour vous. Mais en ce qui me concerne, je prends à chaque saison beaucoup de plaisir à voir les pérégrinations de cet avocat iconoclaste, et du personnage secondaire mais tout aussi intéressant et touchant (à sa propre manière, très différente de celle de Saul) qu'est Mike Ehrmantraut, l'homme de main à l'ancienne de Gus Fring. Et à chaque saison il y a au moins un ou deux épisodes qui sortent du lot et me scotchent par leur intensité et leur virtuosité. Ce qui n'est pas le cas de beaucoup de séries mine de rien...

The Hot Zone saison 1 : Cette mini-série est un one-shot tiré d'une histoire réelle d'infection par une souche du virus Ebola en plein cœur de Washington, à la fin des années 1980. Évidemment en pleine période de crise sanitaire comme actuellement, cette série résonne de façon particulière. Cependant je dois bien avouer que je me suis un peu retrouvé le cul entre deux chaises avec cette série. Il y avait d'un côté un aspect très inquiétant, voire parano, de constater qu'un virus aussi virulent et mortel qu'Ebola puisse aussi facilement entrer sur le sol des États-Unis (d'une manière totalement fortuite et non-voulue, il n'y a ici aucune dessein terroriste par exemple), et un arrière-goût de "tout ça pour ça" qui relativise énormément l'ensemble, et laisse presque sur sa faim (et quand on y réfléchit c'est heureux puisqu'il s'agit d'une histoire vraie, mais décevant dans le contexte de la fiction qui joue sur la fibre du film-catastrophe tout du long). L'aspect "faits réels" fait malgré tout froid dans le dos, en particulier parce que tout cela s'est joué d'une manière totalement souterraine et que le grand public n'en a jamais réellement été informé. On constate quand on regarde cette mini-série, que notre civilisation entière est finalement très fragile et qu'il suffirait de peu de choses, pour qu'elle s'effondre gravement et durablement à travers une crise sanitaire violente. Et ce n'est pas notre quotidien depuis un an, lié à la crise du Covid-19, qui démontre le contraire alors que toute proportion gardée, entre Ebola et Covid il n'y a pas vraiment photo ! Série à voir plus pour son côté informatif que pour ses réelles qualités narratives ou scénaristiques.

Tin Star saison 1 : Tim Roth est un putain de bon acteur, gravement sous-estimé quand on regarde sa filmographie et le nombre de vrais grands premiers rôles qu'il a pu tenir dans des films à succès. Il est trop souvent relégué soit au second rôle, soit au rôle de méchant (faut dire qu'il n'a jamais vraiment eu la gueule du jeune premier... même quand il était jeune !). Dans cette série il démontre tout son talent et parvient à inspirer le respect au spectateur, tout en faisant en sorte qu'on ne puisse pas vraiment ni adhérer complètement, ni rejeter entièrement le personnage qu'il incarne à l'écran. Et d'ailleurs outre son talent, c'est aussi le scénario plutôt malin et bien ficelé qui l'aide à entretenir cette ambiguïté durant toute l'histoire qui nous est narrée. La série ose par moment des choses plutôt couillues, il faut bien l'admettre, et à l'arrivée ça paie. On est embarqué et on ne peut pas s'empecher de vouloir en savoir plus, de vouloir comprendre et déterrer les secrets des uns et des autres. L'intrigue se tisse et se dénoue en une saison, bien que la série ait connu une suite cette première saison tient d'un bloc. Pas forcément très joyeuse ni optimiste, si le noir qui peut parfois colorer l'âme humaine ne vous fait pas peur je vous conseille de faire un détour par cette série...

La Flamme saison 1 : Encore une série vue en 2020 et dont j'ai omis de causer par ici ! Et pourtant elle n'est ni banale ni passe-partout au point de l'oublier, loin de là. On a à faire ici à une comédie bien caustique (et par moment carrément burlesque) qui cible les émissions de téléréalité centrés sur l'amour et la recherche de l'âme sœur. Typiquement, on est entre le Bachelor et Greg le Millionnaire. Un pilote de ligne bien beauf cherche l'amour, et toute une brochette de gonzesses en tous genres vont se présenter dans un jeu où le bellâtre devra éliminer à chaque épisode une concurrente jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'une : l'élue de son cœur ! Évidemment, tout le monde dans ce jeu, est dépeint au lance-flamme. Tous plus cons les uns que les autres, tous plus ridicules les uns que les autres. Et ce qui fait à la fois rire et trembler de peur, c'est quand on se rend compte que c'est à la fois très drôle, très con, mais surtout très proche de ce que la téléréalité propose vraiment à l'antenne ! Certes c'est exagéré, oui ça va parfois très loin dans le délire, mais pourtant, jamais on ne s'éloigne sur le fond ni la forme de ce que ce type d'émission est réellement. Et si la série donne envie de se marrer (et surtout de se moquer faut bien l'avouer), elle donne aussi furieusement l'envie de jeter par la fenêtre son téléviseur quand on tombe sur une de ces émissions "en vrai"...

The Stand saison 1 : Voici venue la nouvelle version de The Stand, alias Le Fléau, roman fleuve de Stephen King. J'avais adoré à l'époque la version des années 1990, bien qu'un poil kitsch (mais King a aussi en lui -et dans ses récits- un peu de kitsch avouons-le) je l'avais vue juste après avoir lu la version intégrale du roman. J'attendais beaucoup de cette nouvelle version, parce qu'il faut bien le dire : elle promettait beaucoup ! Ne serait-ce que du côté du casting, on a déjà de quoi s'enthousiasmer. Ça plus le fait que la série avait les moyens financiers et la technique à disposition pour des effets spéciaux nécessaires à ne pas paraître trop cheap en regard du thème abordé, je m'attendais donc à un truc vraiment épatant. Et à l'arrivée pas du tout. Tout est beau, tout est maîtrisé, tout est classe, mais à aucun moment je n'ai ressenti la même charge émotionnelle que dans l'ancienne version. Pourtant tout semblait réuni pour... La faute à mon sens au parti pris de la narration de ne pas suivre du tout l'ordre chronologique de l'histoire et de proposer l'histoire en mélangeant les axes narratifs et les unités de temps. On passe comme cela de Boulder au début de la contamination pour revenir un peu plus tard, le tout caviardé de flash-back selon le personnage qu'on aborde... Je n'ai pas aimé du tout cette construction narrative. Et pourtant je comprenais tout, ayant lu le livre, vu la première série, connaissant bien l'histoire (parce qu'elle m'a beaucoup marqué à l'époque où je l'ai lue), je voyais à tout instant où on en était dans l'histoire globale, même quand l'ordre n'était pas du tout respecté. Je me demande d'ailleurs comment ça a été perçu par ceux qui ne connaissaient rien à l'histoire d'origine, si ça a posé des problèmes de compréhension ou non. En tout cas moi ça m'a laissé spectateur détaché de l'histoire, pas moyen de m'identifier ou d'apprécier aucun des nombreux personnages (peut-être faut-il chercher dans ce sens également : tout est raconté en 9 épisodes, et il y a de ce fait de nombreuses coupes et des raccourcis fréquents). Et du coup à l'arrivée, ça n'a pas raté : j'ai été déçu plus qu'autre chose.

A teacher saison 1 : Courte série en one-shot, vous aurez donc toute l'histoire en une saison, et je trouve le format parfaitement adapté à l'histoire qu'on nous propose. Bon il faut accepter le postulat de départ, qu'une prof de lettres canon de 30 ans soit attirée par un terminal de 17 ans. Mais c'est plutôt bien fichu quand même, assez pour qu'on se laisse embarquer par l'histoire, et le talent des comédiens fait qu'on y croit malgré tout. L'histoire présente les deux points de vue, de la prof et de l'élève, et de ce point de vue c'est assez bien fait, ça évite de plonger totalement dans le manichéisme absolu (bien que le parti pris des scénaristes semble clair net et précis et ne souffre d'aucun doute dans les derniers épisodes). Disons que la façon de raconter l'histoire est moins caricaturale et bien-pensante que le dénouement et le discours mis en avant dans le dernier épisode. Kate Mara porte la série quasiment à elle seule, mais j'avoue que l'acteur choisi pour le rôle de l'étudiant est plutôt bien trouvé, il a quelque chose de très intéressant, à la fois adulte et adolescent en lui (il avait 25 ans au moment du tournage). Une mini-série intéressante.

The Undoing saison 1 : Série vue en 2020 mais dont j'avais oublié de parler ici !! Alors d'abord on a la confrontation de deux stars hollywoodiennes en têtes d'affiche : Nicole Kidman et Hugh Grant. Intéressant de voir ce que ces deux sex-symbols sont devenus avec le temps (Nicole à 53 ans et Hugh 60)... si Hugh Grant a pris un bon coup de vieux il garde ce charme so british qu'il a toujours eu, Nicole Kidman en ce qui la concerne, c'est plus ambigu... Absolument sublime, une silhouette à se damner, mais dans certains plans, sous certains angles de caméra elle s'avère effrayante de dureté et d'inexpressivité tant son visage paraît parfois figé, comme pris dans le marbre. Du coup, je trouve que son jeu en pâtit, inévitablement. Pour ce qui est du scénario : l'histoire est plutôt bien foutue, pas originale (le coupable désigné est-il innocent ou non ?) mais combinée avec assez d'astuce pour nous balader un peu. La découverte de cette série c'est incontestablement l'italienne Matilda de Angelis (qui joue la victime du meurtre), sculpturale, iconique, naturelle, intrigante. Pour le côté suspens et retournements de situations j'ai plutôt apprécié, ça se regarde avec intérêt et le dénouement en une saison est très appréciable. Pas mal du tout pour un one-shot sur un ton classieux.

For All Mankind saison 1 : Série uchronique qui démarre à la fin des années 1960, en pleine "course à la Lune", sauf qu'ici ce sont les Russes qui ont posé les premiers un homme sur la Lune ! Et l'Histoire va s'en trouver profondément changée !! Car les USA vont alors devoir courir derrière leurs rivaux communistes pour ne pas se laisser distancer dans la course à l'espace, et les choses ne vont pas toujours se passer comme le pays de l'oncle Sam le voudrait... Honnêtement j'ai trouvé le début un poil molasson, malgré l'idée de base qui me paraît excellente. Léger problème de rythme, épisodes un chouïa trop longs, mise en place des nombreux personnages lente. Mais plus la saison avance, plus les épisodes deviennent passionnants, les situations s'enchaînant et nous poussant à vouloir en savoir toujours plus. Car la trouvaille du scénario c'est que le parti pris que si les USA avaient perdu la "race to the moon", au lieu de signer l'arrêt progressif de la conquête lunaire et spatiale, cela aurait boosté l'émulation entre les deux grands blocs Est et Ouest en matière d'espace. Et que les envois d'astronautes sur la Lune aurait redoublé d'intensité, tout comme l'idée de s'installer sur le satellite de la Terre serait devenue une réalité. Et je trouve l'idée passionnante. Les derniers épisodes de la première saison se permettent même de devenir trépidants avec des missions dans l'espace qui tournent mal, des morts héroïques, des exploits et des rebondissements inattendus. Pas emballé au début, j'ai fini la saison complètement convaincu par la série ! Et dès que j'aurai récupéré la seconde saison en entier je m'y recolle !!

Agent Carter saison 1 : Plutôt mal accueillie par le public américain, cette série qui aura vu son avenir abrégé très tôt puisqu'elle n'aura pas connu plus de deux saisons qui plus est relativement courtes, s'avère meilleure que ce à quoi je m'attendais. J'ai toujours bien aimé le personnage de Peggy Carter dans Captain America (le film), ceci étant certainement dû à son interprète, Hayley Atwell, qui sort du canon hollywoodien habituel mais possède pourtant un charme et un charisme indéniables. Bon, avouons que dans les scènes d'action elle n'est pas totalement à son aise et que le réalisateur a raison de ne pas s'appesantir de trop sur ces passages somme toute limités. Mais pour ce qui concerne l'intrigue, l'univers des années 1950, le scénario en général, sans casser des briques ça se laisse cependant regarder sans honte. Alors oui, évidemment, période actuelle et période historique du récit obligent, les scénaristes appuient assez grossièrement sur le côté féministe du personnage, sur l'image de la femme à l'époque, sur les revendications d'hier qui trouvent un écho assez surprenant aujourd'hui (comme si entre temps rien n'avait bougé, ce qui à mon humble avis est loin d'être le cas dans nos sociétés occidentales), mais bien qu'un peu lourdingue ça ne prend pas le pas sur le reste et laisse à l'histoire la place suffisante pour se développer convenablement, donc ok c'est de bonne guerre. On a donc le loisir de plonger dans l'univers Marvel des années 1950 (très peu développé en comics et pas du tout jusqu'ici dans le marvelverse cinématique) et c'est agréable de retrouver certains concepts et personnages peu utilisés d'habitude (la version jeune du majordome Jarvis par exemple). La série étant courte elle va à l'essentiel et au final sans être impatient, je visionnerai certainement la seconde saison sans déplaisir.

Your Honor saison 1 : Le retour de Brian Cranston dans une série dont il tient le premier rôle se devait d'être marquant et réussi, il n'est pas toujours évident de laisser derrière soi le souvenir d'un rôle emblématique qui vous aura marqué au fer comme l'a pu l'être son rôle de chimiste-apprenti-dealer dans Breaking Bad. Après avoir laissé un peu de temps passer il amorce donc la suite de sa carrière télévisuelle avec ce rôle de juge unanimement reconnu et apprécié pour son intégrité, son courage et ses valeurs qui se voit entraîné dans un engrenage impitoyable dans le but de sauver son fils d'un destin à coup sûr funèbre après un accident de la route dans lequel il a provoqué involontairement la mort d'un fils du mafieux local tout puissant. Franchement la série démarre fort avec des images chocs dès le premier épisode, et l'enchaînement des événement ne laisse pas de répit tout du long de la saison. La série se veut limitée donc ne devrait pas dépasser la première saison, et l'histoire en effet connaît un dénouement, brutal mais qui vient clore les intrigues en cours, et n'appelle pas vraiment de suite. Le dilemme moral qui est présenté dans ce récit est plutôt bien fichu et très malin dans la construction qu'en font les scénaristes. Difficile de dire avec certitude qu'on ne ferait pas les mêmes choix que le juge de l'histoire, alors qu'on sait pourtant pertinemment que ce ne sont pas les meilleurs. On sent vraiment dans cette histoire que les personnages se font emportés par la tempête de ce qui leur arrive, qu'ils pensent parfois trouver des issues ou des échappatoires  mais qu'en fin de compte ils sont tout bonnement impuissants et soumis à la force du destin. C'est bien foutu, on sent tour à tour les moments de soulagement de s'être sorti d'un mauvais pas puis le désespoir intense quand les choses se gâtent d'une manière imprévue, on vit ces montagnes russes émotionnelles en même temps que les personnages, ce qui permet d'affirmer que le scénario comme l'interprétation sont bien au rendez-vous et ne déçoivent pas. Retour sur le petit écran réussi pour Cranston, indéniablement.

Homeland saison 8 : Cette fois c'est la fin, cette huitième saison est la dernière escale pour Carrie et Saul qu'on suit depuis le tout début de la série. Pour moi Homeland est réellement atypique. Son concept de départ était hyper-touchy et très intéressant, j'irais même jusqu'à dire palpitant. Tant et si bien que j'avais été extrêmement déçu par la fin de la première saison, que j'avais prise pour un renoncement au tout dernier moment des scénaristes, après avoir tant promis d'aller au bout de leurs idées et fait monter la pression. Ça avait fini par faire Pschitttt comme dirait Chirac. La seconde saison avait été une pâle copie des effets de la première, la troisième à peine sauvée par sa conclusion, puis le renouveau était arrivé avec la quatrième saison avec cependant une ritournelle un peu monotone qui finissait par lasser à force de répétitions dont seule l'intensité variait, à savoir de toujours jouer sur la bipolarité de Carrie comme du point nodal de toutes les intrigues. Mais justement, c'est de la prévisibilité de son héroïne que la série a su tirer profit : l'intérêt et le sel de la série se sont déportés vers les autres personnages. Saul tout particulièrement, mais aussi Peter Quinn, Dar Adal, Max Piotrowski ou encore les différents présidents et politiciens qui défilent au pouvoir. Parfois même je ressentais Carrie comme accessoire, comme un passage un peu obligé, un personnage qui incarne un concept qui tourne en rond mais autour duquel on peut greffer tant d'idées intéressantes qu'on lui pardonne son innocuité. Et à partir de la saison 4, hormis le surplace confondant du personnage de Carrie, la série devenait de plus en plus passionnante, bien foutue, audacieuse, inattendue pour tout ce qui se détachait d'elle. Et cette huitième et dernière saison a un peu rebattu les cartes, remis Carrie au centre de l'intrigue et surtout de l'intérêt en modifiant un peu le paradigme de la série et surtout en ne plaçant plus sa bipolarité au centre du personnage (ce que les tout premiers épisodes laissaient pourtant craindre). Il en résulte un vrai suspense de chaque instant, une insécurité pour les personnages et les spectateurs qui traverse toute la saison du début à la fin, des rebondissements bien trouvés et surtout très bien amenés, et puis une remise en question profonde des personnages. La fin est exemplaire selon moi, j'ai trouvé le degré d'ironie et cette façon assez classieuse de retomber sur ses pattes et de boucler la boucle avec l'idée qui avait servi de base au tout début de la série et qui m'avait laissé sur ma faim à cette époque, j'ai trouvé tout cela et la façon d'y parvenir juste magistrale. Enfin Carrie redevient intéressante, enfin les contradictions se justifient, enfin on comprend ce que la série essaie de nous dire depuis le début : on peut être amener à trahir par pureté et par fidélité, paradoxe total. La fin de saison, et de fait la fin de série, rend hommage à son personnage principal et donne une définition impressionnante du concept "d'ironie du sort". Complètement conquis par cette saison 8 et sa géniale conclusion.

I Feel Good : Décidément, je suis vraiment client des films de Kervern et Delépine. Situer le film en plein centre Emmaüs déjà c'est typiquement dans la veine grolandesque et totalement raccord avec le reste de leur filmographie. Ici comme dans chacun de leurs films, ce sont les petites gens qui sont mis sur le devant de la scène. Le bas du panier, la toute première marche de l'échelle sociale, les derniers de cordées qui trainassent encore loin derrière la voiture balai. Mais on peut être pauvre, raté, moche, sans envergure, fauché comme les blés mais avoir des idées. Et de l'ambition nom de Dieu. C'est le cas de Jacques, qui est bien décidé à devenir un grand patron. Sa grande idée pour y parvenir ? Permettre aux pauvres d'être beaux pour enfin changer de vie. Car la beauté c'est le chemin de la réussite. Bien entendu c'est une comédie et on se marre même franchement à plus d'une reprise avec ce film, mais c'est aussi une façon de dépeindre en riant parfois jaune la société d'aujourd'hui, la partie immergée de l'iceberg, la majorité silencieuse et souvent résignée. De montrer la pauvreté mais aussi l'entraide, la dèche systémique mais aussi l'espoir aussi déraisonnable qu'il est humain. J'ai passé un excellent moment devant ce film, j'ai ri, j'ai été surpris, je me suis esclaffé plus d'une fois devant de véritables petits bijoux de trouvailles, et en fin de compte je me suis pris d'affection pour tous ces branques pas très ragoutants au premier coup d’œil. Je ne peux que vous conseiller ce film selon moi très réussi !

Holly Weed saison 1 : Petite série française de derrière les fagots, qui prend place sur une petite île bretonne paumée et sur le déclin, où un beau matin les habitants retrouvent échouée sur la plage une entière cargaison de beuh. Nécessité faisant loi, il va vite y avoir consensus pour profiter de cette aubaine en tentant de dealer les quelques tonnes de cannabis rejetées par l'océan. Mais entre petites combines, maladresses, convoitises personnelles, magouilles et malentendus, cette bande de bras cassés pas méchants mais pas très futés non plus vont aller de déconvenues en complications... Bon, faut dire qu'à plusieurs reprises, cette série oscille entre la comédie un peu bas du front et l'exagération à la limite du délirant, n'empêche que j'ai trouvé ça très drôle, en tout premier lieu grâce à un aréopage de personnages tous plus loufoques les uns que les autres. Plus d'une fois je ne m'attendais pas à ce que le bouchon soit poussé aussi loin, et cette audace m'a plutôt séduit je dois bien le dire. Évidemment si on met tout bout à bout, l'ensemble des péripéties peut sembler too much, mais distillées dans des épisodes courts et rythmés, qui ne laissent pas le temps ni aux personnages ni au spectateurs de se poser et réfléchir 2 minutes, en fin de compte ça passe crème. Et le petit twist de fin rebat tout cela de façon assez maligne  que je n'avais pas vue venir et qui m'a convaincu. L'histoire se tient en une saison courte et compacte, ça se regarde vite et facilement, ça fait sourire et même rire, ça joue autant sur le loufoque que sur le comique de situation, les dialogues sont bien trouvés, l'interprétation franchouillarde parfaitement adaptée, bref, ça fait passer un bon moment, et assez inattendu qui plus est. Je recommande.

Industry saison 1 : Petite visite guidée au sein d'une grande filiale d'investissement d'une banque d'affaire anglaise par HBO... On suit la toute dernière promotion d'apprentis traders et conseillers finance qui doit se faire une place au sein de la banque qui les accueille, les forme (formate) et les sélectionne pour n'en garder que les meilleurs. Foire aux ambitions, c'est aussi le lieu de tous les excès et des coups bas. Depuis le sexe jusqu'à la drogue, en passant par le jeu et l'alcool, rien n'est suffisant pour apaiser la soif d'émotions fortes et de gains d'argent de ces jeunes qui apprennent à jongler aussi bien avec les chiffres que les caractères ou encore les paris sur l'avenir. Malgré les fortes personnalités qui composent le groupe, les contraintes nerveuses de ce travail vont tous les mettre à mal, et tester leurs capacités d'adaptation et de rebond. Tous n'en sortiront pas indemnes. Peut-être même aucun d'entre eux. Alors évidemment, pour qui est un peu réticent au domaine de la banque, de la finance, des marchés internationaux et de la spéculation, les personnages et l'environnement dans lequel ils évoluent ne vous paraîtront pas de prime abord très sympathiques ni attirants. Mais intéressant, ça oui. Personnellement je n'y connais rien dans ces domaines, et même ils agissent comme un puissant repoussoir sur moi, pourtant j'ai été assez facilement happé par l'histoire et les différents personnages, tous très différents dans leurs façons d'être et de réagir. À l'arrivée cela ne m'a pas rendu les marchés financiers plus sympathiques, mais je me suis rendu compte de ce qui se cache derrière, des vies personnelles investies et/ou sacrifiées dans la recherche du profit à tout prix et la survie des meilleurs uniquement. Pas très rassurant sur la marche du monde, mais très intéressant d'un point de vue humain. Avec au bout une certitude qui se reconfirme : jamais je ne me convertirais à tout cela, pour rien au monde !

Good Girls saison 2 : Cette seconde saison reprend là où on avait laissé nos héroïnes apprenties-gangsters, c'est à dire dans la mouise ! En bon drama mixé de comédie la situation ne va faire que s'empirer et se compliquer de plus en plus, bien que l'une ou l'autre fois on voit venir certaines ficelles utilisées par les scénaristes. Mais ça reste plaisant à suivre, il y a une gradation du suspense plutôt bien maîtrisée, et le côté Girls Next Door des 3 malfrates est plutôt bien rendu et évite un peu de trop tomber dans le superficiel facile. Après faut pas non plus demander l'impossible : on est dans une série de prime time d'une chaîne américaine grand public, autant dire que si c'est de sulfureux, du gore ou du violent que vous recherchez, vous serez peut-être un poil déçu. Non, ici on est plus dans une veine "Desperate Housewives" remise au goût du jour et un peu plus axée suspense que romance, voyez le genre. Mais justement, dans ce genre-là, on peut dire que c'est plutôt bien foutu et réussi. Et puis bon, il y a Christina Hendricks, qui depuis Mad Men s'est déjà constitué un sympathique CV en ce qui concerne les séries TV (remember Hap & Leonard, Tin Star ou The Romanoffs). Série agréable à suivre.

Love, Death and Robots saison 1 : Série anthologique composée de 18 épisodes courts (entre 7 et 16 minutes) et qui va mettre en scène des petites histoires fantastiques ou de SF. Ah précision importante : c'est une série d'animation. Alors forcément, comme dans un recueil de nouvelles thématique, il y aura des épisodes qui vous brancheront plus que d'autres, soit parce que le style graphique vous plaira plus, soit tout simplement parce que le récit ou le thème abordé vous brancheront davantage. Remarque d'ordre général toutefois : la qualité est là quel que soit l'épisode, à des degrés divers certes, mais le niveau d'ensemble est plutôt bon. Forcément vu la faible durée des épisodes, quasiment toutes les histoires représentent un récit court à chute marquante, le fond se voit presque obligé par la forme. Mais c'est d'une certaine manière un exercice de style et une contrainte qui façonnent et canalisent à la fois l'ambiance et la qualité générales. Bref, ça se regarde bien et vite, et ça laisse plutôt un bon souvenir, donc si la SF, le Fantastique, l'animation et les courts-métrages vous plaisent, il n'y a vraiment aucune raison de s'en priver !

Instinto saison 1 : J'ai rarement vu une série aussi impressionnante. Et pourtant j'en ai vues !! Mais là, chapeau. Un tel ramassis de clichés et de n'importe quoi qui tape systématiquement à côté de la plaque, qui sonne aussi faux que creux du début à la fin, qui fait sourire quand elle se veut grave, qui éveille la gène quand elle cherche la compassion, qui fait bailler quand elle se veut excitante, qui est ultra prévisible là où elle croit choquer... C'est vraiment un combo imparable des pires concepts racoleurs et des effets les plus ratés. Alors à sa décharge, je l'ai vue en VF, et le doublage ne doit pas aider à prendre cet objet télévisuel au sérieux (et pourtant l'objet en question se prend très très au sérieux lui) : j'ai eu de la peine, j'ai même ressenti de la douleur pour le pauvre comédien chargé de doubler le jeune José (prononcez RRRRossé) qui est le jeune frère attardé mental du héros. Celui qui a eu la belle vie en revanche c'est le doubleur du personnage principal : jeu monolithique, monosyllabique et mono-expressif, on n'a pas eu à beaucoup entendre sa voix, sa difficulté principale aura certainement dû résider dans le travail introspectif de sa respiration lourde et saccadée qui ponctue de nombreux épisodes. Narrativement, on sait à chaque scène ce qui va se passer. Autant dire qu'on est très étonné en constatant qu'en effet, c'est bien ce qu'on attendait qui advient, du coup on se sent tout puissant et omniscient, c'est très gratifiant pour son propre ego. Il n'y a guère que la révélation finale que je n'ai pas vue venir, je l'avoue. Et qui m'a laissé froid comme la pierre tant à force je me fichais éperdument des personnages et de ce que cela impliquait pour eux. Bon allez, comme je ne suis pas du genre à me contenter de dire du mal je vais faire un compliment, voire deux, à cette série espagnole. D'abord il y a un vrai travail visuel, on sent que le metteur en scène cherche à faire des images stylées comme diraient mes gamins, des trucs qui attirent la rétine, du beau, du travaillé, du marquant. Et puis le casting : si on aime les beaux gosses testostéronés et les bombasses qui n'hésitent pas à se foutre à oilpé, cette série est un must. Voilà pour les compliments, revenons-en aux choses qui fâchent... Intrigué, j'ai fait une ou deux recherches sur le net au sujet de la série qui est quasi-unanimement vendue comme de premier choix. Ce qui n'est pas sans me faire m'interroger : les journalistes l'ont-ils vue ou est-ce mon détecteur intégré de qualité qui est gravement déréglé ? Parce que tout de même, l'un des articles principaux que j'ai pu lire titrait "Instinto, la série qui casse les codes", développant un peu plus loin "Thriller érotique destiné à un public féminin, Instinto n'a pas de limite"... les bras m'en sont tombés. Comment peut-on voir une série qui casse les codes là où moi je ne vois qu'un enfilage de clichés éculés ? Quant au fait que ce soit prétendument destiné à un public féminin, je trouve cela méchamment insultant pour le niveau intellectuel de la gente féminine. Il n'y a guère qu'avec le côté "illimité" du truc que j'acquiesce, me référant à la célèbre pensée d'Einstein lui-même : "Il n'existe que deux choses infinies, l'univers et la bêtise humaine... mais pour l'univers je n'ai pas de certitude absolue."

The Midnight Sky : George Clooney revient devant et derrière la caméra avec ce film de SF (j'allais dire, dans un élan de pessimisme, d'anticipation) post-apocalyptique qui n'en fait jamais trop (c'est même plutôt l'inverse, on en montre visuellement très peu sur l'état écologiquement catastrophique de la planète) et qui concentre plutôt son énergie sur l'ambiance et l'implication émotionnelle. Loin de son statut de star au sexappeal démesuré, Clooney apparaît transformé à l'écran. Et ça fonctionne plutôt bien. Sur le plan narratif le film tire vraiment bien son épingle du jeu, même si on se doute de deux-trois petites choses dès le départ. L'ensemble reste cependant de très bonne facture et nous fait douter malgré tout du dénouement possible jusqu'au dernier tiers du métrage. On peut qualifier le film de pessimiste ou d'alarmiste d'un point de vue écologique, et clairement c'est l'axe développé par le scénario : une mise en garde, plutôt même la promesse d'une véritable menace mortelle pour l'humanité si l'on ne fait rien, et ceci à court terme. Il y a dans ce film de vrais morceaux de mélancolie et j'ai trouvé cet aspect très réussi, étant naturellement très sensible à cet état d'esprit particulier entre tristesse et regret d'un bonheur passé et révolu. Sans être un chef d'oeuvre absolu, ce film m'a paru à la fois sensible et touchant, cruel mais aussi lumineux, pessimiste et optimiste à la fois. Si vous ne cherchez ni l'action à gogo ni le sensationnalisme des films catastrophe classiques, si réfléchir un peu et intérioriser ses émotions ne vous fait pas peur, alors je vous conseille Minuit dans l'Univers.

The Mandalorian saison 2 : Le Mandalorian, c'est un peu la série qui réconcilie avec l'univers Star Wars. Après une première saison intéressante et qui avait créé le buzz, la seconde se devait de transformer l'essai, et c'est plutôt réussi j'ai trouvé. On sent que la série est dans un rythme maîtrisé, l'aréopage de personnages est habilement utilisé, il y a sans cesse des petits retours et rappels aux événements précédents, y-compris aux épisodes plus anciens de la première saison, les images sont belles, les décors, costumes et designs sont soignés, et puis dans cette seconde saison les scénaristes se permettent quelques renvois à la mythologie Star Wars qui font plaisir aux fans (la présence de deux jedis tout particulièrement...). Les 8 épisodes d'une trentaine de minutes ont un double avantage : faire court et donc efficace, et concentrer les moyens sur des scènes plus ramassées, ce qui joue certainement dans le fait que la série apparaît comme vraiment léchée et au budget conséquent. L'inconvénient de privilégier la qualité à la quantité, c'est que forcément on en a moins à se mettre sous la rétine. Mais au moins ce qu'on voit vaut le coup d'oeil ! Les 8 épisodes passent vite (preuve qu'on ne s'ennuie pas non plus) et déjà il faut attendre l'année prochaine pour une éventuelle suite... The Mandalorian est de plus parfaitement adaptée à un visionnage en famille, rien de trop choquant pour les gamins n'est montré, et les miens en tout cas sont fans ! Bref : chouette série dans un univers qu'on pouvait croire à bout de souffle tant il a été exploité ces dernières années mais qui démontre qu'on peut encore en tirer beaucoup de belles choses.

The Letdown saison 1 : Petite série australienne sur la maternité de nos jours, composée pour sa première saison de 7 épisodes courts de moins de 30 minutes chacun. C'est plutôt drôle et la galerie de personnages est variée et assez réussie. Mais si le ton général est plaisant, moderne et assez humoristique, il y a tout de même ça et là des petites choses qui m'ont fait tiquer. C'est quasi-inévitable lorsqu'on aborde ces sujets, mais il faut bien dire que certains clichés présentés ici ont la vie dure. Et puis il y a un sous-texte très formaté et à la limite du puritanisme, pourtant plus volontiers américain d'habitude, qui traite des relations entre hommes et femmes et de sexisme à travers le prisme d'un féminisme parfois exacerbé. Plusieurs passages de ce type m'ont fait en ce sens soupirer de désespoir, le plus notable étant à mon sens la scène où Jeremy va changer son bébé dans les toilettes pour femmes d'un pub (les seules équipées pour) et qu'il va soit disant "traumatiser" par sa seule présence une gamine qui s'y trouvait avant son arrivée... Tristement révélateur d'un climat malsain et caricatural dans le monde anglo-saxon dès qu'on aborde le sujet des genres...

Vikings saison 6 : Voilà ça y est, la grande saga Vikings qui avait commencé avec le récit des aventures du fameux Ragnar Lothbrock se termine avec la destinée de ses fils qui lui auront dignement (ou pas) succédé. Au fur et à mesure que les épisodes passent, le casting se réduit, et pas toujours de la manière la plus attendue (ce qui est appréciable du point de vue du suspense). Le ton général reste cependant bien sombre et finalement plutôt raccord avec l'esprit et la philosophie viking qui imagine le monde finir en Ragnarok... Les 20 épisodes semblent parfois s'étaler un peut trop en longueur, mais il ne faut pas oublier que cette saison a été conçue en deux parties distinctes de 10 épisodes, ce qui revient quasiment à dire qu'il s'agit en fait de deux saisons pour le prix d'une seule. Ce qui m'aura le plus laissé sur ma faim maintenant que la série est terminée, c'est de ne pas savoir ce qui tient de l'Histoire et de l'imagination pure et simple. De nombreux personnages flirtent avec l'Histoire et la Légende, et si cette série vous plaît, je vous conseille de chercher par vous même qui est qui, qui a existé réellement, et ce qu'on sait avec plus ou moins de certitude sur ces différents protagonistes, c'est réellement passionnant. Ce qui est sûr c'est qu'à l'écran, l'univers des Vikings rend vraiment bien, et permet de nombreux rebondissements et évolutions du scénario. La reconstitution est à ce titre à souligner : les moyens sont là et à aucun moment cette série ne semble kitsch ou mal foutue visuellement. Du début à la fin de ses 6 saisons, c'est très certainement l'une des plus belles réussites de cette série atypique. Une série à voir aussi bien pour son aspect historique (si ce n'est le cas de tous les personnages, les situations et les modes de vie semblent eux historiquement plutôt respectés) que pour son ampleur épique, vous serez plongés en plein monde médiéval du Nord de l'Europe.

The Expanse saison 4 : Maintenant que The Expanse est passée de chez Syfy à Amazon, on sent que la reprise en mains est enclenchée. Visuellement tout d'abord, il apparaît évident à l'écran que les moyens sont enfin plus au rendez-vous, ce qui est tout de même plus qu'appréciable pour une série de hard SF telle que The Expanse. Même si précédemment la série faisait ce qu'elle pouvait sans trop démériter, à présent on peut vraiment dire que ça a de la gueule. La saison 4 reprend l'intégralité d'un tome papier, ce qui là aussi est très appréciable pour le rythme et le découpage des actions dans l'espace et le temps. Le rendu de la planète Ilos, la première à être colonisée grâce au passage ouvert par l'Anneau, est plutôt réussi, tout comme la matérialisation des pièges qu'elle recèle. La seule "vraie" différence entre les versions papier et télévisée se situe selon moi dans l'apparence des ceinturiens, qui physiquement se démarquent des terriens et martiens par leur taille et leur apparence beaucoup plus longiligne et filiforme dans les bouquins, ce qui est difficilement transposable à l'écran avec des comédiens qui ne sont pas retouchés par les effets spéciaux. Mais cela n'apparaît finalement qu'aux yeux de ceux qui ont lu les romans avant de voir la série, ce qui est mon cas mais ne doit certainement pas être le cas le plus courant. La série prend son rythme de croisière, l'aspect "puzzle" du récit, qui voit son action prendre part sur Terre, sur Mars et dans différents points de vie du système solaire (et même dans cette saison, largement au-delà de ses limites) commence à enfin prendre toute son ampleur, et maintenant que les personnages et la situation d'ensemble sont bien posés, cela devient très intéressant voire passionnant à suivre, à l'image de la série de romans d'origine. Très bonne série de SF, trop méconnue, trop discrète selon moi, mais très appliquée et traçant son chemin avec résolution. Vivement la suite !

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