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  • : Moleskine et Moi
  • : de la Pop Culture, un peu d'actualité, pastafarismes et autres petites choses...
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Avant de lire les notes que je fais sur les films que je vois et les bd que je lis, sachez que dans mes commentaires il m'arrive parfois de dévoiler les histoires et les intrigues. Ceci dit pour les comics, je n'en parle que quelques mois après leur publication, ce qui laisse le temps de les lire avant de lire mes chroniques.
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Série(s) en cours

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Quand je cause d'un film, je fais souvent des articles plutôt longs, et pas toujours en phase avec l'actualité du moment. Dans cette page d'avis vite dits je me propose de faire exactement l'opposé : quelques mots rapides pour donner un avis sur ce que je viens de voir. Certains films feront peut-être par la suite l'objet d'articles plus complets, ou pas. Cette page

est donc mise à jour en même temps que l'encart "Vu récemment" qui pointe vers elle...

Dark Matter saison 1 :

Le Samaritain :

Slow Horses saison 3 :

The Acolyte saison 1 :

The Crowded Room Mini-série :

Deadpool & Wolverine :

The Boys saison 4 :

Crocodile Dundee 3 :

Invasion saison 2 :

Le Flic de Beverly Hills 4 :

Outer Range saison 2 :

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Quand je cause d'un film, je fais souvent des articles plutôt longs, et pas toujours en phase avec l'actualité du moment. Dans cette page d'avis vite dits je me propose de faire exactement l'opposé : quelques mots rapides pour donner un avis sur ce que je viens de voir. Certains films feront peut-être par la suite l'objet d'articles plus complets, ou pas. Cette page

est donc mise à jour en même temps que l'encart "Vu récemment" qui pointe vers elle...

Snatch saison 1 : J'avais cette série sous le coude depuis belle lurette, jamais vraiment le temps de m'y consacrer, et puis il lui manquait un je ne sais quoi de sexy pour m'inciter à la faire passer avant d'autres plus intrigantes. Finalement, j'y suis venu, en me forçant un peu. Et je me suis dit : "Mais pourquoi avoir attendu autant ?!"Parce que cette petite série qui n'avait pas fait grand bruit à sa sortie (en tout cas, elle avait bien failli passer sous mon radar), est en réalité très sympa, et formellement très réussie ! Il y a déjà un aréopage de personnages hauts en couleurs qui font tellement plaisir à voir, que rien que pour ça, on se dit "bonne pioche !". Il y a aussi une mise en scène assez moderne, rentre-dedans et décomplexée qui m'a directement plu. Et puis le ton de l'ensemble est vraiment chouette, ça rappelle évidemment le Guy Ritchie du film dont est tirée la série bien qu'il ne soit pour rien dans cette dernière. C'est drôle, ambitieux, exagéré juste ce qu'il faut, cynique par moment, iconoclaste quand il le faut, punchy par petites touches, moqueur, délirant... j'ai envie de dire "so british" alors que la série n'est même pas britannique mais ricaine ! C'est dire à mes yeux, si c'est réussi. Alors oui, on balance aux orties sa suspension d'incrédulité parce que quand même, ça fait beaucoup à admettre tout ce qu'on nous sert dans cette série, le menu est copieux. Mais après ça, on n'a plus qu'à prendre son pied, tant cette première saison se fait plaisir et fait plaisir au spectateur. C'est frais, ça se regarde bien, je ne vais donc pas bouder mon plaisir. Et me mettre de ce pas en branle pour dégotter la saison 2.

John Wick 2 : Dans le premier John Wick, il n'était pas content et il l'a fait savoir. Dans le deuxième John Wick, des personnes peu recommandables ne sont pas contentes qu'il n'ait pas été content, et le lui font savoir. Évidemment, "un pas content" Vs "des pas contents", ça va chier dans le ventilo, si vous me permettez l'expression. Excusez ce résumé très court, mais en gros c'est uniquement de cela qu'il s'agit. Concrètement, si John Wick vous a impressionné dans le premier film, il vous scotchera dans le second. Parce que globalement il refera tout pareil, mais en plus fort, en plus dur, en plus violent, et en plus déterminé encore que dans le premier. Bref, ça va saigner, et pas que. Oui, bien entendu, c'est du scénario très basique, l'intrigue toute entière tient sur un timbre poste. Large. Mais franchement : on s'en fout ! On s'en fout parce que c'est super bien foutu, il y a de la chorégraphie de combats à vous faire pleurer de joie, il y a cette pointe d'exagération juste parfaite, vous savez bien, celle qui vous fait dire "non quand même pas ? ah ben si !" sans jamais vous amener jusqu'à un "mais non, c'est trop gros !". On s'en fout parce que dès le départ on sait qu'il va leur faire pleurer leurs mères mais qu'il va grave en baver avant, et que c'est exactement ça qu'il se passe mais en vachement mieux que ce qu'on s'imaginait. John Wick 2 est en permanence en équilibre instable qui le menace de le faire choir du côté du too much, mais jamais il ne tombe dans cette extrémité, et ça rend le film très jouissif. Inattendu tout en étant parfaitement balisé de A à Z. Et quand c'est bien fait, moi je dis un grand : Bravo ! Bref, ça détend bien, et je n'en demandais pas plus à ce film.

The Big Door Prize saison 1 : Petite série sortie de nulle part, sur laquelle j'ai décidé de parier, au vu du pitch de départ. Une machine mystérieuse qui vous révèle votre potentiel de vie ! Très vite dans cette petite ville où tout le monde connaît tout le monde, ça fait le buzz... J'ai trouvé l'idée lumineuse ! Ça permet de partir dans tellement de directions différentes, de développer tant de personnages, de jouer sur les interactions et le liens entre eux de façon maline et amusante... C'est traité sur un fond de comédie, mais il n'y a pas besoin de gratter beaucoup avant de tomber sur des thèmes et des questions bien moins légères et anodines que cela. On en vient à philosopher sur la vie, et inévitablement, la question du libre arbitre et de la prédestination se pose. Avec des réponses pas si évidentes que cela à apporter. Le format court des épisodes permet de ne pas s’appesantir et de garder un rythme agréable et enlevé. La somme de personnages n'empêche pas le récit de bien tous les aborder, même si pour plus d'approfondissement on va se concentrer sur une poignée d'entre eux seulement. Et puis ce qui m'a plu aussi, c'est que c'est un thème trans-générationnel, qui touche vraiment tout le monde. "Que faire de sa vie ?" est une question qui viendra titiller les plus jeunes, "Ai-je réussi ma vie, ne suis-je pas passé à côté de l'essentiel ?" est la question miroir plus réservée à ceux qui ont déjà de la bouteille et des années d'expérience derrière eux. Mais dans les deux cas, c'est la question du sens qui se pose. Et c'est foutrement intéressant, sur un plan philosophique, et surtout humain. Très belle découverte que cette petite série, je recommande !

Lucky Hank saison 1 : Depuis la série Better Call Saul, et le film Nobody, Bob Odenkirk est définitivement entré dans mon panthéon personnel d'acteurs que je tente de suivre quoi qu'ils fassent. Le voici donc en professeur de littérature un peu has been, un peu sur la touche, qui a connu un succès critique pour une publication qui commence à dater, mais qui n'a jamais su réitérer l'exploit. Alors il enseigne dans une petite fac sans grande envergure, et pour tout dire, il s'ennuie. Quand son ancien ami et rival de jeunesse, qui a bien réussi à faire carrière dans l'écriture vient donner une conférence à ses élèves, Hank se remet en question. En même temps que toute sa vie, en même temps que sa relation avec tous ses proches. Et l'établissement scolaire connaît qui plus est des restructurations, il va donc falloir faire des coupes drastiques parmi les enseignants du département de littérature qu'il dirige. J'ai beaucoup apprécié découvrir Bob Odenkirk dans le rôle d'un personnage plus vieux, plus raisonnable, plus résigné également (du moins jusqu'à un certain point) que ce qu'on a pu le voir incarner auparavant. Il garde son pouvoir comique, mais gagne encore un peu plus dans l'émotionnel, dans l'introspection, il parvient à jouer de sa fragilité et à faire ressentir tous les doutes de son personnage à l'écran. Hank veut bien faire, mais Hank veut aussi exister. Et tout cela a un prix. Le prix de l'éveil à la réalité. Pas toujours agréable... Vie de couple, vie de père, vie de professeur, vie d'écrivain, vie d'homme... le suivre dans son cheminement, j'ai trouvé cela très sympathique et intéressant. Je conseille sans retenue cette série !

Killing Eve saison 4 : À sa sortie, Killing Eve a été comme un vent de fraîcheur télévisuel. Son thème, son ton, et surtout la prestation incroyable d'une Jodie Comer sortie de nulle part avaient tout emporté sur leur passage. Et puis les saisons suivantes, on a commencé à tourner un peu en rond, se répéter, tergiverser, cabotiner. Ça restait pas mal, mais l'effet de surprise n'y étant plus, ça ramait pour retrouver le niveau de départ. Il était donc temps que ça s'arrête. Cette saison 4 vient conclure la série, et soyons honnêtes : ce n'est pas plus mal. Parce que cette série avait clairement atteint ses limites. Et dès lors, tout ce qui était proposé tenait de la redite, avec un simple modulo du point de vue de l'intensité et des décors de l'action. C'est d'ailleurs encore une fois un peu le cas dans cette dernière saison, Villanelle fait du Villanelle, en toujours plus déjanté, en toujours plus sanguinolant (Jodie Comer garde ce potentiel énergétique invraisemblable en elle). Eve quant à elle essaie de faire du Villanelle, ce qui non seulement ne lui va pas, mais sonne qui plus est assez faux (j'ai de plus en plus de mal avec Sandra Oh qui à mes yeux perd en authenticité au fur et à mesure que le temps passe). De temps à autres, on a donc quelques flashs bienvenus dans des scènes qui marquent la rétine et qui font plaisir, mais je n'étais pas mécontent qu'on arrive à la fin pour tirer un trait sur cette série qui aurait certainement gagné à être plus courte et plus dense en matière de saisons. Je tempère tout de même mes propos en précisant que dans son ensemble, la série Killing Eve reste de bonne facture et que cette fin n'a rien de déshonorant pour elle. Ceux qui ont aimé le début apprécieront certainement aussi la fin.

Six saison 1 : Quand Walton Goggins est de la partie, souvent j'en suis aussi. J'ai tendance à lui faire confiance. Parfois à tort. Mais souvent à raison. Cette fois-ci, il m'a encore une fois donné raison. Dans cette série sur une bande de commandos américains en mode "ultra-virils mais avec des failles quand même tu vois", on parle action certes, mais aussi géopolitique, foi, amour, famille, patrie, morale... Des sujets pas toujours évidents à traiter vous remarquerez, tant l'éventuel dérapage en terrain miné peut vite arriver. Certains peuvent se révéler très sensibles sur ces thèmes-là. Et quand c'est traité par des américains, on peut craindre le pire côté nuance et jugement moral. Pourtant, je dois dire que c'est moins bourrin que je n'aurais cru. Moins moralisateur aussi. Évidemment, il y a les grands méchants intégristes qui ne laissent aucun doute sur qui est gentil / qui est méchant dans l'histoire. Mais la subtilité est plutôt à chercher dans les rangs amerloques et la manière dont sont dépeints les soldats et leurs familles. Même si il n'y a aucun doute sur la menace à éradiquer, il y a une sorte de remise en questions qui n'est pas à négliger, sur la manière de s'y prendre, et sur les motivations profondes également. Le chantre de ces questions est le personnage interprété par Walton Goggins justement, qui s'avère bien plus intéressant qu'il ne le laisse supposer aux premiers abords. Après attention, on n'est pas non plus dans un traité de philosophie hein, ce n'est pas le propos. Mais simplement, la série propose un peu plus qu'une simple représentation des gentils GI américains contre le méchants terroristes de Boko Haram et consorts. Là où j'ai été très surpris, c'est qu'une seconde saison existe, alors que la fin de la première saison se suffisait parfaitement à elle-même. J'irai donc voir à l'occasion ce qu'il s'y trame.

Constellation saison 1 : Physique quantique, mission spatiale qui tourne au drame, théorie des cordes, psychologie, traumatisme, frissons. Voici en quelques mots ce qui se cache derrière cette série. Difficile de me positionner en tranchant définitivement si j'ai aimé ou non. Sur la, voire les, thématiques, c'est clairement un grand oui. J'adore les histoires de réalités parallèles, les théories quantiques appliquées à grande échelle. Sur le traitement de la chose, je serai plus nuancé : c'est long, ça n'avance pas toujours très vite, ça amène des tonnes de questions et c'est très avare en réponses, c'est répétitif. Alors certes, ce genre de sujet demande de l'attention et de la rigueur, mais un peu plus de rythme n'aurait pas nui à l'ensemble à mon avis. Il y a un mélange d'ambiances entre la part très scientifique que j'ai trouvée fascinante, et un aspect qui tire volontairement vers l'angoisse, la peur, avec des références presque horrifiques. Pas trop mal foutu d'ailleurs. Mais je trouve que le mix des deux a du mal à prendre. Je ne saurais même pas expliquer exactement pourquoi, mais le fait que la série joue sur ces deux tableaux m'a un peu décontenancé. Et puis surtout le plus gros défaut selon moi, c'est la fin. La montagne qui accouche d'une souris, ça vous parle ? Eh bien c'est l'effet que ça m'a fait. Je n'ai pas réussi à confirmer ma sensation par une info sur la production de cette série, mais à mon avis, cette saison n'était pas destinée à être unique. L'annulation tardive de la série pourrait expliquer cette fin en pointillés, et cette sensation d'avoir encore plein de choses à explorer, visiter et expliciter dans cette intrigue. Mais toujours est-il que cette fin en tant que telle, voulue ou non dans cette forme, m'a déçu et laissé un peu comme un con devant ma télé, avec l'impression de m'être fait berner, qu'on m'en promettait plus que ce que j'ai eu. Ça m'a furieusement rappelé la série Infiniti sur un sujet qui plus est très similaire. J'ajoute cependant que côté interprétation (entre Noomi Rapace et ce vieux grincheux de Jonathan Banks) c'est du solide. Et que la mise en image est très réussie également. Mais cette fin... gâche un peu l'ensemble.

Fear The Walking Dead saison 8 : Alors là ! Cette huitième saison conclut la série, et comment dire ? Ils auraient mieux fait de s'abstenir. En fait, ils auraient surtout mieux fait d'engager des scénaristes décents. Qui savent raconter une histoire. Qui savent éviter les incohérence plus grosses que moi. Qui savent écrire trois phrases sans tomber dans le gnangnan, le cliché, l'absurde ou le ridicule dès le second mot. La saison 7 étaient déjà sur une mauvaise pente (la série avait connu un départ compliqué, s'était améliorée de saison en saison jusqu'à la sixième) mais alors là les mecs la dévalent en roue libre en faisant des doigts à tout le monde en passant. Vous avez l'image là ? C'est exactement comme ça que je me suis imaginé les séances de brainstorming au bureau des scénaristes sur cette dernière saison. Du foutage de gueule XXL. Une honte absolue. Je ne sais même pas comment les acteurs ont pu accepter de jouer ce qu'on leur a demandé de jouer, ou alors peut-être étaient-ils à ce point désespérés qu'ils ont voulu en finir au plus vite, pour pouvoir enfin passer à autre chose et oublier ce cauchemar ambulant qu'est la dernière saison de Fear The Walking Dead. À ce niveau-là, c'est au-delà de l'incompétence scénaristique, c'est du sabotage pur et dur. Du début du premier épisode à la dernière minute du dernier, rien ne va. Et vous pouvez me croire, j'ai tout regardé. Ça m'a tellement gonflé que ça m'a même empêché de m'endormir, c'est dire. C'est juste horrible. Pas une scène ne tient debout, pas un rebondissement, pas un développement n'est logique. Et si c'est de la cohérence que vous cherchez, bon courage. Non vraiment, je n'ai pas de mots assez forts pour conspuer à son juste mérite cette dernière fournée d'épisodes. Avec la voix de l'adjudant Gerber dans les Gendarmes de Saint-Tropez : c'est honteux !

Rogue saison 2 : J'ai toujours bien aimé Thandie Newton. Depuis que je l'ai remarquée pour la première fois dans Urgences je crois, en épouse du docteur Carter. Et puis de suite après dans l'oscarisé Collision de Paul Haggis, où je suis tombé définitivement amoureux d'elle. Bon, aujourd'hui on n'a plus le droit de l'appeler Thandie, il faut dire Thandiwe. Mais à l'époque de la série Rogue c'était encore Thandie. C'est compliqué. Et encore, elle n'a pas changé de sexe. Bref. Dans Rogue elle joue une flic badasse en mode infiltration. La première saison était plutôt sympatoche, la seconde m'a moins convaincu. Pas que ce soit mauvais, mais scénaristiquement, il y a à redire. Dans la caractérisation des personnages surtout. Clichés. Et souvent, mauvais clichés. Dans la mouvance "on veut faire genre mais ça sonne faux". Et ça, même pour d'excellents acteurs, c'est vite casse-gueule. C'est justement dans ces travers que tombe cette saison 2 de Rogue, qui à plusieurs reprise m'aura fait soupirer. Ce qui est d'autant plus dommage que moi j'étais vraiment partant pour bien l'aimer cette suite. Après, relativisons, ce n'est pas non plus un naufrage complet, j'ai vu bien pire en la matière. Mais c'est décevant, parce qu'on aurait voulu mieux, plus, différemment. Ça se regarde un peu le nombril, et malheureusement ce n'est pas équipé pour. Du coup la série canadienne a été soldée vite-fait bien-fait dans une très courte troisième saison qu'il faudrait quand même que je dégotte par acquis de conscience. Et parce que je l'aime bien moi, Thandie Newton. Même depuis qu'elle s'appelle Thandiwe Newton.

Fallout saison 1 : Les séries adaptées de jeux vidéo à succès, ça commence à être la nouvelle mode du moment. Perso, je ne suis pas un gamer, mais tant que le résultat est de qualité, moi je suis ok pour être de la partie. Et pour le coup, avec Fallout, on tient ce qu'il convient communément d'appeler "un bon numéro". Alors forcément, quand on en connaît rien au matériau d'origine, on n'a pas l'aspect "comparaison avec l'original" qui vient se greffer et orienter notre avis sur le produit final. Donc mon avis se borne uniquement sur ce que j'ai vu, sans tenir compte du jeu vidéo de départ. Forcément aussi, n'étant pas familier du tout avec ce que j'ai vu, il m'a fallu un temps d'adaptation inutile aux aficionados du jeu, pour comprendre à qui j'ai à faire, qui est qui, qui veut quoi et le pourquoi du comment. Mais en contre-partie on conserve le plein effet de surprise sur ce qui se passe, et ça c'est une excellente chose aussi. Alors cette première saison met les personnages en place, explique en gros la situation (de façon par complètement chronologique, mais ça si c'est bien maîtrisé narrativement c'est pas un problème, ça peut même devenir un atout quand c'est bien pensé), et lance plusieurs intrigues liées à des personnages-clés. Et puis ça commence à prendre une autre dimension dès lors que les dits personnages-clés sont amenés à se croiser. Alors j'ai trouvé ça baroque, coloré, iconoclaste, gonflé, divertissant, foutraque, gentiment déjanté, surprenant, au rythme enlevé. Autrement dit, j'ai plutôt bien aimé ! Si tout n'est pas encore parfaitement clair dans mon esprit sur certains aspects de ce monde futuriste post-apocalyptique, je m'y suis de suite senti à mon aise, je suis tombé sous le charme de la faussement naïve Ella Purnell, j'ai apprécié la présence du vieux briscard Kyle MacLachlan, mais surtout je me suis laissé guider par un de mes chouchous depuis la fameuse série The Shield, j'ai nommé Walton Goggins qui a quand même méchamment la classe dans cette série. Bref, j'attends déjà avec impatience la seconde saison pour en découvrir encore un peu plus de cet univers très spécial.

Expendables 3 : Vous le savez, moi les gros baraqués qui débordent de testostérone au cinéma, je kiffe. Alors forcément, quand ils se regroupent par paquets de douze, je surkiffe. La franchise Expendables continue d'appliquer sa recette : des musclés, anciennes et nouvelles stars des films d'action des années 1980 à nos jours, qui se font une orgie de biceps bandés, de pains dans la gueule, de punchlines à la papa, de bastos qui tombent au ralenti à mesure que la mitraillette les tire, d'explosions à gogo, de concours de bites et de gros mots affectueux entre couilles. Bref, tout un programme qui, personnellement, me réjouit. Évidemment, comme c'est le numéro 3, il faut faire plus et mieux que le numéro 2, qui lui-même déjà... vous avez compris l'idée. Donc, plus de gros bras, plus de bastos, plus de mots affectueux, etc. Du coup, comme on peut le constater à l'image, il n'y aura bientôt plus assez de place sur l'affiche pour coller la tête de tous les lascars (et lascarette car oui, il y a une nana, et plus badasse que pas mal de mecs : Ronda Rousey herself !) embarqués dans l'aventure. Après, à ce niveau-là, je ne cherche plus trop à ce que le scénario soit ficelé comme un roulé de porc pour dix, tout ce qui m'importe c'est qu'on en ait pour son argent. Et avec Sly à la barre, on a l'assurance du travail bien fait, propre, avec un petit coup de polish en prime pour que ça brille. Évidemment, c'est un énorme film-prétexte, et tout le monde en est conscient des comédiens jusqu'aux spectateurs, pour voir nos balèzes préférés faire leur numéro, sortir une vanne ou deux assorties d'un clin d’œil appuyé, et basta. Ça tombe bien : c'est exactement ce qu'il se passe du début à la fin dans ce film (rien que pour le retour ultra-référencé de Wesley Snipes dans un blockbuster sévèrement burné, ça vaut le coup). Après, vous faites comme vous voulez, moi je vous aurais prévenus. En ce qui me concerne, j'embarque direct avec cette bande de vétérans de la castagne sur écran. Et tant pis si certains commencent à sérieusement refouler la naphtaline, j'en profite encore tant qu'ils sont vivants.

True Detective saison 4 : Cinq années se sont écoulées depuis la troisième saison. Le moins qu'on puisse dire c'est que les producteurs ne se précipitent pas entre deux saisons. Et jusqu'à présent, cela leur a plutôt bien réussi, puisqu'ils ont ainsi réussit à proposer des saisons à chaque fois très différentes, aux tons bien marqués, bien différenciés. Mais ce qui les unit toutes, c'est leur qualité indéniable. Cette fois-ci, on part pour une enquête dans le grand nord, en Alaska, entre nuit qui dure des mois et tempête de neige incessante. Côté ambiance, c'est très réussi. Côté interprétation aussi, on a droit à du très bon : une Jodie Foster impériale, une brochette de talents confirmés avec Christopher Eccleston, Fiona Shaw et John Hawkes, et également deux petits jeunes, totalement inconnus de moi : Finn Bennett et surtout Kali Reis en enquêtrice autochtone inuite qui crève l'écran. Il y a une part de problématique sociétale qui infuse dans la saison, qui aurait vite pu déraper vers la facilité, l'angélisme et le manichéisme, mais la série s'en sort plutôt bien de ce point de vue là. Comme toujours dans True Detective, il y a ce mix entre enquête policière et spiritualité, peut-être encore plus exacerbée dans cette saison dans le contexte du peuple inuit et de ses traditions et légendes. Ce que je retiens avant tout c'est l'ambiance à nulle autre pareille, l'interprétation en tout point impeccable, et la maîtrise de la narration et de l'évolution des personnages tout du long des épisodes. Du True Detective on n'en a pas souvent, mais c'est du premier choix !

Echo mini-série : Les séries Marvel, tout comme les films, semblent ralentir un peu en fréquence. Serait-ce le début de la fin de la hype autour de Marvel, ou simplement la traduction du déclin de qualité de ce qu'ils ont proposé récemment, je ne saurais dire. Mais en bon fan de la marque de Comics, je continue à suivre, pour le pire comme pour le meilleur, ce qui sort des Studio Marvel. Cette fois c'est Écho, l'anti-héroïne amérindienne, sourde et amputée d'une jambe qui a droit à sa mini-série dédiée. Bon déjà, sur l'agenda des minorités mises en avant, avec Maya Lopez alias Écho, Marvel coche un max de cases en une seule fois, bien joué. Cocher des cases pour cocher des cases je trouve ça stupide, mais je dois dire que dans le contexte de ce personnage particulier, j'ai trouvé ça non seulement malin mais aussi plutôt bien vu. Je ne ferai donc pas de procès d'intention au chef d'accusation "bienpensance hypocrite et intéressée" à Marvel sur ce coup-là. Pour moi, l'essentiel est que ça tienne la route, fasse sens et soit bien écrit. Et ici, c'est le cas. Là où je tique un tout petit peu, c'est sur le choix de celle qui interprète Maya. Elle est très impliquée dans le rôle, bien qu'elle surjoue un poil la colère en permanence à grands coups de sourcils froncés. Son talent d'actrice n'est pas en cause. En revanche, physiquement elle ne colle pas du tout au personnage papier. Ceux qui veulent en savoir plus chercheront les dessins de son créateur David Mack et pourront comparer avec la comédienne : il y a un "gros" écart quand même. Bon, tout à fait dans l'air du temps, mais désolé, je ne peux pas ne pas le remarquer. Est-ce que c'est très gênant pour la narration, l'intrigue, le développement du personnage à l'écran : absolument pas. N'empêche que sur le plan physique, le personnage est dénaturé. C'est une adaptation, pas une décalcomanie m'objectera-t-on peut-être. Et c'est vrai. Mais forcément quand on adapte un matériau préexistant, on se condamne au jeu de la comparaison, c'est inévitable. Sinon on créerait quelque chose d'inédit, tout bonnement. Mais ceci étant dit, cette mini-série dont je n'attendais pas grand-chose, m'a plutôt satisfait de par sa qualité générale. Le plaisir de retrouver Vincent D'Onofrio en Caïd de la pègre est un petit bonus appréciable. La plongée dans l'univers des amérindiens n'est pas de la plus grande subtilité et un peu dépeinte à la truelle, mais reste de facture acceptable dans le cadre d'une série de ce type qui n'est pas intégralement centrée sur ce sujet. La partie "Girl Power" des ancêtres indiennes m'a fait un peu sourire parce que surlignée en fluo (au cas où les plus étourdis la raterait), alors que la force du personnage de Maya se suffisait en elle-même pour retranscrire à l'écran l'idée de la femme forte et en aucun cas soumise. Mais que voulez-vous, aujourd'hui la subtilité est plus que jamais remisée au placard, il faut l'accepter et ne pas s'en offusquer. Echo, sans être révolutionnaire, reste une série sympathique à regarder.

Le Problème à 3 Corps saison 1 : Voici quelques années de cela, j'avais lu le premier tome du roman éponyme dont est tirée cette série. Parce que Liu Cixin, son auteur, était en train de devenir le nouveau phénomène à la mode dans le genre littéraire de la Science-Fiction. Le roman m'avait été un calvaire à lire tant j'ai eu du mal avec les parties de l'intrigue liées au monde à trois soleils. La partie terrestre me plaisait un peu plus, mais j'avais eu bien du mal à finir ma lecture au cours de laquelle je m'ennuyais plus qu'à mon tour. Et puis la production de cet auteur a explosé médiatiquement avec des adaptations tout azimut (en BD par exemple il y en a eu pléthore). J'ai donc hésité avant de me lancer dans cette adaptation télévisée, un poil échaudé par mon expérience avec le bouquin. Et au final, j'ai été très agréablement surpris par ce que j'ai vu. Exit le sentiment d'ennui qui a marqué ma lecture du roman. J'ai trouvé la narration fluide, les personnages intéressants et bien campés, l'adaptation maligne. Pas de problème de rythme, une intrigue qui avance, de beaux effets spéciaux (je pense tout particulièrement à la scène du bateau au canal de Panama), on pige tout et on accroche. L'ensemble donne très envie de connaître la suite et j'en suis presque venu à me demander si je ne devrais pas tenter la lecture des tomes suivants tant j'ai apprécié la série. Bref, je partais avec un a priori si ce n'est négatif au minimum méfiant, et j'ai été très positivement charmé par cette première saison. À suivre avec grand intérêt donc.

Foundation saison 2 : La saison 2 de Foundation conserve les qualités de la première, à savoir une beauté à l'écran, de très belles et impressionnantes images, une histoire éclatée en plusieurs lieux, personnages et même lignes temporelles. C'est bien écrit, et j'ai apprécié que les épisodes gagnent en rythme sur cette saison, ce qui était un point un peu plus faible de la première saison. En revanche, je constate un déséquilibre entre les différentes lignes narratives. C'est peut-être très personnel, mais j'avoue que la partie consacrée aux intrigues autour de Cléon et de ses trois représentations (Aurore, Jour et Soirée) m'a beaucoup plus intéressé que celle qui suit Gaal, Salvor et Hari Seldon dans laquelle j'ai moins réussi à m'impliquer. Peut-être parce que l'histoire de la gentille élue qui va sauver le monde est toujours moins palpitante que celle du cruel méchant. Certainement aussi parce que le magnétisme naturel de Lee Pace imprime l'écran de manière puissante et phagocyte toute l'attention. Toujours est-il que j'ai noté une progression positive dans l'évolution de la série qui ne cesse de s'améliorer selon moi. J'attends donc de pied ferme de voir vers où tout cela va nous mener.

Shining Vale saison 1 : De la comédie horrifique, voilà qui ne fait pas toujours bon ménage... pourtant cette série en courts épisodes parvient à atteindre un point d'équilibre entre l'humour et la peur qu'elle instille par petites doses au fur et à mesure du récit. Par certains aspects, on peut se dire que c'est très cliché. Et puis au détour d'un clin d'oeil narratif, on se dit que c'est fait exprès, juste pour pouvoir ensuite détourner ce cliché. L'ensemble est un poil caricatural et les personnages principaux sont dans l'exagération bien souvent, ce qui peut les rendre imbuvables par moment. Mais on sent qu'à tout moment le vernis peut craqueler et laisser s'échapper quelque chose de plus intéressant, quelque chose de plus inattendu. Je me suis donc surpris à me laisser guider par l'histoire sans déplaisir, et pour cette première saison, je suis plutôt satisfait du tour du propriétaire qui m'a été proposé. Cette vieille maison hantée habitée par cette famille complètement loufoque me plaît. Je n'ai pas ri aux éclats, je n'ai pas tremblé de peur, mais je dois avouer que la mayonnaise a pris malgré tout, et que je reste intrigué par la suite promise et la direction que cela pourrait prendre. Pas de quoi casser trois pattes à un canard, mais suffisamment divertissant pour ne pas s'endormir devant. Au vu du sujet, je n'en demandais pas plus.

Supersex mini-série : Je ne m'attendais pas à voir un jour une série biographique sur le hardeur italien Rocco Sifredi ! Si on m'en avait soufflé l'idée, j'aurais plus volontiers cru à une bonne blague. Et pourtant, cette série existe. Et dès lors que j'ai appris son existence, ce fut comme une évidence : il fallait que je la vois. Et vous savez quoi ? J'ai été stupéfait du résultat. Outre le thème de départ, même l'affiche laisse penser à du grand-guignol pour ne pas dire du troll. Alors que la série s'avère loin, bien loin de l'extravagance à laquelle on s'attend un peu sans oser l'avouer. C'est réfléchi, ça paraît sincère et authentique, c'est beaucoup plus profond et intéressant que je ne l'aurais jamais imaginé sur le simple pitch de départ, c'est remarquablement bien joué (le comédien principal dans le rôle-titre, l'italien Alessandro Borghi fait plus que d'incarner son personnage, il est Rocco !), on y aborde tellement plus de sujets que simplement l'industrie du sexe et les films pornos, et c'est à l'arrivée si bien réussi que je n'ai eu qu'un regret : que la série s'arrête si tôt ! J'aurais réellement aimé connaître la suite, savoir ce qu'il advient ensuite dans la vie de Rocco, mieux encore découvrir l'homme derrière le membre turgescent. Attention cependant, si le scénario est basé sur la biographie du hardeur, la série est cependant très romancée, et le vrai Rocco a expliqué que beaucoup de choses ont été modifiées, ajoutées, transformées lors de l'écriture du scénario de la série. Si bien qu'on ne saura jamais vraiment ce qui tient de la vérité et ce qui est purement fictionnel. Il ne faut donc pas prendre cette mini-série au pied de la lettre, et se rappeler qu'il y a une part d'invention dans le tas. Mais peu m'a importé, j'ai vraiment été agréablement surpris par cet objet télévisuel qui sort des sentiers battus. Je ne peux que le conseiller.

Mayor of Kingstown saison 2 : La première saison m'avait autant surpris que convaincu quand je l'ai visionnée. La deuxième saison reste dans la même lignée et enfonce encore un peu plus le clou. Rugueuse, sans concession, violente, dure, jusqu'auboutiste... on a ici tous les ingrédients d'un polar noir de la meilleure facture, qui a mes yeux font de cette série un excellent spectacle de genre, pour ne pas dire un classique instantané. Sans chercher à exagérer, je pense qu'on tient quelque chose de cette nature-là avec cette série très inattendue. On a vraiment à faire à du lourd aussi bien scénaristiquement que sur le plan de l'interprétation. Il y a qui plus est une forme d'ironie du sort qui s'abat sur certains personnages qui ajoute encore à la dramaturgie du récit. J'apprécie énormément la toile tissée finement entre chacun d'eux, qui fait que chaque action de chaque protagoniste a potentiellement d'énormes conséquences sur n'importe lequel des autres. Dans ses meilleurs moments, cette série me fait penser aux heures de gloire de la série The Shield du début des années 2000. Et ceux qui  connaissent mes goûts savent que c'est dans ma bouche un compliment de tout premier ordre. Il n'y a plus qu'à espérer que la troisième saison restera dans la même veine et conservera le même ton que les deux premières, auquel cas on aura l'une des meilleures séries de son genre de ces 10 dernières années. Évidemment, je sur-conseille !

Paris Police 1905 mini-série : Suite de Paris Police 1900, cinq années plus tard (vous me direz : bravo Sherlock !), que j'avais très positivement appréciée en son temps. On continue dans la même veine, avec pour décor de l'intrigue un vingtième siècle balbutiant, des règles de société qui paraissent antédiluviennes confrontées à nos mœurs et façon de penser actuelles (ce qui permet évidemment une mise en perspective des sujets de sociétés d'aujourd'hui, avec plus ou moins de subtilité selon les moments), une reconstitution historique travaillée et qui fait très réaliste, et des comédiens très investis et ultra-convaincants. Retrouver des personnages historiques comme le Préfet Lépine ou le professeur Bertillon reste savoureux, et la partie fictionnelle est tout à fait intéressante, ce mélange entre Histoire et fiction est encore une fois très réussie. Ne reste plus qu'à espérer que la qualité indiscutable de cette série donne l'idée et l'envie à ses producteurs d'en proposer une seconde suite qui permettrait ainsi d'avancer tout doucement un  peu plus avant encore dans le temps. Espérons qu'un Paris Police 1910 voit le jour prochainement !

Le Règne Animal : Film français qui traite d'un sujet à mi-chemin entre la fable et l'anticipation, sans jamais réellement choisir son camp, mais sans jamais non plus dévoyer un genre au profit de l'autre. C'est donc à un jeu d'équilibriste que nous convie le réalisateur, et ma foi ce dernier réussit plutôt son coup. Pour ce qui me concerne, je n'ai jamais décroché du film, même ses aspects les plus fantasmagoriques et les moins crédibles ne m'ont pas sorti du récit, ce que je considère comme un marqueur fort de qualité. Il m'a fortement fait penser au contenu d'un roman, Zoo : Clinique de Patrice Blouin, que j'avais pourtant eu du mal à digérer malgré sa longueur très modeste. Mais cette fois, la même idée traitée dans le film m'a beaucoup plus convaincu. Romain Duris est toujours impeccable, fidèle à lui-même, le jeune Paul Kircher qui joue son fils est très impliqué, seule Adèle Exarchopoulos m'a semblée un peu en décalage avec les autres, mais rien de bloquant pour autant (on lui pardonne bien des choses à Adèle). Un film surprenant mais prenant, à voir.

Reach Me : Ce qui m'a intrigué en premier lieu, et poussé à voir ce film, c'est clairement son casting qui a de la gueule. Et puis il y a Thomas Jane, un de mes chouchous, typiquement un acteur sous-côté qui mériterait mieux que la carrière qu'il a faite. Stallone traîne ses guêtres dans le coin aussi (bon attention : pas bien longtemps même s'il a droit à sa tête en bonne position sur l'affiche), le joli minois de Lauren Cohan est de la partie aussi, Cary Elwes qui a bien morflé depuis Princess Bride, quelques vieux de la vieille sont dans le coup également (Grammer, Berenger, Sizemore, Sedgwick). Tout se beau monde gravite dans une histoire de livre de développement personnel à la réputation sulfureuse, écrit par un type mystérieux à l'aura de gourou. Pour tout dire, scénaristiquement, ça se veut un peu jouer sur le segment "film choral", mais ça manque de conviction, et surtout pendant tout le film, on sent que ça se veut "profond" mais que ça fait plutôt surfait en réalité. L'intérêt principal, n'en déplaise aux scénaristes, reste le casting avant tout, mais au final on n'en retient peu de choses supplémentaires. À voir pour la brochette de comédiens, mais très dispensable sur le fond.

The Iron Claw : Depuis tout gamin, j'ai baigné à travers la télévision, les comics, la musique et le cinéma, dans la culture nord-américaine. D'où mon attrait qui ne s'est jamais démenti pour les super-héros, le rock, Hollywood, les séries télévisées, et l'objet de ce film : le catch. Dans Iron Claw on nous raconte la destinée d'une famille de catcheurs, le papa et la fratrie de ses fils, tous biberonnés dès leur plus jeune âge, que ça leur plaise ou non, aux coups de la corde-à-linge et aux sauts depuis la troisième corde. Là où cela devient foutrement intéressant, c'est qu'il s'agit d'une histoire vraie, un "biopic familial" si je puis dire, qui va nous narrer le destin peu enviable de la famille Von Erich qui aura marqué la décennie 1980 dans un monde du catch en plein boum médiatique. On y découvre une famille très spéciale, d'aucuns diraient "dysfonctionnelle" où tout tourne autour de ce sport et où le patriarche mène d'une main de fer la petite entreprise familiale. C'est tour à tour enthousiasmant, déprimant, déroutant, écoeurant et au final, surtout très émouvant, de voir à quel point cette obsession pour le catch a pu marquer au fer rouge cette famille. Je retiens également avec un très grand intérêt les performances d'acteurs des uns et des autres. Il y a évidemment une dimension très physique dans la plupart des rôles, mais l'émotion et la part psychologique du récit ne font pas figure de parents pauvres dans ce film. Il y a au contraire un équilibre parfait de ce point de vue là. Zac Efron est surprenant, Holt McCallany glaçant, et Jeremy Allen White encore une fois bluffant d'authenticité dans le mélange de force et de fragilité qu'il propose pour son personnage. Le scénario ne laisse pas de répit, on sent parfois un parfum de catastrophe arriver, l'aspect dramatique est par moment très appuyé (mais à la lumière des faits, c'est légitime), mais on est vraiment embarqué tout du long dans l'histoire et ces quatre frères tout en biceps et pectoraux saillants dont le destin apparaît au final bien cruel. Je suis intimement persuadé qu'il n'est absolument pas nécessaire d'être fan de catch pour apprécier ce film à sa juste valeur. Je le recommande très chaudement à tous, n'ayez pas peur du thème !

Threesome saison 1 : Petite série suédoise qui prend place à Londres, au sein d'une population cosmopolite jeune et branchée. Comme son nom l'indique, il y est question d'un plan à trois. À l'initiative des deux femmes, contre l'avis de l'homme au départ, qu'il ne faut cependant pas pousser bien longtemps avant qu'il n'accepte (et quand on voit l'empressement et les arguments des deux jolies demoiselles pour le convaincre, je ne jette pas la pierre, Pierre). Sauf que la nana du couple d'origine regrette son geste le lendemain, et accuse son mec d'y avoir pris trop de plaisir, la beauté ravageuse de la troisième luronne n'y étant certainement pas pour rien dans l'affaire... Son mec, qui culpabilise à mort alors qu'à la base il n'avait rien demandé (mais qu'il est con !) essaie de la convaincre qu'il n'y a qu'elle qui compte pour lui. Et par une bien curieuse logique toute féminine, cette dernière décide qu'elle aussi a "le droit" à une petite incartade avec un bellâtre (du genre sculpture grecque métissée) qui s'avère rapidement plus qu'un simple coup d'un soir. Bref, on nage en plein mélodrame sexuel et sentimental, on touche du doigt tout ce qui peut être paradoxal et ambivalent dans les relations hommes-femmes, on est témoin de la lutte entre des corps qui expriment leurs envies versus des cerveaux qui se retrouvent emmêlés dans leurs contradictions, on essaie de se dépatouiller entre désirs, pulsions, sentiments, regrets, sexe, amour, attrait de la nouveauté et lassitude due à l'habitude... Hormis l'aspect parfois larmoyant des atermoiements de l'héroïne, c'est très intéressant de voir les différentes façons d'appréhender les choses, et les différentes réactions aussi, selon qu'on soit homme ou femme. Mais surtout, ce qui m'a frappé dans cette histoire, c'est l'omniprésence d'un concept à géométrie variable selon la situation et le statut de victime ou de coupable qu'on s'auto-attribue dans l'équation : la morale. Car malgré tout ce qui se passe de pas toujours très catholique dans cette histoire, le sous-texte de morale reste omniprésent. Et il y a tant de choses à en dire de cette foutue morale...

L'Entourloupe : Jacques Dutronc et Gérard Lanvin en petits jeunots apprentis arnaqueurs qui voudraient bien se ranger des voitures, sous la coupe de Jean-Pierre Marielle comme mentor, vont vendre des encyclopédies médicales de luxe à des paysans sans le sou au fin fond du marais poitevin. Ambiance franchouillarde de la fin des années 1970, dialogues de Michel Audiard, une pléthore de figurants du cru aux accents appuyés, campagne profonde : si vous cherchez du dépaysement sans vous déplacer trop loin, c'est ce film qu'il vous faut. Un simple bon dans le temps et vous atterrirez dans un autre monde ! Évidemment, c'est en premier lieu l'interprétation qui vaut le coup d'oeil, avec une brochette d'acteurs ultra charismatiques et témoins d'un temps ou la comédie française avait encore un sacré cachet. Idem pour les dialogues, tout  porte à penser qu'on s'est autant fait plaisir à les écrire qu'à les déclamer. Alors, oui, c'est daté, ne serait-ce que visuellement. Mais tellement authentique, qu'on se vautre avec plaisir dans cette brèche spatio-temporelle que nous propose le film. Ça n'est pas sérieux et ça ne cherche pas à l'être, et pourtant, cela dit beaucoup de choses, aussi bien sur l'époque que sur les lieux. Il y a des chances que vous ne reteniez pas grand-chose de l'intrigue et du scénario, en revanche je suis prêt à parier que l'ambiance et les comédiens vous marqueront plus durablement la mémoire. Un film sans prétention, qui fait beaucoup de bien au visionnage.

Deadpool 2 : Le personnage de Deadpool n'a jamais été de mes préférés dans les comics. Façon polie de dire que je ne l'ai jamais trop apprécié (sauf rares exceptions, sous la plume de Joe Kelly par exemple). Le premier film qui lui a été dédié n'avait pas réussi à raviver la flamme entre nous, je l'avais trouvé sympa, sans plus. C'est pourquoi j'ai mis si longtemps avant de me pencher sur le second opus. Et bizarrement, contre toute attente, je me suis franchement marré devant ce film ! Plus que cela, j'ai vraiment aimé. Le ton complètement décalé, l'exagération non-stop, les clins d'oeil à répétition, l'humour bas du front, la dose de spectacle visuel, l'art de la dérision : tout m'a plu cette fois. J'en suis à me demander si c'est moi qui ait changé sans m'en apercevoir ! Pour en être sûr, il faudrait que je revoie le premier film. Ou que j'enchaîne avec le troisième. En tout cas, je me suis réconcilié avec Wade Wilson et je ne m'y attendais pas du tout. Et c'est chouette les émotions positives alors qu'on ne s'y attendait pas ! J'en tire comme enseignement que je suis encore tout à fait capable de réviser mon jugement malgré l'âge qui avance, et quelque part, ça me rassure. Je valide donc ce second opus de Deadpool et n'hésite pas une seconde à le conseiller à tous ceux que les super-héros blagueurs et le troisième degré ne rebutent pas.

Comment réussir quand on est c.. et pleurnichard ! : Film de Michel Audiard du milieu des années 1970, on croise dans ce film une brochette d'acteurs qu'il fait bon revoir et qu'on apprécie aussi bien pour leur ton franchouillard (Carmet ou Marielle) que pour leur classe indéniable (Stéphane Audran, Jane Birkin, Évelyne Buyle), voire les deux (Jean Rochefort, Robert Dalban). Oui, bien entendu on est dans la comédie un poil loufoque, un poil exagérée, avec tout ce que cela comporte de vieux clichés et de beauferies même parfois, mais il transpire de ce film une telle sincérité qu'on lui pardonne très facilement ses excès. Il y a une faconde, un enthousiasme et une volonté de faire rire qui l'emporte sur le reste. Ne serait-ce que pour les dialogues et le jeu d'acteurs qui se font visiblement plaisir à l'écran, on ne peut pas rester insensible au spectacle, qui sans se révéler exceptionnel, reste de très bonne facture. Alors certes, on pourrait taxer ce film de film à l'ancienne, voire à la papa, mais en réalité, à sa sortie il ne l'était certainement pas tant que cela : je dirais même qu'il y a avait en lui une dose de transgression pas négligeable du tout. Jean-Pierre Marielle, Stéphane Audran et Jane Birkin en étant les marqueurs les plus flagrants. Un chouette film français des années 1970 donc, typiquement de ceux qu'il faut voir et revoir pour ne pas oublier qu'une telle période de liberté et d'humour provocateur a pu exister malgré les convenances et les limites de l'époque.

Ce Plaisir qu'on dit Charnel : J'ai toujours apprécié Jack Nicholson sans jamais m'être penché sur ses oeuvres de jeunesse, ce n'est que la deuxième période de sa filmographie (l'après Batman de Tim Burton dirons-nous pour se donner un repère temporel) qui m'était familière. Je commence donc à me plonger dans ce qu'il a pu faire avant cela, et j'avoue que le découvrir en jeune premier, alors qu'à mes yeux il avait toujours représenté un homme d'âge mûr, est un peu déstabilisant mais fichtrement intéressant. Ce film-ci est un peu particulier puisqu'il y incarne un personnage sur plusieurs années, environ 2 décennies au total. Daté du des début des années 1970, on y voit l'évolution de l'image de la femme dans le regard des hommes, mais aussi l'évolution qu'ont connu les relations hommes-femmes au cours de la seconde moitié du XXème siècle. Certains pourraient le trouver dépassé, voire crier au machisme, au patriarcat ou au sexisme, mais je ne suis pas de ceux-là. Du tout même, car ce n'est pas ce que j'ai décelé dans ce film. Au contraire, ce que j'y ai vu, c'est sous différentes formes, la complexité qui existe et a de fait toujours existé dans les relations entre les hommes et les femmes, dès lors qu'on aborde les sujets si proches et pourtant si différents que sont l'amour et le sexe. J'ai beaucoup apprécié, même si cela transparaît à l'écran d'une manière un poil appuyée, peut-être même surjouée, la confrontation des regards diamétralement opposés qu'ont les deux amis (Jack Nicholson et Art Garfunkel) sur les femmes et les rapports qu'ils entretiennent avec elles. Sans qu'aucun des deux ne trouvent de réponse définitive d'ailleurs, chacun jalousant ce que l'autre a qui lui échappe et inversement... Un film qui peut paraître d'un autre temps, presque d'une autre planète tant il dénote avec la période actuelle, mais un film à l'intérêt indéniable et qui fait la part belle à ses interprètes.

Sex Addiction : Petit film sans grande prétention, mettant en scène des comédiens de second plan (en tout cas à l'époque), on plonge grâce à ce long métrage dans les arcanes de la politique, la conquête du pouvoir, mais aussi les addictions (ici, au sexe), le cynisme qui va avec tout ça, et en fin de compte on a un tableau pas des plus réjouissants (mais à défaut, assez honnête et objectif) de la condition humaine moderne. Alors qu'au début, le personnage principal n'a aucun problème d'addiction sexuelle, on se demande ce qui tout à coup l'entraîne là-dedans, et pourquoi il commence à faire ça. Et on se rend compte qu'il le fait, parce qu'il le peut. Tout bonnement. C'est seulement ensuite, quand il y prend goût et en fait une habitude, qu'il ne peut plus s'en passer. Ce que j'ai particulièrement apprécié, c'est que le film évite de trop se vautrer dans le manichéisme lambda (le méchant mari sans morale, la gentille femme bafouée) et donne à voir un point de vue plus large (les qualités sincères du mari, les entorses avec la morale pour garder l'accès au pouvoir de la femme), qui permet d'être plus nuancé que ce qu'on pourrait croire au départ. Et puis il y a quelques scènes avec un Richard Dreyfuss qui incarne un maître politicien chevronné et habitué aux pires côtés de l'âme humaine. L'ensemble m'a convaincu que ce film, sans être un must, reste tout à fait honorable et intéressant à regarder.

Celles qu'on n'a pas eues : Film français du début des années 1980, où les hommes parlent entre eux des femmes, d'amour et de sexe. À voir, ne serait-ce que d'un point de vue anthropologique quand on s'intéresse aux relations hommes-femmes ! Et aussi pour mesurer le gouffre qui nous sépare de la société française telle qu'elle existait il y a une quarantaine d'années. C'est un film comme il n'en existe plus, avec des dialogues écrits dans un français soutenu et parfait (qui serait moqué aujourd'hui), une mise en situation très scolaire (des hommes dans un compartiment de train racontent tour à tour un souvenir marquant d'une femme qu'ils désiraient mais qui a été la source de mésaventures), des comédiens à la papa, des histoires qui mettent en relief le sens de la morale d'alors (ce qui se fait, ne se fait pas, ou laisse des remords...). Sans que cela soit un grand film, ni dans son scénario ni dans sa réalisation, cela fait typiquement partie des œuvres que j'aime découvrir ou revoir pour justement leur aspect suranné qui les classe en total décalage avec le cinéma contemporain, tellement lisse, moralisateur et bien pensant. C'est presque à un cours d'histoire sociétale qu'on assiste en regardant ce film. Rien que pour ça (et pour sa brochette d'acteurs), il vaut le coup d’œil.

LT-21 saison 1 : Il y a comme ça de temps en temps, des petites séries françaises sorties de nulle part sans prévenir, et qui titillent ma curiosité et réveillent mon intérêt. C'est le cas de cette première saison de LT-21, qui nous parle d'une pandémie qui s'avère aussi dangereuse que non mortelle (tient, ça vous rappelle un truc ?). Le virus fait perdre la mémoire. On ne sait plus qui ont est, on ne reconnaît personne. Tout ce qui touche la mémoire "personnelle et affective" est effacé. Déjà, bien qu'intéressant sur le papier, le concept est bancal. Tu as oublié ton métier mais tu sais toujours faire du vélo ou conduire une bagnole. Tu as oublié les livres que tu as lus, mais tu sais toujours lire. Mouais. Moyen crédible. Déjà là, moi, je tique un peu. Mais bon, "Admettons !" comme dirait Jean-Marie. Si ce n'était que ça qui déconne dans cette série, ça irait. Malheureusement... Par où commencer ? Allez, par le plus évident, qui saute aux yeux dès les premières images, et qui perdurera tout au long de la saison : c'est ultra-cheap. On voit que les moyens sont très limités, et ça se ressent méchamment à l'écran. La production fait certainement de son mieux, mais elle est clairement fauchée comme les blés. Remarquez, ça encore, c'est un reproche sans en être un réellement. Ils n'y peuvent rien s'ils n'ont pas la thune suffisante. N'empêche que ça se voit un peu trop sur le produit fini, et c'est bien dommage parce que ça n'aide pas à rehausser la qualité de l'ensemble. Mais là encore : "Admettons !". En revanche, pour l'écriture, le scénario, les dialogues, l'interprétation, le manque de moyens n'est pas une excuse valable. Et désolé, mais c'est franchement pas terrible de ce côté-là. J'ai déjà parlé de la cohérence générale plus haut, mais il y a aussi l'écriture des personnages, superficielle, et des lignes de dialogue, pas folichonnes, pas subtiles. Du tout. Et la conséquence directe, c'est que le jeu d'acteur est à la mesure du texte à débiter. Dire que je n'ai pas été convaincu est un doux euphémisme. Il y a Patrick Bouchitey qui essaie de s'en sortir en cabotinant comme il peut (et dieu sait que je l'aime pourtant), misant tout sur sa gueule, mais même lui rame sévère. Ses tirades sur le mode complotiste, sur le privilège des vieux blancs hétéro tout droit sorties d'un discours de Sandrine Rousseau, c'est... pfff. Les militaires de leur côté sont d'un ridicule affirmé. L'héroïne, une infectiologue de talent aurait été empêchée dans son génie scientifique par le patriarcat systémique... j'en passe et des meilleures. Sur le fond, c'est d'une lourdeur sans nom. Bref, l'image est triste à pleurer, le son fait souffler fort du nez... et puis surtout l'intrigue me paraît bien mal embarquée pour le moment. La saison 2 permettra peut-être une évolution dans le traitement de la thématique, que ça fasse un peu plus envie à regarder, mais sincèrement, de ce que j'ai pu voir en saison 1, un doute raisonnable s'impose à moi.

Reacher saison 2 : La première saison de Reacher m'avait autant pris au dépourvu que très largement plu. Voici donc le retour du mastodonte enquêteur qui a pour seul bagage sa brosse à dents. Et cette fois encore, il va avoir fort à faire. On fait connaissance avec sa team d'enquêteurs qu'il supervisait quand il était encore militaire, et cette dernière se fait gentiment dégommer, cible d'un mystérieux commanditaire à la tronche patibulaire (Robert Patrick a vraiment chopé une gueule pas possible avec les années !). Comme à son habitude, Reacher va faire jouer son cerveau et ses muscles (pas toujours dans cet ordre) pour démêler l'affaire et se faire vengeance. On a donc droit à du suspense, des rebondissements, de belles scènes de baston de temps en temps, un peu de romance à l'américaine (et à la papa : autant Reacher est baraqué, autant ses nanas sont super carrossées) et des répliques savamment dosées. J'ai bien aimé le personnage du flic qui tient tête à Reacher, aussi bourrin et rigide que lui (Domenick Lombardozzi). J'ai bien aimé celle qui interprète son love interest, d'une classe folle à l'écran (Serinda Swan). J'ai beaucoup aimé le rôle en contre-emploi total de celle qui est le bras droit de Reacher (Maria Sten, une ancienne Miss Danemark qui n'a visiblement pas qu'un physique !). Et puis Alan Ritchson dans le rôle titre, est juste énorme (dans tous les sens du terme). Je l'ai déjà dit pour la première saison, mais la série Reacher est vraiment faite sur un moule à l'ancienne, qui n'est pas pour me déplaire, loin de là, je dirais même que ça manque cruellement sur le petit écran actuellement. À voir sans hésiter.

Fargo saison 5 : Avec sa cinquième saison, Fargo renoue avec le meilleur de sa production. Non pas que les récentes saisons aient été mauvaises, loin de là même, la qualité est toujours au rendez-vous avec Fargo. Mais là, on atteint des sommets. Cette histoire de femme au foyer parfaite qui cache un lourd secret est vraiment délectable du début à la fin. Quant à celui qui emporte le morceau sans contestation possible, c'est Jon Hamm qui incarne un shériff ultra conservateur et macho au dernier degré absolument monstrueux de charisme et de détestation qu'il inspire. Évidemment, dans leurs exagérations tous les personnages sont caricaturaux au possible, ce qui d'habitude aurait plutôt tendance à me faire fuir vite et loin, mais pas cette fois. Parce qu'il y a, comme souvent dans Fargo, cette pointe d'humour, d'ironie mordante, de cynisme larvé, qui transpire tout au long du récit. Ce petit quelque chose qui fait qu'on sait que tout cela doit être pris au second degré, voire plus. Tout comme d'ailleurs, on retrouve à chaque fois un aspect qui vient flirter avec le fantastique le plus pur (ici c'est le personnage mystérieux de Ole Munch, dont on sous-entend qu'il traine sa carcasse dégingandée depuis 500 ans dans les environs...). Fargo possède cette qualité rare d'enrober de subtilité ses outrances, ce qui lui permet de tout faire, même des caisses, sans que cela paraisse lourdingue. Traitée de manière plus directe et bas du front, tout l'aspect très féministe et victimisation de l'histoire m'aurait très vite fatigué tant on va loin parfois dans la caricature grotesque, mais là c'est tellement bien mené, le style et le ton sont tellement bien travaillés que ça passe crème. Comme quoi, avec du talent... et Fargo regorge de talent. De l'écriture à la réalisation en passant par l'interprétation. Croyez-moi, plongez la tête la première dans cette saison, vous allez adorer détester le Shériff Roy Tillman !

The Gilded Age saison 2 : La première saison m'avait très agréablement surpris, aussi bien par sa forme que sur le fond. La plongée dans le New-York de la haute société de la fin du XIXème siècle à laquelle nous convie The Gilded Age est très surprenante, pour le moins dépaysante, entre attitudes guindées et morale rétrograde (en tout cas vu d'aujourd'hui), lutte des classes, place de la femme, ségrégation raciale, relations amoureuses et intérêts financiers... J'ai presque envie de dire que toutes ces thématiques restent formidablement d'actualité, autant qu'elles l'étaient à l'époque. Seul le point de vue change quelque peu. C'est d'ailleurs là peut-être le seul petit reproche qu'on puisse faire à la série : par moments j'ai eu cette sensation de voir une situation des années 1880 présentée et mise en scène avec un regard d'aujourd'hui, laissant transparaître plus que je ne l'aurais aimé des pointes de décalages temporels sur le plan de la morale, du bien et du mal, du jugement. C'est léger et pas systématique, mais l'une ou l'autre fois ça m'a gêné. D'autant plus que sur tous les autres plans c'est une réussite totale. Du point de vue reconstitution historique, décors, interprétation, intrigues et sous-intrigues, intrication des différents personnages, suspense, enjeux... tout est vraiment bien maîtrisé, et on retrouve avec plaisir la qualité made in HBO sur l'écran. Et puis Carrie Coon. Rien que ça déjà... Bref, belle confirmation de la qualité d'ensemble de cette série en seconde saison, vivement la suite !

Satisfaction saison 1 : Cette série est assez déconcertante. Parfois inattendue, parfois les deux pieds dans le cliché le plus facile. Parfois témoin d'une réalité à laquelle tout le monde se verra un jour confronté à divers degrés, parfois chantre de ce qui se rapporte plus à des fantasmes improbables. Parfois jouant sur l'inversion des rôles et des valeurs, parfois se vautrant dans une morale toute occidentale. Plus j'avançais dans les épisodes, plus je me disais qu'en fait, chacun peut y trouver ce qui lui plaît ou l'arrange dans cette histoire. Ah ! à ce moment-là de mon commentaire, il est certainement utile de préciser que ça cause de relations de couple. De la vie d'un couple, mais aussi de ce qui se passe dans la tête de l'homme et de la femme qui le compose chacun de son côté. Des incompréhensions, des non-dits, mais aussi des évidences, du confort et du fait qu'il y a autant de dualité que de complémentarité à trouver au sein d'un couple. On aborde les envies, les désirs, parfois refoulés, parfois à bon escient et parfois malencontreusement, les fantasmes, les limites qu'on s'autorise ou non à franchir, qu'on autorise ou non l'autre à franchir. La série place souvent le débat au niveau de la morale, même sans la citer nommément, mais elle démontre également à quel point cette notion est floue et relative selon les circonstances et le moment. Cette série a les atours d'une série propre sur elle, presque prévisible, et pourtant elle pousse la réflexion plus loin qu'on ne le croirait aux premiers abords, si on se donne la peine d'y repenser. Elle apporte quelques réponses foireuses aux questions qu'elle pose, et d'autres bien plus nuancées et subtiles qu'il n'y paraît. Je suis très curieux de voir où va mener la suite, mais j'avoue avoir été surpris par le contenu de cette première saison.

Inside Man mini-série : Cette mini-série se décompose en seulement quatre épisodes qui développent cependant un certain nombre de personnages avec brio, une histoire composée de plusieurs sous-intrigues savamment mêlées, et ménage un suspense très prenant. Il y a dans cette mini-série un sens du tragi-comique assez particulier, et qui cerise sur le gâteau, fonctionne plutôt bien. Côté écriture donc, c'est bien foutu. Côté interprétation ensuite, on a un très beau casting qui semble se faire plaisir à l'écran, et ça se ressent. Le format ramassé en peu d'épisodes densifie le récit, et pourtant on n'a pas l'impression de survol, les personnages sont suffisamment fouillés malgré le peu de temps qu'on a pour cela, et l'action ne souffre d'aucune lenteur. Bref, c'est malin, ça sort de l'ordinaire, ça emmène certains personnages dans des dilemmes impossibles, ça a une bonne dose d'humour qu'on peut qualifier de féroce, et en fin de compte ça parvient à surprendre son petit monde. Bref, j'ai apprécié !

What If...? saison 2 : Retour de la série Marvel qui vous propose de visiter des mondes alternatifs dans lesquels les événements tels qu'on les connaît ont tous été soumis à un point de bascule au cours duquel quelque chose se sera passé différemment, entrainement ce faisant, toute une série de modification de l'Histoire pour aboutir à une toute autre réalité. L'idée est super intéressante, et personnellement j'ai toujours aimé ce concept, aussi utilisé dans le comics du même nom que je lisais déjà étant gamin. La série animée souffre du même problème que le comic book d'origine, à savoir : si le personnage développé ou l'événement alternatif ne vous branche pas plus que ça, l'histoire aura moins d'intérêt à vos yeux. C'est donc très relatif comme résultat, d'un épisode à l'autre, selon vos propres goûts et inclinaisons personnelles... Et justement dans cette seconde saison, sans que la qualité d'ensemble ne soit remise en cause, j'ai moins accroché que dans la première aux histoires proposées. Certaines oui, d'autres beaucoup moins. En revanche, ce que j'ai trouvé appréciable, c'est qu'une trame d'ensemble reste sous-jacente aux différents épisodes, cela donne au patchwork de réalité alternatives un semblant de cohérence et apporte un sens supplémentaires aux différents récits abordés. En tout cas, bien que j'ai trouvé cette seconde saison un peu en-dessous de la première, cela reste très agréable à regarder.

The Expanse saison 6 : La saison 6, qui plus est raccourcie à 6 épisodes, met un terme à la série The Expanse. On est très loin de l'adaptation de l’œuvre littéraire complète (qui comporte neuf tomes pour l'intrigue principale + un dixième regroupant des nouvelles dans l'univers de The Expanse) dont l'histoire est encore bien plus complexe et dense que ce que la série propose, bien que cette dernière soit, il faut bien le dire, de très bonne facture. Cette fin donc, qui ne correspond pas à celle des romans (et pour cause, bien des événements à venir et développements divers n'ont pas pu y être abordés dans la série), a un arrière-goût de frustration. Les scénaristes savaient que la sixième saison serait la dernière, ils ont donc aménagé une sorte de fin à peu près satisfaisante sur certains points, mais très décevante sur d'autres. Je n'ai pas compris par exemple, quel était l'intérêt d'introduire les personnages des enfants "ressuscités" de Laconia, ni même du reste pourquoi accorder de la place à un personnage, certes très important, mais qui n'aura pas le temps d'être correctement abordé tel que Winston Duarte. Tout ce qui concerne Laconia dans cette sixième saison restera lettre morte, et c'est vraiment très dommage d'un point de vue narratif. La série avait déjà commencé à dévier un peu des romans pour une raison que je n'arrivais pas à comprendre et de manière très abrupte en fin de saison 5 (mais j'ai eu le fin mot en retard : l'un des acteurs principaux s'est vu rattrapé par une polémique post MeToo, accusé de tout un tas de choses pas très en vogue en ce moment, sans qu'il n'y ait ni jugement ni poursuite judiciaire comme de bien entendu, mais flingage en bonne et due forme, sans autre forme de procès de la carrière du bonhomme), ce n'est pas cette fin-là qui rattrapera les choses, malheureusement. L'adaptation de cette série de romans m'avait dès le départ paru très ambitieuse, mais avait réussi là où je ne l'attendais pas forcément : rendre parfaitement crédible à l'image cet univers hyper-dense, fait de nœuds géopolitiques et de concepts scientifiques très intéressants. Ce que je craignais dès le départ a fini par arriver : la série n'a pas eu le temps de développer l'ensemble de l'intrigue des romans avant de s'achever contrainte et forcée. Certains choix narratifs n'ont pas été des meilleurs, d'autres m'ont semblé très pertinents. Cette fin a pour moi un goût amer, qui ternit un l'ensemble. Certainement est-ce ma déception qui parle plus fort que mon objectivité sur ce coup-là. En revanche, je ne saurais que trop conseiller aux amateurs de littérature de Science-Fiction de vous lancer à corps perdu dans les romans, qui forment une immense fresque humaine et spatiale, passionnante du début à la fin, et gérée de mains de maîtres (au pluriel car les romans sont écrits à 4 mains).

Troppo saison 1 : Australie + crocodiles + Thomas Jane = trois très bonnes raisons de découvrir cette série. Pourtant cette dernière n'a pas fait de vague, il s'en est fallu de peu que je passe à côté. Il me reste donc quelques réflexes de vigilance qui m'ont évité qu'elle passe sous mes radars. Curieux mélange de classicisme et de modernité que cette série. Une mort aussi curieuse que facilement classable en suicide. Une disparition troublante. Des enquêteurs baroques et mis au ban de la société mais aussi tenaces qu'intuitifs. Un environnement hostile, des personnalités borderline, des rebondissements, et une fichue impression d'être oppressé par l'humidité et la chaleur tropicales constantes qui transpercent l'écran. Les "héros" ne sont pas d'un contact facile, ils donnent plutôt envie de déprimer que de les connaître, mais dans leurs genres très particuliers et assez opposés, ils sont efficaces. Et ça c'est très agréable dans un film ou une série, qu'un duo parvienne à concilier l'originalité et la complémentarité. Parce que malgré la recette ultra bateau des deux enquêteurs très différents et qui ne s'entendent pas, on a quand même l'impression de voir quelque chose d'inédit. Cela témoigne à mon sens d'une belle qualité d'écriture, de caractérisation des personnages et d'interprétation. Thomas Jane que j'ai toujours beaucoup apprécié, se montre ici sous un jour que je n'ai pas l'habitude de lui voir : vieux, fatigué, défraîchi, fini. Quant à Nicole Chamoun que je ne connaissais absolument pas, elle ne passe pas inaperçue et dégage quelque chose de très troublant, quelque part à la confluence entre le bizarre, l'inquiétant et l'attirant. Le combo de ses deux comédiens donne à la série une personnalité dérangeante et authentique. Je n'en ferai pas une série à voir absolument ni la réussite de l'année, mais n'hésiterai pas une seconde à la qualifier de belle surprise.

Pax Massilia mini-série : Qu'il s'agisse de cinéma ou de télévision, quand Olivier Marchal est à la fois à l'écriture et à la réalisation, on sait d'entrée de jeu qu'on sera sur du qualitatif. Avec cette mini-série sur le milieu du grand banditisme à Marseille, et les liens entretenus, plus ou moins ambigus, avec les forces de police, Olivier Marchal revient aux bases qui ont fait sa réussite. Peut-être même tellement les bases qu'on pourrait l'accuser de se laisser aller ici et là au cliché. Peut-être effectivement. Mais ça fonctionne si bien qu'en réalité, on s'en fout ! Okay, ce n'est pas la composition la plus subtile qu'aura délivrée Marchal au cours de sa prolifique carrière, mais dans le contexte et sur ce format, cette approche se révèle à mes yeux très pertinente et particulièrement efficace. Et l'efficacité reste l'une des qualités cardinales d'un bon polar, non ? Dans cette mini-série on va volontairement mettre l'accent sur le flou qui existe dans la frontière entre policiers et racaille, sur cette idée qu'il s'agit des deux faces d'une même pièce sur le plan des méthodes et des actes. Qu'un de ces flics aurait aussi bien pu se retrouver dans le "camp d'en face" sans que sa personnalité n'en soit grandement changée, ou l'inverse.  Ce qui est assez troublant d'ailleurs, mais répond certainement à une certaine réalité en fin de compte. Tout comme le récit ne tergiverse pas et va droit au but, les personnages sont carrés, un poil caricaturaux et fortement caractérisés, presque iconiques. Mais ça marche. Certainement parce que le rythme imprimé à cette mini-série ne laisse pas le temps de s'appesantir sur les détails. Mais aussi selon moi, parce que l'interprétation se veut très fidèle à ce sentiment "brut de décoffrage". Sentiment qu'on retrouve également dans les dialogues, bourrés de punchlines et de testostérone (y compris chez les personnages féminins, rangez les reproches féministes prémâchés). Bref, on n'atteint pas le meilleur de ce qu'a pu créer Olivier Marchal, mais on a du solide. Très solide.

Les Chevaliers du Zodiaque : Si vous êtes de ma génération ou de la suivante, vous n'avez pas pu échapper aux Chevaliers du Zodiaque en version animée. Ça a été un hit à l'époque. Et comme tous les succès, il y a tendance à vouloir capitaliser dessus et le rentabiliser un max en produits / séries / films dérivés. Il y a déjà eu plusieurs tentatives de remettre les Chevaliers du Zodiaque au goût du jour en en modifiant légèrement le concept, sans que cela ne prenne vraiment (je fais ici référence au film d'animation récent sur Netflix, et à la myriade de déclinaisons en mangas papier par exemple)(exception faite du jeu de société édité chez Yoka By Tsume, vraiment très réussi). C'est donc partie remise avec cette adaptation live qui souffre des mêmes mots que les précédentes tentatives. À savoir, un scénario qui s'éloigne beaucoup trop du manga d'origine que tout le monde a encore bien à l'esprit. Pour le cas de ce film, des chevaliers de bronze vous n'en verrez que 2 : Seiya (Pégase) et Neron (Phoenix)(au lieu de Ikki), un gentil, un méchant. Exit Shiryû, Shun, Hiôga et tous les autres. Et d'armures finalement très peu aussi, une bonne partie des combats se déroulant sans armure. L'histoire de ce film, qui se veut le début d'une franchise (dont je doute quelque peu de la longévité) est plutôt banale, et j'étais à deux doigts d'ajouter une lettre pour écrire "bancale". Au crédit du film cependant, on peut noter des effets spéciaux travaillés à défaut d'être innovants, et surtout un casting pas inintéressant pour autant qu'on s'intéresse aux seconds couteaux. Jugez plutôt : dans le rôle principal de Seyia, on retrouve Mackenyu avant qu'il ne marque plus durablement la rétine dans son rôle de Roronoa Zoro dans la série One Piece (une autre adaptation de manga !), et parmi les seconds rôles on a une belle brochette d'anciennes gloires telles que Famke Janssen, Sean Bean (devinez ce qu'il advient de lui ?), Nick Stahl et Mark Dacascos. Pas dégueu quand même non ? Malheureusement je crains que le casting ne suffise pas à sauver ce film du sort qui lui est prédestiné... Si j'en crois mon horoscope personnel, les prévisions ne sont pas bonnes.

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Quand je cause d'un film, je fais souvent des articles plutôt longs, et pas toujours en phase avec l'actualité du moment. Dans cette page d'avis vite dits je me propose de faire exactement l'opposé : quelques mots rapides pour donner un avis sur ce que je viens de voir. Certains films feront peut-être par la suite l'objet d'articles plus complets, ou pas. Cette page

est donc mise à jour en même temps que l'encart "Vu récemment" qui pointe vers elle...

Your Honor saison 2 : Je ne m'attendais pas du tout à voir débarquer sur les écrans une seconde saison de cette série. La première saison se tenait parfaitement bien en l'état selon moi, et je ne m'en imaginais pas une suite. C'est pourtant le cas, et contre toute attente, le résultat n'est pas mauvais et complète plutôt habilement la première saison, en changeant légèrement de registre et de ton dans le traitement. J'avais un peu peur de me désintéresser du destin du juge après que l'intrigue incriminant son fils ne soit terminée, mais en fait la chose est suffisamment bien amenée pour continuer à capter l'attention. Avec l'ajout ou le développement de quelques personnages secondaires, on part dans une nouvelle direction qui se rattache bien à l'histoire de base. Pas de quoi sauter au plafond d'émerveillement, mais franchement, ça fait le taf. Surtout quand on ne l'attendait pas ! J'ai particulièrement apprécié le personnage de Jimmy Baxter (Michael Stuhlbarg compose un chef mafieux très iconique) par exemple, je me suis laissé surprendre par ce qu'en ont fait les scénaristes. Ironiquement, cette seconde saison qui termine par un appel très clair à une suite, sera la dernière puisque la série n'a pas été renouvelée pour une troisième saison. Cela ne gâche pas le spectacle de cette seconde saison pour autant, l'histoire peut en rester là sans qu'on souffre de ne pas en savoir plus, mais j'ai trouvé dommage ce coup d'arrêt alors qu'on avait les ingrédients nécessaires pour partir au moins sur une troisième saison.

Sexify saison 2 : J'avais été plutôt surpris par la première saison de cette série polonaise. La seconde saison continue dans la même lignée que la première, en accentuant peut-être un poil le côté drama mais en gardant tout de même un fond de comédie et une fraîcheur toute slave par un ton qu'on ne retrouve pas ailleurs. Je l'avais déjà noté la dernière fois, et cela se confirme (bien que de manière un peu moins marquée) : il est très intéressant de noter que cohabitent dans cette série un modernisme revendiqué et un fond de traditionalisme qui m'a l'air typique des productions d'Europe de l'Est pour le peu que j'ai pu en voir. Comme si deux siècles coexistaient dans le même espace-temps. L'ouverture d'esprit et le modernisme qui manquaient au XXème siècle, le sens des valeurs et des choses qui manquent si cruellement au XXIème siècle. Cela fait parfois des étincelles lors de collisions frontales, mais étonnamment, ça fonctionne plutôt bien. Il y a une sorte de naïveté qui s'invite également, et de simplicité dans les personnages et les mises en situation un peu plus "brut de décoffrage" et moins prout-prout que ce qu'il est de bon ton de raconter de nos jours, mais ça fait du bien. En résulte peut-être une prévisibilité un peu plus grande, et encore ça n'est pas hyper-flagrant non plus. En tout cas, ça change des productions occidentales habituelles, même si par moments on sent que ça essaie de les singer par-ci par-là. Je reste donc sur l'impression globalement positive que j'avais déjà ressentie avec la première saison.

Holy Shit ! : Très, très spécial comme film ! Déjà, c'est allemand. Bon, d'accord, ça arrive à des gens bien aussi. Mais ce film, comment dire ? Déjà le pitch, un type bloqué dans des toilettes de chantier renversées dans un lieu ou une charge d'explosif va bientôt exploser pour une inauguration de chantier, c'est un peu particulier. Mais là, l'enchaînement de péripéties tantôt gores, tantôt comiques, tantôt complètement barges, laisse assez dubitatif. Visiblement, étant donné l’exiguïté du décor, le film ne devait pas bénéficier d'un budget pharaonique. Et le peu qu'ils avaient a dû passer en weed vu la tournure que prend par moments le scénario ! Pourtant je ne jette pas forcément la pierre, Pierre, je salue même certains efforts. Mais j'ai un peu de mal à comprendre le but ultime recherché par ce film : stresser ou faire rire ? Parce que pour tout dire, c'est tellement wtfesque qu'on a du mal à vraiment stresser sur les événements (pour ça il faudrait qu'on les prenne un minimum au sérieux), mais d'un autre côté ça l'est un peu trop pour être vraiment drôle au sens premier du terme. La toute fin, la toute dernière réplique témoigne d'ailleurs de ce grand-guignol pour le moins assumé du film. Mais pour ce qui me concerne, j'ai plutôt eu l'impression d'assister à une longue farce d'assez mauvais goût mise en scène par une bande de sales gosses qui, laissons-leur ça au moins, ont eu l'air de bien s'amuser. Pour les amateurs de films bizarres / déviants / comico-gores.

Le Clan : Quand j'ai vu passer ce titre de film, ça m'a de suite interpelé. Le Clan, ça rappelle furieusement la série Mafiosa, le clan (excellente série française soit dit en passant). Surtout que nos quatre corses de l'affiche sont directement issus du casting de la série. J'ai donc jeté mon dévolu sur le film, tout curieux de voir de quoi il retourne, et qu'est-ce que j'ai bien fait ! Je me suis bien marré, j'ai eu un plaisir énorme à retrouver la trogne des quatre bras cassés qui forment le groupe de truands en goguette qui s'est mis en tête de kidnapper Sophie Marceau histoire de se faire un peu de fric en demandant une rançon. Car le film est une pure comédie, faut le savoir. En cela, rien à voir avec la série Mafiosa, qui elle, était un vrai drama/polar très sombre. Ici, on a une immense blague racontée avec l'accent corse, et les dialogues sont véritablement savoureux. Le seul bémol que je mettrais, c'est qu'on sent très fortement le fait qu'il s'agisse d'une adaptation cinéma d'une pièce de théâtre, dans le découpage, dans la mise en scène, ainsi que dans les dialogues, ce qui donne un peu l'impression d'assister à une succession de petits sketches filmés. Mais franchement, rien de bien gênant, surtout dans le contexte de ce film qui se veut avant tout humoristique. Je retiens donc pour ma part avant tout l'interprétation, le casting et les dialogues finement travaillés qui font de ce petit film un très chouette divertissement. Clin d’œil spécial à la scène où Sophie Marceau se rend au salon esthétique, un bijou de dialogues !

The Equalizer 3 : Voilà une suite à laquelle je ne m'attendais pas du tout. Et pour cause : Denzel Washington, qui n'a qui plus est jamais été une star du film d'action, commence à prendre de l'âge. Il faut cependant reconnaître qu'il ne les fait pas du tout, ses presque 70 ans au moment du tournage, le bougre. Cette fois, il nous emmène dans un coin de paradis, quelque part en Sicile. Mais qui dit Sicile, dit mafia. Et qui dit mafia, dit "pas de repos pour Robert McCall" le simili-vigilante interprété par Washington. Toujours mis en scène par Antoine Fuqua, comme l'ensemble de la franchise, ce troisième (et annoncé comme dernier) opus de la saga conserve les qualités des premiers. À savoir, une image léchée, un art du cadrage remarquable, des scènes d'action très vives, subites, rapides et impressionnantes, une gestion des décors et des personnages très pro, une recherche d'efficience dans les effets qui ne déçoit pas. Combinez cela avec un Denzel très convaincant dans son rôle de taciturne au grand cœur, un scénario très simple mais solide, et vous obtenez un film d'action presque "à l'ancienne" qu'on regarde avec plaisir, qui n'en fait pas des tonnes tout en étant efficace, et qui ponctue assez honorablement cette série de films moins bling-bling que les John Wick par exemple, mais tout aussi réussie dans son genre.

Gen V saison 1 : Spin-off de The Boys, avec Gen V on se concentre plus sur les super-héros en devenir, de grands ados encore à l'université, qui apprennent à utiliser correctement leurs pouvoirs avant d'accéder plus tard, pour les meilleurs d'entre eux, à l'élite des encapés. Je craignais qu'on ne baigne trop dans une ambiance teenager et que le public cible soit trop jeune, mais en fait on retrouve en grande partie le ton de la série-mère, sarcastique, désabusé, ironique, irrévérencieux et transgressif, simplement reporté dans un autre contexte. Du coup je n'ai pas trop ressenti le décalage générationnel qui m'inquiétait de prime abord. Bien entendu il y est plus question d'amourette de lycée que de sauver le monde, mais le traitement restant celui insufflé par la série d'origine, on se marre tout autant. J'ai même trouvé que sur certains points, Gen V osait pousser le bouchon un peu plus loin que sa grande sœur, et j'ai trouvé cela aussi surprenant qu'enthousiasmant. Bien que Gen V ne soit pas stricto sensu l'adaptation d'un comics éponyme, j'ai retrouvé des arcs narratifs développés dans le comic book The Boys, dans des numéros hors-série par exemple, et qui du coup n'apparaissent pas dans la série principale. Le résultat m'a donc plutôt convaincu, et pour une série dérivée, on a quelque chose qui se tient bien et se défend plutôt pas mal. Si vous aimez The Boys, Gen V en est le complément tout trouvé ! 

Le Maître du Haut Château saison 1 : Voilà une série qui est passée sous mon radar à sa sortie, que je rattrape des années plus tard. Cette première saison m'a agréablement surpris. Image léchée, univers dystopique travaillé et très intéressant, intrigues intriquées entre plusieurs personnages assez différents, scénario qui sait ménager suspense et retournements de situation avec une habileté consommée, reconstitution historique (dystopique mais historique à sa façon quand même) convaincante, bref, pour une première saison la série a bien planté ses bases et su éveiller en moi l'envie d'en savoir plus. N'ayant pas lu le roman original de Philip K. Dick j'ai l'avantage de ne pas savoir où tout cela va mener et je suis donc plus sensible aux surprises introduites dans le scénario. Pour l'instant l'ensemble a une belle cohérence, j'espère que la suite sera du même tonneau.

The Sinner saison 4 : Quatrième et dernière saison de la série dédiée à l'inspecteur Harry Ambrose, cette fois encore l'enquête sinueuse dans laquelle il va s'empêtrer va le pousser loin dans les méandres de ses propres failles et questionnements existentiels. Le personnage est doté d'une espèce de sixième sens indescriptible, de capacité hors-normes à se glisser dans la psyché des victimes ou des tueurs sur lesquels il enquête, de se retrouver sur la même longueur d'ondes qu'eux, ce qui en dit long sur son propre état psychologique. Car ce qui fait son talent d'enquêteur est aussi son talon d'Achille, il s'investit à un tel point, jusqu'à l'intimité la plus profonde de son âme, qu'il n'en ressort jamais indemne. Ici encore ce sera le cas, peut-être même mènera-t-il cet état de fait à son paroxysme. On craint à tout instant le pire pour l'inspecteur Ambrose tant il sera sur le fil tout du long de la saison. Et sachant qu'il s'agit de la dernière, le pire n'est jamais certain... C'est torturé, ça va au tréfonds des choses, et ça ne laisse pas de marbre. Une fin de série plutôt réussie pour un personnage atypique.

John Rambo : Avec ce quatrième opus de la franchise Rambo, Stallone revient sur un de ses personnages les plus emblématiques, 20 ans après l'avoir vu prendre fait et cause pour les moudjahidins (qui deviendront pour partie d'entre eux les talibans, ennemis jurés de l'Amérique post-11 septembre, ironie quand tu nous tiens, je te tiens par la barbichette...) contre les grands vilains russes dans un Rambo 3 caricatural et de pauvre facture. Ici, c'est l'armée birmane qui tient lieu d'antagoniste malfaisant et détestable au possible. On reste dans du classique donc. Sauf que ce retour de John Rambo en haut de l'affiche se devait de taper fort pour ne pas être réduit à la resucée de ce qui avait déjà été fait ailleurs, plus tôt, et bien souvent. Et "taper fort" dans le cas de ce film, ça tient du doux euphémisme. Les séances de combat sont tout bonnement hallucinantes de violence pure. Ça découpe à la sulfateuse comme qui rigole, ça ne saigne pas ça gicle, ça ne tire pas ça explose, d'ailleurs ça n'explose pas ça éparpille. De ce point de vue, ce chapitre 4 des aventures du vétéran du Vietnam, se démarque très nettement de ses prédécesseurs qui en comparaison font office d'amusantes guéguerres des bacs à sable. En revanche, pour qui vient chercher du lourd, pas de déception, il sera servi. Il y aura même un peu de rab pour les gourmands. Moi vous me connaissez, je suis un sentimental, je n'ai donc évidemment pas pu résister à mon Rambo d'amour favori, et il me l'a bien rendu. Mais attention quand même : ça n'est pas à mettre devant tous les yeux, âmes sensibles, amis des haïkus, adeptes des infusions "nuit calme" et autres membres de l'association militant pour le retour de Chantal Goya dans les génériques de manga animés, écoutez mon conseil. Passez votre chemin. Pour les autres, ma foi chaussez vos rangers, faites quelques pompes d'échauffement, vérifiez vos rations de survie et préparez-vous à vous rouler dans la boue joyeusement. Ça va dézinguer du niakoué.

Rictus saison 1 : Quand j'ai vu la tronche en biais de Fred Testot sur l'affiche et lu le pitch de départ d'un monde où le rire est devenu interdit par la loi et considéré comme une horreur morale et éthique, j'ai su que je voulais absolument regarder cette série. Quand j'ai visionné les épisodes, j'ai su que je n'aurais pas dû. Et j'ai été extrêmement déçu qu'un concept qui promettait tant ait accouché d'une série aussi navrante. Je sais, le concept c'était que le rire est interdit. Mais dans l'histoire, pas en tant que spectateur de la série. C'est simple, passées les grimaces improbables de Fred Testot, on ne rit jamais. Au contraire même : c'est soit ennuyeux (je me suis endormi plusieurs fois, sur des épisodes d'une vingtaine de minutes faut le faire quand même !!), soit malaisant (visuellement ou sur le plan sonore, j'ai eu plus d'une fois envie de zapper). Encore une fois, je pige l'idée de départ et j'adhère même complètement : l'idée de poser la question de l'humour, savoir si on a le droit de rire, de quoi on a le droit de rire, introduire par là le poids des réseaux sociaux et le retour fracassant du jugement moral de plus en plus pesant dans la société actuelle, la dénonciation de la bien-pensance, je suis parfaitement d'accord avec le discours de remise en question de ce qu'il se passe ces derniers temps. Mais était-il interdit de le faire avec talent, intelligence, humour, subtilité ? Parce que malheureusement, c'est tout ce qui m'a manqué dans cette série dont le thème m'avait pourtant conquis par avance. Et c'est avec une immense déception, et le sentiment qu'on est passé à côté de quelque chose qui promettait vraiment beaucoup, que la mort dans l'âme je ne peux décemment pas conseiller cette série.

Ahsoka saison 1 : Star Wars. Disney. Spin-off. En trois mots, on a résumé cette série et tout ce qu'on y trouve. On est dans l'univers Star Wars post-moderne, c'est-à-dire à la sauce Disney qui en a récupéré tous les droits d'exploitation, et on explore ainsi les à-côtés de l'univers principal, en se penchant cette fois-ci sur le personnage secondaire (très secondaire en réalité) d'Ahsoka, rare Jedi survivante, et accessoirement ex-padawan d'Anakin Skywalker avant qu'il ne devienne Dark Vador. Et sur son entourage proche, c'est-à-dire (en dehors d'Anakin) que d'illustres inconnus. Non pas que ce soit un défaut en soi, bien au contraire même, c'est souvent avec des personnages "vierges" qu'on peut explorer de nouvelles pistes et créer de l'inédit intéressant. Mais dans ce cas précis, j'avoue qu'aucun des personnages nouveaux (pour certains tirés des romans Star Wars des années 1990 comme l'amiral Thrawn par exemple) ne m'a convaincu ou séduit. Même le rôle-titre, Ahsoka, qui a l'immense avantage d'être interprétée par la somptueuse Rosario Dawson qui fait partie de mon panthéon personnel d'acteurs préférés, manque de profondeur, d'intérêt, de relief. J'apprécie son look, mais cela s'arrête pour ainsi dire là. Tout le reste est très anecdotique, un peu plan-plan, un peu déjà vu, voire inintéressant. Les acolytes d'Ahsoka m'ont laissé froid par exemple. Même le nouveau droïde introduit dans la série (dont j'ai déjà oublié le nom tant il m'a marqué) est raté à mon goût. Quant aux méchants, on est dans la caricature là aussi, pas de quoi se relever la nuit. Un peu de nostalgie de voir pour son dernier rôle, l'immense charisme de Ray Stevenson qui n'aura malheureusement pas eu beaucoup de temps à l'écran. Quant au retour dans le rôle d'Anakin d'Hayden Christensen, je vous laisse juger s'il s'agit d'un atout ou non pour la série... La série Ahsoka reste d'un bon niveau pour tout ce qui est effets spéciaux, et conserve l'avantage de permettre aux aficionados de l'univers de Georges Lucas d'explorer encore un peu plus les méandres de sa création. Mais il faut dire ce qui est : on s'y ennuie un peu et on n'en garde pas grand-chose (rien ?) de marquant à l'esprit. Pour fans de Star Wars donc.

Slow Horses saison 2 : Cette seconde saison mettant en scène les mis au ban des services secrets britanniques au sein de cette unité anti-élite nommée l'étable reprend les ingrédients dilués dans la première saison en les corsant encore un peu plus, ce qui permet d'approfondir les personnalités des personnages tout en favorisant le suspense et les situations inattendues. Le personnage du chef de l'étable, incarné par un Gary Oldman bien crado, autoritaire, grossier et faussement menfoutiste, reste l'attraction principale de la série, mais l'ensemble du casting tire son épingle du jeu, chacun dans son genre. Il y a de l'humour, des réparties cinglantes, une dose d'action non-négligeable, des retournements de situation, et tout cela amène à une série sur les services secrets et les espions qui parvient à habilement détourner certains des codes en la matière pour en faire quelque chose de neuf, d'original et de décalé. Je conseille vivement cette seconde saison, et si vous ne vous y étiez pas déjà mis, cette série. Bien entendu, je serai de la partie sur la troisième saison.

The Killer : Adaptation de la bande-dessinée "Le Tueur" de Jacamon et Matz (BD française, cocorico !) par un faiseur d'images hors paire, à savoir rien moins que David Fincher, le film met en scène un Michael Fassbender impeccable dans le rôle d'un tueur à gages implacable, ultra-méthodique et ordonné, à la discipline de fer, qui de tueur devient cible. Scénaristiquement c'est très simple mais c'est mené de main de maître, hyper maîtrisé, en tout point parfait. Je suis immédiatement rentré dans l'histoire, happé par la mise en scène et la science du cadrage de Fincher. Quant à Fassbender, il est tout bonnement hypnotique. Il se dégage du film une ambiance faussement calme qui débouche par moment sur de vrais moments d'action survitaminée qui font mouche par leur violence et leur énergie. Le personnage de ce tueur un peu autiste, génie absolu dans son domaine, m'a totalement convaincu, autant dans l'écriture que dans l'interprétation. Excellente cuvée Fincher de l'année 2023.

Besoin d'Amour saison 1 : Toute petite mini-série française, sortie d'un peu nulle part, et très en dehors des sentiers battus. Déjà, on a un personnage principal hors du commun : acteur porno en fin de carrière, aussi timide sentimentalement que décomplexé sexuellement, gros nounours tout gentil, un peu gaffeur et un poil glandeur, il est à l'opposée de la caricature du hardeur. Il subit la vie plus qu'autre chose, et possède aussi un grand sens du sacrifice, mais le sacrifice suprême : celui qui consiste à se sacrifier en silence et en toute discrétion, sans même que ceux qui bénéficient du sacrifice ne s'en rendent compte. On utilise souvent comme synonyme plus familier l'expression "trop bon, trop con" pour être clair... Et voilà que ce grand gaillard rencontre un problème de santé qui lui fait perdre connaissance intempestivement. Diagnostic du médecin : il manque d'amour... J'ai trouvé cela très frais, très original, très décalé. J'ai beaucoup aimé le sens du dialogue, les mises en situation simples et efficaces, les personnages en dehors des cadres (la mère psy incarnée par Clémentine Célarié est sans équivoque par exemple), la sensibilité mêlée d'humour que d'aucuns pourraient soupçonner d'être beauf alors que pas du tout. J'ai adoré le comédien/personnage lunaire Frédéric Hazan (dans le rôle titre) et la solaire Laetitia Vercken (dans le rôle de sa coloc), que je ne connaissais pas du tout mais qui dégagent une personnalité folle, une douceur et une authenticité rares. Bref, vous l'aurez sans doute compris, sans m'y attendre je me suis fait cueillir par cette très chouette série française, que je recommande évidemment chaudement.

The Marvels : Les films Marvel se sont succédé ces dernières années sans éveiller grand-chose chez moi, qui pourtant suis un passionné de Comics et qui ai grandi dans cet univers de super-héros en papier. Je ne m'attendais pas à un miracle sur ce plan, surtout pas avec un film qui met en scène Captain Marvel (dans sa version la plus récente, c'est-à-dire féminine) dont j'avais modérément apprécié le premier film (qui possédait cependant des qualités, en particulier son ancrage dans les années 1990 qui m'avait bien plu) et Miss Marvel, héroïne récemment créée, à destination d'un public très ciblé dont je ne fais pas partie (je suis trop vieux, trop blanc, trop athée et pas du bon sexe). Seul le personnage ajouté de Photon (qui dans les comics avait été la première femme à reprendre le titre de Captain Marvel après la mort de celui-ci) éveillait un peu de curiosité de ma part, car il renvoyait peu ou prou à un personnage de papier que j'ai connu gamin. Je n'en attendais pas grand-chose donc, et j'en ai eu encore moins que ça à l'arrivée. Le film est décousu, le scénario se veut complexe mais n'est en fait qu'une succession de scènes sans véritable lien et débouche sur une intrigue à la fois très pauvre et dont je n'ai pas réussi à saisir le fil rouge. Le plus triste dans tout cela, ce sont les scènes d'action qui sont rendues illisibles par une fausse bonne idée, celle qui consiste à ce que les trois personnages stars permutent dès lors qu'elles activent leurs pouvoirs. Sur le papier ça pouvait sembler sympa, et permettre de chouettes imbroglios (et surtout rendre possible la rencontre de ces trois héroïnes de façon un peu forcée), mais dans les faits et à l'image, cela donne des scènes tellement fouillies où l'action se trouve noyée dans ses effets de permutations successives incessantes, qu'on peine à comprendre ce qui se passe à l'écran et que très vite on lâche l'affaire. Du coup, ce qui est souvent gage de qualité dans les films Marvel, à savoir les scènes d'action à effets spéciaux bien travaillées et mises en scène, laisse place à de la bouillie visuelle difficilement digeste. L'intrigue très pauvre déjà citée, l'humour de plus en plus gnangnan et gamin au fur et à mesure des films, et le manque de charisme et de profondeur des personnages proposés finissent de rendre le film ennuyeux au possible. Car c'est bien de cela dont il s'est agi quand j'ai vu The Marvels : je me suis ennuyé du début à la fin, malgré toute ma bonne volonté de lui laisser sa chance... Il paraît que le film a bidé un peu partout. Personnellement l'inverse m'aurait étonné. Si Marvel pouvait revenir sur ce qui a fait son charme et son succès : raconter de chouettes histoires avec de chouettes images déjà pour commencer, ce serait pas mal.

Dark Winds saison 2 : La première saison m'avait surpris aussi bien par sa thématique que par son ton, c'est avec plaisir que j'ai retrouvé les personnages des romans de Tony Hillerman pour cette seconde fournée d'épisodes. Cette fois encore l'histoire se tient en une saison de 6 épisodes, tout en permettant d'approfondir les personnages principaux ou récurrents. J'ai particulièrement apprécié cette plongée dans l'univers Navajo de la fin des années 1970, aussi dépaysante culturellement que temporellement et géographiquement. Les somptueux paysages du nord de l'Arizona et de l'Utah, dont la mythique Monument Valley qui a éveillé d'excellents souvenirs chez moi, sont le berceau d'un thriller d'un autre temps, et l'immersion dans la Nation Navajo donne un cachet tout particulier à l'intrigue sur fond de chasse à l'homme et de tueur implacable. La série a également un verni social intéressant, les relations entre les autochtones amérindiens et le gouvernement américain y sont montrées sans détour, et on sent une atmosphère parfois pesante entre deux cultures que tant de choses opposent. Enfin, petit plaisir personnel : j'ai retrouvé, non sans surprise, A. Martinez dans un second rôle de shériff local. A. Martinez, rien moins que le légendaire Cruz Castillo de Santa Barbara ! Le bellâtre à la mâchoire carrée est toujours gominé, mais il a pris cher depuis le temps lointain du soap opera où il batifolait avec la jolie Eden Capwell... Dark Winds confirme donc la bonne impression que j'en ai eue lors de sa première saison, et je ne peux que vous conseiller d'y jeter un œil à l'occasion. 

Bodies saison 1 : Voyages dans le temps, paradoxes temporels, j'adore ça. Mais attention ! Pour que ça marche, il faut que ce soit bien fait, il faut une cohérence du récit et une grande rigueur scénaristique. Et une touche d'originalité ne fait jamais de mal non plus, ce qui est vrai pour n'importe quel type d'histoire du reste. Ici, l'originalité est de mise puisque le même corps est trouvé sans vie dans les mêmes conditions et au même endroit mais à 4 périodes temporelles différentes. Ce qui permet de varier les personnages, les ambiances, les thèmes propres à chaque situation. Évidemment l'intérêt principal est ce qui lie ces 4 périodes différentes, et on découvre en même temps que les différents enquêteurs par petites touches ce qui est à l'origine de ce phénomène hors-normes. De ce point de vue le récit est plutôt bien maîtrisé, et on retombe sur une boucle temporelle vertigineuse, très bien pensée. Le seul bémol que j'aurais à pointer du doigt, c'est la toute fin, la dernière scène, qui est en dissonance avec le reste. Je ne sais pas si c'est l'amorce de la seconde saison, ce serait une explication, car sinon cette histoire qui se tient bien en une saison et qui pourrait narrativement s'arrêter là, finirait sur une incohérence majeure que je ne comprends pas, et qui dénoterait du reste. L'avenir le dira. Ce qui pour une série sur les méandres et vissicitudes du temps, a du sens.

Heels saison 2 : Ça ne fait pas très sérieux de dire qu'on aime bien le catch. Ça vous catégorise comme au choix : ado attardé et naïf, brute épaisse, américain bas du front, amateur de chiqué. À ceux qui considèrent le catch ainsi, je dis : regardez Heels. Vous comprendrez que le catch, c'est bien plus, bien mieux, bien plus complexe que ce que vous vous imaginez. C'est avant tout un sport à part entière, avec de véritables athlètes, des prises de risques et des blessures, des entraînements à n'en plus finir, la précision de la chorégraphie, mais aussi l'art de raconter des histoires, de créer des rivalités, de jouer avec les émotions humaines. Et bien entendu c'est aussi un business avec ses hauts et ses bas, ses stars et ses laissés-pour compte. Qu'on soit amateur ou pro, le catch c'est tout un état d'esprit. Et c'est ce qu'on voit, ce qui transpire à l'écran dans Heels, qui magnifie sans en cacher les défauts ni les zones d'ombres de l'univers typiquement américain du ring de catch. On pourrait croire qu'une série consacrée au catch ne raconte que des histoires de musclés qui font semblant de se taper dessus, mais Heels démontre que cela va bien au-delà de ces idées reçues. Cette seconde saison va encore un peu plus loin dans cette direction en mettant au centre de ses intrigues des histoires de relations humaines. Entre frères, entre parents et enfants, entre hommes et femmes, entre jeunes et vieux. Mais avec des coups de la corde à linge, des étranglements des yeux et des sauts par-dessus la troisième corde en prime. Franchement, je ne pouvais rien demander de plus, personnellement j'ai été comblé par cette série inattendue. Seule grosse, très grosse déception : Heels n'a finalement pas été renouvelée pour une troisième saison, et la seconde saison se termine sur un cliffhanger terrible et des intrigues non résolues qui me laisseront orphelin d'une chouette histoire en cours. Mais je n'en regrette pas pour autant les deux premières saisons pleines d'émotions et de spectacle, qui resteront certes inachevées scénaristiquement, mais auront proposé beaucoup de bonnes choses en une vingtaine d'épisodes.

Occupied saison 1 : Troublante série datant de 2015, mettant en scène la Norvège occupée par son voisin Russe pour des questions d'accès aux sources d'énergie à base d'hydrocarbure. Lorsqu'on la regarde en 2023, on ne peut évidemment pas s'empêcher de faire le parallèle avec ce qu'il se passe en Ukraine. C'est d'ailleurs je trouve, l'intérêt principal de cette série de géopolitique-fiction. Pour ce qui est du traitement de l'histoire, on est plutôt dans une ambiance proche de ce qu'on a pu voir dans des séries d'espionnage telles que 24h Chrono par exemple, l'urgence et l'unité de temps restreint en moins. On voit certaines choses arriver, d'autres non, c'est assez habile scénaristiquement. L'autre thème principal, outre l'occupation russe, est le virage vers une énergie décarbonée et les résistances qui existent à cela dans notre système occidental voire mondial de gestion des ressources. Il est d'ailleurs intéressant de noter que la solution "écologique" à l'énergie carbonée proposée dans cette série, est de type nucléaire (pas telle que ce que qu'on connaît aujour'hui, mais un dérivé tout de même), ce qui est amusant quand on sait à quel point les écologistes les plus virulents sont anti-nucléaires (à ce sujet je me permets cet aparté : je ne peux que très vivement conseiller la lecture de la BD "Le monde sans fin" de Christophe Blain et Jean-Marc Jancovici, une mine d'or si vous voulez mieux comprendre tous ces enjeux autour des différentes sources d'énergie). J'ai trouvé la première saison très agréable à suivre, à défaut d'être absolument passionnante elle se laisse très facilement regarder. Bien assez pour envisager d'en visionner la suite.

Sex Education saison 4 : La série de Netflix avait à sa sortie permis un renouvellement intéressant dans le catalogue de programmes en ligne et suscité pas mal d'enthousiasme par son contenu, son ton et sa manière d'aborder de front des sujets pas toujours faciles et consensuels, tout en gardant une approche divertissante et un humour qui faisait mouche. Et puis, le temps passant, c'est devenu moins rentre dedans, moins percutant, moins drôle, et malheureusement plus attendu aussi. Cette quatrième saison enfonce le clou encore un peu plus en ce sens, et on assiste à ce qui ressemble à une véritable récitation de bons sentiments, de dénonciations en carton, une homélie qui passe au surligneur fluo (pour ceux qui ne comprendraient pas au fond) la liste complète des chevaux de bataille d'un ultra-progressisme à la sauce "éveillée" qui à force commence à vraiment se voir, et surtout à vraiment fatiguer... À un moment j'ai quand même cru que la série allait remettre un peu tout cela en question en dénonçant la propension incroyable des défenseurs de la bonne pensée à mettre au ban et à pratiquer la cancel culture à la moindre occasion, sans chercher ni à comprendre, ni surtout à essayer de vérifier qu'ils ne se font pas manipuler. Plusieurs personnages subissent cela au cours de la saison, mais sans que cette détestable pratique ne soit réellement critiquée malheureusement. On dénonce, on juge, on désigne comme coupable en trente secondes pour un simple soupçon, une bête impression, une triste rumeur, sans attendre ni écouter les explications des mis en cause. Une génération et un état d'esprit où l'on est très prompt à juger autrui au nom de la bienveillance, et où la réflexion et la nuance n'existent plus. Cette quatrième saison transpire littéralement ces nouvelles "bonnes valeurs", et c'est tellement dommage car cela noie en même temps les messages positifs et réellement importants que se veut porter la série. Des messages sur la tolérance, tellement nécessaires. Mais malheureusement illustrés par l'intolérance envers quiconque émet une idée un tant soit peu critique et nuancée, un triste paradoxe. Pourtant tout n'est pas à jeter dans cette quatrième et dernière saison : les personnages restent bien campés, il y a une véritable évolution des héros vers une version "plus adulte" d'eux-mêmes, des situations au long cours qui trouvent des conclusions qui, il faut le laisser au bénéfice de la série, ne vont pas forcément vers la tentation de la "fin facile" et prévisible. C'est donc un adieu un peu mitigé pour les personnages de Sex Education, et presque un soulagement que la série s'arrête avant de trop verser dans les extrêmes. D'autant plus que la majorité des comédiens flirtent allègrement avec la trentaine, ce qui commence à se remarquer quand on interprète des lycéens. Bref, Sex Education ça a été très chouette, et ne serait-ce que pour la faire bénéficier d'une "vraie" fin, elle mérite d'être vue en entier, malgré les quelques réserves émises plus haut sur cette dernière saison.

The Bear saison 2 : J'avais beaucoup aimé la première saison de The Bear. Je l'avais trouvée rafraîchissante et enthousiasmante, bien que très nerveuse et parfois même sombre par moment. Dans la seconde saison on garde les ingrédients (les personnages) mais on change un peu la recette (la narration) pour rester dans des considération culinaires. Cette fois, la sandwicherie veut devenir restaurant, et la difficulté des travaux et changements que cela nécessite sera à la hauteur des ambitions des héros. La formule de cette saison va donc se concentrer plus spécifiquement à chacun des personnages en fonction des épisodes. Ce qui a plusieurs avantages : en premier lieu celui de multiplier les points de vue, mais aussi celui de développer des seconds rôles jusqu'alors simplement esquissés, voire carrément caricaturaux pour certains d'entre eux. Dans ce genre d'exercice, on ne peut pas s'empêcher d'avoir son ou ses petits préférés, et en ce qui me concerne j'ai beaucoup apprécié l'arc narratif consacré au pâtissier Marcus, mais surtout, surtout, celui qui met en vedette Richie, le cousin grande gueule, homme à tout faire et bon à rien qui prend une épaisseur inattendue. Ou comment prendre un personnage secondaire très basiquement élaboré et sans grande consistance, et en faire un héros complexe, intéressant, fouillé, touchant et profondément humain, le tout en un seul épisode. Une véritable Masterclass scénaristique. L'autre épisode qui sort du lot cette saison, est celui qui relate sous forme de flashback le repas de famille des proches de Carmy et apporte beaucoup de contexte émotionnel et narratif au héros. Et permet de voir en guest stars quelques très grands comédiens comme Jon Bernthal, Bob Odenkirk, Oliver Platt et une Jamie Lee Curtis aussi impressionnante que méconnaissable. Excellente saison 2 de The Bear donc, qui fait plus que confirmer la bonne impression laissée par la première saison. Chaudement recommandée !!

One Piece saison 1 : Ma culture manga n'est pas très conséquente, et pour preuve, bien que j'en connaissais le nom, jamais je n'avais eu entre les mains le moindre tome du best-seller One Piece. Mes garçons en revanche, en sont de grands fans et connaissent par coeur les aventures de Luffy et ses amis. L'arrivée d'une version en série télévisée live a donc été l'occasion de me frotter à cet univers qui me restait inconnu jusqu'alors. De toute façon, pour mes fistons l'affaire était entendue : le visionnage n'était pas une option, mais bel et bien une évidence. Eh bien figurez-vous que j'ai été plutôt positivement et agréablement surpris par ce que j'y ai vu. C'est coloré, loufoque, foutraque, exagéré, décomplexé, parfois saugrenu, toujours bon enfant, il y a une véritable énergie positive qui s'en dégage à tout moment. Alors ça pioche dans tout un tas de références, de classiques, ça mélange les genres et les personnages très différents, mais le résultat n'est pas, contre toute attente, indigeste. Bien au contraire. C'est même plutôt rafraichissant et amusant. Je craignais le gnangnan et le débilitant, et au final j'y ai surtout vu quelque chose de divertissant et qui ne se prend ni la tête, ni au sérieux. Évidemment, tout au long des épisodes, j'ai eu droit aux commentaires avisés de mes gamins, agrémentés de "ça c'est trop bien fait" ou "ça c'est pas comme le manga", mais de leur côté le verdict s'est avéré ultra-positif : ils ont adoré. Quant à moi, bien que je ne fasse pas du tout partie du public cible, j'ai apprécié ce que j'ai vu et je suis curieux de découvrir comment la série va évoluer par la suite. Bref, j'ai aimé One Piece version live.

Le Bazar de la Charité mini-série : Ou comment faire un récit "historique" à la sauce ultra-contemporaine. Une sauce qu'on aurait laissé tourner au soleil je précise. Cette histoire transpire de tous les côtés les thèmes et enjeux d'une idéologie très actuelle qui se veut un bon gros mélange de néo-féminisme, de progressisme bienpensant, d'anarchisme comme horizon indépassable d'une réflexion politique digne de la collection "pour les nuls", de situations cousues de fil blanc à grosse maille qu'on voit venir de très loin (et ô surprise, on n'est jamais pris à défaut à cet exercice, c'est dire à quel point tout est ultra-cliché et prévisible), d'incohérences qui frôlent parfois le ridicule... Je veux tout de même (car ce qui va suivre pourrait vous faire croire que je ne suis que fiel envers cette série) souligner la qualité et le soin porté à l'image, somptueuse, et la reconstitution historique des décors, vraiment très convaincante. Mais ! Mais, du point de vue narration, style, enjeux et fond du propos, c'est vraiment tellement grossier et superficiel qu'on en est gêné pour eux par moment. Côté interprétation c'est un poil mieux, mais là encore, l'écriture de certains personnages s'avère à ce point caricaturale qu'il vaut mieux en rire, que même les meilleurs interprètes du monde ne pourraient pas transformer un personnage mal écrit en un personnage intéressant par leur seul talent de comédien. Que dire du grand méchant de l'histoire interprété par Gilbert Melki (qui est un comédien que l'apprécie énormément) ? Comment voulez-vous que ce pauvre Melki le porte à l'écran autrement qu'en surjouant en permanence à force de grimaces arrogantes, de gros yeux inquiétants, de petits sourires sardoniques et vicieux, de murmures en guise de menaces ou d'éclats de voix tonitruants pour bien montrer qu'il est un colère permanente et toxique au dernier degré ? Imaginez quand même que le personnage cumule tous ces vices : politicien corrompu (de droite conservatrice of course), mari violent et jaloux, père froid et sans cœur, mais aussi violeur, tueur, adepte de la torture aussi bien morale que physique, horriblement sadique, menteur (mais bon, on avait déjà dit politicien non ?), tricheur, falsificateur, traître à sa patrie et je n'aurais pas cru que les scénaristes auraient osé aller aussi loin sans avoir de peur de complètement verser dans le ridicule affiché et assumé : il est aussi secrètement en cheville avec les Allemands (ou comment traiter un personnage de nazi avant que le nazisme n'existe !!). N'en jetez plus, la cour est pleine. Personnellement, à la place des scénaristes je l'aurais également affublé d'une bosse sur le dos et d'une mauvaise haleine, et accusé de pédophilie et de trop aimer Michel Sardou. Et s'il était le seul... il y a aussi le jeune promis à la belle (très, très belle) Camille Lou : lui n'a même pas besoin de parler avec sa petite tronche de fouine (la direction du casting a dû se faire plaisir comme jamais là) on a envie de lui mettre des baffes dès qu'il apparaît à l'écran et guess what ? Sans surprise c'est une horrible petite larve aussi pleutre et détestable qu'il est insipide physiquement. Quant au mari de la femme défigurée par l'incendie du début : il est tellement méchant, bête, veule et arrogant qu'on rigole à chacune de ses apparitions (alors qu'on devrait en être dégoûté si j'ai bien saisi l'intention des scénaristes). Bref, comment dire ? Amis de la nuance : fuyez tant que vous le pouvez !!!

Secret Invasion mini-série : Cette série est l'adaptation d'un récit aux ramifications tentaculaires (une forme qu'on nomme 'crossover') de la maison d'édition Marvel, paru fin des années 2000. Beaucoup plus modeste que sa version papier, cette mini-série m'a justement déçu par ce manque d'ambition qui m'a presque fait penser à une promesse non tenue. La promesse incluse dans un titre qui renvoie à mon expérience de lecteur, et qui s'avère au finale très loin de l'originale. Non pas que Secret Invasion version papier fut à ce point mémorable et d'excellente qualité, mais elle avait une toute autre envergure malgré tout. Ici, dans la version MCU, elle est réduite à sa portion congrue, et à vrai dire j'ai même plutôt envie de la commenter d'un "tout ça pour ça ?" tant j'ai eu l'impression qu'une montagne accouche d'une souris en la regardant. Il ne s'y passe pas grand-chose, et en tout cas rien de révolutionnaire. C'est d'autant plus dommage, que les performances des comédiens, Samuel L. Jackson en tête, étaient tout à fait convaincantes et à la hauteur, c'est même je pense l'atout principal de cette série et ce qu'il y a à en retenir de plus positif. L'ambiance espionnage / complot / jeu de dupes compte également dans les bon côtés de cette série. C'est surtout dans les enjeux, les implications et les conséquences que le récit pêche. On a l'impression à la fin des 6 épisodes, d'avoir été baladé un peu en vain, et d'un point de vue narratif, on ne retient au final quasiment rien. Je pensais à l'annonce de cette série qu'elle allait remettre presque en cause l'ensemble du MCU actuel, rebattre les cartes et amener un vrai vent de nouveautés rafraîchissantes, mais force m'a été de constater qu'il n'en a rien été. Formellement assez maîtrisée, cette série s'avère plus que décevante sur le fond et sur le contenu de son intrigue. Dommage.

Warrior saison 3 : Quel plaisir de retrouver la suite de cette série ! Car il faut bien le dire, on n'en trouve de moins en moins souvent des séries de ce type. Des séries où l'on fait la part belle à la castagne, la bad attitude, le glamour, le sexe, le brut de décoffrage, le sanguinolent même par moment, le violent. Et où on a droit à un habile mélange des genres entre des thèmes à la papa, un contexte historique et une narration moderne. Warrior parvient encore à nager dans ces eaux-là, et ça fait du bien aux neurones et au cœur d'un cinéphile qui n'en peut plus des trucs aseptisés et lissés à l'extrême pour ne surtout pas choquer ou même risquer de choquer la farandole sans fin des bulbes fragiles qui se scandalisent de tout, et surtout de n'importe quoi. Dans la droite lignée d'un Banshee (avec qui la série partage son créateur) qui nous rappelle de bien bons souvenirs (et même là on est obligé de sentir que Warrior est déjà un peu plus adouci, moins jusqu'auboutiste que son aînée, c'est dire si la bienpensance et les dégâts qu'elle provoquent ne cessent de progresser au détriment de la qualité du spectacle proposé), Warrior s'impose une fois encore avec sa troisième saison comme un divertissement jouissif, une forme d'îlot sauvage étrangement sauvegardé. Ce qui n'empêche en rien le développement d'intrigues qui font aussi réfléchir et cogiter, de rapports fouillés et complexes entre personnages aux enjeux souvent moins basiques qu'on ne le pense. Il y a dans cette troisième saison l'aboutissement de certaines situations poussées à leur paroxysme, et des scènes vraiment réussies de baston comme j'aime. J'ai eu aussi le plaisir de constater que Mark Dacascos s'en tire encore très bien en tant que vétéran des films d'arts martiaux, et les prouesses techniques d'Andrew Koji et de Joe Taslim en particulier m'ont vraiment ébloui. Quant à l'intrigue générale, tout semble converger pour que la quatrième saison atteigne des sommets, et je ne serai pas surpris qu'elle signe la fin de la série. Bref, Warrior reste excellente depuis son tout début, et je conseille au-delà de toute réserve.

Twin Peaks saison 3 : Twin Peaks a marqué en son temps et durablement, les esprits lors de sa sortie en 1990. Elle fut l'une des toutes premières à marquer un jalon décisif pour l'évolution des séries et le phénomène d'ampleur que ces dernières vont prendre au tournant des années 2000 et la grande époque HBO. Objet télévisuel qui échappe à toute définition claire et précise, Twin Peaks est l'une des œuvres les plus marquantes dont David Lynch a été à l'origine. Tellement déroutante que la série sera annulée au bout de la seconde saison, malgré son indéniable qualité, devenant presque instantanément une œuvre culte aux yeux de beaucoup. Et 25 ans plus tard, voici que débarque la suite... avec un bon nombre des comédiens de l'époque (bien que certains rôles principaux -le shérif Harry Truman- ou charismatiques -le nain venu d'ailleurs- manquent à l'appel), pour un retour fracassant dans l'univers de Twin Peaks. J'ai mis du temps à moi-même m'y replonger, j'avais un peu peur de ce que j'allais y découvrir. Et finalement je me suis attelé à ces 18 nouveaux épisodes quelques années après leur sortie, et d'emblée j'ai retrouvé l'ADN de la série d'origine. Le côté étrange et décalé, le ton inédit, l'aspect choral avec sa multitude de personnages, de lieux et d'intrigues, l'humour sous-jacent permanent, le visuel déconcertant, la symbolique omniprésente, la bande son très travaillée, et surtout, surtout, cette impression d'être dans un univers complètement à part, tantôt onirique, tantôt très terre-à-terre, dont les règles nous échappent la plupart du temps et dans lequel on ne sait jamais à quoi s'attendre. Dans cette troisième saison, David Lynch pousse tous les curseurs à fond, sans vergogne, sans retenue aucune. À mon avis, il savait pertinemment qu'il n'y aurait pas de suite, pas de potentielle quatrième saison, et donc il s'est pleinement lâché, allant au bout du bout de son délire, ne faisant aucune concession dans sa vision de son œuvre, mettant tous les potards à fond, se foutant ouvertement de savoir si ça allait plaire ou non. Pour moi, cette troisième saison est vraiment une œuvre-ultime, complète, intense et démesurée. Lynch se permet des choses incroyables, y-compris à fort potentiel de repoussoir. À ce titre, l'épisode 8 est vraiment quelque chose que je n'ai jamais vu à l'écran. Une séquence de 15 minutes dans le noir, avec des sons saturés, des images non-sensiques, des scènes muettes, aboutissant à des passages d'un inconfort total pour le spectateur, et qui durent, qui durent, et qui durent encore au point que plusieurs fois j'ai regardé le minutage de l'épisode, n'en revenant pas de la longueur de ces passages, me disant "c'est pas possible, ça va durer encore combien de temps ?" tant j'étais moi-même incommodé par ce que je voyais à l'image. Et pourtant je suis plutôt client de Lynch, même de ses films les plus obscurs et ses scènes les plus insensées. Mais jamais encore je n'avais vu ce que propose cette troisième saison. Et parfois j'ai vraiment détesté ce que j'ai vu. Sans parvenir pour autant à m'en détourner. C'est le pouvoir incroyable, et à mon humble niveau simplement inexplicable, de David Lynch et de son Twin Peaks. Inclassable, hypnotique, dérangeant, foutraque, drôle, inquiétant, mélancolique, fulminant, hérétique, émouvant, beau, laid, triste, enthousiasmant, déroutant. La troisième saison de Twin Peaks c'est tout cela, et bien plus encore. Mais il faudra bien vous accrocher, car vous ne serez pas préservés...

Le Flambeau -  Les Aventuriers de Chupacabra : J'avais beaucoup ri avec La Flamme, où l'on se moquait avec bonheur des émissions de téléréalité du type Bachelor et compagnie. Cette fois c'est Koh-Lanta qui est dans le viseur des trublions de l'équipe de Jonathan Cohen, et cette fois encore, peut-être même plus que pour La Flamme, ça envoie du lourd ! Déjà, avec un casting est assez fou : Jonathan Cohen, Kad Merad, Gérard Darmon, Jérôme Commandeur, Adèle Exarchopoulos, Leïla Bekhti, Natacha Lindinger, Jonathan Lambert, Ramzy Bedia, Ana Girardot, Pierre Niney...  ça se pose là ! Mais surtout avec un humour potache ravageur, des comédiens qui se font visiblement très plaisir sur le tournage, des délires qui vont parfois très loin, des références aux émissions style Survivor appuyées et qui touchent tellement là où ça gratte, des réparties bien trouvées, de l'autodérision permanente... cette série est un petit bijou d'humour et de second degré. Et c'est un amateur de Koh-Lanta qui vous le dit ! Je me suis marré du début à la fin, même les blagues lourdes ont fonctionné sur moi, j'ai kiffé tous les aventuriers loufoques et surtout je voudrais souligner la prestation de Jérôme Commandeur en présentateur, il est juste parfait dans son rôle. Bref, j'ai passé un excellent moment devant cette série, et je conseille à tous les amateurs de Koh-Lanta, et même aux autres, d'aller eux-aussi se bidonner devant.

Bandit : Autant le dire de suite, si j'ai regardé ce film c'est en tant que grand amateur de Mel Gisbon. Le voyant à l'affiche dans un des rôles principaux, je me suis dit "allons-y" sans chercher plus longtemps à comprendre. Le fan de Mad Mel que je suis a un poil été déçu, puisque ses apparitions à l'écran ne sont pas très nombreuses, et disons le tout net, son personnage n'a pas d'influence énorme sur l'action. Le film se concentre sur le personnage interprété par Josh Duhamel, et l'histoire est tiré d'une histoire vraie, celle d'un braqueur de banque d'un genre très particulier, qui mise tout sur le maquillage et la duperie et refuse d'employer la violence pour commettre ses larcins. Ce qui ne l'empêchera pas de devenir le recordman du nombre de braquages réussis au Canada dans les années 1980 - 1990. Alors soit, Mel Gibson est surtout là pour ajouter un nom bankable sur l'affiche, c'est entendu, mais au final le film n'a rien de honteux, il s'en tire même plutôt bien dans son genre. Il ne fait ni dans le spectaculaire, ni dans le dramatique, mais il y a une forme d'authenticité qui en transpire qui a fini par me le rendre assez sympathique. Ô bien entendu, je ne m'en relèverai pas la nuit. Et je ne vais non plu sici vous en chanter les louanges en canon et en trois langues différentes. Mais ce serait malhonnête de ma part de le descendre en flèche simplement parce que son affiche est un peu trompeuse et qu'il joue plus dans le film de catégorie B que dans la grosse production. Maintenant que je vous en ai prévenu, vous saurez à quoi vous attendre avec ce film, et peut-être même qu'il vous fera passer un moment pas désagréable à défaut de vous éblouir par son contenu. À vous de voir !

Le Tourbillon de la Vie : Les films qui explorent les réalités virtuelles, qui donnent vie aux "Et si...?" juste pour voir comment un événement mineur peut modifier les choses à grande échelle, j'aime beaucoup. Je ne crois pas avoir vu beaucoup de productions françaises s'aventurer sur ce chemin, aussi dois-je rendre hommage à ce film qui ose farfouiller dans ce qui peut très vite devenir un imbroglio narratif et un labyrinthe scénaristique si on n'y prend pas extrêmement garde. C'est le risque principal de ce type d'histoire. Et plus on multiplie les points de divergences, plus on diversifie les sous-possibilités liées à chaque évolution distincte de base, plus on complexifie l'ensemble au risque de perdre le spectateur. Eh bien, ce film parvient à décliner l'héroïne de départ dans de nombreuses versions potentielles d'elle-même, entrainant autant d'évolutions différentes de son histoire, tout en réussissant à garder une belle cohérence, une narration claire malgré un montage qui fait passer de l'une à l'autre, revenir en arrière, faire des bonds en avant dans le temps, sauter d'une situation à l'autre. En tant que spectateur, on n'est jamais perdu, on sait à tout moment de qui on parle et qui on voit à l'écran. Ne serait-ce que sur ce plan, il s'agit déjà d'une belle réussite. C'est un poil moins vrai pour les autres personnages, comme le rôle masculin principal qui lui aussi, apparaît sous diverses déclinaisons, les parents ou les amis de l'héroïne. Tout se joue donc autour de l'actrice principale, Lou de Laâge, qui interprète de nombreuses versions différentes de son personnage, toujours avec une belle crédibilité et beaucoup de sensibilité à l'écran, jusqu'à un final, à la limite du too much, qui m'aura fait penser à celui sur le fond à celui de Professeur Holland, et sur la forme à une scène chorale / musicale tout droit sortie d'un Lelouch. Je ne sais pas si le film a voulu charrier un message profond avec lui, je n'y ai pas réfléchi plus que cela, mais sur le plan formel c'est une très belle réussite, tant pis si je me répète. Un film-concept donc, un film à échelle humaine aussi, une jolie réflexion sur la vie et ce que d'aucuns appelleront le destin, et sur ce qui peut le faire dévier à tout instant. J'ai aimé, et si ce type de thème vous intéresse, je vous le recommande bien volontiers.

Le Pire Voisin au Monde : Au visionnage de ce film dont je n'attendais pas grand-chose, je me suis rendu compte d'une chose. On est rarement déçu par une prestation de Tom Hanks. Même dans un film moyen. Même quand l'histoire ne vous enthousiasme pas plus que ça. Le bougre parvient toujours a tiré son épingle du jeu, c'est assez bluffant. Ils ne sont pas si nombreux, ces acteurs caméléons capables de tout jouer, et de toujours être crédibles, humains, touchants, justes dans leur rôle. Tom Hanks est de ceux-là, et clairement il est l'atout principal de ce film, qui sans lui aurait certainement pu me désintéresser totalement. J'avoue m'être laissé embarquer par le jusquauboutisme du personnage de Otto, incarné par Tom Hanks. Alors que les autres personnages, tous les rôles secondaires m'ont paru ternes, anecdotiques, ou clichés au dernier degré. À l'exception notable, et c'est peut-être l'autre aspect qui sauve le film selon moi, des deux comédiens qui jouent les rôles d'Otto et Sonya jeunes. Toutes les scènes de flashback où ils apparaissent fonctionnent vraiment bien et apportent une part d'humanité et de profondeur au personnage d'Otto qu sans cela serait trop monolithique et froid pour être réellement intéressant. La solaire Rachel Keller et le troublant Truman Hanks dans ces deux rôles, auront réussi à vampiriser l'écran et capturer l'attention à chacune de leurs apparitions. Tant et si bien qu'à l'arrivée, même si je reste conscient qu'il s'agit d'un film mineur dans la filmographie de Tom Hanks, cette comédie dramatique aura su m'embarquer avec elle et me faire passer un agréable moment. Le film ne fait pas d'étincelles mais fonctionne plutôt bien tout du long. Je conseille donc.

Donjons & Dragons - L'Honneur des Voleurs : Comme tout le monde j'en avais déjà entendu parler, mais n'étant pas adepte des jeux de rôles, je n'en savais pas plus sur Donjons & Dragons, son univers, sa mythologie, ses règles, sa mécanique. Et je n'ai jamais non plus vu les précédentes adaptations cinématographiques, jamais lu de novélisations... bref je suis arrivé sur ce film quasi vierge de toute référence préalable à la franchise. En mode découverte donc. J'ai été d'entrée de jeu (si je puis dire) surpris du ton très humoristique du film. Je m'attendais à de la fantasy blindée d'action traitée avec des pointes d'humour, en fait j'ai eu l'impression de tomber sur une comédie située dans un monde médiéval fantasque. Du coup, tout est traité avec une forme d'ironie, de second degré, comme si tout était cliché et que les personnages eux-mêmes n'étaient pas dupes de leur nature profonde. J'avoue que je ne suis pas à l'aise avec ce genre de traitement narratif, ça me sort trop de l'histoire, et à mes yeux ça ruine une bonne partie de l'importance des enjeux. D'autant que le côté comédie pure à très peu fonctionné sur moi. Du point de vue des interprètes il y a à boire et à manger, et ceux qui s'en sortent mieux que les autres. À ce titre, concernant le rôle principal, rarement acteur aura aussi bien porté son patronyme... Sur le plan visuel, c'est très coloré, il y a pléthore d'effets spéciaux plus ou moins aboutis, des pointes d'originalité comme le dragon obèse ou le bâton de téléportation par exemple, mais ça reste dans la moyenne de productions de ce style. Rien d'exceptionnel donc, mais rien de honteux non plus. Heureusement que les péripéties s'enchaînent, car sinon j'aurais vraiment pu trouver le temps long tant l'histoire m'aura laissé froid. Je crois savoir que l'accueil du public a pourtant été assez bon, les joueurs en particulier ayant apprécié cette adaptation si j'en crois ce que j'ai pu lire sur le net. Aurais-je eu un autre avis sur le film si j'avais été moi-même un amateur du jeu de rôle ? En tout état de cause, je n'ai pas accroché à ce Donjons & Dragons -  L'Honneur des Voleurs, mais mon avis ne semble pas être partagé par la majorité des spectateurs, je vous laisse donc juges.

The Whale : Quand il s'agit d'un film de Darren Aronofsky je me méfie, il est capable du meilleur comme du pire, bien que j'aurais plutôt tendance à lui faire confiance, il a tout de même commis un Noé de sinistre mémoire (du moins selon moi) et peut parfois partir dans certains films dans des délires très ésotériques difficiles à suivre. J'ai donc découvert The Whale avec une certaine curiosité, d'autant que Brendan Fraser n'a jamais été à mes yeux un gage absolu de qualité, et que de le voir grimé en personne atteinte d'obésité morbide extrême avait tendance à me voir rester sur mes gardes également. Et au cours de son film d'ailleurs, le réalisateur avance comme un funambule, sur la corde raide, risquant à tout moment de basculer du mauvais côté, dans l'exagération ou le ridicule, le gênant, l'involontairement drôle. Pourtant, jamais il ne perdra cet équilibre fragile qui donne au film sa force et son intérêt. Parfois un poil prévisible, parfois à la limite du larmoyant, l'essentiel est cependant sauvé et le film fonctionne plutôt bien. J'ai par ailleurs été scotché par un Brendan Fraser qui se retient justement d'en faire trop, son impressionnant maquillage en faisant déjà bien assez pour lui. Dommage, il m'aura coupé l'herbe sous le pied d'une vanne toute faite : je ne pourrai donc pas l'accuser d'en faire des tonnes. Si je devais retenir une chose de ce film, ce serait donc effectivement la prestation de son interprète principal, qui m'aura embarqué avec lui avec simplicité et véracité, à aucun moment je n'ai douté que le bibendum que je voyais pesait son double quintal. Au bas mot. Sous ses kilos de fausse graisse il aura su laisser poindre son humanité et sa sensibilité avant tout, j'avoue que je n'aurais pas parié sur lui aveuglément. Pour moi il ne s'agit pas d'un film aussi bouleversant qu'il se voudrait l'être, mais sa mécanique fonctionne plutôt bien et à l'arrivée j'ai assisté à un bon film dramatique, bien réalisé et bien joué. Un bon Aronofsky en somme.

The Son : Alors là, j'avoue que je ne m'y attendais pas. Ce film m'a sincèrement secoué. Évidemment, en touchant l'une de mes cordes les plus sensibles, à savoir les relations père-fils. Au départ j'ai surtout regardé ce film pour Hugh Jackman que j'apprécie beaucoup en tant qu'acteur. Je ne savais pas trop de quoi il retournait du côté de l'intrigue. Et à l'arrivée ce film m'a chopé et retourné comme une crêpe. Impossible de le lâcher, impossible de m'en désintéresser, impossible de ne pas me sentir touché par ce que j'y voyais. Jackman est d'une justesse remarquable, loin, tellement loin du cliché du "simple" comédien de films d'action qui lui a collé à la peau dès lors qu'il a endossé le rôle de Wolverine sur grand écran, voici ... pffff... déjà beaucoup plus de vingt ans ! Personnellement je n'avais jamais douté de son talent d'acteur, l'ayant déjà constaté auparavant (c'est l'exemple de Prisoners de Denis Villeneuve qui me vient à l'esprit là tout de suite), mais dans ce film il éclate au grand jour de façon indiscutable. Difficile cependant de parler trop de ce film sans en dévoiler l'essentiel, alors que je considère que l'intrigue mérite d'être découverte au fur et à mesure du récit. Je vais donc ne pas m'appesantir sur le scénario, et simplement dire que l'histoire tout comme l'interprétation m'ont littéralement bouleversé. Un film que je n'attendais pas, et qui m'a filé un uppercut émotionnel comme ça faisait longtemps que je n'en avais pas encaissé un. Je conseille, bien évidemment.

The Fabelmans : On ne présente plus Steven Spielberg. Personnellement, il a accompagné toute ma vie de cinéphile, depuis mon plus jeune âge (je me souviens encore de l'effet sur moi de Indiana Jones et E.T. que j'ai vus encore tout minot à leur sortie en salle) jusqu'à aujourd'hui, m'infligeant régulièrement de grosses baffes sur certains de ses films, dont quelques-uns figurent dans mon palmarès personnel des meilleurs films au monde (vous avez dit Les Dents de la Mer ?). Ces dernières années j'ai été un peu moins fervent spectateur de tout ce qu'il sort en salle, je l'avoue, mais j'ai encore bien en tête sa déclaration d'amour au genre qui l'a rendu célèbre avec son récent Ready Player One, qui m'avait enthousiasmé. Avec The Fabelmans, je ne m'attendais à rien de spécial. Évidemment, c'est très exactement pour cette raison que ce diable de Spielberg m'a cueilli comme un bleu. Il m'a embarqué, trimballé, ému, amusé, émerveillé avec ce film qui se veut en partie autobiographique. J'y étais, avec ce jeune garçon passionné d'image, j'ai ressenti son dilemme, j'ai compris ses réactions, je suis totalement entré dans le jeu de Spielberg, sans aucune retenue, et il m'a emmené exactement là où il voulait. J'ai senti tout l'amour du cinéma que l'auteur porte en lui, et j'ai réalisé pourquoi et comment ce type bourré de talent a réussi à produire autant de films qui m'ont marqué plus ou moins profondément. Je partage visiblement la même forme de sensibilité que lui. Est-ce générationnel (bien qu'une génération nous sépare en termes d'années) ou juste dans l'air du temps ? Suis-je un simple produit façonné par le Hollywood des années 1970 à 2000 ? Ou est-ce plus profond que cela ? Je ne sais pas exactement, en tout cas j'ai eu la confirmation qu'aujourd'hui encore, Spielberg garde intact son impact sur moi en tant que spectateur de ses films. Et ça m'a donné furieusement envie de voir et revoir sa longue et prestigieuse filmographie.

Creed III : Bon, je ne m'en cache plus depuis bien longtemps, je suis fan de la franchise Rocky. Oui, même les V et VI je trouverais des arguments pour prendre leur défense s'il le faut. Parce que j'aime Rocky Balboa, ce personnage est très certainement la plus belle réussite professionnelle de Stallone. Forcément, j'ai été de la partie pour la reprise de la franchise avec les Creed. Qui se défendaient pas mal mine de rien à l'arrivée. Sur ce troisième volet, j'ai cependant clairement ressenti une forme de déception. En gros et pour faire court, les films Creed reprennent les films Rocky  en version actualisée, remise au goût du jour et un poil ripolinée pour faire clinquant. Creed II faisait ouvertement référence à Rocky IV. Avec Creed III on est en plein dans le thème de Rocky III. Mais en moins bien. J'aime beaucoup Michael B. Jordan, et il faut lui laisser que physiquement le gaillard fait ce qu'il faut pour être dans la peau du personnage de manière crédible. Mais il n'est pas Stallone. Quant à son adversaire du film, Jonathan Majors, qui joue un bad guy sorti de prison qui a les crocs et un insatiable appétit de revanche, s'il fait lui aussi bien le job, il reste cependant loin, très loin du charisme de son équivalent narratif dans Rocky III, à savoir Mister T. Oui, c'est un sacré steak le garçon, mais Mister T avait pour lui, en plus d'un physique impressionnant à la Mike Tyson, une gueule incroyable tant il transpirait la colère, la provoc et l'arrogance à la manière d'un Mohamed Ali des grands jours. Et sans vouloir lui manquer de respect, Jonathan Majors ne joue pas dans la même catégorie... Alors forcément, quand les films sont thématiquement aussi semblables qu'on ne peut pas ne pas les comparer, mais que les interprètes sont quant à eux un cran en dessous en termes d'intensité et d'impact à l'écran que leurs prédécesseurs, eh bien la comparaison tourne évidemment en la défaveur du plus récent des deux films. Indubitablement, ce troisième opus est le plus faible de la série des Creed, et je ne peux m'empêcher de noter que c'est le seul qui ne comporte pas Stallone à l'affiche... Je n'affirme pas que ceci explique cela, mais simplement je remarque qu'un Rocky-like sans Rocky, c'est moins bien qu'avec Rocky. Mais on va m'accuser d'être trop nostalgique et adepte du "c'était mieux avant" si j'insiste trop sur le sujet, aussi vais-je m'arrêter là.

Avatar 2 - La Voie de l'Eau : Dire que je ne l'attendais plus tiendrait de l'euphémisme. Pour rappel, le premier volet date de 2009. Il avait fait grand bruit à l'époque (le spectacle était certes beau, mais ne méritait pas tant de succès selon moi), et depuis, on nous annonçait une suite imminente chaque année. Il aura fallu attendre 13 ans quand même. Autant dire que le soufflé était retombé depuis belle lurette quand la suite du menu a été servie. Mais le pire dans tout ça, ce n'est même pas le délai de livraison de cette suite. C'est son contenu. Encore une fois très beau, très soigné visuellement, très léché, indubitablement. James Cameron a toujours su faire, il n'a pas perdu la main sur ce point. Mais l'histoire, c'était déjà pas bien fameux dans le premier, ou plutôt disons que ça lorgnait vers du classique lambda revisité à grands coups d'effets spéciaux qui déchirent la rétine, mais alors dans le deuxième volet, pfff... Je vais rester gentil en disant qu'il n'y a rien dans ce scénario qui donne envie de le retenir. Rien qui ne donne envie de revoir le film. Rien qui marque, rien qui ne sorte du tout-venant et du plan-plan narratif. C'est plat scénaristiquement, autant que virevoltant graphiquement. Et même ça, on pourrait encore le pardonner, si ça ne s'étalait pas dans les grandes largeurs sur plus de trois longues et interminables heures. Les jolies images c'est bien, mais ça ne peut pas tout. Parfois, investir un peu plus dans le scénario et pas uniquement dans les effets spéciaux, cela peut porter ses fruits également...

Spider-Man across the Spider-verse : Le premier long métrage animé consacré à Spider-Man version Miles Morales m'avait pris par surprise, rebuté sur le principe mais totalement conquis après visionnage. Il allait donc de soi d'être de la partie pour cette suite. Et évidemment, comme souvent dans ces cas-là, c'est un peu l'effet inverse auquel j'ai goûté : hypé par l'annonce, enthousiasmé par l'idée de plonger encore plus profond dans les méandres du Spider-verse, j'ai finalement ressenti une pointe de déception en sortant de la salle. Graphiquement j'ai été un peu gêné par l'aspect trop peinture pastel de l'univers de Spider-Gwen (c'est beau, je ne dis pas le contraire, mais au détriment de l'animation je trouve), et par le côté parfois psychédélique et ultra-cut du truc (voulu et cultivé bien entendu, mais je reste un peu sur ma réserve sur ce choix de découpage et de narration graphique). J'attendais beaucoup de découvrir de nouveaux Spider-Men, mais comme le mieux est l'ennemi du bien, ici le trop a porté préjudice au tout. Une multitude personnages c'est bien, mais ça empêche d'en développer suffisamment en profondeur, ce qui fait qu'on les voit passer sans quasiment les retenir. Connaissant les récits papier dont le film est inspiré, j'ai un peu plus de facilités à repérer et identifier les différentes versions du tisseur qu'on voit parmi une multitude, mais ça garde un côté frustrant de les entrapercevoir à peine avant de passer à un autre, et un autre, et un autre... J'ai été un peu déçu de constater le traitement réservé à Miguel O'Hara (Spider-Man 2099) dans cette histoire, en revanche j'ai adoré voir que c'est la Tâche qui revêt le costume du super-vilain principal de l'intrigue ! Non seulement cet obscur personnage de troisième zone des comics est largement inconnu du grand public, mais il permet des effets graphiques excellents, il a un potentiel à la fois de surpuissance et de lose impressionnant, est un parfait client pour développer autour de son pouvoir des gags sans fin et a contrario une menace extrêmement sérieuse. Il fait clairement partie des gros points positifs du film. Au même titre que le ton, toujours très moderne, vif et empli d'auto-dérision. Un peu surpris de voir que le film n'est qu'une première partie (je ne savais rien à ce sujet en allant le voir), je ne sais pas si c'est vraiment approprié dans le contexte d'un animé de ce type. Je crains qu'il faille attendre trop longtemps pour la suite, et que de ce fait l'ensemble perde et de son impact et de sa spontanéité, ce qui avait contribué au succès du premier opus. Pas complètement convaincu donc, bien que la franchise Spider-Man version Miles Morales reste d'un très bon niveau général. De la suite (et fin) dépendra la qualité de l'ensemble.

Silo saison 1 : J'étais assez curieux de voir ce que pouvait donner l'adaptation télévisuelle du roman de Hugh Howey que j'ai lu quelques mois auparavant, et qui m'avait plus séduit aussi bien par l'originalité que par la cohérence de l'univers qu'il développe dans son récit. Et ce sont justement deux qualités parfaitement bien conservées et transposées à l'écran. Forcément quand on connaît l'histoire on a toujours un petit temps d'avance sur la série, et on est moins soumis au suspens et aux effets de surprise, qui je pense fonctionnent cependant plutôt bien. La série prend son temps pour correctement poser et son ambiance et ses personnages, en plus des règles qui sont propres à cet univers particulier et qu'il faut intégrer pour bien se plonger dans l'histoire. Je pense que c'est le bon choix, même si cela peut paraître se faire à certains moments au détriment du rythme. Mais à mon sens ce récit penche naturellement plus du côté du récit d'ambiance que d'action pure, la forme narrative retenue me semble donc tout à fait appropriée. J'ai beaucoup apprécié découvrir un casting principal constitué en partie d'acteur encore largement méconnus : non seulement ils sont bons, mais des visages "vierges" de toute association avec des rôles marquants antérieurs, c'est un plus pour pouvoir donner corps avec force à cet univers original. Et puis la présence de quelques vieux de la vieille comme Tim Robbins, Iain Glenn ou Will Patton qui apportent leurs trognes et leur charisme en appui de la jeune génération, vient parfaire ce casting en amenant un bel équilibre des forces. Au vu de tout ce qu'il reste à raconter, j'ai été un peu frustré d'arriver si vite à la fin de cette première saison, mais je dois dire que si j'avais quelques doutes à l'annonce du projet, le visionnage les a balayés. C'est un excellent début pour cette série qui je l'espère, saura développer son intrigue au rythme et dans les conditions qu'elle a prévu dès le départ sans se soucier d'éventuels risques d'annulation ou autre contraintes de production. Vivement la suite.  

Visitors saison 1 : Simon Astier a un gros problème : quand il sort une série il est quoi qu'il fasse comparé à son grand frère Alexandre. D'autant que le ton est proche, qu'il y a une influence naturelle et presque inévitable de l'un sur l'autre. C'était déjà le cas avec sa précédente série Hero Corp, cela se répète avec Visitors. Et d'ailleurs les deux séries sont très comparables entre elles, mêmes qualités, mêmes défauts. Au chapitre des qualités un rapport plaisant à la pop culture, de très chouettes idées, des dialogues et des situations souvent à mi-chemin entre le burlesque et le grave, des personnages hauts en couleurs, des effets narratifs amusants et inventifs. Mais aussi un côté moins positif avec des personnages principaux auxquels on a du mal à s'attacher, un peu apathiques par moment, une certaine lenteur du propos qui se remarque même dans des épisodes courts, un humour parfois cinglant mais trop sporadique, une impression générale de flou dans le déroulé de l'intrigue. Et puis le point certainement le plus noir (et en partie injustement, car la comparaison d’œuvres est toujours bancale) : la comparaison avec Kaamelot se fait toujours systématiquement en faveur de cette dernière. C'est, parfois involontairement, ce qu'on retient en priorité de ses séries, et ça n'a pas loupé, c'est aussi le cas ici. Il en résulte en constat un peu mitigé, pour une série majoritairement plaisante mais qui semble toujours rater l'occasion d'être franchement réussie, pour d'obscures raisons, certainement plus de l'ordre du ressenti que de la raison. Bref, c'est sympa mais sans plus.

Indiana Jones et le Cadran de la Destinée : Dire qu'on ne l'attendait plus, cet énième opus du père Indiana Jones, serait un doux euphémisme. Son annonce avait étonné, puis fait sourire (dans le sens : "c'est cela oui" façon Splendid), et enfin inquiété quand on a compris que le projet allait bel et bien se faire. Parce que Harrison Ford est âgé de 79 ans lors du tournage, parce que Steven Spielberg associé au projet quitte son rôle de réalisateur avant le tournage, parce que tout semblait avoir été dit sur le personnage... autant de raisons objectives de se méfier de cette suite inattendue. Pourtant je dois bien le confesser, en ce qui me concerne la curiosité et l'excitation de revoir une dernière fois Indy à l'écran l'ont emporté sur la crainte de voir l'épisode de trop (et nombreux sont ceux qui considèrent le film précédent comme étant déjà l'épisode de trop !). Le nom de James Mangold a la réalisation m'avait en partie rassuré, et ça s'est confirmé en salle, visuellement et narrativement, le film tient la route, bien que certains lui reprochent son aspect "recette habilement retranscrite" moi je ne trouve pas grand-chose à redire sur le spectacle proposé à l'écran. Si ce n'est toutefois une chose, qui m'aura du reste fortement surpris, c'est la qualité très variable des effets spéciaux. J'ai par exemple trouvé le rajeunissement de Harrison Ford pour les scènes se déroulant en 1945 particulièrement réussies pour ne pas dire bluffantes, et j'ai également beaucoup apprécié les poursuites motorisées dans les rues de Tanger, tout comme la reconstitution antique de l'attaque de Syracuse. En revanche, il y a au début du film une scène d'explosion de véhicule tout en digital parfaitement ratée, et une poursuite à pieds sur le toit d'un train où l'on voit à un moment la silhouette foirée et approximative du héros courir qui m'ont réellement sauté au visage et choqué par leur laideur. Difficile de saisir comment de tels effets nullissimes ont pu être conservés quand d'autres effets par ailleurs sont éblouissants. C'est certainement de l'ordre du détail me direz-vous, mais cela m'a gêné. Ce qui je vous le concède est paradoxal puisqu'à côté de ça, j'ai été beaucoup plus conciliant avec les pourtant grosses incohérences scénaristiques de certains passages (les différents déplacements des protagonistes et leur timing (les méchants laissés sur un rafiot en mauvais état en Grèce parviennent à arriver quasiment en même temps que les héros en Sicile alors même qu'ils ne savaient pas qu'ils s'y rendaient...), le fait qu'ils se retrouvent toujours à point nommé au mêmes endroits à travers leurs pérégrinations, la motivations des uns et des autres (à quoi sert-il aux nazis d'emmener avec eux dans leur avion un Indiana Jones blessé au fond d'une grotte ?)... Bref, il faut fermer les yeux sur quelques facilités scénaristiques pour bien apprécier le spectacle proposé. Mais dans son ensemble j'ai trouvé que le film était plutôt réussi, et même bien plus convaincant que tout ce que l'on pouvait craindre au départ. Signant ainsi, non sans jouer sur une certaine nostalgie un peu appuyée, un adieu honorable au grand écran pour un Indiana Jones qui aura été pendant quarante ans une icône du cinéma. Moi qui ai vu chacun des cinq films à leur sortie au cinéma (le premier étant l'un de mes plus vieux souvenir de cinéma, j'avais 6 ans à l'époque et avait été fortement marqué par un film que j'avais trouvé incroyable !), j'avoue un regard peut-être biaisé et un poil indulgent sur le dernier opus, ne m'en veuillez pas, je garde en partie mon âme d'enfant et refuse de bouder mon plaisir quand il s'agit d'Indiana Jones...

La Vertu des Impondérables : Je suis un très grand amateur de Claude Lelouch, mais je sais toutefois distinguer ses grands films de ses productions mineures, voire ratées. Je crains que celui-ci fasse partie de cette dernière catégorie malheureusement. Non pas que tout soit bon à jeter, il reste toujours dans ses oeuvres, même les moins marquantes, des choses intéressantes. Souvent d'ailleurs grâce aux comédiens et à la direction d'acteurs sans égale de Lelouch. Ici, c'est sans conteste le personnage interprété par Stéphane De Groodt qui m'aura le plus plu, mais j'avoue que j'ai un peu coincé sur le reste du casting (quoique le jeune Luca Mailhol a également une vraie présence à l'écran). Ce qui m'a gêné tient en plusieurs points. L'écriture d'abord, qui pourtant est souvent un point fort chez Lelouch, m'a ici paru faible, anecdotique, superficielle. On veut nous démontrer que même dans des pires malheurs peuvent émerger de bonnes et belles choses, ce qui en soi est certainement vrai, mais j'ai trouvé la méthode pour le montrer trop peu subtile, trop maladroite. Pas convaincante du coup. L'autre point faible à mes yeux, c'est la mise en image. Encore une fois c'est contre-nature pour Lelouch qui se singularise habituellement par une mise en scène très particulière mais toujours très travaillée. Ici le métrage entier est filmé avec un Iphone (c'était la tocade du moment d'un Lelouch toujours à la recherche de nouveauté et d'innovation) et je crois que cela a joué sur la manière dont j'ai perçu le film (alors qu'avant visionnage je n'en savais pourtant rien). Je trouve que les images sont trop lisses, trop plates, trop lumineuses, sans relief, sans envergure, sans souffle, sans élan, bref il m'a manqué quelque chose à l'écran sans que j'ai su tout du long de quoi il s'agissait. En résumé La Vertu des Impondérables pèche à mes yeux sur les points de coutume forts de Lelouch, ce qui en fait pour moi un raté de sa filmographie.

On aura tout vu : Pierre Richard + Jean-Pierre Marielle déjà à la base on a un combo alléchant. Rajoutez-y une Miou-Miou toute mignonne, un Jugnot jeunot avec encore des cheveux mais déjà sa voix stridente, un Henri Guybet rafraichissant et un duo Lautner / Veber aux commandes qui sait faire rire et ciseler leurs dialogues, et on obtient un film très chouette, très frais (surtout quand on le regarde 50 ans plus tard !), drôle et tendre, avec juste ce qu'il faut de burlesque dans les situations, qui n'en fait jamais trop mais qui ne se freine cependant sur rien, et surtout, surtout, qui fait la part belle aux comédiens. Il y a une naïveté touchante dans le jeu de Pierre Richard qui fait qu'on ne peut que l'aimer, quant à Marielle il joue encore une fois de sa truculence et autant dire qu'en producteur cynique de porno il fait mouche. Ce film fait partie des comédies françaises typiques des années 1970, qui gratte un peu mais sait alterner avec des moments de candeurs sincères, qui aborde des sujets qu'aujourd'hui on fuirait de peur de froisser une horde de pauvres victimes fragiles, un genre de comédie qu'on ne sait plus faire depuis longtemps malheureusement, mais qui fait pourtant tellement de bien au visionnage et qui prouve brillamment que bien sûr que si, c'est possible de produire de tels produits cinématographiques. Ça a existé. Et par bonheur on peut s'y replonger le temps d'un film.

The Consultant saison 1 : Série assez surprenante mettant en scène un personnage mystérieux autant qu'inquiétant, aussi bien sur le plan purement professionnel (critique du management aveugle uniquement guidé par l'efficacité et les bénéfices) que sur le plan moral (est-il l'incarnation du Diable ?), mais qui a pour lui des résultats qui plaident en la faveur de ses méthodes. On change régulièrement d'avis quand il s'agit de se prononcer au sujet de son identité : il apparaît parfois d'une roublardise extrême et parfois d'une ignorance qui confine presque à la naïveté selon les sujets. Le secret qui l'entoure fait tout le sel de la série et finalement tous les autres personnages, mêmes principaux, sont parasités par lui, le rôle incarné par Christoph Waltz est le centre de tous les intérêts, bien plus que les petites sous-intrigues personnelles des autres protagonistes. Je retiens principalement l'épisode où il emmène son employé en soirée dans un club très privé, soirée qui prend des allures totalement inattendues et qu'on peut juger très différemment selon les points de vue exposés. C'est je crois l'épisode le plus emblématique de l'ambiance instaurée par la série, et le plus réussi. Si vous aimez les personnages troubles et les mystères bien alambiqués, cette série saura très certainement vous satisfaire par son originalité. Bonne surprise donc.

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Quand je cause d'un film, je fais souvent des articles plutôt longs, et pas toujours en phase avec l'actualité du moment. Dans cette page d'avis vite dits je me propose de faire exactement l'opposé : quelques mots rapides pour donner un avis sur ce que je viens de voir. Certains films feront peut-être par la suite l'objet d'articles plus complets, ou pas. Cette page

est donc mise à jour en même temps que l'encart "Vu récemment" qui pointe vers elle...

The Peripheral saison 1 : Très intéressante cette première saison d'une série qui se veut plutôt ambitieuse dans la forme comme le fond. On aborde des thèmes entre le Fantastique et la SF soft, comme le voyage dans le temps (d'une manière peu commune, vous verrez), les univers parallèles, la transposition de l'esprit dans un autre corps, futur dystopique, soldats "améliorés", programme de simulation de réalité virtuelle... Et à l'image, ça rend assez bien, du moins suffisamment pour qu'on ait l'impression que la série se donne les moyens de ses ambitions. Du fait des concepts un poil plus complexe que d'habitude à appréhender, des différentes époques temporelles couvertes par l'histoire, et de la somme des personnages impliqués, l'intrigue prend un peu de temps à correctement se mettre ne place, mais dès lors que tout est plus ou moins clair et posé, on se prend très vite au jeu et ça devient rapidement très plaisant à suivre (et encore plus quand entre en scène le vieil homme qui s'avère un tueur à gages ultra efficace, dans les derniers épisodes de la saison). J'ai été positivement surpris par Chloë Grace Moretz en héroïne principale, je craignais qu'elle ne dénote dans le contexte et au contraire je l'ai trouvée très juste, très impliquée et bien plus subtile que je n'avais déjà pu la voir auparavant. Quant à la narration, si ce n'est certains épisodes qui auraient, je pense, gagné à être plus courts (plusieurs dépassent 1 heure de durée), l'intrigue est bien dosée, on avance correctement en même temps qu'on comprend les tenants et les aboutissants, il y a quelques scènes d'action bienvenues, on gère agréablement plusieurs fils narratifs en parallèle sans se perdre ni chronologiquement parlant, ni sur le fond... Bref tout cela mis bout-à-bout donne une série un peu inattendue et de très bonne facture. Tout ce que je demanderais à ce stade-là, c'est une confirmation de la qualité proposée lors de la seconde saison !

Beau is Afraid : Quel film particulier que voilà ! Je l'ai vu sans rien en savoir au préalable, attiré uniquement par l'affiche et le titre. Parce que Joaquin Phoenix surtout faut dire. Et clairement, je n'étais pas prêt pour ce que j'ai vu. Ça commence pourtant plutôt pas trop mal, c'est intriguant, l'image est léchée, on sent que visuellement tout est très travaillé et rien n'est laissé au hasard. Et Joaquin Phoenix sait tellement bien jouer le mec borderline que forcément on se prend au jeu. Pendant au moins la première heure, j'étais happé par ce que je voyais à l'écran. Et puis doucement un doute s'insinue : où le cinéaste veut-il nous emmener ? Car plus le temps passe, plus on perd pied dans cette histoire, par ailleurs très minimaliste dans les faits. Et c'est là que j'ai commencé à décrocher. Que le sens soit flou, qu'on soit dans l'allégorie ou le conte à la limite pourquoi pas, mais encore faut-il à un moment que les choses trouvent une cohérence, qu'on devine même, à défaut d'en être sûr, un début de message transmis par le film. Mais là non, jamais, à aucun moment. Ou alors des choses tellement bateau que c'en serait triste si c'était le seul motif de ce film. Que tous les problèmes psychologiques sont liés à la mère par exemple. Bonjour le cliché, au revoir la nuance. Le film est une lente (très lente) et longue (trèèès longue) plongée dans la folie, mais intégralement selon le point de vue du fou (en tout cas, je l'ai interprété ainsi) ce qui a pour conséquence qu'en tant que spectateur "sain d'esprit" on n'a aucun repère, rien à quoi se raccrocher avec certitude. Par exemple : le quartier où vit Beau a l'air uniquement rempli de gens violents, sanguinaires et eux-mêmes complètement cinglés, au point que des cadavres jonchent la route sans que ça ne gène personne, et on ne saura jamais avec certitude s'il s'agit de la réalité ou d'un problème de perception de Beau. Personnellement j'ai décidé de pencher pour cette seconde solution, sinon le monde entier de Beau aurait sombré dans la folie et ce serait encore lui le plus "normal" de la bande... Bon, pourquoi pas, ça pourrait être un parti pris narratif à la limite que ce soit la pure réalité, mais encore une fois : quel sens cela aurait-il au final de raconter la folie d'un homme lui-même réellement prisonnier d'un monde incensé ? Et plus le film déroule ses scènes, plus le temps passe, et plus il devient long, voire pénible à regarder. À la fin je n'en pouvais plus d'attendre la conclusion, qui a fini par arriver après trois heures ! Et une fin tellement navrante et jusqu'auboutiste qu'elle n'apporte rien qu'on ne sache déjà : Beau est né, a vécu, et a fini absolument taré, au sens strict du terme. Clairement j'ai été d'abord très surpris, puis décontenancé, et au final très déçu par ce film. Et pourtant, Dieu sait que j'aime l'acteur principal. Ou alors, et je n'exclus pas d'emblée cette possibilité, peut-être ne suis-je tout simplement pas assez correctement équipé intellectuellement pour percevoir le sens et l'intérêt profond de ce long métrage. En attendant, et étant seul juge pour ma propre personne, je peux affirmer que je n'ai pas aimé ce film. Faites ce que vous voulez de cette information...

Ant-Man et la Guêpe : Quantumania : Les deux premiers films dédiés à Ant-Man avaient eu pour eux la fraîcheur et la légèreté saupoudrées d'une bonne dose d'humour qui faisait clairement lorgner les films vers la comédie encore plus que vers le film de Super-Héros. Cette troisième incartade dans l'univers de l'Homme-Fourmi (j'aime bien de temps en temps reprendre les noms francisés des héros, tels que je les avais connus en les découvrant dans les comics de ma jeunesse) a un peu perdu de cette forme d'innocence et de bonhomie qui faisaient son charme et le classait un peu à part dans le MCU. L'humour y est moins naturel, plus attendu (et donc par définition moins impactant), et si la débauche d'effets spéciaux et visuels reste de très bonne facture, j'ai presque eu l'impression qu'il s'agissait de combler le vide d'une histoire peu palpitante, et de personnages moins bien troussés que précédemment. La présence d'un Bill Murray fait plaisir, l'introduction d'un méchant charismatique de l'univers Marvel est appréciable aussi (d'ailleurs à ce sujet, il est intéressant de constater que les c'est souvent par Ant-Man, personnage insignifiant si on le compare à Thor ou Iron-Man par exemple, que sont introduits certains éléments clés qui vont bouleverser le MCU : par le passé la solution du voyage quantique pour défaire ce que Thanos a fait, et ici la découverte du nouveau antagoniste majeur aux héros du MCU). Mais le film en lui-même manque de souffle épique, pas qu'on s'ennuie mais les enjeux peinent à nous passionner. C'est dommage, après la réussite inattendue des deux premier, ce troisième opus manque un peu sa cible j'ai trouvé, ça aurait pu faire une chouette trilogie sinon. Mais l'essentiel est là cependant : Kang est dans la place !

Miracle Workers saison 3 : La seconde saison de cette série m'avait déçu car si l'originalité etait toujours de mise, le pouvoir comique avait beaucoup régressé et le résultat s'en était très largement ressenti. Mais cette troisième saison redresse bien la barre de ce point de vue-là, et à plus d'une reprise je me suis pris à pouffer sur des bêtises, une situation rocambolesque ou un dialogue bien torché. Cette fois on se retrouve dans un décor de western, ou plutôt de conquête de l'Ouest, et c'est l'occasion pour les scénaristes d'enchaîner les gags de manière assez inspirée. Encore une fois dans cette série, ce n'est pas l'intrigue principale qui est le plus important, mais bel et bien les situations et l'effet comique. Avec en tête de proue l'inénarrable Steve Buscemi qui assure à lui seul une bonne part de la réussite du spectacle. Cette série n'a rien d'un incontournable, je ne vais pas tenter de la survendre ici, mais on passe un agréable (et court) moment en la regardant, et c'est déjà pas si mal par les temps qui courent.

The Boys présentent : les Diaboliques saison 1 : Toute petite saison d'épisodes courts (moins de 15 minutes) qui plongent dans l'univers de The Boys (le comic book devenu série télévisée) et en explore les coins et recoins autour du composé-V de Vought. Différents styles graphiques, différents styles narratifs, variant entre humour et cynisme défaitiste. Tous les épisodes ne se valent pas, c'est une évidence de dire cela dans le cadre d'une série d'animation de ce type, mais l'ensemble démontre une belle qualité générale malgré tout, ce qui est notable (et plaisant). Sur certains épisodes, je dirais même qu'on se rapproche plus encore de l'esprit du Comics que la série live. Sur l'aspect délirant et outrancier surtout (je pense tout particulièrement à l'épisode consacré aux "pouvoirs de merde"). Sans que cela ne parvienne à tous les coups à égaler le matériau d'origine cela dit (je pense à l'épisode autour de la crotte vivante par exemple, fausse bonne idée selon moi). Cette petite série s'avère donc amusante et plaisante, mais reste au final assez anecdotique. Que ceux qui la rateront se rassurent, ils ne passeront pas à côté d'une pépite méconnue, ceux qui s'y essaieront quant à eux, passeront un moment agréable mais pas marquant, d'autant plus que la série est regardée en son entièreté en moins d'une heure et demi. À vous de voir donc !

The Head saison 1 : Le décor polaire est idéal pour un thriller à la sauce whodunit. Il facilite le huis-clos, limite les possibilités et oblige les scénaristes à être plus créatifs que d'habitude. Mais en contrepartie, l'exercice demande une écriture rigoureuse, une parfaite maîtrise spatio-temporelle des événements et une gestion au cordeau des personnages. L'aspect thriller de l'intrigue repose sur la confrontation des récits antagonistes des survivants de la mission Polaris VI. Or, dès le départ, je n'ai pas réussi à me départir de l'idée lancinante que quelque chose cloche. Quelque chose dans l'ossature même de l'histoire, quelque chose qui assurerait la cohérence globale, un je-ne-sais-quoi de l'ordre du ciment narratif manquait à la consolidation de l'intrigue. De fait, gêné sans parvenir à mettre le doigt sur ce qui en était la cause, je n'ai pas pu entrer pleinement dans ce que proposait le scénario. Ça coinçait. Et si les premiers épisodes parvenaient à faire le job, au fur et à mesure de l'avancée de la saison, ça coinçait de plus en plus. De fait, la révélation finale ne m'a pas eu sur moi l'effet escompté. Non pas que j'avais découvert le pot-au-roses exact, mais il était évident pour moi depuis le début que ce qu'on nous racontait était faux, ou au moins biaisé. Du coup, ce qui tient lieu de révélation, et potentiellement de twist qui remet en lumière toute l'histoire depuis le commencement, n'a pas fonctionné puisque je l'attendais tout en me disant tout le long des épisodes, "ça ne marche pas, quelque chose dont le manque est trop palpable à l'écran m'empêche de croire ce qu'on me montre". Sans arriver à définir plus clairement ce manque. Il est d'ordre narratif, plus encore que scénaristique à mon sens. Un petit quelque chose dans la façon de narrer l'histoire m'a fait tiquer dè sle départ, et cela a grandement atténué l'effet de la série sur moi. Dommage, car l'idée de départ était séduisante. Les personnages un peu trop caricaturaux (mais en 6 épisodes, difficile de faire très fouillé quand on a une dizaine de personnages à développer) sont assez prévisibles, l'action un peu lente (des épisodes plus resserrés auraient peut-être établi un rythme plus adéquat). J'avais envie d'apprécier cette série, mais à l'arrivée ça ne l'a pas fait. Peut-être ne suis-je pas la bonne cible, du moins ai-je cru comprendre que la série avait eu son petit succès critique à sa sortie. Mais elle ne m'a pas convaincu.

Better Things saison 3 : Better Things continue sur sa lancée, renforçant ses aspects plaisants, mais persévérant aussi dans ses côtés moins attractifs (à mes yeux). La petite famille poursuit son petit bonhomme de chemin, les petites ou grandes joies, les petites ou grandes peines, les questions existentielles, les colères, les énervements, les réconciliations, tout cela est plutôt bien géré, mis en musique et ponctué de traits d'humour (ou d'ironie aussi) de façon fort agréable à suivre. En revanche, certaines situations, certaines réactions, certaines idées ou discours m'ont parfois fait tiquer. Le cul entre deux chaises du personnage principal de Pamela Adlon m'a aussi souvent ennuyé. Elle se veut une femme forte qui gère tout toute seule, qui ne doit rien à personne, qui en remontre aux mecs, qui évidemment a eu un mari "toxique", qui défend des valeurs d'indépendance et de girl power aux accents très féministes, mais qui bien souvent dans son comportement démontre être aussi le contraire de tout cela. Elle se plaint beaucoup de sa vie, de ses enfants, de son rythme effréné, de courir en tout sens, de subvenir à tout, mais au final dans la série on constate qu'elle vit dans une belle et grande maison, n'a visiblement pas de problème d'argent, laisse un maximum de liberté à ses enfants qui vivent leur vie la plupart du temps sans elle, se lâche régulièrement sur l'alcool, la bouffe et le cul (et tant mieux !) et accessoirement travaille de temps en temps en tant qu'actrice (autrement dit, et sans vouloir manquer de considération pour le métier d'acteur, elle ne se tue pas à la tâche 8 heures par jours sur une chaîne d'usine quoi...). Bref, c'est un peu le côté "moi je, moi je, moi je" de la plupart des personnages (les gamines Frankie et Max ne sont pas en reste de ce point de vue là) qui ne voient les choses qu'au travers d'un prisme ultra égocentré qui me gonfle parfois quand on les compare aux discours et idées très progressistes qu'ils tiennent en parallèle. Le paradoxe de la vie certainement. Mais si on ne s'attarde pas sur ces détails, c'est assez amusant de suivre les pérégrinations de la petite famille de Sam Fox.

La Nuit sera longue saison 1 : Cette série espagnole cumule qualités et défauts, ce qui en fait une série compliquée à juger. Pour les qualités : une intrigue à la base assez simple qui recèle cependant des subtilités qu'on découvre au fur et à mesure, un environnement de prison / hôpital psychiatrique qui donne une ambiance bien spéciale à l'histoire, des dilemmes moraux et des situations inextricables qui font cogiter. Pour les défauts : une action qui a tendance à se diluer et une gestion du temps qui m'a dérangé (le temps infini qu'il faut au commando pour forcer des portes, fussent-elles blindées, ne me paraît pas très crédible), des réactions pas toujours évidentes de personnages dans des situations données, des effets de suspense qui semblent parfois extraits aux forceps, des explications techniques un peu trop lights à mon goût (les lignes téléphoniques sont coupées, ou brouillées, comme ça sans plus d'explication, faut juste l'accepter, les discussions par talkies-walkies sont parfois confidentielles, parfois captées par les adversaires en fonction des besoins du scénario on dirait, ça marche comment exactement ? Quant au générateur et à la voiture réparés en moins de deux, là aussi on certainement à faire à des génies de la mécanique). En ce qui concerne les personnages, qui sont nombreux, on côtoie le bon comme le moins bon. Il y en a de très réussis et charismatiques (je pense à Cherokee en particulier, mais aussi le glaçant tueur en série ou la cintrée Manuela) et d'autres qui manquent cruellement de personnalité convaincante (le directeur Hugo en premier lieu, la plupart des gardiens, ou la prisonnière à crâne rasé et son comparse amoureux transi, caricaturaux au possible). Le plus inquiétant dans cette série reste qu'en à peine 6 épisodes j'ai déjà l'impression qu'on essaie de beaucoup trop en faire sans pour autant que l'histoire n'avance vraiment, je crains que la seconde saison n'enfonce le clou dans cette direction. Mais je concède au twist final d'être intriguant et de donner envie d'en savoir plus. La suite déterminera très certainement de quelle côté la balance penchera, en attendant je suspends mon jugement...

Mayor of Kingstown saison 1 : Après sa longue parenthèse Marvel en tant qu'Hawkeye, Jeremy Renner se reconvertit grâce à cette série dans le thriller sombre et violent et se forge une étoffe de bad guy au cuir hyper tanné qui résiste à tout et ne recule devant rien. La série met un peu de temps à bien s'ancrer sur ses nombreux personnages, mais une fois la toile quelque peu complexe tissée entre eux, tout s'emboîte à merveille et les engrenages de la fatalité réclament leur dû, menant l'intrigue vers des sommets de suspense et d'action. La partie carcérale du récit est en grande partie dépositaire de cette montée en puissance de la série d'épisode en épisode, mais le puzzle alambiqué d'interactions entre les différents clans qui s'affrontent est également très intéressant à suivre en dehors des murs de la prison. Des prisons même devrais-je dire, puisque les événements de la série ont des répercussions aussi bien dans le pénitencier pour hommes que dans la prison pour femmes voisine. Et cette montée en puissance, qui connaît son climax dans les deux derniers épisodes de la saison, augure d'une seconde saison tout aussi intéressante et prometteuse puisqu'on devine déjà certains développements de l'intrigue principale à venir. Très bonne surprise que cette série rude et violente, pas évidente d'approche au départ, mais très généreuse en émotions et en rebondissements dès sa première partie passée. À voir.

Sisu, de l'Or et du Sang : Si le terme finnois 'Sisu' a été conservé dans le titre, c'est en partie parce qu'il n'a pas d'équivalent exact en français. Il a un sens proche de 'ténacité', 'persévérance' ou 'détermination', mais avec une intensité plus forte, il désigne le fait de s'éccrocher coûte que coûte à son objectif, et ne rien abandonner à l'adversité. Et quand on sait ça, on sait à peu près tout ce qu'il y a à savoir du film. Parce que c'est exactement la définition de ce qu'il se passe à l'écran. Le personnage, un taiseux vétéran de la grande guerre, a un objectif à tenir, et rien, pas même les nazis qu'il va croiser sur son chemin, ne l'arrêtera. Faut dire que le bonhomme est doté d'une capacité de résistance physique hors normes, d'une volonté de fer, et surtout de qualités inégalées dans le domaine du combat et de la survie. Économe en parole, l'ancien combattant cause peu. Mais quelle prolixité dans l'art de faire saigner et d'occire son prochain. En tout cas quiconque essaiera de le dévier du chemin qu'il s'est fixé. Le film est à l'image de son héros : brut de décoffrage, déterminé, violent, jusqu'auboutiste. Parfois à la limite du too much et de la crédibilité, le film développe une telle énergie et une telle tension, qu'on ne peut se détourner de ce que l'on voit à l'écran. Ça ne fait pas dans la dentelle mais ça ne le revendique à aucun moment. Le film est carré, brutal, sanglant et sans pitié, mais cohérent avec lui-même de bout en bout. Si vous avez envie de beaucoup d'action et de peu de mots, si la vue du sang et des tripes éparpillées ne vous empêche pas d'apprécier un bon film, alors Sisu est fait pour vous. Les autres, passez votre chemin.

Red Light mini-série : Annoncée avec une belle réputation de série "coup de poing" sur l'univers de la prostitution dans les bas fonds du quartier rouge d'Anvers, munie d'un casting plutôt léché (Carice Van Houten en tête de gondole), Red Light, une production néerlandaise et belge promettait de belles choses. Et aussi bien sur l'ambiance que dans les images, les premiers épisodes tiennent largement la route, l'intrigue n'est pas d'une folle originalité mais a l'air solide, l'interprétation est au diapason, et on trouve un faux-rythme qui, bien que l'histoire n'avance pas à pas de géants, donne une apparence de maîtrise du sujet. Si bien que ça fonctionne plutôt pas mal pendant les trois quarts de la série. Mais quand arrive le dénouement, principalement sur les deux derniers épisodes où les choses se précipitent un peu plus, on bascule dans le n'importe quoi et les mauvais choix scénaristiques et narratifs se succèdent, laissant place à quelques clichés inattendus, et surtout à une bonne dose d'incohérence dans la gestion des personnages. L'épisode où les trois héroïnes sont isolées dans une maison de campagne sous la menace d'un groupe d'hommes de main du proxénète qui viennent pour les buter est édifiant. Il fait nuit noire, elles ont un 4x4 à disposition et l'une d'elle connaît une petite route secondaire dans les bois (puisqu'à la fin elle part par là), mais non, elles préfèrent attendre là que les gugusses arrivent. Elles sont trois, eh bien elles réussisent à faire trois groupes de "une". Bigard n'a rien inventé dans ses sketches, c'est la triste réalité. L'une d'elle prend une balle en pleine forêt, est en train de crever seule dans la nuit, essaie d'appeler à l'aide avec son téléphone portable alors qu'elle entend au loin les secours arriver mais pas de bol, ce dernier n'a plus de batterie... Alors elle rampe comme elle peut, trop faible pour crier et se faire entendre, avant de sombrer dans l'inconscience, persuadée de vivre ses derniers instants. Tout du long, elle a un revolver avec elle, pas une seconde il ne lui vient à l'idée de tirer pour se manifester aux autres... Ce sont des détails vous me direz, mais ce genre de truc, moi ça me fume pour une série qui se veut si proche de la réalité. Sur le plan morale et éthique, il y a de quoi redire aussi d'ailleurs. On comprend assez rapidement que dans cette série, les femmes sont mises au premier plan, et les hommes sont tous des enfoirés à divers degrés, qu'aucun n'est bon à sauver. Mais tout de même, ce qu'il advient de la prostituée en toute fin laisse songeur. Quant à la fliquette, outre son alcoolisme et son abandon de famille, que son premier réflexe soit, toute drapée de blanche vertue, de balancer (auprès de sa hiérarchie et même de sa femme sur son lit de mort) son coéquipier qui a toujours été là pour elle dans les pires moments quand elle découvre qu'il a été une taupe (alors qu'il l'a fait en sacrifice pour prendre soin de son épouse en phase terminale de sclérose en plaque), ben désolé, mais j'ai du mal avec le sens de la loyauté et la morale à géométrie variable de l'héroïne... Je cite là quelques exemples qui m'ont marqué, et qui j'en ai peur risquent de spoiler un poil la série, mais ils sont pour moi des marqueurs forts d'une série bien débutée mais malheureusement inaboutie scénaristiquement. C'est toujours très dommageable, une fin ratée. Car c'est de cela qu'on se souvient avant tout.

Venom : Let There Be Carnage : La franchise Venom m'a toujours inspiré une grande méfiance, depuis l'annonce fracassante d'un premier volet horrifique qui avait laissé place à un spectacle tout public. Cette fois, avec l'arrivée de Carnage dans le champs d'action, le film écope d'une interdiction aux moins de 12 ans, ce qui, vu le thème et les personnages impliqués, est un strict minimum. Et malgré cela, on sent à chaque seconde du métrage que le film a le cul entre deux chaises. Andy Serkis à la réalisation aurait certainement eu envie d'aller plus loin et plus sérieusement dans le gore et le malsain, pour coller au plus près de la psyché de ce psychopathe de Cletus Cassady, mais Venom est un personnage Marvel, qui plus est de l'univers de Spider-Man, et à ce titre doit attirer et rester accessible aux jeunes. D'où je pense cette édulcoration du personnage titre ainsi que du grand méchant Carnage. D'où également cette compensation aux quelques images un peu plus violentes que dans le premier, qui consiste à blinder le film d'humour lourdingue (les dialogues entre Eddie et Venom) censé dédramatiser l'appétit de cerveau du symbiote par exemple. On garde le principe, mais on ironise un maximum dessus (le parallèle avec les poulets et le chocolat par exemple) histoire de détourner l'attention d'un acte factuellement répugnant et malsain. À mes yeux, ce genre de choses, pas subtiles pour un sou et très répétitives à la longue, plombent le film. Si on ajoute la contrainte de "faire peur sans tomber dans l'horrifique" pour ratisser le plus large possible malgré tout, on glisse régulièrement vers le kitsch et le ridicule. J'adore Woody Harrelson, mais avec sa moumoute de rouquin et son sourire forcé de fou-furieux, il est plus pathétique qu'inquiétant. Mais ça c'était couru d'avance, ce choix d'antagoniste pour un film qui, de par son cahier des charges, ne peut pas se permettre certaines outrances, c'était se tirer une balle dans le pied dès le début. Alors que le premier opus avait su miraculeusement ne pas totalement sombrer dans les dérives que je craignais, le second s'y vautre allègrement, et je n'y ai en fin de compte rien trouvé de valable à sauver. Je ne peux même pas dire qu'il s'agisse là d'une grosse déception, tant je m'y attendais.

The Mosquito Coast saison 2 : Seconde saison de la série adaptée du roman éponyme, qui avait déjà donné lieu à une adaptation cinéma en 1986 avec Harrison Ford dans le rôle principal (sortie sur support dvd il y a quelques années, dans une version absolument affreuse). Au cours de la première saison j'avais été déboussolé par la distance assez marquée entre l’œuvre dont je me souvenais avec Harrison Ford et la série, comprenant entre les lignes que la version télévisée se permettait d'entrer beaucoup plus dans les détails et le background des personnages que le film, ce qui permettait d'en apprendre bien davantage mais en contrepartie avait pour effet de ralentir substantiellement le rythme et l'intrigue principale. Cette deuxième partie embraie sur le même modus operandi, pour vous donner une idée : la fameuse Mosquito Coast qui donne son nom au roman, au film et à la série, n'est atteinte qu'en toute fin de la seconde saison. Dans le film, c'est là que se concentre le nœud de l'intrigue, de ce personnage de scientifique un peu fou, obsédé par l'idée de sortir du système et de créer l'environnement de vie idéal pour sa famille en rupture de ban avec la société, sur le mode "grandeur et décadence" (je n'en dis pas plus pour ceux qui voudraient voir le film). C'est dire si la série prend son temps pour en arriver au cœur de l'histoire. Le hic, le gros hic, c'est qu'elle a visiblement trop traîné en route... de sorte que le diffuseur (Apple Tv) a décidé de jeter l'éponge et de ne pas renouveler la série pour une troisième saison. Ce qui explique la fin absolument précipitée, inattendue et très différente de l'histoire d'origine qui survient brusquement et sans prévenir ni s'appesantir sur ses conséquences pour les personnages, dans le tout dernier épisode de la seconde, et donc dernière, saison. Narrativement, on est à deux doigts de la catastrophe tant cette fin bricolée arrive comme un cheveu sur la soupe. Scénaristiquement c'est très dommage, car bien que la série aurait gagné à aller plus rapidement au but, cette annulation avant même que le centre du récit ne soit abordé rend le récit des deux premières saisons presque inutile, et ôte toute la profondeur de l'histoire. On se demande un peu, voire beaucoup, à quoi bon tout cela pour finir ainsi. J'imagine que cette fin ratée et précipitée faite de bric et de broc a été préférée à un cliffhanger qui ne verrait jamais de suite, mais je ne suis pas loin de penser que le remède est presque pire que le mal sur ce coup-là. En revanche, cela m'a donné l'envie de lire le roman, pour pouvoir enfin compléter la boucle, et avoir l'histoire dans sa complétude, plus large que dans le film qui l'aura certainement réduite et concentrée au maximum, et que dans la série qui l'aura amputée d'une bonne moitié par manque de temps. Gros gâchis en l'état pour ce qui aurait très certainement pu donner une excellente série voguant sur le thème de l'altermondialisme et de l'écologie responsable...

Les Galettes de Pont-Aven : De temps en temps, se faire ou se refaire un film culte, quel bonheur... Avec Les Galettes de Pont-Aven, on touche au film étendard, celui qui surnage la filmographie de son réalisateur, Joël Séria, mais aussi certainement celui qui a donné l'un des rôles les plus emblématiques et mémorables au yeux du grand public à Jean-Pierre Marielle. Il incarne Henri Serin, comme le serin, représentant de commerce en parapluies de qualité, qui souffre en silence dans sa vie de famille, dans son boulot alimentaire alors qu'il se rêve en Gauguin, en artiste peintre. Un homme mûr qui se sent incompris, engoncé dans un carcan social et familial qui l'étouffe, certains parleraient de crise de la quarantaine, d'autres de rébellion à l'ordre établi, d'autres encore de recherche de sens à son existence morne et sans relief... Ce film, qui est généralement taxé de comédie par son outrance, son langage fleuri, la légèreté avec laquelle les personnages féminins sont vêtus tout au long du récit, n'en est en fin de compte pas tellement une. J'y vois beaucoup de noirceur, de tristesse, de désespoir, dans ce film. Il est certes truculent, surtout en ce qui concerne les dialogues savoureux, mais en réalité son personnage central ne cesse de se débattre, comme il le peut, contre le sort, le système en place, la frustration, les désillusions, la fatalité... sans forcément toujours y parvenir du reste. Plutôt un constat implacable et lucide qu'une cure d'optimisme, ce film garde un aspect très sympathique par son rapport très direct au monde réel, toujours à hauteur de quidam, toujours sur un ton de sincérité, presque de naïveté, et surtout il véhicule et revendique du début à la fin une forme de tendresse inaltérable, vraie, pleine. Rien n'y est tout blanc ni tout noir, des personnages aux situations, des liens qui se font ou se défont. Si à sa sortie, le film était volontiers qualifié de provocateur et dérangeant, aujourd'hui je le perçois beaucoup plus comme un cri du cœur, d'une sincérité folle, et comme une fenêtre mélancolique sur un monde passé et perdu où l'humain prévalait encore sur tout le reste. Un mot sur Jean-Pierre Marielle : grandiose. Et je n'oublie pas non plus la qualité des seconds rôles délicieux à la pelle. Un film emblématique du cinéma français des années 1970, au même titre que Les Valseuses selon moi. À voir et revoir sans modération.

Shrinking saison 1 : J'avais eu un coup de coeur pour l'acteur Jason Segel dans la série Dispatches from Elsewhere en 2020, et bon, Harrison Ford c'est Harrison Ford quoi. Il ne m'en a donc pas fallu plus pour me lancer dans cette série que de voir la trogne de ces deux-là sur l'affiche de promo de la série. Et puis une histoire de psy qui pète une durite et sort de la déontologie et des règles habituelles pour tenter d'obtenir de meilleurs résultats avec ses patients, j'ai trouvé le pitch de départ engageant. Alors la première saison qui nous est proposée n'a rien de révolutionnaire, ce n'est pas un chamboulement ni un coup de cœur absolu comme peuvent l'être parfois certaines séries sorties de nulle part, mais ce que j'y ai vu m'a plu, m'a fait rire, m'a parfois surpris, et a su jouer sur le double tableau drame / comédie avec un certain brio. Ce qui avec moi fonctionne toujours quand c'est bien fait. Il y a en plus du duo d'acteurs principaux une brochette de seconds rôles très bien trouvés et très bien campés (je pense à Lukita Maxwell et Ted McGinley en particulier). Les quelques cas psy exposés dans la série sont surtout là pour la blague et traités sur ce ton-là, de manière assez réussie d'ailleurs, mais ce sont évidemment les psychothérapeutes eux-mêmes qui sont les premiers touchés par des blessures intimes profondes (le deuil pour Jimmy, la maladie dégénérescente pour Paul, les rapports père-fille pour les deux). C'est ce qui nourrit le côté drame du show. Ça oscille donc beaucoup entre rires et tristesse, on passe du moment émouvant au gros gag un peu trash, de  la mélancolie voire du désespoir le plus noir à la répartie qui tue d'une seconde à l'autre. On navigue donc entre deux eaux sans jamais basculer complètement d'un côté ou de l'autre, et c'est plutôt bien fait et agréable à voir. En revanche, une chose m'a frappée, c'est l'incessant renvoi à la "race" des uns et des autres. Les blacks d'un côté, les blancs de l'autre, comme essentialisés dans le discours de chaque protagoniste alors même que l'histoire démontre par a+b qu'il n'y a pas de différence de ce type à faire, qu'aussi bien dans ce qui leur arrive que dans leurs réactions, ils sont très proches. La psy black, qui visiblement fait partie du haut du panier socioculturellement parlant, comme en témoignent sa Tesla flambant neuve ou l'artiste black avec qui elle est en couple et qui fait son vernissage dans une galerie d'art prestigieuse, cette psy donc fait pourtant systématiquement référence à la victimisation des afro-américains, rangeant indifféremment les "petits blancs" parmi une caste de privilégiés plein de fric (à laquelle elle ne semble pas consciente d'appartenir elle-même, nonobstant sa couleur de peau). Quand racialisation et classes sociales se confondent... ça peut vite amener à perdre le sens des réalités. C'est un discours très américain il me semble, qui tend à se généraliser, et qui s'insère insidieusement (mais pas très subtilement) jusque dans des séries qui se veulent 'disruptives' et bien-pensantes mais qui ce faisant gomment au passage toute notion de 'nuance' dans leurs discours et leur représentation de la société états-unienne. J'ai trouvé cela dommage. Mais ça reste un problème mineur quand on considère l'ensemble plutôt qualitatif de cette série, que je conseille absolument.

Sanctuary saison 1 : Plongez dans l'univers atypique du sumo avec cette série japonaise totalement inattendue et à contre courant de ce qu'on a l'habitude de voir en occident. Vieux d'au moins 1500 ans, cet art martial est pétri de tradition et suit un protocole immuable, qui en fait une fenêtre sur le passé plutôt déroutante de nos jours. Rien que pour ces rites, ses règles, son folklore et toute l'aura qu'un combattant de sumo génère aux yeux de la population, cette série est extrêmement dépaysante, et formidablement intéressante. J'ai personnellement adoré m'immerger dans ce monde à part qui est lui-même un îlot de particularités au sein de la société japonaise déjà bien éloignée de la nôtre par bien des aspects. On retrouve toute la démesure dont les japonais sont capables, mais aussi un profond respect des traditions malgré toute la modernité dans laquelle le Japon baigne. Je ne vous cache pas que le premier épisode m'a un peu laissé dubitatif, il m'a fallu un temps d'adaptation, aussi bien au contexte de l'histoire qu'au jeu des comédiens (j'ai toujours ce sentiment de décalage avec la façon de jouer la comédie dans les œuvres asiatiques au sens large). Mais dès le deuxième épisode, et encore plus ensuite, j'ai été happé par ce que je voyais à l'écran. On en apprend énormément sur ce sport ancestral resté finalement assez méconnu chez nous dès lors qu'on sort de ses aspects les plus caricaturaux, mais on plonge aussi dans la société japonaise avec tout ce que cela englobe, là encore, de dépaysement. Si je ne devais exprimer qu'un bémol, ce serait concernant la fin, qui en tant que telle peut parfaitement tenir lieu de final définitif, mais qui donne quand même furieusement envie d'en voir plus, d'en savoir plus. En huit petits épisodes, je suis donc passé de 'dubitatif' à 'convaincu', et cette série figure parmi mes coups de cœur de 2023 !

Les Gardiens de la Galaxie Vol.3 : Alors que l'avenir de ce film était bien mal engagé après l'éviction de James Gunn de l'écurie Marvel, le retour en grâce du réalisateur a permis de boucler la boucle des Gardiens de la Galaxie en gardant l'ADN de la franchise telle qu'on l'avait connue jusqu'ici. À savoir : un ton décalé, de l'action à gogo, des images impressionnantes et des effets spéciaux à l'avenant, beaucoup de second degré, et une pointe de 'je m'en fous je fais ce que je veux' ponctuée de clins d'oeil réguliers au spectateur. James Gunn a réussi à développer au sein du MCU un univers spécifique fait d'extravagance et d'originalité tout en intégrant des éléments canons de l'univers Marvel, quelque part entre respect et réinterprétation, maintenant cet équilibre fragile assez inédit avec brio tout du long. Génial pour un fan des comics de voir le chien Cosmo ou la station spatiale Knowhere si proche de ce que les comics proposent, côtoyer la version très particulière d'un Yondu par exemple, qu'un intégriste fondamentaliste de Marvel devrait rejeter avec force alors que le personnage fonctionne pourtant parfaitement bien à l'écran, et certainement bien mieux qu'une version qui aurait été plus fidèle à la version papier. Quand on parle d'adaptation au cinéma, c'est proche de l'exploit que de parvenir à un tel résultat, qui mixe avec autant de réussite la fidélité et le respect de certains personnages et l'apport de nouveaux angles d'approche pour d'autres. Le seul bémol, que je qualifierais même de faux-pas assez grossier, c'est selon moi le traitement d'Adam Warlock dans ce troisième opus. Le personnage est surtout là pour apporter un prétexte d'introduction à la trame principale du film qui l'oublie bien vite, avant de revenir faire une petite apparition en fin de métrage, mais en soi Warlock n'apporte rien. Et d'en faire un personnage aussi neuneuh qu'il est balèze, avec son air bovin et très limité intellectuellement, n'est pas la meilleure idée de Gunn, pour une fois. D'abord parce que ça fait un peu trop répétitif comme traitement de personnage (des balèzes bas du front il y en a déjà treize à la douzaine dans les Gardiens de la Galaxie), et surtout parce que ça trahit plus un manque d'idées sur la façon de s'en servir qu'autre chose. D'où mon avis qu'il ne sert à rien et qu'il aurait mieux valu se passer de sa présence. Mais c'est assez secondaire en fait. Le vrai personnage central de ce film c'est évidemment Rocket dont on apprend les origines assez dramatiques, ce qui permet d'ailleurs au film de prendre une autre envergure que ce que la franchise nous a servi jusqu'ici à base "de blagues et de bastons". On est même ému par moments par le destin de cette boule de poils jusqu'alors plutôt traitée sur un mode très premier degré dans les films précédents. Quant au grand méchant du film, soyons honnête il n'a rien de très "grand", mais il est bien "très méchant", presque de manière caricaturale d'ailleurs tant il manque de nuances lui aussi dans son traitement (ce qui est dommage quand on connaît la version papier qui a beaucoup plus de profondeur en vérité). Mais encore une fois, il s'agit presque d'un détail tant l'importance réelle du récit est portée sur Rocket. Le film a également ce léger parfum d'adieux, on sent que le réalisateur tourne une page et accorde à chacun des protagonistes de l'équipe son petit moment d'hommage à l'écran (ça se remarque tout particulièrement lors de deux scènes de baston où chaque héros est mis en avant tour à tour et fait la démonstration très visuelle de ses capacités physiques spécifiques). Il clot ce faisant toutes les mini-intrigues individuelles de chacun, et introduit en toute fin une potentielle piste d'évolution pour Peter Quill de retour sur Terre, ainsi que la nouvelle mouture des Gardiens de la Galaxie. Ça fait presque un peu chant du cygne vu de cet angle. Et en marquant le départ de James Gunn du MCU, ça laisse craindre aussi la perte d'un ton à part qui risque de manquer (surtout si on compare ce Volume 3 aux autres films récents des Studios Marvel). Espérons que le futur du MCU ne s'en verra pas de plus en plus aseptisé, il l'est déjà bien assez comme ça...

Charlie et ses deux nénettes : Avec ce second long métrage de Joël Séria, on plonge en plein cinéma franchouillard un peu fauché des années 1970, avec tout ce que cela comporte de positif comme de négatif : une image pas folichonne qu'on sent faite avec des moyens pas démesurés, même pour l'époque, un scénario très linéaire et pour autant approximatif par moments, des dialogues et des scènes gentiment naïfs et très en décalage avec le monde d'aujourd'hui, mais aussi un charme suranné qui fonctionne bien parce qu'on a aucun mal à croire à la sincérité de ce qu'on voit, un propos qui ne se cache pas et va droit au but, où une chatte est une chatte sans pour autant que cela choque ni dérange, une approche très minimaliste de l'esthétique, de la gouaille et du naturel dans l'interprétation, un rapport au réel et à la vie de tous les jours qui change de nos habitudes actuelles. Bref, ça se passe en France il y a à peine 50 ans et pourtant on est par moment totalement dépaysé, et personnellement c'est quelque chose que j'aime particulièrement dans ce genre de film : une impression de replonger dans un passé qu'on a connu (ou à peu de choses près) mais qui semble pourtant presque onirique tant il est loin émotionnellement... Côté interprètes on a en rôle principal Serge Sauvion, qui n'est rien moins que la voix française de l'inspecteur Columbo (mais pas seulement : il est aussi Paulie dans la saga des Rocky, Terry le pilote d'hélico pote de Magnum, Stacy Keach dans Mike Hammer, et tant d'autres doublures-voix au cinéma comme à la télévision), mais aussi les toutes jeunes Jeanne Goupil et Nathalie Drivet qui donnent une image de la jeunesse tellement éloignée de celle d'aujourd'hui, c'est assez troublant. Et puis un second rôle de choix en la personne de Jean-Pierre Marielle, en bonimenteur mi-charmeur mi-beauf de première catégorie. Alors bon je ne vais pas vous survendre la chose : c'est un film très mineur, on ne parle pas d'un chef d’œuvre du cinéma français, mais il reste un marqueur de l'époque, une usine à nostalgie sur bien des plans aussi, le représentant d'un cinéma qui n'existe plus depuis belle lurette et qu'on aurait même du mal à imaginer qu'il ait pu exister tant qu'on n'en a pas vu des films comme lui, et de ce point de vue le film est intéressant, dépaysant car déphasé, surprenant car insoupçonné. Outre qu'en ce moment j'apprécie de voir ou revoir des films français d'une époque révolue, j'ai pris beaucoup de plaisir avec le jeu des acteurs, tellement à mille lieues de ce qu'on voit de nos jours, et de ce fait tellement rafraîchissant même s'il nous sert un truc à ce point démodé qu'on a l'impression de regarder un vestige de la préhistoire cinématographique par moments. Ça fait du bien de se reposer pendant 1h30 en 1973. Rien que pour ça, je conseille.

Sweet Tooth saison 2 : Curieux mélange de monde enfantin avec des personnages touchoupinoux (I Love Bobby !!) et une ambiance post-apocalyptique où il ne fait pas bon être un survivant et qu'on sait l'humanité condamnée à disparaître... vous y trouverez des bons sentiments, de la cruauté, du courage, de la violence, de l'espoir, des désillusions, de l'émerveillement, la mort, de la gentillesse, des sacrifices, des gentils, des méchants, et une bonne dose d'ironie du sort aussi... Dans la droite lignée de la première saison qui m'avait très positivement surpris, je suis resté accroché du début à la fin à cette suite qui n'a rien perdu ni en fraîcheur, ni en rythme, ni en qualité narrative. Mais que l'emballage ne vous trompe pas : si à première vue on pourrait croire que la série est à destination des enfants (visuellement tous les codes du conte de fées y sont) il n'en est rien en ce qui concerne le fond, les concepts traités et le destin de certains personnages. Certes on n'est pas dans Mad Max, mais ne croyez pas pour autant vous promener dans l'île perdue de Peter Pan version Disney, et ce n'est pas parce que le grand méchant de l'histoire, le Général Abbot est aussi visuellement kitsch que le Capitaine Crochet sous acides qu'il faut les confondre... Pour ceux qui n'auraient pas encore tenté l'aventure depuis que la première saison est sortie en 2021, il n'est pas trop tard, je vous assure que vous risquez d'être surpris par le résultat. En revanche j'espère que la saison 3 sera la saison finale, ou alors que la narration opère un saut temporel, car le problème est récurrent dès lors qu'une série intègre des enfants : ils grandissent vite ! Et d'une saison à l'autre, ils ont pris un an voire parfois plus si la production prend du temps entre les saisons. Et ça c'est mortel à l'écran, pour peu qu'un des mômes soit pris d'une bonne crise de croissance entre temps, et ça vous fiche votre cohérence visuelle par terre quand dans l'histoire il est censé se passer quelques jours seulement d'une saison à l'autre... Or, si pour l'instant ça reste gérable, j'ai déjà perçu des changements chez le jeune Gus entre la découverte en saison 1 et la poursuite de l'histoire en saison 2, alors que le scénario reste dans une temporalité linéaire quasi-continue. Je crains donc la suite, faudrait pas que Gus, censé avoir 10 ans se ramène du haut de ses 1m70, le visage bouffé d'acné, ça ferait tâche... et tout de suite moins mignon aussi ! Bref, pour le bien de l'histoire, bien que je trouve cette série vraiment réussie et intéressante, mieux vaudrait qu'elle ne s'éternise pas trop. En tout cas, je conseille vivement son visionnage.

Black Panther : Wakanda Forever : Je suis un lecteur invétéré de comics depuis l'âge de 8-9 ans, et j'ai grandi avec Marvel. Aussi pour moi, même depuis tout ce temps, ça ressemble toujours et encore à un rêve éveillé de voir mes héros de papier que j'aime et que je connais depuis des lustres, prendre vie sur un écran de cinéma, en chair, en os et en effets spéciaux. Croyez-le ou non, c'est certainement très enfantin comme réaction j'en suis conscient mais je ne la contrôle pas, ça me file encore et toujours des petits frissons quand je découvre un nouveau personnage "en live", quand je vois pour la énième fois le tisseur voltiger au bout d'une toile dans le ciel de Manhattan, quand j'entends le "Snikt !" des griffes en adamantium qui sortent des avant-bras de Wolverine, quand Hulk hurle de rage avant de tout détruire, quand on fait référence à un obscur personnage connus seulement de quelques rares fans de comics dont je suis (Les Gardiens de la Galaxie quand leur premier film est sorti, ou récemment Man-Bull et El Aguila dans la série She-Hulk par exemple). Ça parle très certainement directement à quelque chose d'ancré en moi, aux vestiges de l'âme d'enfant que j'ai été, je ne sais pas exactement. Ou quelque chose d'approchant. C'est pourquoi je les regarde tous, ces films, ces séries. C'est parfois un gros kiff, parfois une énorme déception. Mais même dans les déceptions, j'arrive toujours à me raccrocher à quelque chose de positif. Et pourtant, pour la première fois je crois avec Black Panther : Wakanda Forever, je me suis ennuyé tout du long, du début à la fin, sans arriver à retrouver quoi que ce soit qui éveille la moindre étincelle du frisson que j'évoquais plus haut. Il y a un déficit d'action assez manifeste dans ce film, ça blablate sans cesse, ça tourne en rond, ça tergiverse, ça promet parfois, mais ça tient très peu. Même la famélique ration de scènes d'action qu'on nous sert dans le film oscille entre le déjà-vu et le raté. Allons-y franco en ce qui concerne les deux "nouveautés" introduites dans ce film. D'abord Shuri en Black Panther (qui apparaît en tant que telle au bout de 2 heures de film, je suis tenté d'ajouter "et pour cause") : ça ne fonctionne absolument pas. On n'y croit pas, c'est moche, elle ne dégage ni force, ni dynamisme, ni puissance ni même charisme dans le costume de Black Panther. Ses scènes d'actions sont molles, ou outrancièrement "incroyables" dans le sens premier et péjoratif du terme. Au final on a à l'écran une grande perche vaguement anorexique qui se balade déguisée en panthère, avec un casque démesurément trop gros par rapport au reste de son corps, c'est d'une tristesse absolue. Quant à l'autre personnage de premier plan inédit dans ce film, à savoir Namor, il se traîne malheureusement un handicap de taille. Un certain Aquaman avec l'ultra badass Jason Momoa dans le rôle-titre est passé avant lui, et nous aura durablement imprimé la rétine de son charisme étincelant, de sa puissance physique et de son aura magnétique. Namor a beau être historiquement le premier des deux a être apparu dans les pages de comics de super-héros, au cinéma c'est l'inverse, et pour ce pauvre Namor, la comparaison avec Aquaman cumulée à son arrivée tardive, sont fatales au personnage Marvel. Et c'est quelqu'un qui n'est pas un grand adepte de DC Comics qui vous le dit ! Marvel a beau eu de chercher à dévier le plus possible de la version DC, en ne parlant pas d'Atlantes pour désigner le peuple de Namor, en enracinant ses origines dans le peuple amérindien inca alors qu'on lit sur son physique imposant les origines hawaïennes de Momoa. D'ailleurs physiquement aussi, Tenoch Huerta Mejia qui interprète Namor, ne tient pas la comparaison. Bien que de bonne condition physique (je ne voudrais pas m'afficher en maillot de bain à côté de lui quoi), dans certaines scènes il a presque l'air grassouillet le Namor, là où Aquaman déborde de muscles et de tatouages. Forcément, tout cela joue sur le spectateur, et en ce qui me concerne, je n'ai pas réussi à voir en Namor le personnage surpuissant et extrêmement dangereux qu'il est censé être, au point que j'ai fortement tiqué quand je ne sais plus quel personnage se sent obligé, en parlant de Namor, de préciser qu'il pourrait être potentiellement aussi fort que Hulk... Désolé, mais ça ne saute pas aux yeux à l'écran. Et puis, sorti des deux antagonistes principaux du film, il y a encore largement à redire, malheureusement. Le début, ouvertement et fortement politisé ce qui est étonnant de la part de Disney / Marvel, m'a surpris. Les mercenaires présentés comme clairement français qui tentent de piller les richesses du Mali et mis à mal par les Dora Milaje... je délire où on est en train de travestir l'intervention militaire française au Mali contre les forces djihadistes du Al-Qaïda local en extorsion pure et simple de richesses naturelles ? Je n'ai pas pensé à vérifier dans le générique de fin si par hasard le film ne serait pas co-produit par le Groupe Wagner, mais à ce niveau de simplification et de déformation de la réalité, on pourrait presque se laisser aller à le supposer. Mais cela reste encore de l'ordre du détail par rapport à ce qui m'a le plus désarçonné dans ce film. L'ennui. Très clairement, et très tristement. L'ennui. Marvel ne m'y avait pas habitué, et je suis pourtant plutôt un bon spectateur, pas trop regardant quand il s'agit de film de super-héros, j'ai même d'insoupçonnées capacités de magnanimité envers ce genre précis de cinéma... mais là...

3615 Monique saison 2 : Avec cette seconde saison de 3615 Monique, j'ai replongé dans du bon franchouillard avec une gourmandise non feinte. La première saison m'avait laissé de très bons souvenirs. Aussi ai-je un poil déchanté au début de la seconde. Pas mauvais pour autant, les premiers épisodes de la seconde saison ont un peu peiné à me passionner. Ils manquent, je trouve, de liant, d'intrigue de fond, de fil rouge clairement établi. En dehors de la présence des trois personnages principaux, il n'y a que peu d'éléments qui lient les épisodes entre eux. Au début du moins, passée la première moitié on retrouve cette dynamique générale, le récit prend un peu plus d'ampleur, la toile de fond reprend un peu d'épaisseur. On se marre toujours gentiment, on retrouve avec délice l'environnement des années 1980 en France (et ça c'est d'autant plus top quand comme moi, on les a vécues en vrai), on a des clins d'oeil réguliers à l'évolution de l'informatique (car oui messieurs-dames, le minitel c'était une forme -archaïque mais révolutionnaire pour l'époque- d'informatique et de modernité sans équivalent) qui pour des geeks ou simili-geeks font toujours plaisir. C'est un peu caricatural faut bien le dire, mais dans le cadre d'une petite série humoristique sans grande ambition philosophique, ça passe bien et on pardonne volontiers ce genre de défauts minimes. En revanche à plusieurs reprises, ce qui m'a un peu dérangé, dans le sens où j'ai trouvé cela très anachronique, ne serait-ce que dans les termes utilisés, c'est l'évocation directe sans aucune forme de tentative d'adaptation à l'époque de concepts et même d'éléments de langage très actuels (par exemple l'utilisation de termes tels que "relations toxiques", "comportements problématiques", typiquement des locutions très actuelles et tout droit sorties des réseaux sociaux de ces dernières années). Ça faisait tâche et c'est dommage. Pour le reste, j'ai pris plaisir à retrouver les héros atypiques de cette petite série française sympathique, et j'espère pouvoir les revoir dans la troisième saison prévue, qui, si elle se fait, devrait clore la série avec le passage au monde d'internet.

P-Valley saison 1 : Souvent la petite chaîne américaine Starz propose des séries qui sortent de l'ordinaire. Aussi bien sur le thème que dans le ton. Ici encore, la recette Starz fonctionne : une série qui prend place au sein d'une boîte de striptease en pleine Bible-Belt des états du sud des USA, un ton adulte qui se veut provocateur mais qui laisse çà et là percer des saillies très moralisatrices et bienpensantes (aussi bien du côté réac-religieux que du son opposé progressiste-woke). Bref, si on reconnaît des choses ici et là qu'on a déjà vues cent fois, on a cependant un mélange détonnant et pas si courant que cela à l'arrivée. J'ai trouvé cette série tantôt intéressante, tantôt exaspérante, souvent même d'une scène à la suivante ! Elle est en cela, je crois, très moderne et ancrée dans son temps. Et en disant ceci, je ne suis pas sûr qu'il s'agisse vraiment ni complètement d'un compliment ou d'une critique. Vous l'aurez compris, la série a éveillé en moi des réactions parfois diamétralement opposées, variant du très positif au plus négatif. En soi, c'est déjà la marque d'une série qui sort du lot vous me direz. Au total cependant, j'ai du mal à définitivement me positionner à son sujet : ai-je aimé ou non ? Je ne saurais répondre avec conviction. Si sur le fond je ne m'étalerai pas plus que ça, sur la forme cependant je dois dire qu'il y a deux-trois choses qui m'ont imprimé la rétine. Elarica Johnson alias Automn Night / Hailey en tout premier lieu : cette fille est renversante, au bas mot. Un pur joyau de beauté, et une f###ing présence à l'écran. Shannon Thornton alias Miss Mississippi la suit de près dans la schwing-itude. Nicco Annan alias Uncle Clifford est lui aussi un monstre de charisme. On a l'impression qu'il surjoue en permanence, et pourtant certaines scènes bien spécifiques nous démontrent que le gus est en fait en plein contrôle de son jeu. Scotchant. Une scène de pole dance de Brandee Evans alias Mercedes m'a également fortement impressionné : je ne savais pas qu'il est possible de faire tout cela avec juste une barre verticale comme support, ni que des muscles fessiers puissent faire des choses aussi époustouflantes. Bref, vous l'aurez compris, visuellement et esthétiquement parlant, cette série saura vous surprendre, sur un plan sportif et anatomique aussi d'ailleurs. Pour le reste, je vous laisse juger par vous-mêmes.

The Witcher saison 1 : C'est à l'heure où existaient déjà une seconde saison et une série spin-off que j eme suis lancé dans The Witcher. Avec un certain art consommé du retard donc. D'abord parce que mille choses à voir. Ensuite parce que moi et la Fantasy, on n'a jamais été cul et chemise. Et enfin parce que je ne connaissais rien, ni des romans, ni des jeux vidéos de la franchise qui ont précédé cette adaptation télévisée, ce qui n'avait donc en rien excité ma curiosité. Mais un auteur de mes amis ayant récemment sorti un mook sur l'univers du Sorceleur (coucou Yannick), je me suis dis qu'il serait une bonne idée de me pencher sur le sujet. Mon temps de réaction légendaire et mon emploi du temps de ministre m'ont donc permis de m'y lancer enfin. Je suis donc vierge de tout a priori lié à une quelconque comparaison avec une version préalable sur un autre média de cette histoire. J'avoue avoir été surpris par le ton parfois beaucoup plus trash et bourrin que ce à quoi je m'attendais au départ (quelques récentes déconvenues sur des séries Netflix ne m'avaient pas préparé à ce que j'ai vu dans cette série). Plutôt bonne la surprise. J'ai été un peu plus frileux quant au mélange visible à l'écran d'un étalage de moyens certains et d'un aspect parfois volontairement (?) kitsch qui donne quelque chose d'un peu bâtard, un peu en équilibre instable entre le sérieux et le burlesque. Des tirades chantées par un barde assez ridicule cotoient des têtes tranchées et des full frontal plutôt aguicheurs : ça m'a un peu perturbé j'avoue. L'aspect Fantasy m'a un peu retenu mais ça c'est un problème purement personnel que j'entretiens avec le genre. La magie, les sorcières, les enchanteurs, tout ça par exemple ça n'a jamais été mon truc. Quand la sorcière se nomme Yennefer et est belle à damner un sein, pardon un saint, et pas avare d'en montrer un de temps en temps, j'ai réalisé que la magie à l'écran opère mieux et m'ennuie moins. Comme quoi, à quoi ça tient n'est-ce pas ? Sur l'intrigue de fond j'ai trouvé que la série lambinait un peu par moment et aurait gagné à avoir un rythme un poil plus soutenu (des épisodes de 45 minutes plutôt qu'une heure n'auraient fait de mal à personne à mon avis), mais vu le petit nombre d'épisodes au total cette critique est à minimiser. Disons que pour le moment si je n'ai pas trouvé la série inintéressante, voire parfois surprenante, il lui manque encore quelque chose qui tiendrait du souffle épique pour en faire un incontournable du genre. Je verrai donc ce qu'il en est dans la deuxième saison, peut-être aurai-je plus de matière à juger dans un sens ou dans l'autre.

Andor saison 1 : En tant que série consacrée à un personnage du film Rogue One, on peut qualifier cette production de spin off de spin off. Ou de déclinaison d'un dérivé. On accumule donc les strates de décalages vis-à-vis de l'oeuvre originelle, et ce faisant on augmente d'autant les risques de dillution de l'intérêt du spectateur venu à la base voir du Star Wars. Là où la série Obi-Wan Kenobi promettait un retour au sources avec l'histoire de l'un des protagonistes historiques principaux du tout premier Star Wars, on a eu pour résultat un foirage dans les grandes largeurs, d'un ennui mortel et au contenu aussi risible qu'indigent. Andor, qui propose pourtant de suivre un personnage bien moins central et beaucoup plus mineur que le maître de Luke Skywalker, parvient contre toute attente à bien plus intéresser que sa glorieuse aînée. On y retrouve l'esprit un peu plus rebelle (c'est le cas de le dire) qu'avait Rogue One, si j'étais un politique ou un pro-novlangue de bois à deux balles, je dirais même que la série est disruptive. Dans Andor on aborde plusieurs genres : on a du suspense avec une histoire de montage de bracage d'un trésor impérial, on a un passage en milieu carcéral et ses codes bien spécifiques, on a un côté très complotiste et des personnages qui se salissent les mains d'un point de vue éthique et moral (en particulier le rôle très ambigu interprété par Stellan Skarsgard), on a de l'action plus bourrine où s'affrontent frontalement rebelles et troopers... Et finalement tout cela s'articule suffisamment bien pour parvenir à l'essentiel : capter la curiosité et l'attention, raconter une histoire cohérente qui se tient tout en élargissant son propos, bref donner envie de regarder la suite épisode après épisode. Tout comme Rogue One en son temps, Andor sort du lot dans l'univers sériel de Star Wars, par son caractère inattendu et globalement plutôt qualitatif.

Euphoria saison 2 : Après une première saison plutôt réussie car décapante sur le sujet de la vie intime des ados (on va dire entre 16 et 19 ans), cette seconde fournée d'épisodes se devait de maintenir un niveau élevé de 'trashitude' pour tenir la comparaison et franchir le cap après un démarrage tonitruant. C'est donc ce que les scénaristes se sont attelés à faire, et soyons francs, ils ont réussi leur coup. Rien que la scène d'intro du premier épisode est déjà en soi une petite pépite (la rétrospective de la jeunesse de Fez élevé par sa grand-mère) qui vous met bien dans l'ambiance et pose une narration un tantinet déconstruite (pour utiliser un mot en vogue et raccord avec les thèmes progressistes de la série) que j'ai trouvée très agréable à suivre. Et puis ça embraie bien avec les intrigues des différents protagonistes dont la plus intéressante à mes yeux a été celle du couple clandestin Cassie / Nate. Cependant j'ai eu le même problème qu'en première saison : le personnage principal Rue m'a parue si fade et prévisible au début que je n'ai pas compris qu'elle soit le centre névralgique de la série. D'autant que dans les 2-3 premiers épisodes (ainsi que par moments comme une rechute dans les deux derniers), l'actrice Zendaya qui l'interprète m'a semblée totalement à côté de la plaque, naviguant avec grand mal entre trois expressions faciales uniquement, ne sachant que grimacer en lieu et place d'un sourire, soupirer les yeux mi-clos ou faire des grands "O" avec sa bouche pour marquer l'étonnement... bref, en surjouant avec un cruel manque de talent son personnage. Ce n'est qu'à partir de l'épisode où Rue se déchaîne contre sa mère et sa sœur que son jeu prend enfin de la consistance, et comme par magie, de l'intérêt pour le spectateur (à se demander : est-ce la qualité du scénario qui a tiré son jeu d'actrice vers le haut, ou est-ce en haussant son niveau d'interprétation qu'elle a su éveiller l'intérêt autour de l'intrigue de son personnage ?). Alors évidemment, je l'avais déjà exprimé sous forme de bémol lors de la première saison, avec un personnage de droguée on ne peut pas vraiment trop jouer sur le suspense de ce qui va arriver : tôt ou tard on sait qu'elle va craquer et foirer tout ce qu'elle entreprend. Cette remarque reste valable en seconde saison. Mais j'ai trouvé que c'était moins handicapant narrativement cette fois. Certainement parce que de nombreux personnages périphériques prennent de l'ampleur eux-aussi, et que les intrigues parallèles sont de qualité (personnellement, j'ai trouvé le personnage de Cal interprété par Eric Dane très intéressant, et bien plus subtil et profond que la manière dont il est présenté au premier abord dans la série). Alors j'avoue que je craignais avant visionnage d'être saoulé par une tonne de sujets progressistes ultra wokes travaillés à la truelle et au marteau-burin, et effectivement on y a droit à une belle fréquence, mais pourtant je dois concéder que cela n'a pas suffi à éroder l'attention que j'ai portée à l'histoire et à la majorité des personnages, et que j'ai été plutôt positivement et agréablement surpris par la voie empruntée par Euphoria. Une troisième saison devrait clore la série, je la suivrai donc avec curiosité et intérêt.

The Expanse saison 5 : J'avais pris un peu (euphémisme) de retard sur cette série, c'est donc avec plaisir que je retrouve James Holden, Naomi Nagata, Amos Burton, Alex Kamal et Bobbie Draper qui dans cette saison sont éparpillés à travers tout le système solaire. Cette cinquième saison est également l'adaptation de l'un de mes tomes préférés de la saga littéraire The Expanse, bien qu'elle en dévie quelque peu, en particulier à la toute fin de saison, qui voit un retournement de situation inattendu pour l'un des personnages principaux (qui n'apporte rien narrativement et arrive comme un cheveu sur la soupe, sans que l'importance de l'événement ne soit suffisamment traitée selon moi). Mais hormis cette conclusion un peu bizarre pour qui a lu les romans, toute la saison aura permis de sauter de lieux en lieux au gré des aventures solos de chaque personnage, tout en tissant une trame générale cohérente et convaincante. Visuellement c'est toujours aussi abouti pour une série télévisée, l'univers reste riche et bien que la version télé n'entre pas tant dans les détails que les romans, on en garde l'essentiel et ce qui lui donne son originalité. Je suis un peu déçu de savoir que la prochaine saison est la dernière, car la saga littéraire s'étale sur neuf tomes + un tome de nouvelles (chaque saison de la série correspond grosso-modo à un tome), ce qui laisse supposer que la dernière saison sera soit très dense en événements, soit qu'une partie de l'histoire ne sera pas du tout traitée au risque de connaître une fin différente de la version papier. Assez dommage je trouve, étant donné la fidélité globalement respectée jusqu'à cette cinquième saison au matériau d'origine. En tout cas cette saison reste dans la droite lignée des précédentes, entendez par là qu'il s'agit de SF de qualité qui sait mélanger intrigues politique, action, spectacle et personnages travaillés, ce qui vous l'admettrez, est déjà un beau cocktail en soi.

Miss Hulk saison 1 : Je me rends compte au moment d'écrire un avis sur cette série de quelque chose d'assez paradoxal : autant j'ai trouvé la série Miss Hulk très mineure dans le MCU, autant j'ai beaucoup de choses à en dire. Faut-il que j'en déduise que je ne m'intéresse jamais tant qu'à des choses futiles ? Bref, passons. Série mineure disais-je, car il ne s'y passe pas grand-chose d'intéressant ni de bouleversant pour l'univers Marvel. Dans le contexte actuel où Disney / Marvel cherche à mettre en avant autant que possible la diversité sous toutes ses formes (entendez par là : des super-héros qui ne soient pas des mâles blancs hétéros), le personnage phare de Miss Hulk s'avérait idéal. Une nana verte forte-en-gueule, on tapait ainsi dans le mille. On avait même d'emblée le thème principal tout cuit : comment exister en tant que telle dans l'ombre envahissante et paternaliste du cousin Hulk ? Et le début laissait à penser que c'est ce chemin-là qu'emprunteraient les scénaristes. Mais je suis obligé de constater que la majorité des épisodes ont été consacrés aux petites contrariétés de Jennifer Walters, à savoir comment obtenir le maximum de matchs sur Tinder, et où trouver une garde-robe qui ait de la gueule quand elle se transforme en Goliath vert (désolé, il n'existe pas de forme féminine du mot Goliath, et ne comptez pas sur moi pour ajouter bêtement un 'e' à la fin du mot). Des causes essentielles, de haut-vol quoi. Pour ce qui est du fond, j'ai donc trouvé la série un peu légère. Sur la forme, j'ai deux-trois choses à dire également. D'abord que ce soit dans la démarche, le rendu de la peau verte, voire certaines mimiques du visage, je n'ai pas pu m'empêcher de penser parfois très fort à Shrek. Ce qui n'est pas grave parce que j'aime beaucoup Shrek, mais je doute cependant que ce fut l'objectif recherché à la base. Mais ce qui m'a le plus fait tiquer, c'est la mise en abyme que j'ai trouvée assez raté de la série. J'avais bien capté la référence plus ou moins appuyée à la période la plus en vue de la version papier de Miss Hulk, à savoir le run de John Byrne qui remonte à la fin des années 1980, début des 1990's (bon sang, déjà... et dire que je me souviens parfaitement du parfum de nouveauté révolutionnaire que le comics avait quand il est sorti !!). Byrne aimait beaucoup faire démolir le quatrième mur à son héroïne (normal pour une Hulk  de démolir me direz-vous), ce qui était extrêmement novateur à ce moment-là dans un comics Marvel. Je précise que c'était avant l'avènement de Deadpool qui en a depuis fait sa marque de fabrique. Aujourd'hui, on a l'habitude des pitreries du mercenaire disert, et le procédé a donc perdu en originalité, mais je vous assure qu'à l'époque c'était quelque chose, du jamais vu pour ainsi dire. Je salue donc la référence historique à John Byrne, mais je suis cependant désolé de devoir dire qu'à l'écran c'est plutôt raté. Ou malvenu, comme vous voudrez. Par petites touches encore ça passe (je n'aime pas, mais je tolère avec une certaine magnanimité) (car oui je suis magnanime), mais je désapprouve totalement le dernier épisode, complètement centré autour de l'idée du quatrième mur fracassé (car là pour le coup, il est carrément foulé aux pieds !), qui m'a complètement sorti de l'histoire, et qui ôte toute sorte d'importance (sur le plan dramatique, ou tout au moins narratif) à ce qui a été vu, fait et dit dans les épisodes précédents. C'est intéressant comme expérience certes, mais pas du tout concluant, malheureusement. Vous aurez remarqué que jusqu'à présent, j'ai été assez avare en compliments au sujet de Miss Hulk. Et encore je n'ai pas mentionné la scène post-générique de twerk, sinon j'aurais été obligé d'en dire que c'est certainement ce qu'on peut faire de plus avant-gardiste dans le domaine du mauvais goût le plus crasse et débilitant. Pourtant tout n'est pas à jeter dans cette série. Ce que je retiens et qui la sauve à mes yeux, ce ne sont ni ses tentatives d'humour, ni les traces de moraline pas fraîche dans ses intrigues caricaturales, mais tous les easter eggs qui parsèment la série dans chaque recoin d'épisode. Qui aurait cru qu'un jour un personnage aussi obscur et oublié qu'El Aguila soit incarné à l'écran ? Qui d'ailleurs l'a reconnu au premier coup d’œil avant même qu'il ne se présente ? Il faut être le dernier des geeks marvélophiles pour cela. Et c'est justement parce que je suis un de ces dinosaures qui ont bouffé du Marvel depuis tout petit (c'est-à-dire depuis quarante ans maintenant), c'est justement parce que j'ai immédiatement su que c'était El Aguila qui se fracassait avec l'Homme-Taureau chez Emil Blonsky, que je ne peux pas complètement jeter l'anathème sur la série Miss Hulk. De Daredevil à Eugène Patilio alias l'Homme-Grenouille, en passant par le Démolisseur et son pied-de-biche asgardien ou le Porc-épic qui suit une psychothérapie chez l'Abomination, toutes ces références, quelquefois de niche, ont fait mon bonheur tout au long de la série. Et je le confesse, pour le simple plaisir d'en découvrir d'autres de cet acabit, je regarderai la seconde saison de Miss Hulk si d'aventure il devait y en avoir une !

The Last Of Us saison 1 : Je précise d'entrée : je ne suis pas un gamer, je ne connaissais même pas de nom le jeu vidéo qui a servi à l'adaptation en série télé. Donc je n'ai aucun point de comparaison avec le matériau d'origine, et me contenterai donc d'en dire ce que j'en ai pensé pour ce que c'est, c'est-à-dire une série. Inévitablement, ça m'a fait penser à The Walking Dead pour ce qui est de la trame de départ (les infectés, les morsures, l'aspect post-apocalyptique, les survivants organisés en colonies ou en pillards, etc...). Arrivé parmi les premiers et avec un impact qui aura été très fort, c'est presque impossible de ne pas comparer toute nouvelle série post-apocalyptique avec The Walking Dead, à tort ou à raison. Cependant, j'ai trouvé que The Last Of Us ne se concentre pas tant sur les infectés et fait la part belle aux survivants, encore plus que The Walking Dead en son temps. Limite, j'aurais aimé en voir un peu plus finalement des infectés. C'est ce qui évite à la série à mon avis de basculer intégralement dans le gore / horreur, et je pense que ce choix est de ce point de vue judicieux. La série tient en grande partie sur le duo d'acteurs Pedro Pascal / Bella Ramsey, et force est d'admettre que ce duo fonctionne vraiment bien. L'épisode "annexe" consacré à Bill et Franck, qui si j'ai bien compris a été source de polémiques, est je trouve très réussi dans son ensemble, même si on détecte ici et là quelques marques d'idéologie un peu forcés qui m'ont fait tiquer et sortir de l'histoire le temps de s'en faire la réflexion (mais pas plus que ça, ça reste donc de l'ordre de l'anecdotique pour moi). Un très bel épisode en forme de parenthèse à l'intrigue principale (qui intervient au troisième épisode, soit un peu tôt à mon avis, mais c'est un défaut là encore très mineur), qui parle d'amour, de solitude, de compréhension, de sacrifice, et le fait avec un impact émotionnel d'une sensibilité parfaite. Quant à l'intrigue principale, elle n'a rien de révolutionnaire, ni dans son déroulement ni dans son dénouement qu'on sent un peu arriver. Mais ça n'est pas grave, pour une raison très simple : c'est bien fait, c'est équilibré du début à la fin, parfois intense parfois intimiste, ça ne surjoue pas, c'est spectaculaire sans que cela prenne le pas sur l'humain, bref, c'est exactement ce qu'une série de survie dans un monde détruit doit être. L'avantage de cette série aussi, c'est de ne pas tergiverser des heures, ça va là où ça doit aller sans tirer en longueur pour rallonger la sauce, et ça c'est très remarquable. À voir ce qu'il adviendra d'une éventuelle suite, mais le cas échéant j'en serai avec plaisir.

Parallèles mini-série : Petite série française pour le compte de Disney qui joue avec malice sur tout un tas de thématiques intéressantes, telles que le voyage dans le temps, les mondes parallèles, les super-pouvoirs... le tout en ayant pour protagonistes principaux des ados qui vont bientôt entrer au lycée, donc de 14 ans environ. Au final le résultat est contrasté car s'il y a du bon, il y a du discutable aussi. Évacuons d'abord le ton général. On est dans une série Disney, assez ostensiblement destinée si ce n'est exclusivement aux adolescents du moins à un public familial, donc forcément, l'ensemble sera policé, il n'y aura pas grand-chose qui dépasse ou qui dérange, c'est propre, c'est net. On ne peut donc pas reprocher cela à la série, on sait ce qu'on regarde, il n'y a pas tromperie sur la marchandise. Comme je le disais, les thématiques abordées sont intéressantes, il y a une large couche de fantastique qui n'est pas pour me déplaire, et des concepts qui demandent un peu de rigueur qui sont maniés avec une certaine aisance, tout du moins au début, et c'est à mettre au crédit de la série. Les gamins qui jouent n'ont rien à envier à ceux qu'on peut croiser dans des séries analogues comme Stranger Things, ils sont naturels, caricaturaux mais crédibles. Et au point de vue de la narration on voit que les scénaristes savent faire : chaque épisode se conclut par un cliffhanger qui donne très envie de voir la suite, il n'y a pas de temps morts, ça avance et c'est agréable à regarder. Tout cela est très positif donc. Pour ce qui concerne le verre à moitié vide, je ne peux pas m'empêcher de parler de la résolution de l'intrigue, qui contrairement à sa mise en place, m'a paru très bâclée, les explications un peu bancales, et surtout la solution tirée d'un chapeau qui tient plus du tour de magie sorti de nulle part que d'une vraie résolution scénaristiquement bien ficelée et qui assouvirait notre envie de comprendre le pourquoi du comment. En gros, la mère d'un des gamins fait de la physique quantique, ça tombe déjà plutôt bien, mais en deux schémas, trois lignes de code en unix et dix minutes de réflexion, elle résout le problème et renvoie on ne sait comment tout le monde à sa place de départ (pardon, mais je crois bien que je viens de vous spoiler... cela dit je rappelle ma remarque précédente : on est dans une série Disney pour la famille, vous pensiez sérieusement que ça pouvait mal finir ?). En gros, la mère physicienne c'est un croisement entre Einstein et Stephen Hawking (en plus jolie quand même) mais elle ne le savait pas jusqu'ici. C'est je crois l'écueil principal de la série, cette solution de facilité pour la résolution de l'intrigue. Autre petit bémol que j'apporterai : autant j'ai aimé les différentes thématiques fantastiques incluses dans la série, autant je pense qu'il aurait fallu choisir et en laisser certaines de côté, car en l'état ça fait presque trop. Le voyage temporel + les univers parallèles pourquoi pas, mais l'ajout par-dessus cela de super-pouvoirs, j'ai trouvé ça superflu, et en l'espace de seulement 6 courts épisodes, le cumul fait qu'aucun des thèmes n'est traité à fond, et c'est dommage je trouve. Mais je loue la bonne volonté de départ cependant. Bref, vous l'aurez compris, il y a du bon mais il y a aussi à redire dans cette petite série française. Nul doute qu'un public plus jeune que moi sera moins regardant sur les détails qui m'ont chiffonné.

The English mini-série : J'avais bêtement fait l'impasse dessus en lisant son pitch de départ. Heureusement mon pote Olivier me l'a fortement conseillée et suffisamment bien vendue pour que j'y jette quand même un œil, et grand bien m'a pris de réviser mon jugement de base. Des westerns comme ça, c'est bien simple, j'en prends et en reprendrais volontiers ! Très belle image, un beau casting de gueules marquantes, une intrigue qui a l'air simple au départ mais qui se révèle dans toute sa profondeur au fur et à mesure, et tout particulièrement au cours du dernier épisode magistral... Moi qui ne suis pas fan de la pourtant sculpturale Emily Blunt, je dois avouer qu'elle m'a bluffé sur ce coup là. Quant à l'indien Pawnee qui l'accompagne, interprété par Chaske Spencer, c'est un personnage assez magnétique, tout en retenue, mais puissamment charismatique et véritablement intéressant. Autre comédien qui m'a scotché par la brutalité perverse et la sauvagerie parfois à peine contenue qu'il insuffle à son personnage, c'est Rafe Spall, qui m'était jusqu'alors un parfait inconnu mais qui bouffe littéralement l'écran à chacune de ses scènes. Alors autant le dire de suite cependant, cette série n'est pas des plus optimistes qui soient, et la dureté et la cruauté de la vie dans l'Ouest américain de cette époque y sont montrées sans prendre trop de gants. Le fait qu'elle se conclut en 6 épisodes seulement, rend cette série très agréable à regarder car pas trop diluée dans le temps, l'intrigue évoluant sans temps morts. Pour tout amateur de western donc, et même pour les autres d'ailleurs, cette mini-série mérite très largement d'être vue, et conseillée autour de vous. Dans la mouvance récente de la série 1883, on revisite grâce à The English une époque qu'on a parfois trop simplifiée, romancée et glamourisée. Je valide à 100% !

Hunters saison 2 : Je n'attendais pas forcément une suite à la première saison de Hunters, mais vu la qualité de celle-ci, je n'ai pas hésité une seconde en me voyant proposée cette seconde fournée d'épisodes qui mettent en scène les chasseurs de nazis des années 1970. Et j'ai bien fait, car on reste dans la lignée de ce qu'on a pu voir précédemment. À savoir du beau jeu d'acteur, de l'action débridée, une bonne dose de provoc, la part d'humour noir qui va avec, et puis des scénaristes qui vont vraiment au bout de leur idée, avec rien moins que Hitler en personne comme grand méchant de cette seconde saison. Seconde et dernière a priori, en tout cas est-ce ainsi que cela a été présenté, et en effet, au visionnage on a ce qu'il faut pour boucler la boucle et clore l'intrigue générale définitivement. Un petit mot tout de même au sujet du Führer : c'est ce cinglé de Udo Kier qui l'incarne et de quelle manière ! Il prête donc ses traits (et perso j'ai carrément envie de dire que c'est le contraire, c'est Adolf qui lui prête ses traits en fait !) à un Hitler du troisième âge qui n'a rien perdu de sa hargne et de son inflexibilité. Il est tout bonnement bluffant, et glaçant dans ce rôle, parvenant à allier l'exagération à une parfaite crédibilité. Rien que pour lui, cette saison mérite d'être vue. Et comme elle a bien d'autres atouts aussi, c'est du tout bénef ! Que dire par exemple de sa Eva Braun vieillissante, si ce n'est qu'elle s'avère très réussie elle également... Bref, moi qui ne m''attendais pas à une suite, j'ai été surpris et content d'apprendre son existence, et ravi du résultat après l'avoir vu. Bien entendu dans ces conditions, je ne peux que vous la conseiller.

Tulsa king saison 1 : De plus en plus, les séries prennent le pas sur le cinéma, et les stars d'Hollywood, réalisateurs comme acteurs, font de plus en plus souvent l'expérience de la série. C'est le tour de Sylvester Stallone, l'un des tauliers du box office depuis plus de 40 ans déjà, d'aller s'essayer à la série télévisée. Et pour ce faire, il s'est confectionné un rôle sur mesure, du cousu main, prévu pour qu'il se fasse plaisir, à lui comme à nous d'ailleurs ! Stallone en vieux taulard libéré de prison, membre d'une branche de la mafia italienne de New-York, un gangster à l'ancienne, avec de la gueule, des biscotos et de l'honneur qui débordent de partout. Un type qui fait sa loi, calme et droit, mais qu'il ne faut pas chercher si on ne veut pas devoir en assumer les conséquences (un direct du droit, une danse sur le rythme de sa batte de baseball ou un face-à-face avec son calibre, en fonction du préjudice subi). Jouant de sa stature naturelle, rehaussée par la dignité que lui donne l'âge, Stallone n'a même pas besoin de cabotiner, il incarne son personnage d'un simple regard, d'un simple mot de sa voix grave et rocailleuse, juste en se tenant bien droit dans son costard bien taillé, et en faisant parfois parler le poing quand les répliques bien balancées ne suffisent plus. Bref, un personnage en or pour le papy de la baston qui ne raccroche décidément pas les rôles physiques à 75 balais passés. Inutile de dire que j'ai aimé ce que j'ai vu et ce que propose cette série, certes pas révolutionnaire, certes pas d'une originalité folle, mais tellement appropriée à Sly que tout autre que lui aurait été moins bien à sa place. C'est un peu une déclaration d'amour à son interprète principale cette série, du moins est-ce ainsi que je l'ai ressentie. Et vu que perso, j'aime beaucoup Stallone, évidemment que je ne peux être qu'enthousiaste au sujet de Tulsa King. Donc je valide et je conseille, qui en doutait ?

The White Lotus saison 2 : La première saison avait lieu dans le paysage paradisiaque des îles de Hawaï, la seconde prend place dans le décor non moins somptueux d'une Sicile de carte postale, absolument magnifiée par des images et une lumière fabuleuses. On y retrouve quelques personnages de la saison précédente bien que ce qui nous est raconté ici n'a aucun rapport direct avec la précédente intrigue. La formule cependant fonctionne comme lors de la première saison (on sait dès le départ qu'un corps a été retrouvé dans la mer sans en connaître l'identité, puis retour une semaine plus tôt et on voit tout ce qu'il s'est passé depuis l'arrivée des vacanciers sept jours plus tôt), et encore une fois c'est fait avec beaucoup de malice, de sous-intrigues qui s'entremêlent juste ce qu'il faut pour mener le spectateur exactement là où les scénaristes le veulent et le laisser entre indices et fausses-pistes essayer de deviner qui sera la victime évoquée en introduction... Du coup on a plusieurs personnages qui vont s'entrecroiser et de multiples enjeux entre eux se tisser, et on ne peut pas éviter de se prendre au jeu pour deviner "qui va finir en nourriture à poissons" ? Au niveau interprétation j'ai été très impressionné par les comédiens, tous parfaits dans leurs rôles, plus vrais que nature, du papy libidineux et un peu gâteux (F. Murray Abraham) à la prostituée uber-sexy et ambitieuse (Simona Tabasco), en passant par le beau gosse plein aux as et ultra poseur (Theo James) ou la millionnaire refaite à la truelle et au burin aussi gourde et naïve qu'insupportable (Jennifer Coolidge). Une très chouette saison pour une non moins chouette petite série qui mériterait d'être plus connue.

La Meilleure version de moi-même - mini-série : Blanche Gardin n'est pas une humoriste passe-partout. Loin de là, même. Elle aime avant tout quand ça gratte, quand ça pique, quand ça moque les petits (et gros) travers de la société d'aujourd'hui. Et quand elle balance, ce n'est pas à demi-mots. Elle est plutôt du genre à tirer à boulets rouges, ce qui ne l'empêche pas de cibler avec soin et précision. Dans cette mini-série dans laquelle elle se met elle-même en scène en tant que "Blanche Gardin, humoriste un peu en galère", elle aborde pas mal de thèmes actuellement très à la mode. Mais elle ne le fait pas en suivant le discours dominant, facile et qui se veut bien-pensant, pas du tout même. Elle le fait en montrant sincèrement ce qu'elle en pense, quitte à fâcher ou vexer. Elle appuie exactement là où toutes les théories actuelles qui émergent des sciences sociales (qui selon moi n'ont que très peu à voir avec les sciences, mais bon passons, ça n'est qu'un avis qui n'engage que moi de toute façon) sont les plus sensibles, c'est-à-dire dans leurs (innombrables) failles logiques, contresens, biais, impasses, hérésies scientifiques, quand il ne s'agit pas tout bonnement d'arnaques et de mensonges patentés. Et comme je le disais, elle n'y va pas avec le dos de la cuillère. Ce qui d'ailleurs rend sa série presque plus malaisante que drôle. On ne s'esclaffe pas, ou peu, alors qu'il s'agit d'une comédie. En revanche on capte parfaitement l'ironie, la dénonciation du n'importe-quoi que certains défendent avec tant de sérieux, on sent la gravité de certaines logiques complètement pétées quand on pousse les curseurs à fond, on a même plutôt envie de hurler devant tant d'aberrations et de sacralisation de la bêtise crasse. À ce titre, le personnage de Louis C.K., (qui est le compagnon de Blanche Gardin dans la vraie vie) n'est pas anodin du tout, étant donné la polémique dont il a fait l'objet et les effets de la cancel culture qu'il a subie à sa suite. Il apparaît dans la série comme celui qui est finalement le plus bienveillant en même temps que le gardien de la raison qui ose dire quand ça va trop loin, et qui se permet même d'exprimer toute sa colère quand les choses le méritent. Alors certes, du point de vue purement comédie, cette série ne vous fera pas vous gondoler toutes les 5 minutes, elle vous gênera même plutôt aux entournures. En revanche en terme de pavé dans la mare, elle éclabousse fort et loin, et ça j'avoue, c'est jouissif.

Night Sky saison 1 : Cette série est thématiquement assez riche, et propose de parler aussi bien de la vieillesse et de ses démons (dépendance, perte d'autonomie, mémoire défaillante), que du deuil et du suicide (pour la partie la moins enjouée de l'histoire), mais aussi de portails dimensionnels qui permettent de voyager par téléportation sur Terre et dans l'univers et d'une organisation mystérieuse qui garde farouchement le secret (pour la partie la plus enthousiasmante et fantasy de la série). Surtout, son atout majeur, à mes yeux, c'est la participation dans un des rôles principaux de J.K. Simmons qui apparaît ici comme rarement je l'avais vu, c'est-à-dire en vieil homme sur une pente déclinante bien qu'il s'en défende, et qui donne ici à voir un pan très humain et attachant de sa personnalité. J'ai toujours beaucoup apprécié cet acteur qui aura surtout brillé dans des rôles de méchants voire de salopards ultimes (remember la série carcérale Oz ou le film de Damien Chazelle Whiplash), et je le découvre ici dans une fragilité que je ne lui imaginais pas mais qu'il rend à merveille à l'écran. J'ai trouvé cette série atypique et plaisante, même si par certains aspects elle a pu me frustrer (une propension à noyer le poisson et à délayer à plus tard des réponses qu'on voudrait avoir plus rapidement pour lever le voile sur le mystère général qui pèse sur l'histoire), et j'aurais aimé qu'elle avance plus vite dans son intrigue (bien que je reconnaisse volontiers que sa manière de prendre le temps de poser ses personnages est tout à son honneur). Le problème cependant réside surtout et malgré tout là : cette série ayant été malheureusement abandonnée alors que sa première saison prouve que les scénaristes ne le prévoyait visiblement pas du tout, elle laisse son lot de questions et d'intrigues en suspens, et de cliffhanger définitivement irrésolu, ce qui est rageant tant on a envie de savoir vers où cette histoire allait mener. Ne serait-ce que pour la prestation de J.K. Simmons cependant, je ne regrette pas d'avoir regardé cette première saison sans suite, mais regrette en revanche amèrement l'abandon diabolique d'une série qui promettait tant...

Russian Doll saison 2 : La première saison proposait une histoire de boucle temporelle dont l'héroïne était prisoninère, cette seconde saison opte pour un voyage dans le temps plus classique, à ceci près que les protagonistes de ces voyages peuvent aller et venir entre les époques en empruntant une rame de métro spécifique (à volonté donc), et à ceci près aussi qu'ils s'incarnent dans un autre corps que le leur quand ils vont dans le passé (ce qui est l'occasion de situation assez savoureuses puisque l'héroïne se retrouve dans la peau de sa mère enceinte d'elle-même, et que l'autre voyageur temporel, un homme, se retrouve dans le corps de sa propre grand-mère alors jeune femme). L'avantage de cette série est son format, très court et donc très rythmé du point de vue du déroulement de l'intrigue. Pas de temps mort, pas de passage de remplissage, on avance à chaque épisode dans l'histoire de façon significative, et ça c'est un vrai plus narratif à mon sens. L'autre avantage de cette série c'est la personnalité très en décalage de Natasha Lyonne qui insuffle dans son personnage autant que dans l'histoire (elle est également co-créatrice et co-scénariste de la série) une grande part d'elle-même et de son excentricité. Cette seconde saison s'essaie se démarque un peu de la première dans sa thématique tout en gardant un lien fort avec elle, et j'ai trouvé l'ensemble plutôt malin et réussi. Sans être révolutionnaire, la série propose pas mal de bonnes idées et sa manière de traiter le voyage temporel m'a plu, moi qui suis adepte de ce type d'histoire. Je conseille, chouette petite série.

The Nevers saison 1 partie 1 : Série mise en chantier à l'initiative de Joss Whedon, on replonge ici dans le Londres du XIXè siècle où un mystérieux vaisseau a laissé sur son passage des gens dotés de dons incroyables, ce qui n'est pas sans poser certains problèmes à certains des "touchés". Ou comment faire du super-héros (en l'occurrence, cela fait fort penser à la thématique des X-Men sur le fond) qui ne dit pas son nom. L'univers est riche, l'intrigue est prenante, le panel de personnages très varié permet beaucoup de déclinaisons potentielles et l'ensemble est assez agréable à suivre, même s'il s'agit d'une entremêlement de différents niveaux d'intrigues parfois touffu. Les effets spéciaux, sans être révolutionnaires, apportent leur pierre à l'édifice et sont un plus dans ce type d'histoire, ici donc ça fonctionne bien. Le casting est dense et m'a plutôt convaincu, j'ai retrouvé avec plaisir un Pip Torrens et une Olivia Williams très aristocratiques, et découvert quelques nouvelles têtes qui m'ont fait très belle impression (je pense en particulier à Ann Skelly et Tom Riley). Cette première partie permet de poser des jalons, de faire connaissance avec un univers somme toute étendu et peuplé de nombreux personnages, et d'exposer les enjeux tout en maintenant une part du mystère qui est dévoilé au fur et à mesure des épisodes. Belle photographie, belle lumière, très belles images, une reconstitution dans l'ensemble convaincante, de bonnes idées par-ci par-là, un brin d'originalité dans le reconditionnement d'idées déjà vues ailleurs, tout cela laisse augurer de choses intéressantes à venir. Malheureusement, la crise du Covid a interféré fortement dans la production de la série, d'où le découpage en deux parties de la première saison. Mais cela n'empêche pas de sentir de l'ambition dans le concept de cette série, et un savoir-faire digne de ce nom dans sa réalisation. Curieux de voir la seconde partie.

Thor : Love and Thunder : Voici déjà le quatrième film entièrement consacré à Thor, et le second confié aux bons soins de Taika Waititi. J'avais été très enthousiaste sur le précédent, Thor : Ragnarok, car j'y avais beaucoup apprécié l'humour, la fraîcheur, le ton décalé, les effets spéciaux dantesques, l'action mêlée à la farce, bref : la signature Waititi. Et clairement, dans Thor : Love and Thunder, c'est cette recette qu'on essaie d'appliquer à nouveau (et à raison : autant utiliser ce qui a déjà marché et bien marché auparavant). Mais malheureusement, cette fois l'effet de surprise n'est plus là. Et le côté poussif l'emporte un peu trop souvent sur la volonté d'être décalé. On a encore quelques belles trouvailles par-ci par-là, mais dans l'ensemble j'ai trouvé qu'on avait perdu l'équilibre fragile trouvé dans le film précédent. L'humour décapant laisse trop souvent sa place au grand-guignol et à force de cumul, cela a plutôt tendance à nuire à l'intérêt général du film. Dommage car l'intrigue principale, centrée sur Gorr le tueur de Dieu est tout droit sortie d'un arc narratif récent du comic book et qui avait été une très bonne saga papier du Dieu du Tonnerre. Mais le personnage de Gorr est vraiment sacrifié selon moi dans ce film, ce qui est d'autant plus rageant qu'il est interprété par l'immense Christian Bale. C'était presque inévitable en y repensant, car Gorr est un véritable personnage dramatique au sens le plus strict du terme, ce qui entre dès le départ en contradiction avec le ton léger et potache qu'on veut donner au film. Ce qui a pour résultat qu'on a plus envie de se moquer de Gorr que de le prendre en pitié ou le craindre, alors que c'est ce dont il est puissamment le vecteur dans le comics. En fin de compte les enjeux dramatiques sont quasiment étouffés pour ne pas dire effacés, et on ne conserve qu'une gigantesque farce à l'écran. Émaillée de quelques bonnes blagues, je ne le nie pas, mais qui donne une sensation de trop plein assez rapidement, et c'est regrettable. Taika Waititi n'aura donc pas su pleinement transformé l'essai avec sa seconde illustration de l'univers du Dieu nordique, dommage.

The Lost City of Z : Ce film m'a attiré pour deux raisons. La première et la principale, c'est le nom du réalisateur, James Gray. Ce que j'ai vu de lui jusqu'ici m'a toujours interpellé, bien que Ad Astra avait un peu déçu mes attentes en son temps. La seconde, c'était le thème même du film : l'exploration des contrées encore sauvages de l'Amazonie, dans le but de la cartographier, qui va mener à des recherches archéologiques sur un continent dont on ignorait alors encore à peu près tout du passé. Ajoutez-y l'authenticité par le fait qu'il s'agit de la vie de Percy Fawcett, explorateur ayant bel et bien existé, et vous obtenez là un cocktail qui a tous les atouts pour m'intéresser. Et patatras ! À l'arrivée, ce que j'ai vu est loin de m'avoir passionné. Pourtant comme je le disais, tous les ingrédients étaient réunis... mais en ce qui me concerne, la mayonnaise n'a pas pris, et j'en ai été le premier déçu et contrarié. Il manque à ce film quelque chose qui ressemblerait à du souffle épique, de l'entrain, de l'envie, de la passion. Je n'ai simplement pas été absorbé par ce que j'ai vu, j'ai trouvé le déroulé du film très plan-plan, très scolaire, dépassionné, et pour tout dire : plat. Non pas que le film soit entièrement dénué de bonnes choses, il y a des passages intéressants, des scènes qui méritent le coup d'oeil, et des comédiens qui paraissent plutôt investis dans leurs rôles, je ne le nie pas. Mais l'ensemble ne décolle jamais réellement, et c'est frustrant. Ce qui aurait été perçu moins gravement si je n'avais pas nourri de grandes attentes au sujet de ce film. Malheureusement de ce fait la déception étant exacerbée, je ne saurai trouver de bonnes raisons de le conseiller. Ce qui n'est visiblement pas le cas de la critique cinéma qui dans son ensemble a été plutôt élogieuse au sujet de The Lost City of Z lors de sa sortie. Je suis peut-être passé à côté de quelque chose s'en m'en apercevoir... je vous laisse donc vous faire votre propre avis !

L'Amour c'est mieux que la Vie : Ceux qui me connaissent le savent, je ne m'en cache du reste pas, j'aime beaucoup (et certains de rajouter "trop" à cette locution) les films de Claude Lelouch. Un nouveau Lelouch pour moi, c'est comme une récré bien méritée, un bon moment en perspective. D'avance je sais que je vais y prendre du plaisir, et jamais encore cela n'a raté. Avec ce film, Lelouch déroge un peu à ses habitudes en se concentrant sur une histoire intime, une histoire d'amour (là en revanche c'est plutôt en plein dans ce dont il est coutumier), et malgré un beau casting le réalisateur français ne fait cette fois pas dans le film-choral. C'est Gérard Darmon qui incarne le personnage principal masculin, Sandrine Bonnaire étant son homologue féminin. Le couple fonctionne très bien à l'écran, on sent la connexion entre ces deux-là, même si, je dois bien le dire, je trouve que c'est Gérard Darmon qui emporte le morceau, bouffe l'écran, vampirise le regard du spectateur à chaque fois qu'il est à l'image. Sa voix, son ton, son jeu, sa situation, sa personnalité, font de son personnage quelqu'un d'infiniment touchant et on ne peut rester de marbre devant ce vieux-beau déclinant mais tellement authentique et humain. J'ai particulièrement aimé les deux scènes père-fils auxquelles Lelouch nous invite dans son film. Celle où Darmon est le père, avec Kev Adams dans le rôle de son fils, est très simple, toute en non-dits, mais vise juste (sauf que Kev Adams en boxeur-star c'est plus marrant que plausible mais bon, passons ce détail), mais aussi celle où Darmon est le fils, en face d'un Robert Hossein très diminué qui joue son père, et qui dans un autre registre s'avère bouleversante d'émotions et de sincérité, toute en vérités dévoilées à demi-mots et qui laissent deviner des sentiments et une pudeur en conflit permanent. Le "Ai-je été un bon fils ?" avec lequel il interroge son père, a certainement tout autant résonné en moi que ses doutes sur ses propres qualités de père envers son fils. Deux très beaux moments du film. J'en garde également la gaieté mâtinée d'amour qui encore une fois n'ose pas trop dire son nom, et qui caractérise les relations d'amitié entre Darmon, Philippe Lellouche et Ary Abittan (qui nous gratifient d'une pure scène de comédiens quand ils se font un concours de celui qui jouera le mieux l'émotion). Et puis ce personnage principal, touchant, naviguant entre le calme et la sérénité face à ce qui l'attend (il est condamné par son cancer à plus ou moins court terme), et l'envie folle de faire durer encore le plaisir, l'amour, la vie. Darmon qui troque son habit d'homme raisonnable contre celui d'homme amoureux pour son dernier tour de piste. Malgré quelques petites faiblesses passagères, j'ai trouvé que ce cinquantième film de Claude Lelouch était plutôt un bon cru, et j'ai passé un très agréable moment à le visionner.

Parasite : Un autre film à la réputation élogieuse et que je voulais voir depuis longtemps ! Entre ses multiples récompenses internationales et les critiques plus que positives qui ont émaillé sa sortie sur le grand écran, j'avais presque un peu peur de m'y atteler. Peur d'être dépassé d'un côté, peur d'être éventuellement déçu de l'autre. Au final, j'ai beaucoup aimé ce que j'ai vu, impossible de le nier. Mais je reste un peu dubitatif malgré tout, sur le concert d'éloges dithyrambiques qui ont accompagné la carrière du film, ainsi que sur sa moisson exemplaire de prix cinématographiques dans à peu près tous les festivals dans lesquels il aura concouru. Le film est très bon, il n'est pas question de remettre cela en cause, mais de là à déclencher une telle unanimité en sa faveur, j'avoue que je trouve cela un poil exagéré. Notez bien que c'est certainement là le seul reproche, et encore ne peut-on pas appeler ça vraiment un reproche, disons plutôt un bémol, que je mettrais à son sujet. S'il n'avait pas eu cette réputation si positive qui le précède, je ne me serais posé aucune question et aurait juste apprécié en le voyant le très bon film qu'il est. Vous l'aurez compris, je n'en ferais personnellement pas un de mes films-cultes, mais je me vois mal lui reprocher quoi que ce soit de grave pour autant. Moi qui ai parfois (ok, souvent) des réserves sur les films ou séries d'origine coréenne parce que j'ai du mal avec le jeu régulièrement exagéré des comédiens, je n'ai pas ressenti ce désagrément avec Parasite. Je devine bien des traces de cette particularité culturelle dans le jeu d'acteur, mais je les trouve nettement moins marquées qu'ailleurs (exemple récent qui me vient en tête : Squid Games), et plus à propos également, car les situations décrites dans le film sont en elles-même rocambolesques et en savant équilibre sur le fil du croyable, lorgnant à plusieurs moment vers le vide du grand-guignol pur sans pourtant jamais y tomber. Bref, ce Parasite de très bonne facture m'aura de ce point de vue réconcilié avec le cinéma coréen !

Citizen Kane : J'avais ce film depuis bien longtemps sur mes tablettes, son statut de film-culte, de film-référence cité par tous les cinéphiles, par tous les cinéastes, acteurs et amateurs d'art en général, m'attirait depuis des années, sans que jamais je ne trouve un moment pour m'y plonger. Chose faite à présent (mieux vaut tard que jamais n'est-ce pas ?), et je dois dire que je comprends que Citizen Kane se traîne une telle aura de grand film. Car le film est marquant, impressionnant, atypique, et qu'il ne souffre pas une seconde de son âge. Le film, mine de rien, est sorti en 1941 ! Et pourtant je n'est pas été gêné par le décalage dû à l'époque, comme ça arrive souvent avec les films anciens ou très anciens. Que ce soit scénaristiquement, thématiquement ou sur le plan du rythme, le film d'Orson Welles ne fait pas son âge, ne souffre ni de lenteurs ni de rhumatismes aux articulations ! Le plus impressionnant selon moi reste avant tout la performance d'acteur de Welles qui interprète un Charles Foster Kane aux visages multiples, à des âges différents, sans jamais surjouer, sans jamais taper à côté. Il joue un personnage hors-normes, mais il parvient à garder une cohérence, une logique dans son interprétation qui donne la mesure du talent du bonhomme (qui à côté de cela se farcit aussi la mise en scène, le scénario et la production, excusez du peu). En revanche, je pense aussi que ce film m'aurait peut-être été moins accessible si je l'avais visionné beaucoup plus jeune. Citizen Kane, tout comme le personnage dont il fait du nom son titre, est exigeant, je n'aurais certainement pas eu le bagage nécessaire pour correctement l'apprécier si je l'avais vu à vingt ans par exemple. Finalement, c'est peut-être une très bonne chose d'avoir attendu aussi longtemps avant de le voir. Maintenant que je l'ai vu, je comprends que tant de personnes le considèrent comme une véritable leçon de cinéma. Si le septième art en tant que média et pas uniquement en tant que vecteur de divertissement vous intéresse, n'hésitez pas à vous pencher dessus vous aussi...

Outrage : Voilà bien longtemps que je ne m'étais pas mis sous la rétine un film de et/ou avec Takeshi Kitano, et j'ai pallié à ce manque avec cet Outrage, film de yakuzas d'assez bonne facture où il promène sa dégaine nonchalante et son regard inquiétant sans pour autant être le seul et unique centre d'intérêt du film. Comme souvent dans ses films, Kitano l'acteur de cinéma prend à contre-pied Kitano le clown de la télévision, en composant un rôle très sombre, très violent, et plutôt glaçant de tueur sans pitié voire avec un léger penchant psychopathe pour la chose. Ici ça ne manque pas, c'est très certainement l'une des versions de Kitano au cinéma que j'ai trouvé la plus désagréable, la plus antipathique de tout ce qu'il a déjà pu faire auparavant. Évidemment ce genre de film est très codé, il y a des passages quasi-obligés (un yakuza qui se coupe le doigt pour laver une offense par exemple) ou qui pourraient presque faire penser à des clichés (à ceci près qu'on reste surpris de la tournure des événements), mais je ne serai pas de ceux qui s'en plaignent, bien au contraire. Certainement même, aurais-je été déçu si des scènes de cet acabit avaient été absentes du métrage. En revanche on sait ce qu'on va voir en regardant ce film, il est clair que Kitano ne sort pas des sentiers battus de ce genre de films. Là où réside son petit plus, sa touche très personnelle, c'est sans doute dans l'interprétation, puisque le personnage qu'il incarne ici est clairement dérangé au-delà de toute ambition ou désir de traîtrise propres à ce genre d'histoires. Cela étant, Outrage n'est pas le meilleur de ce que j'ai pu voir de Kitano, mais fait bien le job, et surtout en ce qui me concerne, m'aura permis de renouer avec cet acteur-réalisateur que j'apprécie mais que j'avais un peu délaissé ces dernières années (par manque de temps et d'occasions, pas par manque d'envie).

Calmos : J'ai pour Jean-Pierre Marielle une tendresse toute particulière. Les personnages qu'il compose ont toujours un je-ne-sais-quoi d'irrésistible qui fonctionne à tous les coups sur moi. Un mélange de simplicité, de sincérité, de franchouillardise, de poésie, de truculence, de tenue, d'authenticité, d'hédonisme, de pince-sans-rire, de verbe haut, de culture, et à sa manière très personnelle, de classe pure. Le tout, porté par une voix à nulle autre pareille, au timbre chaud, qui a du corps et du coeur, forte et douce à la fois, profondément honnête. Et que dire du duo qu'il forme ici avec un autre géant du cinéma français, Jean Rochefort, qui partage avec lui bon nombre des qualités énumérées plus haut ? C'est évidemment un duo gagnant, un couple parfait, qu'ils forment là. Car en amitié comme en amour, je crois qu'il ne faut pas s'interdire de parler de couple dans de telles circonstances. Ces deux-là, dans ce film-là, sont un couple d'amis plus vrais que nature. Et ça fait un bien fou de les suivre dans leurs pérégrinations insensées tout au long de Calmos, emmené par un Bertrand Blier toujours aussi irrévérencieux, provocateur et faussement timide. Avec qui plus est son paternel, l'inénarrable Bernard Blier en cureton à la morale souple et qui a définitivement rayé la gourmandise de la liste des sept péchés capitaux. Quel plaisir également de retrouver, ému, le temps d'une belle tirade, la voix extraordinairement reconnaissable de Claude Piéplu ! Si l'idée de départ de ce film est absolument géniale (deux hommes qui n'en peuvent plus décident de s'enfuir loin des femmes) et donne lieu à des dialogues savoureux et des scènes d'anthologie (la scène d'ouverture du gynécologue qui casse la croûte dans son cabinet devant une patiente qui l'attend les quatre fers en l'air donne d'entrée le ton !), le dénouement vire de plus en plus dans le surréalisme (la guerre civile entre les hommes et les femmes) jusqu'à la scène finale où les deux compères se retrouvent miniaturisés au fond d'une vulve, tels deux Robinson Crusoé échoués là. Inutile de préciser qu'un tel film n'aurait pas le début de l'ombre d'une chance d'être produit de nos jours, ce qui le rend d'autant plus précieux encore à mon sens. Mais même hors contexte, pour son casting royal et ses dialogues rabelaisiens, ce film doit être vu et revu. Croyez-moi, il vous fera un bien fou !

Carter : J'aime autant vous prévenir de suite : vous n'êtes pas prêts pour ce que vous allez voir. Comment résumer ce film ?... Ça flingue, ça cogne, ça découpe, ça gicle, ça explose, ça démonte, ça castagne, ça saute, ça écrase, ça dézingue, ça tatane, ça court, ça défrise, ça électrise, ça crame, ça défonce, ça bastonne, ça fracasse, ça délire... et surtout, ça ne s'arrête jamais. La caméra est quasiment en permanence en mouvement, c'est d'ailleurs assez déstabilisant pour le spectateur qui aimerait bien de temps en temps reprendre son souffle et parvenir à identifier clairement un cadre fixe pour tenter de se sortir du vertige incessant dans lequel ce film le plonge. J'aime les films de baston, j'aime les films d'action, mais là on est loin, très loin au-delà. On est dans une espèce de jeu vidéo survitaminé pour épileptique parkinsonien. La caméra virevolte sans arrêt dans tous les sens et souvent dans des mouvements qu'on n'aurait même pas imaginés (bonjour les plans séquences bourrés ras la gueule de raccords numériques pour faire croire à des mouvement de caméra impossibles), ce qui sur un film entier est presque malaisant (je déconseille fortement quiconque viendrait de se bâfrer d'une bonne choucroute ou d'un cassoulet roboratif de se lancer dans le visionnage de ce film, il risquerait de mettre son estomac sous trop forte pression pour vraiment l'apprécier). Tant et si bien que certaines scènes à l'évidence très chorégraphiées deviennent pourtant complètement illisibles, tant on ne comprend pas où on se situe en tant que spectateur (vu que la caméra ne tient pas en place 2 secondes) ni comment se déplace le personnage principal (car on manque de référentiel stable). La scène de baston / gunfight en chute libre à 5 000 mètres d'altitude est à ce titre un exemple parfait. Le héros utilise à peu près tout ce qui permet de se déplacer et qui possède un moteur : bagnole, moto, camion, train, avion, hélicoptère, tout y passe. L'avantage de ces engins c'est que si ça a un moteur, ça peut exploser, et croyez-moi, le réalisateur ne va pas s'en priver. du point de vue du scénario, comment dire... c'est blindé de clichés et pourtant ça parvient à ne pas être très clair, ce qui est en soi un paradoxe remarquable. Vous y trouverez une pandémie mondiale, des simili-zombies très hargneux, des espions, des gens qui manipulent des gens qui manipulent d'autres gens qui croient manipuler les premiers, des méchants très méchants et sadiques, une enfant à sauver, un héros amnésique, un docteur qui a un antidote miracle, des traitres en veux-tu en voilà, la CIA, les chinois du FBI, des sud-coréens qui en veulent à mort à des nord-coréens qui en veulent à mort à des américains, des mafieux tatoués dans un sauna, et beaucoup, beaucoup de décès par mort violente dans le sillage du héros inarrêtable. J'en oublie très certainement au passage. Honnêtement je ne peux pas dire que ce film était à faire, en revanche maintenant qu'il est fait, il vaut le coup d'être vu, ne serait-ce que pour savoir qu'on peut faire ce genre de chose au cinéma. Et peut-être aussi pour se persuader que ce n'est pas une si bonne idée que ça finalement. Je vous laisse juger.

1899 mini-série : 1899 est une série devenue une mini-série en n'étant pas renouvelée par Netflix. Cependant l'histoire se tient bien en une saison unique, et s'il y avait matière à développer par la suite, qu'on en reste là ne lui est pas pour autant préjudiciable. La série est plutôt classieuse, visuellement très travaillée, à l'ambiance plombante, à l'univers très particulier et dont on ne doute pas de la cohérence. Bref, on a là un bel écrin. Côté scénario, c'est un peu plus flou, volontairement je pense, histoire de bien balader le spectateur et le laisser en permanence dans une sensation de malaise, d'incompréhension, d'angoisse également. Du point de vue du casting c'est solide, il n'y a pas de tête d'affiche qui tire la couverture à elle, c'est cohérent, ça fait le job très honorablement. Sur le fond cependant, trop de mystère tue un peu le mystère au bout d'un moment, du moins c'est mon avis de spectateur anciennement traumatisé par des démarrages en trombe qui auront fini droit dans le ravin (remember Lost ?). Heureusement toutefois, l'explication et la résolution des mystères intervient en fin de saison, de manière un peu rapide et brutale en comparaison avec tout le temps passé à se poser des questions, mais au moins en a-t-on une. J'avoue cependant ne pas avoir été retourné par la révélation, par manque d'implication peut-être, je ne saurais pas dire exactement. Pour moi 1899 reste donc avant tout un produit à l'image bien travaillée, un bel objet vaguement mystique, mais avec peut-être comme un arrière goût de surcote qui ne donne pas forcément l'envie irrépressible de reviens-y... 

Love Death and Robots saison 3 : 9 épisodes seulement composent cette troisième saison, et comme lors des précédentes, on a forcément des préférences pour l'une ou l'autre, bien que tout l'ensemble soit de bonne qualité. Les graphismes varient selon les histoires présentées, certains plus percutants que d'autres, mais tous plutôt bien inspirés. Chaque épisode est l'équivalent d'une courte nouvelle mise en images, l'exercice est donc un peu répétitif sur la forme, mais la courte durée de chaque épisode rend l'ensemble tout à fait digeste. Le style et les thèmes abordés restent pour leur part dans le domaine du Fantastique et de la SF, ce qui personnellement est plutôt pour me plaire, mais c'est un détail qu'il vaut mieux connaître avant de s'y lancer. Cette série se regarde comme on mange une sucrerie : l'effet est immédiat et le goût assez marqué, mais ça ne dure pas bien longtemps et ne reste pas forcément longtemps en mémoire. Ce qui est finalement normal et logique pour une série de mini-épisodes anthologiques. Divertissant.

Servant saison 3 : Servant est vraiment une série déconcertante à plus d'un titre. Capable du pire comme du meilleur. Au cours de cette troisième saison, l'histoire prend un nouveau virage, modifiant l'équilibre et le pouvoir entre les personnages. L'intrigue se ressert un peu autour des personnages principaux, et certains choses se précipitent un peu (surtout la fin qui est une fin-choc), et pourtant on a toujours cette impression de lenteur, de non-dits persistants, ce qui est assez paradoxal. L'angoisse habite cette histoire du début à la fin, et ce qui m'a gêné cependant, c'est l'irréalité de certaines réactions des personnages face aux événements, ce qui m'a d'ailleurs laissé à distance d'eux, m'empêchant de m'identifier et donc de m'impliquer pleinement dans ce qu'on me raconte. Je remarque les effets, je note les avancées, les astuces scénaristiques parfois très bien trouvées, mais en restant trop extérieur, ils me touchent moins, et je constate que l'intrigue fonctionne de moins en moins bien sur moi. Quelques passages cependant restent très marquants et réussis, mais trop peu sur l'ensemble d'une saison à mon goût. Le cliffhanger de fin de saison va peut-être rebattre les cartes et précipiter les choses, mais le recette actuelle de cette série continue de me laisser sur ma faim alors qu'on sent bien que le potentiel est là.

Les Papillons Noirs, mini-série : Troublant et excellente mini-série que celle-ci ! J'ai été bluffé à tous les niveaux. Scénaristiquement parlant c'est très bien écrit, très bien mené et on nous promène tout du long par le bout du nez d'une façon magistrale. Alors que dès le départ on croit déjà savoir à quoi s'attendre. Mais non, l'histoire nous réserve quelques tours à sa manière et ça fonctionne plus que bien. La mise en scène n'est pas en reste, du montage à la mise en lumière c'est vraiment léché, un petit bijou de précision. Et surtout, l'interprétation est très réussie. Qu'il s'agisse de Nicolas Duvauchelle qui est d'une implication sans borne, de Niels Arestrup qui assoit son talent avec un naturel impressionnant, de Sami Bouajila lui aussi complètement habité et qui se sort avec brio d'un rôle difficile, mais surtout du duo de jeunes acteurs Axel Granberger (qui joue Albert jeune) et Alyzée Costes (qui joue Solange jeune) qui sont tous les deux hypnotiques, rien de moins, et qui vampirisent l'image à chaque apparition de leur couple. J'ai été scotché par la ressemblance physique mais aussi dans les mimiques, les gestes, la façon de parler entre Axel Granberger et Niels Arestrup qui jouent le même personnages à 50 ans d'écart. Choc un peu atténué par l'information que le second est le père du premier dans la vie réelle, d'où l'évidence de la ressemblance physique. Mais le travail de mimétisme n'en reste pas moins troublante. Quand à Alyzée Costes, c'est un diamant brut, ou plutôt devrais-je dire un rubis brut, en rapport avec sa rousseur naturelle mystifiante. Elle est totalement irréelle de beauté, de candeur, de pureté. Impossible de rester insensible à ce qu'elle dégage. Cette série est vraiment le tout haut du panier des productions françaises de qualité, et j'ai pris une claque monumentale en la regardant. Je conseille vivement, je recommande chaudement, j'applaudis des deux mains, enfin bref, je crois que vous avez compris l'idée : il faut voir cette série.

Gaston Lagaffe : Oulala... m'enfin ! Me v'là bien. Gaston Lagaffe c'est un des premiers héros fétiches de ma jeunesse, quand je découvrais la BD franco-belge. Autant dire que je l'aime tout particulièrement et qu'il est cher à mon coeur, comme tout le petit univers qui gravite autour. Le génie de Franquin a toujours opéré sur moi. Alors une adaptation cinéma c'était forcément casse-gueule, et osons le dire, raté d'avance. Car qu'on le veuille ou non, un amoureux de Gaston aura toujours tel ou tel aspect du film qui le décevra car pas assez proche de la version papier. Et pour cause, la BD est tellement particulière, le trait de Franquin tellement génial, qu'aucune transposition "live" ne pourra lui rendre hommage et encore moins tenir la comparaison. On est donc quasiment condamné à sortir déçu du film. Sauf si on est un gamin et qu'on n'a pas forcément 30 ou 40 ans de "vie commune" avec Gaston Lagaffe. Là on se contente de ce que le film propose, et dès lors ça fonctionne mieux. Je l'ai constaté avec mes gamins, qui connaissent les BD parce qu'elles sont dans la bibliothèque familiale et qu'ils en lisent régulièrement, mais qui n'ont pas le même attachement presque sacré au personnage. Le film leur a plu, les a fait rire, malgré ses outrances, malgré ses délires, malgré ses approximations. Exactement comme la BD m'a fait rire moi à leur âge, malgré ses outrances et ses délires. Pour ma part j'ai apprécié les efforts ostensibles qui ont été faits pour coller au plus près à l'aspect graphique si spécial de Gaston, et j'ai évidemment reconnu tousles clins d'oeil et références aux scènes incontournables de la BD. Et pourtant la magie n'a pas opéré. Serais-je devenu trop vieux ? Pourtant je suis persuadé que le film s'adresse tout spécialement aux amoureux de Gaston, aux enfants qui l'ont lu et sont devenus des adultes depuis. Mais comme je le disais, en live, malgré les efforts des comédiens et de la mise en scène, la mayonnaise n'a que très peu pris sur moi. Impossible pour moi de défoncer ce film car je vois tout l'amour du personnage qui en transpire, mais le résultat n'est malheureusement pas à la hauteur de la BD. Et il n'avait aucune chance de l'être, voilà certainement sa malédiction originelle.

Vikings Valhalla saison 2 : Suite des héritiers de la série-mère Vikings, dans cette seconde saison les personnages principaux se voient dispersés géographiquement, chacun menant sa petite affaire de son côté, avec le lot d'intrigues et de sous-intrigues qui vont avec. Du coup il y a des hauts et des bas en fonction de l'intérêt que l'on porte aux uns et aux autres. Autrement dit encore, c'est assez inégal d'un épisode à l'autre, bien que l'ensemble se tienne plutôt correctement. Mais pour le moment la série parvient toujours à me garder éveillé, ce qui est quand même assez bon signe. Je garde toujours les mêmes réserves évoquées dans mon commentaire sur la première saison, à savoir le ripolinage de réalités historiques passées à la moulinette d'une idéologie ultra-progressiste un peu trop voyante, mais bon, j'essaie de profiter du reste du spectacle en faisant autant que possible abstraction de certaines énormités. Pour l'instant la balance continue de peser en faveur de la qualité générale de la série, je m'en contente donc, sans être dupe. Sur la fin de cette saison, il semble que les enjeux se resserrent un peu et que les itinéraires de certains personnages dispatchés autour de l'Europe se mettent enfin à converger, ce qui annonce un regain d'intérêt pour la troisième saison. En revanche il faut rester honnête, on reste clairement un cran au-dessous de la qualité proposée dans la série Vikings. Ça laisse cependant encore une certaine marge, et tant mieux.

See saison 3 : Conclusion de la série post-apocalyptique de Jason Momoa avec cette troisième saison. Et la fin est à l'image de l'ensemble de la série, assez inattendue et plutôt couillue. Dès le départ, le concept avait ce goût mêlé de curiosité mais aussi d'une pointe d'incrédulité de la part du spectateur. Un monde, une civilisation d'aveugles dans un environnement moyenâgeux, c'est clairement original et intrigant. Mais ça comporte aussi son lot d'invraisemblances qu'il faut parvenir à dépasser pour accepter l'histoire qu'on nous raconte. Et tout le talent de cette série aura été de réussir à marcher sur ce fil ténu en évitant de basculer dans le n'importe quoi tout en conservant l'intérêt qui est à la base de l'intrigue. J'avoue avoir été sceptique, mais je dois concéder à la série qu'elle a plutôt réussi à atteindre son but, en tout cas la majorité du temps. Cette fin est une vraie fin qui plus est, qui aura pris le temps de se mettre en place, et qui donne une cohérence globale à l'ensemble des trois saisons. Le produit fini se tient bien, c'est indéniable. Il y a eu un vrai travail de fond sur la création de cet univers très particulier et jusqu'ici inédit. Et puis l'une des très grandes forces de la série réside surtout dans l'interprétation, avec des rôles forts mais aussi et surtout avec des comédiens investis qui donnent le change. Jason Momoa en tête.

Les Minions 2 : Voici le deuxième film consacré aux cacahouètes jaunes qui parlent une sorte d'esperanto à base d'onomatopées mais ne vous y trompez pas, c'est avant tout le personnage de Gru enfant qui est au centre de l'histoire. D'où le sous-titre du film. L'univers développé depuis Moi, Moche et Méchant ne s'essouffle toujours pas et conserve, film après film, un attrait et une fraîcheur inattendus pour un produit dérivé d'une licence qu'on commence à bien connaître. C'est toujours aussi inventif, toujours aussi drôle, toujours aussi innovant. Mais surtout, toujours aussi délirant. Et je crois qu'il faut également souligner l'emballage musical et sonore, qui revêt une grande importance et s'avère parfaitement réussi. Je ne me lasse donc toujours pas devant le spectacle des aventures iconoclastes de Gru qui déjà tout petit rêvait de devenir un super méchant, ni devant les exubérances et les pitreries de ses compagnons en forme de patates à pattes. Ça plaît qui plus est aux grands comme aux petits, et cela non plus, n'est pas donné à tout le monde. Je ne peux donc que conseiller ce petit film d'animation hyper dynamique et poilant.

The Time Traveler's Wife saison 1 : Voilà une série sur laquelle je suis venue un peu à l'aveuglette. Uniquement parce que le thème abordé fait partie de mes thèmes favoris, à savoir le voyage dans le temps. J'ai cependant douté que l'histoire de l'épouse d'un voyageur temporel puisse être passionnante, soupçonnant avec certes une dose non négligeable d'idées préconçues que l'histoire du voyageur temporel lui-même serait certainement plus pertinente à développer. Mais je me suis trompé, et je dois avouer que l'angle trouvé et adopté pour raconter cette histoire est vraiment excellent et parfaitement adapté pour qu'on se sente à la fois curieux, puis franchement intrigué, avant d'être juste happé et embarqué pour de bon par ce qu'on nous raconte à l'écran. Comme je le disais, les histoires de voyages temporels m'ont toujours beaucoup plu, mais à la double condition que cela soit bien fait et avec une cohérence sans faille. Et c'est le cas ici. En tout cas, dans ce que j'ai pu en voir. Car je me dois de le préciser de suite : cette série a été annulée au terme de sa première saison et ne connaîtra donc pas de fin à l'écran. La fin de la première saison n'est pas décevante en tant que telle, mais il est clair que l'histoire appelait une véritable suite et qu'on reste sur notre faim du point de vue narratif global. Heureusement, cette série étant l'adaptation d'un roman, il reste la possibilité de se plonger dans le bouquin pour connaître le fin mot de l'histoire (ce que je prévois de faire). Mais cette première et unique saison reste cependant très séduisante et plutôt réussie dans son genre, en abordant le thème du voyage dans le temps d'une manière un peu innovante. Car en effet, on n'assiste pas à une histoire continue mais racontée un peu dans le désordre (façon de parler ceci dit : il y a de l'ordre narratif dans le désordre temporel de cette histoire !!). On a des sauts dans le passé, des retours au présent, des visions du futur, et surtout des personnages à différents moments de leurs vies, qui bien qu'étant les mêmes personnes, ont des enjeux et des motivations différentes selon leurs âges. Et c'est très malin, d'autant plus malin que ces personnages d'âges différents sont appelés à se rencontrer et à interagir entre eux. Dit comme ça je vous le concède, ça peut faire peur et donner un a priori d 'imbroglio à base de nœuds dans le temps, mais je vous assure que rien, jamais, n'est incompréhensible pour le spectateur. En ce sens la narration est vraiment très maîtrisée et les scénaristes ont fait montre d'un talent indéniable pour rendre leur histoire à la fois claire et captivante malgré sa complexité apparente. Une fois n'est donc pas coutume, mais bien que la série ait été annulée au bout de sa première saison, j'en conseille malgré tout très fortement le visionnage.

J'ai 2 Amours mini-série : Mini-série en trois épisodes qui pose la question : peut-on aimer deux personnes en même temps ? Deux personnes de sexes différents qui plus est ? Je l'avoue, ce n'est pas pour son thème que j'ai regardé cette série mais avant tout pour son interprète principal, François Vincentelli, comédien que j'ai découvert et surkiffé dans la série Hard où il tenait le rôle de Roy Lapoutre. D'ailleurs sur ce point il n'y a pas photo, le bonhomme assure et est parfaitement crédible dans son double rôle, à la fois en tant qu'hétéro et en tant qu'homo. Sur le fond en revanche, j'ai trouvé l'intrigue bourrée de clichés à tous les niveaux, mais ça encore, si c'est bien fait pourquoi pas. Un cliché n'est pas forcément faux en soi, c'est même souvent plutôt l'expression d'une réalité générale qu'une erreur. Là où l'histoire m'a perdu c'est dans son dénouement, et grosso-modo l'ensemble du troisième et dernier épisode. Perdu pas dans le sens que je n'y comprenais rien, mais plutôt perdu dans le sens que je n'arrivais pas à croire à ce qu'on me racontait à l'écran. Sans vouloir divulguer la manière dont l'intrigue se résout, ce que je peux en dire c'est que cela ne m'a paru en rien crédible. Trop gros, trop naïf, trop ravi de la crèche. Déjà que la situation de base est quand même assez iconoclaste, mais son évolution et surtout sa conclusion partent vraiment dans le grand n'importe quoi. C'est le seul vrai reproche que je pourrais faire à cette série, mais il est de taille. Pour le reste, les comédiens sont bons voire très bons, le rythme est soutenu, j'ai aimé reconnaître certains coins de Strasbourg où la série a été tournée, le thème est audacieux mais pique la curiosité. Dommage que la fin m'ait laissé sur le bord du chemin. Mais en tout cas, ce François Vincentelli, quel beau gosse ! (et je plaide pour un retour de Roy Lapoutre !!)

House of Dragon saison 1 : Voici le spin-off de Game of Thrones que nous a concocté HBO. Comme Daenerys a été un des personnages phares de la série mère, on s'est dit que de garder un personnage qui lui ressemble peu ou prou serait un bon plan, d'autant plus si cela permet de voir des dragons en pagaille ce faisant. Bien vu pour les dragons, ça apporte un vrai plus à la série, c'est indéniable. En revanche pour la simili-Daenerys et toute sa famille d'albinos l'effet est moins convaincant. Sincèrement, ils m'ont plus fait penser à une famille de dégénérés qui s'accouplent entre frères et sœurs, cousines et tontons, qu'autre chose. Mais c'est le concept qui veut ça, alors admettons. Sur le fond quoi dire de cette série : je pense qu'elle nourrissait tellement d'attentes qu'elle ne pouvait que décevoir, ce qui je l'avoue a été le cas en ce qui me concerne. Ce n'est pas foncièrement mauvais et on voit que les moyens sont là, mais c'est un peu la montagne qui accouche d'une souris. Et d'une souris très prévisible qui plus est. Dans le genre caricatural et pas très nuancé, pour une série qui lambine et prend son temps au point parfois de donner l'envie d'une petite sieste tellement il ne se passe rien de palpitant, House of Dragon se pose là. Quand je parle de caricatures, je pense surtout aux personnages principaux qui sont plus des archétypes que des personnages travaillés auxquels on aurait donné un minimum de profondeur. Je crois bien qu'aucun d'entre eux n'y échappe, les scénaristes les ont à peu près tous façonnés à la truelle. Quant aux enjeux de l'intrigue principale... non seulement ils sont longs à se mettre en place alors qu'on les voit venir depuis le début, mais ils prennent enfin l'envergure qu'on attendait quand la saison se termine. Alors ok, le cliffhanger est soigné, mais on n'en aurait voulu à personne s'il s'était passé un peu plus de choses intéressantes avant ! D'autant que le truc paraît cousu de fil blanc : comme Daenerys dans Game of Thrones, c'est la nana aux cheveux blancs et qui en a gros sur la patate qui va gagner à la fin, qui en doute vraiment ? (j'ai dû vérifier - et c'est je crois plutôt mauvais signe de ne pas l'avoir retenu - la blonde platine perpétuellement vénère s'appelle Rhaenyra)

Rogue Heroes saison 1 : Grosse et heureuse surprise que cette série débarquée un peu incognito et sans faire de vagues, mais qui s'avère une pure pépite d'originalité et d'inattendu au visionnage. Nous voilà replongés en pleine seconde guerre mondiale en Afrique du Nord ou la confrontation entre les troupes alliées et les allemands va être décisive pour le contrôle de la Méditerranée et la poursuite du conflit. Malgré les enjeux immenses, une petite bande de pieds nickelés réfractaires aux ordres et à l'autorité vont se voir donner carte blanche par le haut commandement britannique pour attaquer et saboter les bases aériennes allemandes, le tout dans un joyeux foutoir et une organisation plus proche de la blague que de la rigueur militaire. Et contre toute attente, ce nouveau commando surnommé SAS va rencontrer succès sur succès et devenir une véritable légende. Les personnages sont tous plus haut en couleur les uns que les autres, et visiblement comédiens comme scénaristes se sont fait plaisir à appuyer sur l'aspect outrancier de l'histoire et des héros, tout en respectant malgré tout la véracité des faits historiques. Car rappelons-le, il s'agit d'une unité qui a bel et bien existé. Action, humour, suspense et audace sont les maîtres-mots qui résument l'esprit de cette série un peu foutraque, un peu folle, un peu too much par moment, mais follement séduisante et addictive une fois qu'on en a pris la mesure. Vivement la suite !

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Quand je cause d'un film, je fais souvent des articles plutôt longs, et pas toujours en phase avec l'actualité du moment. Dans cette page d'avis vite dits je me propose de faire exactement l'opposé : quelques mots rapides pour donner un avis sur ce que je viens de voir. Certains films feront peut-être par la suite l'objet d'articles plus complets, ou pas. Cette page

est donc mise à jour en même temps que l'encart "Vu récemment" qui pointe vers elle...

Slow Horses saison 1 : Sympathique série qui prend les codes et clichés liés aux histoires d'espions à revers, les chope par les roustons, les secoue un grand coup, et ramasse ce qu'il en reste après traitement. Ici ce sont des agents secrets oui, mais le fond du panier, ceux dont personne ne veut, les losers, les ratés, les erreurs du système. Le MI6 a un bureau qui leur est dédié : quand on veut se débarrasser d'un espion trop nul, trop boulet, ou qu'on veut le sanctionner pour une faute lourde, il est envoyé à "l'étable", le nom du bureau des nazes. Et bien entendu, ils écopent des missions les plus pourries également. Sauf que, parfois les caves se rebiffent, comme disait Michel Audiard. Et ils peuvent se révéler plus utiles et efficaces qu'on ne le pense de prime abord. Et c'est sur cette ambivalence que la série joue et fonctionne : on a une équipe de bras cassés mais qui veulent bien faire et qui démontrent qu'ils ne sont pas complètement demeurés non plus, même si parfois on a bien de la peine pour eux. Avec à leur tête un chef à la fois crado, impitoyable et m'enfoutiste mais paradoxalement protecteur, ils pourraient bien jouer les troubles-fêtes dans une affaire très sérieuse et médiatique... De par son approche novatrice du domaine de l'espionnage, cette série apporte un vent de fraîcheur sur ce genre ultra-balisé. La comédie est cependant surtout de situation, jamais on ne bascule dans le burlesque ou le too much, car comme toute bonne histoire d'espion, il faut garder un minimum de crédibilité pour qu'on y croit, et Slow Horses réussit de ce point de vue un numéro d'équilibriste remarquable. Très bonne surprise, je conseille.

Domina saison 1 : Ah la Rome antique, ça c'est un sujet que j'apprécie tout particulièrement ! Alors soyons clairs d'entrée : je n'ai encore jamais rien vu qui surpasse la série HBO Rome dans les années 2000. Deux petites saisons seulement, ce qui est bien malheureux, mais quelles saisons ! Ce n'est pas Domina qui viendra déloger Rome de son statut de série phare sur l'Antiquité, mais il y a des choses très intéressantes malgré tout, et qui méritent qu'on s'y attarde plus que d'un œil distrait. Sur le papier j'étais un poil sceptique, puisque l'une des accroches de la série s'enorgueillit de la définition : "vision féministe de l'Antiquité". Je m'attendais donc à une bonne dose de prêchi-prêcha, d'idéologie post-moderne appliquée à l'Histoire. Ce qui est toujours, quelle que soit l'idéologie en cause, un mauvais plan, puisque inévitablement, on a tendance à tordre l'Histoire, les faits et la réalité telle qu'elle a eu lieu, pour coller à l'idéologie. Bref, on dénature assez rapidement les faits, parfois même avec de bonnes intentions, mais ce faisant, on quitte le champs de l'Histoire en tant que telle, et on prend aussi un peu les gens pour des jambons. Cela étant dit, ce n'est pas trop ce que j'ai vu dans cette série-ci. Bien sûr, on repère assez vite les signes de l'idéologie qui est poussée, ici un féminisme moderne activiste, mais honnêtement, cela ne m'a pas vraiment gêné, voire pas du tout. Pour une raison simple : je pense sincèrement que les femmes ont de tout temps, et particulièrement aussi du temps de la Rome Antique, tenu un rôle bien plus important et actif qu'on ne s'en fait l'idée. Que l'Histoire avec un grand H a peut-être été écrite par de grands hommes, mais aussi par de grandes femmes, même si ces dernières étaient moins sur le devant de la scène. Ainsi, bien que romancée comme il se doit et se permettant quelques libertés historiques surtout liées au parti pris narratif, je pense que la vie de Livia Drusilia, la mère de l'Empereur Tibère, a dû fortement ressembler à ce qu'on nous montre, au moins dans l'importance qu'elle a eu, dans son influence politique et dans les manipulations psychologiques qui ont eu cours à l'époque. Je suis convaincu qu'elle a eu cette force de caractère et cette volonté farouche d'imposer sa loi, ses intérêts propres, comme c'est dépeint dans la série. Pour autant la série n'est pas exempte de quelques défauts, peut-être un peu trop poseuse, jouant un peu trop sur l'aspect veuve noire belle et mortelle à qui rien ne résiste, mais ce ne sont là que de menus et secondaires défauts, l'ensemble restant très cohérent, bien fait, assez esthétique et surtout doté d'une intrigue générale très intéressante à suivre. Comme quoi, le scénario a su balayer mes préjugés par sa qualité, et c'est très logiquement que je suivrai la suite des aventures de Livia dans la prochaine saison !

The Walking Dead saison 11 partie 3 : Et voilà, c'est par cette dernière salve d'épisodes que s'achève l'aventure The Walking Dead (du moins si on ne tient pas compte des divers spin-off). Soyons honnête : ça faisait bien longtemps que la série survivait tant bien que mal, offrant de temps en temps un bon épisode par-ci par-là, et multipliant en contrepartie les intrigues indigentes et les évolutions scénaristiques hasardeuses avant tout dictées par les régulières défections au sein du casting principal. Si bien que sur la fin, il ne restait pas que les couteaux les plus affutés du tiroir, pour reprendre une expression à la mode en ce moment. Ou pas les cacahuètes les plus salées du paquet si vous préférez cette variante. Autrement dit, cela faisait longtemps que les personnages restants n'étaient pas les plus intéressants, ce qui a eu pour effet de baisser d'autant l'intérêt pour cette série (et pour cause : quand on se fiche d'un personnage, ce qui peut bien lui arriver éveillera au mieux, un vieux reste de curiosité polie, et encore). Dites-vous quand même que en comparaison avec le comics d'origine, il n'y a quasiment plus aucun personnage principal en commun à la fin. Exit Rick Grimes, exit Michonne pour les plus charismatiques. Exit Carl, qui est pourtant dans le comics le symbole du futur. Dans la série c'est Daryl, personnage absent du comics qui tient la vedette. Son principal talent : marmonner en monosyllabique avec les cheveux sales. Carol est là aussi, alors qu'en tant que personnage chiant comme la mort, ça fait bien longtemps qu'elle s'est faite bouloter par un zomblard dans le bouquin. Idem pour Rosita qui devient une guerrière badass dans la série alors que dans le comics elle joue la carte du couple pour s'en sortir (entendez par là la protection masculine, tout de suite nettement moins badass la meuf), ce qui ne l'empêchera pas d'y passer quand même. Tout comme le père Gabriel, à l'évolution complètement whatthefuckesque dans la série mais qui n'a pas survécu aux Chuchoteurs dans le comics, ou encore Ezekiel qui ne sert plus à grand-chose depuis qu'il n'a plus son tigre et dont Kirkman s'était débarrassé dans le livre en en faisant une victime emblématique des Chuchoteurs. Il reste un Eugène qui est resté à peu près constant et cohérent du début à la fin, quel que soit le support de l'histoire. Et une Maggie revenue cachetonner après avoir tenté l'aventure dans une autre série qui n'aura pas fonctionné, ou un Negan devenu un good guy dont on a complètement oublié les atrocités (mais qui disparaît sans plus faire parler de lui et en restant le fdp qu'on connaît dans le comics). Bref, cette série alignait régulièrement les déceptions depuis la saison 8 environ, il était donc grand temps qu'elle se termine. D'ailleurs à propos de fin : celle du comics est (encore une fois) bien plus réussie à mon goût. Dans la version télévisée, on sent quand même qu'on s'est gardé la possibilité plus que probable de revenir faire un petit revival d'ici quelques années...

The Rings of Power saison 1 : La fameuse série tirée de l'univers du Seigneur des Anneaux de Tolkien... que n'a-t-elle pas fait couler d'encre avant même sa sortie ! En ligne de mire quelques polémiques sur le casting : plus de femmes fortes, plus de personnes de couleurs, plus de "minorités" en tout genre et moins de "mâles blancs" en tant que héros (pour jouer les méchants en revanche ça va). À l'arrivée, c'était "moins pire" que ce que je craignais. Ça faisait un peu "tâche" car tellement surligné au stabilo fluo pour que personne ne le rate que ça prenait le pas sur le reste de la narration, mais après tout, quand on sait à quoi on a à faire, pourquoi pas. Plus gênant en revanche selon moi, c'est le manque cruel de rythme de cette série, ses digressions un peu gnangnans qui plombent régulièrement le scénario, et surtout le fait qu'il ne s'y passe quand même pas grand-chose en fin de compte. En tout cas, pas assez pour alimenter correctement les huit épisodes un peu longuets de cette première saison. Un petit twist de fin histoire de relancer l'intrigue et donner l'envie de voir la suite, mais définitivement pas assez d'action pour empêcher de piquer un petit roupillon de temps en temps au cours d'un épisode un peu trop mollasson. Par contre il faut avouer que sa réputation de série ultra-chère n'est pas galvaudée : c'est extrêmement beau et ça se voit à l'écran, on en prend plein les yeux, c'est chiadé, c'est léché, et du point de vue purement visuel c'est une franche réussite à mes yeux. Maintenant j'aimerais bien que l'histoire décolle enfin, que l'action prenne plus de place, que les atermoiements de chacun soient un poil moins développés, et qu'on entre dans le vif du sujet dans la saison 2 !

Hallelujah, les mots de Leonard Cohen : Parfois il m'arrive de penser que Leonard Cohen est mort, et comme si je l'avais oublié, cela me fait un choc, je peine à réaliser et j'en suis déprimé pour la journée. Pourtant la musique de cet homme a tant habité ma vie, que je pense pouvoir affirmer qu'il ne passe pas un jour sans que d'une manière ou d'une autre, je pense à lui, à son talent, à ses chansons. Il a été compliqué de voir ce film documentaire en salle, pour une raison tristement simple : son manque de programmation de par chez moi. Deux pauvres séances uniquement, plus d'un mois et demi après la sortie officielle du film. Mais je ne l'ai pas raté, et la salle était comble. Le documentaire se scinde en deux grands thèmes principaux, une biographie survolée de Leonard Cohen qui ne m'a pas appris grand-chose sur sa vie (j'ai déjà lu plusieurs biographie à son sujet) mais qui a livré son lot d'images inédites que je n'avais jamais vues, et l'histoire spécifique de sa chanson la plus connue, Hallelujah. J'ai toujours eu une relation un peu distante avec cette chanson, qui est très loin d'être ma préférée de l'artiste. Peut-être parce que la plupart des gens ne savent pas qu'elle est de lui et l'associent à Jeff Buckley (dont la version larmoyante ne m'a jamais beaucoup intéressé). Mais l'histoire de cette chanson est tout de même assez exceptionnelle, et le documentaire m'a appris beaucoup de choses que j'ignorais à son sujet. Bien que par moment j'aurais préféré que le film se concentre un peu plus sur Leonard Cohen que sur la ribambelle d'interprètes plus ou moins autocentrés de sa chanson, j'ai malgré tout passé un excellent moment devant ces images, interviews et extraits d'entretiens du canadien errant. De lui tout jeunot jusqu'à ses dernières apparitions publiques, chacune de ces scènes m'a collé un grand et large sourire de bonheur. Et j'ai pu mesurer une fois encore, à quelle point il manque dans le paysage musical actuel. À quel point il me manque.

Dark Winds saison 1 : Saison ramassée en 6 épisodes seulement, qui nous mène en plein territoire Navajo, au sein de la Police Tribale, de ses démêlés avec la FBI, et d'enquêtes au cœur du peuple amérindien. Il s'agit d'une série policière avec tout ce que ce genre implique, mais on y aborde aussi des questions d'ordre plus sociétal, en particulier le statut des peuples indigènes dans les États-Unis des années 1970-1980. Entre la tentation de vivre en vase-clos et la volonté de s'ouvrir au monde alors que certains gardent la sensation d'avoir été dépossédés de leurs terres et de leurs droits ancestraux, la série montre également en creux le combat entre tradition et modernité qui secoue les consciences. Le casting est flamboyant, la reconstitution très convaincante, l'ambiance et l'image vraiment soignées. L'intrigue de départ qui sert de fil rouge quant à elle n'a rien d'exceptionnelle mais fait très bien le job et surtout permet de développer autour d'elle tout un univers passionnant à découvrir. Les amateurs de comics y verront peut-être une pointe de "Scalped", pour ma part je n'ai pas pu m'empêcher de faire le lien avec cette série Vertigo de Jason Aaron et R.M. Guéra que je profite de conseiller aussi au passage. Je serai de la seconde saison, hâte de voir vers où cette série peut évoluer.

Dates saison 1 : Petite série dont la première saison n'aura pas été renouvelée et c'est bien dommage, car le concept était très sympa. Chaque épisode (court : moins de 25 minutes) narre le rendez-vous entre deux personnes qui se sont contactées par une application de rencontre. Ça joue donc uniquement sur du dialogue et du jeu d'acteur, souvent en huis-clos, avec très peu d'interventions extérieures. On aborde donc bien évidemment le sujet très intéressant des relations humaines, des relations hommes-femmes, des problèmes de compréhension mais aussi d'engagement, du paraître et de l'être, des défauts qu'on veut cacher et des qualités qu'on essaie de mettre en avant, de ce que chacun recherche, de ce que chacun est prêt à donner pour recevoir, etc... Bref, plein de choses passionnantes et condensées en très peu de temps pour chaque rendez-vous. Malheureusement on n'échappe pas à certains clichés, parfois vraiment très très clichés, et si je devais peut-être émettre un bémol ce serait sur l'exagération de certains traits de caractère (très majoritairement des traits prêtés aux hommes) qui donnent parfois des situations qui ont l'air tellement grosses qu'on est presque amené à en rire (le rendez-vous entre la sublime Erica et le gros beauf éructant de Callum est à ce titre complètement hallucinant)(tout comme les boulets que se coltine la pauvre Jenny : un homo refoulé arrogant et alcoolique puis un homme-enfant coureur de jupons et adepte d'une secte). Dit comme ça on pourrait croire que c'est dépeint à la truelle, et c'est pour certains personnages le cas, mais sur l'ensemble on a quand même quelque chose d'intéressant et de frais et heureusement que certains des hommes décrits dans la série ont droit à un traitement un peu plus nuancé, sinon on serait à deux doigts du discours bateau (et tellement à côté de la réalité) de "ces pauvres femmes versus tous ces gros connards". La qualité des interprètes m'a toutefois fait regretter que cette saison soit l'unique de la série, j'aurais aimé en voir plus pour couvrir de plus nombreuses situations possibles. Je conseille donc si le sujet vous branche.

Industry saison 2 : Retour au sein des équipes de traders d'un grand groupe bancaire de la City. La plupart des membres avaient déjà bien morflé lors de la première saison, il faut croire qu'ils n'en ont pas eu assez parce qu'ils en redemandent dans la seconde. On repart donc pour une série d'intrigues financières, de coups tordus, de trahisons de haute volée et de stratégies qui mêlent la fois le professionnel et l'humain. C'est d'ailleurs ce qui permet de se raccrocher à l'histoire et aux personnages : l'aspect humain qui n'est pas oublié voire même qui vient court-circuiter la froideur purement financière qui anime les différentes personnalités du groupe. Sans ce côté humain et terre-à-terre on aurait vite fait de décrocher tant ce monde apparaît hors-sol pour quiconque ne s'y intéresse pas. Et c'est aussi cet aspect qui renforce encore les effets de trahison et l'évolution des personnages au cours de la seconde saison. On a souvent l'impression d'avoir à faire à des robots de la finance, et puis tout à coup leur humanité ressort et tout le reste en subit les contrecoups. Et c'est là qu'on comprend qu'on se fiche bien des montages financiers et des coups fourrés de derrière les fagots, c'est bien de l'évolution des personnages que la série tire tout son sel. Sans être une série incontournable, Industry continue donc de faire son petit trou et reste très intéressante à regarder.

City on a Hill saison 1 : Avec cette série on plonge en plein dans une ambiance fin des années 1980 début des années 1990 revigorante tant la reconstitution est réussie. L'environnement urbain de Boston, la lutte contre la criminalité avec parfois (souvent) des méthodes borderline, la guéguerre interne des services entre le FBI, la Police locale, le Bureau du Procureur... tout cela pourrait faire croire à une série à l'ancienne, l'éclairage et les couleurs ternes accentuent du reste cette impression. Au-delà de l'apparence il y a aussi le fond, et pour le coup on est beaucoup plus dans l'actualité puisqu'il y est très largement question des problèmes sociaux et sociétaux, de racisme, de pauvreté, de corruption et de magouilles en tout genre. Cette série m'a fait un peu penser à la confrontation entre deux philosophies : celle de la défense du "bien" et de la "morale" versus celle pour qui "la fin justifie les moyens" bien moins regardante mais beaucoup plus pragmatique. Et ce que j'ai apprécié c'est qu'on y voit le pour et le contre de chaque conception de la justice et de l'ordre. J'ai tout particulièrement aimé le personnage de flic ripoux mais pas encore complètement déshumanisé Jacky Rohr interprété par un Kevin Bacon totalement habité. On ne peut que le détester tant il cumule des défauts, et pourtant, dès lors qu'on gratte un peu sous la couche de saloperie qu'il a accumulée, on est moins enclin à le condamner sans appel (en tout cas moi non !). Bref, le personnage reste un humain et est traité comme tel, même si on n'évite pas certains clichés. La série dans son ensemble est très prometteuse et j'en regarderai avec plaisir et attention la suite.

Gangs of London saison 2 : La première saison avait eu sur moi l'effet d'un uppercut de Tyson Fury, ni plus ni moins, tant je ne l'avais pas vu venir et tant il m'avait laissé sonné après visionnage. Cette seconde saison va plus loin encore, enfonce le clou et vous matraque à chaque épisode d'une scène choc quand il ne s'agit pas tout simplement d'une scène d'anthologie. Dans le domaine de la baston je précise. Il y a aussi du drama, du suspense, des retournements de situations, des trahisons, des stratagèmes, des surprises, de la colère, de la tristesse, des pointes de désespoir, de la douleur... il y a tout cela dans cette saison. Mais le domaine dans lequel la série marque au fer rouge, c'est très clairement celui de la violence à l'écran. Ça envoie sévère, ça fracasse, ça tatane, ça trucide, ça estropie, ça fait souffrir, ça déglingue, ça torture, ça empoigne, ça transperce, ça castagne, ça dézingue, ça défonce, ça ramollit la viande, ça fait sauter des dents, ça fracture des os, ça démolit des articulations, ça énuclée, ça distribue des bastos... Bref, ça fait mal. Vous allez souffrir avec les personnages, aussi bien physiquement qu'émotionnellement (l'épisode consacré à Lale, la cheffe des Arméniens est de ce point de vue une Master Class), vous allez être surpris, sur le cul, voire complètement retourné. Et pour tout ça vous pourrez dire "merci" à une belle brochette d'acteurs, mais aussi et surtout à monsieur Gareth Evans (le gars qui a commis The Raid entre autres).

Trois mille ans à t'attendre : Plusieurs choses m'ont attiré dans ce film. En premier lieu son réalisateur, George Miller, mais aussi son thème original et ses interprètes principaux, Idriss Elba et Tilda Swinton. Plutôt une belle brochette d'atouts, de mon point de vue en tout cas. Peut-être est-ce pour cela que j'ai été un poil déçu. Pas parce que le film est mauvais, loin de là même, mais parce que je m'attendais à être totalement emporté par l'histoire et que cela ne s'est pas produit. J'ai vu un bon film certes, qui a de nombreuses qualités à faire valoir, mais qui ne m'a pas passionné pour autant. Par manque d'implication peut-être, parce que j'étais sans cesse dans l'attente de plus, parce que je m'attendais à autre chose de moins onirique, je ne saurais le dire avec précision, toujours est-il que je n'ai pas été embarqué par ce que j'ai vu, je suis même resté un peu spectateur sur le quai en fait. Ce qui, j'insiste, ne démontre surtout que j'en attendais trop, certainement pas que le film est mauvais. Il y a parfois comme ça des rendez-vous qui finissent par ne pas avoir lieu, tout simplement.

The Best Offer : Le monde des œuvres d'art et des ventes aux enchères est le décor de cette histoire, mais les thèmes abordés sont en réalité bien plus nombreux et variés que cela. Il y est question d'amour, de relations hommes-femmes, d'asymétrie dans les sentiments, d'image qu'on donne à voir aux autres, d'image qu'on prête aux autres, de la confrontation entre rêve (dans le sens de désir profond) et réalité, entre sincérité et mensonge, de la force dont on pense être détenteur et de la faiblesse dont on n'a pas conscience... J'ai trouvé le film très bien construit et m'y suis laissé prendre sans soupçonner là où le scénario voulait en venir, ce qui en a accentuer l'effet sur moi. Pas mal de seconds couteaux dans ce film, pas de réelle star, mais une force dans l'interprétation qui emporte avec elle votre suspension d'incrédulité... Je préfère ne pas trop commenter pour éviter de dévoiler l'histoire, ses tenants et ses aboutissants, mais j'ai trouvé que ce film, sous ses airs de ne pas y toucher, sous son air modeste et qui ne recherche pas le clinquant, très réussi aussi bien sur la forme que sur le fond. Je me suis pris au jeu, à l'histoire, et y ai trouvé beaucoup de qualités en fin de compte. Je conseille sans hésiter !

Pleasure : Attention, film à ne pas mettre devant tous les yeux, puisqu'il s'agit de l'itinéraire d'une jeune suédoise qui débarque en Californie pour faire carrière dans le X. C'est très cash, les images pas du tout édulcorées, les situations plus scabreuses les unes que les autres, il y a de la violence, évidemment du sexe (et pas vraiment que du "conventionnel"), de la drogue, de la dépravation... J'ai du reste eu un peu de mal à comprendre où la réalisatrice voulait vraiment en venir car il y a plusieurs aspects à son film. Il a un rôle descriptif avant tout, mais aussi dénonciateur j'ai trouvé, et si on peut facilement lui trouver des atours féministes dans sa façon de montrer à quel point les actrices porno sont traitées comme de "la chair à canon", sans vouloir faire de mauvais jeu de mot, le film a aussi cette particularité de mettre en scène des personnages féminins forts et très loin de ce qu'on pourrait considérer comme des personnes soumises et exploitées contre leur gré. Au contraire, elles ont énormément de répondant, de l'ambition et du caractère, de la jugeote et toute leur capacité à décider pour elles-mêmes. Ce qui est un poil contradictoire avec une partie de ce qu'elles vivent dans les faits, mais permet au moins de ne pas tomber dans du victimaire pur et dur et des situations trop manichéennes, et c'est selon moi une bonne chose d'avoir traité l'histoire de cette façon. Je ne sais pas si le film apporte beaucoup de réponses aux questions qu'on se pose (et la première d'entre elles c'est : "mais pourquoi ?") mais a au moins la qualité et la force de caractère de ne pas tomber dans la facilité, ce qui n'est pas si courant de nos jours. À voir pour vous faire votre propre avis sur le sujet, mais encore une fois, n'oubliez pas que ce n'est pas du tout public, loin de là même !

Angelyne mini-série : Voilà une mini-série assez déconcertante, à de multiples points de vue. D'abord le thème : elle traite d'une bimbo complètement azimutée, toute de rose vêtue, à la plastique ultra exagérée, aux seins débordants de plastique, et dont le seul talent est apparemment d'être une créature hors-sol, "Angelyne". Elle n'est connue que pour ça, pour son habitude de sillonner les rues de Los Angeles au volant de sa corvette rose et pour les affiches géantes où elle apparaît toute en silhouette aguicheuse et qui sont parsemées dans toute la ville. Cela suffit pour faire d'elle une star. Du moins en est-elle persuadée. J'ai cru d'abord à un gag, un personnage inventé tellement il est exagéré et unilatéralement dévolu à la forme (aux formes !) sans rien apporter sur le fond. Mais en fait, il s'agit d'un biopic, car Angelyne a existé (et existe toujours, elle a eu 72 ans en 2022 et continue d'apparaître çà et là en tenue rose bonbon, ostensiblement indifférente aux ravages du temps puisqu'elle continue d'arborer les tenues qui l'ont faite connaître). Ensuite le maquillage : tous les personnages principaux de la série apparaissent à différents âges, depuis les années 1970 jusqu'à aujourd'hui, et sont toujours interprétés par les mêmes comédiens qui sont donc rajeunis et/ou vieillis par le truchements d'effets de maquillage, de perruques et par moment d'effets spéciaux (en tout cas c'est ce qu'il m'a semblé pour certains visages). Rien de réellement extraordinaire si ce n'est pour le rôle titre : Emma Rossum évolue physiquement au cours de la série et c'est hyper convaincant et réussi comme effet. Enfin l'interprétation justement, qui est l'attrait principal de cette série mi-comédie mi-mise-en-abyme... Emma Rossum s'amuse follement et ça se voit, elle parvient même malgré toutes les exubérances de son personnage à lui donner une pointe de mystère, ce qui n'était pas gagné d'avance avec un tel sujet. Cependant il faut bien l'avouer, cette série vaut surtout pour la forme que pour le fond dont on ne retire finalement pas grand-chose, ce qui est absolument logique étant donné la superficialité ultime de son héroïne principale. À voir par pure curiosité.

The Old Man saison 1 : Je ne m'y attendais pas. À voir le Dude de Big Lebowski en papy marqué par le temps qui passe, et encore moins à voir ce papy être capable d'une violence extrême et sans concession. L'histoire de ce vieil agent secret rebelle qui se réveille parce qu'on vient le chatouiller là où il ne faut pas m'a beaucoup, beaucoup plu. L'un des très gros points forts de cette série, c'est la mise en parallèle des personnages d'aujourd'hui avec ce qu'ils étaient et ont fait il y a 40 ans, mais surtout, c'est la cohérence et la précision dans le choix des comédiens aux deux âges qui est vraiment une réussite totale. Bill Heck est Jeff Bridges jeune. Christopher Redman est John Lithgow jeune. Idem pour les deux actrices qui interprètent Abbey. Un plaisir aussi de retrouver la très classe Amy Brenneman et de découvrir la charismatique Alia Shawcat que je ne connaissais pas du tout. On aborde dans cette série plusieurs genres parfois très éloignés les uns des autres : l'espionnage, la chasse à l'homme, la violence crue mais aussi la relation père-fille, l'amour et la trahison, la nature profonde des gens, la loyauté, la rédemption. Entre autres. J'attends avec impatience de voir où va nous mener la seconde saison après une première déjà aussi riche que surprenante.

Chaque Fidélité mini-série : Mini-série italienne en 6 épisodes qui traite d'amour, de mariage, de fidélité et évidemment, de tromperies et de tentations. Il y a donc 4 personnages principaux, un couple formé d'un professeur de littérature charismatique et d'une agente immobilière qui se sent à l'étroit dans son travail, ainsi que les 'tentations' de chacun : une ravissante étudiante en lettres d'un côté, un séduisant kinésithérapeute de l'autre. Alors autant le dire tout de suite, on a à faire à 4 gravures de modes, on n'est pas dans le monsieur-madame Toulemonde. Limite dans le caricatural même. Déjà Sofia, la jeune étudiante, surjoue la femme-enfant ultra fragile au charme érotique envoûtant, mais alors le pompon revient sans aucun doute à Andrea le kiné ténébreux aux yeux clairs, qui cumule une somme de clichés assez fantastique : la blouse blanche, le masseur viril et taiseux un peu en mode 'maître SM', la boucle d'oreille associée à la barbe de trois jours et au crâne rasé, les yeux bleus océan, le cuir de motard, le wheeling à chaque fois qu'il démarre en trombe sa moto et cherry on the cake : il participe à des combats de MMA clandestins le soir dans des caves malfamées !! Non non, pas too much du tout hein... Et pourtant,malgré ces détails qui m'ont franchement fait marrer, l'ensemble se tient plutôt bien et aborde avec honnêteté la question de l'amour, de la fidélité et des tentations en dehors du couple, et si on prend la peine de bien analyser la série, on voit que ces thèmes ne sont pas traités de la même manière qu'il s'agisse de l'homme ou de la femme. La culpabilité pour lui qui ressent du désir sans passer à l'acte mais se voit puni professionnellement et au sein de son couple malgré tout, de la libération et de l'épanouissement pour elle avec un sous-entendu de vengeance quand elle prétexte l'infidélité en pensées de son mari comme déclencheur de son infidélité concrète à elle alors que cette envie la rongeait préalablement déjà. Stéréotypes de genres insoupçonnés ? Je vous laisse juge. En tout cas cette série m'a beaucoup intéressé et j'ai trouvé l'objet télévisuel, bien que pas exempt de défauts, très beau et source de réflexions sur la société occidentale actuelle et la place qu'y tient le couple. À voir si le sujet vous branche.

Le Hobbit : La Bataille des Cinq Armées : Dernier volet de la trilogie du Hobbit assez facilement résumable en "on réunit tous les personnages croisés dans les deux premiers films et on les balance dans un royal rumble géant", ce qui je crois n'est pas très loin d'être exact (si on ôte Golum de l'équation et qu'on rajoute les Aigles par exemple, Deus Ex Machina récurrents dans les adaptations cinéma de Tolkien). Encore une fois, point de vue effets spéciaux on est servi, c'est spectaculaire et assez grandiose, il y a de l'héroïsme et du sacrifice, des personnages qui vrillent avant de revenir à la raison, des combats titanesques et des batailles d'anthologie, bref, ça bouge bien. Film le plus court de la trilogie c'est aussi celui qui connaît le moins de moments creux. Et puis surtout la fin boucle la boucle en raccrochant parfaitement les wagons avec la trilogie du Seigneur des Anneaux, donnant une vraie cohérence d'ensemble et une identité commune indéniable. Finalement cette trilogie du Hobbit, au sujet de laquelle j'avais entendu beaucoup de commentaires négatifs et de déception, ne m'a pas tant ennuyé que ce à quoi je m'attendais, je l'ai même trouvée plutôt agréable à regarder dans la continuité. Peut-être parce que je ne suis pas un fan de Tolkien et que je n'ai pas lu les livres qui forment le matériau d'origine des adaptations cinéma... mon ignorance des romans m'aura sans doute rendu plus tolérant vis-à-vis de ce que j'ai vu à l'écran. Pour ce qui me concerne donc, ce que j'ai vu m'a majoritairement plu et suffisamment diverti pour que j'en conseille le visionnage.

Westworld saison 3 : La série évolue pour sa troisième saison et sort de son décor de Western pour s'implanter dans un monde futuriste plus urbain pour sa plus grande partie. À la fois on y perd visuellement, car les décors et les costumes de far-west me plaisaient énormément dans les deux premières saisons, mais on y gagne narrativement ou tout du moins on s'évite de s'enfermer dans ce qu'on a déjà vu au risque de se répéter et de lasser. C'est à double-tranchant car on perd ainsi une partie de l'identité visuelle de la série avec en contre-partie une évolution scénaristique qui bouge réellement l'histoire de son carcan. À mes yeux le pari n'est pas entièrement remporté car je n'ai pas trouvé l'histoire trépidante (sans pour autant m'être ennuyé je le précise) alors que la maestria esthétique des premières saisons m'a manquée. Je suis donc resté un peu sur ma faim, malgré le courage d'avoir osé partir dans une nouvelle direction que je reconnais volontier aux scénaristes. L'interprétation quant à elle est toujours au diapason, ce qui reste un point très positif de cette série, bien que le casting ait lui aussi évolué (des départs notables, mais également des arrivées remarquées). Je suis cependant très curieux de ce que pourra donner la suite dans une quatrième saison, que je ne manquerai pas de regarder.

Le Hobbit : La Désolation de Smaug : Second volet de la trilogie du Hobbit, qui reprend les bons côtés du premier, à savoir un visuel somptueux et des effets spéciaux très réussis, et en gomme un peu les défauts en étant un peu plus rythmé et remuant que le premier. Bien sûr il aurait tout de même gagné à être moins dilué et plus court, mais dans l'ensemble ça passe plutôt bien, surtout grâce à l'ajout non négligeable des scènes mettant en scène les Elfes et les Humains. Quant à Smaug et tout ce qui concerne la Montagne Solitaire, encore une fois on tape dans le grandiose visuellement. C'est beau, ça claque, et si on pourrait déplorer que tout soit misé avant tout sur les effets spéciaux peut-être au détriment du narratif, au moins à l'écran on en a pour son argent, c'est déjà ça. Ça ne permet pas de hisser cette trilogie à la hauteur de la précédente qui cumulait les qualités précitées, mais ça reste satisfaisant en tant que film à grand spectacle. Et auprès des gamins, ça marche parfaitement bien aussi.

Pam & Tommy mini-série : J'ai regardé par curiosité cette mini-série n'en attendant pas grand-chose étant donné qu'il s'agit d'un produit estampillé Disney+. Et j'ai été bluffé par ce que j'y ai vu, pensant découvrir quelque chose d'aseptisé et tout public. Il n'en est rien du tout : images crues, situation équivoques, nudité, vocabulaire grossier, je n'aurais pas pensé énumérer tout cela en parlant d'une série Disney ! C'est pourtant ce qui compose l'essentiel de Pam & Tommy. Et non seulement ça, mais en plus ça fonctionne carrément bien à l'écran, l'histoire est d'autant plus intéressante qu'on en a tous entendu parler à l'époque (la sextape volée d'une star du petit écran qui était devenu le fantasme numéro un de tout mâle de la fin des années 1990) et que grâce à la série on en apprend plus et surtout on découvre les coulisses de cette affaire. Coulisses pour le moins rocambolesques ! Lily James qui interprète Pamela Anderson est une copie conforme de la starlette d'Alerte à Malibu, c'est assez incroyable. Quant à Sebastian Stan dans le rôle de Tommy Lee, il est purement génial et à contre-courant complet de son rôle de Bucky / Le Soldat de l'Hiver dans les films Marvel. C'est certainement parce que je n'en attendait rien que j'ai été cueilli par cette série, réussie de bout en bout. Alors on n'y dévoile pas des secrets d'État c'est certain, mais les dessous de cette sordide histoire m'auront tout de même captivé bien plus que je ne l'aurais cru. À voir.

The Pursuit of Love mini-série : Cette mini-série est composée de 3 épisodes d'une heure, et nous plonge principalement dans l'entre-deux guerre au sein d'une famille bourgeoise anglaise, et plus particulièrement dans la relation intime de deux cousines inséparables. Il y a un peu de tout dans cette série : de l'humour (so british), de la politique, des questions sociétales, de la religion, du féminisme, de la légèreté, mais surtout, surtout, beaucoup de romantisme (bien que parfois traité au second degré, ce qui n'est pas plus mal). Je ne sais pas du tout comment décrire cette sensation avec exactitude, mais j'avoue n'avoir pas su me sentir vraiment impliqué dans ce qui arrive à chacune des deux cousines pourtant très différentes l'une de l'autre. Je ne sais pas, ma part de féminité est-elle à ce point réduite que je ne parviens pas à comprendre / compatir à ce qui leur arrive et à leur manière de penser ? J'espère que ce n'est pas ça, sincèrement. J'y ai vu pourtant beaucoup de choses très intéressantes, mais il y a une forme de naïveté qui paraît presque feinte tant elle est poussée loin, à laquelle je n'arrive pas à adhérer, à accepter comme telle, ce qui me tient trop éloigné des protagonistes et de leurs destins. À noter cependant plusieurs points : Dominic West dans un second rôle m'a beaucoup fait rire en vieil aristocrate ultra-rétrograde, Assaâd Bouab m'a littéralement subjugué en caricature de french-lover tant il a une dégaine folle et une beauté à couper le souffle, et surtout j'étais sur cul en découvrant simultanément Lily James qui est très charismatique dans cette série et en même temps (coïncidence parfaite) dans la série Pam & Tommy où elle crève l'écran également. Sur le cul, car si je n'avais pas eu le nom de cette actrice sous le nez au générique de ces deux séries, jamais je n'aurais fait le rapprochement seul, même en en regardant des épisodes parallèlement. Au final The Pursuit of Love n'est pas désagréable à regarder mais je n'y ai pas trouvé de quoi me passionner pour autant. Elle en dure que 3 épisodes et en fait c'est très comme cela, plus aurait été de trop.

Le Hobbit : un Voyage Inattendu : Mes gamins ont adoré la trilogie du Seigneur des Anneaux. Mais j'avais mis comme condition au visionnage de la trilogie du Hobbit que mon aîné ait d'abord lu le roman de Tolkien dont est issu l'histoire. Et comme il s'est acquitté de sa tâche nous avons donc pu entamer ce premier volet. Plusieurs choses à en dire : tout d'abord visuellement c'est réussi, les effets m'ont encore une fois bluffé, tout particulièrement et encore plus que dans la trilogie de l'Anneau la gestion à l'écran des tailles des différents protagonistes. Vraiment, ça frôle la perfection tout du long. L'humour est bien là et c'est plaisant, les scènes d'action tirent habilement leur épingle du jeu, l'histoire cependant est clairement diluée et étirée à outrance, les 2h30 pour cette première partie c'est clairement de trop. J'espère que la suite va un peu gagner en rythme parce que je dois avouer m'être un peu ennuyé par moment. Donc assez mitigé à l'arrivée sur ce Voyage Inattendu : du bon et du moins bon à son bilan, j'attends de voir la suite pour me prononcer plus définitivement.

The Handmaid's Tale saison 4 : Cette saison de The Handmaid's Tale est enfin en rupture avec les saisons précédentes, en ceci que le statu quo qui a perduré 3 saisons entières bouge enfin. La situation évolue vite et beaucoup pour les personnages principaux dont au premier chef, June. On sent en même temps un changement de tonalité dans le récit aussi bien que dans la mise en scène. June devient plus que rebelle, elle est revancharde, sauvage, cruelle, violente, l'écriture de son personnage prend une tournure presque inquiétante. Quant à la mise en scène, plusieurs épisodes sont réalisés par Elisabeth Moss elle-même, elle aussi prend des aspects visuellement dérangeants, rentre-dedans. Les gros plans, voire très gros plans sur le visage de June, les regards caméra très fréquents de l'héroïne, tout cela nous approche au plus près de son état mental qui flirte par moment avec la démence à force de subir de plein fouets des émotions de grande amplitude et d'intolérable violence aussi bien physique que psychologique. D'ailleurs j'ai même trouvé le procédé trop répétitif et du coup trop voyant, quasi-systématique sur les épisodes mis en scène par Elisabeth Moss. Mais on ne peut nier que cela a un effet puissant. Et que cela donne la part belle à l'interprétation toujours au cordeau de l'actrice principale. Maintenant que l'histoire a franchement évolué dans un sens précis, je me demande ce que va pouvoir donner la suite. De mon point de vue cela a clairement relancé l'intérêt de la série en évitant de tomber encore une fois dans la redite (car même bien faite, la redite reste de la redite !).

Shots Fired mini-série : Si je me suis intéressé à cette mini-série, c'est avant tout pour son casting. On y retrouve une brochette de comédiens chevronnés en seconds rôles tels que Richard Dreyfuss, Helen Hunt ou encore Will Paton. Le premier cité étant mon chouchou je ne me suis donc pas fait prier pour me lancer dans son visionnage. Ici on aborde des sujets compliqués et qui mettent actuellement à mal l'unité de la société américaine. Le statut des afro-américains y est central. Le racisme y est évidemment directement connecté. Ce que j'ai plutôt apprécié, c'est que pour contrebalancer le manichéisme un peu trop facile dans ce genre de sujet sociétal, on suit une double enquête : un jeune blanc tué lors d'une interpellation par une policier noir, un jeune noir dont la mort n'a suscité aucune enquête et qu'on soupçonne fortement d'être liée aux exactions de la police locale corrompue. C'est l'histoire d'un deux poids deux mesures, entre les couleurs de peaux comme entre les statuts sociaux des uns et des autres, mais aussi de manipulations politiques et religieuses qui viennent s'y greffer, et tout cela fait qu'on a souvent bien du mal à trouver la voie de la justice la plus stricte. À plusieurs reprises j'ai senti la série glisser inéluctablement dans un camp plutôt que l'autre, les "gentils" et les "méchants" étant rapidement caractérisés par leurs origines. Pourtant la série parvient à se rattraper à chaque fois en nuançant un peu ses personnages qui sans cela resteraient trop caricaturaux. La "gentille" enquêtrice a des gros problèmes à assumer son rôle de mère et en arrive à certaines limites très discutables, le "méchant" flic ripoux voit sa loyauté sincère le mener à l'abattoir alors que lui aussi cherche à redorer son blason aux yeux de sa fille. C'est je trouve ce qui sauve la série de la facilité et de la prévisibilité dont elle fait malgré tout preuve à plusieurs reprises. En tout cas, c'est une fiction très symptomatique des profonds problèmes que traversent actuellement les USA. Intéressante de ce point de vue donc.

The Bear saison 1 : Ceux qui m'ont déjà entendu parler de la série Shameless l'ont forcément compris : l'acteur Jeremy Allen White m'a fortement marqué et sa dégaine d'éternel paumé anxieux me plaît et m'inspire énormément. Alors quand j'ai vu qu'il était en tête d'affiche de cette nouvelle petite série je me suis dit qu'il fallait absolument que je regarde, et j'ai bien fait. On retrouve comme dans Shameless ce rapport aux gens du quotidien, ceux qui triment, ceux qui galèrent, ceux qui sont en bas de l'échelle sociale mais qui ont l'envie, l'énergie et la niaque de dépasser leur statut. On retrouve également le même environnement, les quartiers populaires et urbains de Chicago. Et puis on y retrouve des thèmes communs, peut-être un peu plus axés vers le drame dans cette série. La série est un peu foutraque, la caméra ne tient pas en place, les cadrages sont au plus serré, il y a une sorte d'impatience qui traverse toute la série, que ce soit visuellement ou à travers les différents personnages et leurs histoires, c'est frappant et très actuel dans le scénario comme dans la narration. Ça parle beaucoup mais sans faire de longues phrases ennuyeuses, on est dans la répartie, le juron, l'onomatopée parfois, mais à un rythme effréné et avec peu de moments de répit. C'est nerveux, c'est parfois énervant aussi, c'est direct, nature, vrai, authentique. Jeremy Allen White est hyper convaincant dans son rôle, et il est entouré d'une brochette de comédiens qui pour moi sont de quasi inconnus mais qui sont tous absolument parfaits dans leurs rôles. Bref, on plonge tout entier dans l'univers un peu chaotique de ce restaurant pas commun et on suit les personnages avec plaisir et intérêt. Belle petite découverte, je souhaite à cette série de trouver son public et sa part de succès.

Miss Marvel saison 1 : Vous me connaissez, je suis fan de comics, j'ai grandi avec les super-héros Marvel et je n'ai jamais cessé d'en lire. Et forcément depuis l'avènement des super-héros au cinéma, et depuis quelques années à la télévision, j'essaie de suivre l'évolution de ces personnages de papier que je connais plutôt bien dans leurs versions live ou animée. Et puis à présent j'ai l'excuse de mes gamins qui sont très clients aussi, je regarde avec eux donc. Que penser de Miss Marvel... Plusieurs choses. Deux principalement. 1- c'est très bien foutu, surtout graphiquement, plein d'idées qui popent de partout, de l'inventivité, de la modernité, du design et de l'esthétique léchés, ça accroche l’œil et l'humour léger et gentillet marche plutôt pas mal. Et 2- c'est très dans l'air du temps, très politiquement correct, lisse sur la forme mais idéologiquement engagé, ça coche toutes les cases de la bien-pensance au détriment parfois de la pertinence et du réalisme, bref c'est du Disney tout public pour post millennials. Ça a donc ses avantages et ses inconvénients. Ce qui en soit n'est pas si grave quand on a du recul sur ce qu'on regarde et les bases suffisantes pour faire la part des choses entre ce qu'on nous montre (souvent de manière idéalisée et prêchi-prêcha) et la réalité (toujours plus complexe et nuancée). Pas sûr en revanche que la majorité du public cible soit armé pour bien faire le distinguo, c'est ce qui m'inquiète parfois un peu. Mais on est chacun un produit de notre temps, ne soyons pas trop pessimistes non plus. Donc cette série parlera à coup sûr aux enfants et aux ados, et plaira très certainement à un public jeune et moderne. Moi évidemment, du haut de mes 47 balais et de mon oeil plus critique, je n'en ferai pas grand cas mais je ne vais pas m'amuser à critiquer par pur mauvais esprit, ce serait tout aussi idiot que de l'encenser béatement. Miss Marvel c'est très marketé, très polissé, gentiment naïf, visuellement très réussi, narrativement innovant, mais au final pas vraiment surprenant. Du tout venant super-héroïque à destination des ados.

For All Mankind saison 3 : Troisième saison déjà pour cette série qui ne cesse de me surprendre et me plaire de plus en plus. La série uchronique nous emmène cette fois sur la surface de Mars en suivant toujours sa logique de départ : si les Russes avaient conquis la Lune les premiers, la course à l'espace n'aurait pas ralenti pour quasiment s'arrêter dans les années 1980, mais aurait été boostée par la rivalité et le projet d'aller sur Mars aurait été très vite abordé en y mettant les moyens qu'il faut. Dans cette saison on observe l'arrivée d'un troisième candidat à la conquête spatiale en la personne d'une richissime chef d'entreprise privée passionné d'espace et qui lui aussi injecte tout son argent dans la course à la planète rouge (évidemment le parallèle avec Elon Musk n'échappera à personne), et c'est l'occasion de retrouver l'excellent Edi Gathegi qui incarne ce visionnaire aventurier un peu borderline à l'écran. Cette troisième saison ne traîne pas et les événements se précipitent tout du long des 10 épisodes avec un rythme soutenu et un suspense de tous les diables. Visuellement, sans atteindre le niveau d'un film hollywoodien, les effets spéciaux et décors spatiaux et martiens sont très corrects, le tout avec cette petite touche rétro qui s'y ajoute (puisqu'on est dans les années 1990), c'est tout à fait convaincant à l'image. Quant à l'évolution des personnages, là aussi on a droit à quelques surprises et bouleversements bien sentis, l'arc narratif le plus intéressant étant à mon avis celui consacré à la directrice de la NASA et à sa relation à distance et pleine de non-dits avec son homologue russe. For All Mankind m'a régalé encore une fois, et j'espère qu'une quatrième saison viendra parfaire cette série qui s'annonçait casse-gueule mais qui s'avère très réussie.

Black Bird mini-série : Très réussie cette mini-série tirée d'une histoire vraie. Les deux rôles principaux, celui du prisonnier infiltré tenu par Taron Egerton, et celui du tueur en série interprété par Paul Walter Hauser, sont la clé de la réussite de cette série. Dans des styles très différents, les deux comédiens s'imposent de façon magistrale. Egerton dans le rôle du type positif, enjôleur, séducteur est parfait. Hauser quant à lui est inquiétant à souhait, son physique hors-normes lui permettant d'entrée de jeu d'aimanter tous les regards dès qu'il apparaît à l'écran. Il ajoute par-dessus cette image détonante un travail sur la voix, très aigüe, et sur sa prosodie qui finissent d'en faire un personnage à nul autre pareil, proprement glaçant. Cet acteur m'avait déjà fortement marqué dans la série Kingdom et je crois savoir qu'il a également marqué les esprits dans le film de Clint Eastwood Le Cas Richard Jewell (que je n'ai pas encore vu). Il a en outre dans Black Bird une scène incroyable dans laquelle il passe instantanément de son état quasi permanent de calme rêveur à la toute petite voix à une fureur terrifiante où explose toute sa colère et sa violence contenues... ce mec fait littéralement flipper ! La série quant à elle a également d'autres qualités : elle est courte (6 épisodes), ne connaît pas de temps morts, propose plusieurs points de vue qui apportent tous quelque chose à la narration (les enquêteurs, la famille du tueur, les victimes), et offre à Ray Liotta son dernier rôle avant son décès en mai 2022, le rôle poignant du père du héros, diminué par un AVC qui pose une fragilité inattendue à sa grande carcasse blanchie par l'âge et la maladie. Un dernier rôle très fort. Pour toutes ces raisons, cette mini-série constitue donc une très bonne surprise et je vous la conseille vivement.

Better Call Saul saison 6 : Voilà, c'est fini. C'est ce qu'on s'était dit à la fin de Breaking Bad, en ayant bien conscience qu'on avait assisté à une série master class. Et puis il y a eu un retour inattendu, un goût de reviens-y avec ce spin-off consacré à Saul Goodman, l'avocat véreux et fantasque de Walter White et Jesse Pinkman. Un spin-off aussi inattendu que déroutant, car derrière le clown en costards criards, on a découvert Jimmy, un type un peu loser, un peu pathétique, mais terriblement humain et attachant. Un type qui n'a jamais connu la lumière et qui veut montrer à tout le monde qu'il en est digne lui aussi. À commencer par son frère qui le méprise. On a ainsi découvert tout un nouvel environnement mais aussi de nouveaux personnages, tout en gardant constamment un pied qui nous rattachait à Breaking Bad au travers des rues d'Albuquerque, des Salamenca, de Gustavo Fring, et du génialissime Mike Ehrmantraut. Better Call Saul n'a pourtant jamais été une série "facile" du genre : ce perso était génial mais sous-utilisé, on va rallonger la sauce en surfant sur son succès. Car la série a pris d'entrée le contre-pied de Saul Goodman, en nous montrant Jimmy McGill avant qu'il ne devienne la caricature de lui-même, si bien que le Saul Goodman tel qu'on l'a connu dans Breaking Bad, on ne le revoit que dans les derniers épisodes de la dernière saison. Narrativement aussi, cette série aura été du début à la fin très audacieuse, et surtout très ambitieuse, car elle aura très tôt mélangé des lignes temporelles différentes, la vue d'ensemble, le puzzle scénaristique ne prenant tout son sens qu'à la dernière saison (il en faut des cojones pour faire durer quelque chose d'aussi peu banal et incompréhensible au premier degré pendant plus de 5 saisons !). C'est d'autant plus remarquable qu'en tant de préquelle, cette série finit forcément par arriver à un point qu'on connaît déjà, ce qui du point de vue du suspens n'est pas aisé à gérer vous l'avouerez. Sur ce plan d'ailleurs, précisons que Better Call Saul ne s'arrête pas avec ce qu'on a vu dans Breaking Bad mais donne aussi à voir ce qu'il advient de Saul / Jimmy ensuite, même plusieurs années après. Un mot sur cette fin : elle est dure, peut-être même cruelle si l'on veut, mais terriblement humaine encore une fois. Exit la happy end tout autant que les pleurnicheries et le pathos d'une fin horrible (et pourtant j'étais persuadé depuis au moins la moitié de la série que ça finirait très mal pour l'un ou l'autre des personnages principaux, et malgré tout, ça ne s'est pas du tout passé comme je l'imaginais). Cette dernière saison de Better Call Saul m'aura passionné, comme toute la série du reste, malgré son rythme lent, malgré son scénario emberlificoté, malgré ses sauts narratifs dans le temps. Better Call Saul m'a fait rire souvent, mais aussi régulièrement pincé le coeur au travers du destin de tel ou tel personnage, et cette combinaison de sentiments contradictoires, quand c'est bien fait et que ça touche autant à une extrême qu'à l'autre, moi je suis archi-client. J'ai surkiffé Better Call Saul parce que c'est très drôle et très triste, d'une intelligence profonde et parfois totalement burlesque, totalement iconoclaste et pourtant terriblement réaliste. Pour finir car mon avis vite dit devient un avis très longuement exprimé en fait, un mot sur le casting, de premier ordre. Des comédiens tous absolument excellents qui auront donné à leurs personnages une humanité formidable. J'ai toujours adoré Jonathan Banks (déjà dans Un Flic dans la mafia, rappelez-vous les plus vieux ! ;-) ), et s'il a eu de très belles scènes et arcs narratifs dans Better Call Saul, il est un peu en retrait de cette dernière saison, il passe au second plan. Derrière celui qui a tenu la baraque depuis le début et sur qui peu auraient parié avant Breaking Bad, Bob Odenkirk. Ce type est vraiment exceptionnel. Il est n'est ni beau, ni jeune, ni grand, ni fort, ni badass (encore qu'il fracasse cette image dans Nobody, mais c'est une autre histoire), ni glamour, ni sexy, ni séduisant, ni ténébreux. Il est juste génial, et ça fait toute sa différence. Merci pour cette superbe série !

Obi-Wan Kenobi saison 1 : Alors là, quelle déception ! Pourtant cette série avait beaucoup de choses en sa faveur pour être une réussite. Le personnage principal pour commencer, l'un des plus emblématiques du microcosme des Jedis. Le casting en second lieu : entre le rôle titre et les différentes participations de personnalités de l'univers Star Wars (Jimmy Smits, Liam Neeson, Joel Edgerton, Hayden Christensen...), il y a du beau monde à l'écran. Le format court en 6 épisodes, qui permettait en étant ramassé de maintenir un bon rythme et une narration agréable. Mais surtout l'intérêt du récit : boucher ne serait-ce qu'un tout petit peu le trou entre la fin de l'épisode III et le début de l'épisode IV et comprendre la trajectoire d'un personnage comme Obi-Wan Kenobi, c'était une bonne idée, qui intéresserait n'importe quel fan de Star Wars selon moi. Et à l'arrivée on a 6 épisodes insipides au possible, sans le moindre intérêt, pauvre narrativement autant que qualitativement, qui jettent le discrédit voire l'incompréhension sur un personnage iconique, et qui même visuellement n'apportent aucune satisfaction réelle. Les looks des inquisiteurs : des cosplayeurs ont déjà fait mieux. Les effets spéciaux mettant en scène des vaisseaux, les poursuites dans l'espace : ignobles. D'ailleurs parlons-en de la poursuite entre un vaisseau de transport "rebelle" et un croiseur impérial... c'est quoi cette blague ? Avec de temps en temps un tir de laser par ci par là, des détonations à droite à gauche... risible. Et les chasseurs non, ça n'existe plus ? Ils sont tous en révision ou au contrôle technique ? Les combats et autres chorégraphies au sabre laser : proprement honteux. Quant à la cohérence scénaristique vous savez exactement ce que vous pouvez en faire... un coup Obi-Wan sue sang et eaux pour faire bouger un petit morceau de métal sur 20 centimètre grâce à la Force, et dans le même épisode il retient la pression de l'eau d'un océan entier sur des parois vitrées sous-marines craquelantes. Et d'ailleurs quand il lâche son effort il a juste le temps de courir et de sauter derrière des portes coulissantes qui se referment derrière lui, l'océan déferlant à sa suite remember. Pas une goutte d'eau n'a eu le temps de passer les portes bien que l'autre côté du couloir soit noyé instantanément. Et puis la version gamine de Leia, toute mimi qu'elle est : à quelle moment c'est crédible quand on l'envoie réparer le câblage du vaisseau spatial, ou quand elle tient tête à la grande méchante inquisitrice qui lui pose des questions et qui exaspérée par la morveuse décide de l'attacher à un crucifix robotisé pour la torturer avec deux mixeur-mélangeurs plutôt que de lui en coller une ou deux et lui faire cracher le morceau ? Ils sont très méchants ou ils sont très cons les grands inquisiteurs ? Et des choses comme celles-là il y en a à chaque épisode en veux-tu en voilà. À vous de voir si vous préférez en rire ou en pleurer.

Les Bad Guys : Un DreamWorks sorti en Direct-To-Video en plein été, c'est surprenant. Et puis finalement au visionnage, non pas tant que ça. Clairement, face aux concurrents directs Disney/Pixar, les studios DreamWorks ont depuis longtemps perdu leur mojo. Ils vivotent sur des franchises pépères mais loin des méga-hits du passé, et sans parler de la qualité objective de leurs longs métrages, de quand date leur dernier gros succès populaire ? J'ai regardé, c'est Kung-Fu Panda 3, et ça remonte à 2016 quand même ! Eh bien tel une Cassandre des temps modernes je vous l'annonce : ce n'est pas Les Bad Guys qui va leur faire regagner la première place du podium. Non pas que c'est mauvais, mais c'est juste sans grande saveur, sorti de nulle part et renvoyé au même endroit, un peu impersonnel, et pour tout dire on dirait un devoir de quelqu'un qui s'est bien appliqué à suivre la recette mais qui n'a pas su mettre l'ingrédient roi : l'originalité. Que ce soit dans les personnages un peu trop lisses ou dans l'histoire un peu trop plate, on n'a rien pour vraiment s'enthousiasmer dans ce film d'animation. Ce qui est dommage car le savoir-faire technique reste là, on s'en rend bien compte. Seuls la narration et du coup le montage sortent un tout petit peu de ce qu'ils font d'habitude, mais même là, ce n'est pas forcément pour le meilleur à l'arrivée. Bref, je me fais certainement trop vieux pour ce genre de spectacle, j'en conviens aisément, mais force a été de constater que si je l'ai regardé sans déplaisir, je n'en ai pas retenu grand-chose de saillant sur lequel appuyer une critique vraiment positive. Mais la piste de l'âge comme explication semble se confirmer à mon grand désarroi, puisque du côté de mes gamins ce film est passé crème. CQFD.

The King's Man : Première Mission : Retour dans l'univers Kingsman, avec cette fois une préquelle qui nous ramène au début du 20ème siècle et nous raconte l'origine et la création de l'agence de renseignements so british. Bien que Matthew Vaughn soit toujours aux commandes, on sent un changement de ton général, quelque chose de plus dramatique voire fataliste dans la manière de raconter l'histoire. L'humour tient une place bien moins grande que d'habitude, de même que l'exagération des personnages et des situations est moins poussée à l'extrême que d'habitude. Il y a de temps à autres quelques retour au naturel en ce sens, mais l'ensemble est nettement plus sombre que dans les précédents film de la franchise. Logiquement, étant donné le déplacement dans le temps de l'intrigue, la galerie de personnages est entièrement remaniée et on ne retrouve donc plus les têtes que l'on connaissait jusqu'ici. Le casting est cependant solide, pas d'inquiétude à avoir à ce sujet. J'ai été globalement moins emballé que par le premier opus, et plus intéressé que par le second (qui partait un peu trop frontalement dans le portnaouaque), mais un peu dérouté par la différence de traitement de l'histoire. En revanche j'ai beaucoup aimé quelques scènes, dont la plus emblématique selon moi est la baston versus Raspoutine qui est dantesque et survoltée (sa manière de tataner ses adversaires en dansant le Kazatchok est une trouvaille géniale !). On retrouve également un peu de la démesure qui a fait la marque de fabrique de Vaughn dans la dernière partie avec l'attaque du repère du grand méchant. Film divertissant et agréable à regarder, qui permet encore une fois de se plonger dans l'univers Kingsman que j'apprécie beaucoup.