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Attention !

Avant de lire les notes que je fais sur les films que je vois et les bd que je lis, sachez que dans mes commentaires il m'arrive parfois de dévoiler les histoires et les intrigues. Ceci dit pour les comics, je n'en parle que quelques mois après leur publication, ce qui laisse le temps de les lire avant de lire mes chroniques.
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29 juin 2020 1 29 /06 /juin /2020 23:03

Alors attention je préviens d'entrée de jeu : ce livre a été un gros coup de cœur pour moi.

 

J'en avais bousculé l'ordre de lecture de ma Pile-à-Lire pour être sûr de l'avoir lu avant que ne sorte son adaptation au cinéma (réalisée par rien de moins que Ridley Scott avec Matt Damon qui interprète le héros). Et j'avais tant aimé ma lecture que c'est alors la sortie du film qui m'inquiétait, craignant que papy Scott se laisse aller à nous refourguer un film aussi inégal que ne le fut son Prometheus de triste mémoire. Bon cet article concerne le bouquin alors je ne vais pas en dire plus au sujet du film, sachez toutefois que ce dernier est plutôt réussi et dans une grande mesure fidèle au roman...

 

J'en reviens au livre d'Andy Weir donc. Dans Seul sur Mars, comme le titre l'indique plutôt bien, l'auteur nous propose de suivre les pérégrinations d'un homme, qui se retrouve seul sur la planète rouge. Mark Watney est l'un des astronautes de la mission Arès 3, qui a pour but de partir à la découverte de Mars et d'y mener un certain nombre d'expériences scientifiques. La mission se déroule plutôt bien jusqu'à ce qu'une tempête gigantesque menace la frêle colonie humaine. Pas le choix, il faut repartir fissa. Malheureusement dans la panique, Mark est laissé pour mort dans le désert martien, ses collègues abandonnant à contrecœur son corps, pour sauver leurs propres vies. Sauf que Mark n'est pas mort, et par une cruelle ironie du sort a même été sauvé par la pression atmosphérique atypique de Mars. Le voilà qui se réveille, absolument seul, sur une planète déserte, aride et totalement inhospitalière. Ses compétences, son ingéniosité, son intelligence et son humour ne seront pas de trop pour l'aider à survivre. Car les problèmes qui se posent à lui semblent innombrables : il n'a aucun moyen de communiquer avec le Terre, il n'a que très peu de vivres à disposition, une quantité finie d'eau et d'oxygène à disposition, et pire que tout, une anthologie de titres disco des années 1970 laissée dans la précipitation du départ par l'une de ses collègues de mission ! L'autre problème, majeur s'il en est, qu'il va devoir affronter, c'est que s'il veut espérer s'en sortir il lui faudra attendre la prochaine mission sur Mars, et l'attente se chiffre en années...

 

Voilà pour la situation de départ. Déjà là, je ne sais pas vous, mais moi rien que sur le concept de survivalisme à la surface de Mars, je suis conquis. D'autant que le livre d'Andy Weir (et c'est son premier roman) se veut d'un réalisme scientifique exigeant* et aborde la survie sur Mars d'un point de vue très strict aussi bien sur le plan technique que scientifique. De là à dire qu'on se retrouve en pleine orgie de Hard-SF, il n'y a qu'un pas. Alors surtout que cela ne vous rebute pas si vous n'êtes pas spécialement adepte de sciences, fan d'espace, ou d'un esprit terre-à-terre convaincu. Oui vous aurez droit à des explications pour tout ce que fait Mark pour s'en sortir, oui il y aura des calculs, des raisonnements scientifiques, de la chimie, des probabilités, de la mécanique, mais absolument rien de rébarbatif. Au contraire, j'ai trouvé que l'auteur fait tout ce qu'il peut pour rendre accessible ce qu'il explique. Je pense d'ailleurs que la forme de récit choisie par Andy Weir, celle du journal de bord, aide beaucoup à l'immersion dans l'histoire. C'est Mark Watney qui s'exprime, à la première personne donc, comme il parlerait à quelqu'un pour lui expliquer ce qu'il fait et pour quoi. Son cheminement de pensées, ses réflexions, ses traits d'humour, tout participe à rendre l'histoire extrêmement addictive et prenante. On est à la place de ce Robinson Crusoé de l'espace, on comprend ses problèmes, ses craintes, ses doutes, ses peurs, parfois son désespoir. Impossible de ne pas se prendre au jeu, de ne pas se sentir concerné, de ne pas se sentir en danger permanent comme l'est Mark à chaque instant qu'il passe dans cet environnement hostile qu'est la planète rouge.

 

L'autre partie du récit est de facture plus classique, quand Andy Weir nous montre ce qui se passe sur Terre ou à bord de l'Hermès, le vaisseau qui ramène sur Terre le reste de l'équipe d'astronautes qui ont réussi à quitter Mars. À bord du vaisseau spatial c'est la consternation d'avoir abandonné un membre de l'équipage, et sur Terre, à la Nasa, c'est un véritable branle-bas de combat pour trouver des solutions et tenter de venir en aide au rescapé isolé. Cela permet à l'auteur de varier les points-de-vue et ainsi de ne pas rester que sur le mode du journal de bord, qui bien que parfait pour rythmer et dynamiser un récit pourrait lasser à force.

 

Enfin un mot sur la fin, sans en dévoiler la consistance bien entendu, qui est un grand moment de suspense. Andy Weir, qui à plusieurs reprises au cours de son roman parvient à nous filer des coups d'adrénaline ultra-efficaces, au travers des péripéties que subit l'astronaute ermite, parvient à garder la tension intacte jusqu'à la toute fin de son roman, et ne nous laisse ainsi pas une minute de répit avant la conclusion finale.

 

Voilà je pense un bouquin qu'on pourra aisément qualifier de page-turner, autant que de roman de SF original ou encore de thriller haletant. Ça fait pas mal pour un seul roman non ? Eh bien c'est pourtant tout cela et bien plus encore que je vous promets à la lecture de ce Seul sur Mars absolument passionnant.

* Réalisme scientifique qui connaît deux exceptions notables, non seulement reconnues mais même revendiquées par l'auteur qui les a maintenues dans son récit dans le souci d'accentuer la tension dramatique de son histoire. En effet la situation de départ telle qu'elle est relatée est factuellement erronée : du fait de la pression atmosphérique de Mars, la tempête décrite en début du livre serait incapable de faire basculer le vaisseau spatial, pas plus qu'elle ne pourrait arracher la parabole qui vient frapper Mark. Le passage qui concerne la déchirure brutale de l'habitat de Mark sur Mars est lui aussi assez improbable, les matériaux utilisés par la Nasa étant justement choisis pour que leur usure soit détectable par des petites fuites bien avant qu'une déchirure complète n'advienne.

 

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commentaires

S
Bon ben je dois dire que je suis intégralement d'accord avec toi. Même si j'avais opéré le cheminement inverse entre le film et le roman original. Papy Scott avait réussi à me réconcilier avec lui, Matt Damon n'y était pas étranger non plus. Du coup, même si l'essentiel de l'intrigue m'était connu avant d'attaquer le roman (que j'ai recommandé à mon père par la suite, évènement rarissime), j'ai eu beaucoup de plaisir à le lire, car il alliait en effet une grande rigueur scientifique à un vrai sens de l'intrigue, le tout saupoudré d'un humour salvateur. Un roman passionnant.
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S
On est bien d'accord : passionnant !<br /> Je me demande cependant si notre goût pour la SF nous a prédestinés à aimer ce roman ? Connais-tu quelqu'un qui n'accroche pas à la SF et qui a aimé ce livre ? Forcément tous ceux qui aiment les sujets scientifiques, d'autant plus s'il s'agit de sujets en lien avec la conquête de l'espace, vont accrocher au bouquin, mais les autres ? Et d'ailleurs, ton père a-t-il apprécié sa lecture ?