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Avant de lire les notes que je fais sur les films que je vois et les bd que je lis, sachez que dans mes commentaires il m'arrive parfois de dévoiler les histoires et les intrigues. Ceci dit pour les comics, je n'en parle que quelques mois après leur publication, ce qui laisse le temps de les lire avant de lire mes chroniques.
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27 février 2006 1 27 /02 /février /2006 23:43

On est en février, et voici déjà le deuxième film ave George Clooney de l’année…
Autant dire que je ne me suis pas fait prier pour aller le voir ! Syriana reste dans la lignée de Goodnight, and Good Luck : c’est un film engagé et ancré dans la réalité. Cette fois Clooney ne réalise pas le film (c’est Stephen Gaghan), mais il est malgré tout très impliqué.
Il est non seulement acteur, mais aussi co-producteur de Syriana. Et si le film a pu se faire, c’est parce qu’il est en tête d’affiche, qu’il a convaincu son ami Matt Damon d’être de la partie, et que les deux stars ont accepté de ne pas toucher de cachet en tant que comédiens. Tous ces facteurs réunis ont convaincu la Warner de lancer la production de ce film qu’ils jugeaient trop peu attractif et complexe. Sur ce point précis, Warner ne s’était pas trompé, car il faut bien le dire, Syriana n’attirera certainement pas les foules dans les salles. De par son propos en premier lieu : entre géopolitique et complots au sein du marché de l’or noir, le thème abordé par le film peut sembler élitiste. De par sa forme également : on ne suit pas l’histoire d’un personnage, mais plutôt une intrigue aux multiples rouages, impliquant de nombreux protagonistes très divers.
Trois des principaux personnages de Syriana
Dans un émirat du Golfe Persique, le Prince Nasir (Alexander Siddig), réformiste et progressiste, s’apprête à prendre la succession de son père à la tête du pays. Il accorde les droits de forage et d’exploitation de son pétrole et de son gaz naturel à une compagnie chinoise, laissant sur le carreau ses habituels partenaires, la compagnie américaine Connex Oil.
A Washington, la fusion entre la Connex et une petite compagnie du nom de Killen, qui vient de décrocher un juteux contrat au Kazakhstan, éveille les soupçons de la justice américaine qui ordonne une enquête. Bennett Holiday (Jeffrey Wright), avocat ambitieux et très compétent est engagé par la Connex pour couvrir au mieux la compagnie.
Bob Barnes (George Clooney), agent d’infiltration qui a traîné ses guêtres pendant les vingt dernières années au Moyen-Orient pour le compte de la CIA , se voit confier une ultime mission avant de pouvoir profiter d’un bureau confortable jusqu’à la retraite : il doit éliminer le Prince Nasir.
Bryan Woodman (Matt Damon), expert en ressources énergétiques d’une société de Genève, se voit convier à une réception organisé par l’émir, père du Prince Nasir. Au cours de la soirée, l’un des fils de Woodman périt suite à un accident. Le Prince offre à Woodman de devenir son conseiller personnel, ce qui n’est pas sans créer des tensions au sein de son couple.
Wasim (Mazhar Munir), un jeune pakistanais qui travaille dans l’émirat, perd son emploi en même temps que la Connex perd son contrat. Dérouté, humilié, Wasim est approché par un recruteur islamiste et entre dans une école coranique.
Le Prince Nasir et son conseiller Woodman
Syriana
met en scène tous ces personnages et bien d’autres encore, qui n’ont souvent même pas conscience les uns des autres, chacun avec leur propre vie, leur propre histoire, mais dont les relations et le destin vont se mêler et former les fils inextricables de l’affaire qu’on nous propose de suivre.
Basée sur des faits réels (mais évoqués indirectement par l’utilisation de noms fictifs par exemple), l’histoire est en partie tirée du livre See No Evil de Robert Baer (rien à voir avec Mickael Kael !!!), lui-même ex-agent de la CIA , et qui a officié 21 ans dans le monde du renseignement au Moyen-Orient.

Syriana
n’est pas un film d’action ni d’espionnage grand public. Il propose au contraire une vision très réaliste et authentique des enjeux politiques et économiques qui font du Moyen-Orient d’aujourd’hui une véritable poudrière. Si le film possède bien une scène choc (la torture subie par Barnes à Beyrouth, brève mais difficilement soutenable), la majorité du film se construit sur les dialogues et les ambiances qui font comprendre au spectateur l’étendue du complot en cours.

Il est certain qu’un tel film n’aura pas le succès d’un épisode de Star Wars ou d’une aventure de James Bond, mais pour qui cherche à voir un film un peu « différent » (à la limite du docu-fiction sous certains aspects) ou ceux qui s’intéressent aux affaires géo-politiques liées au pétrole dans les pays arabes, Syriana est un très bon choix. Acteurs impeccables, scénario bien ficelé et ambiance hyper-réaliste font de ce film une belle réussite. On n’en ressort certes pas forcément très gai, mais peut-être un peu plus au fait d’une réalité non-édulcorée, ni transformée en grand spectacle.
Un film à voir.

Une des affiches du film 

 

 

 

 

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commentaires

S
Spooky >> Ouaip, le George sait mener sa barque, c'est certain. Peut-être moins virulent qu'un Sean Penn, mais très engagé et contestataire tout de même.
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S
Bon, encore un film que je dois aller voir.. Je pense que ce sera le prochain, d'ailleurs :)<br /> Décidément Clooney, bien plus qu'un playboy au regard coquin, se révèle être un acteur "adulte", dans le sens où il choisit particulièrement ses films (en tant que réalisateur aussi)... Décidément un gars à suivre... <br /> Bon par contre, il paraît qu'il fricote avec Lucy Liu, et ça, ça va pas du tout du tout !! :)
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S
Pierig >> en effet on peut faire des rapprochements entre ces 2 films. Lord of War parle du trafic d'armes, Syriana s'intéresse au marché de l'énergie fossile. Ceci dit c'est traité différemment : Lord of War est l'histoire d'un personnage (Youri) ce qui le rapproche plus de la fiction, alors que Syriana expose une situation, le film n'a pas de héros attitré, ni même de personnage principal, ce qui le rapproche plus du documentaire.
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P
Intéressant . . . c'est un film que se rapprocherait un peu de "Lord of War" qui tient plus du docu-fiction que d'un film "grand public", je me trompe? Bon, on verra si il passe dans mon ciné . . .
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