Dimanche 2 septembre, le groupe Coldplay a donné un concert au Stade de France. Et quel concert ! plein comme un œuf, le stade de Saint-Denis affichait complet pour la venue des anglais. Dès le départ le ton est donné : le chanteur et leader Chris Martin annonce que le concert est filmé (pour un futur dvd live ?) et qu’ils ont bien l’intention de faire de ce moment un moment unique (oui bon ok il l’a dit d’une manière à peine plus imagée « our best fuckin’ concert »).
Et il faut bien l’avouer, les britanniques ont mis les petits plats dans les grands. Le spectacle était grandiose : la mise en scène, l’énergie transmise par le groupe et l’enchaînement des morceaux auront assuré la réussite du pari de Coldplay, celui d’enflammer le stade.
À l’entrée du concert chaque spectateur s’est vu remettre deux bracelets de couleur. Ces derniers étant sertis de diodes rouges, bleues, vertes, blanches, jaunes… et commandées à distance pour s’allumer ou clignoter au rythme de la musique. Très chouette idée, et quand 80 000 paires de bracelets s’illuminent dans le stade cela donne un spectacle assez impressionnant ! Mais ce n’est pas tout : grands écrans, jeux de lumières, pluies de confettis multicolores, ballons de baudruches géants lâchés dans la foule, feux d’artifices… visuellement Coldplay a mis le paquet et le rendu est génial, donnant une ambiance très festive au concert. Musicalement, évidemment allais-je dire, le groupe déroule du gros et bon son. Principalement axé sur leur dernier album Mylo Xyloto, d’autres morceaux plus anciens et qui ont fait le succès des anglais s’intercalent et sont repris en chœur par le public. Petite surprise supplémentaire : la chanteuse Rihanna est venue en personne pour chanter son duo avec le groupe Princess of China. Pour le plus grand bonheur de Chris Martin, qui plein d’enthousiasme, propose de profiter de la présence de la chanteuse pour reprendre dans la foulée une seconde fois la chanson (par pur plaisir sincère ou pour un problème de captation sur le premier passage allez savoir, mais on en a pris une double ration avec plaisir quoi qu’il en soit). Rihanna reviendra en fin de concert pour interpréter une de ses chansons, Umbrella, dans une version épurée seulement accompagnée de Chris Martin au piano.
Proche de son public, Chris Martin ne s’économise pas une seconde. Le gaillard parcourt la scène (très large) en tous sens, le fait de chanter ne l’empêchant pas une seconde de courir comme un dératé et de sauter partout. Il tient une forme olympique le garçon. L’avancée centrale de la scène principale l’emmène à plusieurs reprises loin au cœur du public, et le groupe fera même une échappée belle sur une plate-forme à l’autre extrémité du stade, manière de contenter pendant trois ou quatre titres aussi ceux qui sont loin de la scène, vraiment sympa.
On sent une sincérité, un enthousiasme, une envie de faire plaisir et de s’amuser parmi chacun des membres du groupe. Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’en retour le public a répondu présent. Dans l’opération séduction, Coldplay s’en sort avec les honneurs, les spectateurs sont conquis, la fièvre a pris le stade. Coldplay est de ces groupes qui créent un vrai sentiment de communion avec leur public. Ce n’est pas que du show, il y a une dimension supplémentaire, celle qui donne l’impression au public, dans toute sa diversité, de partager le temps d’un concert un univers commun, à la manière d’une virgule positive, trop courte mais intensément forte.
Bien entendu chacun a ses préférences et ses titres favoris, mais il est indéniable que des sommets ont été atteints quand ont retenti les titres phares que sont Viva la Vida et Paradise. Cette dernière d’ailleurs a été reprise une seconde fois en fin de concert, pour un enregistrement destiné à une émission caritative américaine pour la recherche sur le cancer. Vous me direz, deux titres doublés dans un concert ça fait beaucoup c’est vrai, mais quand la qualité est là (et elle était là) en n’en veut qu’à moitié aux artistes. Certes j’aurais préféré entendre un Strawberry Swing plutôt que deux fois de suite Princess of China, mais ce type de reproche s’apparenterait un peu à du caprice d’enfant gâté tant le concert a été excellent. Je m’abstiendrai donc. Et puisqu’on parle de nos goûts personnels, je me permets d’ajouter que le final sur Every Teardrops is a Waterfall m’a ravi.
En conclusion, je dirais que Coldplay au Stade de France a été un très grand moment, un poil trop court à mon goût (au total cela n’a pas dû dépasser les 1h45 de spectacle, encore loin des performances springsteeniennes) mais vraiment intense et d’une qualité bluffante. Au niveau musical, Coldplay n’a rien à envier à qui que ce soit, niveau spectacle je crois que ce concert se rapproche de très prêt (pour vous faire une idée) de ce que U2 avait proposé lors de son historique 360° Tour. Il ne reste plus pour Chris Martin qu’à s’inspirer de l’endurance du Boss et ce sera parfait à tout point de vue. L’énergie et le talent, il les a incontestablement !
Et pour finir, quelques vidéos de qualités diverses glanées ça et là...
Avec tout d'abord Viva la Vida :
Paradise :
et enfin Every Teardrops is a Waterfall en guise de final :
(merci aux posteurs de vidéos)